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Critiques de Durian Sukegawa (712)
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Les délices de Tokyo

Après l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, je rencontre la vieille qui murmurait à l'oreille des haricots azukis. Une petite vieille, toute fripée, toute timide, qui semble si bien s'entendre avec ses haricots que sa pâte respire mille senteurs, dont l'amour, la compassion, le désir et la vie. Tu as senti cette douce odeur sucrée venir chatouiller tes narines à chaque page tournée ? Un pur délice, un petit bijou. Une histoire simple, d'âme et de cuisine. La cuisine a une âme et ses saveurs sont l'amour et la (com)passion. Les bons ingrédients aussi. Un pur bonheur.



Cette histoire de cuisine s'agrémente donc d'une histoire d'âme, et d'une histoire de relation générationnelle. Quel enchantement de voir cette vieille apprendre le métier à son jeune patron. Elle est si belle, cette vieille devant ses fourneaux. Elle a tant à dire et à donner. Magnifiquement humaine, la plume de Durian Sukegawa se fait poignante et poétique. Le roman se déguste comme ces fameux dorayaki, petites pâtisseries japonaises à la pâte d'azukis, que la vieille prépare depuis plus de cinquante ans, sous le clair de lune, la tête sur ton épaule.



« Ce jour-là, nous avons regardé la lune ensemble. La pleine lune était visible au-dessus du cerisier devant la boutique. Mme Yoshii m'a dit, elle est belle, admirons-la ensemble... et elle m'a proposé ça, en contemplant la lune. Pour elle c'était une promesse à trois, entre la lune, elle et moi. »



Le film de Naomi Kawase me tentait bien, mais l'occasion a manqué. Lorsque je reçu ce roman, je n'ai donc pas hésité à savourer chacune de ses préparations culinaires et à les vivre comme un cérémonial. La prière, le respect, la caresse de chaque ingrédient, ne pas oublier de parler à ses haricots, de leur susurrer des mots d’amour, car la cuisine est avant tout amour. Pas besoin d’aller au temple, il suffit de joindre les mains devant la marmite bouillonnante et fredonnante d’histoires.
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Les délices de Tokyo

Voici sans conteste une lecture dépaysante à bien des niveaux, pour commencer il y a cette immersion dans une culture qui ne cesse de me fasciner, une sensibilité différente, il y a aussi, et c'est plutôt original, une incursion dans l'art culinaire japonais.

La cuisine : comme partout dans le monde il y a ceux qui privilégient la rentabilité en vendant des produits industriels, et ceux qui sont dépositaires d'un savoir faire qui se perd, ceux qui ne veulent se donner qu'un minimum de contraintes, et ceux qui estiment que la satisfaction et le plaisir du client valent la peine de se donner du mal, je pense que le sujet est universel, même dans ce Japon dont l'idée que l'on se fait des traditions est légendaire.

Pour parler de ce roman, je dirais que, mis bout à bout, tous les ingrédients de cette histoire ne sont pas très originaux, et pourtant l'auteur va nous offrir une histoire digne d'un conte en faisant preuve d'une vraie sensibilité, je mets l'accent sur ce terme car je fais la distinction avec la sensiblerie voire la mièvrerie.

A l'instar de la préparation du an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki et qui demande un dosage subtil, Durian Sukegawa va nous parler de culture et de préjugés, d'injustice et de discrimination, de mal être et de désespoir. Le fait est que la société japonaise qu'il nous donne à découvrir n'est pas si idyllique que cela, d'un autre côté, l'être humain ne peut vivre sans rêves et sans espoir, et sans sombrer dans le "pathos", l'auteur va nous faire voyager, y compris dans le temps, en nous instruisant d'un pan de l'histoire du Japon.

J'ai aimé la galerie de personnages de ce roman, ils ne sont pas nombreux mais ils sont tous authentiques et actuels à leur façon, car si la culture asiatique a sa spécificité, les émotions sont quant à elles universelles.

Voilà, il m'arrive de sortir de mes habitudes de lecture, et pour le coup je m'en félicite, j'ai lu ou plutôt dévoré ce livre en moins de deux jours.

Je vous laisse découvrir le résumé d'introduction qui en dit juste ce qu'il faut, et vous invite à venir déguster un dorayaki (pâtisserie japonaise) dans l'échoppe "Doraharu" tenue par Sentarô, peut-être pourrez vous y "écouter la voix des haricots".
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Les délices de Tokyo

Sentarô ,gère une pâtisserie à Tokyo pour rembourser "une dette".

Seul dans sa petite échoppe, en face d'un cerisier, symbole du passage des saisons, il vend des dorayaki et s'ennuie. Il aimerait embaucher quelqu'un avec qui discuter et qui pourrait lui donner un coup de main.Une vieille femme aux doigts déformés s'y présente, après hésitation,il l'engage .....se demandant quand même en quoi elle pourrait bien lui venir en aide..... surprise ! Tokue,la grand-mère se révèle exceptionnelle et l'initie à l’art délicat de confectionner le an, cette pâte de haricots rouges avec laquelle les dorayaki sont fourrés....Sentarô qui les fourrait jusque là avec de la pâte industrielle, est aux nues....la clientèle afflue....mais le rêve va tourner court. Tokue porte un lourd secret qui va vite être deviné......par l'entourage....

Dans la première partie du roman, l'écrivain, un homme aux multiples talents, ayant aussi suivi les cours d'une école de pâtisserie, ,nous envoûte avec la fabrication des dorayaki ; la seconde partie , beaucoup moins sucrée, dévoile le secret de Tokue. Avec sa sensibilité à fleur de peau, « à l’écoute » du bruissement des arbres, des insectes , des oiseaux....et des fameux haricots azuki, Tokue nous livre une simple et trés belle leçon sur sa conception du sens de la Vie, même dans la plus grande des détresses.

Magnifique roman écrit avec beaucoup de délicatesse et d'émotion sur un sujet peu commun, qui fait partie aussi d'un pan insoupçonné de l'histoire du Japon.

Je suis une adepte de la littérature et de la pâtisserie japonaises, ce livre ne pouvait que me plaire, avec sa sensibilité,sa poésie, la pudeur de ses personnages, ses cerisiers en fleurs ....et ses doriyaki. J'ai adoré !

p.s.Naomi Kawase, une cinéaste japonaise que j'admire beaucoup en a tiré un film,que malheureusement je n'ai pas encore visionné.
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Les délices de Tokyo

Ce roman est une vraie sucrerie.... Ne connaissant pas les pâtisseries japonaises, je le rapprocherais de la tarte au citron. Il est à la fois d'une douceur incroyable, avec un petit goût amer par moment.



J'ai adoré. Il se lit tout seul. Il nous met l'eau à la bouche par la description des pâtisseries japonaises. Mais c'est surtout une belle et grande leçon de vie. Avec aussi une très belle leçon d'amitié entre un homme et une vieille femme.



Ce roman est "étrange" parce que l'on peut anticiper sans problème ce qu'il va se passer et pourtant on est quand même frappé par les évènements. On les prévoit et malgré tout ils nous prennent aux tripes.

J'ai adoré la façon dont était brossé les personnages.



En fait ce roman est d'une simplicité extrême au premier abord, mais il est surtout d'une efficacité incroyable.



Je recommande vivement
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Les délices de Tokyo

Si je ne devais utiliser qu'un mot pour définir la plume de Durian Sukegawa, ce serait "délicatesse".

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Fermez les yeux, une légère brise vous caresse le visage, et quelques pétales de fleurs de cerisier vous effleurent la peau.

Quelques heures m'ont suffi pour lire ce roman empreint d'une infinie sensibilité. Rien de mièvre, rien de gnangnan, rassurez-vous, mais que d'émotions.

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Sentarô, gérant du Doraharu où sont confectionnés et vendus des dorayaki, gâteaux japonais très populaires, composés de deux pancakes épais et moelleux, garnis d'une pâte de haricots azuki confits, fait la connaissance d'une vieille dame, Tokue Yoshii, qui déplore la piètre qualité de la pâte de haricots industrielle qu'il utilise et se propose d'occuper le poste vacant en la façonnant elle-même.

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Il n'est pas précisé d'âge sur la petite annonce, donc avoir soixante-seize ans bien sonnés ne lui semble pas incongru. (à suivre...)

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Comme dit plus haut, je me suis délectée de ce roman tout en délicatesse et sensibilité.

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Les personnages, parfaitement croqués, sont très attachants.

Les moments gais comme les tristes, les bonheurs et malheurs sont abordés avec pudeur, sans mélo, sans pathos.

Mon coeur s'est serré quelques fois, mais un brin de soleil ou un rayon de lune n'était jamais très loin.

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Je remercie mille fois mon ami Éric (CasusBelli) de m'avoir fortement incitée à lire Les Délices de Tokyo, roman vers lequel je ne serais pas venue de moi-même, à mon avis.

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Je ne peux que vous encourager à le lire à votre tour.

Ce roman peut séduire chaque lecteur, quel que soit son genre de prédilection.

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Les délices de Tokyo





Un soupçon de délicatesse, une touche de poésie, un brin de gourmandise et une bonne dose d'émotions … voici une lecture qui est arrivée à point nommé pour accompagner  cette fin d'année. 



***



Au cœur de Tokyo, dans une boutique située rue des Cerisiers, Sentaro Tsujii confectionne et vend des pâtisseries japonaises traditionnelles appelées dorayaki.



Le petit commerce qu'il tient en gérance depuis quatre ans maintenant vivote et attire essentiellement une clientèle estudiantine. 



Loin du rêve poursuivi jadis, le jeune homme travaille sans réel entrain ni conviction. Il espère quitter les plaques chauffantes de chez Doraharu, une fois ses dettes remboursées. 



Un jour se présente à lui, une vieille dame aux doigts déformés désireuse de le seconder en cuisine en contrepartie d'un salaire des plus modestes. 



Au vu de son âge avancé, Sentaro refuse.Tokue Yoshii insiste et l'invite à découvrir la pâte de haricots rouges confits qu'elle prépare artisanalement. 



La dégustation s'avère être une véritable explosion de saveurs et d'arômes en bouche, en rien comparable avec l'insipide garniture d'origine industrielle qu'il utilise. 



Devant un tel savoir-faire, le gérant revient sur sa décision. Cette femme mystérieuse au regard pénétrant pourrait bien représenter une aide précieuse et un atout considérable pour son entreprise.



Pas à pas, Tokue l'initie aux secrets de fabrication de l'anko, depuis le choix des ingrédients de base jusqu'à l'obtention d'une pâte savoureuse à la texture harmonieuse.



Bientôt, les clients affluent, l'échoppe prospère et des liens se tissent jusqu'au jour où…



*



Ode à la pâtisserie japonaise et aux rencontres inattendues, Les délices de Tokyo réveille les papilles gustatives et réchauffe les cœurs. 



La plume douce et enveloppante de Durian Sukegawa croise les destins d'êtres éprouvés par la vie. Au contact des uns et des autres, chacun dépoussière ses rêves, panse des blessures anciennes et regoûte au bonheur. 



L'auteur nous souffle les ingrédients de l'épanouissement et de la réalisation de soi : l'ouverture, la découverte, le contact humain, l'écoute, le partage mais aussi la confiance, la persévérance ou encore la générosité.



Il nous plonge au cœur des traditions nippones et explore un pan de l'Histoire du pays. En filigrane, le récit met en valeur la transmission intergénérationnelle, le respect des anciens et interroge subtilement le regard que nous portons sur l'autre. 



Au rythme des saisons qui s'égrènent, nous assistons à la métamorphose des cerisiers, symbole de renouveau ainsi qu'à celle des personnages. 



Il est touchant de les voir s'apprivoiser, se rapprocher, s’apporter mutuellement et évoluer page après page, en faisant fi de leurs différences, peurs et préjugés. 



Les confidences mêlant pudeur et sobriété permettent d'aborder des thèmes multiples tels que la vieillesse, la maladie, la solitude,  l’exclusion, le rejet ainsi que la reconstruction de soi.



*



J'ai été particulièrement sensible à la beauté, la sagesse, la force tranquille qui transparaissent derrière les mots, sans oublier les messages délivrés.



En refermant ce livre, comme une envie de ralentir le rythme, s'arrêter,  respirer, regarder autour de soi, se connecter au moment présent, savourer, s'ouvrir à l'imprévu, à l'autre, au monde et s'enivrer des bonheurs simples.



Une mignardise douce-amère à déguster sans modération. 



*** 



"Un regard et tout change. Un regard et rien n'est plus pareil… Une rencontre. Des atomes qui s'accrochent et laissent des traces indélébiles." (Angélique Barberat) 



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Les délices de Tokyo

Depuis que j’ai refermé ce livre, ce matin, je ne mange plus de la même façon.

Je savoure, je regarde les aliments dans les yeux (hum), je les écoute…

Me prenez-vous pour une folle ? J’espère que non ! Sinon, lisez « Les Délices de Tokyo », et vous me comprendrez !



C’est un vrai régal, ce roman, vu que Sentarô est le gérant d’une échoppe de pan cakes fourrés d’une pâte de haricots confits. Régal, oui, car la recette est bien détaillée, surtout depuis que Sentarô accueille – bien malgré lui au départ – une vieille dame qui lui enseigne tous les secrets de cette pâtisserie réputée. Tokue, c’est son nom, réinvente le « dorayaki » pour en faire un délice de Tokyo. Tout va bien, alors ?

Non, car Tokue a tu un terrible secret, que Sentarô va découvrir, bouleversé, accompagné d’une jeune collégienne.



Ce roman japonais, même s’il n’est pas aussi épuré que ceux que j’aime particulièrement, reflète une ambiance pleine de douceur(s), très sucrée-salée au rythme des saisons parfumées par les cerisiers.

Il suggère une réponse aux aléas de la vie : « être à l’écoute du monde ».

Cela fait un peu « feel-good », et en général je n’aime pas trop qu’on me donne des leçons de bien vivre ou que sais-je, mais ici, ce message passe très facilement, avec une bouchée de dorayaki, bien sûr.

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Les délices de Tokyo

Dans sa petite boutique, rue des Cerisiers, Sentarô passait ses journées derrière une plaque chauffante en train de confectionner des dorayaki. Un jour, il remarqua une vieille dame toute ridée qui, presque immobile, l'observait. S'approchant, c'est alors qu'elle tendit un doigt tout tordu vers l'affichette collée à la vitrine proposant un emploi. Trop vieille aux yeux de Sentarô, il repoussait son offre. Mais Tokue Yoshii insista encore et encore. Malgré ses doigts tordus, Sentarô finit par céder, séduit par le maigre salaire réclamé mais surtout par sa pâte de haricots rouges qu'elle lui fit goûter. Une pâte qui n'avait rien à voir avec celle qu'il confectionnait. Certain d'accroître son chiffre d'affaires grâce à cette aide précieuse, Sentarô pourra ainsi augmenter son remboursement mensuel...



Les délices de Tokyo se dégustent doucement, tel un bonbon qu'on laisse fondre sous la langue. Près de ces cerisiers, si magnifiques au temps de la floraison, Durian Sukegawa fait se rencontrer deux personnages que rien ne semble lier. Sentarô, un homme qui prépare et vend ses dorayaki pour rembourser une dette; Tokue Yoshii, une vieille dame de 76 ans, aux doigts tout déformés, qui maîtrise la confection de la pâte de haricots rouges, le An, à merveille. Peu à peu des liens vont se nouer entre eux et chacun va, au contact de l'autre, se livrer et se délivrer de ses lourds secrets. L'auteur aborde avec délicatesse et douceur des sujets tels que la maladie, l'exclusion, la solitude, l'amitié, l'entraide, la vieillesse, la passion... Il se dégage de ce roman poétique aux saveurs douces-amères un parfum de nostalgie et de suavité.



À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Naomi Kawase.

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Les délices de Tokyo

J'ai toujours aimé la littérature japonaise mais cela faisait bien longtemps que je n'en avis plus lu. Aussi, lorsque j'ai mis la main sur cet petit ouvrage, j'espérais que je n'allais pas être déçue, que mes souvenirs de cette littérature si propre à ce pays qui me fait tant rêver n'allait pas me décevoir, que j'allais retrouver toute la poésie et cette philosophie très optimiste et proche de la nature propres selon moi à ces auteurs. Grand soulagement après avoir refermé cet ouvrage car, loin de m'avoir déçu, je me suis rappelé à quel point j’aimais la littérature et la culture orientale et cela n'a fait que renforcer mes vieux souvenirs et mon envie de renouer avec ces auteurs.



Ici, Durian Sukegawa nous offre un univers bien particulier : celui des traditions culinaires du Japon, son savoir-faire et sa transmission à travers les générations. Oui, certes, vous me dire que cela n'exista pas qu'au Japon, que la cuisine est un art universel qui rapproche toutes les générations et fait se rencontrer bien souvent des gens qui ne se seraient peut-être jamais croisé qu'autour d'un bon repas, que les bons mets délient les langues etc etc et je ne vous contredira pas car ici, je rends hommage à ma défunte grand-mère paternelle, italienne, qui cuisinait comme personne et qui a transmis à ses dix enfants et petits-enfants (je dois être une exception dans cette famille) sa passion pour sa "pasta chutta", toutes sortes de pâtes qu'elle maniait à merveille dans pour autant n'avoir rien appris. Elle s'est fait toute seule, parce qu'elle savait, comme Tokue Yoshii, la "grand-mère de cet ouvrage", être à l'écoute ds aliments. "Mamie, cet dédicace est pour toi car tu exaspérais tes enfants lorsqu'ils te demandait la recette de tes plats avec les proportions exactes et que tu leur répondait "oh, tu rajoutes un peu de ça... Mais combien ? Oh, je ne sais pas, tu vois...".



Excusez-moi pour cette petite parenthèse et revenons à notre ouvrage : Sentarô Tsujii travaille dans une boutique qui confectionne et vend des Doraharu, sorte de petit beignet sucré cher à la culture japonaise mais si il travaille là-bas,ce n'est pas par passion mais parce que l'ancien propriétaire lui a donné se chance, une chance de se racheter auprès de la société en devenant un homme respectable et après avoir épongé ses dettes.Et aujourd'hui, c'est Sentarô qui rembourse les siennes en travaillant auprès de la propriétaire. Il n'a pas toujours été un homme respectable et sa rencontre avec Tokue va changer sa vie à jamais. Cette dernière est une vieille femme qui sans arrêt lui propose de venir travailler à la boutique mais Sentarô sans arrêt l'éconduit en raison de ses vieux doigts déformés. Comment une femme avec une telle malformation pourrait être capable de manier les haricote, aliments de base pour la confection de cette pâtisserie ? En leur parlant, lui explique-t-elle ! Foutaises pour Sentarô qui cependant va bien être obligé d'admettre que les Doraharu que va lui faire goûter Tokue ont quelque chose d'unique, de magique...Il faut parfois dépasser les préjugés pour voir ce qui se cache derrière la façade, telle est pour moi, la grande morale de cet ouvrage que je ne peux que vous inciter à découvrir !



Un roman très bien écrit et moralisateur mais à fable dose, qui traite d'amitié, d’entraide, de soutien, de fausses apparences...sans oublier la cuisine bien entendu ! Une petite pépite, pour ne pas dire un délice (l'ouvrage" que je vous conseille de consommer sans modération - contrairement aux Doraharu, à consommer cette fois-ci avec modération mais de toute façon, étant donné que vous ne trouverez jamais ceux confectionnés par Tokue, cela m'étonnerait que vous en abusiez !
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Les délices de Tokyo

La magie de ce court roman, c’est que même si on déteste la pâte de haricots rouges japonaise, le An, on a presqu’envie de retenter l’expérience après avoir tourné la dernière page!

C’est bref mais riche en évocations sensorielles, de celles qui suscitent des émotions positives. De l’odeur de la pâte qui cuit doucement, domptée par la technique de Tokue, au délicat parfum des pétales du cerisier, qui scande le passage des saisons, en passant par l’émerveillement de Sentarô qui découvre les arômes qui résulte d’une technique patiente, tout est sensation, émotion, souvenir.

L’histoire prend la forme d’un conte moderne, Tokue n’est pas loin d’évoquer la sorcière, avec ses difformités , ses secrets et les mystères qu’elle fait de son passé, mais une sorcière bienveillante, voire une fée malicieuse. De celles qui portent en elles les richesses d’une époque révolue



« S'il ne prenait pas la relève maintenant, la savoir-faire du Tokue disparaîtrait de ce monde. Et ce savoir-faire, c'était aussi la trace de l'existence d'une femme nommée Tokue Yoshii. »





Le lien qui se crée entre ses deux personnages si disparates, est aussi fort qu’improbable, si les hasards de la vie et la nécessité pour ces deux-là de modifier le tracé de leur destin ne les avaient pas réunis dans une aventure magique.

Mais malgré cette ambiance poétique à souhait, l’auteur soulève de graves questions, celles de l’exclusion, de la maladie , du temps qui passe, sans compassion le sens de la vie



Mais de par le monde, il y a aussi des enfants dont la vie s'achève au bout d'à peine deux années. Alors, dans le chagrin, chacun s'interroge sur le sens de la naissance de cet enfant.

Maintenant, je sais. C'est sûrement pour qu'il puisse ressentir, à sa manière, le ciel, le vent et les mots. Le monde naît de la perception de cet enfant. Donc, la naissance de l'enfant aussi a bien un sens.



Le décor est résolument moderne, mais la fable est intemporelle.



Durian Sukewaga a su avec adresse utiliser ses deux casquettes, de philosophe et de pâtissier pour nous cocoter ces Délices, à savourer sans modération.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les délices de Tokyo

Oui 5 étoiles et si je pouvais, j'en ajouterais 5 autres. J'ai passé un beau, bon, calme moment de lecture, j'étais ailleurs. Quasiment dans une autre dimension où il fait bon flotter. Un livre qui fait du bien, des personnages attachants, une écriture séduisante toujours teintée de poésie. On y parle de patisserie et d'adversité. En même temps oui! L'auteur, Durian Sukegawa, lui-même patissier, nous parle petites crêpes fourrées à la pâte de haricots mais pas qu'avec des quantités et des ingrédients, mais avec douceur et délicatesse, couleur et goût. On y parle aussi d'un Japon autre, un pan que l'on découvre. Ce Japon là, nous parle des relations qui peuvent éclore entre inconnus et où la transmission d'un savoir faire est encore possible. Pour moi, le roman de Sukegawa est empreint de tendresse, d'un grand respect et d'amour. Mais aussi d'espoir et de tolérance. C'est une belle leçon qui nous dit qu'il est bon de prendre le temps, d'écouter , d'aspirer et de croire.
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Les délices de Tokyo

Dans une échoppe à Tokyo, près d'un cerisier, Sentarô prépare des dorayaki, pâtisseries japonaises composées de deux pancakes fourrés à la pâte de haricots rouges appelée an. Le propriétaire de l'échoppe, aujourd'hui décédé dont la veuve a pris la succession, l'a engagé à sa sortie de prison. Sentarô qui fait cela avant tout pour rembourser ses dettes envers la propriétaire, achète de la pâte an industrielle ; les clients ne sont pas nombreux. Arrive Tokue, vieille femme aux doigts déformés, que Sentarô engage, à un salaire dérisoire, pour préparer la pâte de haricots rouges, tout un travail, dès lors, les clients affluent jusqu'au jour où ... Belle écriture.



Challenge Petits plaisirs - 239 pages
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Les délices de Tokyo

Chez Doraharu, Sentarô cuisine et vend des dorayaki , des pâtisseries japonaises composées d'un pancake et de pâte de haricots rouges confits et sucrés.

Il les confectionne de façon industrielle.

Arrive une vieille dame de soixante-seize ans aux doigts tout déformés et au visage partiellement paralysé.

Elle veut absolument travailler, se rendre utile et confectionner la pâte de haricots à un salaire dérisoire. Elle veut se rendre utile.

Au début Sentarô a peur qu'elle n'effraie la clientèle.

Lui-même est abîmé par la vie. Il a des dettes et n'a pas toujours filé le droit chemin.

C'est petit à petit qu'on apprendra le douloureux chemin de Tokue, notre vieille dame et que se nouera une très profonde amitié entre les deux personnages principaux.

Une leçon de vie pour lui, une relation mère-fils pour elle.

Très beau roman d'où se dégage une tristesse infinie et en même temps une grande sagesse, résignation ai-je envie de dire.

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Le rêve de Ryôsuke

Ryôsuke, un jeune homme suicidaire de vingt-huit, sans famille s'engage dans des travaux de terrassement sur une île au fin fond de nul part, Aburi. Mais le but de cet engagement est apparemment tout autre. "Vivait-il encore à Aburi ? Cet homme dont sa mère lui avait si souvent parlé, comme s'il avait été son seul espoir dans la vie. Arriverait-il à lui remettre le paquet enfoui au fond de son sac à dos, à percer le secret de sa naissance ? Et s'il y parvenait, sa façon d'être au monde changerait-elle ?"

Quand on descend du ferry avec Ryôsuke sur l'île, on a l'impression. d'avoir atterri sur Mars, des personnages insolites, des chèvres sauvages, une forêt primaire de banians......Voici le debut d'un livre et d'un personnage mystérieux, taciturne, accompagné d'un garçon plus jeune et d'une fille, un trio qui va nous entraîner loin.

Comme dans son livre précédent "Délices de Tokyo", il est question d'une rencontre,

et de cuisine....ici pas de dorayakis mais du yaourt de pinza, une vaste variété de sashimis arrosés de shôchû .....et "l'objet du rêve de Ryosuke".......un rêve qui lui permettra de reprendre pied dans la vie, mais pas facile à réaliser dans les conditions de l'Île.

Ici aussi l'auteur nous en ("l'objet du rêve ") explique le processus de fabrication avec beaucoup de finesse, de délicatesse. Un vrai processus artistique, où l'amour qu'on y met avec le savoir technique vont donner un résultat de rêve, "on croirait manger des nuages" en dit un des personnages. Les sensations gustatives les suivent avec beaucoup de poésie, "C'était une saveur tout à fait particulière,........Le parfum de l'herbe, la chaleur de Hanayo, une averse soudaine… C'était tout cela, concentré, qui rayonnait."

Alors que son livre précédent était solaire, ici c'est un peu la grisaille, du moins je l'ai ressenti ainsi. Même les personnages sont en demi-teintes, on ne voit que leur côté sombre noyé dans la solitude et le désarroi , avec peu de chaleur humaine, un brin de chaleur animale, dans l'atmosphère lourde et humide de l'île . Le fond du livre est à l'image de sa couverture, plutôt un roman jeunesse que je verrais bien en BD. Mais pour autant c'est une lecture agréable car la prose est belle et les descriptions de paysages, magnifiques.J'ai apprécié, mais sans plus.

Sucré ou salé ? Pour moi définitivement sucré et j'espère que son prochain livre le sera.....





P.s. J'ai mis de côté une caisse de shôchû pour Bison ( j'espère que t'aimes ça , "gomen " mais le vin rouge importé y coûtait trop cher ) qui m'a fait découvrir ce livre en avant-première .

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Les délices de Tokyo

Ode à la vie, à la pâtisserie, à la transmission, « les délices de Tokyo » est un roman à déguster. Il nous raconte l’histoire de Sentarô, gérant d’une pâtisserie à Tokyo. Seul, dans sa petite boutique, située face à un cerisier symbole des saisons qui passent, il s’ennuie, tout en fabriquant des « dorayaki », ces pâtisseries japonaises fourrées à la pâte de haricots rouges et cherche en vain le moyen de donner un nouvel élan à sa vie.



Contre toute attente, c’est une vieille dame âgée, se prénommant Tokue, lépreuse guérie, qui va lui apporter la réponse.

L’embauche de cette vieille femme, experte en l’art de fabriquer cette pâte de haricots rouges avec laquelle les dorayaki sont fourrés et qui va l’initier à cet art, va bouleverser sa vie et lui permettre petit à petit de reprendre celle-ci en main.



Au fil du roman, nous découvrons la propre histoire de Tokue, femme extrêmement courageuse, fasse aux conditions que fut sa vie. D’une sensibilité extrême, à l’écoute de la nature qui l’entoure et des fameux haricots rouges, elle nous offre une merveilleuse leçon de vie. Ce personnage m’a particulièrement touché et profondément marqué. Le lien qu’elle va créer avec Sentarô et Wakana, troisième personnage du livre, jeune adolescente un peu à la dérive, est à lui seul un hymne à la relation entre ces deux générations.



Ce livre est un pur délice, une petite douceur à savourer pleinement. D’une grande philosophie de vie, telle la culture nippone, il nous fait du bien à l’âme. N’étant pas particulièrement une adepte de la littérature japonaise, « les délices de Tokyo » a été pour moi une merveilleuse découverte. Je ne peux que vous conseillez de vous y plonger très vite. Quant à moi, il me reste à présent à découvrir le plus rapidement possible le film éponyme tiré de cette « petite douceur » et peut-être, pourquoi pas, découvrir ces fameuses « pâtisseries japonaises ».



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Les délices de Tokyo

Beau moment de lecture avec "les délices de Tokyo": des pâtisseries qui m'ont fait saliver.



Tout commence quand Takue une dame âgée de 76 ans au doigts mystérieusement déformé, se balade dans la ville. Elle s'arrête pour regarder les cerisiers en fleur, cela lui rappelle des souvenirs de son enfance. Elle tourne la tête, son regard tombe sur une échoppe de pâtisseries japonaises. Elle réussi à s'y faire embaucher par Sentarô la gérant de l'échoppe. Son rêve commence, elle va faire des dorayaki.

Depuis son arrivée le chiffre d'affaire a doublé.

Quels sont ses secrets ? Un mystère à découvrir...



Beau roman rempli de poésie, je l'ai lu en une journée, un coup de coeur, rempli d'amitié, d'amour, respect, d'acceptation de soi et de transmission transgénérationnelle. Belle leçon de vie.

Ce livre a été adapté en film et a été primé au festival de cannes en 2015.





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Le rêve de Ryôsuke

Après la vieille qui murmurait à l’oreille des haricots azukis dans « les Délices de Tokyo », je te propose de poursuivre le parcours culinaire de l’auteur japonais, avec le vieux qui murmurait à l’oreille de ses fromages de chèvres.



Un roman basé sur l’art de fabriquer du fromage de chèvres. Le lait, qu’il faut traire, les chèvres sauvages sur une île ô combien mystérieuse, puis l’affinage sur le bord de la fenêtre au vent, à la chaleur, à l’humidité. Mais ils font comment les français ? pour obtenir du fromage si bon, si fondant, si piquant. De la moisissure en plus ? Et pourquoi pas de la paille ou de la cendre… Ce roman est un hommage au fromage de chèvre tel que l’on en fait encore – un peu – artisanalement. Le Japon nous envie notre fromage, ou du moins les règles de l’art ! L’art de l’affinage. Alors de là à se faire seppuku…



Ryôsuke, la vingtaine, débarque sur cette île reculée de toutes, presque abandonnée. Une île étrange et mystérieuse, qui à elle seule pourrait être exploitée plus pour entretenir le mystère de ses habitants et de ses chèvres noires. Avec deux autres adolescents, il est venu faire de l’intérim, creuser une tranchée pendant quelques mois. Pelleter le rassure, pelleter jusqu’à épuisement et s’oublier dans la terre la mélancolie et la tristesse de sa putain de vie. Une grosse cicatrice lui barre le torse, je comprends aisément le pourquoi, je m’identifie à lui, et aux échecs de sa vie. Lui est jeune, il pourra s’en remettre. Il suffit de le guider, d’aiguiller des chemins qui mènent aux plaisirs et à la réussite. Le roman devient initiatique. A Ryôsuke de créer sa légende personnelle, ou celle du fromage de chèvres. A Ryôsuke d'oublier le col de sa chemise tachée par le sang giclant de la chèvre, la carotide tranchée.



Durian Sukegawa mène un nouveau roman gastronomique mais je lui trouve un petit goût d’inachevé. Il lui manque un peu d’affinage. J’aurais aimé en savoir plus sur l’île et ses habitants qui semblent porter tous le même nom. Il me manque aussi les histoires des deux compagnons de route de Ryôsuke que j’aurais souhaité également plus développé (pourquoi cette fille au tatouage et piercings est de cette destinée ?). Il faut du temps pour fabriquer du fromage de chèvre affiné, comme pour connaître les hommes, leur cœur, leur âme. Je m’attache aux personnages, et il est malheureusement déjà temps qu’ils prennent le ferry pour de nouveaux horizons. A mon sens c’est le point négatif du roman, qui n’engage que moi. C’est que j’en veux toujours plus, toujours insatisfait de ma vie.



L’île, ses escarpements et sa forêt isolée m’attendent. Elle garde son côté sauvage – le réseau a même du mal à franchir les vagues. Probablement de ce fait que les jeunes la délaissent. Ryôsuke y est trop jeune pour s’enfermer à son âge, d’autant plus qu’il a encore des rêves, lui. De rêve, il est surtout question d’une promesse faite implicitement à son père – pourquoi est-ce qu’un père se suicide, l’amour de l’enfant n’est-il pas assez fort pour le retenir ? Mais moi, je m’y verrais bien, entouré de chèvres, à méditer sur les échecs de ma vie, nombreux même, tout en regardant le soleil se coucher dans l’océan, tout en pêchant des coureurs arc-en-ciel, tout en trayant les mamelles gonflées d’une chèvre mi-sauvage mi-caline.
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Les délices de Tokyo

Que de poésie dans ce roman. Quelle belle philosophie à travers Tokue !

Si l'histoire de Sentoro, fabricant et vendeur de doroyaki et de Toku vieille dame embauchée par celui-ci n'a rien de très originale, le message de vie tout en poésie est quant à lui magique et m'a complétement séduite. J'ai été émue.

Tokue est extrêmement attachante et c'est avec beaucoup de mal que j'ai été contrainte de la quitter. Mais, en tournant la dernière page, je sais que je vais la garder dans mon esprit et que je vais écouter son conseil : écouter.....
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Les délices de Tokyo

A force de voir ce petit roman passer sur Babelio, j'ai eu envie de le lire, mais je ne partage pas l'engouement collectif...

C'est une histoire de rencontres , d'amitiés entre un homme qui tient une petite pâtisserie, une jeune cliente adolescente , et une vieille dame qu'il engage pour lui donner un coup de main. Mais cette vieille dame a un secret qui obligera Sentarô à l'éloigner de sa boutique dont il n'est que le gérant. Mais auparavant, elle lui aura montré son savoir faire en matière de confection de pâte de haricots rouges, cinquante ans passés à "écouter la voix des haricots"... Tout un art.

Une histoire touchante, ultra douce, poétique , qui laisse entrevoir le japon d'hier , qui m'a plue, mais pas autant que d'autres lecteurs... Bien sûr , il y a les cerisiers en fleurs et quelques noms exotiques de pâtisseries qui nous transportent ailleurs , mais je trouve ça facile...

Je me souviens de la Papeterie Tsubaki qui était tellement bien écrit...Ici , le style est plat, simple .

Les personnages n'offrent pas beaucoup de nuances et la fin m 'a laissée sur ma faim.

Mais , c'est peut- être, cette petite musique simple, calme, qui a séduit tant de personnes et une cinéaste. Un monde poétique qui laisse le lecteur libre d'interpréter, de visualiser ce qu'il veut. Un petit goût de liberté dans un monde de brutes, une pause "hors temps" dans un monde agité.

Voyage voyage...

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Les délices de Tokyo

Sentarô, un jeune homme au parcours de vie chaotique, vend à des clients de moins en moins nombreux des pâtisseries traditionnelles japonaises qu’il confectionne sans motivation, sans soin et sans talent. Conséquence logique de la piètre qualité des produits qu’il propose : la boutique dont il a la gérance est au bord de la faillite, les dettes s’accumulent et l’avenir est problématique.



Jusqu’au jour où, comme dans un conte, Tokue, une étonnante petite vieille surgie de nulle part avec ses doigts crochus et son regard étrange, insiste pour se faire embaucher avec un salaire de misère. Comme dans un conte, encore, Tokue qui sait “écouter la voix des haricots” et faire chanter la pâte, accomplit des miracles : les clients se précipitent pour goûter ses pâtisseries au goût divin dans lesquelles on perçoit comme un supplément d’âme.



Mais, comme dans un conte, toujours, les doigts déformés de Tokue dissimulent un secret, un mal caché, contagieux peut-être, et terrible - comme le dit le vent mauvais de la rumeur qui bien vite emportera sur son passage la bienveillance, la compassion et la tolérance pour laisser place à la défiance et à la peur.



Et Tokue disparaîtra comme elle était venue, comme disparaissent dans les contes les fées, les bonnes sorcières et les esprits surgis de nulle part pour donner, le temps d’une parenthèse, un petit coup de main aux humains en difficulté. Mais, tandis que nous découvrons son histoire terrible et bouleversante, elle continue à veiller de loin et laisse à Sentarô, en plus de son savoir-faire et de son expérience, un dernier cadeau très précieux : une attitude intérieure nouvelle qui lui permettra de trouver son chemin de vie et le courage de son accomplissement.



Même si le style, purement factuel et sans beaucoup de recherche, ne m’a pas particulièrement séduite, j’ai néanmoins beaucoup aimé cette histoire gourmande de pâtisserie et d’amour de l’art culinaire qui nous parle aussi d’amitié, de tendresse, de courage et de résilience et nous offre avec beaucoup de douceur une leçon de sagesse, à l’écoute profonde des choses et des êtres, jusqu’à capter le murmure discret des haricots…



Un beau roman à déguster délicatement comme une friandise, dans une dilatation subtile de tous nos sens.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

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