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Citations de Donna Leon (991)


- Cela ne va pas tarder, déclara Paola, exprimant l’éternel pessimisme des mères de jeunes filles. Un de ces jours, elle va nous arriver au petit déjeuner dans un pull moulant et avec deux fois plus de maquillage que Sophia Loren.
Brunetti se passa les mains dans les cheveux et gémit, puis grogna :
- J'ai un révolver. Je peux le tuer.
Il vit trois têtes se tourner vers lui et il laissa glisser les mains lentement sur son visage, pour finir par un large sourire.
- N'est-ce pas ce que sont censés dire les pères d'adolescentes ?
Le comte, qui sirotait son prosecco, observa sèchement :
- Je me demande avec le recul si ce n'est pas ce que j'aurais dû faire quand Paola t'a amené à la maison la première fois, Guido.
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- Pour aller à la scène ? lui demanda Brunetti.
- Suivez-moi, répondit-elle sans prendre soin de demander qui ils étaient, ou pourquoi ils étaient là.
Apparemment, une fois que l'on avait traversé le Styx, personne ne songeait à remettre en question votre droit d'être en Enfer.
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Certains, quand ils sont riches, s’offrent des équipes de football ; d’autres une nouvelle femme ou font faire un ravalement de façade à celle qu’ils ont ; d’autres encore financent un hôpital ou une galerie d’art. Le malheur de Brunetti voulait qu’il fût dans un pays où les riches fondaient des partis politiques.
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Un homme moins versé dans l'art du mariage aurait proposé d'en commander au restaurant, mais il savait que le terrain était miné.
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Leurs dossiers sont mieux protégés,ou c'est peut-être moi qui ne suis pas adaptée à leur système,rectifia-t-elle avec une touche d'autodérision.
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Pour des lecteurs sérieux comme lui et Paola,lire était une activité,et non pas un passe-temps,donc la présence d'une autre personne n'y ajoutait rien.
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Elle avait déjà eu peur par le passé, mais l’objet de ses craintes avait une logique : elle savait de quoi il retournait. Ces fleurs étaient dépourvues de sens : ce pouvait être une manière de la féliciter pour son talent ; elles avaient pu être envoyées à la suite d’une bonne représentation. Et pourtant, elle les sentait empreintes de menace, et même d’une sensation encore plus forte, une sensation proche de la folie, même si elle ne savait absolument pas pourquoi elle formulait ce type de pensées.
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Elle avait été charmée par la manière dont certains Russes, surtout des femmes, s’étaient avancés vers la scène après la représentation, en lui tendant ces fleurs. Flavia aimait voir les yeux des personnes qui les lui offraient, ou lui disaient quelque chose de gentil : c’était plus humain, d’une certaine manière.
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Dieu, cette femme savait jouer et savait, mieux encore, chanter. Tout était vrai : le meurtre, la fausse exécution qui s’était avérée réelle et l’ultime plongeon de Tosca, n’ayant plus rien à faire, ni à perdre. Ce n’était que de romantiques balivernes, tout allait au-delà de la parodie, mais alors pourquoi le public applaudissait-il à tout rompre et criait-il comme un beau diable ?
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Les doigts raides, elle composa brutalement le 113. On décrocha au bout de dix sonneries, et une voix de femme lui demanda ce qu'elle voulait.
" C'est une urgence! Il me faut une ambulance ; c'est à Cannaregio."
LA voix féminine, d'un ton ennuyé, demanda l'adresse exacte .
"Cannaregio 6134.
- Je suis désolée signora. C'est dimanche et nous n'avons qu'une ambulance. Je vais vous mettre sur la liste d'attente."
La voix de Flavia s'éleva : "Une femme vient d'être gravement blessée! On a essayé de la tuer! Il faut qu'elle aille de toute urgence à l’hôpital!"
La voix, cette fois, prit l'intonation qui signifiait qu'on abusait de sa patience. "Je viens de vous le dire, signora. Nous n'avons qu'une ambulance, et il y a eu deux autres appels avant le vôtre. Dès qu'elle est libre, je vous l'envoie."
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Quel geste était le plus intime, se demanda-t-il,
de prendre quelqu'un par surprise tout de suite après l'amour
ou tout de suite après la mort ?

Sans doute le second,
car les morts sont dépouillés de tout faux-semblant
et de tout moyen de tromper.

Ils gisent là, au bout du rouleau,
et l'air douloureusement vulnérables,
alors que plus rien ne peut les atteindre, la souffrance encore moins que le reste.

Les personnes désespérées peuvent encore être aidées,
mais les morts sont au-delà de ça,
au-delà de toute aide,
au-delà de tout espoir.
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On ne devrait jamais être fier d'avoir tué d'autres hommes,
en particulier des hommes comme ceux que nous avons tués, vers la fin.
[...]

Tout le monde a dans la tête, j'imagine,
ce même cliché du soldat allemand :
un géant blond avec l'insigne à tête de mort des SS sur les revers,
essuyant le sang de sa baïonnette après l'avoir enfoncé dans la gorge de...
je ne sais pas, d'une religieuse ou de la mère d'un gamin.

Les hommes avec lesquels j'étais m'ont dit en avoir vu, au début ;
mais à la fin, ce n'étaient que des gosses terrifiés,
habillés de tenues dépareillées qu'on baptisait du nom d'uniforme,
auxquels on avait donné des fusils et qui espéraient former,
grâce à ça, une véritable armée.

Mais ce n'étaient en fin de compte que des gamins,
terrifiés à l'idée de la mort,
comme nous l'étions nous-mêmes.
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On raconte beaucoup d'histoires sur les hommes de Pellestrina,
sur l'endurance et la force qu'ils ont acquises
dans leur lutte pour arracher leur subsistance à la mer.

Les anciens, à Venise, se souviennent de l'époque où on disait que,
été comme hiver,
ils couchaient sur le sol en terre battue de leur chaumière et non dans leur lit,
pour pouvoir s'élancer dès l'aube
et profiter de la marée qui les conduirait dans l'Adriatique,
et ainsi à des pêches miraculeuses.

Comme presque toutes les légendes qui nous rapportent
combien les hommes étaient jadis plus robustes,
celle-ci est sans doute apocryphe.

Il n'en reste pas moins que la plupart des gens, surtout s'ils sont vénitiens,
y croient dur comme fer,
tout comme ils croiraient tout ce qu'on pourrait leur raconter
sur la robustesse des hommes de Pellestrina ou leur indifférence à la douleur
- à la leur ou à celle des autres.
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Dans une tempête comme celle d'aujourd'hui, il aurait été suicidaire de vouloir traverser cette passe avec une embarcation aussi légère que celle de la police. Même un chalutier de la taille de celui de Bonsuan avait vu passer aurait eu de gros ennuis.
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Pellestrina se réveille au début de l'été, avec l'arrivée des touristes venus de Venise et de ses plages ou de Chiogga, sur le continent, pour manger des fruites de mer et boire le petit vin blanc vif, presque pétillant, qu'on sert dans les bars et les restaurants. (...)
Le poisson qu'accompagne les bussolai est souvent si frais qu'il est encore vivant quand les touristes s'embarquent pour la longue est fastidieuse traversée jusqu'à Pellestrina. A l'heure où ils sortent de leur lit, à l'hôtel, les ouïes des orats luttent sontre cet élément étranger,l 'air ; tandis qu'ils se massent sur les premiers vaporettos, au Rialto, les sardelles se débattent encore dans les filets ; et lorsqu'ils en descendent pour traverser la Piazzale Santa Marié Elisabetta, à la recherche de la navette qui les amènera à Malamocco ou à l'Alberoni, les cefali sortent tout juste de l'eau.
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Avoir vécu vingt et un ans, et n'avoir rien laissé derrière soi,
sinon des parents fous de chagrin,
une petite amie qui avait déjà donné naissance à l'enfant d'un autre homme
et un cousin qui avait rapidement manœuvré pour se retrouver en position d'héritier...

Non, vraiment, il restait bien peu de choses de Roberto,
pourtant fils d'un grand de ce monde et enfant de Dieu.

Un garçon représentatif d'un cas de figure classique :
enfant unique et fils à papa d'une riche famille,
à qui on ne demandait guère d'efforts et dont on n'attendait que bien peu de chose.

Et à présent, le voici qui gisait, tas d'os blanchis et de lambeaux de chair,
dans une boîte au milieu d'une église ;
et même le policier lancé sur la piste de son meurtrier
n'arrivait pas à éprouver de véritable chagrin devant cette mort prématurée.
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Il se rappela alors une conversation qu'il avait eue avec Paola,
et dont il avait oublié le contexte.
Quand les gens refusent de discuter honnêtement, lui avait-elle fait remarquer,
ils mettent en avant un exemple tellement énorme
qu'il devient difficile de ne pas être d'accord avec eux.

Et cependant, aussi forts que soient ces cas particuliers,
la loi se fonde sur des principes et vise à l'universalité.
Les cas particuliers ne prouvent rien,
n'ont de valeur que pour eux-mêmes.

Ayant trop souvent été témoin des conséquences horribles que pouvait avoir un crime,
Brunetti comprenait bien ce désir de lois plus sévères, plus répressives.

En tant que policier,
il savait aussi que la loi s'appliquait souvent avec plus de rigueur
au faible et au pauvre,
et que sa sévérité n'avait jamais arrêté le bras des assassins.
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Avant que la signorina Elettra, que tant d'ignorance laissait pantoise,
pût commencer à lui expliquer ce qu'était un modem
et comment fonctionnait l'appareil.,
Brunetti avait fait demi-tour et quitté le bureau.

Personne ne vit, dans ce départ précipité,
une occasion perdue pour l'avancement du savoir de l'humanité.
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Il avait affaire quotidiennement à des gens qui se considéraient malheureux
et croyaient de plus que leur situation changerait
s'ils commettaient quelque crime, vol, meurtre, tromperie, chantage,
et même enlèvement ;
qu'ils y trouveraient l'élixir magique qui allait transformer
ce qu'ils considéraient comme leur situation malheureuse
en cet état des plus désirables, le bonheur.

Brunetti se voyait trop souvent dans l'obligation d'examiner
les conséquences de ces crimes,
et ce qu'il constatait était la destruction de tout bonheur possible.
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[...] À un moment donné, Paola formula un souhait et utilisa de ce fait le subjonctif. Brunetti sentit les larmes lui monter aux yeux face à la beauté de toute cette abstraite complexité.
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