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Critiques de Damien Marie (322)
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Ceux qui me touchent

Fabien est un ancien élève des Beaux-Arts qui enchaîne les nuits l'abattoir du coin pour payer son loyer en tuant des cochons, tandis que sa compagne travaille de nuit à l'hôpital lorsqu'il est en repos. Ensemble, ils ont une petite fille de cinq ans qui réclame chaque soir une histoire pour s'endormir.



Lassé de son travail et bercé par les histoires féeriques qu'il raconte à sa fille, son quotidien se voit peu à peu envahir par ces histoires qu'il invente et ce qu'il considère comme le fruit de son imagination s'incruste dans sa vie.



Il va alors tenter un truc fou, un truc dingue, en volant un cochon pour lui rendre sa liberté et permettre l'émergence d'une nouvelle artiste.



Voilà une histoire sombre, dans ce qu'elle raconte autant que dans le dessin qui l'accompagne. La nuit, la mort, la galère financière, une vie de couple un peu tendue, un milieu artistique totalement déconnecté, rien n'est simple pour Fabien. Si j'ai été plutôt désarçonné par le style et l'histoire au départ, je me suis rapidement laissé prendre par la beauté de cette histoire qui se glisse en creux dans les ombres, par quelques instants un peu hors du temps qui nous permettent à nous aussi, lecteurs, de rêver en imaginant ces belles histoires que la vie ne nous offre pas réellement.



Merci à Babelio ainsi qu'à l'éditeur pour cet exemplaire adressé dans le cadre d'une Masse Critique.
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Ceux qui me touchent

Rien n'est de trop pour cet album de très belle facture dans sa mise en images et la qualité du papier. Le dessin de Laurent Bonneau est superbe, travaillé en grands aplats de couleur monochrome, contrastant avec une encre noire dense, mais le trait reste incisif pour servir un parti pris de découpage quasi cinématographique. Le scénario de Damien Marie m'a moins convaincue.

Tout d'abord parce que j'ai lu le livre de Joseph Ponthus, À la ligne, qui évoquait son expérience d'intérimaire dans l'industrie agroalimentaire en Bretagne et son travail dans les abattoirs. Comme le Fabien de ce roman graphique, l'écrivain aujourd'hui décédé n'était pas destiné à exercer un travail ouvrier harassant, mal payé et en prise directe avec la souffrance animale. Si l'un s'est appuyé sur l'écriture comme temps de respiration et de ré-humanisation, l'autre dispose de la photographie et de l'art comme aspiration et évasion d'un quotidien aliénant. Je n'ai donc pas été surprise par l'arrière-plan du scénario. La seconde réserve que je ferais tient au nombre de thèmes abordés par l'auteur. La précarité, les conditions de travail et de rémunération des salariés en « première ligne », l'autisme, les sans-abri, l'art contemporain et ses errements, la puissance des réseaux sociaux… voilà qui est beaucoup. En revanche, j'ai apprécié le tournant onirique de l'histoire dans ses débuts, né de la complicité du père et de sa petite fille, Élisa. Mais il s'est résumé à une simple parenthèse, comme l'évocation de l'autisme ou celle des sans-abri.

Il faut également noter que la générosité tous azimuts du propos a conduit à un manque de profondeur sur l'une des questions essentielles soulevées par l'album : la force de la création. En effet, la jeune artiste en devenir, Nathalie, est à peine entrevue, son oeuvre demeure énigmatique alors qu'elle a le pouvoir de changer des vies. Cet angle mort – puisque que le personnage central demeure Fabien – prive l'histoire de l'un de ses appuis et empêche de faire de cet album une réussite totalement aboutie.
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Ceux qui me restent

Bd très émouvante traitant du sujet de la maladie d'Alzheimer.



J'ai bien eu du mal à comprendre le début, les passages entre l'ici et maintenant et les flashes back ne sont pas évident.



Mais l'auteur traite le sujet avec délicatesse et sans jugement; Elle dépose là, son vécu, ses désillusions et ses souffrances tout en douceur.



Les couleurs et les dessins servent très bien le scénario.



Vraiment à découvrir sans attendre!
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Ceux qui me restent

Très belle BD sur la solitude face à la maladie d'Alzheimer. La solitude du malade mais aussi la solitude des proches.

Une BD puissante et tragique.

Par contre je ne suis qu'à moitié convaincue par le dessin. J'ai beaucoup aimé le mélange des techniques et les couleurs appliquées en aplats mais j'ai trouvé que le dessin en lui même manquait de constance.
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Wounded, Tome 2 : Les Limbes de Jack

Voilà une BD qui se lit vite ! J'ai avalé le second tome en à peine une demi-heure.

Ce volet est riche en informations, on en apprend beaucoup plus sur Edwards et sur Elizabeth. La théorie sur Jack L'Éventreur est connue, l'auteur n'a pas fait montre d'une grande imagination sauf en ce qui concerne la participation d'Edwards.





Il n'empêche que le scénario est bien ficelé et qu'il tient la route... surtout si on a beaucoup d'imagination.

Le dessin est toujours aussi soigné, détaillé et la colorisation est réussie.

En bref, Wounded a été une belle surprise.
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Ceux qui me restent

Belle histoire émouvante sur la mémoire, la relation du couple et de l’enfant. Quelle est la part du réel et de l’oubli que fait le cerveau pour nous protéger ? Sujet délicat, puisqu’il s’agit de la maladie d’Alzheimer comme il est indiqué en quatrième de couverture ‘Voyage en Alzheimer’ que je reproche. Le lecteur aimerait le deviner tout seul ce qui aurait apporté un peu de mystère lors de la traversée en bateau. Le graphisme et les couleurs sont superbes.
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Ceux qui me restent

Ceux qui me restent est une BD délicate. Ici pas d’esbroufe, seulement de l’authenticité. Le sujet de la maladie d’Alzheimer est traité de l’intérieur, l’auteur nous plaçant dans l’esprit de Florent, malade, perdu entre passé, présent et imaginaire.



Les débuts sont d’ailleurs assez déroutants, j’ai eu du mal à suivre son esprit torturé. Une fois que le lecteur a compris ou il est, comment le récit fonctionne, la fresque dépeinte par Damien Marie frappe de plein fouet.



Au fil des pages, on en apprend de plus en plus sur cet homme. Sur son passé, de sa rencontre avec sa futur épouse aux évènements dramatiques qui le mèneront à délaisser ceux qu’il aime. Le récit prend une dimension supplémentaire en s’attardant sur la vie de Lilie, sa fille, sur ce qu’elle ressent face à la maladie de son père. Le désarroi de Florent, celui de Lile, la solitude qui semble les unir, tout est touchant.



Les dessins de Laurent Bonneau soutiennent totalement le propos. Les décors à peine esquissés parfois, le peu de couleurs qui subsistent, tout est fait pour nous rappeler que nous ne sommes pas dans la réalité mais bien dans l’esprit de Florent.



Je ne suis pas sure que cette bande dessinée plaise à tout le monde, le sujet est trop sensible, en tout cas, à moi, elle m’a parlée.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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San Francisco 1906, tome 1

Everett est femme de chambre au Palace Hôtel. Ce soir elle doit s'occuper d'une icône se produisant sur la scène du Grand Hôtel Central, le ténor Enrico Caruso. Avant sa venue, elle vérifie que tout est en ordre dans sa chambre et découvre un colis qui va bouleverser son emploi du temps et va la confronter à la mafia...



San Francisco 1906 est une fiction écrite sur le fond d'une réalité : un séisme de magnitude 8 qui a complètement dévasté la ville. Sur cette base Damien Marie écrit une histoire immersive dans les méandres de la métropole qui s'apprête à vivre une catastrophe. Le récit est dense, on n'a pas le temps de s'ennuyer en suivant la pauvre Everett qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. 



Fabrice Meddour quant à lui illustre à merveille les ruelles sombres dans lesquelles on peut tomber sur un danger à chaque coin de rue. L'ambiance est anxiogène. Les personnages sont expressifs, la peur se lit dans leurs yeux. Bref c'est très bien illustré. 



En conclusion, ce premier volume donne envie de se lancer dans la suite. Dommage que cela n'ait pas été prévu en un seul tome plus conséquent et sortir du sempiternel album de 56 pages (plus le très intéressant cahier historique). 

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San Francisco 1906, tome 1

En 720 av JC, Judith, une jeune veuve, séduit le général assyrien Holopherne avant de le décapiter.

Mardi 17 avril 1906, une femme de chambre du Palace Hotel de San Francisco entre dans la suite du chanteur d'opéra Caruso. Elle y trouve un tableau qui suscite manifestement de nombreuses convoitises...



C'est autour du peintre autrichien Gustav Klimt et ses tableaux (dont la fameuse représentation de la décapitation d'Holopherne) que Damien Marie (Ceux qui me touchent entre autres) a construit son récit qu'il place dans une période bien particulière; entre le 17 et le 23 avril 1906, en plein tremblement de terre à San Francisco. Un cataclysme, et l'incendie qui suit, qui vont ravager la ville.



Fabrice Meddour ("Après l'enfer" déjà avec Damien Marie, "La fille sur le quai"), propose un magnifique travail essentiellement sépia (mais pas que). Inspiré par l'Art nouveau de Klimt, il s'attache aussi à respecter un certain réalisme historique. Le récit emprunte en effet de nombreux événements et personnages réels de ces jours d'effondrement.



Cette première partie d'un diptyque est parfaitement orchestrée. J'ai trouvé cette double entrée, historique et artistique, emballante et bien portée par un joli travail graphique. Le récit a encore beaucoup de secrets à dévoiler, vivement la suite !
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Ceux qui me touchent

Un couple amoureux de français moyens, écrasé par les contingences de leur boulot respectif, a accueilli difficilement une petite fille maintenant âgée de 5 ans, Élisa. La jeune mère est infirmière dans un contexte hospitalier abrutissant. À la dérive, le père se débat dans un métier purement alimentaire faute d’avoir pu évoluer dans la banche qu’il s’était choisi : l’art. En conséquence, il travaille dans un abattoir porcin. L’atmosphère de vie de cette famille est pesante et les revenus du couple modestes dans un contexte économique difficile.



Le soir venu, dans le cadre d’une relation père-fille fusionnelle, il raconte des histoires oniriques à sa fille où il est question de princesses et de cochons fantômes qui tranchent avec le quotidien glauque constitué des tueries de l’abattoir.



Un de ces cochons zombie se retrouve un jour sur la ligne d’abattage. Il arbore un magnifique tatouage sur le cuissot arrière. L’art a sublimé ce porc : il faut le sauver. Ne serait-il pas le moment de faire ce que l'on aime pour trouver le bonheur ? Démissionnaire de l’abattoir, il va néanmoins vite être rattrapé par la dure réalité de la vie. Suit la description féroce d’un milieu artistique contemporain déviant et nihiliste.



Les couleurs vives en aplats changent au fil des planches. L’aquarelle semble déborder des contours encrés comme une sérigraphie mal calée. L’impression est forte tant ces couleurs hypnotiques, alternant le chaud et le froid, servent de marqueur à chaque séquence. Les traits sont anguleux et aiguisés alors qu’une impression de fébrilité permanente imprime chaque case.



Une beauté sépulcrale.

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Ceux qui me restent

Un dessin plaisant, qui peut fricoter avec

le roman photo à certains moments..

Une énième évocation d'Alzheimer,

malhabile et aussi confuse que la maladie.

Un récit où la vie et les deuils

vous font des trous .de vie ...de mémoire...

Une histoire où chacun "en bave,"

est perdu et souffre..

A tous les étages, des questions ....

Les réponses ne se bousculent pas..

Lecture étrange..



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Thérèse, Dragon : Récit de Campagnes Napoléoniennes

J'ai découvert cette BD un peu par le plus grand des hasards en allant sur des sites de manga et bande-dessinée pas trop chers. C'est une belle découverte que je ne peux que conseiller!



Cet album est adapte librement la vie trépidante de Thérèse Figueur, jeune femme de la période révolutionnaire engagée dans un régiment de dragons. C'est la célèbre "madame sans-gêne"! Thérèse perd de vue son amour d'enfance, Clément, et décide de s'enrôler comme soldat dans la grande armée de notre Napoléon afin de le retrouver!

On retrouve pas mal de références mythologiques et les dessins sont très réussis! 5 étoiles bien-sûr!

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Ceux qui me restent

"Un voyage en Alzheimer" que dire de mieux. Cette bande dessinée est comme un coup de poing qui remue le corps et l'esprit, qui remue les tripes. C'est un traitement du sujet très différent de tout ce que j'ai lu/et vécu jusque là. Par des sauts dans temps, soutenus par des couleurs judicieusement choisies, on a le sentiment d'être perdu avec Florent, mais on comprend également où il s'égare en découvrant le(s) drame (s) de sa vie. On suit également sa Lilie qui après avoir demandé son émancipation, construit sa vie loin de lui, comprend avec sa maladie tout ce qui s'est joué avant elle. C'est poignant.
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Ceux qui me restent

Encore une BD qui faisait partie de ma liste de livre à emprunter à la médiathèque. Liste constituée il y a quelques semaines, aussi ce fut encore une fois une totale découverte. Et quelle découverte !

Le sujet est grave est aussi très complexe : la maladie d'Alzheimer.

J'ai passé ces quelques pages avec cet homme bataillant avec ses souvenirs. Et ce ne sont pas que des bons souvenirs ! Depuis plus de 30 ans sa seule obsession c'est sa fille. Alors il a certainement été un peu maladroit, mais toutes ses inquiétudes de père reviennent en permanence, sans rien pour le rassurer. A aucun moment on ne connait la solution de l'énigme.

C'est poignant et rude. Une "belle" illustration de cette maladie.
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Ceux qui me restent

C'est d'abord le dessin que j'ai aimé: réaliste sans être photographique, tantôt net pour que chaque personnage soit facilement identifiable à tout âge et tantôt flou pour évoquer celui des souvenirs. Le texte n'a cependant rien à envier aux illustrations; réduit à son minimum mais extrêmement évocateur des émotions, des sentiments, des situations, de l'angoisse que celles-ci génèrent…. Bien qu'on passe constamment d'une époque à l'autre, on ne s'y perd pas et c'est un tour de force que les auteurs ont parfaitement réussi. Pour moi, c'est un livre qui met en scène — fort habilement — la difficulté des relations entre parents et enfants. Et paradoxalement, c'est au moment où la communication est limitée par la perte des facultés cognitives que celle-ci peut se rétablir…

C'est un ouvrage extrêmement touchant que je recommande sans réserve — et pas seulement à ceux/celles dont un proche est touché par une maladie du type Alzheimer.
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San Francisco 1906, tome 1

Le maître chanteur.

Quel est le point commun entre les trois Judith, le personnage biblique, le tableau de Gustav Klimt et la soubrette du Palace Hotel de San Francisco ? Bien que la filiation demeure encore obscure à l'issue du premier volume du diptyque, les villes de Sodome et Gomorrhe mentionnées dans la Bible résonnent étrangement avec la destruction de San Francisco par un séisme de magnitude 8 suivi d'incendies ravageurs le 18 avril 1906. 

Le grand ténor napolitain Enrico Caruso joue Carmen à San Francisco la funeste année 1906. Sa notoriété ne le rend pas intouchable. La pègre l'approche à New York, lui imposant fielleusement de remettre un tableau de Klimt à un maffieux de San Francisco. L'œuvre de grande valeur doit servir de monnaie d'échange à un potentat du crime organisé pour étendre son empire du mal. La femme de ménage entre dans la chambre de Caruso pour nettoyer mais deux sbires de la Mano Nera viennent prendre livraison du Judith de Klimt. Devenue témoin gênant, la jeune soubrette, prénommée elle aussi Judith, est embarquée pour être exécutée mais rien ne va se dérouler comme prévu.

Basé sur des faits avérés et d'autres supputés, le scénario de Damien Marie est fluide, lisible et dynamique. Même si certains personnages restent encore obscurs quant à leurs motivations, les apports fictionnels s'intègrent efficacement dans la trame historique. Le travail graphique en sépia et en quadrichromie de Fabrice Meddour s'accorde à l'évocation du passé. On peut parfois regretter l'absence de cernes noires structurant des visages qui sans cela paraissent parfois s'amollir et s'indifférencier à l'instar des buildings s'éboulant sous l'onde de choc du séisme dévastateur.
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Ceux qui me touchent

"Et si votre imagination décidait de prendre corps pour changer votre vie ?”



"Élisa est née il y a 5 ans déjà…

Un soir, parce qu’il n’y a pas de livres de contes à disposition pour l’endormir, Fabien invente, avec elle, une histoire fantastique.

Les jours suivants, des événements fortuits le renvoient à l’aventure qu’ils ont créée.

Bien que conscient que ce ne sont que des coïncidences, il y voit le signe qu’il doit changer de vie…"



Après 12 ans d'essais divers, Fabien et Aude réussissent enfin à avoir un enfant.

Oui mais voilà, Fabien est englué dans son travail, qu'il n'affectionne guère, et c'est peu de le dire. Il tue des cochons. Un jour, il fait attention à des coïncidences, et commence à croire à des signes du destin. Il rêve, et s'imagine renouer avec son ancienne vie artistique.

Sa compagne, qui travaille en soins palliatifs (ce qui n'est pas forcément sa tasse de thé non plus) voit cela comme un délire.



Dans ce livre, nous comprenons que Fabien cherche un sens dans son activité professionnelle, et vit une crise personnelle. Mais nous ressentons également une tension existant au sein du couple, même si ce n'est pas très développé.



J'ai eu envie de croire en ses espoirs, en ce changement de vie possible.

Mais la fin nous montre deux possibilités.

Soyons clairs, il y a un dénouement plus réjouissant que l'autre.

N'était-ce finalement qu'un rêve ?



Devons-nous nous résigner à une vie qui ne nous convient pas vraiment, au détriment de nos aspirations profondes ?

Cette histoire nous amène à nous questionner sur notre propre vie.



En bref, j'ai bien aimé ce roman graphique, qui m'a fait penser à "A la ligne".
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Ceux qui me restent

Un ferry transmanche pour une immersion artistique à défaut de la noyade qu’on imagine.

Faut-il que la félicité ne se conçoive que dans un temps court ? Car si la lecture de cet opus est brève, la claque esthétique est violente. Tout y est beau, ardent. Tout n’y est que suggestion, pudeur et harmonie.



Les silhouettes expressionnistes déchirent les cases alors que les techniques picturales étourdissantes s’entrechoquent dans un même dessin. Les aplats de couleurs reviennent comme un mantra et participe à la structuration du récit. Aucun détail ne vient perturber la dramaturgie de dessins comme en apesanteur. Les scènes sont dépouillées tout au long du récit alors que les dialogues parcimonieux n’interviennent qu’en support.



La mémoire s’entrechoque avec l’immédiat, le passé a envahi le présent qui se trouve même en filigrane. Dans une apesanteur poignante, le lecteur glisse subrepticement de la félicité au drame sans qu’il ne soit possible de séquencer ce voyage en Alzheimer.

« Ceux qui me restent » …qui sont-ils ?



Superbe œuvre à la sensibilité exacerbée comme nous y habitue Laurent Bonneau. Je recommande !
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Ceux qui me touchent

C'est un ouvrage d'une grande qualité grâce à l'histoire mais aussi au graphisme.



Fabien, père d'une petite Elisa partage son temps entre sa vie de famille et ce travail qu'il ne supporte plus à l'abattoir de porcs.



Chaque soir avec Elisa, sa fille de cinq ans, il invente des histoires qui prennent vie sur les murs de la chambre... Mais pas seulement.



Les évènements vont être un électrochoc pour ce papa qui subit un quotidien écrasant et destructeur.



Les doux moments père fille sont illustrés avec humour et tendresse. La fillette est espiègle et n'a pas sa langue dans sa poche.



La profession de Fabien place des réalités sur la consommation d'aujourd'hui et la place de l'animal dans notre société. Un électrochoc pour le lecteur sur la réalité de ce que cache (ou pas d'ailleurs) l'industrie alimentaire.



Même si j'adhère et conseille vivement la lecture de ce roman graphique j'ai été choquée par le travail du photographe que Fabien rencontre dans l'immeuble parisien. Mais là encore, c'est une réalité dans le monde artistique où certaines personnes ne se fixent aucune limite au nom de l'art.



En bref, un joli travail de coloration en fonction du lieu et des personnages et une histoire percutante qui fait réfléchir.



Ce roman graphique m'a énormément donné envie de découvrir le premier livre du duo qui s'intitule Ceux qui me restent, qui aborde la maladie d'Alzeimer.
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Ceux qui me touchent

Belle surprise, je ne m'attendais pas à cette histoire.



Quand Babelio m'a proposé cette lecture, j'ai lu le résumé avant d'accepter, et mon esprit imaginatif est clairement parti dans les tours. Allez savoir pourquoi j'ai imaginé un père et sa fille, isolés à la campagne, tentant de se reconstruire de la perte de la femme pour l'un, mère pour l'autre, à travers un imaginaire tout aussi débordant que le mien. Un peu à la façon de Roberto Benigni dans La vie est belle. Je m'attendais à une réalité cachée, fantasmée et même onirique. Eh bien, j'étais loin du compte.



Ceux qui me touchent, album de Damien Marie au scénario et Laurent Bonneau au dessin, commence avec Fabien qui exprime très brièvement les difficultés qu'ils ont eu avec Aude pour avoir leur fille. Presque 6 ans après nous retrouvons la petite famille, Aude travaille beaucoup, Fabien aussi, dans un milieu très éloigné de sa formation, enfin Élisa leur fille, très complice avec son papa. À l'heure du coucher, le père et la fille inventent leur propre histoire du soir. Nous sommes jusque-là bien ancrés dans la réalité, situé en agglomération, dans le train-train d'une famille comme une autre, au quotidien plus que banal voire "merdique".

Quelques coïncidences de la vie réelle vont s'entrechoquer dans la vie de Fabien, avec les histoires inventées pour sa fille, et vont lui rappeler ses rêves, d'avenir, de carrière, oubliés. Il va tenter de les rendre réel, mais à quelles conditions et à quel prix ?



Avec tout autant de justesse, on passe d'un univers (extrême) à l'autre, de l'abattoir porcin à la galerie d'art parisienne, d'une ferme d'élevage au shoot d'un artiste photographe, etc... Autant de thématiques qui paraissent éloignées les unes des autres, mais qui confrontent malgré lui, le protagoniste à sa réalité.

Quant aux dessins, je ne parlerais pas de graphisme mais d'illustration, on a à peine besoin des dialogues, les illustrations nous imprègnent avec force de l'histoire, ce qui renforce notre empathie envers le personnage principal. Chaque univers est dépeint différemment, notamment dans la colorimétrie, ce qui parfois peut nous faire douter, réel ou non ?



Les auteurs, nous proposent une fin et une fin alternative, à chacun de faire son choix... rêve ou réalité.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
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