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Citations de Eduardo Mallea (69)


Au fil de ces lentes journées d’août, il s’enfonça de plus en plus profondément dans un silence sans issue, pensif et pesant. Au lieu d’aller à son travail, il préférait rester chez lui pour réfléchir et lire, au-delà des lignes, des textes qui n’étaient pas ceux qui étaient imprimés, des textes à lui, errants et vagabonds.
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Pinas ouvrit les fenêtres de sa chambre ; il se serait mis volontiers à parler la nuit. Jusqu’à son visage montait l’odeur des pâturages mouillés ; il frissonna, ferma les stores et se coucha pour digérer la rage qui le rongeait.
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Ayant terminé son travail, il ne lui restait plus qu’à se coucher. Il se leva de son siège pour dégourdir ses jambes et, comme si l’interruption de la tâche, dans laquelle il était plongé tout l’après-midi durant, avait cassé ses capacités d’abstraction, il se sentit alors lui-même, solitaire dans son logis solitaire, silencieux dans sa maison silencieuse.
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La part la plus mystérieuse du suicide, ce n'est pas le courage qu'il comporte, mais sa résignation.
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Dans l’intimité de sa vie faite de silences, après avoir tenté à maintes reprises de se le cacher, il se disait à lui-même : « Tu es moins heureux que tu ne le prétends, mais plus que tu ne le crois. » A vrai dire, il n’était pas mal du tout. La monotonie qui préside à la vie des grands solitaires entraîne de grandes compensations : l’existence devient quasiment liturgique et s’offre maints offices sacrés, et l’individu se réfugie avec solennité dans ses domaines de méditation, de recueillement et de piété illusoire. On est tout à la fois, son propre officiant et son dieu. Et le ciel des solitaires est constamment traversé par de mystérieux oiseaux, des figures, des nombres, des formes. Les hommes qui ont des attaches sont sans relâche des voyageurs perpétuels, harassés, lancés à la poursuite de leur propre lassitude, alors que les solitaires, les isolés, les détachés de tout, sont, par essence, l’objet même de leur voyage : par leur esprit – devenu lieu de passage -, déboule la vie, et elle s’écoule dans le délire de leurs déplacements irrésolus ou de leurs brusques départs.
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Les pâturages furent envahis, les pluies se firent plus rares, et la campagne, malade, se mit à dépérir. Et la population se dispersa en de lentes migrations. Et là-haut, il ne resta que la maison isolée. Sur ce paysage d'aridité et de mort, on croyait voir le refuge de Job. Au sommet de la pente, la seule conversation était celle qui s'établissait entre ces quatre silences : la maison blanche, avec son muret de terre sèche, la montagne, la vallée et les faucons tenaces.
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[...] la paix ne serait pas la paix s'il n'y avait pas la guerre qui permet de la définir comme son contraire.
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Lorsqu'on attend le plus de la vie, c'est là que l'on sait le moins ce à quoi on aspire.
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Celui que nous avons quitté il y a trente ans, qui portait notre nom, qu'a-t-il à voir avec celui que nous sommes trente ans plus tard? C'est un autre être, d'une autre race -ou peut-être est-ce monstrueusement le même, sans solution de continuité, sans mutation, sans prodige.
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Ce qu'il y a de plus fragile dans certains êtres rudimentaires, c'est précisément de se croire d'autant plus forts qu'ils sont d'avantages maitres d'eux-mêmes, qu'ils se font plus durs. Et c'est ainsi que, plus ils aiment, plus ils détruisent, tout en pensant sauver ; eux-mêmes, ils se traitent par le fer et ils tuent et périssent par le fer.
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Est-il possible que ce que l'on porte en soi, l'addition tumultueuse d'impulsions divergentes, ne connaisse qu'une seule issue, un seul dénouement et non les directions multiples de son propre désir? Est-il possible que toutes les voies de l'âme convergent vers un seul et unique naufrage? Si nous sommes pluriels, pourquoi existe-t-il si peu de solutions?
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[...] en chaque homme il y a un Homère en puissance - avec ou, peut-être, sans sa lyre.
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Il n'existe de pire tourment que la fièvre interne des riches natures, lorsqu'elles jettent leurs regards vers l'extérieur, lorsqu'elles tournent leurs yeux vers les perspectives du désert.
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"Nous sommes des animaux fragiles, lui disait le médecin, notre plus grande illusion, c'est de nus croire des anges sur deux jambes. Une artère éclate, et nous ne sommes plus qu'une loque!"
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Au cercle, il n'avait pas d'amis intimes (...) mais tous les membres étaient des êtres familiers, des personnes communes, des gens qu'il voyait presque quotidiennement et dont il ne connaissait pas la vraie intimité, les souterrains de l'âme, la conscience, mais, tout au contraire, ces cachotteries, ces vantardises, ces défenses et toute cette machinerie du caractère que se fabriquent les hommes pour composer leur apparence publique. Ce qu'il y a de révélateur au Cercle, dans les réunions, c'est que les hommes ne vivent pas ces moments là avec leurs propres organes les plus consubstantiels, mais avec leur prestige extérieur, en agissant à partir de structures complexes, du quasiment fait main. Et savez vous ce que signifie le mot prestige? Fascination attribuée à la magie ou provoquée par un sortilège; tromperie, illusion ou apparence. Entraîné par la parole, on en arrive à oublier le sens des mots.
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- La différence entre les philosophes et nous, les journalistes, c'est que nous, nous pensons en recueillant des informations : simple question de vivacité d'esprit!
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Il est certain que la vie offre peu de surprises.L'indifférence,le détachement, la méconnaissance peuvent se changer en amour; la haine , non.La haine progresse qu'en terme de haine. P.20
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"La vie, déclara-t-il, c'est cela, le moment unique où l'on est en compagnie de quelqu'un. La vie, c'est être plongé dans quelque chose."
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Wickers l’avait provoqué; les autres aussi l’avaient provoqué. Comme s’ils ne parvenaient pas à admettre qu’il pût leur résister et agir en toute liberté. Ce que les gens craignent par-dessus tout, chez quelqu’un, c’est l’absence de crainte. Ils craignaient que Chaves ne fût capable d’agir sans crainte, librement.
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- [...) Notre époque... ! Une course contre la montre, et après, le néant!
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