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Citations de Delphine de Vigan (4410)


"Il ne faut pas espérer changer le monde car le monde est bien plus fort que nous."
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L'échec amoureux n'est ni plus ni moins qu'un calcul coincé dans les reins. De la taille d'un grain de sable, d'un petit pois, d'une bille ou d'une balle de golf, une cristallisation susceptible de provoquer une douleur forte, voire insoutenable. Qui finit toujours par s'éteindre.
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A cette époque, sa mère se mettait à pleurer comme ça, sans avertissement, parce qu’elle ne parvenait pas à ouvrir le couvercle d’un pot de confiture, parce qu’elle ne retrouvait pas un objet qui avait disparu, parce que la télévision ne marchait plus, parce qu’elle était fatiguée. Et, chaque fois, il lui semblait accueillir la souffrance de sa mère dans son propre corps, Tantôt c’était une décharge électrique, tantôt une entaille, toujours son corps à lui se trouvait dans le prolongement de la douleur pour en absorber sa part.
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Je regarde mes vieux, ils ont soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix ans, ils me racontent des souvenirs lointains, ils me parlent d'époques anciennes, ancestrales, préhistoriques, leurs parents sont morts depuis quinze, vingt, trente ans, mais la douleur de l'enfant qu'ils ont été est toujours là. Intacte. Elle se lit sur leur visage et s'entend dans leur voix, à l’œil nu je la vois battre dans leur corps, dans leurs veines.
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–Bon, allez, Michka, au travail ! Écoutez bien : antiquaire, disquaire, librairie, ébéniste… Quel est le terme générique qui les relie ?
–La disparition ?
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« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un parfum. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
Cela fait partie de mon métier.
Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui - encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique - me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »
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Dans la rue il y a des règles, et des dangers. Mieux vaut ne pas se faire remarquer. Baisser les yeux. Se fondre dans le décor. Ne pas empiéter sur le territoire du voisin. Eviter les regards.
Dehors, elle n’est rien d’autre qu’une proie.
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Je sais maintenant que la vie n'est qu'une succession de repos et de déséquilibres dont l'ordre n'obéit à aucune nécessité.
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Elle s'étonne, le temps passe si vite, déjà Noël, déjà l'hiver, déjà demain et rien ne bouge, voilà le problème, en effet, notre vie est immobile et la terre continue de tourner.
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" Quand j'étais petite je voulais être un feu rouge , au plus grand carrefour , il me semblait qu'il n'y avait rien de plus digne , de plus respectable , régler la circulation , passer du rouge au vert et du vert au rouge pour protéger les gens."
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: "C'est fou ce que les choses peuvent avoir l'air normal en apparence. Si on se donne un peu de mal. Si on évite de soulever le tapis. Un peu plus on se croirait dans un monde parfait où tout finit toujours par s'arranger."
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Mais Big Brother avait été accueilli les bras ouverts et le cœur affamé de likes, et chacun avait accepté d’être son propre bourreau.
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Une troisième hypothèse effleura Clara : cette femme n'était ni une victime ni un bourreau, elle appartenait à son époque. Une époque où il était normal d'être filmé avant même d'être né. Combien d'échographies étaient publiées chaque semaine sur Instagram ou Facebook ? Combien de photos d'enfants, de famille, de selfîes ? Et si la vie privée n'était plus qu'un concept dépassé, périmé, ou pire, une illusion ? Clara était bien placée pour le savoir. Nul besoin de se montrer pour être vu, suivi, identifié, répertorié, archivé. La vidéosurveillance, la traçabilité des communications, des déplacements, des paiements, cette multitude d'empreintes numériques laissées partout avaient modifié notre rapport à l'image, à l’intime. À quoi bon se cacher puisque nous sommes si visibles semblaient dire tous ces gens, et peut-être avaient-ils raison ?
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Elle a renoncé. Elle a renoncé à raconter, à expliquer. Elle se contente de renvoyer la balle.
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Parfois, je la laisse là, devant une chope vide, je me lève, je me rassois, je m’attarde, je cherche quelque chose qui pourrait la réconforter, je ne trouve pas de mots, je n’arrive pas à partir, elle baisse les yeux, elle ne dit rien.
Et notre silence est chargé de toute l’impuissance du monde, notre silence est comme un retour à l’origine des choses, à leur vérité.
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Je vois sa lèvre trembler, ça dure à peine une seconde, elle baisse les yeux, je prie dans ma tête de toutes mes forces pour qu’elle ne pleure pas, même si je ne crois pas tous les jours en Dieu, parce que si elle se met à pleurer je m’y mets aussi, et quand je commence ça peut durer des heures, c’est comme un barrage qui cède sous la pression de l’eau, un déluge, une catastrophe naturelle, et pleurer de toute façon ça ne sert à rien.
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Je parle toute seule, oui, pour me rassurer, me consoler, m'encourager. Je me tutoie, parce que malgré tout les deux parties de moi-même se connaissent depuis longtemps
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Quiconque vit ou a vécu en couple sait que l’Autre est une énigme.
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Oui, l'écriture est une arme, Delphine, une putain d'arme de destruction massive. L'écriture est même bien plus puissante que tout ce que tu peux imaginer. L'écriture est une arme de défense, de tir, d'alarme, l'écriture est une grenade, un missile, un lance-flammes, une arme de guerre. Elle peut tout dévaster, mais elle peut aussi tout reconstruire.
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Avant de rencontrer No, je croyais que la violence était dans les cris, les coups, la guerre et le sang. Maintenant je sais que la violence est aussi dans le silence, qu’elle est parfois invisible à l’œil nu. La violence est ce temps qui recouvre les blessures, l’enchaînement irréductible des jours, cet impossible retour en arrière. La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, ne se montre pas, la violence es ce qui ne trouve pas d’explication, ce qui à jamais restera opaque.

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