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Citations de Denise Bombardier (166)


Denise Bombardier
Ceux qui croient que je me réjouis du tsunami qui s’abat sur la France à la suite de la dénonciation du pédophile Gabriel Matzneff par Vanessa Springora font erreur. Celle qui a été flétrie par lui entre 13 ans et demi et 15 ans décrit son calvaire dans un ouvrage, 'Le consentement', paru jeudi [02/01/2020] en France.

Depuis que j’ai interpellé cet homme, tant louangé par les élites parisiennes, sur le plateau de Bernard Pivot en 1990, je me suis toujours sentie seule.

D’autant que je fus moi-même condamnée au Québec en Cour supérieure, puis en Cour d’appel dans les années 90 pour avoir dénoncé les propos d’un psychologue ayant publiquement fait l’éloge de la pédophilie.

Par ailleurs, j’ai toujours subi les insultes des pédophiles et de leurs défenseurs sans broncher. Je suis même devenue la « mal baisée » pour mes contradicteurs. Notons bien qu’aucun homme qui les affronte ne se fait qualifier de « pas de couilles ». Au pire, on l’accusera d’être un moralisateur.

• Courage
Ma dénonciation du triste sire Matzneff date de 30 ans. Dans son livre, Vanessa Springora écrit que c’est ma parole, immédiatement décriée à l’époque par un certain milieu littéraire faisandé à Paris, qui lui a donné la force et le courage de se dévoiler. Mais elle a vécu 30 ans remplie d’angoisses, de dépression et de blessures à vif avant de pouvoir libérer sa propre parole.
Mon expérience en France et au Québec m’a confirmée dans mon jugement sur les êtres humains et leur sexualité. À vrai dire, l’on ne sait jamais à qui on parle. Car les prédateurs d’enfants sont plus nombreux qu’on ne le croit.
Je témoigne ici pour tous ces enfants victimes à qui on a volé leur enfance en s’emparant de leur corps et de leur esprit au nom du droit au désir. Le désir du pédophile est non seulement criminel, mais morbide. Les pédophiles sont donc des « tueurs » d’enfants et d’adolescents.

• Haine
Jamais dans mon métier je n’ai vécu une telle promiscuité de haine que dans le milieu des pédophiles. Car je me suis interposée symboliquement entre eux et l’enfant.
Je serai toujours la « mal baisée » chaque fois que je m’indignerai. Mais j’ai l’indignation sélective et je n’ignore rien de la faiblesse humaine. Je sais cependant que la vraie force se nourrit de sensibilités, de doutes et de quelques valeurs qui inspirent une vie.
J’ai gardé de ma culture religieuse le sens du sacré et la conviction que le mal existe. Je ne crois pas que tous les comportements humains sont excusables. Je suis sceptique quant à l’idée que tout se pardonne. Je continuerai de protéger les enfants avec mes seules armes : des mots. Vu ce qui secoue aujourd’hui la France, ces mots prouvent que ma patience ne fut pas vaine. Et qu’elle ne le sera pas un jour au Québec. Qui sait ?
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>> https://www.journaldemontreal.com/2020/01/04/la-mal-baisee
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L'image de la femme, égérie de tels magazines et celle de l'homme " parole d'autorité et acteur de la société" semblent avoir du mal à évoluer. Sans compter que les femmes sont beaucoup plus souvent nommées par leurs prénoms que les hommes. Il n'y a qu'à prendre l'exemple des dernières campagnes présidentielles, c'était
" Ségolène" face à Sarkozy et " Hillary" face à "Obama".
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- Je t’aime avec tous les accents, sauf le québécois, lui dis-je la veille de son retour.
Il rit à gorge déployée.
- Ch’taime ben fort, pis ben gros, répondit-il avec un effort évident et raté pour prendre notre accent.
- Arrête, lui lançai-je. Ca sonne faux et je ne te reconnais plus.
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page 23

[...] Une femme violée est une femme qui meurt d'une certaine manière. La violation de son intimité la dépossède d'elle-même, la souille à jamais. En s'emparant de son intégrité, le violeur l'a rabaissée au rang d'objet. La majorité de celles qui subissent cet outrage n'ont pas le force de caractère, l'armature psychologique de celles qui ont été capables de surmonter cette "mise à mort" symbolique, encore que beaucoup de femmes violées aient eu le sentiment, lors de ce corps à corps, que leur agresseur pouvait les tuer. Un viol est bien un acte indélébile. [...]
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"Il s'appelle Philip, il vient de Liverpool, il est anglais et ma vie de guerrière a trouvé, grâce à lui, son repos."
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Les Québécoises n'ont pas la langue dans leur poche. Elles parlent désormais comme les hommes. Elles jurent comme eux, elles engueulent comme eux, la grossièreté verbale ne les effarouchent guère, et elles revendiquent la vulgarité. Elles parlent dru, cru, sans état d'âme. Même les bourgeoises instruites se sont mises aux "sacres".
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Les Américains sont fans de basket-ball, de football, de base-ball et de hockey. Plusieurs sports les réunissent et les départagent. Il en est de même dans les pays européens. Or, au Québec, l'on assiste à un phénomène social de tout autre nature. Les Québecois vivent le hockey comme une religion.
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Les Québecois ne pensent pas comme les Français. Leur langue, plus directe, plus drue, plus brutale aussi, rend compte d'une autre éthique. La géographie modèle l'espace mental ; le français, barrière de protection, renvoie à une sensibilité de minoritaires. Les Québecois ne se caractérisent pas par leur arrogance, la prétention ou la supériorité. La spontanéité, une forme de naïveté, un enthousiasme bon enfant seraient plutôt leur lot. Ils "ne s'enfargent pas dans les franges du tapis", ce qui fait d'eux aux yeux des étrangers de curieux Nord-Américains.
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Enfin, là où habitent les ours, les enfants n'ont pas de problèmes avec leurs enfants. "Faites attention, y a des ours", calme les enfants-rois subito presto. A se demander s'il n'y aurait pas avantage à en rapatrier dans nos grandes villes.
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Denise Bombardier
L'abbé me prit alors le visage entre ses grosses mains velues et le tint levé vers le sien.
" Regarde-moi bien dans les yeux, m'ordonna-t-il en plongeant son regard dans le mien, un regard d'homme qui me heurtait. Les yeux sont le miroir de l'âme. Si tu me caches tes pensées, je peux les lire ", ajouta-t-il pour mon supplice.
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Les Québécois ont toujours été "ricaneux", "étriveux", c'est-à-dire taquins. Ils aiment se moquer des autres, un peu moins d'eux, surtout ils s'exaspèrent si les moqueurs sont étrangers et en particuliers français.
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La guerre fut une période de prospérité. Nous fabriquons le matériel avec lequel s'entre-tuent les Européens aidés d'un certain nombre des nôtres .Ce développement économique pertubera notre société ,endormie à l'ombre des clochers.En effet ,le travail des femmes ,devenu nécessaire dans les usines pour assurer la production ,remettra en cause l'équilibre familial.
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Les hommes et les femmes sont destinés à vivre ensemble, et non pas condamnés, comme plusieurs seraient, hélas, portés à le croire. Et n'est-ce pas faire preuve d'aveuglement que de laisser croire qu'une femme devient libre si elle se libère des hommes?
Le temps de la soumission est révolu, notre avenir commun repose désormais sur une réconciliation des sexes. De nos jours, cette vérité mérite d'être rappelée à notre mémoire.
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Faut-il rappeler- encore aujourd'hui - que les "créatifs" de la publicité ont tendance à insister en France sur des images à fortes connotations sexuelles, parfois jusqu'à l'indigestion ?
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La France est d'ailleurs le seul et dernier pays au monde qui continue de parler de "Droits de l'Homme" et non pas de "Droits humains", comme tous les pays qui ont ratifié la Déclaration universelle des Nations unies de 1948.
Comment peut-on prétendre que "Droits humains" est un terme anglo-saxon, sauf à ne l'avoir jamais entendu ou lu dans les autres langues? Les Italiens disent "Diritti humani", les Espagnols disent "Derechos humanos". Les Québécois francophones ont traduit "Human rights" par "Droits de la personne".
Les défenseurs français de l'expression "Droits de l'Homme" veulent nous convaincre qu'Homme avec un H majuscule inclut les femmes. On devrait pourtant savoir que les mots ne sont pas innocents.
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...Il débarqua un vendredi soir avec trois costumes ,deux paires de chaussures un paletot et de l'alcool à saouler le quartier.Edna protesta. Son garde-manger et ses armoires ne pouvaient stocker autant de bouteilles, mais Louis-philippe lança un clin d'oeil à son frère. 《 Ça se vide des bouteilles ma p'tite belle soeur.》 Le soir même après une ballade dans la ville où l'aîné avait confié le volant à son cadet,le trio s'installa dans la cuisine Edna prépara des sandwichs et la fête commença. Elle ne devait jamais se terminer à vrai dire.
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Enfin on peut s'interroger sur ces femmes qui acceptent de vivre avec des hommes qui les trompent, parfois ouvertement. Ces femmes qui ferment les yeux, qui ne veulent pas savoir et qui, par leur silence, cautionnent d'une certaine façon leur partenaire. Et ce ne sont pas que des femmes démunies financièrement ou socialement. Ce sont des femmes qui ont peur de perdre celui pour lequel elles sont prêtes à se damner. Elles acceptent d'être bafouées dans leur dignité, même publiquement, et il est affligeant de voir une partie de la société les ériger en exemple, les présenter comme des épouses modèles, voire des saintes!
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Beaucoup de grandes œuvres de l’humanité se sont construite sur la souffrance psychique, pour la combler ou la modifier. Pensons aux œuvres de Mozart surtout, celles de la dernière période, aux écrits du Victor Hugo de l’exil, à l’œuvre d’Hemingway. Les créateurs tentent de donner à la souffrance un visage qui soit encore humain et si l’art réussit fidèlement à dire la souffrance, nos paroles ont plus de difficultés à la décrire.
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Toutes les activités humaines tendent à être réduites à un calcul de temps […]. Nous aimerions non pas que le temps s’arrête, mais qu’on ne nous le comptabilise pas et que notre cœur seul décide de la durée que méritent certaines de nos actions.
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Bruno Battelheim a bien montré l’importance de raconter des histoires aux enfants pour leur permettre de résoudre les conflits qui les habitent. Mais il insiste également sur le fait que ces périodes passées en compagnie de l’enfant sont des moments précieux d’apprentissage au bonheur. Si les parents d’aujourd’hui ne savent plus où ne veulent plus raconter d’histoires, c’est qu’ils se sentent disqualifiés en faveur de la télévision et de toutes ces institutions ― garderies, cours spécialisés en tous domaines ― qui veulent apprendre à l’enfant toutes ces choses qu’eux croient ne plus pouvoir leur montrer. Or, dit Bettelheim, rien ne peut remplacer la maman ou le papa racontant au petit assis sur ses genoux des histoires.
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