Citations de D.H. Lawrence (603)
Quel homme ayant une parcelle d'honneur oserait se décharger entièrement sur une femme de la terrible responsabilité de la vie.
Mais les hommes sont ainsi ! Ingrats et jamais satisfaits. Quand vous ne voulez pas d'eux ils sont mécontents, et quand vous voulez d'eux ils trouvent d'autres raisons, ou pas de raisons du tout : des enfants grincheux qu'une femme est incapable de satisfaire malgré toute sa bonne volonté.
They had appeared out of nowhere in their thousands, when the coal had called for them. Perhaps they were only weird fauna of the coal-seams. Creatures of another reality, they were elementals, serving the elements of coal, as the metal-workers were elementals, serving the element of iron. Men not men, but animals of coal and iron and clay. Fauna of the elements, carbon, iron, silicon, elementals. They had perhaps some of the weird, inhuman beauty of minerals, the lustre of coal, the weight and blueness and resistance of iron, the transparency of glass.
Il aimait le déchaînement et le vacarme perpétuels de la mer.
Sa seule satisfaction était d'être seul, absolument seul, et de se laisser pénétrer par l'espace. Seulement la mer grise et les quelques arpents de son île baignée par la mer.
Aussi semble-t-il que même les îles aiment se tenir compagnie.
C'était un homme qui aimait les îles. Il était né sur une île, mais elle ne lui convenait pas car, en dehors de lui, il y avait trop d'habitants. Il voulait une île à lui; pas nécessairement pour y être seul, mais pour en faire son monde à lui.
Il savait que la conscience n'est, le plus souvent, que la peur de la société ou la peur de soi-même.
Mais lorsque vous vous isolez sur une petite île dans l'immensité de l'espace, alors l'instant présent se met à se gonfler et à se dilater en grands cercles, la terre ferme disparaît, et votre âme sombre, nue et insaisissable, se retrouve dans le monde dépourvu de temps, où les chariots des prétendus morts dévalent à toute allure les vieilles rues des siècles, et des âmes se pressent sur les trottoirs que, dans l'instant, nous appelons le temps jadis. Les âmes de tous les morts reprennent vie et palpitent activement autour de vous. Vous êtes dans l'autre infini.
Sa seule satisfaction était d'être seul, absolument seul, et de se laisser pénétrer par l'espace. Seulement la mer grise et les quelques arpents de son île baignée par la mer. Pas d'autre contact. Rien d'humain qui eût mis ce qu'il y avait d'horrible en contact avec lui. Seulement l'espace humide, crépusculaire, baigné par la mer ! C'était là la nourriture de son âme.
Pour cette raison, il était très heureux quand la tempête faisait rage ou que la mer était forte. Rien, alors, ne pouvait l'atteindre. Rien ne pouvait venir du monde extérieur jusqu'à lui.
L'ânesse de Balaam refuse d'avancer parce qu'elle voit un ange sur la route (Nombres 22, 22-35).
Il espérait pouvoir caresser sa joue blanche et douce, son visage étrangement apeuré. Il espérait pouvoir plonger les yeux dans ses grands yeux noirs et craintifs. Il espérait même pouvoir poser la main sur sa poitrine, et sentir ses seins tendus sous sa tunique.
Pour lui tout cela était fini. Dans la chanson des soldats, seul l'appel sentimental du jeune désir insatisfait lui pénétrait le sang et l'aiguillonnait subtilement. La tête baissée, il s'était levé peu à peu du lit, et il écoutait , concentré, perdu dans un autre monde.
Soudain, d'un coup, le désir déchirant qui l'attirait à elle se brisa. Il l'avait brisé parce que cela devait être ainsi. Il fallait que chacun fît un pas vers l'autre. Si elle ne se rapprochait pas de lui, il ne la poursuivrait pas. Il ne le fallait pas. Il fallait s'en aller, jusqu'à ce qu'elle vînt.
Enfant dans la discorde
Dehors un frêne inclinait ses terribles fouets,
Et la nuit, quand le vent se levait, les lanières de l’arbre
Hurlaient et cinglaient le vent, comme d’un navire
Les sinistres agrès hurlent dans la tempête, hideusement.
Dans la maison deux voix s’élevaient, une mince lanière
Sifflant sa folle fureur de femme, et le terrible bruit
D’un cuir plus fort, tonnant, meurtrissant, et noyant enfin
L’autre voix dans un silence de sang, sous le bruit du frêne.
/Traduit de l’anglais par J.J. Mayoux
L'argent empoisonne ceux qui en ont et affame ceux qui n'en ont pas.
- Il me semble que vous auriez pu éviter de mettre des enfants au monde avant d'être libres tous les deux de vous marier et d'en vouloir.
- Le Seigneur a soufflé trop vite sur l'étincelle, dit-il.
Était-ce vraiment cela que masquait la chaleur de la vie : l'isolement complet, absolu?
Il voulait passer pour un "vrai écrivain", ce qui n'était que sottise. Le vrai écrivain, c'était celui qui trouvait des lecteurs. À quoi cela pouvait-il servir d'être un "vrai écrivain" et de rester sans public ? La plupart des "vrais écrivains" ressemblent à des gens qui ratent l'autobus. Après tout, on ne vivait qu'une fois, et, si on ratait l'autobus, on restait sur le trottoir avec tous les autres ratés.
C'est cela l'histoire. Une Angleterre en efface une autre. Les mines avaient fait la richesses des châteaux. Maintenant on les effaçait, comme on avait déjà fait pour les cottages. L'Angleterre industrielle efface l'Angleterre agricole. Une signification en efface une autre. La nouvelle Angleterre efface la vieille Angleterre. Et le lien n'est pas organique mais mécanique.
Faisant partie des classes aisées, Connie s'était accrochée aux débris de la vieille Angleterre. Il lui avait fallu des années pour comprendre que celle-ci était en voie de disparition sous la terrible pression de la hideuse Angleterre nouvelle, et que le processus se poursuivrait jusqu'à son terme.