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Critiques de Durian Sukegawa (716)
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Les délices de Tokyo

Voilà un bien court roman tout plein de poésie le temps d'une rencontre autour de la pâtisserie. J'ai passé un très agréable moment en compagnie des deux personnages principaux, tous les deux abîmés par une période d'enfermement durant leur vie, qui sont amenés à avancer ensemble pour trouver la paix. Peut-être un peu trop rapide mais très évocateur.
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Les délices de Tokyo

Un roman emplit de douceur, de saveurs et de senteurs sucrées printanières.



« Sentarô est le gérant d’une échoppe de dorayaki qui, comme sa vie, sont fades et sans saveurs. A sa propre surprise il embauche une vieille dame pour l’aider à la préparation du an. Les ventes montent en flèche et Sentarô reprend goût à cette vie. Mais la vieille Tokue disparaît aussi soudainement qu’elle était venue, emportant avec elle ses secrets. »



À déguster sous un cerisier en fleurs.
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Les délices de Tokyo

C'est avec une certaine tristesse que je referme la dernière page de ce livre, qui m'a bouleversée sur certains points. Plus qu'une ode à la cuisine japonaise et aux dorayaki, ce livre met en avant la discrimination, subie par des milliers de personnes au Japon, du temps de la lèpre et de nos jours.



Avec une simplicité déconcertante, l'auteur parvient à nous parler de ce sujet tout en permettant au lecteur de faire le lien avec des problématiques qui existent encore aujourd'hui et notamment la peur de la différence, qu'elle soit physique ou autre. Si j'ai été touchée par l'histoire de Tokue, que j'ai eu par moment de la peine pour ce personnage et son histoire, la fin m'a fait réfléchir sur le sens de ce mot. Doit-on vraiment avoir de la peine pour cette femme qui a tout fait pour vivre la vie qu'elle souhaitait mener et qui a réalisé l'un de ses rêves à 70 ans ? Ou au contraire, doit-on avoir de la peine pour les gens qui l'ont jugée et mise de côté sans raison valable ?



L'auteur nous offre également avec le personnage de Sentaro, un personnage très intéressant. Si celui-ci m'a laissée un peu de marbre au début du roman, son évolution au contact de Tokue a fait de lui un personnage attachant. L'homme est capable de changer, d'évoluer dans le bon sens, quand il commence simplement à écouter !



Comme je le disais « Les délices de Tokyo » est un livre simple, sans artifice mais qui parvient à nous toucher de par son histoire et son univers culinaire enchanté. Je dois d'ailleurs vous avouer que j'ai très envie de goûter aux dorayaki, à voir si j'en trouve à la hauteur de ceux de Mme Yoshii.
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Les délices de Tokyo

A Tokyo, Sentaro tient une échoppe de Dorayakis, petite pâtisserie japonaise à base de pâte de haricots sucrée. Il exerce son métier sans passion, juste pour rembourser son emprunt au propriétaire et pouvoir partir. Les lycéennes qui viennent jacasser devant sa boutique l'exaspèrent souvent. Les comptes ne sont pas mirobolants, et Sentaro boit le soir pour oublier la morosité de sa vie. Jusqu'au jour où une vieille femme aux doigts affreusement tordus vient lui proposer ses services : elle prétend confectionner de la pâte de haricots depuis plus de 50 ans...

C'est l'histoire d'une rencontre entre plusieurs êtres abîmés par la vie, une très belle histoire que nous livre l'auteur dans un style simple mais pas dénué de poésie. Son indéniable talent de conteur maintient notre curiosité en éveil tout au long des chapitres. Comme les Dorayakis, ce roman s'"avale" très rapidement mais on se remémorera longtemps les émotions qu'il nous aura procuré.
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Les délices de Tokyo

Un petit livre acheté par hasard lors d'une visite en librairie. Et je ne regrette pas.



Alors d'accord, la fin est quand même très convenue mais pour autant ce livre mérite quelques instants d'attention (il se lit très rapidement), ne serait ce que pour son écriture qui est de qualité et très poétique.



Une fois commencé, il est difficile à lâcher. On assiste ici à de belles scènes de vie avec des personnages qui n'ont pas vraiment été gâtés par la vie et qui affrontent plus ou moins bien les difficultés.



C'est criant de réalisme et on s'attache rapidement à ces personnages avec qui on va partager des émotions très variés.



Une bien belle lecture.
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Le rêve de Ryôsuke

Ryôsuke est un adolescent tokyoïte mal dans sa peau. Son père s'est suicidé et lui-même a tenté de le faire. Il en a perdu son travail de cuisinier. A la quête de ses origines, il s'embarque avec deux autres jeunes désoeuvrés, Tachikawa et Kaoru (une fille), pour une toute petite île du sud de l'archipel nippon, pour un job d'été consistant à creuser une tranchée pour alimenter un nouveau réservoir d'eau potable. le travail s'avère éprouvant, les habitants sont méfiants et moyennement accueillants, l'impulsif Tachikawa provoquant même une bagarre avec un autre jeune. L'île est gouvernée par un « Président », et a la particularité d'être fortement habitée par des chèvres, qui servent de viande pour les autochtones. Au terme de leur mission, et sur le point de repartir, Ryosuke décide de rester, entraînant dans son sillage ses deux comparses interloqués. Non point dit-il pour les beaux yeux de la charmante institutrice de l'île, Mademoiselle Yoshikado, mais d'abord pour réaliser ce qui lui trotte dans la tête depuis longtemps sans doute : relancer une petite production, viable, de fromage de chèvre, comme ses parents ont tenté de le faire un jour avec leur ami Hashi, toujours en vie sur cet île et dont le jeune homme s'est peu à peu rapproché pour apprendre à faire le fromage mais aussi cerner les relations qu'a eu cet homme avec sa mère...

L'affaire avait périclité à l'époque, criblant de dettes le père de Ryôsuke et le conduisant au geste fatal. Mais Hashi a encore le tour de main pour apporter sa précieuse expérience, les petits chevreaux sont mignons et ne devraient en aucun cas finir en morceaux de bouche, Ryôsuke est fermement déterminé...Vont-il réussir ce pari, et auront-ils l'entier soutien de l'ensemble des habitants, partagés pour certains entre jalousies et désir de faire enfin revenir et s'enraciner des jeunes et de l'activité sur ce petit caillou à la population bien vieillissante ?



N'ayant pas encore lu les Délices de Tokyo, je ne pouvais pas être grandement influencé dans mon appréciation de ce nouveau roman de Durian Sukegawa. Simplement, je constate qu'à nouveau l'écrivain aime à nous faire saliver sur des bons petits mets. Après les Dorayaki, c'est ici la gastronomie française, à distance il est vrai, qui est à l'honneur ! Il signale largement que le fromage de chèvre est d'abord une affaire de fermiers français, n'hésitant pas dans son bel élan à louer le roquefort (Dont il rappelle qu'il s'agit d'un fromage de brebis). Il redouble d'efforts pour nous expliquer la technique de fabrication des fromages. La qualité littéraire n'est pas exceptionnelle, sans être non plus indigente : l'auteur maîtrise les ingrédients qui donneront à son livre une intrigue simple mais suffisamment originale pour maintenir l'attention du lecteur. Amitié, amour, quête des origines, solidarité générationnelle, un peu d'action, de jalousies et bagarres, de mignonnes petites chèvres, des gourmandises, un zeste d'action. Il m'a cependant quelque peu déçu, la poésie et une émotion toute intériorisée dans la solitude du héros ne surgissant que dans les 20-30 dernières pages. Mais cette histoire est rafraîchissante, susceptible de plaire (plus ou moins, donc) à tout le monde, tout en pouvant aisément à mon avis être classée en littérature jeunesse. Les chèvres, prénommées, sont de véritables héroïnes, on s'y attache. Il a aussi le mérite de nous livrer sans caricaturer ni en faire son propos essentiel quelques traits propres à la société japonaise actuelle et à la mentalité nippone.



La fin est assez réussie finalement. Sans la dévoiler, disons que l'auteur prend le parti de privilégier la quête originelle du héros, à savoir se retrouver soi-même et se sublimer par le succès de son projet, à toute dérive facile vers une histoire d'amour très prévisible.



Pour moi une lecture agréable. J'adresse un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cet envoi, qui m'a enfin décidé à lire les Délices de Tokyo, probablement d'une qualité un peu supérieure.

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Les délices de Tokyo

Petit résumé de ce court roman, emprunté (comme souvent) un peu par hasard à la Bibliothèque : pour rembourser une dette, Sentaro tient la gérance d’une boutique de pâtisseries japonaises sans motivation pour ce métier ; un jour, une vieille femme, Tokue, vient lui proposer de l’aide à la boutique. Bien que gêné par l’âge et l’apparence de Tokue, Sentaro finit par accepter et va découvrir avec elle, comment donner un peu de cœur, beaucoup d’âme et finalement beaucoup de saveur, dans la pâte de haricots qui agrémente les dorayakis. Et à travers cette leçon de cuisine, Tokue va surtout enseigner au jeune homme désabusé comment ne pas passer à côté de sa propre vie, même si elle n’est pas celle qu’il aurait souhaitée ! Jusqu’à ce qu’il apprenne quel secret cache Tokue...



Un style très simple, une lecture facile et rapide malgré une première partie de roman un peu lente, avec cette langueur si courante dans la littérature asiatique. Et finalement un roman en apparence tout doux mais qui cache derrière les saveurs douces et sucrées des dorayakis, une partie bien plus âpre, plus sombre de l’histoire du Japon. Une belle façon d’aborder un sujet certainement un peu tabou et de donner une petite leçon de vie.
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Les délices de Tokyo

Joli roman tout en douceur mettant à l'honneur la cuisine japonaise. C'est la rencontre entre un jeune homme tenant une échoppe de pâtisserie japonaise et une vieille femme aux doigts déformés. Tous deux cachent des blessures et des failles et vont apprendre l'un de l'autre et nouer une solide amitié.
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Les délices de Tokyo

Une jolie lecture que voici.

Nous passons un moment avec deux personnages touchants, chacun à leur manière, en proie aux vicissitudes du quotidien. Ils ont tous les deux une manière différentes de voir les choses et de traverser la vie, une génération les sépare, mais pourtant leur rencontre va tout bouleverser !

Dans un style épuré, nous découvrons peu à peu leurs passés, leurs secrets, leur pudeur.

Et en plus, ça m'a donné faim, à force de parler avec autant d'amour de la fabrication des dorayaki, j'ai bien eu envie d'y goûter.
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Les délices de Tokyo

Ce savoureux petit récit semble vouloir nous initier à la subtilité de la préparation des dorayaki, sorte de pâtisserie sucrée à la pâte de haricots. Beaucoup plus profond qu'il n'en a l'air, il nous invite en fait à une réflexion sur ce qui peut faire le sens d'une vie humble et discrète. De très belles pages, sans fioritures, et au sortir desquelles vous essaierez peut-être d'écouter ce que la lune a à vous dire...
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Les délices de Tokyo

En ce moment, tous les romans que je commence me déçoivent. Pourtant, très souvent, ce sont des romans que j’ai envie de lire depuis longtemps. Et cette fois encore, j’ai très envie de lire ce roman japonais. Mais je vais calmer mes ardeurs et (essayer de) n’en rien attendre. J’aurais moins de chance d’être déçue.



Ça parle de dorayaki et de an … ce que ça peut me donner faim ! Mais là n’est pas le sujet. Comme dans la plupart des romans japonais, les personnages m’inspirent la douceur. Je n’ai aucun mal à m’attacher à eux. C’est une ambiance bien particulière qui anime la littérature japonaise, et j’adore ça ! On dirait une tendre berceuse chantée à un enfant.



Honnêtement, ce roman se dévore ! C’est tendre, à la fois un peu grave avec l’histoire de Tokue, mais c’est vraiment un délicieux moment de lecture. Les auteurs japonais ont un pouvoir, en écriture, celui de parvenir à humaniser davantage un humain. Il n’y a pas à dire : la plume japonaise est l’une des plus belle !



Je voyage. Vraiment ! Je me sens être au Japon, sous des cerisiers en fleurs. Et l’odeur des dorayaki envahi mes narines. Je ressens l’amour et la passion de l’auteur pour son pays et sa culture. Et j’adore ça ! C’est ce qui rend un roman exceptionnel : pouvoir transmettre ses émotions aux lecteurs.



Qu’est-ce qu’il était court ce roman. J’aurais pu le lire à l’infini. Décidément, la littérature japonaise est vraiment l’une de mes préférées.
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Le rêve de Ryôsuke

Le rêve de Ryosuke. Un rêve c’est beau, c’est doux ... tout comme la littérature japonaise. Pourtant j’ai l’impression que cette histoire va être tout sauf joyeuse. Ça me fout un peu le bourdon pour l’instant ! Brrrrr !



Oh chouette, un possible secret de famille. Voilà que l’avenir de cette histoire semble s’éclaircir. Je me méfie quand même : la météo est parfois capricieuse ...



L’écriture est sympathique bien qu’elle ne soit pas très personnelle. Et heureusement qu’elle l’est parce qu’il ne se passe pas grand chose pour le moment. Est-ce que je m’ennuie ? Je ne sais pas mais, en tout cas, ce roman a un peu tendance à m’endormir. Je sens s’évanouir le coup de cœur espéré.



Ce qui est fou avec ce roman c’est qu’à chaque fin de chapitre, j’ai envie de dormir ! Mais vraiment ! Je me demande comment je vais faire pour le finir ! En vérité, il ne m’intéresse pas des masses pour l’instant. Je vais encore persister mais il se peut que je l’abandonne ... lâchement !



Bon ! Moi qui pensais qu’il y aurait un mystère de famille derrière M. Hashi ... je peux remballer mes idées un peu trop « mouvementées ». Continuons plutôt sur du très plat et parlons chèvre. Attention ! Parler de chèvre peut être intéressant ... espérons que ça le soit !



Résultat ? On ne peut pas dire que la fabrication de fromage de chèvre me tienne en haleine ... mais au moins on apprend des choses sur nos propres fromages et leur fabrication. Ce roman, faute d’être extrêmement prenant, est au moins éducatif.



Alors, par contre, si vous êtes végétarien ou que le bien-être animal vous soucie ... ne lisez pas ce roman ! J’ai failli vomir à la description de la mort de Pūno. Ce roman est quand même assez sombre et tourne beaucoup autour de la mort. C’est loin, très loin, de ressembler à un feel-good. Mon bourdon est revenu, ça y est !



Bon, je l’ai quand même achevé. La fin est plus prenante que le début. On comprend la construction de l’histoire sous forme de rite initiatique (un peu à la Dragon Ball), mais j’aurais aimé connaître la réussite ou l’échec de Ryōsuke sur cette île. Là, on peut juste l’imaginer.



En moral, je dirais que ce roman nous apprend qu’un rêve n’a de douceur qu’en le rêvant... mais lorsqu’on essaie de le réaliser, on a vite l’impression de devoir traverser les enfers. Malgré tout, bien que l’enfer ait envie de nous griller, ce n’est qu’une mauvaise phase à passer. C’est juste la vie ! Il faut serrer les dents et avancer.
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Les délices de Tokyo

Il ne se passe finalement pas grand chose dans ce roman .On voit surtout évoluer la relation entre les deux personnages tout en découvrant petit à petit leur histoire.Mais quelle douceur dans son livre , quand bien même nous sommes déstabilisées en découvrant l'histoire de Mme Yoshii . Une belle lecture tout en légèreté et sans fioriture!
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Les délices de Tokyo

📚 Mon résumé.

Sentarô est un Doraharu, un vendeur de Dorayakis, dans une petite pâtisserie de Tokyo. Ce travail, il ne le fait que pour rembourser une dette qu'il doit à l'ancien propriétaire de l'établissement. Mais au fond, il s'ennuie, lui voudrait être écrivain.

Un jour, alors qu'il se trouve dans son échoppe, il rencontre et embauche Tokue, une vieille dame de 76 ans, aux mains difformes mais aux talents de pâtissière hors-pair !

Ensemble, ils vont faire revivre cette pâtisserie en perte de vitesse, jusqu'au jour où Tokue va subitement quitter son travail et la ville.

Sentarô va alors partir à sa recherche et en apprendre plus sur le terrible secret qu'elle cachait.



📚 Mon avis.

Un petit livre touchant, rapide à lire et qui m'a appris certaines choses sur l'histoire du Japon...mais une histoire que j'ai trouvé relativement plate !

Comme souvent dans la littérature chinoise ou japonaise, on peut trouver des paragraphes entiers ou les protagonistes s'extasient sur la floraison des cerisiers ou, comme ici, sur la texture de la pâte de haricot rouge.

Selon les personnes, cela donne, soit quelque chose de poétique, soit l'impression de paragraphes d'une longueur époustouflante !

Je n'ai pas été aussi emballée que d'autres personnes par ce petit roman, qui a par ailleurs été adapté au cinéma.
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Les délices de Tokyo

Sentaro confectionne des Dorayaki, une pâtisserie sucrée à base de pâte de haricots Azuki dans une petite boutique de Tokyo. Sans grande motivation, pour Sentaro, les jours ne sont que monotonie.

Alors, lorsque Tokue Yoshii, une mystérieuse vieille dame aux doigts déformés, entre dans sa boutique en demandant de l’engager, Sentaro accepte après bien des réticences.

Au-delà du goût exquis de la pâte préparée par Tokue, Sentaro est loin de se douter du changement qui va impacter sa vie.

Mais bientôt, le malaise s’empare de la clientèle, quel secret inavouable se cache derrière ces étranges déformations ?



Une histoire émouvante et très bien écrite qui aborde avec délicatesse des questions existentielles telles que le sens de la vie et surtout pour ceux et celles à qui elle n’a pas fait de cadeau. Ce conte moderne est également une belle leçon de tolérance et prouve, si besoin est, que la vie vaut toujours la peine d’être vécue.

Une véritable ode aux sens et à la nature qui nous entoure mais à laquelle nous n’accordons plus l’attention qu’elle mérite. Grâce à l’écriture fine et poétique de Durian Sukegawa, on s’imagine volontiers à l’ombre d’un magnifique cerisier japonais en fleurs.

Alors vous aussi, « écoutez la voix des haricots Azuki… »

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Les délices de Tokyo

Le roman "Les Délices de Tokyo" porte bien son titre. Son histoire est douce, à la fois triste et emplie d'espoir.



Sentarô est le gérant de la pâtisserie Doraharu. D'un passé un peu sombre, il a été embauché dans le but de se réinsérer dans la vie professionnelle et d'éponger ses dettes. Un jour comme un autre, alors qu'il prépare des mêts sans âme, sans amour et de façon mécanique, il fait la rencontre d'une mystérieuse passante, Madame Tokue Yoshii. Âgée de plus de soixante dix ans, cette dame n'a qu'un souhait : se faire embaucher en tant qu'aide-pâtissière. Présentant un physique chétif et maladif (doigts tortueux, visage à moitié paralysé), Sentarô est au départ réticent mais accepte finalement de lui donner sa chance. Tokue, qui vit mystérieusement dans un sanatorium, voit dans sa nouvelle activité l'opportunité d'élargir son champ sociale. Elle se retrouve face à des jeunes gens avec lesquels elle prend plaisir à discuter, auprès desquels elle fournit, l'air de rien, de précieux conseils et enseigne à Sentarô l'art des mélanges et des proportions culinaires.



Au fil des mois, Sentarô s'ouvre à son environnement, du gazouillis de l'oiseau à l'importance "du bruit que font les haricots lorsqu'ils mijotent". Il se découvre et perd peu à peu cette nonchalance dans son activité. Tokue le pousse à ouvrir ses horizons et à ne plus subir le monde qui l'entoure. De pages en pages, l'histoire se construit et on en apprend davantage sur la maladie de Hansen dont souffre Madame Yoshii et sur sa vie d'antan.



J'ai apprécié la description des saisons représentées par un cerisier du Japon, qui vient marquer l'espace temps dans le roman. D'une histoire au départ que l'on pourrait penser banale, on réalise au fur et à mesure, avec étonnement et ravissement, qu'elle va bien au-delà. "Les Délices de Tokyo" traite des maux endurés par ceux et celles qui subissent la différence. Le roman invite à l'introspection, à la culture du goût et de la cuisine. J'ai découvert avec plaisir les multiples pâtisseries japonaises (notamment ces fameux dorayaki composés de pâte de haricot) qui m'ont mis l'eau à la bouche tout au long du récit.



Ce roman est puissant dans sa vision des choses et met nos sentiments et nos doutes au pied du mur. Comment réagirions-nous face à la différence ? Est-ce légitime de rester dans la crainte d'une maladie alors même que celle-ci a été éradiquée ? Prenons-nous réellement le temps d'apprécier ce qui nous entoure, prenons-nous le temps d'apprécier la vie sous toutes ses formes ?

L'auteur use d'une plume particulièrement fluide et impose un ton que je qualifierai de neutre et paradoxalement impliqué. Son écriture est simple mais poétique dans le fond et à mon sens emplie de métaphores (je pense notamment au canari Marvy recueilli par l'étudiante Wakana, image de Yoshii, chetif et rêvant de liberté).



En conclusion, on passe un très agréable moment de lecture avec Sentarô et Madame Tokue Yoshii, qui nous apprennent à nous aussi à ouvrir nos horizons et notre cœur. Une réussite pour les éditions Albin Michel et l'auteur Durian Sukegawa
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Les délices de Tokyo

Histoire bien écrite de deux recalés de la société. Ce roman est une philosophie de vie en soi avec un message poignant sur l'acceptation de l'autre, sur le sens de la vie, sur le plaisir de savourer les instants de la vie quotidienne. Malgré des situation lourdes, on s 'attache indéniablement aux personnages et à leur opiniatreté à vivre.



Un roman à savourer comme une bonne pâtisserie japonaise à base de pâte de haricots
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Les délices de Tokyo

En me plongeant dans ce roman, je ne m’attendais pas à découvrir cette histoire… Et c’est une belle surprise !



On part pour Tokyo, à la rencontre de Sentarô, un jeune homme torturé et passablement alcoolique dont la vie répétitive ne lui inspire rien. Afin de rembourser une dette, il s’est vu confier la gérance d’une petite boutique nommée Doraharu, et s’évertue à vendre des dorayakis sans saveur qu’il confectionne par ses propres moyens malgré le peu d’entrain qu’il y accorde… Jusqu’au jour où Tokue, une étrange vieille dame aux mains tordues, croise son chemin. Elle va alors tenter de lui transmettre son savoir mais surtout de lui apprendre “à écouter”. Sentarô parviendra-t-il à laisser de côté ses à prioris pour s’ouvrir à cette sensibilité qu’il juge excentrique ?



A ce duo hors du commun, s’ajoute ensuite Wakana, une lycéenne discrète et maussade. Ces trois personnages sont énigmatiques, chacun portant et dissimulant tant bien que mal leur passé, leur malheur, leur tristesse. Ils tentent alors de s’apprivoiser et leurs cœurs solitaires se frôlent. J’ai d’ailleurs regretté que quelques aspects de leur personnalité ne soient pas plus développés. Car bien qu’attachants dans l’ensemble, ils demeurent assez distants.



C’est un récit doux et sucré à l’image de ces dorayakis qui m’ont donné l’eau à la bouche tout au long de ma lecture. Un récit qui prend son temps, qui se dévoile page après page, au fil des saisons. Un récit avec une portée historique que je n’avais pas soupçonnée. Et c’était intéressant de découvrir comment le Japon avait “traité” cet épisode dramatique. Je ne savais d’ailleurs pas que l’isolement total avait prévalu jusqu’en 1996 ! (Désolée, mais pour le bien de l’intrigue, je dois demeurer floue… Alors, chut.)



Ce roman est bienveillant, touchant et émouvant mais toute en finesse, sans excès ni profusion et c’est là que réside tout l’art de la littérature japonaise.



En somme, une jolie histoire d’amitié transgénérationnelle, au-delà des préjugés et un agréable moment de lecture.



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Les délices de Tokyo

Un roman plein de charme, aux senteurs sucrées salées, dans un Tokyo loin des buildings et des foules trépidantes. Dans un quartier passé de mode où les boutiques ferment les unes après les autres, Sentarô continue à vendre inlassablement ses dorayaki, sortes de pancakes fourrés à la purée de haricots rouges, dont raffolent les collégiennes. Lui qui voulait devenir écrivain, mais dont la vie est passée par la case prison, a trouvé ce petit boulot, qu’il accomplit sans cœur mais lui permet de subsister et, l’espère-t-il, rembourser un jour sa dette. Jusqu’au moment où il fait la connaissance de Tokue, une vieille femme un peu toquée mais dont le savoir-faire et les conseils avisés, issus de sa longue expérience et de sa profonde intelligence, vont lui redonner goût à la vie et à ce métier qu’il a malgré lui adopté. Deux personnages cassés par la vie, qui vont se transmettre, au-delà de leur différence d’âge, des raisons d’espérer. Un grand bol d’humanisme, un hymne à la fraternité, admirablement traduit, ayant inspiré un film du même niveau de qualité. À déguster en se laissant bercer par la poésie et les multiples sensations se dégageant de ce délicieux petit roman, vite lu mais jamais oublié…

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Les délices de Tokyo

Sentarô est le gérant d’une échoppe qui sert des dorayaki, des sortes de pancakes fourrés à la pâte de haricots rouges (an). Comme il se sent seul, il met une annonce pour embaucher quelqu’un et voilà qu’une vieille dame, Tokue, vient le voir : elle tient absolument à travailler, qu’importe le salaire.

Si le début du roman de Durian Sukegawa m’a ouvert l’appétit, le reste m’a tout simplement bouleversée. Au début, Sentarô rechigne à embaucher Tokue à cause de son âge ; il cède dans le simple but d’apprendre à faire une aussi bonne pâte de haricots. Seulement, au fil des pages, des liens se tissent et l’homme qui me semblait assez méprisant et quelque peu méprisable change. Cette évolution s’opère parce qu’il apprend à connaître Tokue, bien que cette dernière se montre parfois très évasive. De mon côté, Tokue, je l’ai aimée dès le début, alors qu’elle attendait non loin de la boutique de Sentarô, regardant tranquillement dans sa direction. C’est simple, je crois qu’il est impossible de ne pas l’apprécier dès qu’on la rencontre.

Alors voilà, le roman est court et, lorsqu’il se termine, c’est à regret que l’on quitte les personnages. De mon côté, je n’ai pas envie de vous en dire plus si ce n’est que j’ai été émue par ces protagonistes et leur histoire au point de verser une larme dans le métro – ce qui ne m’était jamais arrivé.



Ainsi Les délices de Tokyo est un roman délicat et bouleversant qui nous raconte la transmission, l’amour de la pâtisserie, la beauté et plein d’autres choses qu’il vous faudra découvrir par vous-mêmes. C’est un livre, une ode à la vie, une pépite que je vous recommande chaudement ✨
Lien : https://malecturotheque.word..
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