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Citations de Colson Whitehead (760)


Il y a dans ce monde de grandes forces, les lois Jim Crow notamment, qui visent à rabaisser les Noirs, et de plus petites forces, les autres personnes, par exemple, qui cherchent à vous rabaisser, et face à toutes ces choses, les grandes comme les petites, il faut garder la tête haute et ne jamais perdre de vue qui l’on est. Les pages de l’encyclopédie sont vierges. Des gens vous piègent et vous dupent avec le sourire, pendant que d’autres vous dépouillent de votre amour-propre. N’oubliez jamais qui vous êtes.
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On ne peut pas sauver tout le monde. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas essayer. Parfois, une illusion utile vaut mieux qu'une vérité inutile. Rien ne va pousser dans ce froid cruel, mais nous pouvons toujours avoir des fleurs.
"En voici une d'illusion : que nous pouvons échapper à l'esclavage. C'est impossible. Les cicatrices qu'il a laissées ne s'effaceront jamais. Quand vous avez vu votre mère vendue, votre père battu, votre soeur violée par un maître ou un chef d'équipe, pensiez-vous qu'un jour vous pourriez être ici aujourd'hui, sans chaînes, sans le joug, au sein d'une nouvelle famille ?(...)
"Et l'Amérique est également une illusion, la plus grandiose de toutes. La race blanche croit, croit de tout son coeur, qu'elle a le droit de confisquer la terre. De tuer les Indiens. De faire la guerre. D'asservir ses frères. S'il y avait une justice en ce monde, cette nation ne devrait pas exister, car elle est fondée sur le meurtre, le vol et la cruauté. Et pourtant nous sommes là. (...)
En un sens, la seule chose que nous ayons en commun, c'est la couleur de notre peau. Nos ancêtres sont venus de toutes les régions du continent africain. Et il est vaste. (...) Ils avaient des coutumes différentes, des moyens de subsistance différents, ils parlaient cent langues différentes. Et ce grand mélange a été emmené vers l'Amérique dans les cales des navires négriers. Vers le Nord, le Sud. Leurs fils et leurs filles ont récolté le tabac, cultivé le coton, travaillé dans les plus vastes domaines et les plus petites fermes. Nous sommes des artisans, des sage-femmes, des prêcheurs et des colporteurs. Ce sont des mains noires qui ont construit la Maison-Blanche, le siège de notre gouvernement national. Ce mot "nous". Nous ne sommes pas un peuple mais une multitude de peuples différents. Comment une seule personne pourrait-elle s'exprimer au nom de cette grande et belle race - qui n'est pas une seule race mais mille races, avec des millions de désirs, de voeux et d'espoirs pour nous-mêmes et pour nos enfants ?
"Car nous sommes des Africains en Amérique. Une chose sans précédent dans l'histoire du monde, sans modèle pour nous dire ce que nous deviendrons.
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Mais les vitrines mettant en scène des Blancs comportaient autant d'inexactitudes et de contradictions que les trois habitats de Cora. (...)
Mais personne ne voulait évoquer la véritable marche du monde. Et personne ne voulait l'entendre. Assurément pas les monstres blancs qui se pressaient derrière la vitrine à cet instant, collant leurs muffles gras contre le verre, ricanant et criaillant. La vérité était une vitrine régulièrement redécorée, manipulée par des mains invisibles dès qu'on tournait le dos, aguichante et toujours hors de portée.
Les Blancs étaient venus sur cette terre pour prendre un nouveau départ et échapper à la tyrannie de leurs maîtres, tout comme les Noirs libres avaient fui les leurs. Mais ces idéaux qu'ils revendiquaient pour eux-mêmes, il les refusaient aux autres. (p. 155)
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L'exode des Blancs en sens inverse. Les enfants et petits-enfants de ceux qui avaient fui Manhattan des années plus tôt, fui les émeutes, la municipalité en faillite et les graffiti qui leur disaient "cassez-vous" de mille manières différentes. Il ne pouvait pas leur en vouloir, la ville était une décharge quand il était arrivé. Leur xénophobie, leur peur et leur découragement avaient financé sa nouvelle vie.

Page 228.
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Nous avons tous des recoins secrets et des ruelles inaccessibles aux autres - l'important ce sont nos grandes artères, nos boulevards, ce qui apparait sur les cartes que les autres ont de nous.
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Le garçon comprend que l’amour qu’elle lui porte est profond et douloureux. Elle, c’est sa mère. Mais il ne lui ressemble pas, à part un petit quelque chose dans les yeux – un regard fuyant qui cherche à se soustraire aux autres. Quand ils sont en ville, elle l’oblige à marcher derrière elle, le serre contre son dos comme si elle voulait le protéger du regard des Blancs. Comme si elle redoutait qu’en le voyant, ils le lui retirent. Elle le fait moins maintenant qu’il est plus grand, mais lui a toujours pensé que c’était inutile. Les Blancs ne voient pas les gens de couleur, pas même en pleine lumière, pas même en pleine ville. S’il ne s’expose pas au soleil, sa peau reste aussi claire que celle des Blancs, c’est sans doute pour ça qu’elle a peur, mais il se met au soleil le plus souvent possible, ce qui lui donne une couleur noisette. Jamais une couleur aussi foncée que sa mère ou sa sœur. S’il ne s’expose pas, comme c’est le cas en hiver quand il n’y a pas beaucoup de lumière, la noirceur de sa peau se met en sommeil.
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Ce sont des mains noires qui ont construit la Maison-Blanche, le siège de notre gouvernement national.
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 Cinq cents dollars. Dans la pègre comme ailleurs, les règles étaient les mêmes – et tout le monde voulait palper son enveloppe.
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Les vieilles intolérances renaîtraient-elles aussi quand ils auraient nettoyé cette Zone, et la suivante, et ainsi de suite, et qu'ils seraient de nouveau les uns sur les autres, serrés et suffocants? Ou était-il impossible de recréer ce maquis particulier de craintes, de jalousies et d'animosités? S'ils pouvaient rétablir la paperasserie, pensait-il, ils pouvaient certainement raviver les préjugés, les contraventions et les rediffusions.
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« Il ne manquait jamais le marathon. Il ne s'intéressait pas aux vainqueurs, ces super-héros qui couraient après des records du monde et dont les semelles claquaient sur l'asphalte des ponts et des avenues extra-larges de New-York. (...)
Lui, il aimait les coureurs sonnés, qui traînaient les pieds dès le trente-septième kilomètre en tirant la langue comme des labradors. Qui franchissaient la ligne d'arrivée coûte que coûte, les pieds en sang dans leurs Nike. Les trainards et les boiteux qui ne couraient pas sur la route mais dans les profondeurs d'eux-mêmes, qui allaient jusqu'au bout de leur caverne avant de remonter à la surface avec ce qu'ils y avaient trouvé. »
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Pars dans l'autre sens, ne fait pas ce qu'ils attendent de toi.
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Malgré le brouhaha adolescent qui rendait le réfectoire assourdissant, il évoluait dans une poche de silence n'appartenant qu'à lui. Avec le temps, Elwood découvrirait qu'il était à l'aise dans toutes les situations et, en même temps, paraissait n'avoir rien à faire ici ; il était à la fois à l'intérieur et au-dessus ; dans le groupe et à part. Semblable à un arbre tombé en travers d'une rivière, qui n'aurait jamais dû être là et qui finit par donner l'impression qu'il n'a jamais été ailleurs, créant ses propres rides dans le grand courant.
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La majorité des garçons qui connaissaient l'existence des anneaux dans les arbres sont morts aujourd'hui. Le fer, lui, est toujours là. Rouillé. Profond dans la pulpe des arbres. Il parle à qui veut l'écouter.
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En fine connaisseuse des dernières tendances, Mrs Thomas portait ce jour-là une robe à pois jaunes qu'elle avait confectionnée elle-même en copiant une photo d'Audrey Hepburn. Elle était consciente que, dans le quartier, peu de femmes pouvaient la porter avec la même assurance, et lorsqu'elle se tenait immobile on ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle posait, qu'elle attendait le crépitement des flashs.
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À cette époque, Ridgeway refrénait ses appétits face aux excès les plus tapageurs de ses comparses. Les autres patrouilleurs étaient des garçons et des hommes de personnalité douteuse : ce travail attirait un certain type d’individus. Dans un autre pays, ils auraient été des criminels, mais on était ici en Amérique.
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L'Underground Railroad n'est pas un vrai chemin ferré. Il le devient sous la plume de Colson Whitehead. "L'Underground Railroad est en réalité un réseau de personnes qui ont agi pour aider les esclaves à se cacher, à s'échapper, en chargeant quelqu'un dans une voiture, par exemple, pour le conduire quelques kilomètres plus au Nord, ou aider à traverser un fleuve… Mais quand j'étais enfant, j'ai grandi à New York et donc quand j'ai entendu pour la première fois le mot "Underground Railroad", j'ai pensé que c'était un vrai métro. Plus tard évidemment mes professeurs m'ont expliqué qu'il ne s'agissait en fait pas d'un vrai réseau ferré qui voyageait comme ça sous terre clandestinement, j'ai évidemment été triste et déçu ! Plus tard, c'était en 2000, je suis retombé sur cette histoire d'Underground Railroad et j'ai pensé que cela ferait une bonne idée de départ pour un livre, si c'était réellement un vrai chemin de fer souterrain. Et après il me fallait trouver une histoire qui pouvait fonctionner autour de cette idée-là".
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« Vous êtes ici parce que vous êtes incapables de vivre avec des gens respectables. Bon. Nickel est une école, et nous sommes des professeurs. Nous allons vous apprendre à faire les choses comme tout le monde. » (p. 47 & 48)
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Est-ce que les maris normaux font ça, acheter des fleurs sans raison ? Tout ce temps hors de cette école et il consacrait encore une partie de ses journées à tenter d'élucider les coutumes des gens normaux. Ceux qui avaient eu une enfance heureuse, trois repas par jour et un bisou avant de dormir (...)
S'il se pressait, il pourrait acheter un bouquet pas cher dans une épicerie coréenne de Broadway.
"En quel honneur ?" demanderait-elle.
En l'honneur du monde libre qu'elle incarnait à elle toute seule. (p. 230)
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Le seul moyen de savoir depuis combien de temps on est perdu dans les ténèbres, c'est d'en être délivré.
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Ils l’avaient déjà fouetté une fois. Mais Elwood avait encaissé et il était toujours là. Ils ne pouvaient rien lui faire que les Blancs n’aient déjà fait aux Noirs, qu’ils ne leur fassent en ce moment même quelque part à Montgomery ou à Baton Rouge, aux yeux de tous en pleine rue devant un Woolworths. Ou sur une route de campagne anonyme et sans témoins.
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