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Critiques de Didier Quella-Guyot (353)
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L'île aux remords

Merci à Presence pour m’avoir conseillé ce roman graphique dans un commentaire de Facteur pour femmes du même auteur et que j’avais adoré.

Autre lieu, autre époque pour celui-ci. Les Cévennes en 1958 subit la crue du siècle. Un médecin s’inquiète de son père qu’il n’a pas vu depuis longtemps et qui vit sur une petite colline probablement entourée par l’eau qui ne cesse de monter. Des retrouvailles qui vont délier leurs langues pour faire ressortir les non-dits. Le fils dévoilera également ses années comme médecin dans les bagnes. Beaucoup trop de rebondissements sur des dessins aux douces couleurs.
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L'île aux remords

Ne cherchez pas sur une carte ! L'île aux remords, n'a aucune réalité géographique.



C'est une parenthèse temporelle, l'occasion pour un père et son fils de se retrouver, pendant une inondation catastrophique qui isole la maison en 1958. C'est le moment de parler et de révéler des secrets enfouis dans le silence depuis longtemps, d'évoquer des femmes qui ont compté pour eux.



Des mêmes auteurs, j'avais aimé l'originalité du scénario de Facteur pour femmes. Dans ce nouvel opus , ce sont d'autres îles bien loin de la Bretagne qui sont explorées, y compris celles de la littérature d'aventure qui a fait partir nombre de rêveurs au bout du monde.



C'est une chronique familiale intimiste, une histoire complexe de relation père fils qui nous est contée dans ce huis clos climatique.



Une jolie palette de couleurs aquarellées, des tons pastels bleu gris et ocre, ce que je préfère, nous emmène au bout du monde en Indochine ou en Guyane dans des bagnes où sont enfermés des prisonniers politiques, opposants des guerres coloniales de la France, dans lesquels le fils a exercé comme médecin.



D'île en île, les personnages cheminent, se révèlent et trouvent le chemin l'un vers l'autre dans ce récit nostalgique sur le thème du métissage. La petite histoire croise celle des drames de la décolonisation pour une fin heureuse, mais je ne vous en dis pas plus.



Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Bamboo pour cet agréable moment de lecture offert pour cette opération masse critique. Un petit souci toutefois, la police de caractères un peu petite m'a légèrement gênée dans ma lecture.



Merci également pour la surprise ! Dans le colis ce n'était pas une BD mais deux que j'ai trouvées, puisqu'avec l'île aux remords j'ai pu découvrir le numéro 20 de la célèbre série Les profs, un petit quart d'heure d'humour sans complexe pour éclairer une soirée d'hiver.



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L'île aux remords

Je connaissais déjà le duo Quella-Guyot / Morice pour avoir lu plusieurs de leurs livres, dont Facteur pour Femmes et j'ai beaucoup aimé retrouver leurs dessins aux lignes marquées et aux couleurs éclatantes.



L'intrigue m'a un peu surprise : le résumé et l'illustration de couverture ne m'avaient pas laissé penser que cette B.D. m'emmènerait non seulement dans les Cévennes, mais aussi en Indochine, en Guyane ou en Algérie pour une réflexion sur la colonisation, sur la légitimité des peuples envahis à vouloir regagner leur indépendance, sur la cruauté des colons sous prétexte de faire l'ordre et la loi, etc.



L'Ile aux Remords, c'est aussi une jolie histoire de famille : celle d'un homme qui se réconcilie finalement avec son passé et ses erreurs en apprenant enfin la vérité sur sa naissance.



Une très belle lecture...

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Papeete 1914, tome 2 : Bleu horizon

J'ai oublié de faire la critique de ce second tome de Papeete mais il reste dans la continuité du premier. Après le bombardement, un état des lieux de la situation... De l'enquête policière, je ne retiens finalement pas grand chose. Le coupable est trouvé mais il manque un peu quelque chose... Heureusement, on continue d'en apprendre sur Tahiti et les personnages de l'époque. Sympathique dans l'ensemble.
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Facteur pour femmes, tome 01

1914 – 1ère guerre mondiale. Sur une petite île bretonne, tous les hommes sont mobilisés. Tous ? Non, un seul jeune homme, Maël, restera sur cette île avec les femmes, les enfants et les vieillards, parce qu’il a un pied-bot.



Rejeté par tous jusqu’alors, justement à cause de son pied-bot, paraissant nigaud mais sachant lire, et parce qu’il a un vélo on lui confiera la tâche de facteur. Quelle aubaine pour lui !



Petit à petit, il va conquérir ces dames, esseulées, sans hommes, il saura les écouter, les consoler. Au fil du temps, prenant de l’assurance, il va les tromper aussi bien au sens propre qu’au sens figuré. Il trafiquera les courriers, en enjolivera certains, en cachera d’autres.



Jusqu’au moment où… La guerre prendra fin. Comment vont réagir les femmes et leur amant ?



Si vous voulez le savoir, n’hésitez pas à vous plonger dans cette BD que j’ai découverte grâce aux critiques des Babeliot(e)s. L’intrigue est surprenante et bien menée, jusqu’au bout.



Les dessins relèvent plus de l’aquarelle, de la peinture avec des couleurs douces, estompées. Seul petit bémol : les visages sont quelques fois sans yeux et bouche… C’est un peu dérangeant. Cela ne m’a toutefois pas empêché de l’apprécier.

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Boitelle et le café des colonies

Une très jolie bande dessinée proposée par la collection Grand Angle aux éditions Bamboo sur le racisme et l'impact de la famille au 19ème siècle.

Cet ouvrage est écrit et superbement dessiné par Didier Quella-Guyot et Sébastien Morice d'après une nouvelle de Maupassant que je ne connaissais pas.

Boitelle, par dépit amoureux, n'a pas eu la vie qu'il aurait souhaité et s'est laissé aller à faire un métier de vidangeur qui ne lui correspond pas.

L'histoire se passe en Normandie, sur le port du Havre, où Boitelle tombe amoureux de Norène, une serveuse orpheline à la peau noire, qui ne connaît pas ses origines. Elle est magnifique, bien éduquée, serviable, parée de toutes les qualités mais voilà, sa peau est colorée et pour les paysans du coin, famille et voisins de Boitelle, ça ne passe pas. Les parents refusent le mariage.

Le racisme, la peur de l'étranger, la bêtise face à ce qui est différent, la superstition, présents au 19ème siècle sont ici dénoncés. Le joug familial est aussi montré du doigt, il fallait avoir la permission des parents pour (entre autres) se marier.

A la fin de la BD les auteur/illustrateur nous proposent une suite à la vie de Norène.

Les illustrations douces avec des planches superbes notamment celles représentant la campagne normande en font un très bel ouvrage.

Quant au texte, il reste malheureusement encore d'actualité face aux nombreux discours discriminatoires toujours en cours.

Une très jolie BD pour découvrir ou redécouvrir ce texte de Maupassant !

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Facteur pour femmes, tome 01

La Grabde guerre a commencé, et sur une petite île au large des côtes bretonnes, les hommes sont moblisés. Comme toute la métropole, ils pensent être de retour au bout de quelques mois, mais le lecteur sait qu'il n'en sera rien...



Restent à l'arrière, sur cette petite île loin de tout : les vieillards, les femmes, et Maël, un infirme, mobilisé le temps de cette guerre pour devenir facteur de l'île afin de maintenir un semblant de communication avec l'extérieur. Mais plus le temps passe, plus Maël prend la place de L'Homme, confident de ces dames isolées et esseulées...



Une très jolie bande dessinée plein de tendresse, de sensibilité et de sensualité sur les civils restés à l'arrière à attendre la fin de la guerre et le retour des hommes vaillants de la patrie.

Une réussite déjà bien encensée ici et à très juste titre.
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Facteur pour femmes, tome 01

C'est un lecteur de la médiathèque dans laquelle je travaille qui m'a conseillé cette lecture et c'est pour cela que j'aime autant travailler dans le milieu des livres (comme le démontra jadis mon expérience en librairie et comme continue à me le montrer chaque jour celle que je vis en ce moment en médiathèque) : c'est que je conseille autant mes lecteurs que ce que eux, me conseillent. Il y a un véritable échange.

Ici, replongeons-nous dans celle qui fut plus tard appelée la Grande Guerre, à savoir la Première Guerre mondiale, celle qui devait être la der des der. Sur une petite île bretonne (toute droit sortie de l'imagination de l'auteur); tous les hommes (ou presque), du moins ceux qui ont encore l'âge de se battre et son aptes au combat, sont réquisitionnés ainsi que leur bétail. Tous les hommes ? Oui, le curé, l'instituteur et tant d'autres. Cependant, restera le jeune Maël qui, avec son pied-bot, n'aurait pas fait long feu face à l'ennemi (jeu de mot mal placé, je le concède mais il faut dire ce qui est). Cependant, pouvant rouler à bicyclette et surtout, ayant la grande faculté de savoir lire, Maël va très vite comprendre tous les avantages qu'il récoltera lorsqu'il acceptera le rôle dont on veut le charger : celui de facteur. N'ayant jamais connu de femmes au cours de sa vie en raison des risées de ses camarades partis au front, Maël va, au cours de ses tournées, apprendre non seulement à réconforter toutes ces femmes laissées seules le temps de cette guerre que tout imaginaient courte, mais ce sont surtout elles qui vont l'initier aux joies de l'amour, chacune pensant naïvement être la saule à bénéficier des grâces de Maël...



Une histoire qui se déroule sur un fond de guerre mais dans laquelle se mêle la découverte de l'amour pour un homme qui a toujours été rejeté pour sa différence - mais qui n'en reste pas moins un homme et surtout un être humain au cœur sensible - ! Un graphisme bien travaillé et une histoire, bien que romancée se déroulant sur un fonds historique qui se laisse lire en un rien de temps ! A découvrir !

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Facteur pour femmes, tome 01

J'ai d'abord été attiré par les couleurs rappelant l'univers de Mathurin Méheux, puis par l'iconographie bretonnante. Le cadrage et le découpage des cases sont audacieux -voir le jeu des ombres des hommes tendus par la lecture de l'affiche de la mobilisation générale-. Quelles images!



La toile de fond est l'effort de guerre supporté par les femmes de cette île imaginaire, qui sans casque et sans munitions, ont aussi souffert de 1914 à 1918 (voir le film Les gardiennes). Cette évocation de la Grande Guerre est également faite de manière indirecte à travers la lecture des lettres des poilus.



Cette histoire de la revanche sur la vie du "petit" facteur est tout simplement une B.D. magnifique!

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Papeete 1914, tome 1 : Rouge Tahiti

La couverture de cette bande dessinée est bien jolie même si le thème en lui-même est dur : la première guerre mondiale et une enquête sur le meurtres de vahinés à Papeete. On vient à peine d'entendre qu'une guerre commence en Europe, que bientôt, des navires allemands débarquent sur l'île.

J'aime le jeu sur le titre des albums diptyque : le premier tome s'appelle Rouge Tahiti avec la couverture en bleu (et celle arrière en rouge) et le second Bleu Horizon avec une couverture en rouge (et l'arrière en bleu). Après ça, j'ai bien aimé ce premier tome, je ne connaissais pas cet évenement lié à la Grande Guerre. le dessin est très agréable même si les personnages sont assez nombreux (et les vahinés se ressemblent pas mal).

La fin du premier tome amène la question de l'état de l'île après l'attaque en question et surtout, qu'en est-il du meurtrier ?

Bonus : de la documentation sur l'écriture de l'histoire en BD, les personnes de Tahiti comme Mauro Taaora, la dernière reine de Tahiti.

A suivre...
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Facteur pour femmes, tome 2

J'ai été surprise d'apprendre la sortie de ce deuxième tome de Facteur pour Femmes alors que l'histoire du premier tome semblait complète, avec même un épilogue qui apportait toutes les réponses.



J'ai été contente de retrouver les dessins aux couleurs chaudes et au trait affirmé, les paysages de l'île et ses habitantes au caractère tout aussi affirmé.



Comme dans le premier tome, il est beaucoup question de la place des femmes dans la société, une question encore plus épineuse au lendemain de la guerre alors que les femmes n'ont pas envie de renoncé à l'indépendance gagnée pendant que les hommes étaient au front. Mais ceux-ci ont du mal à se faire à cette nouvelle situation et les tensions ne sont pas rares.



J'ai moins aimé tout se qui se rapportait au secret que partagent les femmes de l'île. On découvre un facette des iliennes plus sombre : la solidarité affichée dans le premier tome se fissure, laissant place à la méfiance, à la peur de la trahison, au chantage et aux menaces... jusqu'au drame.



Je ne suis pas sûre que cette "suite" était nécessaire car elle n'apporte pas grand-chose au récit initial, si ce n'est qu'elle jette une ombre sur l'histoire de ces femmes...
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Facteur pour femmes, tome 2

Le tout premier tome de cette BD m'avait plu, on découvrait que sur une île en Bretagne, durant la guerre, un gentil facteur infirme avait apporté beaucoup de réconfort aux femmes restées seules, les maris étant tous partis à la guerre.

Je n'ai finalement pas trop vu l'intérêt de ce deuxième volume, si ce n'est qu'on voit comment les femmes ont continué à vivre après le retour des hommes et ce, en partageant toutes un lourd secret.

Une BD qui n'est pas déplaisante, mais qui n'apporte pas grand chose à l'histoire d'origine.



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Facteur pour femmes, tome 01

Coup de coeur ! Un 10/10 partout : histoire et graphisme. La guerre c'est horrible ? Eh bien par pour Maël. A cause, je dirai plutôt grâce, à son pied-bot, il n'est pas mobilisé. On lui propose d'être facteur. Et pour lui c'est l'aubaine. Avec son vélo, cet être insignifiant jusqu'à maintenant, va parcourir cette île du golf du Morbihan. Enfin les femmes le regardent, s'intéressent à lui. Et il va en profiter le bougre. Il modifiera le courrier de leurs maris, écrivant qu'elles devraient oublier l'homme qu'il est devenu avec cette foutue guerre et refaire leur vie. Ainsi, il cumulera neuf maîtresses. Mais un jour la guerre se termine, les hommes reviennent et là… Je classerai cette BD de satirique à la façon de Jean Yann : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Les dessins aux couleurs chatoyantes est un vrai plaisir pour l'oeil. Et pour une fois les bretonnes sont belles et non caractérisées comme des petites boules. Magnifique !

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Facteur pour femmes, tome 01

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, c’est bien connu.



Lorsque la nouvelle de l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinant, héritier de l’empire Austro-Hongrois est parvenu dans la petite île Bretonne, personne ne s’est senti concerné. En quoi cela pourrait-il perturber la vies de pécheurs. Et pourtant, la guerre est déclarée et ils sont tous partis se battre.

Seul Maël reste sur l’île à cause de son pied bot

Alors que les femmes font le travail des hommes aux champs, Maël se voit confier une mission inattendue : il sera le facteur de l’île.

Heureux d’échapper à un père violent, il prend sa tâche très à cœur et parcourt le territoire sur son vélo.

Lui dont tout le monde se moquait à cause de son handicap, lui qu’on croyait simplet, va s’épanouir. Le

« facteur pour femmes » apporte bien plus que du courrier. Il offre du réconfort, de la tendresse et, par la même occasion, il devient un homme.

Amour et vengeance se mêlent dans ces pages magnifiquement servies par de superbes dessins aux dominantes bleues et ocres.

Une très agréable découverte







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Facteur pour femmes, tome 2

26 août 1918. Cimetière de l’île.



Elles sont huit rassemblées devant la tombe de Maël, le facteur. Leur facteur. Le jeune homme au pied-bot qui a si bien su leur tenir compagnie durant les années de guerre alors que tous les hommes valides ont été appelés sous les drapeaux.



A sa manière, Maël avait su se montrer vaillant. Lui aussi.

La guerre va bientôt s’achever. Les hommes vont revenir. Enfin… Ceux qui auront survécu. Et encore ! Peut-on parler de survie quand on revient défiguré, la tête ravagée par les horreurs indicibles vécues à Verdun ou au Chemin des Dames ?



La nouvelle de ce prochain retour est loin de faire plaisir à toutes ces dames. Cinq ans, c’est long. Cinq années durant lesquelles elles ont fait tourner la « boutique » sans homme. Et maintenant que les mâles sont de retour, elles vont devoir rentrer dans le rang ?



Et puis, il y a LE secret ! Le secret ? Non ! Plutôt les secrets. C’est qu’elles en ont des choses à cacher ces mères, ces épouses, ces veuves, ces fiancées…



Critique :



Didier Quellat-Guillot avait rédigé un scénario extraordinaire dans « Facteur pour femmes ». Le tome 1. Il devait constituer une histoire complète, mais ne voilà-t-il pas que, subissant les pressions de son épouse, on ne plaindra jamais assez les hommes, il ajoute six ans plus tard un deuxième tome. Pourtant, tout était dit, non ? Pas vraiment… Comme son épouse le lui a signalé, c’est bien une idée de mec, une fois le héros disparu, point final ! « Ah ? Et que sont devenues toutes ces femmes ? »



Voilà le pauvre scénariste obligé de se replonger dans l’histoire de l’île pour suivre, pour l’essentiel, ces femmes qui, toutes, ont aimé Maël durant ces années de conflit. Elles ont plus d’un lourd secret à cacher. L’ennui, c’est qu’avec le temps, les langues se délient. Certaines sont prises de remords. Les enfants grandissent et se souviennent de certaines choses. Des photos, la passion du maire, témoignent… Le curé lui-même a laissé des guillemets autour du mot « accident », celui qui a conduit à la mort tragique de Maël…



Je suis encore tout secoué par ce scénario, magnifiquement mené avec des révélations en cascade, des péripéties qui se tiennent et une finale qui…



N’ayant pas trouvé la patte de Sébastien Morice, ni ses couleurs, j’ai, en feuilletant l’album, été envahi par la déception. C’est quoi ces couleurs sombres et majoritairement froides ? Et ces dessins qui n’ont pas la même légèreté de trait ? Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! … Heu… Eh bien, pas du tout ! Une fois les premières récriminations passées, je me suis fait au trait et aux couleurs de Manu Cassier. Je trouve qu’il a su trouver l’accent juste pour illustrer cette histoire de femmes, bien plus sombre que celle du tome 1.



Que vous soyez amateur de bande dessinée ou tout simplement amoureux de belles histoires, plongez-vous vite dans ces deux albums. Et s’il vous est encore possible de dénicher le coffret, sautez sur l’occasion !

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L'île aux remords

30 septembre 1958, c'est les grandes eaux dans les Cévennes. Le déluge. La crue. Jean se précipite alors chez son père, dont la maison sur son piton rocheux ne tarde pas à se retrouver cernée par les flots. Voilà le père et le fils sur une île, le bon moment pour se dire la vérité.



Un joli roman graphique qui aborde des sujets divers. Tout d'abord la paternité, le lien filial et les secrets de famille à travers Jean et son père. Tous les deux sont attachants et tente de vivre avec leurs remords, leurs reproches et leurs bagages parfois lourds à porter. Les dialogues entre les deux sont parfois un déstructurés mais laissent bien passer ce qui les oppose et surtout ce qui les réunis.

La condamnation aux bagnes ensuite, avec le racisme, les conditions déplorables des prisonniers et leur exploitation à travers Jean, infirmier puis médecin militaire ayant travailler en Guyane et en Indochine. Sa position nous heurte parfois, mais au final il arrivera à dépasser tout cela.

Des sujets intéressants mais insuffisants développés je trouve, faisant naître un léger sentiment de frustration à la fermeture de la bande dessinée. Notamment les années de Jean auprès des bagnards aurait pu mérité une plus grande place.



Les dessins quant à eux sont très beaux, sensibles et doux. Un peu en rondeur avec une jolie palette de couleur un peu pastel.
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Papeete 1914, tome 1 : Rouge Tahiti

Décor de rêve : Tahiti, son paradis de couleur et de lumière, ses vahinés embrasant les tableaux de Gauguin.

Epoque de merde : La Grande guerre.

Circonstances mystérieuses : Un Européen à la recherche d'on ne sait quoi...

Personnages historiques : Mauro Taaora, dernière reine de Tahiti, le Commandant Maxime Destremau, le peintre Octave Morillot ...

Des titres attirants : Rouge Tahiti, Bleu Horizon.

Des couleurs tout aussi attirantes...



Ce diptyque se lit plutôt bien. J'ai tout de même eu du mal à relier toutes les histoires entre elles : l'enquête fictive et la vraie Histoire. C'est un peu comme si chaque personnage qu'il soit fictif ou historique savait qu'il avait un rôle bien défini à tenir dans cette histoire et qu'il tentait à chaque planche de faire la lumière sur lui.
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Agatha Christie, tome 24 : Rendez-vous avec..

Cela faisait des années que j’avais lu "Rendez-vous avec la mort" et je me suis remis ce roman en mémoire en regardant son adaptation dans "Les petits meurtres d’Agatha Christie".



Bien entendu, l’équipe du commissaire Swan Laurence n’est pas partie à Pétra, en Jordanie… Mais la mégère de l’adaptation télé était si criante de vérité à tel point que je l’aurais bien assassinée moi-même.



Celle de cette adaptation bédé l’est moins… Fatalement, en 60 pages, on ne sait pas prendre le temps de la rendre horriblement exécrable. Ne me demandez plus comment elle était dans le roman, ça date depuis tellement de temps…



Mon seul bémol pour cette adaptation bédé sera pour les dessins. La tête d’Hercule Poirot ne me revenait absolument pas et c’est embêtant… Moi qui adore David Suchet dans le rôle… Les couleurs étaient elles aussi mal rendues et les tons jaunes ocres étaient du plus mauvais effet, inesthétiques.



Anybref, quand la mégère avale son bouillon de 11h, il est peu de monde pour la pleurer et encore moins le lecteur. Maintenant, le tout est de savoir qui lui a fait passer le goût du pain, même si son décès semble dû à sa mauvaise santé et au périple qu’elle accomplissait avec ses deux enfants, majeurs et vaccinés, mais toujours sous la coupe de môman.



Lorsque Hercule Poirot est dans le coin, un crime est toujours commis, impossible pour lui de profiter de vacances ou d’aller quelque part sans être sollicité, lui et ses petites cellules grises. Le voici chargé de faire toute la lumière sur la mort étrange de la vieille bique.



Le fait d’avoir vu l’épisode dernièrement m’a permis de me remettre en mémoire le mobile du crime, donc, je n’aurais pas dû avoir de surprise… De suite, j’ai trouvé le coupable et je ne l’ai plus lâché, jusqu’à la solution finale où Hercule m’a fait comprendre que si la série française gardait les mobiles et les entourloupes de la mère Christie intacts, elle changeait tout de même les identités et bardaf, j’étais tombée dedans à pieds joints. Loupé !



Une relecture qui m’a fait du bien à la mémoire et m’a donné envie de ressortir cet Hercule Poirot de ma collection afin de le relire et de profiter du beau soleil de Pétra au lieu du temps gris et morne que nous avons pour le moment.



5/5 pour le scénario original d’Agatha Christie mais des points perdus pour les dessins que je n’ai pas vraiment appréciés au niveau de ce cher Hercule Poirot.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'île aux remords

Le dessin est minutieux et élégant, le trait est presque masqué, la colorisation, la lumière sont finement travaillées. Presque trop à mon goût, moi qui suis plutôt partisan d'une certaine spontanéité, mais ça, c'est sans doute subjectif, car ici, on ne peut pas nier la qualité. L'histoire avec ses flashbacks successifs est bien rythmée, on évolue entre exotisme des colonies et les orages cévenols, et la lumière s'intègre bien au récit. Par contre, concernant l'intrigue, je suis moins beaucoup moins convaincu. Un père et son fils, déjà quadra, se retrouvent isolés sur la propriété du vieil homme, berger dans les Causses, transformée en île suite à un déluge cévenol. Il vont se parler comme il n'ont pas dû le faire souvent. Et c'est là que le bas blesse, on va de révélations de secrets de famille en révélations de secrets de famille qui s'accumulent, jusqu'à l'overdose, même dans la collection Harlequin on n'ose pas en aligner autant ! C'est la tarte à la crème, pour provoquer un pathos artificiellement gonflé, comme l'effet que le scénario à provoqué sur moi, et que vient encore appuyer le dessin trop léché. le dessin est beau, mais quand je lis une bande dessinée, je me moque que le dessin soit "beau", je veux qu'il ait du caractère, et malheureusement ici, il ne fait que renforcer la mièvrerie de cette histoire de secrets de familles. On dirait que l'auteur à recensé tous les secrets de familles possibles pour les mettre dans une seule bande dessinée, et le père et le fils sont là à se regarder en chiens de faïences à faire le concours de celui qui a la plus grosse (surprise bien sûr). Ça m'a fait penser à une chanson de Spike Jones (https://www.youtube.com/watch?v=vTj6-BFROVo). Bref, ce n'est pas du tout ma tasse de thé comme vous l'aurez compris... d'ailleurs je digère pas le thé...

P.S. J'ai lu des mêmes auteurs la série "Papeete 1914", de bien meilleure qualité.
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Facteur pour femmes, tome 01

Dans cette petite île bretonne, personne ne pouvait se douter que l'assassinat d'un archiduc à Sarajevo allait entraîner la mobilisation générale et le départ de tous les hommes. Alors il faut s'organiser et Maël, un jeune homme avec un pied bot qui de ce fait n'a pas été appelé sous les drapeaux, est nommé facteur car il a un vélo et il sait lire. Pour lui, la guerre est une aubaine, elle lui permet d'échapper à son père violent et lui ouvre des perspectives inattendues. Car bien vite, il se rend compte du pouvoir qui est le sien en distribuant le courrier, il devient le confident des femmes restées sur l'île, puis l'absence des hommes se prolongeant, il les console à sa manière. Il n'est donc pas pressé que la guerre se termine car que se passera-t-il si les hommes reviennent.....



Si l'idée de départ est particulièrement bien trouvée et suffirait à justifier cet album, l'histoire ne s'arrête cependant pas à la fin de la première guerre mondiale et nous réserve encore quelques surprises, bravo au scénariste !

J'ai également aimé que le personnage de Maël soit relativement ambivalent.



Mais surtout je suis totalement tombée sous le charme des dessins tout en douceur de cet album. Les couleurs ont également une luminosité qui convient parfaitement aux paysages bretons. C'est un régal pour les yeux et on est emportés vers cette île imaginaire et pourtant si réaliste.
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