AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Edgar Morin (950)


Mes erreurs

Je veux tout d'abord indiquer que le risque d'erreur et d'illusion est permanent dans toute vie humaine, personnelle, sociale, historique, dans toute décision et action, voire dans toute abstention, et qu'il peut conduire à des désastres. (p. 123)
Commenter  J’apprécie          20
Une des plus grandes leçons de mes expériences, c'est que le retour de la barbarie est toujours possible. Aucun acquis historique n'est irréversible.

Penser complexe

L'expérience de la grande crise planétaire multidimensionnelle issue de la pandémie de Covid montre de façon évidente la nécessité d'une pensée complexe et d'une action consciente des complexités de l'aventure humaine.(p. 116)
Commenter  J’apprécie          20
Même les plus riches milliardaires de la planète ne négocient pas avec la mort, et la mort ne leur accorde aucun privilège. Alors pourquoi accumulent-ils sans fin ?
Commenter  J’apprécie          20
Le mépris, l'indifférence, l'arrogance de classe, de race, de hiérarchie, sont des fléaux de civilisation qui, en imposant l'humiliation, empêchent ceux qui la subissent d'être reconnus dans leur pleine qualité humaine.
[...]
A cette aune, il apparait que bien des protestations, colères, et révoltes populaires, comme le mouvement des Gilets Jaunes, comportent chez leurs participants, pas uniquement certes, mais incontestablement, le besoin d'être reconnus dans leur pleine qualité humaine, ce qu'on appelle dignité.
Commenter  J’apprécie          20
J'ai découvert le mot qui pour moi porte une des grandes vérités de la vie : poésie.
[...]
Ce que j'appelle l'état poétique, c'est cet état d'émotion devant ce qui nous semble beau ou/et aimable, non seulement dans l'art, mais également dans le monde et dans les expériences de nos vies, dans nos rencontres. L'émotion poétique nous ouvre, nous dilate, nous enchante.
Commenter  J’apprécie          20
Les catastrophes (et la pandémie du Covid en est une) suscitent deux comportement contraires, l'altruisme et l'égoïsme.
Commenter  J’apprécie          20
Aujourd'hui, les aspirations à une alternative altruiste et intelligente s'élèvent de toute part. De multiples initiatives concrètes se mettent en place dans la société civile, les entreprises et les organisations, afin de construire un nouveau modèle de civilisation écologique et solidaire.

Un grand nombre de personnes cherchent à agir dans les entreprises et les organisations pour transformer les tendances destructrices des compétitions individuelles et collectives provoquées par la fascination du profit à court terme. Comment ces personnes peuvent-elles agir avec plus de force et d'efficacité ?

Faut-il quitter les entreprises traditionnelles pour se réfugier dans des formes alternatives d'organisation, là où les finalités sont plus en phase avec le bonheur recherché ou faut-il au contraire persister, agir et activer les nécessaires transformations ?

Il s'agit d'envisager ensemble les remèdes à la crise qui soient applicables à tous les niveaux : individuel, collectif, local et global.
Commenter  J’apprécie          20
(…) toute chance de vivre comporte la possibilité d’innombrables malchances.
Commenter  J’apprécie          20
Seule la pensée complexe nous permettrait de civiliser notre connaissance.
Commenter  J’apprécie          20
p.47 La survie est nécessaire à la vie mais une vie réduite à la survie n'est plus la vie
Commenter  J’apprécie          20
Un amour naissant inonde le monde de poésie, un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne, la fin d'un amour nous rejette dans la prose.
Commenter  J’apprécie          20
Edgar Morin
Le risque d'erreur et d'illusion est permanent dans toute vie humaine, personnelle, sociale, historique, dans toute décision et action, voire dans toute abstention, et peut conduire à des désastres.

Dans le journal "Le Soir" du 25 juin 2021.
Commenter  J’apprécie          20
Edgar Morin
Une vie réussie, une vie heureuse, ça n'a pas de sens pour moi.
Commenter  J’apprécie          20
Edgar Morin
Le hazard n'est-il que le hazard ?
>Coïncidence ? Providence ? Destin ?

A 20 ans, " quelque chose" m'a prévenu de ne pas continuer à monter ces fameuses marches au bout desquelles une souricière était tendue. Maintenant, ma maman me protège.
Commenter  J’apprécie          20
Edgar Morin
Revenons à un état poétique, à un état d'émotions.
Commenter  J’apprécie          20
[...] Maintenant on ne se parle plus qu'en passant, chacun aime être chez soi, maintenant on est toujours accroché à son travail, il n'y a que la rentabilité qui compte.
Commenter  J’apprécie          20
Edgar Morin
La mondialisation aggrave-t-elle la crise sanitaire en crise générale ?
C’est déjà fait. Quand Poutine décide de maintenir la production de pétrole russe, cela
entraîne une baisse des prix en Arabie saoudite et aux Etats-Unis où le Texas risque de
connaître de graves difficultés et peut-être faire perdre Trump à la présidentielle… La panique
touche aussi les financiers, ce qui provoque un krach boursier. Nous ne maîtrisons pas ces
réactions en chaîne. La crise née du virus aggrave la crise générale de l’humanité emportée
par des forces qui ignorent tout contrôle.
Si l’on compare avec la grippe espagnole de 1918-1919 qui fut l’objet d’une véritable
omerta de la part des autorités, les gouvernants ont plutôt joué la transparence… N’est ce pas un effet positif de la globalisation ?
A l’époque de la grippe espagnole, on n’a pas voulu que les populations, et surtout les
combattants, aient conscience du fléau. Cette opacité est impossible aujourd’hui. Même le
régime chinois n’a pu étouffer l’information en punissant le héros qui avait donné l’alerte…
Les réseaux d’information nous ont permis d’être au courant de l’avancée de la pandémie
pays par pays. Mais cela n’a pas déclenché de coopération au niveau supérieur. Seule s’est
déclenchée une coopération internationale spontanée de chercheurs et de médecins. L’OMS
comme l’ONU sont incapables d’apporter les moyens de résistance aux pays les plus
dépourvus.
« On est revenu en temps de guerre » : cette phrase revient souvent pour décrire la
situation de l’Italie et de la France. Vous avez connu cette période. Que vous inspire
cette analogie ?
Sous l’Occupation, il y avait des phénomènes d’enfermement, de confinement, il y a eu des
ghettos… Mais la grande différence avec aujourd’hui, c’est que les mesures de confinement
étaient imposées par l’ennemi, alors que maintenant elles sont imposées contre l’ennemi,
c’est-à-dire le virus. Au bout de quelques mois d’occupation allemande, des restrictions de
ravitaillement ont commencé à apparaître. Nous n’en sommes pas là, bien qu’il y ait des
débuts de panique. Mais si cette crise continue, avec la réduction des transports de
marchandises au niveau international, on peut prévoir un retour des rationnements. Là s’arrête
l’analogie. Nous ne sommes pas dans le même type de guerre.
Pour la première fois depuis 1940, les écoles et les universités ont été fermées…
Oui, mais à l’époque, la fermeture a été très provisoire. La déroute de la France a eu lieu en
juin, au moment où commencent les vacances. En octobre, les écoles étaient rouvertes.
Que peut-on attendre du confinement ? La peur ? La méfiance entre les individus ? Ou,
au contraire, le développement de nouvelles relations aux autres ?
Nous sommes dans une société où les structures traditionnelles de solidarité se sont
dégradées. Un des grands problèmes est de restaurer les solidarités, entre voisins, entre
travailleurs, entre citoyens… Avec les contraintes que nous subissons, les solidarités vont être
renforcées, entre parents et enfants qui ne sont plus à l’école, entre voisins… Nos possibilités
de consommation vont être frappées et nous devons profiter de cette situation pour repenser le
consumérisme, autrement dit l’addiction, la « consommation droguée », notre intoxication à
des produits sans véritable utilité, et pour nous délivrer de la quantité au profit de la qualité.
Notre rapport au temps va probablement changer aussi…
Oui. Grâce au confinement, grâce à ce temps que nous retrouvons, qui n’est plus haché,
chronométré, ce temps qui échappe au métro-boulot-dodo, nous pouvons nous retrouver nous mêmes, voir quels sont nos besoins essentiels, c’est-à-dire l’amour, l’amitié, la tendresse, la
solidarité, la poésie de la vie… Le confinement peut nous aider à commencer une
détoxification de notre mode de vie et à comprendre que bien vivre, c’est épanouir notre
« Je », mais toujours au sein de nos divers « Nous ».
Finalement, cette crise peut paradoxalement être salutaire ?
J’ai été très ému de voir ces femmes italiennes, à leur balcon, chanter cet hymne de fraternité,
« Fratelli d’Italia » (« Frères d’Italie »). Nous devons retrouver une solidarité nationale, non
pas fermée et égoïste, mais ouverte sur notre communauté de destin « terrienne »… Avant
l’apparition du virus, les êtres humains de tous les continents avaient les mêmes problèmes :
la dégradation de la biosphère, la prolifération des armes nucléaires, l’économie sans
régulation qui accroît les inégalités… Cette communauté de destin, elle existe, mais comme
les esprits sont angoissés, au lieu d’en prendre conscience, ils se réfugient dans un égoïsme
national ou religieux. Bien entendu, il faut une solidarité nationale, essentielle, mais si on ne
comprend pas qu’il faut une conscience commune du destin humain, si on ne progresse pas en
solidarité, si on ne change pas de pensée politique, la crise de l’humanité s’en trouvera
aggravée. Le message du virus est clair. Malheur si nous ne voulons pas l’entendre.

Propos recueillis par David Le Bailly et Sylvain Courage
Commenter  J’apprécie          20
Le système moderne récuse l'utopie, car il est sous la coupe des rationalistes. Lesquels rejettent - jusqu'à punir - toute pensée, toute audace qui contestent l'ordre dans lequel ils pensent et organisent le monde. L'utopiste est celui qui ose, qui "tente le diable" au nom d'une aspiration, qui déjoue l'emprise des "raisonnables". Il est porté, à l'intérieur de lui-même, par une conviction ou une volonté grâce auxquelles ils se désaligne du dogme, funeste, de la raison. Cette raison qui croit détenir la vérité. L'utopie, c'est bel et bien "ce qui n'a pas été tenté".
Commenter  J’apprécie          20
Je commencerai à admettre que les gens ont compris lorsque l'écologie sera enseignée au plus jeune âge. Les enfants devraient être initiés à la nature. On devrait élaborer des jardins dans les écoles, élever des animaux, pour connecter les enfants à une réalité vivante, au mystère, au miracle extraordinaires de la vie, dans le creux desquels on cultive la solidarité, l'empathie, le respect. Au lieu de ça, ils évoluent dans un quotidien de plus en plus virtuel, désapprennent le réel, perdent en créativité, et se mettent en danger. J'ai accueilli des stagiaires qui ne savaient plus planter un clou ou un arbuste... La plupart des jeunes sont riches d'un nombre incroyable d'informations encyclopédiques, mais sont pauvres de toute connaissance du réel; or c'est ce réel qui est vital.
Commenter  J’apprécie          20
"Les écosystèmes sont des organisations nées et entretenues par les interactions entre un milieu géophysique et les espèces y vivant (...). La connaissance des écosystèmes par l'écologue (...) nécessite des connaissances puisées dans de multiples disciplines, les unes physiques et géographiques, les autres biologiques.

Comme presque partout ces disciplines sont séparées - dans la recherche, dans l'université, dans l'enseignement - la science écologique, inévitablement polydisciplinaire, n'a pu se former que dans quelques esprits ouverts, biologistes ou géographes (...) et dans quelques institutions non conformistes (...)."

Suit un développement sur le rapport Meadows (1972) et son impact, et ce constat :

"Des mouvements d'écologie politiques apparaissent en différents pays, surtout occidentaux. Le thème de la protection de la nature et celui de la réforme de nos modes de consommation sont présents en eux, mais ils se fixent surtout des objectifs immédiats. S'ils exploitent les données catastrophiques que fournit la science écologique, ils négligent la connaissance de cette science car, en France, notamment, les structures universitaires et pédagogiques rendent impossible l'entrée de l'écologie, polydisciplinaire et complexe par nature, dans l'enseignement. Car l'enseignement de la science écologique serait en même temps celui de la pensée complexe qui contextualise toujours et toujours saisisse intéractions et rétroactions.

De même la science écologique incite à dépasser la pensée binaire qui ne voit dans la nature soit que le conflit et la prédation, soit que la communication et la coopération. (...).

Or c'est cette forme de pensée et de connaissance qui n'est pas entrée dans les esprits des écolos de l'écologie politique. Ils se nourrissent du mythe unilatéral de la bonne nature, ils répugnent à contextualiser. Et iles remarquable que jamais les écolos politiques n'aient demandé l'enseignement de la science écologique dans les écoles et les universités."
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Edgar Morin Voir plus

Quiz Voir plus

Fantômes

Dans quelle pièce de W. Shakespeare le héros est confronté avec le spectre de son père ?

Le marchand de Venise
Richard II
Hamlet
Titus Andronicus

10 questions
71 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}