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Critiques de Dan Slott (215)
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Batman : L'asile d'Arkham

Voilà un comics que j'ai commencé en me disant qu'il était plutôt léger en quantité de pages, mais wow ! L'intrigue est passionnante, on est happé par l'action, qui est aussi oppressante que l'asile lui-même !

Vous pouvez lire ce comics si vous connaissez les grands vilains de Batman mais que vous n'êtes pas familiers de l'univers. Je trouve que c'est une parenthèse, une histoire un peu hors du temps.

Tous les personnages sont fascinants, l'histoire est pleine de rebondissements, et au final tous les personnages ont leurs bons et leurs mauvais côtés.

Je suis vraiment bluffée !
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Les Patients d'Arkham

Les secrets de l'asile d'Arkham n'auront plus aucun secret avec cet opus qui lui est consacré.



L'introduction en la matière est plutôt interréssante car un financier surnommé le grand requin blanc a escroqué des milliers de famille dans les fonds de pension.



Il justifiait avoir eu un coup de folie pour échapper à la prison. Mal lui en a prit car il va rejoindre les pires criminels déments que Batman a dû affronter. A noter que notre super-héros n'interviendra que très rarement dans ce scénario.



J'ai bien aimé le déroulement de cette histoire même si cela prend des proportions un peu bizarres et décevantes vers la fin.
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Fantastic Four, tome 3 : Le héraut de fatalis

Ce tome fait suite à Fantastic Four by Dan Slott Vol. 2: Mr. and Mrs. Grimm (épisodes 5, Wedding Special, 8 de la série de 1961) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2019, tous écrits par Dan Slott. Aaron Kuder a dessiné et encré l'épisode 6, l'épisode 7 (aidé par John Lucas au dessin et à l'encrage). L'épisode 8 a été dessiné et encré par Aaron Kuder, Stefano Caselli, David Marquez, Reilly Brown. L'épisode 9 a été dessiné et encré par Kuder, Caselli et Paco Medina, le 10 par Medina et Kevin Libranda et le 11 par Medina, Libranda et Paolo Villanelli, Juanan Ramírez. La mise en couleurs a été réalisée par Marte Gracia (épisodes 6 & 7), Rachelle Rosenberg (é7), Matt Yackey (é8), Erick Arciniega (é6, é9), Jesus Alburtov (é10 & é11). Les couvertures ont été réalisées par Esad Ribic. Il contient également les couvertures alternatives réalisées par Bill Sienkiewicz (*5), Alex Ross, Mike McKone, Rachel & Terry Dodson, Joe Quesada, Pepe Larraz.



Galactus vient d'apparaître au-dessus de Doomstadt en Latvérie. Heureusement, le bon docteur veille au grain : Victor von Doom envoie Victorious (Zora Vukovic) comme fer de lance pour attaquer Galactus, suivie de près par une escouade de servodroïdes. Galactus accuse le coup de l'attaque et se tient immobile. Une alarme retentit dans le panneau de contrôle de Doctor Doom : un aéronef non autorisé vient de pénétrer dans l'espace aérien de la Latvérie. Il constate qu'il s’agit de celui des Fantastic Four : il ordonne à Victorious d'aller les intercepter. Celle-ci s'interroge mais change de cap pour accomplir sa nouvelle mission. Étant partis en catastrophe de la cérémonie de mariage, Johnny Storm et sa sœur s'habille dans le Fantasticar. Avant de pouvoir s'attaquer au problème de Galactus, ils sont interceptés par Victorious. Invisible Woman utilise ses pouvoirs pour dresser un champ de force protecteur autour de l'aéronef, pendant que Human Torh s'enflamme et se lance au-devant de Victorious. Les 3 autres membres des FF sont éjectés du Fantasticar.



Reed Richards prend la forme d'un parachute pour ralentir la chute de son épouse, pendant que Ben Grimm se met en position de boule et se prépare pour l'impact. Il atterrit brutalement à côté d'une ferme, faisant fuir toutes les chèvres paniquées par sa chute inexpliquée. La fermière sort de chez elle et commence à taper sur The Thing en disant que Victor von Doom avait raison de dire que les Fantastic Four sont des dangers pour la sécurité publique. Pendant ce temps-là, le combat s'engage entre Human Torch et Victorious, celle-ci expliquant que c'est elle qui a convaincu Doom de mettre fin à son exil et qu'en récompense il lui a donné des pouvoirs cosmiques. Reed et Susan Richards ont atterri aux côtés de Ben Grimm et Mister Fantastic récupère les chèvres et les rend à leur propriétaire. Au mont Doom, Doctor Doom attaque Galactus avec un sort magique, mais celui-ci le neutralise avec facilité. À Benson en Arizona, Valeria et Franklin suivent l'affrontement à la télévision, en compagnie de Petunia & Jake Grimm, Wyatt Wingfoot et Alicia Grimm.



Avec ces épisodes, le scénariste peut entrer dans le vif du sujet, après avoir reformé l'équipe dans le premier tome et organisé la cérémonie de mariage dans le deuxième tome. Avec ce troisième tome, il donne l'impression de s'attaquer de front à deux des plus éminents ennemis de l'équipe des Fantastic Four, parce qu'il faut bien donner ce aux lecteurs ce qu'ils attendent. Dans un premier temps, le lecteur se demande d'ailleurs s'il s'agit réellement du vrai Galactus car le personnage semble en pilotage automatique à ressortir les phrases classiques, sans plus. En cours de route, il se rend compte que cette intrigue n'occupe que 4 épisodes et que les 2 derniers sont consacrés à autre chose. Dan Slott inclut énormément d'événements et d'actions dans ces 4 épisodes (de 6 à 9) : 2 ennemis emblématiques, le fonctionnement en équipe des FF, l'intégration d'Alicia Masters au sein de la famille (son séjour chez Petunia et Jake Grimm), l'attitude des enfants Franklin & Valeria qui se retrouvent mis à l'écart de l'aventure. L'affrontement en lui-même suit le schéma classique : les Fantastic Four arrivent en Latvérie, sont neutralisés par Doctor Doom qui réussit en prime à vaincre par lui-même Galactus, à l'aide de ses inventions, et la reprise en main de la situation par les superhéros.



En découvrant la liste des artistes qui ont travaillé sur ces 6 épisodes, le lecteur est un peu surpris de voir qu'ils sont au nombre de 9 : Aaron Kuder, John Kucas, Stefano Caselli, David Marquez, Reilly Brown, Paco Medina, Kevin Libranda, Paolo Villanelli, Juanan Ramirez. Les pages d'Aaron Kuder sont très impressionnantes : une partie de la minutie d'Art Adams et Nick Bradshaw, avec une grande fluidité dans la narration graphique. Le lecteur retrouve tous les détails qu'il attend dans une aventure des Fantastic Four : l'architecture néo-médiévale de Doomstadt, le comportement régalien de Doctor Doom, les caractéristiques techniques des Doombot, le gigantisme de Galactus, la peau rocailleuse de The Thing. Il constate que cela n'empêche pas l'artiste d'apporter sa petite touche personnelle : la barbe de Reed Richards, le nouveau Fantasticar, la visualisation des champs de force d'Invisible Woman. Dès l'épisode 7, les responsables éditoriaux font appel à un autre dessinateur pour les pages consacrées à Franklin & Valeria : tout d'abord John Lucas (un peu moins détaillé que Kuder), puis plusieurs autres pour les épisodes 8 & 9. Le lecteur comprend bien que les comics sont produits selon un processus industriel, avec un découpage des tâches pour pouvoir respecter les délais de production mensuels. Les autres dessinateurs sont compétents, avec un bon niveau professionnel, mais le lecteur aurait préféré une meilleure cohérence visuelle.



Malgré le nombre de dessinateurs, cette première partie apporte son lot de surprise et de divertissement, Dan Slott sachant également mettre en jeu la notion de famille, les tensions générées par la mise à l'écart des enfants, et l'esprit d'équipe. La libération des Fantastic Four passe par une action qui atteint Doom directement à son plus gros défaut de caractère, avec une forme de cruauté déstabilisante. Le lecteur est pris par surprise, tout en se rendant bien compte qu'il s'agit pour le scénariste de rétablir la haine de Doom contre les FF. Le lecteur se demande bien ce que lui réserve les 2 épisodes suivants. Le numéro 10 satisfait à l'obligation de montrer les répercussions de War of the Realms (2019, de Jason Aaron & Russell Dauterman) : Dan Slott trouve comment mettre à profit cette contrainte pour développer son propre récit, et plus particulièrement le nouveau positionnement du quartier général des FF dans Yancy Street et la présence de Lunella Lafayette dans les parages. Les caractéristiques graphiques des dessinateurs sont assez proches pour qu'il n'y ait pas de solution de continuité, et l'aventure est rendue très agréable par l'entrain de Valeria & Franklin. Arrivé à la fin de l'épisode, le lecteur comprend bien qu'il a assisté aux prémices d'un potentiel retour de Franklin et Valeria dans une nouvelle itération de la Fondation du Future.



L'épisode 11 se focalise à nouveau sur Valeria & Franklin Richards. Un voisin bien intentionné a dénoncé les Fantastic Four car ces deux adolescents conduisent des aéronefs sans permis. Dan Slott se montre à la fois facétieux avec cette histoire en 1 épisode, à la fois très chaleureux dans la manière de mettre en scène le caractère et la sensibilité de chaque personnage. Le lecteur éprouve une forte empathie pour Franklin Richards, sous le coup d'un sentiment d'infériorité croissant, amusé par Gargantua (une supercriminelle qui défie les conventions habituelles en vigueur), touché par la force de caractère de Victor von Doom… À nouveau, il faut 3 dessinateurs pour réaliser les 20 pages mensuelles. À nouveau, leurs caractéristiques graphiques sont assez proches et ils appuient un peu sur les touches juvéniles pour que la narration donne la sensation d'être proche du point de vue des 2 adolescents, apportant une légèreté bien agréable.



Alors que dans le même temps il réussit des épisodes remarquables pour la série Tony Stark: Iron Man Vol. 2: Stark Realities, Dan Slott semble avoir plus de difficultés à trouver le bon rythme pour la série Fantastic Four. C'est assez déconcertant car il sait mettre en scène l'amour familial qui unit Reed, Ben, Susan, Franklin, Johnny et Valeria. Il sait faire apparaître comment la confiance qu'ils se portent l'un à l'autre leur permet de fonctionner comme une équipe. Il n'hésite pas à inclure les personnages que le public attend : Doctor Doom, Galactus. Il développe de nouveaux personnages : Victorious. Il met à profit avec une dextérité épatante la richesse de l'univers partagé Marvel : Moon Girl, War of the Realms, sans que ces éléments ne deviennent des prétextes artificiels pour pallier un manque d'inspiration. Dans la première moitié du récit, il bénéficie de la narration graphique d'un excellent artiste : Aaron Kuder. Par la suit, le récit pâtit un peu de la valse des dessinateurs, mais chacun d'entre eux réalise des planches de qualité. Pourtant le lecteur éprouve la sensation qu'il se trouve encore dans un prologue où l'auteur continue de placer ses éléments d'intrigue, sans parvenir à raconter une histoire pour elle-même.
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Fantastic Four, tome 2 : M. et Mme Grimm

Ce tome fait suite à Fantastic Four by Dan Slott Vol. 1: Fourever (épisodes 1 à 4) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend le numéro Wedding Special, l'épisode 5 de la série, mensuelle, initialement parus en 2019, ainsi que l'épisode 8 de la série initiale de 1961, paru en 1962.



Wedding Special - Girls gone wild (20 pages, scénario de Gail Simone, dessins et encrage de Laura Braga, couleurs de Jesus Aburtov) - Rikki est venue chercher Susan Richards et Alicia Masters dans le quartier général des Fantastic Four à Yancy Street, pour les emmener à l'enterrement de la vie de jeune fille de cette dernière. Arrivent également Argo et Delia, 2 autres artistes appartenant au même collectif qu'Alicia et Rikki. Une fois sorties, elles retrouvent Jennifer Walters, Medusa et Crystal qui les attendent devant une immense limousine, conduite par un certain Liosk. Elles se rendent dans un grand club, avec de la musique et des jeunes hommes à la belle carrure et peu vêtus.



Conscient de ne pas forcément être très à l'aise dans l'écriture de l'enterrement d'une vie de jeune de fille, Dan Slott laisse cette partie à une scénariste confirmée, une femme avec plus d'expérience en la matière que lui. Gail Simone utilise la trame attendue : sortie avec les copines, irruption d'une jalouse, affrontement contre des méchants (il s'agit d'un comics de superhéros), et déviation vers des bons sentiments pour finir. Le lecteur ne retrouve pas forcément un degré de sensibilité émotionnelle qu'il associe avec ce genre d'événement. Il sourit en découvrant la nature de la jalousie, moins évidente qu'une simple rivale. La fin sert d'ouverture pour montrer que le mariage peut ne pas se limiter à un repli sur deux individus. Laura Braga effectue une mise en images professionnelle, avec un bon niveau descriptif, un combat clair sans être mémorable, avec des personnages féminins qui donnent l'impression de minauder, pas toujours de façon naturelle. 3 étoiles.



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Wedding Special - Father figure (8 pages, scénario de Dan Slott, dessins de Mark Buckingham, encrage de Mark Farmer, couleurs de Matt Yackey) - Ben Grimm sacrifie à la tradition, à la fois pour apaiser sa conscience, à la fois pour tout faire selon les règles vis-à-vis d'Alicia : il se rend à la prison haute sécurité The Raft, pour demander la main d'Alicia à son père Phillip Masters.



Le lecteur reconnaît plus la sensibilité de Dan Slott dans ces 8 pages. Ben Grimm reste un individu attaché aux traditions, et prenant ses responsabilités même si ça lui coûte. Il n'entretient pas beaucoup d'espoir quant au résultat, et il fait preuve d'une forme d'humilité impressionnante en demandant une faveur à un des ennemis mortels des Fantastic Four. L'entretien évite la dramatisation facile, pour montrer la tension entre les 2 individus, pour mettre en lumière la différence de caractère et d'état d'esprit entre Ben et Phillip, le souhait d'éviter de déclencher des représailles d'un côté, un mode de réflexion égocentrique de l'autre. Le scénariste réussit à surprendre le lecteur par l'issue de la conversation. Les responsables éditoriaux ont réussi à confier cette séquence à Mark Buckingham. Il est d'abord moins baroque que dans la série Fables (de Bill Willingham), mais le merveilleux affleure à bon escient dans quelques cases, et certaines cases portent en elles des réminiscences de Jack Kirby. 5 étoiles.



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Wedding Special (3 pages, scénario, dessins et encrage de Fred Hembeck, couleurs de Megan Wilson) - Pour l'occasion, peut-être à la demande de Dan Slott, les responsables éditoriaux ont fait appel à Fred Hembeck, caricaturiste parodiant les superhéros. Phillip Masters s'adresse au lecteur face caméra pour évoquer la vie de sa fille adoptive, sa rencontre avec Ben Grimm, son remplacement par un skrull. Ces 3 pages font office de résumé succinct de la relation entre Alicia et Ben, sur un ton bon enfant, sans vraiment être drôle.



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Épisode 5 (scénario de Dan Slott, dessins et encrage d'Aaron Kuder pour 20 pages, Michael Allred pour 18 pages, Adam Hughes pour 18 pages) - Les derniers préparatifs vont bon train. Comme à son habitude, Reed Richards exaspère son épouse Susan, en refusant de quitter ses expériences qui ne peuvent pas attendre. En outre, il délègue l'organisation de l'enterrement de la vie de garçon de Ben à Johnny Storm, car il n'a pas non plus le temps de s'en occuper. Ben Grimm a une faveur à demander à Susan Storm (dessins de Mike Allred) : l'aider à répéter la danse, et ils se souviennent des débuts des Fantastic Four. La soirée de l'enterrement de la vie de garçon arrive (dessins d'Adam Hughes) : un peu de catch, des gâteaux assez grands pour contenir une stripteaseuse et bien sûr une partie de poker avec les potes. Enfin, la cérémonie se déroule, à Benson en Arizona, uniquement avec la famille proche, pour éviter l'irruption d'individus mal intentionnés et dotés de superpouvoirs.



Après le numéro spécial de préparatifs du mariage, le lecteur n'est que moyennement confiant sur un autre épisode à rallonge. Il n'échappe pas à un retour sur les origines des Fantastic Four, mais racontée d'une manière originale. Cette fois-ci, elles sont présentées du point de vue de Susan Storm qui évoque son ressenti vis-à-vis de Ben Grimm, sa transformation, la première fois qu'Alicia Masters a rencontré les membres de l'équipe. Les dessins faussement naïfs et rétro sont parfaitement adaptés pour évocation d'une époque révolue, tout en faisant ressentir l'état intérieur des personnages, avec une approche descriptive plus développée que les épisodes originaux qui sont évoqués. Le lecteur cède avec plaisir à la séduction de ce regard sur le passé, qui n'est ni mièvre ni fade. Il est tout aussi honoré d'être invité à l'enterrement de vie de garçon de Ben Grimm. Adam Hughes s'est pleinement investi dans ses 18 pages, avec un impressionnant degré de finition, une grande inventivité dans la mise en page, des personnages très vivants, et une sensibilité toute en nuances. Dan Slott est en meilleure forme que Gail Simone : l'amitié entre les invités est plus palpable, les festivités et les imprévus sont à la hauteur de The Thing, et la bonne humeur génère un sourire chez le lecteur.



Vient ensuite le moment tant attendu, mais aussi tant redouté : la cérémonie de mariage. Là encore, Dan Slott fait preuve de finesse. Au lieu d'un événement newyorkais avec des centaine d'invités, et des supercriminels inéluctables, il met en scène une cérémonie plus intime, loin de tout. Aaron Kuder réalise des dessins descriptifs, avec ce qu'il faut de dramatisation, mais sans exagération lourdaude. La cérémonie recèle quelques surprises, à commencer par le comportement de Reed Richards qui est le témoin de Ben. Le scénariste réussit à combiner émotion et danger, tout en contournant les clichés habituels, et en transcrivant l'émotion générée par une telle cérémonie. Tout en regrettant quand même qu'il ne s'agisse pas d'un événement plus médiatisé dans l'univers partagé Marvel, le lecteur participe à une cérémonie de mariage adulte et touchante. 5 étoiles.



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Fantastic Four 8 (1962, scénario de Stan Lee, dessins de Jack Kirby, encrage de Dick Ayers, couleurs de Stan Goldberg) - Ben Grimm vient de rentrer au Baxter Building emmitouflé dans ses habits pour essayer de passer inaperçu dans les rues de New York. Reed Richards, Susans Richards et Johnny Storm lui interdisent l'entrée du laboratoire de Reed. Devant ces cachoteries, il prend la mouche et ressort dans la rue pour s'en aller. Il est suivi par Susan Richards qui s'est rendue invisible et qui essaye de le ramener à la raison. Peu de temps après, Mister Fantastic et Human Torch doivent intervenir pour sauver un homme qui veut se suicider depuis le sommet d'un pilier du pont de Brooklyn.



C'est tout naturellement (mais aussi pour augmenter la pagination) que le tome se termine avec l'épisode dans lequel apparaît pour la première fois Alicia Master s et son terrible beau-père Puppet-Master. Le lecteur replonge dans une autre époque. Ben Grimm était soupe-au-lait, prêt à prendre la mouche à la moindre réplique de travers, terriblement susceptible. Le mode opératoire de Puppet-Master laisse rêveur : comment a-t-il fait pour avoir des répliques miniatures de tous ces lieux dans son appartement ? Sa stratégie pour infiltrer les Fantastic Four laisse dubitatif : déguiser sa fille adoptive en Susan Richards, et penser que les autres ne s'apercevront pas qu'elle est aveugle !!! Non, mais sérieux là ? De temps à autre, le lecteur peut déjà percevoir la force créatrice de Jack Kirby dans certaines cases, imaginant des visuels épatants.
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Superior Spider-Man, tome 2

Spiderman pourtant n'étant pas un de mes super héros préférés, je prends énormément de plaisir à lire cette série de Marvel Now. Cette fois ci Spiderman alias Octopus mène un combat intérieur contre Parker qui essaie de reprendre le contrôle de son corps et de raisonner son actuel détenteur forcément plus violent et moins moraliste. De plus les actes violents de Spiderman inquiète les Avengers qui ne le reconnaissent plus...

Encore une fois un Marvel original, plaisant et de l'action agrémentée par un scénario solide. Du bon, du très bon Spiderman !
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Superior Spider-Man, tome 2

L'idée de départ de ce Superior Spider-Man me laissait septique, mais je dois bien reconnaitre que je me suis trompé. Le tome 1 était très bien le tome deux est du même niveau. Le dessin, la mise en page, la coloration, l'encrage et toute la partie graphique est de haute volée. L'histoire est prenante et a le mérite de nous sortir des chemins déjà parcourues par Peter Parker. Ce nouveau Superior Spider-Man tient ses promesses et je suis impatient de lire la suite
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Les Patients d'Arkham

Cet album se veut une suite du sublime Arkham Asylum. Ca se veut parce qu'il s'agit d'un album qui ne s'attache pas du tout à Batman qui ne fait que quelques fugaces apparitions et qui centre son histoire sur la vie dans l'asile d'Arkham autour d'un personnage qui vient d'y entrer sur la base d'un mensonge destiné à lui éviter la prison. L'idée de base aurait pu être intéressant s'il ne finissait pas par tourner dans un aspect surnaturel à la limite du grotesque. Autre reproche que l'on pourra adresser à cet album est de multiplier les personnages autour de Warren White ce qui fait qu'ils ne sont que trop superficiellement abordés et pas suffisamment approfondis. Du coup, quand on voit le Pingouin ou Poison Ivy, ces vilains ne servent que de faire-valoir à une histoire quelconque.



Heureusement que le dessin est là pour remonter le niveau. Euh... En fait, non. Le dessin n'est également pas extraordinaire. SI le découpage des planches est plutôt dynamique, le trait est plutôt banal et sans grand relief. Il n'y a aucune comparaison possible entre les somptueuses planches d'Arkham Asylum et ce dessin quelconque. De fait, ces Patients d'Arkham sont une belle déception. L'ensemble se révèle faible et sans grand intérêt. Un comics qu'on pourra très largement éviter.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Siege Mighty Avengers

Ce tome fait suite à Mighty Avengers: The Unspoken (épisodes 27 à 31) qu'il faut avoir lu avant. Il s'agit du dernier tome de cette saison de l'équipe. Il comprend les épisodes 32 à 37, initialement parus en 2010, écrits par Dan Slott. Les épisodes 32, 33, 35 et 36 ont été dessinés par Khoi Pham, encrés par Craig Yeung et mis en couleurs par John Rauch. L'épisode 34 a été dessiné par Neil Edwards, encré par Andrew Currie & Andrew Hennessy, avec une mise en couleurs de John Rauch.



À Attilan, Crystal décore son ex-mari Pietro Maximoff (Quicksilver) pour ses actions héroïques lors de des événements de Realm of Kings. Ce dernier remercie, tout en sachant qu'il n'est en l'occurrence qu'un imposteur et que sa fille Luna le sait très bien. Il indique qu'il est temps pour lui de regagner la terre, avec les autres Avengers (Wasp, Hercules, Vision, Stature, USAgent). Juste avant qu'ils ne partent, Karnak indique à Hank Pym qu'il détecte beaucoup moins de failles en lui qu'auparavant. De retour au manoir infini, les Avengers retrouvent Jarvis, Jocasta et Amadeus Cho. Ces 2 derniers indiquent qu'ils ont détecté de nombreuses crises requérant l'intervention de l'équipe. C'est ainsi que les Mighty Avengers interviennent pour capturer Zzzax, puis Dansen Macabre, Terminus. Cette notoriété déplaît fortement à Norman Osborn (alors à la tête de HAMMER, l'organisation remplaçant le SHIELD). Dans les coulisses, Loki décide de tendre encore plus la situation en aidant à Absorbing Man (Carl Creel) à se libérer de ses entraves dans le laboratoire de recherche du Projet Pégase.



Quelques temps plus tard, Hank Pym a réussi à détecter derrière qui se cache Loki et à mettre au point un dispositif permettant de le neutraliser et de le détenir captif dans sa propre demeure sur l'Île du Silence à Asgard. Loki a réussi à envoyer un message à son demi-frère Thor pour qu'il vienne à son aide. Alors que le combat dénommé Siege bat son plein, Ace et One-Eyed Jacquie (2 agents de l'organisation GRAMPA) viennent trouver Hank Pym dans le manoir infini pour lui signifier que ladite organisation révoque les privilèges qu'elle avait accordés aux Mighty Avengers. Pym leur apprend que l'équipe s'est dissoute d'elle-même, ses membres l'ayant quittée. Soudainement Captain America apparaît sur un écran réclamant l'aide d'Hank Pym et de ses Avengers. Mais Pym a plus urgent : il doit réactiver Jocasta dont les différents corps robotiques sont tous abandonnés dans le manoir. Il y parvient dans un nouveau corps doté de bras en chair : ayant repris conscience, elle lui annonce que Ultron est de retour et que c'est lui qui s'est approprié les 10 milliards de corps robotiques de Jocasata présents dans le manoir.



Alors que Dan Slott avait commencé à reconstruire l'équipe des Mighty Avengers, après le départ de Brian Michael Bendis suite à Secret Invasion (2008, avec Leinil Francis Yu), la série s'arrête déjà à l'occasion de Siege (2010, dessiné par Olivier Coipel), pour être relancée par la suite. Le scénariste met à profit ces épisodes comme il le peut, en commençant par confronter Hank Pym à Norman Osborn. Comme d'autres auteurs, ce scénariste s'attèle à la tâche de redorer le blason de ce personnage, tombé en disgrâce à de nombreuses reprises : déjà en ayant créé Ultron (dans Avengers 54 paru en 1968), un des ennemis récurrents des Avengers, puis en ayant frappé sa femme (dans Avengers 213 en 1981). Cela commence avec la remarque de Karnak en passant, puis Pym prend l'ascendant psychologique sur Osborn, et enfin il réussit à neutraliser Loki grâce à une de ses inventions. Le lecteur apprécie ce retour en grâce de ce personnage souvent malmené, même si Slott joue avec ses nerfs en remettant (peut-être) en cause la position de mage qu'il lui accordé dans le tome précédent. Malheureusement, la dernière histoire constitue une douche froide car Pym semble retomber dans ses travers habituels avec la manière dont il traite Jocasta, à nouveau pour la bonne cause. D'un autre côté, le scénariste réussit à susciter de l'empathie pour ce personnage, à lui redonner de la crédibilité, et à lui rendre une dimension tragique plutôt que seulement pathétique, voire pitoyable.



Le lecteur éprouve des difficultés à s'attacher à un autre personnage. Pietro Maximoff est repassé en mode cachotier et auto-dépréciateur, recommençant à souffrir du syndrome de l'imposteur sans essayer pour autant d'adopter une stratégie différente pour éviter de s'enfermer dans ce rôle. Malgré quelques apparitions de Scarlet Witch, Stature (Cassie Lang) et Vision (Jonas) restent eux aussi dans un mode très basique souhaitant juste l'attraper pour lever leurs doutes. Mais le lecteur comprend bien vite que Dan Slott n'a pas les coudées franches dans cette direction, et qu'il fait durer les choses, sans espoir de résolution. De même, Hercules, USAgent et Edwin Jarvis restent unidimensionnels dans un seul registre. Il n'y a qu'Amadeus Cho qui a droit à des répliques un peu plus variées. Le lecteur conserve encore quelque espoir que Jocasta ait droit à un rôle plus étoffé, car le scénariste jouait habilement sur les sous-entendus incestueux de la relation entre elle et Hank Pym. Mais il abandonne ce registre préférant revenir au drame, trop appuyé pour être pris au premier degré.



En 5 épisodes, Dan Slott met donc en scène 3 intrigues successives. La première découle directement du Dark Reign, période pendant laquelle Norman Osborn est vu comme un héros suite à ses hauts faits pendant l'Invasion Secrète. Cet affrontement entre les Mighty Avengers et les Dark Avengers avec Absorbing Man est l'occasion de voir les Mighty Avengers à l'œuvre, Wasp coordonnant les interventions de chacun avec une réelle stratégie de groupe. Mais le lecteur sait dès la première page que la défaite des Dark Avengers ne viendra pas dans cette série, et que chacun repartira de son côté. Dans l'épisode 34, Loki réussit à duper son frère pour qu'il attaque les Mighty Avengers, alors que ceux-ci utilisent des moyens moralement discutables. Le lecteur se croit revenu au bon vieux temps des années 1960 où chaque rencontre entre 2 superhéros ou équipes de superhéros devait forcément commencer par un affrontement physique, avant que toute question ne soit posée, avant que les 2 parties ne fassent l'effort de se comprendre. Finalement, Dan Slott se montre moins grossier que ça, sauf pour la proposition finale d'Hank Pym qui dessert le personnage. Enfin dans la dernière histoire, le lecteur retrouve une intrigue plus enthousiasmante. Il sait bien que le scénariste n'a pas le temps et surtout le nombre de pages suffisant pour se lancer dans une grande guerre entre les Avengers et Ultron, mais le jeu du chat et de la souris entre Ultron et les 4 superhéros s'annonce savoureux, d'autant plus que Slott a retrouvé son inspiration en termes d'environnement original. S'il avait pu se tenir à l'écart des cachoteries et des crises de nerf, le lecteur aurait pu pleinement apprécier l'aventure.



Avec la page d'ouverture de l'épisode 32, le lecteur a l'impression que Khoi Pham s'inspire d'Olivier Coipel pour la finesse des traits de contour et la manière de faire ressortir l'élégance de la robe de Crystal. Tout du long des 4 épisodes qu'il dessine, cette impression demeure grâce au fin encrage de Craig Yeung, et est rendue plus manifeste en comparaison avec l'encrage plus gras de Currie & Hennessy pour les dessins de Neil Edwards. Néanmoins, Pham n'arrive pas à reproduire la majesté que Coipel sait conférer à ses personnages. Néanmoins, il réussit de belles expressions de visage qui donnent du caractère à certains personnages : Hercules en train de sourire très confiant en lui-même, Loki en train de sourire malicieusement, Osborn avec son sourire illuminé, le visage tordu de Jocasta en train d'être envahie par Ultron, One-Eyed Jackie excédée par les réponses de Pym, la colère de Jocasta en comprenant ce qu'a fait Pym. Au fil des aventures, l'artiste réussit à rendre visuellement mémorables de nombreuses scènes : la cérémonie de décoration de Quicksilver par Crystal, les couloirs un peu sombres du Projet Pégase, Loki s'inclinant hypocritement devant Osborn, le corps cristallin d'Absorbing Man, Wasp en géant en train de réparer le corps de Jocasta comme s'il s'agissait d'une poupée, Ultron entouré de ses épouses, la révélation de la forme du manoir infini vu de l'extérieur. Par comparaison les pages de Neil Edwards semblent plus encombrées et moins fluides, un peu trop classiques.



Ces derniers épisodes écrits par Dan Slott bénéficient des illustrations sympathiques de Khoi Pham, même si elles souffrent de la comparaison avec Olivier Coipel dont il s'inspire. Il sait donner un peu de personnalités aux protagonistes et retranscrit le caractère spectaculaire de plusieurs éléments comme Absorbing Man et le corps dans le sur-univers. Le scénariste se retrouve un peu gêné aux entournures du fait de l'arrêt rapide de la série. Il parvient quand même à mettre à profit la situation particulière du Dark Reign, et à mener à bien 2 de ses intrigues secondaires : l'implication de Loki avec les Mighty Avengers, et l'objectif secret d'Hank Pym. Par contre, il n'arrive pas à résister à la tentation de faire rechuter Hank Pym, malgré les hauteurs auxquelles il l'avait élevé dans le tome précédent.
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The Mighty Avengers: The Unspoken

Ce tome fait suite à Mighty Avengers: Earth's Mightiest (épisodes 21 à 26) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour comprendre ce qui a réuni ces personnages. Il comprend les épisodes 27 à 31, initialement parus en 2009, écrits par Dan Slott avec l'assistance de Christos Gage, dessinés par Khoi Pham et encrés par Allen Martinez, avec une mise en couleurs de John Rauch pour les épisodes 27 à 29, dessinés par Sean Chen, encrés par Mark Morales, avec une mise en couleurs de John Rauch pour les épisodes 30 & 31. Les couvertures ont été réalisées par Marko Djurdjevic.



Il y a des années de cela, quand Attilan (la cité des Inhumains) était encore sur Terre, un roi puissant régnait sur le peuple. Depuis son nom a été effacé des annales et il n'est plus connu sous l'appellation de Non-dit. Encore adolescents, Black Bolt, Karnak, Medusa et Gorgon avaient exigé un entretien avec Non-dit dans la salle du trône dont ils avaient forcé l'accès. C'est par ce coup d'éclat que Black Bolt a accédé au trône et que Non-dit a été éjecté avec perte et fracas. Des décennies plus tard, Non-dit est à la tête d'une lamaserie au Tibet. Ses actions sont observées par USAgent (John Walker) et Quicksilver (Pietro Maxioff) qui ont répondu à l'appel de Ban-Luck de l'organisation GRAMPA, pour une intervention clandestine contre cet individu qui présente tous les symptômes d'un terroriste en puissance prêt à passer à l'acte. Pendant ce temps-là, Hank Pym (Wasp) reçoit Stature (Cassie Lang), Vision, Hercules et Amadeus Cho, ainsi qu'Edwin Jarvis dans son laboratoire. Il ouvre une porte et ils accèdent ainsi au manoir infini des Avengers. Ils y sont accueillis par Jocasta qui leur explique qu'elle est partout dans ce manoir infini et qu'elle dispose de plusieurs corps pouvant recevoir son esprit.



Hank Pym explique qu'il a des millions de portes dans ce manoir et qu'elles mènent où les Avengers le souhaitent, par exemple à Athènes pour Hercule. Jocasta précise à Jarvis que ce manoir est auto-nettoyant. Stature augmente sa taille pour jeter un regard aux étages supérieurs et elle aperçoit la silhouette de Scarlet Witch qui la regarde bizarrement. Au Tibet, la Force de Défense du Peuple vient d'apparaître devant Non-dit. Elle est composée de Radioactive Man (Chen Lu), Collective Man, Princess of Clouds, The Ninth Immortal, Scientific Beast, Most Pefect Hero et Lady of Ten Suns. De loin dans les montagnes, USAgent, Quicksilver et Ban-Luck observent la situation. Non-dit déchaîne ses pouvoirs et tous les membres de la Force de Défense du Peuple restent au sol, inconscients. Les différentes factions des Mighty Avengers vont devoir gérer la situation au Tibet, les apparitions de Scarlet Witch, et Hank Pym en profite pour poursuivre ses recherches en plongeant au cœur du macrovers.



Dans le tome précédent, Dan Slott avait pris la succession de Brian Michael Bendis pour reformer une équipe après Secret Invasion (2008) de Bendis & Leinil Francis Yu. Il avait fait montre d'une solide connaissance de l'histoire de l'équipe en impliquant Loki dans la formation de cette nouvelle itération, et il disposait déjà de nombreux personnages. Suite au drame personnel d'Hank Pym, le scénariste s'attache à reconstruire une place légitime pour ce personnage parmi les Avengers. Dans la trame principale, le lecteur reconnait bien la capacité de Dan Slott à trouver des espaces de liberté dans la continuité Marvel et à donner un minimum de sens aux affrontements. Il arrive ainsi à rendre plausibles les motivations d'un nouveau dictateur créé par l'occasion, et à l'assortir d'une fibre dramatique. Le Non-dit a été brutalement déposé par la nouvelle génération d'inhumains, et il essaye de se racheter vis-à-vis de son peuple. Il se rend compte en cours de route que ses actions sont vaines car ledit peuple a changé d'adresse pour s'exiler sur la Lune, se mettant ainsi à l'abri des agissements des êtres humains. Le lecteur ressent une réelle empathie pour Non-dit, à la fois pour sa situation de paria, à la fois pour sa situation d'échec où même en ayant trouvé comment revenir en grâce, ses actions ne servent à rien.



En plus de cet ennemi tout beau tout neuf mais pas superficiel ou jetable, Dan Slott continue de développer des sous-intrigues : les agissements de Loki en coulisse, l'espoir de Wiccan (Billy Kaplan) et de Speed (Willy Shepherd) essayant de contacter leur mère (Slott réussissant à retrouver une partie de l'entrain de la série initiale des Young Avengers par Allan Heinberg & Jim Cheung). Il n'oublie pas d'intégrer les événements de l'univers partagé Marvel : les Dark Avengers de Norman Osborn, les New Avengers avec Ronin (et Miss Marvel, Spider-Woman, Captain America), et les Avengers Resistance (Tigra, Justice, Gauntlet et Rage). Il en découle un récit bien pourvu en superhéros (pas moins de 4 équipes d'Avengers) et la sensation qu'effectivement la réapparition de Non-dit prend l'ampleur d'une crise internationale. Enfin, le scénariste montre que la République Populaire de Chine dispose de sa propre équipe de superhéros, c’est-à-dire qu'il évite une vision du monde trop centrée sur les États-Unis, seuls pourvoyeurs de superhéros. Bien sûr, l'intervention d'Avengers en Chine constitue un acte politique, et Norman Osborn (Iron Patriot) alors directeur de l'organisation HAMMER (remplaçant le SHIELD) intervient le temps de quelques cases pour établir la position officielle des États-Unis quant à cette intervention sans autorisation gouvernementale. À plusieurs reprises, le lecteur éprouve la sensation que la narration se focalise sur l'intrigue et que les personnages perdent en épaisseur. Il constate que Dan Slott ne s'est pas chargé de l'écriture des dialogues, et en déduit que Christos Gage ne sait pas exprimer la même sensibilité que lui.



Après les 2 épisodes (25 & 26) aux exagérations superhéroïques visuelles assumées de Stephen Segovia, Khoi Pham réalise des planches plus classiques, avec une approche descriptive dépourvue des exagérations de musculatures et de poitrines. Ce dessinateur a fort à faire en ce qui concerne la représentation des personnages au vu de leur nombre. Il sait reproduire leurs costumes, conformément à leurs caractéristiques à ce moment de la continuité Marvel. Le lecteur observe qu'il utilise les trucs et astuces habituels pour pouvoir dessiner ses 20 planches dans le temps imparti : passer en mode gros plan sur les visages pendant les dialogues, et ne dessiner les décors que dans la page d'ouverture d'une scène, en laissant le soin au metteur en couleurs de nourrir les arrière-plans par la suite. Sa tâche est encore un peu facilitée par l'environnement désertique de la région du Tibet où se trouve Non-dit. Pour autant, il réalise plusieurs moments mémorables tels que la découverte de l'intérieur du manoir infini, la présence de Scarlet Witch au balcon, puis dans la salle de communication, l'irruption de Ronin, ou encore le baiser fougueux entre lui et Scarlet Witch.



Sean Chen réalise des dessins avec un degré de précision supérieur à celui de Khoi Pham, avec une utilisation des gros plans moins importante, donnant ainsi plus de choses à voir au lecteur. Il gère tout aussi bien que Pham les nombreux personnages et leur costume. Il utilise des angles de vue plus obliques pendant les affrontements physiques pour rendre compte de la taille d'Hank Pym en géant. Lui aussi réussit plusieurs moments visuellement mémorables : les New Avengers découvrant les Young Avengers dans le manoir infini, Jarvis servant les rafraîchissements aux Young Avengers, New Avengers et Avengers Resistance rassemblés dans la même pièce, Wasp et Stature en géants se battant contre Non-dit. Le lecteur admire également les séquences dans lesquelles Hank Pym se retrouve face à une entité cosmique lors de son exploration du Macrovers. L'enjeu est alors de continuer à rétablir Hank Pym comme un véritable héros.



Comme d'autres avant lui, Dan Slott s'est fixé pour mission de réinstituer Hank Pym dans un rôle de héros légitime. Tout a commencé en 1968 quand Hank Pym a créé Ultron qui est devenu un ennemi récurrent et acharné des Avengers. En 1981, ayant perdu sa confiance en lui, il frappe sa femme Janet puis met en œuvre un plan minable et mesquin pour regagner la confiance des Avengers. Par la suite, même sa participation aux Avengers West Coast ne suffit pas à redorer son blason. Lors de Secret Invasion, il est découvert qu'il avait été remplacé par un skrull depuis un certain temps. Dan Slott en profite pour révéler dans l'épisode 30 que ce membre originel des Avengers possède une qualité qui en fait un des personnages les plus signifiants de l'univers Marvel. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que Dan Slott y va un peu fort, ou alors qu'il a su trouver un axe de développement très original pour le personnage, tout en croisant les doigts pour cette idée soit pérennisée (ce qui ne fut malheureusement pas le cas). Il sourit aussi en voyant que Slott (aidé par Gage) réussit à continuer à jouer sur l'ambiguïté de la relation entre Pym et Jocasta, avec des sous-entendus grivois très bien maîtrisés.



Cette deuxième aventure de la deuxième mouture des Mighty Avengers met en évidence que l'univers partagé Marvel regorge toujours autant de possibilités, et que Dan Slott sait transformer ce potentiel en des histoires originales, avec des personnages complexes se conduisant de manière héroïque. Khoi Pham met en scène ces fils narratifs de manière parfois un peu appliquée, tout en réussissant à gérer un nombre de personnages impressionnant. Sean Chen réalise des planches plus agréables à l'œil, même s'il utilise les astuces habituelles pour livrer ses planches à temps. Le lecteur regrette seulement que Dan Slott n'ait pas pu écrire les textes des dialogues car il aurait su leur donner plus de saveur et plus d'épaisseur.
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Tony Stark - Iron Man, tome 1 : Self-made man

Ce tome est le premier d'une nouvelle série qui fait suite aux épisodes écrits par Brian Michael Bendis s'étant achevée dans Invincible Iron Man: The Search for Tony Stark (épisodes 593 à 600). Il contient les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2018, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Valerio Schiti avec un mise en couleurs d'Edgar Delgado (aidé par Rachelle Rosenberg pour le 3) pour les épisodes 1 à 4, dessinés et encrés par Max Dunbar & Gang Hyuk Lim et mis en couleurs par Dono Sánchez-Almara pour l'épisode 5. Les couvertures ont été réalisées par Alexandro Lozano. Il contient également les couvertures variantes réalisées par David Aja, Adi Granov, Alex Ross, Kaare Andrews, Mark Brooks, Moebius (réédition), Jerome Opeña, David Nakayama, Skottie Young, Greg Horn, ainsi que 20 armures variantes dessinées par Valerio Schiti.



Il y a 25 ans, Andy Bhang et ses 2 collaborateurs présentaient leur robot à un match de football international. Ils se faisaient battre à plate couture (0-24) par un jeune morveux à l'assurance insolente : Tony Stark. Au temps présent, Andy Bhang reçoit la visite de Tony Stark ayant conduit lui-même sa Ferrari. Stark lui explique qu'il est venu le recruter et il le fait monter à bord de sa voiture qui se transforme en petit véhicule volant. Ils atterrissent sur le toit du gratte-ciel qui abrite Stark Unlimited, au bord du parc de Washington Square. Ils sont accueillis par Bethany Cabe qui fait passer un scanner complet à Bhang, et qui lui conseille de faire vérifier sa prostate, une fois le contrôle terminé. Stark emmène Bhang jusqu'à la salle qu'il appelle la Fonderie où Bhang rencontre le vrai Stark car il était jusqu'alors accompagné par un hologramme. Il le présente à Jocasta, le robot doté d'intelligence artificielle qui agit comme cheffe éthicienne en robotique. Stark demande à Andy Bhang de se mettre tout de suite au travail en faisant réaliser un travail coopératif entre plusieurs robots, pour organiser une fête d'anniversaire.



Tony Stark, Jocasta et Andy Bhang sont interrompus par une alarme : le dragon Fin Fang Foom vient d'apparaître dans le port de New York, et il s'apprête à attaquer la ville. Stark se rend immédiatement sur place, dans un petit engin volant rouge, accompagné par plusieurs drones aux mêmes couleurs. Par le système de communication, Jim Rhodes lui fait observer que son intervention n'a pas encore été autorisée par le gouvernement. Stark lui demande de se charger de l'obtenir au plus vite. Stark rassemble les différents drones pour une version inédite de son armure, afin d'attaquer Fin Fang Foom. Andy Bhang compare sa tactique à celle de l'attaque contre Smaug le Doré, Jocasta téléchargeant et lisant instantanément Le seigneur des Anneaux pour comprendre la référence. Après avoir réglé ce problème, Tony Stark et Jim Rhodes s'invitent à la démonstration du Manticore, un engin de combat, animé par Sunset Bain (la PDG de Baintronics), en présence du sergent Joseph Green (Gauntlet). Enfin, Tony Stark essaye de découvrir qui a saboté eScape, son monde de réalité virtuelle. Dans le dernier épisode, Arno Stark essaye de trouver des solutions à des problèmes qui sortent de l'ordinaire.



Quand un scénariste s'en va d'une série, certains lecteurs regrettent son départ ; d'autres y voient l'occasion de revenir à un personnage qu'ils ont aimé. Certains suivent le personnage indépendamment des créateurs. Dan Slott prend en main les rênes de la série, après avoir écrit Spider-Man pendant 10 ans, en même temps qu'il prend en main la série Fantastic Four avec Fantastic Four by Dan Slott Vol. 1: Fourever (épisodes 1 à 4). Il est de coutume pour un scénariste qui arrive, d'orienter la série dans une nouvelle direction, voire d'évacuer des éléments intégrés par le scénariste précédent. Dan Slott ne fait rien de tout ça : il conserve la révélation sur la mère biologique de Tony Stark (Amanda Armstrong), ainsi que le fait que Stark dispose d'un corps assez récent. Néanmoins, il s'assure que le récit soit intelligible pour des lecteurs n'ayant pas lu la saison précédente écrite par Bendis. Bien sûr, en se lançant dans un comics d'Iron Man, l'horizon d'attente du lecteur comprend des éléments technologiques. Dan Slott répond à cette attente, en évoquant à la fois le concept de robots travaillant en essaim, et avec la réalité virtuelle eScape. Il va plus loin avec Jocasta, un robot doté d'une intelligence artificielle qui remplit les fonctions d'éthicienne, vérifiant que les inventions de Stark et leurs utilisations ne constituent pas une forme de racisme ou d'exploitation des intelligences artificielles. Un autre robot de l'univers partagé Marvel intervient également en estimant qu'il ne peut pas y avoir d'entraide entre les humains et les intelligences artificielles, du fait que les premiers ont créé les secondes pour les servir. Sous des dehors d'aventures gentilles, l'histoire montre que le scénariste a intégré des éléments d'anticipation pertinents avec un regard perspicace.



Dan Slott sait faire ressortir la personnalité de ses protagonistes, et Ton Stark est toujours aussi charmeur avec son assurance épatante, sa capacité à inventer, à imaginer pour aller de l'avant. Il est rendu plus supportable par sa bonne humeur et par le fait qu'il est remis à sa place de temps à autre, prouvant qu'il n'est ni omniscient, ni infaillible. En termes d'intrigue, le scénariste ressort un vieux monstre du placard (Fin Fang Foom) en tournant en dérision le fait que cette fois-ci il ne porte pas son slip vert. Le lecteur comprend bien qu'il s'agit d'un épisode de mise en jambes. Dans le deuxième épisode, Slott ressort un personnage créé par Steve Ditko & Tom DeFalco dans Machine Man 17 (1980), avec encore une fois un Mecha comprenant de la technologie Stark volée. Néanmoins, le scénariste se focalise sur l'état d'esprit de Jim Rhodes, introduisant un centre d'intérêt qui évite un trop fort sentiment de redite. Les épisodes 3 & 4 s'aventurent un peu plus loin que les histoires clichés d'Iron Man, avec cette réalité virtuelle qui accueille des joueurs humains normaux. En outre Slott y intègre d'autres enjeux que de simplement maîtriser les dysfonctionnements survenus dans cet espace virtuel. Le lecteur se rend compte que le scénariste a déjà intégré de nombreux éléments ce qui lui permet de le prendre par surprise avec des rebondissements inventifs et inattendus. Enfin le cinquième épisode a pour personnage principal Arno Stark, et Slott réussit à en faire autre chose qu'un décalque inutile de son frère Tony, en mettant en scène ses motivations, son intelligence de génie, et son inexpérience.



Comme l'écrasante majorité des artistes de comics, Valerio Schiti réalise des planches dans un registre descriptif et réaliste, avec une petite influence maîtrisée de la fougue d'Humberto Ramos. Dès la première séquence, le lecteur est séduit par l'apparence un peu maladroite du robot d'Andy Bhang, et par celle beaucoup plus gracieuse des robots de Tony Stark. Il sourit en voyant les robots de Stark se la péter après avoir marqué un but. Il sourit à nouveau en découvrant la posture décontractée et blasée de Stark lui-même. Tout au long des épisodes 1 à 4, il va ainsi sourire ou apprécier une case ou une autre : l'attitude un peu froide de Jocasta, l'assemblage des drones pour l'armure d'Iron Man, le corps tuméfié de Stark après son affrontement contre Fin Fang, Foom, l'aspect massif du sergent Joseph Green, la forme (pourtant évidente) du casque de réalité virtuelle, les différents looks de Dazzler sur l'écran du stade où elle se produit, la robe blanche toute simple de Janet van Dyne, etc. Les dessins de Valerio Schiti présentent un bon niveau de détails, et sont bien complémentés par la riche mise en couleurs d'Edgar Delgado. Ils présentent une apparence un peu fluide, grâce à de discrets arrondis, des traits de contour à l'épaisseur légèrement variable, et de petits aplats de noir bien formés. La narration visuelle est donc en phase avec la tonalité du scénario : un peu détendue, sans dramatisation excessive, avec une touche de merveilleux.



Valerio Schiti gère avec la même aisance les scènes d'affrontement, n'hésitant pas à utiliser des cases en trapèze ou des personnages qui sortent de la bordure de la case pour accentuer le mouvement, pour accompagner les coups portés et leur donner ainsi plus de force. Ce choix de mise en scène donne parfois une impression un peu fouillis, mais qui peut aussi s'interpréter par le chaos qui règne lorsque la violence se déchaîne. L'artiste intègre également des détails sympathiques, comme les différentes armures d'Iron Man lors du dessin en double page pour l'entrée dans eScape. Il donne une morphologie assez troublante à Jocasta, en particulier au niveau de sa poitrine. Ces petits détails répondent à ceux que Slott intègre lui dans les dialogues, comme une référence bien placée à Alan Turing (1912-1954) ou à Giuseppe Tartini (1692-1770). Dans le dernier épisode, Max Dunbar & Gang Hyuk Lim se calquent sur les caractéristiques de dessins de Schiti, mais avec des traits de contour plus fins, des décors moins consistants, et une mise en couleurs de Dono Sánchez-Almara moins riche. Le lecteur n'en apprécie que plus les pages de Schiti.



Avec ce premier tome d'une nouvelle saison d'Iron Man, Dan Slott trouve rapidement ses marques pour donner une direction prometteuse au titre, en utilisant à la fois des personnages classiques, et en en introduisant de nouveaux, en conservant la personnalité un peu insupportable de Tony Stark toujours aussi charmeur, avec une intrigue qui prend de l'ampleur à partir de l'épisode 3. En scénariste accompli, il construit son histoire avec les éléments des saisons précédentes, sans rien renier. Il bénéficie des dessins propres sur eux, agréables à l'œil et bien fournis de Valerio Schiti pour les épisodes 1 à 4, et ceux plus convenus de Max Dunbar & Gang Hyuk Lim pour l'épisode 5. Le lecteur termine ce tome impatient de découvrir la suite.
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Amazing Spider-Man: Worldwide, tome 8

Ce tome fait suite à Amazing Spider-Man Worldwide 7 (épisodes 29 à 32, et 789 à 791) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 794 à 796 et l'annuel 42, initialement parus en 2018, écrits par Dan Slott (annuel 42), coécrits par Slott & Christos Gage (épisodes 794 à 796), avec des dessins de Cory Sith (annuel 42, encré par Terry Pallot, mis en ecouleurs de Brian Reber), de Stuart Immonen (épisode 794, encré par Wade von Grawbadger), de Mike Hawthorne (épisodes 795 & 795, encrés par Terry Pallot et Cam Smith), avec une mise en couleurs réalisée par Marte Gracia (é794 & é795), Erick Arciniega (é796). Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross. Les épisodes 792 & 793 se trouvent dans Amazing Spider-Man: Venom Inc..



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Annuel 42 - Il y a quelques semaines, un individu qui reste anonyme avait réuni les Enforcers : Fancy Dan (Daniel Brito), Ox (Raymond Bloch), Montana (Jackson Brice), tous récemment revenus à la vie. Le commanditaire leur demande de surveiller Betty Brant qui a commencé à reprendre une enquête menée par Ned Leeds avant qu'il ne décède. Au temps présent, à East Village, Betty Brant est allée consulter une voyante, en compagnie de Peter Parker. Ce dernier se montre plutôt désagréable, alors que Betty essaye de trouver un indice sur le fait qu'elle ait entendu le son de la voix de son ex-mari, au téléphone. Parker lui fausse compagnie car il a repéré un individu en train de les suivre. Il se change en Spider-Man, le suit, et le perd pour son plus grand étonnement. Au final, Robbie Robertson décide d'associer Betty Brant et Peter Parker sur l'enquête.



Quand le lecteur découvre un numéro annuel, il sait qu'il s'agit le plus souvent d'un épisode bouche-trou ; néanmoins le fait qu'il ait été écrit par Dan Slott, le scénariste attitré de la série à ce moment-là le rassure un peu. L'auteur a concocté une enquête sur la base d'un mystère lié à la présence d'une statue dans un espace vert devant le palais de justice, commémorant un événement historique qui semble ne jamais avoir eu lieu. C'est l'occasion pour Slott de revenir sur d'autres conséquences de Clone Conspiracy, à savoir le retour à la vie de plusieurs personnages. C'est ainsi que les Enforcers évoquent la condition de mort avec leur nouvel employeur, et que Betty Brant est bien décidée à tirer au clair cette histoire de message d'outre-tombe de son ex-mari. Comme à son habitude, Slott sait marier une intrigue un peu convenue, avec des personnages que le lecteur a toujours plaisir à voir, et des intrigues secondaires laissées en suspens. Le résultat est sympathique en termes d'aventure, mais pas inoubliable faute d'un manque d'empathie pour les personnages dont les émotions restent trop embryonnaires et cliché. Cory Smith réalise des dessins soignés, bien détaillés pour les décors, mais sans beaucoup de personnalité, charriant une narration facile sans rien de mémorable. 2 étoiles.



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Épisodes 794 à 796 - Les agents Krane et Coleman apportent un objet de pouvoir dans la base sous-marine Lock Box où sont stockés les objets de pouvoir dangereux. Ils sont accueillis par le commandant Hicks. L'attention de ce dernier est attirée par un garde qui lui indique qu'il y a des fluctuations autour de la clé du Zodiac. Krane & Coleman en profitent pour passer à l'attaque, car ils sont venus pour récupérer un objet bien particulier, pour le compte de Norman Obsorn. À Greenwich en Angleterre, Spider-Man (Peter Parker), Mocking Bird (Bobby Morse), Max Modell, Anna Maria Marconi, Grady Scraps et Bella Fishbach sont prêts pour recevoir Scorpio (Vernon Fury). Par la suite, Spider-Man reçoit la visite inattendue du nouveau Sorcier Suprême (Loki), puis, il aide Anti-Venom (Flash Thompson) pour éviter le vol d'une matière hautement explosive (du Tritium).



C'est donc avec plaisir que le lecteur revient à l'histoire principale, même s'il constate que Dan Slott n'a pas eu le temps d'écrire les épisodes tout seul, et qu'Immonen n'a eu le temps d'en dessiner qu'un. Là encore, les coscénaristes donnent l'impression d'écrire trois histoires successives, chacune résolue dans l'épisode concerné. En fil rouge, le lecteur voit la montée en puissance de Norman Osborn pour qu'il puisse être prêt à affronter Spider-Man dans l'épisode 800. Slott (avec Gage) a pris son temps pour amener Osborn à ce moment décisif, en particulier avec l'excellent épisode 32 du tome précédent. Il accepte donc cette association avec un autre ennemi emblématique de Spider-Man. Même s'il n'attendait pas avec grande impatience le retour de Scorpio, le lecteur se prend très rapidement au jeu de son arrivée, grâce aux magnifiques dessins d'Immonen, bien rehaussés par la mise en couleurs de Marte Gracia, avec des teintes soutenues et riches en nuances. Du coup, l'intrusion dans la base sous-marine est tendue à souhait, et l'arrivée de Sorpio est pyrotechnique, ainsi que l'affrontement physique qui s'en suit. Dessinateur et coloriste jouent à fond à la carte du spectaculaire. Slott a prévu un lieu d'affrontement qui se prête bien à des images saisissantes. Le résultat est entraînement, bien rythmé, pour une aventure plus soutenue que celle de l'annuel.



Slott, Gage et Hawthorne s'amusent bien avec la séquence d'ouverture de l'épisode suivant. C'est l'hiver à New York, et Peter Parker a remis un costume en simple tissu, qu'il a complété par un bonnet, une écharpe et un gilet rembourré. L'artiste réalise des dessins avec beaucoup de moins de panache que ceux d'Immonen, revenant dans un mode descriptif commun. Il détoure les formes avec des traits assez fins, ce qui aboutit à des visages figés manquant de naturel. Loki manque totalement de prestance, un simple mortel avec un costume bien moche, Spider-Man ne se gênant pas pour lui faire observer. Les bestioles surnaturelles qui s'attaquent aux passants innocents semblent sortir tout droit d'un film de série Z. Dans les rues, les immeubles donnent l'impression d'avoir été dessinés avec un logiciel de modélisation datant de plus de 10 ans. Slott & Gage utilisent une promesse faite par Loki quelques épisodes auparavant, et s'en servent pour mettre en scène une facette de l'altruisme de Peter Parker, qui aurait certainement été plus touchante si elle avait bénéficié d'une mise en images plus convaincante.



Un peu dépité, le lecteur entame le dernier épisode et commence par se rendre compte que les dessins d'Hawthorne sont plus adaptés à cette dernière histoire qui ne nécessite pas de représenter des personnages majestueux et une magie crédible. L'artiste se sort beaucoup mieux des décors, même si la qualité de leur représentation n'est pas beaucoup plus élevée que dans l'épisode précédent. Peut-être est-ce l'encrage de Cam Smith qui apporte un plus. Les expressions des visages restent trop exagérées. Le scénario utilise le Tritium introduit dans le numéro annuel, donnant ainsi un petit intérêt supplémentaire à la première histoire de ce tome. En outre, Gage & Slott se montrent plus fins dans l'écriture des relations entre les personnages, en particulier celles de Peter Parker avec la gente féminine. Les dialogues entre Spider-Man et Anti-Venom s'avèrent également savoureux jouant sur la différence de statut entre ces 2 héros. L'intrigue suit un fil linéaire, mais elle permet donc aux protagonistes d'exprimer leur personnalité, et elle a une incidence directe sur l'histoire principale, à savoir le retour progressif de Norman Obsorn.



Ce tome se termine par 2 histoires courtes. (1) Spider-Man (Peter Parker) se retrouve une fois de plus à intervenir à l'occasion d'un cambriolage commis par Clash (Clayton Cole). Une fois encore il hésite à le neutraliser et à le remettre aux forces de l'ordre. Christos Gage écrit une histoire courte de 8 pages pour étoffer un peu la relation entre Spider-Man et Clash, avec des dessins très dynamiques de Todd Nauck. Cette histoire était déjà présente dans le tome 6, avec un intérêt moyen, pour une émotion facile. (2) Peter Parker commente les avertissements que lui donnent son sens d'araignée tout au long d'une journée normale. Dans cette histoire de 9 pages, le scénariste David Hein prend un point de vue original pour parler du sens d'alerte de Spider-Man. Il met en avant la manière dont ce sens est actif en permanence et avertit Peter Parker sur les petits dangers de la vie quotidienne. Le lecteur sourit quand Peter explique que son sens l'avertit juste avant que son réveil ne sonne (ce qui ne l'empêche pas d'être en retard) ou sur le temps nécessaire pour se brosser les dents. Ce mode humoristique fonctionne parfaitement pour une comédie sympathique. Marcus To réalise des dessins dans un registre descriptif avec un degré de simplification et quelques petites exagérations comiques, avec un bon niveau d'investissement dans la représentation des décors.



Le lecteur a bien compris que Dan Slott a pour objectif de préparer le grand affrontement pour le numéro 800 et qu'il utilise les épisodes restant pour raconter ce qui l'intéresse, tout en faisant monter en puissance Norman Osborn. Il profite de la présence de Stuart Immonen pour réaliser un épisode spectaculaire et très réussi. Le reste des épisodes oscille entre le dispensable et sympathique, mais il est certain qu'à ce stade de la série le lecteur a décidé de rester jusqu'au bout pour découvrir la fin des épisodes écrits par Dan Slott.
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All-new Amazing Spider-Man, tome 2

Ce tome fait suite à All new Amazing Spider-Man, tome 1 (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2016, écrits par Dan Slott. Les épisodes 6 à 8 ont été dessinés et encrés par Matteo Buffagni. Les épisodes 9 à 11 ont été dessinés par Giuseppe Camuncoli et encrés par Cam Smith. La mise en couleurs a été réalisée par Marte Gracia. Les couvertures ont été réalisées par Alex Ross.



Épisodes 6 à 8 - Il y a 3 semaines des versions inversées de Cloak (Tyrone Johnson) et Dagger (Tandy Bowen) attaquaient un navire prison pour libérer Martin Li (Mister Negative). Au temps actuel, Peter Parker se trouve sur le toit terrasse de sa filiale de Shanghai en train de déguster des raviolis apportés par Lian Tang (et préparés par son père). Il s'apprête à recevoir Shen Qinghao (un homme d'affaires important) pour lui présenter des avancées en matière de recherche d'énergie verte, étude menée par Philip Chang. Lian Tang conduit la nouvelle Spider-Mobile pour descendre les étages le long de la façade extérieure.



Épisodes 9 à 11 - Le nouveau Scorpio bénéficie toujours des conseils des Gemini qui peuvent voir à 24 heures dans l'avenir. Le temps est venu pour lui de passer à la phase finale de son plan. De son côté, Peter Parker a imaginé comment se servir des satellites de son entreprise pour déterminer où se trouve la base de Scorpio. Nick Fury junior arrive au Baxter Building pour recruter Peter Parker dans un laboratoire d'idées (Think Tank). Il se fait alpaguer par Spider-Man qui lui colle une combinaison de cosmonaute dans les bras, et qui l'emmène dans l'espace à bord d'une fusée décollant du Baxter Building.



Depuis le numéro 1, la série Amazing Spider-Man paraît avec un rythme de 3 épisodes tous les 2 mois, soit 1 toutes les 3 semaines. Cela permet de comprendre que ce recueil comprenne en fait 2 histoires quasi indépendantes, la première relative à Mister Negative, la seconde reprenant le fil de l'intrigue principale. En termes de narration, Dan Slott continue également de faire avancer 2 intrigues secondaires à raison d'une page tous les 2 épisodes : celle liée au réveil d'une conscience extérieure dans le robot Living Brain, et celle relative à la libération de prisonniers (tous ennemis de Spider-Man) dans différentes prisons. La première progresse de manière significative et court le long des épisodes 9 à 11, la seconde ne sert qu'à montrer 2 autres ennemis libérés, pour préparer une intrigue à venir.



En 2016, cela fait 6 ans que Dan Slott écrit les histoires de Spider-Man. Les années ont montré qu'il ne manque pas d'idées pour le personnage et qu'il en a toujours respecté les principales caractéristiques, sans pour autant rester dans un statu quo immobile. Ce scénariste maîtrise le concept de l'illusion du changement, c’est-à-dire de pouvoir faire croire au lecteur que le personnage est en train de changer, alors même qu'il sait très bien que le retour au statu quo est assuré à plus ou moins long terme. Cette absence de duplicité permet d'apprécier cette phase des aventures de Peter Parker, dans laquelle il est devenu le PDG d'une multinationale. Le lecteur prend plaisir à voir son héros ainsi sorti de sa zone de confort, tout en sachant que c'est transitoire.



Néanmoins sortir Parker de sa zone de confort n'est pas une condition nécessaire et suffisante pour obtenir de facto une histoire intéressante. Dans la première partie, Dan Slott s'amuse avec une version acrobatique de la Spider-Mobile, conçue pour sa dimension spectaculaire de ses déplacements (et pas pour vendre des jouets) et le lecteur prend plaisir à ces déplacements. Il ramène un supercriminel qu'il avait créé : Mister Negative. Ce dernier dispose d'une motivation convaincante pour interférer dans les affaires de Parker Industries. Par contre son mode opératoire semble hérité d'une époque surannée, avec des patchs dermiques pour prendre le contrôle des individus. Le lecteur grimace également quand Parker explique que tous ceux qui ont déjà été sous la coupe de Mister Negative ne peuvent plus être retournés une deuxième fois. Enfin le retour de Cloak & Dagger semble plus destiné à leur assurer de la visibilité qu'à mettre en scène leur personnalité ou développer leur histoire personnelle.



Dan Slott a déjà composé un scénario consistant avec ces éléments, et il y ajoute encore un véritable dilemme moral, peut-être un peu vite résolu. Le lecteur constate qu'il tient bien la cadence d'écriture. Une autre conséquence du rythme de parution élevé est que les artistes ne peuvent pas produire à une telle cadence, et qu'il y a donc des équipes en alternance. Giuseppe Camucoli reste sur les épisodes de l'intrigue principale. C'est donc Matteo Buffagni qui se charge de la première histoire. Il n'insère pas d'exagération de type enfantine comme peut le faire Camuncoli, et met en place des aplats de noir plus massifs. Ce n'est pas pour autant que sa narration visuelle en devient sinistre.



Étrangement, les dessins de Buffagni apparaissent un peu moins consistants que ceux de Camucoli. Les décors sont présents régulièrement, mais sans beaucoup de détail ou de personnalité. De temps à autre une case comprend une vue plus dense, par exemple une rue de Shanghai, ou le restaurant dans lequel est attablé Harry Osborn, avec son ex-femme Liz Allan et ses 2 enfants. Mais souvent, ils ne sont représentés qu'à grand traits. Il en va ainsi des surfaces d'immeuble sur lesquelles progresse la Spider-Mobile, réduites à des assemblages de plaques de verre uniforme, ou des bureaux de Parker Industries à Shanghai vaguement décorés de quelques segments de trait, avec un ameublement générique et factice. Les personnages sont aisément reconnaissables, mais leur gamme d'expression de visage est très réduite, et souvent banale, sans transmettre leur état d'esprit.



Cette première partie se lit sans déplaisir grâce à la densité de l'histoire. Mais les dessins comme les thèmes manquent de substance. 3 étoiles. Le lecteur passe ensuite à la deuxième partie où il retrouve ce nouveau Zodiaque, mené par un nouveau Scorpio. L'heure des révélations et de l'affrontement final a sonné. Giusepe Camuncoli est de retour avec une mise en page plus vivante, des découpages de scène plus lisible et une légère touche comique dénuée de moquerie. Cet artiste n'essaye pas de donner du poids à sa narration graphique en ajoutant des aplats de noir. Il préfère détourer les surfaces et laisser faire le metteur en couleurs pour les sculpter par des nuances, pour y ajouter les effets d'ombre portée par des teintes de couleurs. Il n'hésite pas à exagérer le côté spectaculaire, au-delà du plausible. En choisissant un comics de superhéros, le lecteur n'est pas venu chercher du réalisme et il effectue bien volontiers une suspension consentie d'incrédulité, à commencer pour croire qu'un individu piqué par une araignée radioactive puisse attraper des superpouvoirs, plutôt qu'un cancer.



Par exemple, Slott a conçu une séquence dans laquelle Spider-Man avec une combinaison de cosmonaute se retrouve à effectuer une réentrée dans l'atmosphère depuis l'espace, sans aucune autre protection. Camuncoli n'essaye pas dessiner de manière à atténuer les aspects impossibles de cet exploit. Il préfère accentuer le côté spectaculaire pour offrir un divertissement qui en mette plein les yeux (au vu de l'autre couleuvre qui survient en même temps, il s'avère que c'était le meilleur choix). Avec ces dessins, le lecteur retrouve l'emphase qui met en valeur les hauts fais aussi colorés qu'impossibles associés aux superhéros. Certes le positionnement de Montmartre laisse supposer que cet artiste ne s'y est jamais rendu, mais au moins, sa Tour Eiffel n'est pas en toc. Le dynamisme qui se dégage des pages fait passer le registre 100% superhéros adopté par le scénariste pour cette deuxième partie.



Le lecteur apprécie d'avoir le fin mot de cette histoire de Zodiaque, ainsi qu'un nouvel élément concernant l'émergence très rapide de Parker Industries (d'où venait les fonds d'investissement ?). Il retrouve la dimension espionnage à la James Bond (époque Roger Moore) : voyages dans différents pays (ici : New York, Paris, Londres, et un voyage mouvementé dans les tunnels de l'Eurostar), une agence secrète ayant fomenté un complot à l'échelle mondiale (le Zodiaque), des séquences plus grandes que nature (une visite dans un satellite spatial), et quelques gadgets (par exemple une voiture volante du SHIELD). Dan Slott continue à jongler avec sa distribution pléthorique de personnages (le lecteur se rappelle sans difficulté de qui il s'agit même s'ils ne sont guère développés). Il réussit même à intégrer une remarque sur le niveau de responsabilité, à bon escient.



Cette deuxième partie ne révolutionne ni le concept de superhéros, ni celui de Spider-Man. Elle constitue juste une très bonne histoire de superhéros, dans toute sa fougue et sa démesure, du divertissement bien troussé, inventif et rythmé.
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Superior Spider-Man : Prélude

Ce tome contient les épisodes 698 à 700.



Otto Octavius est incarcéré dans The Raft, la prison pour supercriminels sur une île au large de New York. Il est totalement invalide, couché et branché à des appareils l'assistant en fin de vie. Il reprend conscience, le temps d'articuler péniblement 2 mots "Peter Parker". Peter Parker est en train de se livrer à des expériences dans le cadre de son emploi au laboratoire Horizon. Il se rend ensuite à la maison de repos où sa tante May est convalescente. Il reçoit un appel sur sa carte d'Avengers. Les responsables de The Raft ont alerté les Avengers (Captain America, Wolverine, Spider Woman et Hawkeye) qui accompagnent Spider-Man pour un face à face avec Doctor Octopus. Lors de ce tête à tête en privé, le lecteur comprend que l'esprit de Peter est dans le corps d'Octavius et réciproquement. Il ne reste que quelques heures à Peter pour recouvrer son corps originel, avant que le corps d'Octavius ne rende son dernier soupir.



Pour être clair, c'est la lecture du premier tome de "Superior Spider-Man" qui m'a incité à revenir en arrière pour savoir comment Peter Parker en était arrivé là. "Dying wish" répond complètement à cette question de manière satisfaisante. Il s'agit d'une lecture relativement accessible, même si vous n'avez pas lu la continuité récente de Spider-Man. On retrouve des visages connus comme Mary Jane Watson, May Parker ou J. Jonah Jameson, le Scorpion ou Hydro-Man. On croise également des personnages plus récents comme Max Modell, Carlie Cooper, Bella Fishbach, Grady Scraps, Norah Winters, Oksana Sytsevich ou Uatu Jackson. Dan Slott fait également apparaître de nombreux personnages secondaires, soit en personne, soit en souvenir, de John Jonah Jameson (le père de JJ Jameson), Sha Shan, Trapster (Peter Petruski), Glory Grant, Nathan Lubensky, Baxter Bigelow, etc. Si le lecteur est un fin connaisseur de Spider-Man, il pourra apprécier la dextérité avec laquelle Slott rappelle chacun de ses personnages à sa mémoire. Si le lecteur profite de l'arrivée de Superior Spider-Man pour reprendre contact avec le personnage, il s'interrogera sur quelques têtes inconnues, sans que cela ne nuise à sa compréhension de l'intrigue.



Au-delà de cette commémoration de circonstance (à la fois parce que l'ombre de la camarde plane, et parce qu'il s'agit d'un numéro anniversaire, 700), le lecteur découvre une histoire pleine de suspense (le compte à rebours avant la mort du corps d'Octavius) et un scénariste malin. Dan Slott a imaginé une usurpation d'identité mettant le héros en danger mortel, et plaçant le criminel dans une position où il doit à la fois donner le change jusqu'au délai imparti (la mort de son corps et la certitude que l'évincé ne reviendra pas), et quand même déjà commencer à profiter de la situation (Octavius, retire tes sales pattes de MJ !). Là où Slott se révèle encore plus malin, c'est que cette situation met Octavius dans l'obligation de se conduire comme Spider-Man et Peter Parker pour donner le change, mais que la situation est tellement désespérée que le vrai Parker va devoir utiliser les moyens qui restent à sa disposition, c'est-à-dire recourir aux méthodes du Docteur Octopus, faisant ainsi sauter la frontière entre Bien & Mal, rendant les 2 personnages ambivalents dans cette situation paroxystique. Loin du combat contre le supercriminel du moment, Slott convainc le lecteur du caractère vital de cette course contre la montre, un bel accomplissement dans le contexte d'un comics où le superhéros affronte des menaces catastrophiques mois après mois, depuis 1962.



Le premier épisode est dessiné par Richard Elson, encré par Klaus Janson (dans un mode discret, très éloigné de son style développé avec Frank Miller et John Romita junior). Les pages se lisent facilement, sans rien de remarquable. Les épisodes 699 et 700 sont dessinés par Humberto Ramos et encrés par Victor Olazaba. Là où Elson était insipide, les dessins de Ramos présentent un style affirmé, légèrement influencé par les mangas (yeux plus grands que nature), avec des postures énergiques et très acrobatiques pour Spider-Man (attention aux douleurs articulaires), des visages aux traits un peu accentués, un peu exagérés, très expressifs, et quelques déformations morphologiques (aussi bien dans les proportions des cuisses, que dans les degrés de liberté des articulations). L'entrain communicatif des images réussit à faire oublier l'absence chronique d'arrières plans. Les exagérations technologiques et anatomiques éloignent les images du photoréalisme pour mieux accentuer l'urgence de la situation, les sentiments exacerbés par la menace de la mort.



Ces 3 épisodes constituent un excellent prologue à la série "Superior Spider-Man" permettant de reprendre contact avec Peter Parker et les personnages de sa série pour les nouveaux lecteurs, ou de faire le point avant le changement significatif introduit par l'arrivée de Superior Spider-Man pour les lecteurs fidèles.
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Arkham Asylum : Living Hell

Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre ; il vaut mieux être familier des principaux ennemis de Batman pour pouvoir pleinement l'apprécier. Ce tome comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement publiés en 2003, avec un scénario de Dan Slott, des dessins de Ryan Sook, un encrage de Wade von Grawbadger et Jim Royal, une mise en couleurs de Lee Loughridge, et des couvertures d'Eric Powell.



Il y a un siècle ou deux, dans la cave de la bâtisse où sera plus tard construit l'asile d'Arkham, un individu se livre à des pratiques médicales interdites dans le plus grand secret. De nos jours, un juge rend son verdict. Warren White (surnommé le grand requin blanc) s'est rendu coupable de fraudes à grande échelle, s'étant toujours vanté que seules les petites gens payent des impôts. Pour éviter le pire, son avocat a plaidé la folie. Le juge retient cet argument, White évite la prison mais la sentence le condamne à un internement à l'asile d'Arkham. Dans le véhicule qui le transfère sur place, il voyage avec Mad Hatter, Scarecrow et Riddler. C'est dans ces conditions qu'il découvre cet établissement dont il n'avait jamais entendu parler. Il partage une cellule avec un tueur en série persuadé de communiquer avec des fantômes. Lors de sa première douche, il fait tomber sa savonnette et c'est le Joker qui lui ramasse. Il se rend régulièrement aux consultations avec Anne Carver, la psychiatre d'Arkham, bien décidé à réussir à la soudoyer pour être transféré dans un autre établissement.



Pendant des années, Arkham asylum (1989, de Grant Morrison et Dave McKean) a été la meilleure vente de recueil de DC Comics. Il était donc logique que l'éditeur essaye de décliner ce concept en franchise. Pour commencer, l'asile d'Arkham est souvent apparu dans les séries mensuelles de Batman (par exemple Last Arkham, 1992), mais pas de minisérie à l'horizon. Lorsque le lecteur plonge dans "Living Hell" (qui porte donc l'étiquette "Arkham asylum"), il éprouve l'impression d'un récit sympathique, sans prétention. Certes il y a les couvertures d'Eric Powell (créateur et auteur de The Goon), légèrement exagérées, sombres à souhait, avec un savoureux fumet gothique, mais ce n'est pas lui qui dessine l'intérieur.



La première scène semble n'être là que pour souligner que le site d'Arkham a toujours été le lieu de meurtres perpétrés par des individus pas très bien dans leur tête. Certes, White côtoie des grands criminels (Joker, Killer Croc, etc.), mais le lecteur sait que la règle dans ce genre de récit est que ces personnages ne connaîtront pas d'évolution significative. Or les nouveaux personnages introduits brillent par leur simplisme : Doodlebug (prêt à tuer pour ses graffitis), Junkyard Dog (trouvant ses armes dans les ordures), Jane Doe (une amnésique experte dans l'art de décrypter le profil psychologique d'un individu pour assumer sa personnalité). Slott semble reprendre la recette utilisée par Alan Grant des années auparavant, enrichissant la galerie d'ennemis de Batman avec des criminels normaux (= sans superpouvoirs), mais avec un sacré grain (par exemple Zsasz). Les dessins de Ryan Sook sont sympathiques, entre simplisme et insistance prononcée à dessiner des visages habités par d'étranges émotions peu réconfortantes. Lee Loughridge insiste sur des teintes sombres et inquiétantes, pour une ambiance vaguement menaçante.



Mais il y a cette scène (très chaste) sous la douche, avec un Joker très suave, dans laquelle Slott manie le sous-entendu avec retenue (ne jamais se baisser dans une douche commune en prison) et Sook donne une interprétation visuelle du Joker originale et déstabilisante. Quelques scènes plus loin, il y a une relation sexuelle (non explicite) tarifée entre 2 détenus). Slott développe plusieurs personnages très originaux, avec chacun leur histoire sortant de l'ordinaire : Aaron Cash (le responsable de la sécurité, avec une mise en scène de sa motivation remarquable), Jane Doe (avec ses méthodes empruntées à Monsieur Ripley de Patricia Highsmith), et le plus étonnant de tous Humphry Dumpler (aussi simplet qu'imprévisible, avec une apparence aussi naïve que stressante). Décidemment il ne s'agit pas d'une histoire pour les enfants, et les personnages présentent une épaisseur insoupçonnée, Warren White refusant également de jouer la simple victime effarouchée dans ce milieu angoissant.



Au bout de 2 épisodes, le lecteur s'est préparé à avoir une succession d'histoires courtes, n'ayant que comme seul fil conducteur la présence de Warren White. Son sentiment se confirme avec le troisième épisode, consacré à Humphry Dumpler (Humpty Dumpty), personnage s'exprimant en rimes, avec une narration s'apparentant à celle d'un conte pour enfant. Slott s'en tire avec adresse, insérant même une référence à l'époque où Batman se battait dans des décors de machines à écrire géantes, le "Sprang act" qui a interdit la construction de ces objets géants et leur implantation à Gotham (en référence à Dick Sprang). Avec un sourire de suffisance, le lecteur entame la deuxième moitié du tome, ayant bien compris qu'il aura droit à 3 autres récits distrayants à la saveur originale. C'était sous-estimer Dan Slott qui a bel et bien construit une intrigue en bonne et due forme, savamment tissée pour que tous les fils des intrigues secondaires finissent par participer à une intrigue principale, avec une habilité remarquable. La scène d'ouverture finit elle aussi par s'intégrer au schéma narratif global, pour une histoire prenant un tournant vers le surnaturel, avec participation du Demon de Jack Kirby.



Comme beaucoup de ses collèges, Ryan Sook s'intéresse plus aux personnages qu'aux décors, laissant Lee Loughridge combler les arrières plans avec des camaïeux appropriés. Il est visible dans ce récit qu'il est fortement influencé par Kevin Nowlan (ou Modern Masters volume 4), en particulier dans la façon de dessiner les contours d'un trait fin d'épaisseur constante, et de réduire à leur plus simple expression les traits des visages. Mais il a bien appris sa leçon et il sait également reproduire la manière dont il utilise l'épaisseur des traits pour conférer des expressions ambigües ou menaçantes aux personnages. Il conçoit également des apparences spécifiques pour chaque personnage, les rendant immédiatement reconnaissables. Pour une raison mystérieuse, il dessine souvent les individus avec des épaules tombantes. Même si Sook abuse de la facilité qui consiste à se passer de dessiner des décors, ses personnages possèdent une forte présence dans chaque case (avec une interprétation aussi personnelle que convaincante du Joker), et Loughridge masque avec efficacité ce manque d'arrières plans.



Parti pour une suite d'épisodes plaisant mais sans grande envergure, le lecteur découvre petit à petit des personnages inoubliables et pour certains improbables (Aaron Cash, Warren White, Jane Doe, Humphry Dumpler), dont les actions finissent par s'insérer dans une intrigue consistante et intelligente, avec des sous-entendus pas si innocents que ça. La personnalité graphique de Sook lui permet de se faire pardonner la trop grande absence de décors.



DC Comics remettra encore un peu de temps avant de réussir à capitaliser sur le nom "Arkham Asylum" : Joker's asylum (2008), Arkham reborn (2009), Arkham asylum - Madness (2010), Joker's asylum Vol. 2 (2010), etc.
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Avengers: The Initiative: Killed in action

Ce tome fait suite à Avengers: The Initiative Volume 1 - Basic Training (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 13 et le numéro annuel 1, initialement parus en 2008, écrits par Dan Slott (épisodes 7, 12, 13) coécrits par Dan Slott & Christos Gage (épisodes 8 à 11 et annuel 1). Stefano Caselli a dessiné et encré les épisodes 7 à 11, avec une mise en couleurs de Daniele Rudoni. Les épisodes 12 & 13 ont été dessinés, encrés et mis en couleurs par Steve Uy. L'épisode annuel comporte 5 histoires courtes, chacune illustrée par une équipe différente : Salvador Larroca, Clayton Henry, Tom Feister & Carmine di Giandomenico, Patrick Scherberger. Ce tome a été réédité dans Avengers: The Initiative - The Complete Collection Vol. 1 qui contient les épisodes 1 à 19 et le numéro annuel 1.



Épisode 7 - Le docteur Werner Von Blitzschlag se rend à New York avec le sénateur Arthur Woodman, en tant qu'expert des rayons gamma pour apporter des éléments technologiques confidentiels. Ils sont attaqués par 3 Vulturions qui s'emparent de la mallette de Blitzschlag. 3 individus avec un costume d'Iron Spider se révèlent devant eux. Blitzschlag leur ordonne d'aller récupérer la mallette. À Camp Hammond, Justice (Vance Astrovik) et Cloud 9 (Abby Boylen) ont une discussion animée avec Yellowjacket (Dr. Hank Pym) et War Machine (Jim Rhodes), ce dernier se rendant compte que Pym (représentant les États-Unis) ne lui dit pas tout parce qu'il représente le SHIELD, une organisation internationale. Annuel 1 - Il y a de cela plusieurs années, Joseph Green avait récupéré une arme extraterrestre dans le désert, pendant qu'une autre personne s'accaparait la source d'énergie allant avec. Au cours d'une séance de thérapie, Violet Lightner (Armory) explique comment elle a acquis sont arme, à la docteure Burke. Au temps présent, le sénateur Arthur Woodman explique comment Roger Brokeridge (Hardball) a acquis ses pouvoirs. Au temps présent, le docteur Werner Von Blitzschlag explique son état à un clone de Michael Van Patrick. Au temps présent, l'équipe des Liberteens intervient pour stopper un nouveau Flag Smasher ; elle se compose de Blue Eagle, Ms. America, The Revolutionnary, Iceberg, Whiz Kid, Hope et 2-D.



Épisodes 8 à 11 - Au temps présent, le camp Hammond est dévasté, et Yellowjacket mal en point fuit devant un ennemi inconnu. Plusieurs mois avant, Tony Stark, Reed Richards et Hank Pym réfléchissaient aux actions à mettre en œuvre suite à la tragédie de Stamford. Quelques semaines plus tard, ils tenaient une conférence publique pour annoncer l'ouverture de Camp Hammond et expliquer la nature de l'Initiative. Une semaine dans le passé, l'équipe en formation à Camp Hammond ramenait Dragon Man qu'ils venaient de capturer, avec un petit raté lors de leur arrivée. Taskmaster devenait le nouvel entraîneur des jeunes recrues, succédant à Joseph Green (The Gauntlet) toujours dans le coma. Il accueillait assez froidement le nouveau groupe de recrues : Ant-Man, Crusader, Melee, Geldoff, Dragon Lord, Geiger, Red 9, Diamondback, avec quelques sarcasmes bien sentis. Là encore, les choses ne s'étaient pas si bien passées, Cassy Lang prenant ombrage de la présence d'un nouvel Ant-Man. Épisodes 12 & 13 - Suite à quelques révélations gênantes (des clonages clandestins), la découverte d'une équipe clandestine Shadow Initiative et la mort d'une des recrues, Iron Man, Valerie Cooper, Ms. Marvel et Arthur Woodman se réunissent en commission d'enquête pour interroger les responsables de Camp Hammond : Henry Gyrich, Hank Pym, Jim Rhodes. Gyrich se montre des plus évasifs dans ses réponses. Puis le camp accueille une nouvelle fournée de recrues : Butterball/Boulder (Emery Schaub), Annex (Alex Ellis), Prodigy (Richie Gilmore), Sunstreak (Andrea Roarke), Gorilla Girl (Fahnbullah Eddy), Batwing (Jimmy Santini).



Après une premier tome mi-figue mi-raisin, il n'était pas certain que le lecteur revienne pour le deuxième, si ce n'est pour assister aux séances de doute et de piques bien senties entre adolescents, et à des complots internes complexifiant la situation de l'Initiative jusqu'à en causer sa perte. Toutefois, Dan Slott & Christos Gage avaient introduit et développé beaucoup de nouveaux personnages et éléments dont certains très intrigants. Le lecteur découvre dans ce tome des histoires partant dans des directions éparpillées. L'épisode 7 se focalise sur l'intervention des Iron Spider et l'enquête non autorisée de Justice et Cloud 9, sur la réalité du décès de Michael Van Patrick. Pour faire bonne mesure, les scénaristes ajoutent une apparition de Spider-Man (Peter Parker) dans une situation catastrophique (il a révélé son identité à la télé, et Tante May se trouve dans le coma suite à un attentat). Le lecteur a eu le temps de s'accommoder aux dessins de Stefano Caselli avec beaucoup de cases de la largeur de la page, et à la mise en couleurs très particulière de Daniele Rudoni, avec des teintes à la fois un peu sombres et un peu délavées, ne distinguant pas les différents plans de la case. Sur cet épisode, Caselli et Rudoni sont bien complémentaires avec un niveau de qualité descriptive assez élevé. Le lecteur en ressort contenté par une mission inattendue, la découverte de nouveaux personnages et une intensification des complots.



Le lecteur passe ensuite aux histoire courtes du numéro annuel. Il découvre d'abord comment Joseph Green a récupéré son arme extraterrestre, ce qui donne un peu plus d'épaisseur à un personnage qui semblait ne reposer que sur une unique idée très banale, avec des dessins très cliniques de Salvador Larroca. Il passe ensuite au recrutement d'Armory, avec une nouvelle allégeance occulte inattendue et des dessins propres sur eux. L'origine des superpouvoirs de Roger Brokeridge (Hardball) est à la fois classique et utilise une des ressources sans fin de l'univers Marvel (Power Broker) d'une manière mélodramatique et convaincante, avec des dessins un peu plus froids reposant beaucoup sur l'infographie. L'histoire de MVP & du baron von Blitzschlag n'étoffe pas les personnages, mais leur insuffle une forme de légitimité du fait leurs racines dans l'univers partagés Marvel, avec les dessins un peu surprenant de di Giandomenico du fait de leurs contours irréguliers. Enfin les 6 pages consacrées à l'équipe des Liberteens sont amusantes grâce aux dessins de Scherberger qui évoquent ceux d'Humberto Ramos (en moins exagérés) avec une ouverture sur une autre menace de grande ampleur (à venir dans le crossover Marvel de l'année 2008).



Dan Slott & Christos Gage embrayent avec l'arrivée d'une nouvelle équipe dans l'épisode 8, puis encore une autre dans l'épisode 12. Ils ne ménagent pas leur peine pour nourrir les rangs de l'Initiative, ce programme ambitieux souhaitant installer une équipe de superhéros dans chaque état, en proposant à des individus dotés de superpouvoirs de se faire recenser et de disposer d'un entraînement approprié pour éviter que le catastrophe de Stamford ne se reproduise. Le lecteur découvre un mélange de personnages très secondaires apparus une ou deux fois auparavant, se retrouvant à lutter contre une des jeunes recrues de l'Initiative, le programme ayant déjà engendré ses propres monstres du fait de l'activité des adultes. Il retrouve les dessins de Stefano Caselli, toujours un peu trop denses, des expressions un peu surjouées, et dans le même temps des personnages faciles à reconnaître malgré leur nombre élevé. L'artiste continue à utiliser des cases de la largeur de la page, avec une bonne gestion de cette largeur pour montrer les mouvements. Les différents environnements sont assez définis pour que le lecteur sache où se passe chaque action. Daniele Rudoni a amélioré le niveau de complémentarité de sa mise en couleurs et des ajouts effectués à l'infographie. La narration reste un peu chargée, mais elle présente l'avantage de bien rendre compte du nombre de personnages impliqués.



Pour les épisodes 12 & 13, le lecteur retrouve les dessins de Steve Uy qui avait déjà illustré l'épisode 6. Il continue de détourer les formes avec un trait très fin de largeur uniforme, et de compléter ces formes éthérées par la mise en couleurs et l'ajout d'effets spéciaux comme des textures, par l'infographie. Le résultat fait toujours penser à la technique du Cel-shading, mais sans l'exagération comique de sitcom de l'épisode 6. Du coup, la narration est plus classique, tout en restituant bien la diversité des personnages qui restent reconnaissables, ainsi que l'état d'esprit de chacun d'eux. Cette dernière particularité est d'autant plus appréciable que Slott & Gage ont introduit un nouvel élément dans leur narration.



La tension entre les différents responsables du camp continue de monter, en particulier la divergence de points de vue entre Henry Peter Gyrich (représentant le gouvernement des États-Unis) et War Machine (puis Iron Man) représentant le SHIELD. Les manigances de certains adultes du camp Hammond commencent à être exposées au grand jour. L'intrigue se focalise donc plus sur le camp Hammond, que sur les missions des jeunes recrues. Dans le même ordre d'idées, les coscénaristes s'intéressent moins à leur formation. Pourtant ils ont introduit un nouveau formateur avec une forte personnalité : Taskmaster. Ce dernier se montre tout aussi intransigeant que Joseph Green, mais sur la base d'une toute autre motivation. C'est un mercenaire pragmatique et il n'a pas l'esprit d'entreprise, ni même d'équipe avec les petits nouveaux. Il effectue donc des remarques cyniques et cinglantes qui font mouche à chaque fois, faisant naître un sourire sur le visage du lecteur. Au sein de la deuxième fournée de recrues, le lecteur découvre Emery Schaub, un jeune homme au pouvoir étonnant, à la personnalité irrésistible, et totalement inutile dans les situations de combat. Avec ces 2 personnages, les coscénaristes ont trouvé ce qui manquait à la note d'humour en phase avec le ton de la série, et le lecteur se rend compte qu'il se retrouve à la fois dans le cynisme de Taskmaster et dans l'entrain de Schaub.



A priori, le lecteur part avec l'idée que ce deuxième tome sera déterminant dans sa décision de poursuivre ou non cette série. L'épisode 7 est sympathique et prouve la compétence de Stefano Caselli pour le découpage des planches et les plans de prise de vue. Le numéro annuel apporte des éléments de l'histoire de plusieurs personnages, bienvenus et leur donnant plus de consistance, ainsi qu'aux fondations de la série. En première impression, les épisodes suivants focalisent l'intrigue sur le camp Hammond, réduisant l'ampleur de la série. Après lecture, il s'avère que Caselli et Uy ont gagné en efficacité narrative distillant une ambiance très particulière. Gage & Slott ont trouvé l'ingrédient qui faisait jusqu'alors défaut : une forme d'humour reposant sur le caractère de 2 personnages, parlant directement au lecteur de comics de superhéros.
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Silver Surfer All-new All-different, tome 2

Ce tome fait suite à Silver Surfer - All-new All-different, tome 1 (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car ils forment une saison complète. Il contient les épisodes 7 à 14, initialement parus en 2017, écrits par Dan Slott, dessinés et encrés par Michael Allred, mis en couleurs par Laura Allred, la même équipe depuis le premier épisode. Ce tome se termine par une postface, la première partie écrite par Dan Slott, la seconde par Michael Allred.



Après la tentative catastrophique de rapprocher Dawn Greenwood de l'un de ses proches, Silver Surfer l'emmène à nouveau dans l'univers infini, sur des planètes propres à lui offrir des divertissements rassurants s'accompagnant d'un sentiment de bien-être. Dawn finit par s'en rendre compte quand elle comprend qu'elle est en train de jouer dans une nursery extraterrestre. Elle exige que Norrin Radd arrête de la surprotéger ainsi et qu'il l'emmène dans un endroit dangereux. Il choisit un casino spatial tenu par Grandmaster (En Dwi Gast) dans lequel Mephisto lui-même participe à un défi de jouer du violon. Avant de pénétrer dans le casino, Dawn exige de Norrin qu'ils fassent au moins chacun 2 paris une fois à l'intérieur. Il accepte.



Après s'être sortis du casino, Silver Surfer accepte d'apprendre à Dawn à piloter sa planche (Toomie). Le deuxième essai les amène à être avalés par une baleine de l'espace où ils sont tout de suite détectés par son système immunitaire et identifiés comme une infection dangereuse. Après cette nouvelle aventure, ils décident de se rendre une planète hospitalière et habitée. Ils y dansent pour la première fois ensemble, mais il arrive quelque chose d'inquiétant à Dawn quand elle se rend aux toilettes. Par la suite, Silver Surfer est convoqué de manière impérative par Galactus, et il reste encore à régler le problème de la durée de vie de l'univers, d'arriver à l'heure pour la naissance de la fille d'Eve (la sœur jumelle de Dawn) et de Costas, sans parler de la vente de l'auberge tenue par Reg Greenwood, le père de Dawn.



Dans la postface, Dan Slott dit à quel point il a pris plaisir à écrire cette série qui totalise 30 épisodes par la même équipe créatrice, qui a connu quelques retards par sa faute et qui n'a pas dévié de la ligne directrice qu'il s'était fixée. Il a raconté une histoire dans laquelle il a pu laisser s'exprimer plusieurs de ses influences : la série télévisée Red Dwarf (1988-1999), le roman Le guide du voyageur galactique (créé en 1978) de Douglas Adams, les séries du magazine 2000 AD, les différentes incarnations du Doctor Who, ou encore les anime d'Hayao Miyazaki. Si le lecteur est familier de ces références, il peut en détecter l'influence dans la narration, sinon la compréhension de sa lecture n'en sera en rien obérée. Avant tout, Dan Slott raconte une histoire de Silver Surfer, conçue sur mesure pour ce personnage. Il y a donc une utilisation de ses superpouvoirs, en particulier de son cosmique pouvoir. Il continue de voyager dans l'espace sur sa planche et il a conservé un attachement particulier pour la Terre. Son histoire personnelle continue d'être liée à celle de Galactus. Concernant ce dernier, le lecteur apprécie le fait que le scénariste prenne en compte les changements survenus au personnage dans la série Ultimates d'Al Ewing.



Il s'agit bien de la suite et fin de l'histoire commencée avec la rencontre entre Dawn Greenwood et Silver Surfer, ce tome menant à son terme leur histoire commune. Le lecteur retrouve donc les personnages étant apparus précédemment comme sa sœur Jumelle Eve et son mari Costas, ainsi que son père Reg Greenwood. Il retrouve également d'autres personnages comme Warrior Zero ou Enternity et Queen of Never. Dans la postface, Michael Allred indique qu'il a apprécié l'élégance avec laquelle Slott sait lier les différents éléments entre eux, et faire fructifier une situation précédente ou un personnage déjà vu. Il a raison et le scénariste le fait sans esbroufe. Par exemple, en voyant le retour de Warrior Zero, le lecteur ne se dit pas que Slott est particulièrement habile et astucieux. Il se rend juste compte du naturel de ce retour, de sa motivation, de la manière dont Silver Surfer y fait face. Le scénariste n'utilise pas effets de manche pour mieux prendre par surprise le lecteur. Il le fait de manière ouverte au vu et au su du lecteur, sans se gargariser de sa construction astucieuse. Cette manière de raconter est en cohérence avec le ton du récit qui ne repose pas sur l'agressivité ou sur des sentiments négatifs, mais sur une sensibilité plus délicate.



Évidemment si le lecteur est allergique aux caractéristiques des dessins de Michael Allred et à celles de la mise en couleurs de Laura Allred, il aura abandonné la lecture de cette série dès le premier tome, ou il s'en sera tenu à l'écart. Sinon, il sait déjà à quoi s'attendre : des dessins avec une apparence rétro, descriptifs avec un degré de simplification significatif et des couleurs régulièrement acidulées. Il s'en dégage une impression de dessins à destination d'un jeune lectorat, presque naïfs. Ce parti pris graphique participe à la fois à rendre la série tout public, mais aussi à éviter la dramatisation exagérée et à lui donner un parfum de conte. De ce point de vue, la narration graphique est parfaitement en phase avec le ton du récit.



En y regardant de plus près, le lecteur se rend compte que cette apparence naïve est savamment entretenue, alors que la densité d'informations visuelles est au moins au niveau d'un comics de superhéros, et même supérieure. Allred s'amuse à concevoir des morphologies d'extraterrestres qui sortent de l'ordinaire, sachant que le scénario comprend des rencontres de races différentes à intervalles régulier, et en fait donc une consommation importante, parfois uniquement le temps d'une unique case. De même, Allred prend soin d'augmenter le niveau de détails quand une scène le requiert, que ce soit la décoration intérieure de l'auberge Greenwood ou les bâtiments et les machineries de la planète Inkandessa 4. Cette apparence faussement naïve permet également de faire coexister dans une même case des personnages de nature très différente, sans solution de continuité, sans hiatus. Dawn Greenwood ne semble déplacée, ni aux côtés de Silver Surfer sur sa planche dans le vide de l'espace, ni en face d'extraterrestres, ni parmi sa famille lors de son retour sur Terre. En outre les dessins parviennent à faire exister les entités cosmiques comme Éternité ou la Reine des Jamais, comme des personnages de conte, plus grands que nature, sans prétention de les rendre réelle. Finalement Allred leur rend la majesté que savait leur conférer Steve Ditko (pour Éternité), mais dépourvue de la fibre horrifique. De même Galactus n'est pas plus ridicule que dans un comics de superhéros classique, dessiné de cette manière.



Cette façon très particulière de dessiner de manière rétro en neutralisant les aspects agressifs ou offensifs n'aboutit pas à des visuels insipides, mais à une interprétation de la réalité positive. À plusieurs reprises, le lecteur se rend compte que cela n'est pas synonyme de facilité. Michael Allred réussit à donner à voir des événements ou des séquences assez difficiles à rendre substantiels sans tomber dans les stéréotypes fadasses ou usés des comics de superhéros. Dans l'épisode 7, il doit représenter un duel au violon (une forme d'archétype culturel aux États-Unis) et il sait laisser planer le doute quant à qui a réellement gagné la partie. La première partie de cet épisode requiert également une sensibilité délicate, lorsque Silver Surfer emmène Dawn dans des endroits rassurants pour la réconforter. Les dessins montrent très bien le plaisir qu'elle prend à pouvoir caresser des petits animaux à la fourrure douce, comme s'il s'agissait de peluches animées inoffensives. Dans un épisode suivant, il doit représenter le Big Bang en y intégrant un phénomène déclencheur directement lié à un personnage et à sa naissance. Le résultat est des plus étonnants dans sa simplicité et son évidence, rendant crédible la logique du récit. Le lecteur retrouve cette intelligence graphique également dans les détails : par exemple les différentes tenues de Dawn toutes rouges à points noirs, avec une inventivité intarissable quant à leurs formes. Il la retrouve également dans des moments de pure bande dessinée, quand Éternité crée un raccourci dans l'espace, avec une mise en scène d'une extraordinaire élégance. Si le lecteur subissait encore les dessins de Michael Allred jusqu'alors, il comprend toute leur pertinence et leur adéquation au récit dans ce dernier tome.



Bien sûr, Dan Slott continue sur sa lancée, et cette histoire est avant tout une histoire d'amour délicate et gentille entre Dawn Greenwood et Norrin Radd, 2 individus qui passent du temps ensemble, qui apprennent à se connaître, qui se rendent compte qu'ils apprécient la compagnie l'un de l'autre, plus que la solitude pour Norrin Radd, plus que la chaleur de sa famille pour Dawn Greenwood. Le scénariste raconte cette romance à l'ancienne, en mettant en lumière les sentiments, mais pas sous la forme d'interrogation basique de type Est-ce qu'il m'aime ? Il préfère montrer les interactions personnelles, la manière naturelle dont les valeurs de l'un déteigne sur l'autre et réciproquement, le plaisir de pouvoir partager des moments, des paysages qui nous sont chers, des émotions positives. Il est possible de traiter cette approche de vieux jeu, ou alors d'apprécier sa qualité positive et e respect mutuel.



Dans le tome précédent, le lecteur avait l'impression que le scénariste avait atteint un point où il aurait pu s'arrêter, avec une forme de reconnaissance pour Norrin Radd. En découvrant ces épisodes, il voit bien que l'auteur s'attache surtout à l'histoire de la relation entre Silver Surfer et Dawn, que l'enjeu pour Norrin est de reconnaître en Dawn un individu pleinement indépendant, avec ses propres valeurs, mais aussi ses propres drames. Cet enjeu se matérialise sous la forme de ce que Silver Surfer apprend de Dawn. Au fil de ces aventures dédramatisées, le lecteur constate que Dawn influe sur le comportement de Silver Surfer, et que les changements occasionnés reflètent des valeurs morales. La plus évidente réside dans le fait que Dawn lui montre que la violence ne doit jamais être la première réaction à une situation de danger, par exemple dans l'épisode 8, contre les défenses biologiques de la baleine de l'espace. Cette fibre de la narration s'apparente à une sensibilité à base de bons sentiments, mais sans mièvrerie.



Dan Slott ne se contente pas de cet état d'esprit gentil. Au fil des épisodes, les personnages évoquent des aspects de la condition humaine très perspicaces et pertinents. Il peut s'agir de la peine causée par la perte de petites choses auxquelles on ne fait pas attention d'ordinaire, comme de ne plus voir une couleur (ici le rouge) ou ne plus être capable de prononcer une consonne (ici le B). Il peut s'agit d'évidence mais aux ramifications profondes (le fait que toutes les histoires doivent avoir une fin, une métaphore de la mort inéluctable), ou le fait qu'être gentil n'est pas synonyme d'être faible (la gentillesse n'est pas une preuve de la faiblesse).



Au fur et à mesure, le lecteur découvre également des réflexions plus personnelles et plus pragmatiques, toujours dépourvues de cynisme. Il se dit qu'il fut absolument qu'il retienne cette comparaison du temps à l'amour des parents pour leurs enfants, et de l'espace à l'amour des enfants pour leurs parents. Il constate que la gentillesse narrative de Dan Slott n'est pas synonyme de faiblesse, et qu'il sait regarder la condition humaine sous différents angles. Dans l'épisode 9, il évoque avec une rare élégance le fait que les êtres humains produisent tous des déchets, à commencer par les déchets biologiques issus du processus de digestion, et que c'est consubstantiel de la condition humaine. Dans un autre épisode, il s'attache à un personnage souffrant de dépression, montrant comment son entourage essaye de le soutenir et de le sortir de là, tout en indiquant que l'individu n'est pas une machine et qu'il n'est possible de faire des prédictions sur le temps de guérison nécessaire ou de forcer le processus.



Ce dernier tome clôt une série atypique dans la production Marvel, avec un scénariste et un artiste capable d'utiliser toutes les conventions les plus farfelues des superhéros, et de raconter une histoire qui gagne en profondeur de tome en tome, sans rien perdre de sa gentillesse et de son intelligence émotionnelle. Le lecteur peut se divertir devant les voyages extraordinaires de Silver Surfer, se repaître des connexions avec l'univers partagé Marvel, et également se sentir rasséréné par les dessins sympathiques et tout public, ainsi que par les personnages avec un état d'esprit positif, ce qui ne veut pas dire qu'ils ne souffrent pas. Une saison extraordinaire.
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Superior Spider-Man, tome 6 : Goblin Nation

Ce tome contient les épisodes 26 à 31 et le numéro annuel 2. Tous les épisodes ont été écrits par Dan Slott et Christos Gage, sauf le numéro annuel écrit par Gage tout seul. Ces épisodes sont initialement parus en 2014. Les épisodes 26 à 31 ont été dessinés par Giuseppe Camuncoli, encrés par John Dell (26 à 29), puis Terry Pallot (30 & 31). La première histoire de l'annuel 2 a été dessinée par Javier Rodriguez, la deuxième par Phil Briones.



ATTENTION - Ce commentaire révèle quelques éléments de l'intrigue des tomes précédents.



Ça ne pouvait pas durer, le lecteur en avait conscience dès le premier épisode, mais l'ampleur de la déroute est inattendue. Green Goblin a lancé son offensive sur New York. J. Jonah Jameson a accepté la proposition d'Alchemax (l'entreprise d'Elizabeth Allan) d'activer des robots offensifs. Octavius a fini par découvrir pourquoi ses araignées espions robotiques ne détectent pas les troupes du Goblin. Sajany Jaffrey en a plus qu'assez de l'absence de Peter Parker qui n'a pas mis les pieds dans sa propre entreprise depuis 1 mois. Carlie Cooper (Monster) est toujours sous l'influence du sérum du gobelin. Ben Urich essaye de trouver un moyen d'aider Phil Urich (son neveu, Hobgolbin), conspué à la télévision par Norah Winters. Le temps est venu du premier face à face entre Superior Spider-Man et Green Goblin (mais ce dernier a déjà lancé son offensive sur l'entourage de Spider-Man). Quelque part aux tréfonds de l'esprit d'Otto Octavius, une présence commence à s'étoffer.



Le numéro annuel 2 s'insère entre les épisodes 29 et 30. La première partie est consacrée à Ben Urich, la seconde à Wraith (Yuri Watanabe).



Dès le premier épisode de la série, le lecteur habitué des comics savait que cette situation exceptionnelle ne durerait qu'un temps. Dans la mesure où il s'agit du dernier tome de la série, le résultat est plié d'avance. Tout l'intérêt de ce tome réside donc dans la manière dont Slott a choisi de ramener le héros légitime, dans sa capacité à faire passer l'émotion et dans le rythme du récit. Le fait que Christos Gage coécrive les scénarios et sûrement les dialogues découle du rythme de production de la série (parution bimensuelle) et des modalités de production des comics sur le modèle de la chaîne de montage (scénariste + dessinateur + encreur + metteur en couleurs, sous la houlette d'un responsable éditoriale, même 2 pour cette série, et de son assistant).



Depuis le premier tome, le lecteur a prêté une grande attention à tous les éléments de l'intrigue pour essayer d'anticiper les modalités de retour du héros. Pour ce dernier tome, Slott adopte le schéma classique des histoires d'aventure : faut que ça pète pour le final, que le lecteur en ait pour son argent. C'est ainsi que Green Goblin déclenche son assaut sur New York. Le lecteur en a pour son argent : Green Goblin, tous les autres gobelins, les conséquences de l'assaut mené contre Shadowland, la nouvelle génération de Spider-Slayers, Spider-Man 2099, et j'en passe. Slott fait également aboutir plusieurs intrigues relatives aux personnages : la position intenable de J. Jonah Jameson, la transformation de Carlie Cooper, la prise de position de Mary Jane vis-à-vis de Peter, le début des conséquences du comportement hors de caractère de Peter Parker, le retour de Don Lamaze.



Dan Slott réussit l'exploit impressionnant de gérer tous ces fils narratifs sans que la narration ne devienne encombrée ou complexe, en accordant assez de temps à chaque personnage pour qu'il puisse exister le temps d'au moins une scène. Il insère également quelques composantes humoristiques, à commencer par le comportement irrésistible (et même touchant) du robot Living Brain.



Et le retour du héros ? Hors de question d'éventer la surprise du comment. Chaque lecteur se fera son opinion sur les moyens de ce retour, très basiques. L'intérêt du récit n'est pas à chercher de ce côté.



Ne sachant quel a été le partage des tâches entre Slott et Gage, il est impossible de dire si la platitude des dialogues incombe à l'un ou à l'autre, ou à des délais de production trop serrés. Les échanges ne sont pas artificiels, mais ils peinent à transmettre les émotions des personnages, par contre leur état d'esprit transparaît bien.



Le numéro annuel 2 (entièrement écrit par Christos Gage) remplit un but essentiellement fonctionnel d'apporter des informations complémentaires sur les agissements de Wraith (comment a-t-elle pu aller du point A au point B dans la série principale), et d'apporter une forme de résolution à la situation de Phil Urich. C'est fonctionnel, agréable à lire dans la mesure où ces pages complètent l'histoire principale. Gage et Javier Rodriguez s'amusent à rendre hommage à "Born again" à la fois dans la situation de Ben Urich et dans la mise en scène de 2 pages. Rodriguez continue de dessiner dans le style de Pablos Martin, plutôt rétro, avec une saveur infantile pas forcément bienvenue. Phil Briones réalise des planches de type superhéros, très fonctionnelles, sans grand attrait, vite lues, vite oubliées.



Par comparaison, Giuseppe Camuncoli donne l'impression d'avoir disposé du temps nécessaire pour peaufiner ses planches. Le taux de présence des décors est satisfaisant, largement au dessus de la moyenne des comics de superhéros, avec des détails qui les rendent spécifiques. Il apporte un soin particulier à donner des morphologies différentes à tous les personnages, ainsi que des traits faciaux particuliers. Les scènes d'affrontement sont très dynamiques, avec des postures originales. Il a une tendance marquée à souligner les regards des personnages, en utilisant un encrage plus épais autour de leurs yeux, intensifiant leur expression (rappelant ce qu'il faisait sur les épisodes d'Hellblazer).



Une fois le tome refermé, plusieurs images restent en tête du lecteur par la force de leur conviction ou leur originalité (parfois légèrement ironique) : les graffitis en forme de tête de gobelin, la maman d'Otto, le langage corporel du Green Goblin (des postures très réussies), la fuite de Spider-Man sur le dos de Living Brain, les expressions du visage de J. Jonah Jameson au fur et à mesure que la situation empire, etc.



Ce dernier tome conclut cette série avec intelligence et à propos, à défaut de panache. Les modalités de retour du héros ne sont pas très originales ou ébouriffantes, mais tout le reste (intrigues principale et secondaires) converge vers un final enlevé et rapide, avec des surprises et des résolutions (temporaires pour la plupart, comme il se doit dans une série continue) satisfaisantes et souvent originales (avec l'exception d'une guérison trop facile). Camuncoli réussit à capturer l'esprit des visuels de Spider-Man sans reproduire servilement ceux qui l'ont précédé, et sans perdre sa personnalité graphique propre. Slott réussit à gérer toutes ses intrigues de manière satisfaisante, sans oublier quelques touches d'humour, tout en conservant des scènes dédiées aux personnages (ce qui n'est pas une mince affaire au vu du nombre d'intrigues et de personnages).
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Superior Spider-Man, tome 6 : Goblin Nation

Un tome 6 qui nous tient en haleine et conclue en beauté cette saga.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Superior Spider-Man, tome 5

Dan Slott continue de nous ravir avec son Spider-Man égocentrique et violent qui sombre de plus en plus vers l’inacceptable.
Lien : http://www.actuabd.com/The-S..
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Batman, les nouvelles aventures, tome 2

Encore plus de grands méchants de notre enfance, encore plus d'aventures. Ce nouveau tome est tout simplement génial.
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