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Critiques de Dario Franceschini (69)
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Dans les veines ce fleuve d'argent

C'est l' Italie, au temps des lavandières, des passeurs, des bateliers, des charrettes à cheval et des auberges.

C'est une histoire de fleuve, de brume et d'eau, de ses gens et de ses animaux.

C'est l'histoire d'un homme, Primo. Un homme du fleuve. De Catarana qu'il a quitté pour la ville et où il y revient pour retrouver quelqu'un qui lui a posé une question quarante ans plus tôt, et à laquelle il n'a pas su répondre.

Un voyage dont il ignore où il le conduira.....



Entre réalisme et magie, un livre qui rappelle les films de Tarkovski, dont Nosthalgia,

et qui m'a aussi fortement fait penser à "La maison des autres" de Silvio d'Arzo.

Un récit riche en sensations, où la douceur de la prose contraste avec la violence des eaux du fleuve d'argent.

Merci Bison.



"Il ne peut pas y avoir de secrets sur le fleuve. L'eau ramène à la surface même les plus lourds.......Le fleuve ne permet jamais à ses hommes d'aller loin. Il les oblige à y revenir, parce que c'est là qu'ils doivent mourir".
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Dans les veines ce fleuve d'argent

« C’est justement alors qu’il se laissait glisser dans un moment de silence, un après-midi de son automne, que Primo Bottardi se rappela soudain la question que Massimo Civolani lui avait posée quarante-deux ans auparavant ».



Primo décide de partir à la recherche de Civolani, poussé malgré lui vers un ailleurs, c’est un peu comme un appel. Les années ont passé et la réponse de Primo se fait évidente.



Primo va alors rencontrer Artioli et prendre place à bord de sa charrette. Ils remontent ainsi le cours du PÔ. Symbole de la vie qui s’écoule, de la source jusqu’à l’estuaire, des vicissitudes de la vie avec ses joies et ses peines, de l’inconscient. Les souvenirs remontent à la surface ainsi que disait la maman de Primo « Il ne peut y avoir de secrets sur le fleuve. L’eau ramène toujours à la surface même les plus lourds ».



Toute une poésie se dégage de ce texte. Ce qui fait la beauté de ce conte, c’est le style et le décor que la magie de l’écriture dessine sous les yeux du lecteur. Bruits, senteurs, couleurs, saveurs, sensualité des corps : le passage qui traite de l’apparition d’Erlinda belle est à couper le souffle. Mais toutes les rencontres sont belles, tous ces êtres qui vivent au rythme du fleuve sont attachants, leur simplicité touche au cœur. Le fleuve les nourrit, les effraie, lui qui est tour à tour paisible et cruel. Mais comme le souligne le titre, toutes ces personnes ont le fleuve qui coule dans leurs veines, c’est leur identité qui s’est façonnée au rythme du fleuve. « Notre monde est ici, entre les digues, et c’est là que nous voulons mourir. En dehors c’est la terre des autres ».



Cette lecture renvoie au Styx, au Jourdain, au Gange, à tous ces fleuves mythiques qui jalonnent les croyances. Il y a deux berges, un pont enjambe les deux rives, passer le bac n’est ce pas renaître pour l’éternité ou bien transgresser ou alors peut-être changer d’état ?



La lecture de ce conte a été pour moi une parenthèse harmonieuse qui m’a transportée dans un autre univers. Merci Bookycooky pour cette jolie découverte.



Dario Franceschini, homme politique, a obtenu le prix du premier roman de Chambéry 2007.

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Ailleurs

Quand on est un homme politique, je me dis qu'écrire doit être une bulle d'air salvatrice, surtout si , s'abstenant de la décrire telle qu'elle est, on y rêve la vie. Car, n'en déplaise à ces messieurs-dames qui se donnent pour objet-au moins idéalement- d'améliorer la vie de leurs concitoyens, la" vraie vie est absente".



Elle est Ailleurs.



Dans l'imagination, la fantaisie, la provocation, la ruade, la pochade, la récréation.



Dario Franceschini est un homme politique- il a même été ministre de la culture en Italie - et, en ces heures de populisme triomphant, cette résurgence décomplexée de racisme et de xénophobie qu'on croyait disparus, il doit avoir, en effet, bien besoin de rêver la vie, d'envoyer balader les conventions et les hypocrisies, d'imaginer autre chose que ce qu'il voit...



D'aller Ailleurs.



Oui mais voilà : rien n'est plus difficile.



Un ailleurs assez fantaisiste pour vous charmer et encore assez rattaché au réel pour vous faire mesurer l'écart - et réfléchir...



Vaste entreprise...Sans parler de ces lecteurs rétifs qui ne se laissent pas embarquer...



A ma grande déception, je me suis trouvée de ceux-là. Je n'ai pas cru à cette invention, l'ai même trouvée forcée, pesante.



Ailleurs si j'y suis? Ben, j'y étais pas!



Ce fils de notaire qui, sans crier gare, s'envoie en l'air, largue les amarres et fait tout péter m'a paru bien peu crédible ...et il fallait quand même y croire un peu pour avaler tout le reste: la liste de Vincente, les films d' Albina, l'enthousiasme de Mila, la générosité bien ordonnée d'"Ernesto"...



Cette fertilité débridée dans l'improbable m'a fatiguée parce qu'elle m'a paru gratuite et même un peu vaine.



Quelques étincelles me montrent que Dario s'est fourvoyé dans cette pochade fantaisiste: quand il regarde le monde réel, il sait y voir l'extraordinaire dans le familier. Et avec talent.



Telle cette petite fille en sandales bleues debout sur la bicyclette de son père, droite dans le soleil, ou ce vieil homme, élégant, foudroyé sur le sol, les yeux grands ouverts sur le rond de ciel bleu que découpent au-dessus de lui les têtes inquiètes des badauds. Ou encore ce récit du menteur ferrarais qui raconte une crue du fleuve, dans sa belle ville de Ferrare, ...qui n'a jamais eu lieu.



Comme quoi, pour mentir, il faut mentir vrai. Et pour faire rêver, il suffit parfois de regarder les choses autrement. D'un autre point de vue. D'ailleurs...



L'ailleurs est toujours plus près qu'on ne pense, d'ailleurs.
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Dépouillée et autres histoires

Le recueil de Dario Franceschini (2017) comprend une vingtaine de très courtes nouvelles. Le titre fait référence au premier récit mettant en scène un écrivain colombien qui trouve l'inspiration dans une chambre d'hôtel de la brumeuse plaine du Pô, vide depuis plus de 40 ans. Il s’agit plus d’esquisses que de nouvelles à proprement parler. Elles n’ont pas de titre. Chaque histoire est comme suspendue et c’est au lecteur d’imaginer la suite. Elles se déroulent généralement dans des lieux paumés d’Emilie-Romagne à différentes époques. Les situations sont insolites, les personnages plutôt farfelus et le point de vue décalé.

En 1950 un certain Bruno Guarelli qui vit dans un trou paumé depuis la guerre reçoit un énorme colis qui bouleversera sa vie. L’une de mes préférées met en scène un magistrat qui, lors d'un discours inaugural interminable, est enveloppé peu à peu dans la toile qu'une araignée tisse autour de lui. Une autre montre un personnage observant ses contemporains à travers des interstices de toutes sortes. Il tombe amoureux d’une femme aperçue dans l'espace vide entre deux sièges de train. Une autre présente un très vieil homme riche qui, après une vie bien remplie, décide soudain d'avoir un fils. Il appelle alors la gouvernante et lui ordonne d'acheter du Viagra.

J’ai plutôt bien aimé et je suivrai cet auteur italien (né en 1958) avec intérêt.

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Dans les veines ce fleuve d'argent

Le temps passe, irrémédiablement. Tu as quarante ans, peut-être même cinquante ou soixante. Tu sens que la mort approche, qu’elle ne se trouve qu’à deux ou trois encablures de ton chemin, prête à te faucher du jour au lendemain. C’est à ce moment précis, prise de conscience que la vie peut s’écourter, que tu repenses à cette question que Massimo Civolani t’avait posé quelques années auparavant.



Sur ton lit, tu y penses, et y repenses. Toute la nuit, tu n’en fermes pas l’œil. Elle devient obsession. Alors tu attends que le jour se lève, que le soleil jette ses premiers rayons sur le fleuve. Là, tu t’habilles, tu chevauches ta bicyclette et tu remontes ce fleuve, le majestueux Pô, à la recherche de ce vieux camarade d’antan. Tu connais maintenant la réponse à sa question. Il faut que tu le retrouves, cette réponse t’obsède également et tu dois te libérer de ce poids, avant qu’il ne soit trop tard.



Dario Franceschini et son premier roman « Dans les veines ce fleuve d’argent » t’illuminent de sa chaleur et tu voies le soleil se déverser sur la campagne italienne. Un autre temps, celui où tu circulais encore en bicyclette, ou en charrue. Une autre époque où la pèche à l’esturgeon se pratiquait encore dans le fleuve et où pour le traverser, tu devais demander au passeur d’amarrer son bac. La campagne profonde des plaines italiennes, tu vas la remonter, comme si tu remontais en même temps la pendule de quelques années en arrière.



Et ainsi, à chevaucher ta bicyclette toute rouillée, tu feras des rencontres, belles, inoubliables, généreuses. Tu découvriras des êtres chaleureux qui t’inviteront à boire un café serré, un verre de vin ou une bouteille de Lambrusco. Oui, tu aimes le Lambrusco ? Tu ne peux refuser ce verre de l’amitié offert par un inconnu, juste parce que tu te trouves dans sa chaumière, que tu lui as posé une question, juste parce que tu recherchais ton ancien camarade.



Le long de ce fleuve aux reflets argentés, tu plonges dans la poésie d’un autre temps, tu remontes vers la source de ton cœur, tu glisses sur les rivages comme les mots coulent le long du lit du fleuve et tu découvres une Italie rurale. Tu as envie de sortir un disque du sarde, Paolo Fresu que tu apprécies tant, par sa chaleur et par sa trompette. Alors, tu te poses une nouvelle question : lorsque tes pieds trempent dans cette eau fraiche, caressée par le doux courant, que tu entends le chant velouté de la trompette du sarde, tu te demandes si le Lambrusco devrait être blanc ou rosé ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Dans les veines ce fleuve d'argent

Au fil du Pô, au fil des rencontres, au fil des contes, Primo Bottardi remonte le cours de ses souvenirs.



Il a fait un rêve, et il faut qu'il retrouve un vieux copain d'école, perdu de vue depuis longtemps, pour répondre à la question qu'il lui avait posée et à laquelle il n'avait jamais répondu.



Un voyage initiatique? Un voyage symbolique? Un voyage métaphysique?



Une ballade-ou une balade- entre deux eaux, entre deux brumes, entre deux crues, le long du fleuve capricieux et traître, dans sa fausse indolence et ses vraies tempêtes.



Un pays où les hommes sont des enfants perdus dans le brouillard, où les toutes petites filles collectionnent des petits bouts de peau, de cheveux comme un vieux savant collectionnerait les coléoptères, un pays de pêcheurs d'esturgeons géants, un pays de magiciens ambulants et de baigneuses troublantes.



C'est un joli voyage, plein de poésie, d'ironie, de nostalgie et même d'effroi, car on ne sait jamais ce que les méandres du fleuve réservent. Ni dans quel sens coule le flot...
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Dans les veines ce fleuve d'argent

Ce petit livre est une parenthèse enchantée quand les désastres belliqueux du monde et les miasmes sordides de faits divers honteusement récupérés polluent notre envie légitime de sérénité. Quel plaisir de se porter pour un instant hors de ce temps tumultueux et de cheminer dans cette Italie pour laquelle nous investissons tant de rêves… de cette terre où naquirent tant de poètes et de philosophes, il n'y a rien d'étonnant à ce que ce conte relève de ces deux catégories. Suivre le destin de Primo (se pourrait-il qu'il s'agisse d'un discret hommage au grand Levi ?) et ses aventures le long du Pô est l'occasion de partager des rencontres soit insolites, celle des pêcheurs d'esturgeons, soit plus attendues dans ces contrées, comme celle des gens du cirque.

Pourquoi dès lors ne pas attribuer à Franceschini des galons de général d'armée ? En parcourant ces lignes et tout en avouant une connaissance très parcellaire de la littérature transalpine, je ne pouvais m'empêcher de penser à une hybridation entre le Buzzati du Désert des Tartares et le Calvino du Baron Perché. Un air de déjà lu, un joli tour de magie… le seul moyen de vérifier si cette assertion n'est qu'une manifestation de mauvaise foi, sans doute imputable au syndrome de Materazzi* ou s'il s'agit d'une remarque fondée, sera de découvrir cette oeuvre. Dans l'un ou l'autre cas, vous aurez malgré tout le privilège de passer un bon moment. C'est toujours ça de pris !

* syndrome de Materazzi : pathologie bénigne consistant depuis le 9 juillet 2006 à soupçonner tous les natifs de la Botte d'avoir dans leurs gênes, un chromosome les incitant à truquer dans tous les domaines.
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Ailleurs

Une petite tornade dans votre vie ça vous dit, et bien parfois ça arrive plus vite que voulu ! C'est ce qui arrive à ce fils d'un notaire en apparence très respectable. Mais comme on dit l'habit ne fait pas le moine, loin de là ! En ouvrant ce livre au titre très approprié : Ailleurs ! imaginez ce que cache ce petit mot solitaire ? Ailleurs, va voir ailleurs, l'herbe est plus verte chez le voisin, ailleurs c'est toujours meilleur etc... et bien si vous prenez ce livre vous verrez qu'ailleurs la vie parfois se révèle à vos yeux sous un tout autre angle. Et pour résumer cette lecture je cite : Dès lors, nous avons vécu nos secrets côte à côte et nous nous sommes aimés, parce que l'amour, comme la vie, est fait aussi de mensonges. Aime-les toi aussi, Iacopo, et dans les jours qui viendront, ne cherche pas toujours et seulement la vérité.



Et bien je dois vous avouer que cette histoire est pleine de rebondissements, et aussi de réflexions sur le sens nos choix, de nos vies, de nos secrets bien enfouis.

C'est beau et plein de couleurs, d'énergie, de sourires, et toute la magie de l'Italie qui chante à chaque page.

Et la fin est sublime, on la croit sous nos doigts mais non, elle se défile une fois encore dans un ultime rebondissement. Magique ! Mais comme tout le livre regorge de secrets, chut ... je ne peux vous en dire plus, mais je vous murmure d'ouvrir cet ailleurs pour vous propulser ailleurs ! Et vous m'en direz des nouvelles.
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Ailleurs

Il y a des livres que l'on a prévus de lire et d'autres qui vous tombent dans les mains , on ne sait pourquoi. J'ai croisé "Ailleurs ", j'avais envie d'Italie. Au dos , le mot Ferrare , ville adorée , était notée. Je me suis donc lancé.



Un notaire au crépuscule de sa vie confie un lourd secret à son fils, lui même notaire, et lui demande d'aller à Ferrare pour lui. Sa vie, morne, sans emphase , régit par un quotidien lugubre et une femme peu joviale, va basculer au contact de Mila.



Voilà, pas la peine d'en dire plus. le livre , 234 pages , regorge de rebondissements, dans cette Italie de la fin des années 60. C'est percutant, passionnant, on est dérouté fréquemment. Ferrare est belle , avec ses voutes, sa cathédrale, son château. Les histoires dans l'histoire sont magnifiques, le vendeur de vélo, l'histoire de la crue. Les personnages sont tranchés, les tabous tombent, l'amour explose.

Un véritable coup de cœur pour ce roman d'un auteur aujourd'hui ministre de la culture dans son pays.

Quand je relirai mes critiques sur ce site dans quelques années , devant celle là, j'aurai surement un petit pincement en pensant au bonheur que m'a procuré cet "Ailleurs."
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Ailleurs

Bilan mitigé pour Ailleurs que j’avais envie de lire depuis sa sortie. Le résumé de la quatrième de couverture me faisait très envie et j’imaginais un roman très drôle. Ce n’est pas le cas, on est plutôt ici sur un conte, une courte fable avec une morale. C’est décalé peut-être un peu trop pour moi, et j’ai trouvé une petite ressemblance avec les livres sud-américains avec leur réalisme magique.



Le livre offre un vrai dépaysement et nous plonge dans l’Italie rurale. L’intrigue de départ m’a plu, le père mourant qui avoue avoir eu cinquante-deux autres enfants à son fils qui se croit unique, la recherche des descendants du patriarche et puis une fois que le fils arrive dans le village, l’effet est retombé comme un soufflet.



Cela reste malgré tout, une jolie fable mais pour moi elle serait très vite oubliée.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Dans les veines ce fleuve d'argent

C'est un petit livre à la couverture sobre comme je les aime. Nul besoin de fioritures quand on porte un titre aussi beau. Mon libraire n'a pas résisté au plaisir de me lire les premières lignes et le charme a aussitôt opéré. L'écriture est douce et juste. Empreinte d' une poésie discrète, elle donne envie de lire non pas à voix haute mais de murmurer les mots. Ce fleuve d'argent, c'est le Pô que Primo Bottardi entreprend de remonter à la recherche d'un ami d'enfance qui lui a posé une question quelques quarante ans plus tôt. Ce voyage est l'occasion de maintes rencontres, la plupart liées au grand fleuve. Les lavandières, les passeurs du bac et surtout les pêcheurs d'esturgeon sont convoqués tour à tour au gré du rythme lent de la charrette d'Artioli, le livreur qui a accepté Primo à son bord. Tous les personnages ont un rapport particulier au fleuve qui les fascine, les nourrit mais qu'ils craignent en raison de son cours parfois impétueux et de ses crues dévastatrices. Leurs histoires sont parfois d'un réalisme simple et paisible, parfois plus mystérieuses voire fantastiques mais elles sont toujours racontées par l'auteur avec une grande justesse. Livre-épure qu'une fois encore je suis allée chercher du côté de la littérature italienne, Dans les veines ce fleuve d'argent alterne entre le propos intimiste, introspectif d'un homme vieillissant et une forme de bienveillance, de tendresse infinie pour tous ces gens du fleuve qui ont appris au fil des siècles à composer avec lui. Tel le ruban argenté de son cours, l'écriture de Dario Franceschini les enrobe dune tonalité nostalgique et poétique qui fait de cette lecture un moment précieux.
Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Dans les veines ce fleuve d'argent

Un roman à demi-mots, intimiste et lent. Un petit bijou de poésie et de tendresse. Difficile à résumer car tout y est dans le flou, l'impalpable, le non-dit. Un homme sur le déclin de sa vie abandonne les siens pour remonter un fleuve (le Po ? la vie ?) afin de répondre à la question que lui a posé un ami dans son enfance. Voyez comme la trame est vraisemblable, si on la prend au pied de la lettre ! Il remonte lentement, de façon totalement onirique, dans les brumes argent du fleuve, retrouvant des personnages de son passé, des souvenirs de jeunesse, la solution à quelques mystères de son enfance. Et comme sur les bords de Loire, tout le monde semble y être atteint de "la molle", cette espèce de langueur tendre, douce, une sorte de résignation...

Je pense, mais sans certitude, comme dans le brouillard argent, voir dans ce récit une allégorie de la vie : c'est peut-être le fleuve de sa vie que Primo, le voyageur, remonte lentement, retrouvant ses souvenirs embrumés. Il remonte vers sa mort, avec une réponse à la question que son ami lui avait posée "oui, on est conscient de sa mort", un ami qui, d'ailleurs, avait été surnommé "esturgeon" et qui regarde, sur l'autre rive, un esturgeon géant entraîner Primo dans les vases où il disparaîtra.

Mais pourquoi interprêter, rationaliser ? Il suffit de s'abandonner à ce grand bonheur de lecture, et s'y livrer humblement, lentement, au rythme de ce monde paisible et léthargique.
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Dans les veines ce fleuve d'argent

À l’aube de la vieillesse, Primo va tenter de retrouver un ami d’enfance, pour une question posée il y a 40 ans. La recherche de cet homme va nous emmener le long du fleuve Pô. La nature, la pêche, les rencontres, la nostalgie. Le tout écrit sous une plume de poète qui chérit son Italie du nord.
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Dans les veines ce fleuve d'argent

Le résumé de l'histoire m'a interloquée. Un homme décide de retrouver un ancien camarade d'école pour répondre à une question que ce dernier lui a posée... quarante-deux ans auparavant. Pas banale, cette affaire.



Et voilà Primo en route pour sa ville natale, le long du fleuve. Plus qu'une histoire, le roman se compose d'une succession d'histoires : souvenirs de Primo, récits des personnes qu'il croise pendant son périple. Il faut dire qu'ils ne sont pas communs, ces Italiens du fleuve.



Ce livre nous transporte dans un ailleurs pourtant pas si loin mais différent. Solidarité, amours, tragédies, chaque récit vibre d'une vie intense. En remontant le fleuve, l'intrigue prend des allures symboliques. Le cours d'eau lui-même est un personnage à part entière, peut-être même le principal.



Mon libraire se montrait élogieux à propos de ce roman. J'ai bien fait de suivre ses conseils. Très court - moins de 150 pages - il offre un cheminement presque métaphysique jusqu'à un dénouement qui m'a fortement ébranlée. L'écriture est pleine d'une belle simplicité, de poésie et de mélancolie. Car on ne remonte pas impunément dans ses souvenirs ou ceux des autres.

A lire et à relire avec un immense plaisir!
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Ailleurs

Ippolito Dalla Libera, vieux notaire respectable et respecté appelle son fils pour le charger d’une folle mission : retrouver avant qu’il ne meure les cinquante-deux enfants qu’il a eu avec des prostituées.

Le monde bien cadré de Iacopo s’effondre. Pour répondre à la demande de son père, il se rend malgré tout à Ferrare sur les traces de la vie mystérieuse et insoupçonnée de son père.

Et là, au milieu des prostituées, un nouveau monde s’ouvre à lui. Il va de révélations en révélations, tant sur la vie de son père que sur la sienne, que sur la vie en général..

Certes, on sent que c’est un livre écrit par un homme.

Mais j’ai bien aimé ce parallèle entre deux vies : celle qu’on vit et celle qu’on a cachée en nous.

Qui sommes nous vraiment ?

Qui sont vraiment les autres ?

La voie dans laquelle on s’est engagé nous correspond-elle vraiment ?

Une étincelle peut parfois tout remettre en question et nous libérer de règles imposées dans lesquelles on se complaisait.

En plus tout ça se passe en Italie et c’est toujours un bonheur.



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Dans les veines ce fleuve d'argent

De nombreux personnages émaillent ce roman.

Primo Bottardi, d’abord, sa femme, le souvenir de toute sa famille, de ses amis d’enfance, les compagnons de rencontre….. et puis surtout le Pô, avec ses brouillards, ses crus, ses sécheresses, ses colères….

Primo entreprend un voyage pour retrouver un ami d’enfance à qui il n’avait pas su répondre à une question quarante ans plus tôt.

Et nous voilà partis avec lui dans les campagnes, les villages, les berges du fleuve

Un beau voyage poétique, mélancolique, lent et pittoresque.

Un bon moment de dépaysement dans une ambiance italienne.

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Dans les veines ce fleuve d'argent

Un jour un homme part à la recherche d'un ami afin de répondre à une question qu'il lui avait posé il y a de nombreuses années.



Sa quête va l'amener très loin, aux confins de lui-même...



Très beau récit à dimension merveilleuse avec magicien en fin de carrière et brouillard qui fait se perdre les hommes.



La question, nous ne la découvrons que dans les dernières lignes qui irisent le livre d'une grande évidence... Beau et intéressant !
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Ailleurs

Captivant de bout en bout ! Quand le mensonge et la vérité jouent à cache cache, la façade sociale s'avère bien illusoire. Proche de la mort, le notaire révèle à son fils sa vie cachée. Ce fils se trouve alors happé par un flot de vie, bien plus riche que le petit monde qu'il s'était fabriqué. Le milieu des truands et des prostituées est décrit sous un angle totalement idéalisé, nous sommes embarqués dans un conte . La conversion à la vraie vie éclate de joie et de promesses ! Superbe, réjouissant, un vrai moment de détente !
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Dans les veines ce fleuve d'argent

Quelle question Massimo Civolani a-t-il posé à Primo Bottardi dans sa jeunesse, et qui brusquement, plus de quarante ans après, entraîne son ami dans un périple le long du Pô à la seule fin d’y répondre enfin ?

A l’aube de la vieillesse, Primo Bottardi quitte sa douce épouse Maria et son village de Cantarana pour s’atteler à cette étrange quête, retrouver l’ami perdu afin de répondre à cette question laissée sans réponse.

Primo prend alors la route, suivant les méandres du Pô au pouvoir tout puissant, où hommes et femmes s’escriment à en tirer les ressources vitales, ce fleuve d’argent au courant hypnotique qui leur donne en retour le meilleur et le pire, le désir et l’amour, la vie mais aussi la mort…

C’est un voyage lent et tranquille qu’entreprend Primo, une forme d’ultime errance où la mémoire libérée laisse jaillir les souvenirs, les sensations, les odeurs et les sons, le temps d’avant, celui de la jeunesse.

Un chemin jalonné de rencontres, de relations douces et éphémères avec les gens simples et humbles qui vivent au bord du fleuve, pêcheurs d’esturgeons, lavandières, charretiers ou passeurs de berges…



L’italien Dario Franceschini a écrit un petit bijou de texte doux, harmonieux, apaisant.

Des mots simples qui parlent au cœur, des phrases d’une poésie épurée qui imprègnent l’être de tendresse et de sérénité, qui vous enveloppent d’un voile de mélancolie douce comme la brume blanche et irréelle qui nimbe les eaux du fleuve.

Une écriture pleine de grâce qui vous étreint, vous retient, vous donne envie de prolonger la lecture, la ralentir et laisser le temps se suspendre sur ces mots si pleins de mélodie claire.

Un très bel hommage au Pô, au fleuve qui donne et qui reprend, « entraînant vers la mer les déchets, les tristesses et les regards des hommes », et à tous ceux qui portent dans leurs veines cette eau d’argent mêlée à leur sang.

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Ailleurs

Ce livre tient (pour moi) plus de la fable que du roman. Il y a donc "trop de tout".

Je n'ai pas été happée par cette chimère lourde, pesante et forcée. La lecture en reste cependant facile et fluide.
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