AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de David Vandermeulen (66)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Nerval : L'inconsolé

On ne parle pas suffisamment de Gérard de Nerval. Pourtant, ses Filles du feu sont un petit chef-d’oeuvre. Cet album retrace sa vie, courte mais trépidante. On y voit son amitié avec Théophile Gautier, son adoration pour Victor Hugo qu’il défendra lors de la représentation d’Hernani. Ses problèmes de santé mentale sont également bien présents. D’ailleurs, ne vous méprenez pas sur la couverture de cet album. Il ne s’agit pas d’une BD érotique, même s’il y a quelques scènes. En fait, elle représente les hallucinations du poète, que l’on peut voir en petit à gauche. Elles étaient toutes sur ce thème. Il faut dire qu’il était un peu porté sur la chose sans pour autant faire quoi que ce soit. Et s’il avait un terrain fragile au niveau santé, cela ne s’est pas amélioré avec la boisson. Le Gégé n’était pas le dernier à lever le coude !



J’ai aimé cet album. D’abord pour ses dessins, à la limite de la caricature, qui donnent une certaine légèreté à la narration. Ensuite pour le scénario. On voit que David Vandermeulen s’est bien documenté. Le dossier à la fin le montre. Pour les couleurs, enfin, qui donnent du relief à l’ensemble et créent un dynamisme.



Si vous aimez Nerval ou que vous voulez le découvrir, n’hésitez pas !
Lien : https://promenadesculturelle..
Commenter  J’apprécie          603
La passion des Anabaptistes - Intégrale

Autant prévenir d’emblée, cette B.D ne plaira pas à tout le monde. « La passion des anabaptistes » est une œuvre aride, d’un abord difficile, peu accessible, pas vraiment destinée à un large public. Tant le propos que le graphisme, tout dans cette B.D est sombre. Austérité et radicalité sont ici les maîtres-mots.



Partant des révoltes paysannes, sociales et religieuses, du XVIème siècle en Allemagne, le récit va aborder la naissance du protestantisme et petit à petit va s’intéresser plus particulièrement aux anabaptistes de Munster. Cette édition regroupe l’intégrale des 3 volumes, chacune des parties s’attachant plus particulièrement à une figure de ces révoltes socio-religieuses : d’abord Joss Fritz, puis Thomas Müntzer et enfin Jean de Leyde. Avec ce dernier, on atteint un paroxysme de radicalité. Le récit alterne l’évocation de ces figures sous forme de bande-dessinée et l’histoire de Martin Luther sous forme de texte.

Le thème est, a priori, peu séduisant et, de fait, n’enthousiasmera sans doute pas les foules tant le traitement est particulier.



Le scénario de Vandermeulen est remarquable. Le récit est assez factuel, jamais l’auteur ne semble prendre parti pour les uns ou les autres. Il raconte sans pour autant que le récit soit désincarné. Au contraire, « la passion des anabaptistes » est une œuvre fiévreuse, animée d’une tension constante et d’une atmosphère terriblement sombre.

Le récit avance lentement tout en étant très prenant tant il est tendu vers cet épisode paroxystique de Jean de Leyde. D’ailleurs, selon moi, « la passion des anabaptistes » ne peut se lire que sous forme d’intégrale (ou en enchaînant les 3 tomes comme s’il s’agissait d’un seul volume).



L’aspect visuel est lui aussi jusque-boutiste. Ambre propose un travail qui ne cherche pas à flatter l’œil. Le dessin, inspiré des gravures de l’époque (notamment celles de Dürer), tout en hachures, très sombre, évoque plus qu’il ne montre. Le dessin est parfois si sombre qu’on a peine à l’appréhender. Je n’avais jamais vu tant de noirceur dans une B.D, ce qui est en parfaite adéquation avec le sujet.

Les visages sont la plupart du temps laids, souvent abîmés. Il y a beaucoup de gros plans, sur des mains qui prient, sur des visages aux regards profonds comme les ténèbres… Même dans les cadrages Ambre ne cherche pas la facilité. Tout est fait pour dérouter le lecteur, pour l’immerger d’une façon singulière dans le récit.



« La passion des anabaptistes » est une œuvre difficile, radicale et exigeante sur la forme et sur le fond. Elle ne plaira pas à beaucoup et demande un certain investissement du lecteur. Cela vaut la peine de tenter l’expérience. Au pire, vous n’aimerez pas mais vous aurez juste perdu un peu de temps. Mais si vous parvenez à vous immerger dans cette œuvre, la récompense est magnifique et bouleversante.

Commenter  J’apprécie          340
Romantica, tome 1 : Shelley, La vie amoureu..

C’est une déception. Les personnages traversent cette histoire sans nous laisser le temps de nous y attacher. C’est entre la biographie et la fiction. La première partie traite de Percy Bysshe Shelley, personnage pas très sympathique, voire franchement agaçant, la seconde de Mary Shelley, qui reste ébauchée de façon très superficielle. Le titre est assez mensonger, le romantisme n’est évoqué que de façon historique, et la tentative de se rapprocher de l’esprit de ce courant avec l’évocation de la peste tombe comme un cheveux sur la soupe, le rythme du récit est haché, et l’intrigue se contente d’être une suite de faits. Dommage, un idée prometteuse, un graphisme dynamique et vivant, mais un résultat qui manque de relief, plus de 250 pages et pourtant, je reste sur ma faim.
Commenter  J’apprécie          210
Fritz Haber, tome 4 : Des choses à venir

Dans ce quatrième tome, Fritz Haber est plus évoqué que réellement présent. Il est le scientifique dont tout le monde admire le travail, tant dans son camps, que dans celui de ses ennemis.

En tout et pour tout, l'homme n'apparait que deux fois sur les 150 planches qui forment cet album : une fois à son mariage, une autre fois lorsqu'il apprend, un sourire diabolique aux lèvres, que son gaz moutarde a tué plus de 15.000 britanniques en un seul coup... folie d'un homme aveuglé par son patriotisme.



Si Haber y est quasiment absent, ce tome se focalise sur le développement du mouvement sioniste et sur ses tractations pour obtenir un territoire. Les informations sont très riches et intéressantes. Nul doute que, sauf expert en la matière, le lecteur apprendra bon nombre de choses.



J'espère une suite, car la qualité est vraiment au rendez-vous, pour chaque tome de la série.
Commenter  J’apprécie          170
Fritz Haber, Tome 1 : L'esprit du temps

L’histoire de Fritz Haber c’est avant tout celle d’un homme voulant être accepté et reconnu par ses pairs et par sa nation. Né dans un royaume de Prusse qui s’unifiera pour devenir la république allemande, Fritz Jacob Haber verra sa jeunesse et les débuts de sa carrière scientifique pourtant prometteuse minées par le poids d’un antisémitisme « dans l’air du temps ».

Frustré et courroucé par ce qu’il considère comme une grande injustice, Haber aurait fait la promesse de devenir le plus grand chimiste d’Allemagne (voire du globe) afin de montrer à tous son attachement à sa patrie. Il va révolutionner l’agriculture et pour ainsi dire sauver l’humanité de la famine en mettant un point des engrais azotés synthétiques. Mais, dans le même temps, suivant son ambition sans limites, il va se mêler d’apporter ses savoirs à la branche militaire…

---

Grâce à des graphismes très particuliers tout en lavis sépia (que l’on me corrige si je me trompe) et à un agencement particulier des cases et des dialogues, David Vandermeulen parvient à faire prendre à son œuvre des airs de septième art muet ou de version originale sous-titrée.

Dans ce premier tome d’une trilogie reprenant la vie de ce scientifique au parcours hors du commun ayant laissé à la postérité autant de bien que de méfaits (ammoniac de synthèse et … Zyklon-B), on rencontre avant tout un antisémitisme ordinaire qui, à tous les étages de la société, toucherait même le plus patriote des patriotes. L’inclusion de citations littéraires, poétiques ou politiques apporte à l’ambiance de ce tome intitulé « L’air du temps » une ambiance pesante de contexte nauséabond. Fritz (Jacob) Haber en fera les frais et sa conversion au christianisme n’y changera rien, ses origines ne seront jamais oubliées.

Mais le talent et la pugnacité auront raison des réticences de ceux qui, plus encore que de collaborer avec un juif, redoutent de voir ses compétences filer aux mains d’autres nations. Ce tome est donc également l’occasion de voir l’histoire du côté des industriels qui tiennent la barre, se méfient des communistes et tentent de rallier les meilleurs scientifiques afin d’augmenter leur profit. Qu’il s’agisse de doter les ménages de nouveaux médicaments ou de produire un « stimulant » nommé héroïne et d’en inonder les pharmacies et, pourquoi pas, les armées…
Commenter  J’apprécie          173
Romantica, tome 1 : Shelley, La vie amoureu..

Déception pour ce petit roman graphique pourtant bien alléchant par son titre : Shelley, la vie amoureuse de l'auteur de Frankenstein.

Shelley ? Oui, mais pas celle de Frankenstein, pas Mary, mais celui qui allait devenir son ami, puis son amant, puis son mari, Percy Shelley.

Je m'attendais à une bd sur Mary Shelley, mais j'ai eu droit à une espèce de biographie qui se transforme en fiction, avec une épidémie de peste qui dépasse les frontières de l'Histoire.

J'ai bien aimé les passages avec Lord Byron, sinon, cette première partie se révèle faible, tant pour le dessin, que je n'aime pas, que pour le texte, alambiqué, mais ne nous apprenant pas grand-chose au final.

Je me passerai du second opus.
Commenter  J’apprécie          170
Fritz Haber, Tome 1 : L'esprit du temps

Vue dans un documentaire sur les bandes dessinées traitant de la guerre, j'étais curieuse de découvrir ce dyptique sur la vie de Fritz Haber, chimiste allemand qui mourut en 1934.

Ce premier tome consiste principalement à présenter le personnage et son environnement familial, professionnel et socio-culturel. On voit donc que ses origines juives, en cette fin de XIX ème siècle, bien que converti et ayant changé son prénom de naissance (Jacob) pour Fritz lui porte un grand préjudice et le condamne à voir promu des gens moins doué que lui.



La présentation en elle-même n'a pas grand chose de palpitant, bien qu'on sent déjà les tensions qui atteindront leur paroxysme dans le tome suivant. Toutefois, les techniques utilisées pour la réalisation des planches qui donnent un aspect vaporeux entre peintures romantiques allemandes et effluves de souffre sont aussi inquiétantes que remarquables.
Commenter  J’apprécie          160
Nerval : L'inconsolé

Les auteurs nous offre une biographie détaillée de Gérard de Nerval, grande figure du romantisme du dix-neuvième siècles. La plupart de ses écrits furent publiés après sont décès, sans doute un suicide par pendaison, après des années d’errance et de folie. Les dessins sont plutôt réussis quoique j’aurais préféré un trait plus sobre et épuré pour cette biographie. La biographie s’appuie sur les écrits de Nerval et de ses amis. En principe, le récit est fidèle à l’histoire de l’auteur. Cette biographie commence pendant la jeunesse de Nerval, où il partage sa passion pour l’art et la littérature avec entre autre Théophile Gauthier. C’est même Nerval qui le présentera à Victor Hugo. Fils de médecin, sont père le pousse à suivre des études de médecine mais Nerval n’en a cure. Après avoir touché un héritage, il voyage vers l’Italie. C’est le début de l’écriture des Filles du Feu. Je pense que certain détails de la vie de Nerval tiennent de l’anecdote et que ce livre aurait pu éviter certaines longueurs qui générèrent un peu d’ennui durant cette lecture. Enfin, ce livre m’a permis de découvrir et de redécouvrir la vie et l’œuvre de Gérard de Nerval mais cette bande dessinée historique ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Commenter  J’apprécie          130
Romantica, tome 1 : Shelley, La vie amoureu..

Le sous titre est trompeur, l’album s’attardant davantage sur la vie amoureuse de l’époux de Mary Shelley que sur celle de l’auteur de Frankenstein. Un drôle de loustic, le Sir Percy Bysshe Shelley. Renvoyé d’Oxford en 1811, à 17 ans, pour avoir rédigé et diffusé auprès de tous les évêques d’Angleterre une brochure intitulée « De la nécessité de l’athéisme ». Shelley le poète maudit, personnage sulfureux, intime de Byron, pionnier du romantisme anglais, punk avant l’heure dont le décès à 26 ans aux larges des côtes italiennes contribua à construire la légende.



Un jeune homme haï par ses contemporains dont va tomber amoureuse Mary Godwyn, sa future seconde épouse. La célèbre romancière avait, il faut dire, baigné depuis sa tendre enfance dans une ambiance des plus modernes aux cotés d’une mère philosophe et d’un père, William Godwin, qui fut l’un des premiers penseurs anarchistes établis à Londres.



Cet album au format atypique, réédition en un seul volume d’un diptyque paru précédemment, revient sur la construction de leurs relations en se focalisant néanmoins largement plus sur Percy que sur Mary. C’est le second titre de la série Romantica, une collection présentant la vie et l’œuvre de grandes figures du romantisme européen en mêlant à la biographie réelle une œuvre de l’auteur. Ici, aux faits historiques avérés, David Vandermeulen a associé des éléments d’un roman de Mary Shelley peu connu sous nos contrées, « Le dernier homme ». Dans ce roman, une épidémie ravage l’Europe et la couronne d’Angleterre tombe. Le scénariste a inséré ces épisodes dans son récit de la vie des Shelley et c’est à mon avis là que le bât blesse, ce mélange des genres ne permettant pas de distinguer clairement la réalité de la fiction. Personnellement, j’aurais préféré que la biographie reste réaliste jusqu’au bout et je ne vois pas ce que les éléments du roman apocalyptique apportent de plus.



n dehors de cette réserve d’importance, je dois reconnaître que l’atmosphère gothico-décadente propre aux prémices du romantisme anglais est bien rendue et qu’il est fort agréable de croiser au fil des pages des figures comme celles de Byron ou de John Polidori, un auteur auquel on attribue la paternité du vampirisme en littérature.



Une plongée à la source du romantisme, peut-être un peu légère, manquant parfois de fond, mais qui peut constituer une bonne introduction à la découverte de personnalités marquantes des lettres européennes.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          130
Fritz Haber, Tome 1 : L'esprit du temps

Après m’être attaquée à la série Fritz Haber en toute logique, en commençant par le troisième volume, j’ai jugé utile de revenir sur la première parution de la série afin de vérifier que le très talentueux David Vandermeulen avait déjà inauguré son projet sur des bases solidement amarrées. Je confirme, il est utile et agréable de commencer la lecture de Fritz Haber par le premier volume…





Ces 150 premières pages nous permettent de découvrir l’enfance du personnage, jalonnée des difficultés que peut rencontrer n’importe quel « estampillé juif » au cours de ses études. Malgré son talent pour les matières scientifiques, son origine l’empêche d’être reconnu à sa juste valeur et d’accéder aux mérites que son intelligence justifie. De là s’amplifiera son ambition et son envie de réussir au-delà des limites qu’on lui impose. On comprend également quels motifs sont à l’origine des trahisons qu’il commettra dans le futur à l’égard de son peuple et de ses origines. En effet, Fritz Haber est un homme tiraillé de toutes parts entre son histoire individuelle, entre l’Histoire et entre ses ambitions. Dans ce cas, il lui est très souvent difficile de faire la part des choses et ses actes, qui nous semblent d’abord contradictoires, deviennent clairement compréhensibles lorsqu’on connaît les motivations qui en sont à l’origine. L’évolution de Fritz Haber, telle qu’elle nous sera présentée dans les volumes suivants, devient plus limpide.





La cohérence s’inscrit également au niveau graphique puisque l’on retrouve les couleurs façon papier-vieilli et la typographie issue de la tradition du cinéma muet. De même, l’intérêt documentaire reste indéniable et nous permet, en toute connaissance de cause, de repérer les signes annonciateurs de la montée du nazisme. On en apprendra également beaucoup sur le sionisme et l’état du progrès scientifique au début du 20e siècle.





En exergue, on retrouve également des extraits éloquents : il s’agit souvent de textes importants, signés par de personnages qui ont eu une influence extrême au cœur du contexte politique et intellectuel du début du 20e siècle en Allemagne (Gobineau, Henrich Heine, Thomas Carlyle…).





« Cet aveu que l’avenir appartient aux communistes, je le fais d’un ton d’appréhension et d’angoisse extrêmes. Ce n’est qu’avec horreur et effroi que je pense à l’époque où ces sombres iconoclastes parviendront à la domination ; de leurs mains calleuses, ils briseront sans merci toutes les statues de marbre de la beauté, si chères à mon cœur ; il fracasseront toutes ces babioles et fanfreluches fantastiques de l’art qu’aimait tant le poète ; ils détruiront mes bois de lauriers et y planteront des pommes de terre ; les lis, qui ne filaient ni ne travaillaient et qui pourtant étaient vêtus aussi magnifiquement que le roi Salomon dans toute sa splendeur, ils seront arrachés alors du sol de la société, à moins qu’ils ne veuillent prendre en main le fuseau ; les roses, ces oisives fiancées des rossignols, auront le même sort ; les rossignols, ces chanteurs inutiles, seront chassés ; et, hélas, mon Livre des Chants servira à l’épicier pour en faire des cornets où il versera du café ou du tabac à priser pour les vieilles femmes de l’avenir. Hélas, je prévois tout cela, et je suis saisi d’une indicible tristesse en pensant à la ruine dont le prolétariat vainqueur menace mes vers, qui périront avec tout l’ancien monde romantique. »

Henrich Heine





Lorsque l’enrichissement et le plaisir se retrouvent pour nous instruire sans en avoir l’air, ne reste plus qu’à découvrir la série dans l’intégralité de ses volumes…

Commenter  J’apprécie          130
Fritz Haber, Tome 3 : Un vautour, c'est déjà ..

Ce troisième tome avance lentement mais inexorablement pour arriver à la date fatidique du 22 avril 1915. En ce jour, le désormais capitaine Fritz Haber lance pour la première fois une attaque au chlore sur les tranchées françaises. Le nuage, porté par un vent favorable espéré depuis des semaines par le grand chimiste, sème la mort sur son passage.



Je ne sais pas ce qui est le plus effarant dans ce tome au sous-titre évocateur : l'attitude de Haber et de quelques autres, prêts à jouer les dératiseurs sur leurs semblables, ou celle des "vrais" militaires ne jurant que par les canons et les obus. Comme s'il y avait une bonne ou une meilleure façon de tuer un humain.



Albert Einstein et Romain Rolland sont les seuls, sur la fin du tome, à sembler avoir l'esprit clair. La critique va bon train, et l'on désirerait que leur discussion dure encore un peu ! La fin est un peu abrupte mais permet de redonner un petit peu d'espoir en l'humanité. Même si la montée inexorable de l'antisémitisme laisse prévoir le pire.
Commenter  J’apprécie          120
Nerval : L'inconsolé

Je ne suis qu'à moitié convaincue par cet essai biographique sur Gérard de Narval. Je félicite tout d'abord la démarche qui surfe sur la mode des biographies dessinées et qui met en lumière le triste destin d'un des poètes maudits du romantisme.

Je connaissait peu Gérard de Nerval. Inconditionnelle des anecdotes historiques et de faits divers, je connaissais les circonstances de sa mort, quelques vers et un portrait...j'en sais maintenant plus mais je n'ai pas été vraiment touchée par le personnage.

Je pense que cela est lié au dessin choisi pour cette narration. Le trait est rond et enfantin et m'inspire, malgré moi, un sentiment de légèreté et de didactique humoristique bien peu en équation avec le propos. L'histoire est un peu passée au dessus de la narration sans que je m'y attache car je n'ai pas réussi, à cause du dessin, à y porter crédit et je ne me suis attachée au personnages que dans les dernières page de sa longue chute.

Commenter  J’apprécie          110
Fritz Haber, Tome 2 : Les Héros

Toujours dépendante des importations de matières premières, l'Allemagne réfléchit à l'adaptation de son industrie afin d'être capable de mener ou de faire face à une guerre de taille européenne, si ce n'est mondiale, qui ne saurait tarder.



Pour Fritz Haber, l'heure est à la reconnaissance. Nommé directeur du Kaiser Wilhelm Institut de Chimie Physique (le plus grand centre scientifique au monde de l'époque) il va pousser son nationalisme jusqu'au bout, liant plus encore science et industrie, chimie et armement, allant jusqu'a faire prendre des risques inconsidérés à ses collaborateurs ainsi qu'à lui-même. Désireux de montrer la puissance de la nation et de stopper une guerre qui s'enlise et risque de voir la défaite de son pays, il va envisager des méthodes radicales basées sur l'utilisation de la chimie sur le front.



---



Ce tome est glaçant par le détachement que peuvent avoir les têtes pensantes, qui, pompeusement, se glorifient d'être des héros, face à l'horreur de la guerre et ses conséquences, que ce soit durant la première guerre mondiale (qui est ici très peu évoquée bien qu'elle conditionne tous les projets et toutes les avancées scientifiques) mais également dans cet épisode moins connu qui vit, durant la fin du XIXe siècle, le massacre des Hereros en Namibie par le général Von Trotha (avec toutes les exactions imaginables, prémisses aux camps nazis).

Fritz Jacob Haber gagne en assurance et reconnaissance ce qu'il perd en humanité.
Commenter  J’apprécie          110
Shelley, tome 1 : Percy

Une fois n'est pas coutume, du couple d'artistes mythiques Shelley, je n'avais connaissance que de l'existence de Madame ;)

Cette BD était donc l'occasion pour moi de découvrir Percy Shelley, poète anglais, reconnu comme étant un des plus grands d'entre eux. L'objectif de l'ouvrage consiste plus à nous faire découvrir l'homme que le poète, bien que les deux soit intrinsèquement lié. En effet, cet homme non conventionnel, passionné s'était rendu libre de délivrer une poésie novatrice et postérieurement influente.

L'ouvrage nous décrit ainsi les premières années de la vie d'adulte de Percy, depuis son renvoi de l'Université d'Oxford jusqu'à sa rencontre avec Mary Godwin. C'était un homme au caractère non conformiste, affranchi en quelque sorte de toute convention sociale, menant son existence comme il l'entendait, amoureux des femmes, de l'Amour et de la vie. Quelque peu égoiste, dans le sens où son entourage devait se plier et se soumettre à sa vision de la vie, il n'en reste pas moins fascinant.

J'attaque le tome 2 !

Commenter  J’apprécie          90
Fritz Haber, Tome 3 : Un vautour, c'est déjà ..

Savez-vous ce qu’est le mouvement völkisch ? l’Organisation Consul ? la BASF ? Savez-vous qui est Adolf Roth ? Si non, tenez-vous à proximité d’une source de renseignements pour vous accompagner dans la lecture exigeante de ce troisième volume de la série [b]Fritz Haber[/b] : si l’aspect divertissant n’est jamais exclu, l’aspect documentaire domine toutefois la genèse de cet album enrichissant.

Le graphisme, dans la continuité du propos, se veut d’une sobriété à l’image des années évoquées. Ambiance sépia et sans phylactères : les textes sont rapportés en bas des cases ou dans des cases à part, à la manière des titrages de films muets.





Chaque début de chapitre est introduit par la citation d’un écrivain, d’un homme politique ou d’un scientifique allemand, précurseur ou contemporain de l’époque, qui enrichit la compréhension du chapitre à venir ainsi que l’évolution historique et politique du pays :





« Ainsi va le monde : personne ne sait ce qu’on pourra faire un jour des choses. L’ouvrier qui a posé ces vitres ne pensait assurément pas que le plomb pourrait causer un violent mal de tête à l’un de ses arrière-neveux (et quand mon père m’engendra, au diable s’il se demande qui, des oiseaux du ciel ou des vers de la terre, mangerait ma carcasse !) »

Goethe, Götz de Berlichingen





L’écriture en elle-même ne s’embarrasse pas de bavardages inutiles. Les dialogues sont brefs et percutants, même s’ils s’autorisent parfois de beaux développements un peu plus imagés, vecteurs d’émotions intenses qui s’accordent à merveille avec le dessin et l’ambiance de l’album.





Troisième volume, mais aucune faiblesse à dénoter. La suite promet d’être tout aussi enthousiasmante…

Commenter  J’apprécie          90
Fritz Haber, tome 4 : Des choses à venir

Dans ce quatrième volume, David Vandermeulen revient sur les origines du mouvement sioniste –tour à tour objet d’enthousiasme ou de frayeur pour les grandes puissances du moment qui discutent tranquilles dans leurs fauteuils- et sur la création du gaz moutarde.





Le documentaire se fait sur le mode de la reconstitution à travers des peintures à la fois sobres et nobles.





Travail d’un passionné pour les passionnés –les autres seront laissés sur le carreau-, cette lecture peut éventuellement plaire à ceux qui connaissent déjà le sujet ou à ceux qui cherchent une base esthétiquement attractive pour s’y initier un peu plus sérieusement.

Commenter  J’apprécie          70
Shelley, tome 1 : Percy

La vie du poète britannique Percy Shelley (oui oui le mari de Mary Shelley). Enfin sa jeunesse aventureuse.

De la rencontre avec sa première femme Harriet, qu'il renvoie assez rapidement à son père jusqu'à sa fugue avec Mary, qui deviendra sa seconde épouse.

Un esprit bouillonnant, toujours à l'affût d'une idée, d'un vers. Il connaîtra des débuts littéraires assez difficiles, s'engagera pour les catholiques irlandais... Bref sera l'objet de maints scandales au cours de sa courte vie.

Le graphisme ne se préoccupe pas de réalisme ; en cela il s'accorde bien avec la personnalité de Shelley, qui vivait un peu en large de la société de son époque.

C'est plein d'allant, un agréable moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Fritz Haber, Tome 1 : L'esprit du temps

C'est une série que j'aurais voulu apprécier mais cela ne l'a pas fait. Le graphisme est plutôt flou et se sert d'une bichromie assez pauvre avec des couleurs tristes et monotones. Cela donne un caractère film de cinéma muet qui est certainement voulu par l'auteur comme pour une mise en scène.



On raconte en l'occurence l'histoire d'un chimiste, prix nobel en 1918 qui fut l'un des pères des armes les plus atroces qui ont existé sur notre planète. Il était d'origine juive et voulait être allemand avant tout et surtout prouver qu'il pouvait en être fier. Tragique destinée puisqu'il fut contraint à l'exil en 1933 lorsqu'Hitler s'empara du pouvoir. Il mourrut un an plus tard à Bâle en Suisse.



Je ne suis pas parvenu en entrer dans cette histoire car tout est froid à commencer par Fritz Haber lui-même. Le fait qu'il soit parvenu à la synthèse de l'ammoniac me fait ni chaud, ni froid.



La biographie est certainement brillante et use de procédés originaux. Cependant, cette magie ne m'a pas atteint faute de n'avoir pas apprécier l'ambitieux scientifique à l'origine des gazs mortelles ayant fait de nombreux ravages dans les tranchées durant la Première Guerre Mondiale. Et puis, c'est trop mélancolique et franchement un peu ennuyeux.
Commenter  J’apprécie          60
Shelley, tome 1 : Percy

Comment définir Percy Shelley ? C’est clairement le récit d’un vagabondage de fils de riches qui s’ennuie. De nos jours, on le comparerait à un bobo. Les idées qui l’animent seraient un peu comme celles de ce groupe de rock en Russie qui n’a pas hésité à chanter dans une église une ode anti-pouvoir politique et religieux. Bref, c’est de l’anticonformisme à l’état pur sur le mode de l’amusement. C’est vrai que cela rend le personnage attachant car il s’oppose à son professeur, à son père et au monde entier en faisant uniquement ce qu’il lui plaît. Il veut être un poète. Soit.



J’ai beaucoup moins apprécié la seconde partie où il laisse tomber son épouse et son enfant pour se livrer à un marivaudage qui finit complètement par le discréditer à mes yeux. La liberté doit toujours passer par la case respect. Sans cela, il n’y a plus aucune valeur. J’ai fini par me lasser de ces coups d’éclats qui n’impressionneront que les plus vulnérables. Le pseudo-intellectualisme mâtiné de poésie de bon aloi n’est sans doute pas ma tasse de thé.



Malgré tout, cela se laisse lire agréablement. On passe un bon moment de lecture d’autant que le graphisme sera de qualité. Il y a juste quelques longueurs mais qui seront vite rattrapées par le dynamisme du récit dans son ensemble.
Commenter  J’apprécie          60
Romantica, tome 1 : Shelley, La vie amoureu..

J'ai apprécié cette autobiographie, un peu romancée, de Mary Shelley. Cette dernière entre en scène après un grand nombres de planches tout de même mais je pense que cela se justifie pour présenter l'état d'esprit et les mœurs entretenus par son époux, le poète Shelley. Les dessins sont beaux et se prêtent tout à fait à cette histoire romantique. C'est l'ambiance de la demeure Suisse et la communion des personnages qui permettra à Mary de donner naissance à "Frankenstein". Le format n'est pas commun mais pas dérangeant non plus.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de David Vandermeulen (202)Voir plus

Quiz Voir plus

Auteur mystère ! 🦋 📱

Mon métier ? Policier. Je peux dire que j'en ai vu ! Mais je n'oublierai jamais ce ##❓## ! ....... (Lisez TOUT ci-dessus 👆🏻 ) .........

dossier 64
piège pour cendrillon

10 questions
18 lecteurs ont répondu
Thèmes : thriller , auteur contemporain , danois , adapté à la télévision , policier nordique , historiettes , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}