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Critiques de Davide Enia (103)
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Sur cette terre comme au ciel

Ce devait être le roman de mes vacances d'été, du moins c'est ce que je pensais...



Cette vision d'une Palerme populaire trop poétisée m'a épuisé.



On pense au “Gang des rêves”, mais on est très loin de son efficacité narrative.



Les passages crus pour faire comme si, n'y auront pas suffit. Pour moi, le style idéaliste de l'auteur pêche par son manque de réalisme et de crédibilité.

Tout ce lyrisme pétri de bons sentiments m'a lassé.



À moins que ce ne soit le soleil qui tapait trop fort ce jour-là... ;-)



Abandonné en septembre 2018.
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La loi de la mer

03/10/2013: Au large de Lampedusa, le naufrage d'un bateau de migrants provoque la mort de 366 personnes...





Un poisson est revenu, à Lampedusa, le loup de mer.

"Tu sais ce qu'ils mangent?

Rien, il n'y avait rien à ajouter. "





Un plongeur se confie:

-En mer, toutes les vies sont sacrées. Il n'y a ni couleur de peau, ni d'ethnie, ni religion.

C'est la loi de la mer ! "





Une pause, une très longue pause, son regard s'était perdu.

- Quand tu as 3 personnes en train de couler près de toi, et 5 mètres plus loin, une mère et un bébé qui se noient, tu fais quoi ?





Mais, les embarcations n'arrivent plus. La Lybie bloque les bateaux, dans ses eaux et l'Italie les incercepte pour les escorter en Sicile...

Loin des projecteurs.

Zéro débarquement à Lampedusa!





Mais, en octobre 2013, les cadavres trouvés dans les filets, étaient rejetés à la mer, les femmes étaient violées dans les prisons syriennes, les bateaux continuaient à couler...





Enquêtes et témoignages des médecins, ONG et habitants de Lampedusa, mais il y a aussi l'histoire du cancer de l'oncle Beppe...

Aucun rapport ?

Sauf peut-être, l'évocation de la résonance de ces noyés, de ces cadavres, de la mort, sur les uns et les autres...

Un traumatisme collectif!





L'Aquarius n'a plus le droit de naviguer, ce bateau de SOS méditerranée qui portait secours aux migrants, en mer...

Changement de politique sur l'immigration.





"On parle d'êtres humains, sous forme de chiffres et de statistiques. Mais, une seule personne, c'est déjà beaucoup".

Le petit Aylan hante toujours nos mémoires, ce petit gamin retrouvé mort, sur la plage, le 03 septembre 2015...

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Sur cette terre comme au ciel

Une jolie histoire sur la boxe, l'adolescence, le deuil dans la Sicile des années 1980.

Ce n'est pas la Sicile des vacanciers mais celle de Palerme quand le panier de crabes de la mafia distribuait des rafales de balles à tous les coins de rue. Les rues sont dangereuses, la vie est compliquée mais la famille sicilienne reste soudée et Davidù jeune garçon de neuf ans orphelin de père, peut compter sur sa mère, son oncle et ses grands-parents paternels.



Davide Enia nous raconte donc le parcours initiatique de Davidù qui, dès ses neuf ans, empoigne les gants pour devenir boxeur comme son oncle et son père avant lui. Je ne connais que peu de choses à propos de la boxe mais elle est ici abordée de façon intéressante et intelligible, la logique de ce sport est très vite assimilée.

Davidù devient donc boxeur tout en restant un élève studieux amoureux de Nina et... ça manque un peu d'originalité. De plus, le procédé choisit pour l'écriture est vraiment très fatigant. Au fil des pages se succèdent les aller-retours entre la jeunesse du grand-père paternel Rosario, la grand-mère Provvidenza, la jeunesse de l'oncle maternel Umbertino, l'adolescence de Davidù, Gerruso et sa cousine Nina, l'âge adulte d'Umbertino, l'histoire des parents de Davidù, Rosario plus âgé, l'enfance de Davidù, Nina, la boxe, les boxeurs, Davidù vers dix-huit ans, Nina, Davidù, Rosario, Umbertino, Davidù, Nina, Davidù, une sensation de manège de foire la tête à l'envers, je tourne la page, je ne sais plus qui parle, ça s'arrête quand ? je veux descendre... C'est fatigant hein ????



En revanche - entre deux tours de manège - le style est plutôt agréable, l'histoire se tient et se lit très bien, seulement voilà, je deviens difficile.

Je dirais donc que vous pouvez le lire (427 pages mais ça se lit vite) si vous devez faire autre chose en même temps (c'est possible), si vous avez des rendez-vous avec salle d'attente sur votre agenda et/ou si vous avez envie d'une lecture légère et sans prise de tête mais sans rose bonbon.

Je ne peux cependant pas nier (bonus à trois points pour Bobby) que j'ai passé un bon moment.
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Sur cette terre comme au ciel

Que tu aimes la boxe ou pas, tu seras touché(e) par l'histoire de Davidu, un jeune boxeur palermitain, tu seras emporté dans un tourbillon de vie qui navigue sur trois générations, électrisé par une écriture très vive qui sait accélérer le tempo à chaque moment important.



Le récit est complexe à maitriser au départ puisqu'on passe de Davidu à son grand-père soldat en Afrique pendant la Seconde guerre mondiale, mais aussi à Umbertino son grand-oncle bagarreur entouré de prostituées, jusqu'au Paladin, boxeur mythique de Sicile, le père qu'il n'a jamais connu. Tout cela dans un même chapitre, dans une même page, sans aucune transition ou annonce, sans aucun respect chronologique. Pas gênant mais il faut accepter de se laisser porter, de se laisser perdre aussi, et puis on tient là la clé de la personnalité de Davidu et de ses actes.



Ce roman est en fait un récit initiatique. Comment se construire quand on n'a jamais connu son père auquel tout le monde vous compare par le truchement de la boxe ? Comment devenir un homme, comprendre le monde, savoir aimer dans une ville violente, Palerme, qui a gardé les traces des bombardements en 1943, et dans laquelle résonnent désormais les coups de feu des attentats de la Mafia ?

C'est sur cette terre qu'on combat et qu'en s'obstinant on se relève d'un coup sur le ring ou d'un coup au cœur. Le personnage de la grand-mère est magnifique, c'est elle qui guide Davidu pour l'aider à s'extraire de la violence qui l'entoure en lui apprenant que le langage, l'instruction construisent une réalité dans un acte volontariste salvateur.

Un beau premier roman, tendre et vivant.
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La loi de la mer

Voila, c’est fini…

La peur, l’égoïsme, la bêtise et la lâcheté auront eu raison de l’Aquarius. Pourtant, ce bateau affrété par SOS méditerranée respectait la loi de la mer, lui. Une loi qui dit qu’en mer on doit porter secours

à quelqu’un en difficulté, quelles que soient les circonstances.



Davide Enia, lors de séjours à Lampedusa, va recueillir des témoignages d’habitants de ce petit rocher perdu entre Sfax et Malte, entre Tripoli et la Sicile où tant de migrants on pu renaître, où tant d’espoirs ont pu sombrer.

Des habitants qui avouent avoir eu un reflexe de repli quand la première embarcation de fortune, en 1996, est venue accoster sur l’île avec ses premiers naufragés de la vie. Des portes fermées quelques minutes juste le temps d’avoir honte et de laisser parler l’humain.

Du plongeur qui pour toujours se demandera s’il aurait mieux fait de sauver cette femme et son enfant qui étaient à cinq mètres de lui plutôt que les trois personnes qu’il a sorti de l’eau et qui étaient plus près, à cet autre qui lors du naufrage du 3 octobre 2013 ( 350 morts, 150 rescapés) a vécu une plongée traumatisante, de celles qu’on imagine même pas dans les pires cauchemars, les témoignages sont bouleversants. Des habitants qui assurent l’après sauvetage aux pêcheurs sauveteurs, tous n’ont que faire des considérations économicomerdiques, la question de la solidarité et de l’aide ne se pose pas, les mains tendues ne sont qu’évidence.

Et puis il y a les témoignages de ceux qui ont vécu l’inimaginable, ceux qui se sont confiés pudiquement sur leur parcours.

Que de regards perdus, anéantis, dans ces pages…

Les jours, les mois, les années passent et toujours le même drame qui vient s’échouer sur le sable blanc. Et toujours les mêmes héros, meurtris, qui font tout leur possible pour repousser la mort qui règne dans ce coin de Méditerranée, faisant de leur île une terre d’accueil, n’en déplaise aux politiciens et autres fanatiques identitaires ou cravatés des « marchés ».

La faucheuse qui rode en permanence dans les parages renforce les liens entre les hommes.

Davide Enia fait aussi la part belle à l’amitié dans son ouvrage. Amitié entre les îliens, entre certains d’entre eux et lui. Et puis il y a la famille Enia, sicilienne. Les rapports distants (sicilien comme dans les plus belles caricatures, des rapports « d’homme ») avec son père. Davide Enia va lui demander de l’accompagner, le contexte fera évoluer la relation. L’oncle Beppe, comme un lien entre eux, un sacré bonhomme.

C’est à croire qu’il faut que le malheur s’invite pour qu’on se dise qu’on s’aime…

Ce livre est dur malgré une retenue dans les témoignages, une pudeur qui accompagne des gorges qui se nouent et des regards humides à travers les mots.

Loin des yeux de l’occident…

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Sur cette terre comme au ciel

C'est à travers la voix de Davidù, 9 ans au début du roman, que nous traversons la Sicile, Palerme, et la vie de trois générations d'hommes à la fois blessés et bons. Davidù est le petits fils de Rosario, un homme avare de mots mais pour qui l'amitié et la sagesse seront une force. Il est le fils du Paladin, boxeur prometteur qui mourra trop tôt dans un accident de voiture. Neveu de Umbertino, cet oncle sera le père qu'il n'aura jamais connu et sur qui il pourra se reposer. Mais Davidù est aussi l'ami de Gerruso, l'amoureux de Nina ou encore un boxeur que rien ne fait plier...

Voici un très beau et très bon premier roman. On est au cœur de Palerme, on entend les sirènes de police et des ambulances, on vibre sur les bords d'un ring et on s'essouffle aux côtés de ces hommes forts et fragiles à la fois. Davide Enia écrit avec justesse et passion, nous entraînant par la musique de ses mots dans la valse entêtante de la vie...
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Sur cette terre comme au ciel

Mais comment ai-je pu prendre plaisir à lire un bouquin sur la boxe ?!



Voici donc une histoire de boxeurs qui catapulte le lecteur dans tous les coins du ring. Une fresque familiale palermitaine qui s'articule autour du destin de ses hommes, depuis les sables du désert africain pendant la dernière guerre, dans les bombardements de Palerme, et dans les jeunes années de Davidù, petit dernier de tribu, magicien du jeu de jambes et de l'uppercut.



L'amitié, les amours d'adolescents, la valeur de l'effort et du courage, l'importance de la transmission portent ce roman virevoltant, aux espaces-temps brouillons et entremêlés et aux dialogues débridés, typiquement italiens (pardon! siciliens...).



Au-delà de la fiction, le charme ambigu et mortifère de la ville sicilienne se décline par sa population extravertie et sa violence mafieuse.

Une jolie surprise littéraire que ce premier roman. Un auteur à suivre...

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La loi de la mer

Mare nostrum, notre mer Méditerranée où des hommes, des femmes et des enfants luttent pour leur survie. Des migrants par dizaines qui s’agrippent au bateau pour ne pas se noyer, des mains tendues hors de l’eau, des visages qui se crispent, des vies qu’il faut sauver, et des cadavres qui flottent.

Pour les plus chanceux, ceux qui sont secourus, c’est l’île de Lampedusa qui leur donne temporairement un peu de répit dans leur quête d’un monde meilleur, un eldorado, sans guerre, sans violence, sans peur.

Même si Lampedusa n’est pas leur but, c’est un lieu de transit, une étape dans leur odyssée.



Dans ce récit bouleversant Davide Enia tente de mettre des mots sur ces souffrances. Il a passé trois ans à Lampedusa pour témoigner de la tragédie des migrants qui risquent leur vie pour arriver en Europe.

Il a écouté les récits des sauveteurs, des médecins des pêcheurs mais aussi des habitants de l’île et des rescapés.



Même si cette réalité, je la connais par les images qui nous parviennent de ces être à bout de souffle, lire ce texte empreint d’humanité m’a laissée hébétée. L’auteure y insuffle tant de souffrance, tant d’humanité qu’on ne peut qu’y être sensible. Il y transmet, avec talent, une émotion intense, qui m’a touchée. C’est un livre que je garderai longtemps en mémoire.



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Sur cette terre comme au ciel





Palerme 1980. De la guerre en Afrique aux attentats mafieux, une famille sicilienne dans la deuxième moitié du XXe siècle. Lorsque oncle Ubertino voit Davidu se battre contre les gamins du quartier, il comprend aussitôt que le petit orphelin de neuf ans a de qui tenir. La boxe est dans la famille depuis trois générations. Entouré d’une mère, d’un oncle et de grands-parents aimants, le jeune garçon tendre et poète à la fois, toujours flanqué de Garuso le souffre-douleur du quartier, va faire de cruelles découvertes, l’amitié, l’amour, le deuil et la vie comme un ring de boxe.



Quel joli roman d’apprentissage tendre et douloureux comme l’enfance. Une histoire de la Sicile à travers trois destins de boxeurs. Je vous entends hurler : « la boxe c’est détestable ! » eh bien oui cher lecteur je suis comme vous je déteste la boxe mais il faut bien le dire, ce sport extraordinairement romanesque est une formidable métaphore des difficultés et des combats quotidiens que l’homme doit affronter. Il émane de ce récit une tendresse, un charme et une violente douceur qui envoute le lecteur.



Davide Enia réussit l’improbable mariage du noble art et de la poésie.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sur cette terre comme au ciel

Silvia Avallone, Michela Murgia, Alberto Garlini, Alessano Mari : chaque année, ou presque, un nouvel auteur italien majeur vient s'ajouter à la longue liste des romanciers transalpins dont chaque livre est guetté avec attention. En cette rentrée littéraire, l'uppercut est asséné par Sur cette terre comme au ciel de Davide Enia. Au sens propre, comme au figuré, le premier roman de ce sicilien nous bourre de coups jusqu'au k.o avec un récit où la boxe tient la première place. Les intrigues sont nombreuses et se phagocytent entre elles : entre calme et chaos, le livre s'apprivoise lentement et le désordre apparent, l'entrelacement des époques et des personnages habilement déconstruits s'éclaircissent au fur et à mesure. C'est une saga familiale que nous conte Davide Enia, pleine de violence et de fureur, gonflée par la testostérone et un machisme on ne peut plus sicilien. D'un camp de prisonniers de guerre en Afrique du Nord aux rings de boxe, en passant par les rues de Palerme, dans les années 80, alors que la mafia fait sauter des bombes, le livre nous prend dans un maelström d'émotions. Goût du sang et de la virilité et sentiments amoureux contrariés : tout se mêle, tout s'enchaîne dans un crescendo qui s'achève par un dernier combat. Cru et poétique, le style d'Enia fait une large place aux dialogues, vivants, brutaux, ironiques, avec l'impression d'entendre distinctement le dialecte sicilien (la traduction est remarquable). Il ne suffit pas de dire que c'est un livre coup de poing, c'est aussi un immense coup de coeur.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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La loi de la mer

Ce livre coup de poing correspond à une réalité dont on parle moins aujourd'hui parce que l'arrivée de migrants à Lampedusa n'est quasiment plus d'actualité : disparition des bateaux qui portaient assistance aux migrants en mer, politique récente de l'Italie et de l'Europe en matière d'immigration clandestine, forte baisse du nombre des migrants empruntant la voie méditerranéenne, rôle amplifié des garde-côtes libyens qui arraisonnent et ramènent les canots en Libye, etc… Il n'en reste pas moins que la réalité de cette immigration vers l'Europe est toujours présente avec son lot de drames ; sans compter que les importants camps de migrants en Libye et leurs conditions effroyables ainsi que l'instabilité politique de ce pays ne met pas l'Europe à l'abri d'une nouvelle vague massive d'arrivants.



Revenons au témoignage de Davide Enia… L'état des migrants lorsqu'ils débarquent à Lampedusa est indescriptible. L'auteur nous en fait effleurer la réalité avec ces petites filles enceintes suite à des viols répétés, ces femmes gravement brûlées parce qu'obligées de voyager assises dans le fond du canot et marinant dans eau+pétrole+urine (seuls les hommes ont le droit d'être assis sur les boudins bordant le canot), ces migrants qui, repêchés après naufrage et épuisés par de longs mois de souffrance, meurent de froid sur le pont du bateau avant l'arrivée au port, d'autres qui s'évanouissent en chaîne lorsque qu'ils mettent le pied à terre parce que totalement déshydratés, etc…, etc…

Comment concevoir que les bénévoles qui les assistent puissent moralement résister et trouver encore le courage de leur sourire ? Surtout quand plusieurs canots arrivent en même temps et qu'ils sont totalement débordés par l'afflux et le nombre de cas à prendre en charge médicalement ; et je passe sous silence les morts, surtout les enfants, l'obligation de faire des choix pour les sauveteurs en mer lors des chavirages (trop de naufragés ne sachant pas nager pour le nombre de sauveteurs-plongeurs)… des choix qui les hantent.

« On parle des êtres humains sous forme de chiffres et de statistiques, alors qu‘une personne, c'est beaucoup plus. Une personne, ça a des espoirs et des inquiétudes, des désirs et des tourments» dit l'une des bénévoles. Elle raconte que la première fois où elle a vu des migrants, c'était ceux qui s'étaient réfugiés sous l'auvent de sa maison pour s'abriter de la pluie et du froid ; « Il faut fermer » s'est-elle dit. Puis elle a eu honte de ce premier reflexe et est sortie pour aider dans la mesure de ses moyens ; son rôle parmi les bénévoles venait de commencer… « Les gens de Lampedusa n'accueillent pas les réfugiés par pitié ou par altruisme ; tout ce qu'ils veulent c'est pouvoir se regarder dans la glace le matin sans avoir honte » a-t-elle dit dans un interview pour Arte.



Deuxième thème du livre : les relations entre Davide Enia et son père. Pas de communication entre eux : « le Sud souffre d'une difficulté à communiquer venue d'une culture séculaire où se taire est une preuve de virilité. (…) Parler, c'est une activité de ‘'fimmina''. Les faibles parlent, les vrais mâles restent muets. ». Cardiologue à la retraite, son père pratique la photographie en amateur : « Il n'est pas étonnant que mon père ait trouvé dans la photographie le moyen d'expression idéal. Dans cet environnement asphyxiant (omertà), quasi analphabète sur le plan des sentiments, incapable de nommer son désir, je vois ses photos comme une ouverture sur le réel ».

Pour tenter d'établir un début de communication et illustrer son reportage, il invite son père à l'accompagner à Lampedusa. Et là, il va découvrir que celui-ci est bien plus présent qu'il ne le croyait : « Si je ne m'étais jamais aperçu de sa présence, c'est que je donnais plus d'importance à ce qui manquait, les paroles, au lieu de comprendre la valeur de ce qui avait toujours été là, son regard. S'il n'était pas intervenu, c'est parce qu'à un moment donné je lui avais interdit de m'aider. » La fin de vie de Beppe, oncle très proche de Davide et frère cadet de son père avec lequel il avait un lien très fort va finir de les rapprocher.





Pour conclure, je reprendrai ces mots de l'auteur : « Des centaines de milliers de personnes ont transité par cette île. (…) Nous n'avons pas les paroles pour dire leur vérité, (…) eux qui sont partis pour aborder nos rivages à un prix qu'on n'imagine même pas. (…) C'est eux qui auront les mots pour décrire ce que veut dire aborder sur la terre ferme après avoir échappé à la guerre et à la misère, pour suivre leur rêve d'une vie meilleure. Qui nous expliqueront ce que l'Europe est devenue, qui nous montreront, comme dans un miroir, ce que nous somme devenus. »

Et je ne suis pas sûre que cette image soit à notre gloire…

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La loi de la mer

En mer, toute vie est sacrée. Si quelqu’un a besoin d’aide, on lui porte secours. Cette loi de la mer est celle qui règne sur Lampedusa, cette île au cœur des vents, ce roc en pleine mer. Cette loi de la mer est celle que suivent ceux qui habitent les maisons aux volets colorés, ceux qui travaillent et portent secours, ceux qui viennent écouter les histoires que racontent les vagues…



Je connaissais l’auteur, son talent de conteur, la musique de ses mots, la magie de son univers. Si on ne peut pas vraiment qualifier ce récit de roman, il est cependant évident qu’il s’agit d’une histoire qui frappe, qui cogne, qui remue et qui bouleverse.



Davide Enia mêle avec virtuosité la vie de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants qui affrontent le danger, à celles de ceux qui les regardent s’échouer en tendant une main, en offrant un sourire. Il décrit avec tact et pudeur, la peur qui envahit le corps, face à cet inconnu, malgré sa faiblesse, ses douleurs, sa vulnérabilité. Et puis cette honte d’avoir presque tourner le dos, d’avoir presque refuser d’ouvrir ses bras. Et enfin cette chaleur qui envahit l’âme quand on accueille avec le cœur.



Bien sûr, Lampedusa est loin d’être la fin du voyage. Il reste encore tellement de chemin, escarpé, sinueux, difficile. Mais les voix qui résonnent dans ces pages sont lumineuses et elles rendent toute l’humanité qu’on doit à ces êtres en souffrance.



A travers les silences, les mots qu’on tait, les sentiments qu’on cache, c’est l’amour, le pardon et la solidarité qui donnent la force d’avancer et de croire qu’un jour, peut-être, chacun puisera le courage, au fond de lui, de tendre la main…
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La loi de la mer

Déjà auteur d'une sublime fiction " sur cette terre comme au ciel" en 2016, David Enia, romancier italien particulièrement prometteur, tente la voie du récit avec cette loi de la mer qui nous plonge dans la situation des migrants arrivant sur l'ile de Lampedusa, petite île italienne située au dessus de l'Afrique, où les migrants débarquent toute l'année.



Enia part à la rencontre des insulaires qui côtoient les migrants , bénévoles, pécheurs, médecins et qui libère la parole de ces témoins impuissants...



En parallèle, l'auteur évoque des souvenirs personnels, sa relation difficile avec son père, la maladie de son oncle.. Un récit à multiples facettes et une formidable leçon de vie à lire absolument !!
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Sur cette terre comme au ciel

En Sicile où l'on ne rigole pas avec les questions d'honneur et de virilité, les gamins apprennent vite à jouer des poings.

Davidù n'échappe pas à la règle. Fils et neveu de boxeurs, il décide de monter lui aussi sur le ring pour apprendre à se battre vraiment. Sa famille s'attend à ce qu'un jour il remporte le titre national qui à échappé d'abord à son oncle puis à son père.

Les combats, les victoires, les défaites, les amours et les amitiés, toutes ces histoires comiques ou tragiques, en se glissant les unes dans les plis des autres, composent le portrait d'une famille, d'une ville, d'un monde en bataille, plein de férocité mais aussi de grâce.

La lecture de ce roman requiert une attention soutenue car sa construction est assez complexe. Mêlant les époques sur un demi siècle et une kyrielle de personnages, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. De quoi perdre son latin par moments et j'avoue avoir lu certains passages sans trop bien comprendre.
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La loi de la mer

« La loi de la mer » est le second ouvrage de Davide Enia, écrivain italien d'origine sicilienne.

C'est un récit, ou plutôt deux récits. L'auteur dans son texte présente les observations qu'il est venu faire sur la petite île italienne de Lampedusa, au large de la Sicile à mi-distance de la Tunisie. Mais cette présentation se trouve télescopée par un récit familial dans lequel il évoque le rapprochement avec son père alors que pendant ce temps son oncle se meurt d'une rechute cancéreuse. C'est ce télescopage même, entre l'histoire familiale et le drame humain qui se joue en Méditerranée, qui crée l'oeuvre littéraire. Car il s'agit bien d'un texte littéraire. Pas seulement d'un documentaire de type journalistique sur l'arrivée de migrants dans des embarcations de fortune avec des conditions précaires et souvent désastreuses.

Lampedusa est le premier rocher européen où accostent (dans le meilleur des cas) les embarcations partie des côtes libyennes. La traversée est à haut risque et de nombreux migrants y perdent la vie. Alors même que des passeurs sans scrupules et souvent violents s'enrichissent de la misère des autres.

L'auteur donne la parole aux habitants de l'île, aux locaux. Tous les témoignages qui nous sont proposés, toutes les paroles qui nous sont rapportées, mettent l'accent sur la dureté de la situation et montrent à quel point chacun de ceux qui ont affaire à ces « débarquements », à ces échouages d'humains morts ou vifs refoulent leurs émotions trop intenses pour être exprimées simplement.

« En mer, toutes les vies sont sacrées. Si quelqu'un a besoin d'aide, on lui porte secours. Il n'y a ni couleur de peau, ni ethnie, ni religion. » C'est la loi de la mer.
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Sur cette terre comme au ciel

Sicile, milieu de la boxe. C’est avec l’œil du jeune Davidù, que nous entrons dans la vie de trois générations de sa famille. J’ai aimé le style d’écriture, parfois drôle dans le parlé ‘cru’, parfois poétique. Par contre, je me suis quelquefois perdue dans les allers-retours et le nombre de personnages. Il en restera quand même le roman d'un auteur tout en sensibilité au personnage très attachant.
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Sur cette terre comme au ciel

« Ton corps prend les coups de poing réels, mais notre âme prend les coups de poing invisibles. »

Palerme un endroit qui "a toujours été une poudrière, enculée de misère". C'est dans ce cadre que Davide Enia campe ses personnages hauts-en-couleur.

Rosario, Umbertino, Davidù. Trois hommes, trois générations de boxeurs. Rosario a connu la guerre, Umbertino la débrouille, Davidù, lui, porte l’espoir d’amener enfin le titre de champion dans la famille. La découverte des coups, de l’amour, de l’amitié et de la persévérance le fera grandir dans le Palerme des années 90 rongé par la Mafia.

Le roman est traversé par des figures magistrales telles que Providenza, la grand-mère, ancienne institutrice, qui enseignait à ses élèves, pour mieux les préparer à la vie, les verbes et le calcul, mais aussi les offenses et les injures.

Rosario, le grand-père, ancien prisonnier de guerre en Afrique, parle peu, "soupèse chaque gramme de ses paroles et de ses actions ».

Il fera de ses descendants des boxeurs, "La boxe, c'est pas juste donner des coups de poings et en recevoir, c'est une discipline qui apprend le respect et le sacrifice".

Et puis, il y a l'inoubliable Nina, cheveux roux, yeux noirs, une odeur de citron et de sel...

Trois vies, trois générations, trois histoires qui vont se chevaucher tout au long du livre.

Bien que le sujet du livre soit la boxe, on y parle de bien d’autres choses, comme l’amitié, l’amour, la fraternité, le partage.



Le choix de l’auteur de changer de personnage d’une phrase à l’autre, sans transition, m’a souvent dérangée au cours de cette lecture. C’est le seul bémol, j’aurais aimé plus de linéarité dans le récit.

Il n’en reste pas moins que pour ce premier roman Davide Enia nous offre un texte plein de poésie, de force et de beauté.

Un auteur à suivre.

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Sur cette terre comme au ciel

«La boxe, ce n’est pas juste donner des coups de poing et en recevoir, c’est une discipline qui apprend le respect et le sacrifice. »

3 générations qui se racontent sous les yeux de ce jeune garçon, Davidu : Rosario «Le Néglia», le grand-père, Umbertino le grand oncle, bagarreur, bon vivant, amateur de prostituées, «Le Paladin», son père, un boxeur talentueux, décédé avant son combat pour le titre national et avant sa naissance, et enfin Davidu, ce jeune homme qui apprend au contact des hommes de sa famille mais aussi des femmes, Provvidenzia, la grand-mère, institutrice passionnée de latin, une femme bienveillante et Zina, sa mère. D'autres personnages gravitent autour de Davidu, Gerruso, un jeune garçon qui lui voue une fidélité sans faille, et puis la belle Nina, son amoureuse.

«Sur la Terre comme au ciel» est un très beau roman d'initiation, qui a toutefois un peu de mal à démarrer, et qui demande un peu de concentration; Davide Enia, opérant d'incessants flashbacks, passant d'une époque à l'autre, parfois dans un même paragraphe. La lecture s'avère intense, pas toujours très fluide mais passionnante in fine. La boxe, les combats sont au premier plan de ce roman, les descriptions des combats sont superbes, on encaisse les coups, on accompagne ces hommes qui reçoivent en pleine face les mauvais coups que la vie parfois réserve, et on assiste avec beaucoup de plaisir aux victoires aussi, aux belles revanches sur la vie, et avec elles, la naissance de l'espoir.

Des passages assez drôles (de bonnes réparties de l'oncle, ou quand l'oncle encore raconte son stratagème pour fatiguer et faire perdre ses adversaires en louant les services de prostituées), des passages forts, durs et émouvants quand Rosario raconte à Davidu sa mobilisation en Afrique de 1942 à 1945, des passages violents quand l'auteur évoque notamment les attentats et les règlements de compte qui se jouent à Palerme, gangrenée par la Mafia, et les tragédies qui s'en suivent :

«Il y a la même atmosphère de misère que dans ma jeunesse. Mais en ce temps-là le monde entier était en guerre, alors que là le monde fait comme si de rien n’était, pendant qu’en ville on se tue entre frères. La Mafia a apporté le meurtre à l’intérieur des familles.»

Une belle histoire de famille, de transmission, d'amitié, d'amour, une belle leçon de vie, ne jamais renoncer à ses rêves, savoir se relever toujours peu importe la violence des coups du sort ou de poing. La fin est émouvante, les derniers mots sont inattendus, très beaux...oui, j'ai beaucoup aimé cette chute.

Beau premier roman, réussi, qui mérite d'être salué, à mon avis.
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La loi de la mer

Deuxième livre d'un auteur italien contemporain à la suite. C'était un pur hasard, mais il me permet tout de même de remarquer que les auteurs italiens n'ont pas abandonné toute prétention à la poésie, malgré des sujets plutôt réalistes. Dans des styles et sur des sujets totalement différents, Baricco et Enia éprouvent le besoin de faire chanter leurs phrases pour supporter la réalité.



Et la réalité que décrit Enia est terrible. Les morts comme les vivants s'accumulent sur les plages de Lampedusa, inexorablement, quasi quotidiennement. Le but est ici de donner la parole majoritairement aux habitants de l'île, ceux qui se sont vu afficher dans beaucoup de journaux télévisés mais sans qu'on vienne réellement leur demander ce qu'ils ressentaient. Les témoignages sont reproduits le plus fidèlement possibles, sans besoin de fioritures. C'est le cadre et ses émotions personnelles que l'auteur fait chanter dans ses mots. Est-ce pour alléger la peine ressentie face au drame ? En quelque sorte, mais pas pour éviter de s'attarder mais plus comme quand on vient au chevet de personnes en deuil et qu'on ne sait pas trouver les mots pour consoler une peine ressentie face à l'injustice de la mort.



C'est d'ailleurs sans doute le sens de la construction choisie, le parallèle fait avec un deuil à venir, le récit de la fin de vie de l'oncle de l'auteur, le lien de ce dernier avec son père qu'il amène à se rapprocher de son frère dont il a du mal à supporter la maladie, lui le médecin qui en a soigné tant d'autres. Face à la mort des autres, on ne peut évoquer que ses deuils à soi. Face au nombre impressionnants des victimes des naufragés migrants, il est important de revenir à l'individu, à son intimité et sa singularité. Parce que, comme le dit Paola, touchante militante de gauche qui héberge l'auteur lors de ses séjours sur l'île, "On parle des êtres humains sous forme de chiffres et de statistiques alors qu'une personne, c'est beaucoup plus. Une personne, ça a des espoirs et des inquiétudes, des désirs et des tourments". Davide Enia nous emporte dans ses tourments et on en ressort lessivés... mais vivants... nous.
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La loi de la mer

Davide et son père regardent l'Histoire se dérouler sous leurs yeux, dans l'immensité de la Méditerranée, à Lampedusa. Pendant plus de trois ans l'écrivain s'est fait le témoin des vagues successives de rafiots bondés de migrants en détresse. Ils viennent de la corne de l'Afrique. Ils ont bravé la peur, le soleil implacable du désert, les passeurs sans foi ni loi pour fuir. Fuir la pauvreté, la famine, le chômage, la corruption. Souvent détenus en Lybie, avec toute la violence qui en découle, ils cheminent vers l'Europe avec l'espoir vissé au corps, la promesse d'un avenir plus doux. Ils n'ont ni identité, ni âge, ni nationalité. Dépouillés de leur histoire personnelle, ce sont des hommes affaiblis et moribonds qui s'échouent sur les plages de sable blanc de cette petite île perdue entre l'Europe et l'Afrique. L'Europe, c'est l'espoir d'une nouvelle vie, d'une renaissance. Ils sont alors prêts à braver tous les dangers.



La Loi de la mer est une ode à l'amour, à la vie. Dans ce récit s'entremêlent la fragilité et la force de tout être humain. Grâce aux nombreux témoignages d'habitants, de secouristes, d'exilés et de survivants, Davide Enia donne toute la mesure de l'urgence de la réalité. Sans jamais tomber dans le pathos, il décrit avec précision la violence qui accompagne chaque migrant. Et pourtant, ce sujet s'avère très épineux car il évoque ici en majorité, les migrants économiques (Niger, Cameroun, Erythrée, Soudan, Somalie, Maroc, Tunisie, Népal). C'est en cela que les témoignages sont indispensables.

Tout en restant factuel, l'auteur parvient efficacement à dépeindre les sentiments contradictoires des habitants de Lampedusa. Lors des premiers débarquements, certains îliens se sont laissés submerger par leur atavisme de protection pour ensuite laisser parler leur cœur et secourir ces hommes, ces femmes, ces enfants du bout du monde.

Et pourtant, quelle honte y-a-t-il d'avoir ces deux réflexes opposés, l'instinct de protection et l'instinct de porter secours? Même contradictoires, ces deux sentiments sont humains. Pouvons-nous blâmer les habitants de vouloir se protéger de l'inconnu, de vouloir protéger leurs conditions de vie? En aucune manière… Et dans ce récit, Davide Enia met en exergue l'humanité que chacun porte en lui, sans jugement, partialité ou prosélytisme.

Pour autant, j'entends déjà des voix qui chercheraient à y apporter un discours politique, à critiquer le besoin impérieux de ces migrants économiques ou climatiques à quitter leur pays… Le plus grand danger serait de se laisser aller à se poser la question à savoir quel serait le degré d'empathie pour un migrant économique et celui pour un réfugié politique? Il semble donc impératif de répéter que ce récit n'a pas pour but d'apporter un regard idéologique, bien au contraire. Le lecteur qui cherchera des solutions pour enrayer ou assimiler ces flux migratoires n'en trouvera aucune. Ce n'est pas une histoire de politique, d'économie. C'est une histoire d'Homme (oui, avec un grand H).

L'auteur se fait le porte-parole de tous ces gens qui respectent la Loi de la mer. Cette loi, tacite et séculaire, qui impose de porter secours à toute personne en danger de mort.

Cependant, en refermant la dernière page du livre, un sentiment de malaise nous envahit. Lampedusa et ses habitants, livrés à eux-mêmes… Qui se soucie réellement des problèmes rencontrés par les habitants? Des flots incessants de journalistes déferlent sur les plages lors des débarquements, encore plus depuis ce tragique 3 octobre 2013 où 366 migrants africains ont trouvé la mort. Les habitants vivent quotidiennement avec le souvenir de ces corps repêchés et gonflés comme des éponges, de ces cercueils alignés… L'ampleur de ce drame a provoqué un immense coup de tonnerre dans la bulle médiatique mais, in fine, rien ne change. Une quinzaine de jours plus tard, c'était 700 personnes qui allaient être secourus au large de l'île… Mais les lampedusiens continuent, envers et contre tout à sauver des vies, à apporter de l'eau, de la nourriture, des vêtements chauds. Ils continuent car, à bien y réfléchir, ont-ils d'autres choix? Leur générosité, leur bonté et leur altruisme font briller à nouveau l'étoile de l'espoir, font renaître ce sentiment profond d'appartenance à la race humaine.

De leurs témoignages, tous aussi poignants les uns que les autres, Davide Enia en a fait une ode à l'amour, à l'humanité, à l'entraide. Il s'évertue à rendre publics leurs paroles, leurs doutes, leurs failles, leurs blessures, leurs traumatismes. Alors, confortablement installé dans son fauteuil, le lecteur ne pourra que se laisser envahir par son humanité, quelles que soient ses opinions politiques, car la Loi de la mer se fiche pas mal des couleurs, des frontières, des difficultés économiques, des guerres, des religions.

Un récit poignant, tragique, profondément humain et écrit avec la plus grande des sensibilités qui mérite amplement le prestigieux prix Mondello qui lui a été décerné.

Je remercie sincèrement Masse Critique et les éditions Albin Michel pour leur envoi à titre gracieux.
Lien : https://mespetitescritiquesl..
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