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Critiques de Deborah Levy (200)
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Le Coût de la vie

Deborah Levy offre, par cette sublime autobiographie, le privilège de partager une petite part de sa vie. C'est un accès presque total à l'intimité de l'autrice.



La beauté de l'autobiographie réside dans la dimension intimiste de l'écriture, celle-ci peint les sentiments avec une telle clarté que même des sensations inconnues semblent familières.



Deborah Levy peint la solitude, la douleur et la vie. Le coût de la vie comporte également une dimension réflexive, méta-littéraire. L'autrice revient sur le fait même d'écrire, le coût de l'écriture, le coût de l'auteur qui se met à nu avec l'autobiographie.
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Ce que je ne veux pas savoir

Cet ouvrage est arrivé à point nommé dans mon quotidien, comme la pince à épiler pour retirer une écharde....

Deborah Levy nous fait plonger dans le tourbillon de souvenirs qui l'ont créée , façonnée pour devenir l'auteure et la femme qu'elle est. Son écriture fluide mais profonde nous permet d'envelopper les sentiments que cette enfant a traversés, sûre de son destin et comment s'en le vouloir , elle a gardé le cap de sa destinée.

A lire
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Le Coût de la vie

Un peu déçue sans vraiment comprendre pourquoi. Cette autobiographie est pourtant délicate; elle a vécu en Afrique du Sud puis en Europe; elle a divorcé et a deux filles. Sa réflexion tourne autour de la liberté, de la difficulté à être soi, de sa relation à sa mère et de l'écriture.

J'avais préféré le premier.
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Le Coût de la vie

🌟 « Je me suis aperçue que ce dont j’avais besoin, c’était une quantité suffisante de bonnes choses. La lumière, le ciel et le balcon étaient de bonnes choses. »



🌟 Le roman s’ouvre ainsi : l’auteure est témoin, dans un bar, d’une scène somme toute assez commune, banale. Un homme, la cinquantaine, que la narratrice appellera « le bel argenté », attire une jeune fille, qui lisait paisiblement, à sa table. Il commence alors un monologue et [monopolise la parole] jusqu’à ce que son interlocutrice l’interrompe pour lui raconter un récit personnel qui n’est pas sans faire écho à la situation dans laquelle se trouve ce duo atypique.



« Vous êtes bavarde, non? ». Le ton est donné.



Le problème que Déborah Lévy soulève, c’est le fait que cet homme, à aucun moment, n’avait envisagé que cette jeune fille puisse avoir quoi que ce soit à dire, qu’elle n’ait rien d’autre à faire que de l’écouter. Qui est le personnage principal et qui est le personnage secondaire ? Ce n’est pas toujours évident, et, surtout, ce n’est pas un état de fait, les rôles peuvent être inversés à tout moment ... peu importe le prix que cela puisse coûter.



🌟 Récit personnel, témoignage du fracas que cause un divorce à un âge où la vie ne devrait être qu’un « long fleuve tranquille », Déborah Lévy livre son expérience, son traumatisme, car oui, rompre (de son homme, de sa vie) réveille des douleurs enfouies, des cicatrices encore à vif, et c’est, à l’image de son déménagement, quitter une zone de confort pour une vie en travaux, dont les fondations sont à refaire de fond en comble.



Quel est le prix à payer pour être une femme libre ?



Certes, il faut se battre, il faut survivre plutôt que vivre, penser à ses filles plutôt qu’à soi, écrire devient nécessaire pour continuer, il n’y a plus de pause, plus d’insouciance, plus d’innocence.



Et les oiseaux.



Grands absents qui se manifestent, virtuellement ou réellement, alors qu’ils n’étaient plus entrés dans sa vie depuis longtemps. Porteurs de souvenirs, d’espoirs ou de menaces, ils sont un message. Un fil rouge.



Tout quitter n’est pas simple.



On se retrouve seul, on se laisse aller au gré des rencontres, des bienveillances et des hostilités, mais toujours les liens se tissent, imprévisibles, fascinants et inattendus. Pour redevenir le personnage central de sa propre vie, pour enfin être vu, être regardé, pour pouvoir affronter l’avenir, qu’il soit blanc immaculé, jaune d’espoir, ou houleux comme un « ciel à l’anglaise ».

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Hot Milk

Hot Milk ou encore une belle claque des @ed_sous_sol.



En lisant le bouquin de Deborah Levy, j’me suis imaginé une autrice anarpunk faisant partie de cette nouvelle génération qui dégomme à coup d’prose bien placée les réac du PAF.

 

J’avais à moitié tort ou raison parce que Deborah Levy est britannique et qu’à 64 ans c’est une autrice chevronnée et internationalement reconnue. Et plus punk et moderne qu’elle, y’a pas ! Car en plus de savoir manier la richesse de la langue avec subtilité et intelligence, elle a su, dans Hot Milk, briser avec élégance les stéréotypes générationnels en mettant en scène, et brillamment svp, une jeune femme de 25 ans. L’autrice est une artiste accomplie qui sait vraisemblablement jongler avec tous les supports, casser les codes et les genres et rappeler aux ignares et aux ingrats, comme moi, qu’il n’y a pas que les jeunes qui savent déconstruire le monde.

 

Hot Milk est un roman d’une légèreté perspicace, doux et terriblement puissant, qui nous emmène le temps d’un été au sud de l’Espagne avec Sofia et sa mère. Rose, malade et désespérée, mise tout sur la clinique privée du Dr Gómez, un médecin extravagant aux techniques médicales douteuses. Elle espère qu’il posera les mots sur le mal qui la ronge, qu’il lui offrira le diagnostic de la délivrance. Et Sofia, qui se trouve à la merci (ou est-ce l’inverse ?) d’une mère carnassière et dépendante, attend beaucoup de cette prise en charge de la dernière chance. Pendant que Rose se consacre à ses soins, Sofia, elle, fait des rencontres. Sofia l’anthropologue ratée, la « serveuse » looseuse, enivrée par le désir, l’aventure et l’amour, croise la route d’Ingrid et de Juan.



Mais Sofia ne peut s’empêcher de considérer ses rencontres comme des sujets anthropologiques. Et même si sa vie se délite, sa logorrhée intérieure la pousse sans cesse à se questionner sur les autres et le sens de la vie. De sa vie. Jusqu’au jour où elle est poussée à gagner en intrépidité. Débute alors une quête identitaire dont elle n’a probablement aucune conscience et qui signe le début de sa métamorphose.

 

Deborah Levy entrelace plusieurs sujets dans son roman aux allures de conte initiatique où elle mélange mythe, psychanalyse et anthropologie. Elle s’intéresse principalement à la figure de la femme, au rôle de la mère, au lien avec le père, puis au rôle de l’enfant et à la définition de la famille.

 

Dans son récit décomplexé, elle dépeint un tableau tout à fait excentrique mais bien réel, à la psychologie profonde, qui nous amène à nous questionner sur ces notions de bien, de mal, de limites, de règles, de droits et de légitimité. Pour cela elle s’amuse de nos représentations, déstructure les normes, ridiculise les peurs, joue avec le flou et les nuances. Elle prend comme exemple concret et parfait ce lien à l’autre, altérable, fluctuant, tantôt pervers, tantôt amoureux, tantôt sulfureux, tantôt toxique et les conséquences de nos actions ou au contraire de notre immobilisme en mettant l’accent sur le pouvoir de la beauté et de l’attraction.

 

Deborah Levy déchire les étiquettes et la bienséance grâce à l’allégorie du monstre qui porte ici le visage de Medusa et balaye le monde avec des métaphores majestueuses et évocatrices qui tapissent encore nos réflexions après la dernière page tournée.



Hot Milk est une petite bombe à se mettre sous la dent, sur la plage et entouré de méduses, c’est encore mieux.

 

*un grand merci à Laetitia et @ed_sous_sol pour ce service de presse.
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Le Coût de la vie

Après son divorce Deborah Levy s'installe avec ses deux filles dans un appartement vétuste du nord de Londres : l'évier est bouché, la chaudière ne fonctionne pas et il n'y a pas de pièce où elle puisse s'installer tranquillement pour écrire. Heureusement son amie Celia lui prête son cabanon de jardin pour en faire son bureau. A 50 ans l'autrice prend conscience qu'elle a consacré sa vie de femme mariée au bonheur des siens et une grande partie de son énergie créative au bonheur des siens, tâche peu valorisée socialement :



« Arracher le papier peint de ce conte de fées qu'est la maison familiale où le bonheur des hommes et des enfants ont été prioritaires, c'est trouver en dessous une femme épuisée, qui ne reçoit ni remerciements ni amour et qu'on néglige ».



C'est l'occasion pour elle de réfléchir aux relations entre les hommes et les femmes, à l'habitude qu'ont les hommes de se considérer comme le personnage principal dans une relation, aux images de la féminité. Je trouve ces réflexions pertinentes et intéressantes.



Enfin, pour être passée par une situation similaire avec mon père, je suis émue de ce qu'elle dit de sa relation à sa mère au moment de la maladie et de la mort de celle-ci.



Après Ce que je ne veux pas savoir, j'ai apprécié ce deuxième tome des souvenirs de Deborah Levy. C'est joliment écrit et tout en douceur, lu avec plaisir en une journée de pluie.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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La Position de la cuillère et autres bonheurs..

Après son autobiographie en mouvement qui m’avait tant plu (composé des 3 courts récits suivants : "Le coût de la vie", "Ce que je ne veux pas savoir" & "État des lieux") et dans lequel l’autrice s’exprimait sur des sujets à la fois intimes et universels (la place de la femme dans la société, le divorce, le rôle de mère, les enfants … pour ne citer qu’eux), les @ed_sous_sol publient dans ce recueil 32 textes initialement paru en langue anglaise, dans des revues et magazines.



J’ai pris énormément de plaisir à retrouver les réflexions de cette femme si érudite qui nous livre des anecdotes personnellavec beaucoup de délicatesse, d’intelligence et d’ouverture d’esprit. Loin d’être un simple déballage de sa vie personnelle, Deborah Levy analyse avec un humour corrosif ces moments intimes, entre réminiscences loufoques et observations impertinentes.



Ainsi, "La position de la cuillère", loin d’être un recueil de textes ayant trait à la libido de l’autrice, nous fait-il entrer dans l’intimité la plus brute de cette grande dame, dont les traits d’esprits ne cesse de m’émerveiller.



Mention spéciale pour "L’abécédaire de la pulsion de mort", texte tout particulièrement truculent, qui n’a cessé de me surprendre par la finesse de ses propos et de me faire pouffer de rire comme une enfant de cinq ans.



Textes traduits par Nathalie Azoulaine
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Le Coût de la vie



Ce petit livre est le second d’une trilogie autobiographique. Je n’ai pas lu le premier et je pense que cela n’enlève rien au propos. On plonge, en direct avec l’auteure dans le récit de sa transformation, suite à son divorce. La force du livre est d’aborder la réflexion par le concret : Le nouvel appartement plein d’inconvénients, la fierté et la difficulté de l’autonomie nécessaire, la joie que procure un vélo électrique, le regard des autres, les rencontres qui nourrissent et qui aident. Le point de vue de l’auteure sur elle-même, légèrement distancié, est plein d’humour. Cette phase de réapprentissage, de réappropriation de soi-même n’est pas facile mais pour autant, l’énergie est là et le désir d’être soi plus fort que tout. Un joli moment de lecture.

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Sous l'eau

Défi ABC 2021-2022



Sous l'eau a au moins un mérite: son décor. L'arrière-pays niçois, villa, piscine, place du village, un petit tour sur la Promenade , quelques palmiers, un peu de chaleur et des anglais en vacances. C'est déjà cela. Une intrigue ? Je n'irais pas jusque là, des personnages vaguement liés par les circonstances de la vie, (parler de secrets me semble une exagération), pas vraiment de surprise, lecture qui avance parce ce qu'on se dit que quelque chose va se passer (je vous rassure, je ne dévoilerai rien, si ce n'est qu'il n'y a pas grand chose à révéler). Cela fait un L, ni plus, ni moins.

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Le Coût de la vie

Le fait que ce petit livre, pas uniquement par son volume, ait obtenu le Prix Fémina du roman étranger peut laisser dubitatif. D’abord ce n’est pas un roman mais disons une collection d’anecdotes et de réflexions personnelles de l’écrivain. Ensuite, le livre ne captive pas, il amuse parfois, fait réfléchir à d’autres, ennuie souvent. Que dire de ces trop longs développements sur la plomberie ou les trajets à vélo. Et bien rien. C’est du bavardage sans entrain, une philosophie du quotidien peut-être mais enfin il n’y a guère là d’exploit littéraire ou introspectif. Je voulais mieux connaître cette auteur dont on parle beaucoup mais je m’avoue très déçu et peu enclin à poursuivre l’exploration.
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Ce que je ne veux pas savoir

Lu après "Le coût de la vie", même si celui-ci parle plus de "l'avant" de son enfance, de son arrivée en pays étranger. Il a un peu moins le côté patchwork du précédent, c'est peut-être pour cela que je préfère un tantinet plus l'autre. Mais, pas très important. Ça reste du haut de gamme : sensible, fin, nous ouvrant les portes à de multiples réflexions, drôle, poignant juste ce qu'il faut. C'est son regard pertinent sur les événements banals de la vie qui nous porte. Elle nous ouvre une nouvelle fenêtre sur le quotidien, sur le monde. À garder et relire.
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Le Coût de la vie

Deuxième volet de l’autobiographie de l’auteure, qui la cinquantaine venue, divorcée, déménage dans un appartement vétuste au sommet d’une colline avec l’une de ses deux filles. La vie quotidienne plus difficile, n’empêche pas ses réflexions sur la place de la femme dans la société et son besoin d’écrire qu’elle satisfait en s’installant dans un cabanon de jardin rustique prêté par une amie. Le vélo électrique qu’elle acquiert, lui permet de grimper plus facilement la côte pour retrouver son appartement. Les références aux écrivaines féministes sont toujours là pour conforter ses idées, mais la lecture des deux textes successifs n’est pas parvenue à me convaincre de leur intérêt.

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Ce que je ne veux pas savoir

C’est uniquement par pure curiosité que je me suis aventurée vers ce diptyque (qui en réalité est un triptyque dont le dernier volet paraitra plus tard), récit autobiographique libre d’une auteure sud-africaine dont je ne connaissais absolument rien.



Les deux volumes sont relativement courts, mais d’une densité littéraire certaine dont le fil conducteur est l’origine de sa vocation d’écrivain puis ses débuts en écriture.



Deborah Levy est née, blanche, en Afrique du Sud au temps de l’appartheid, alors que son père est un fervent militant de l’ANC. Cela forge très tôt sa conscience, son engagement humaniste.



Le premier volume est principalement consacré à son enfance jusqu’à son arrivée en exil en Grande Bretagne alors qu’elle est adolescente. Il s’agit d’un récit assez distancié, parce que Déborah pose ses mots alors qu’elle est à Majorque pour remettre un peu d’ordre dans sa vie.



Le second volume, montre l’auteur, divorcée, mère de famille, en perpétuelle bataille pour se maintenir à flot économiquement, et percer dans la vie littéraire.



Si j’ai pris plaisir à lire le premier volet et que son contenu m’a réellement intéressé, je reste assez dubitative en ce qui concerne le second que j’ai trouvé nettement plus nébuleux, et donc moins captivant, selon moi bien entendu.



Fort heureusement les deux volumes sont assez courts ; un second volume plus conséquent m’aurait sans aucun doute davantage découragé faute de pouvoir y trouver une certaine logique et d’y donner un sens suffisamment cartésien.



Contente de les avoir lus, mais pas vraiment motivée pour découvrir l’œuvre romanesque de l’auteur, tel est mon sentiment à l’issue de la lecture de ces deux opus. En ce qui concerne le troisième et dernier, je verrai au moment venu !


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Le Coût de la vie

La trilogie autobiographique de Deborah Levy est un vrai régal ! J’en suis au deuxième opus (après celui intitulé « Ce que je ne veux pas savoir » à la couverture bleue). Dans « Le coût de la vie », elle évoque la difficile phase de reconstruction qui succède au divorce. La cinquantaine passée, elle se sépare en effet de son mari, aménage un nouvel appartement dans le nord de Londres, découvre, en compagnie de ses deux filles, la vie de mère célibataire. Tout cela n’est pas facile surtout quand son travail consiste à écrire pour vivre. Elle a la chance de se voir offrir par des amis un cabanon au fond d’un jardin. C’est là qu’elle va pouvoir trouver le calme et l’énergie nécessaire à la poursuite de son oeuvre. Le style de Deborah Levy est un enchantement. C’est drôle, fin, astucieux. Elle mêle sans cesse passé et présent, cite de nombreux auteurs et autrices comme Marguerite Duras, Albert Camus, Doris Lessing, Emily Dickinson, Simone de Beauvoir, James Baldwin… Elle capte quelque chose de l’ère du temps entre gravité et légèreté.
Lien : http://inthemoodfor.home.blog
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Le Coût de la vie

Livre abandonné...

Je me suis ennuyée ferme.



Faut-il lire un roman autobiographique comme on lit un roman de fiction? Y-a-t-il un curseur à déplacer quelque part, un changement de condition de lecture, un secret que je n'ai pas?



Des romans autobiographiques... je veux bien en lire, si la plume ou tout du moins ce qui se passe dans la vie de l'auteur m'intéresse un tant soit peu.



Ici, la plume semble vivre sa vie toute seule, ça passe du coq à l'âne. La presse appelle ça "une écriture vivante, d'une liberté folle".

Moi j'ai juste pensé que lire ce livre le soir après une bonne journée de travail n'était pas une bonne idée, je n'y comprenais fichtre rien. Ca part dans tous les sens. Moi aussi je peux écrire mes pensées comme elles viennent, sans lien les unes entre les autres... est-ce que cela intéresserait un quelconque lecteur? J'en doute.



Concernant la vie de l'auteure. Déborah Levy divorce la cinquantaine venue, s'installe dans un appartement lumineux en haut d'une colline de Londres, loue un cabanon dans le jardin d'une amie pour écrire, achète un vélo électrique pour ses trajets. Raconte comment elle chauffe son cabanon. Donne pleins de citations de poètes, apprends que le coût du chauffage est élevé.



Bon. Cela ne m'a pas emballée, pas transportée. Je n'ai pas réussi à vibrer avec Mme Levy.



Tant pis!





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Le Coût de la vie

Si on veut, on peut parler d'autobiographie, elle évoque sa venue en Angleterre, son père, la maladie de sa mère (ah ces glaces achetées chez les frères turcs, le cœur se serre), la séparation d'avec son mari, l'installation dans un immeuble pas chauffé et en travaux, l'écriture, et donc son refuge, un cabanon au fond du jardin de Celia.



"Celia, comprenant que je pourrais passer écrire à toute heure du jour et de la nuit, m'a présentée à ses amis comme La Femme tapie dans le Jardin. Tant qu'elle serait là, personne n'aurait autorisation de m'interrompre; ni pour faire la conversation (météo, nouvelles, un gâteau tout juste servi) ni même pour transmettre un message urgent à la Maîtresse de Maison. Se voir respectée et valorisée de la sorte, comme s'il n'y avait rien de plus naturel au monde, était nouveau pour moi. Je l'ignorais encore, mais j'allais écrire trois livres dans ce cabanon, dont celui que vous êtes en train de lire. C'est là que j'ai commencé à écrire à la première personne, à recourir à un Je qui m'est proche sans être moi pour autant."



Vivacité, humour, mordant, dans cette description d'un chambre pour soi très woolfienne. Lisez ce livre, court, intelligent et prenant, ciselé, avec des échos parfois, par exemple la couleur jaune, l'obscurité noire et bleutée... Je l'ai dévoré, trop vite sans doute, mais peu importe...


Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Le Coût de la vie

Dans ce court récit, l'auteure partage un épisode banal de sa vie : son divorce à l'âge de 50 ans, quand elle décide de quitter son mari et la vie qu'elle a construite avec lui et pour leurs filles. Elle quitte la maison familiale pour se trouver un appartement qui deviendra le cocon de sa nouvelle existence. Cette séparation va être pour elle l'occasion de s'interroger sur le rôle du mariage, de la femme épouse et mère, et sur les rôles qui lui sont dévolus par la société. Car, comme elle l'indique, divorcer c'est aussi quitter un cadre social, une norme.



J'ai aimé le style de l'auteure, intimiste et féministe. J'ai la voir retrouver son autonomie, sa liberté et y prendre un grand plaisir. J'ai adoré notamment l'épisode du cabanon au fond du jardin d'une amie, qui deviendra son refuge d'auteure. Cette liberté a un coût, celui d'un confort matériel mais également la sécurité d'une vie qui se conforme à la norme. Pourtant, le plaisir de retrouver la liberté de vivre pour elle, de s'organiser comme bon lui semble... semble bien en valoir le prix.



Si j'ai aimé ce texte, c'est aussi parce qu'il me parle et fait en partie écho à ma vie. A celle des femmes en général aussi sans doute, de celles qui perdent leur nom et parfois jusqu'à leur identité pour devenir "la femme de...". Des femmes qui se mettent à la disposition de leur foyer et de leur famille, du mari comme des enfants, au point parfois de ne plus se sentir chez elles dans leur propre maison. Deborah Levy évoque comment la femme doit être à l'écoute de son mari et disponible pour lui à chaque instant, combien elle peut lui servir de faire-valoir sans jamais avoir l'espace suffisant pour pouvoir s'exprimer elle-même.



Il est aussi beaucoup questions des hommes dans ce texte, des maris et des pères. Et ils sont loin d'avoir le beau rôle, sans doute son divorce y est-il pour quelque chose. Mais je pense que Deborah Levy nous offre un regard pragmatique et féministe sur la famille. J'ai écouté récemment une émission de France Culture, La critique, où Le coût de la vie était évoqué. Comme l'évoque l'un des intervenants, je pense que le fait d'être une lectrice, femme, conjointe et mère, aide certainement à se sentir en empathie avec le récit et à partager le ressenti de l'auteure. L'un des journalistes s'agace de ce féminisme archaïque, dépassé selon lui... Pour ma part, je dirai que ce que l'auteure décrit dans ces quelques pages est loin d'être dépassé et que, pour ma part, beaucoup de passages m'ont parlé. Le chemin de l'émancipation est encore long.



J'ai trouvé que ce texte était un bel hommage aux femmes et aux mères. Deborah Levy sait parler de son rôle de mère, en creux pour ne plus être celle qui se sacrifie pour ses enfants. Elle parle aussi de manière très touchante de sa propre mère et de toutes ces mères qui vivent pour les autres. Elle évoque le parcours de sa mère qui a lutté pour la défense des droits de l'homme en Afrique du Sud, qui a dû renoncer à faire des études parce que "personne n'a cru bon de lui dire qu'elle était très douée" et parce que les femmes à cette époque n'étaient pas censées faire des études mais se marier, avoir des enfants et trouver un petit boulot "insignifiant qui ne déboucherait pas sur une véritable carrière". Quelle femme ne serait pas sensible à ce texte ?



Une belle biographie inspirante ! Dans un style limpide, touchant et souriant, un beau moment de partage. Le tout assaisonné de références littéraires qui m'ont encore donné envie de lire : Emily Dickinson, Marguerite Duras, Simone de Beauvoir, James Baldwin ou George Orwell...

A lire, et à offrir !
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Le Coût de la vie

Voilà un beau cadeau que l'on m'a fait. Voilà un beau cadeau que Deborah Levy nous fait. Elle nous offre son style, alerte, percutant, loin des mièvreries autofictionnées. Elle nous livre ses réflexions de femme battante toujours en empathie avec les autres, hommes ou femmes. Elle nous livre les réflexions de femmes écrivaines qui l'ont marquée et qui m'ont marquée.

Entre autres le chapitre 13 "la voie lactée" m'a particulièrement touchée. Elle parle à sa mère (qu'elle a accompagnée dans la mort). Elle est dans un magasin où elle voit des boucles d'oreille en forme de chouette (animal préféré de sa mère). Elle dit "je veux acheter ces boucles pour maman". Puis réalise et dit "Oh non non non non", mot de Hamlet. Puis répète et écrit : "le chagrin n'a pas de siècle".

Je retiendrai aussi son humour qui la sauve toujours du désarroi.

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Ce que je ne veux pas savoir

En peu de mots et quelques évocations de son passé Deborah Levy dépeint magistralement le sentiment de perte de sens, du déracinement, de l'abandon.

Le voyage de Majorque à l'Afrique du Sud puis à l'Angleterre est jalonné de réflexions existentielles puissantes et universelles.

Un texte court profondément humain.
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Le Coût de la vie

Une lecture qui ne m'a pas déplu, car le livre est court et léger, mais qui ne m'a pas passionnée non plus... et qui sera vite oubliée. J'ai trouvé le sujet assez banal (la reconstruction d'une cinquantenaire divorcée) et son traitement chaotique (entre anecdotes souvent sans grand intérêt et réflexions parfois bien saisies mais peu approfondies). Quant à l'écriture, elle m'a semblé manquer de force et de personnalité, même si j'ai apprécié l'humour qui affleurait par endroits. Dans l'ensemble, je suis étonnée qu'un roman aussi anodin ait été couronné du Prix Femina Etranger. Mais peut-être suis-je passée à côté...
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