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Critiques de Edward Carey (246)
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Ayant dévoré Le Château, je ne pouvais pas manquer Le Faubourg dès sa sortie !

Le Château des Ferrayor croule sous les objets revenus à la vie. Clod a perdu sa forme humaine et erre dans la ville, passant de main en main sous la forme d'une pièce de monnaie. De son côté, Lucy Pennant est ensevelie sous les décombres du château et fait la rencontre d'une créature monstrueuse et attachante. Les deux amis vont devoir se retrouver s'ils veulent stopper les plans du Grand-Père Umbitt, le tyran qui règne sur le peuple asservi des faubourgs...

Edward Carey m'avait enchanté avec Le Château, je n'espérais qu'une chose : retrouver la même magie dans Le Faubourg. Et ça été le cas ! Écrit et illustré par Edward Carey, Le Faubourg nous entraine de nouveau dans cet univers complexe et incroyable. Décrit dans ses moindres détails, dense, une histoire fascinante... Que du bon avec Les Ferrailleurs ! Le premier tome est un OLNI, la suite ne fait que confirmer cette tendance.

(Mon avis complet sur mon blog.)
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Une très bonne suite au Château, l'ambiance y est toujours aussi malsaine et bien retranscrite qu'il en est parfois difficile de continuer si l'on est pas en pleine forme. Je conseille vivement ce livre qui se lit facilement mais qui ne survole pas pour autant les choses et vais rapidement me mettre sur le dernier tome de la trilogie.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Après avoir adoré le tome 1, j’attendais avec impatience la sortie du tome 2 en poche ! Je me suis donc précipitée pour l’acheter dès qu’il est sorti et l’ai lu assez vite après cela.

Le tome 1 ayant été un coup de cœur, j’attendais évidemment beaucoup du deuxième. Était-ce parce que j’avais laissé s’écouler trop de temps entre la lecture des deux livres ou parce que ce deuxième tome est un peu en-dessous du premier, toujours est-il que je n’ai pas eu le coup de cœur espéré.

L’ambiance de cette saga est toujours très particulière, mais excellente. Elle est caractéristique de cet univers original ingénieusement mis en place par l’auteur, cet univers qui fait penser à celui de Tim Burton (je ne suis apparemment pas la seule à le penser), mais auquel l’auteur a évidemment mis sa patte. Ce Londres revisité ne semble pas très accueillant dans ce deuxième tome. On a quitté le côté réconfortant du château pour suivre les protagonistes dans les rues malfamées de la capitale anglaise.

Ce deuxième tome est peut-être plus rythmé que le premier, mais j’ai trouvé qu’il avait le défaut de beaucoup de second tome d’une saga : c’est un tome de transition. Cela ne m’a pas empêché de l’apprécier, de le trouver très abouti. Mais beaucoup de choses sont en suspens, qui je pense s’expliqueront dans le dernier tome.

Quel bonheur de retrouver ces personnages si atypiques ! Clod, le petit-fils de cette famille bizarre, perdu hors du château dans lequel il a vécu tout sa vie et n’étant pas sous sa meilleure posture… Et Lucy, qui se retrouve dans les ordures et tente tant bien que mal de sauver sa peau, avec ses ingénieuses idées. C’est une protagoniste féminine comme je les aime : débrouillarde, n’ayant besoin de personne pour se tirer hors d’affaire. Et bien sûr de nouveaux personnages, certains inattendus, que j’ai pris plaisir à découvrir et apprécier pour la plupart.

Malgré une petite déception (même si j’ai quand même beaucoup aimé ce livre), j’attends avec impatience la sortie du tome 3 en poche, surtout vu la fin de ce tome-ci. Je ne suis pas sûre d’avoir envie de terminer cette saga tant je l’apprécie, mais j’ai hâte de lire la suite quand même !
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Quand on arrive à la fin du premier tome – et quelle fin ! elle est juste parfaite –, on ne peut avoir qu’une seule hâte : celle de découvrir le second ! C’est ce que j’ai fait, je l’ai tout simplement dévoré.



On change de cadre, ce qui permet à Edward Carey d’approfondir son univers. Aussi bon et dépaysant que le premier, plus sombre également, Le Faubourg est beaucoup plus dans l’action que Le Château. Le cadre est maintenant Fetidborough, le triste, gris et dangereux Faubourg qui a vu naître Lucy.

Cependant, l’action n’empêche pas la réflexion et des questions qui étaient déjà légèrement présentes dans le premier tome prennent une importance bien plus considérable. Les thèmes de ces réflexions : l’identité, l’asservissement, le travail, la lutte des classes…



Un second tome beaucoup plus dynamique mais tout aussi réussi que le premier. La trilogie des Ferrailleurs s'impose avec ce second tome comme une oeuvre à la fois de qualité et totalement atypique.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

La famille Ferrayor veille sur les déchets de Londres. Mais pour asseoir sa suprématie, elle a recours à des procédés assez malfaisants...

Dans ce tome 2, les aventures de Clod et Lucy se poursuivent. Ca commence mal : Clod est transformé en pièce de monnaie et Lucy est ensevelie dans la décharge…



Au contraire des avis que j’ai pu lire, j’ai préféré ce tome-ci. Il est moins dérangeant et le rythme est moins inégal. Peut-être que le fait de savoir à quoi m’attendre m’a aussi aidée à mieux m’immerger !

J’ai aimé voir Clod utiliser son don et Lucy devenir une passionaria ! J’ai l’impression que l’auteur aime jouer avec les codes du genre et cela m’a plu.

Je suis curieuse de voir ce que les Ferrayors vont bien pouvoir inventer comme machinations maintenant que tout a changé pour eux…

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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Si dans le tome 1 l'histoire se met en place, tout va ici plus vite et surprend, tant les rebondissements et les découvertes se bousculent.

Nous sommes là en face d'un monde sur le point de craquer, un monde régi par les inégalités et la violence, un monde cloisonné où la liberté est réduite à peau de chagrin. Trois zones, des classes ceintes par deux murs : le château des Ferrayors et sa dangereuse décharge, famille dont Clod, sorte d'élu, est issu. Le faubourg, Fetidborough, où le cercle des diverses habitations convergent vers l'usine qui crache une fumée noire du centre , Bayleaf ; et Londres (le récit se passe à la fin 19ème).

Dans un style fait de reprises, où l'auteur fait la part belle aux dialogues, est dépeint un monde crépusculaire où les hommes, ont un rapport fanatique et magique aux objets. Le matérialisme guette, les gens se transforment en objets - situation répandue - ou reprennent forme humaine.

Dans ma chambre, ce livre est posé sur un ouvrage de Sylvie Germain : "[...] Tous ceux qui disparaissent sans crier gare de nos sociétés, sans qu'une protestation s'élève. Il y a donc sans doute urgence à faire "acte de présence.""
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

L’an dernier j’ai lu le tome 1 de cette trilogie des Ferrailleurs par Edward Carey un peu par hasard et j’avais tout simplement adoré cet univers vraiment original. Je me suis empressée d’acquérir le tome 2 lorsqu’il est sorti en poche et quand le tome 3 sortira, en mars prochain au Livre de Poche, je vais courir l’acheter également. On découvrait une Angleterre du XIXème siècle en pleine industrialisation dans le premier tome. Avec Londres d’un côté, le faubourg au centre et, à côté, l’immense décharge où se trouvent des tas d’objets et de déchets avec en son centre le château de la famille des Ferrayor en charge de cette décharge. Cette famille possède un lien particulier avec la crasse et les objets, et chaque membre possède un objet de famille qu’il ne doit jamais quitter. On suivait le personnage de Clod Ferrayor et sa bonde de baignoire qui rencontrait l’orpheline Lucy Pennant venue travailler dans le château. Tout ne se passait pas bien et les objets commençaient à devenir de plus en plus envahissants. Nos deux personnages se perdaient et on retrouve Clod dans ce deuxième tome qui s’est transformé en demi-souverain et qui est baladé de main en main dans le Faubourg, un endroit immonde où les gens sont pauvres. Lucy, elle, est piégée sous la décharge et fait la connaissance d’un être étrange nommé Benordur. Pourchassés par la famille de Clod, ils sont devoir se retrouver pour déjouer les plans de Grand-Père Umbitt qui semble avoir beaucoup de choses à cacher aux sujets des objets...
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

A la fin du premier opus de la trilogie des Ferrailleurs, nous avons laissé la dynastie des ordures fortement ébranlée par la révolte des objets, le Château commençant à se fissurer sous les assauts d’une tempête de détritus. Lucy Penant, pourchassée car introduite par erreur dans l’univers très fermé des Ferrayor, a finalement été capturée puis transformée en bouton d’argile. Son ami Clod, que ses dons pour contrôler les objets destinaient à un avenir glorieux parmi les siens, mais qui a eu la mauvaise idée de s’acoquiner avec la rouquine rebelle, a été changé en demi-souverain.



Tous deux ont été confiés aux soins de leurs anciens objets ayant réintégré leur forme humaine. James Henry Hayward, l'ex-bonde de Clod, jeune garçon candide, est placé sous la garde de celle qui fût la boîte d’allumettes de Lucy, devenue la gouvernante Ada Cruickshanks, dont la voilette dissimule les étranges fissures qui parcourent son visage… Ils sont emmenés à Bayleaf House, l’usine que détiennent les Ferrayor de l’autre côté du dépotoir, sise dans le faubourg pauvre de Filching, paradis des rats et des miasmes, territoire de dangers et de corruption désormais dénommé Fetidborough par ses habitants. Obsédé par l’idée de retrouver sa famille, James Henry Hayward parvient à échapper à la garde d’Ada, et s'y retrouve livré à lui-même.



J’ai trouvé ce deuxième opus un peu lent au démarrage, car se contentant dans un premier temps d’exploiter les inventives trouvailles déployées dans le précédent tome. Et puis l’auteur explore plus précisément le nouvel environnement dans lequel il a transplanté ses héros, nous plongeant dans ce faubourg coincé entre la ville de Londres et son dépotoir, dont les venelles misérables sont flanquées de logis aux vitres brisées, aux toits éventrés, et baignées d’une atmosphère glauque, qui semble s’assombrir encore davantage depuis l’arrivée de Clod et Lucy. Une fumée noire envahit progressivement le ciel, comme si la nuit et l’hiver régnaient en permanence, les murs se font suintants, la boue et les ordures envahissent les quartiers… Les manifestations d’un Mal dont les origines restent méconnues planent sur les habitants de ce cloaque, touchés par une épidémie de "chosification" qui se fait galopante ; certains croient entendre des cris d’enfants s’échapper de Bayleaf House…



De nouveaux personnages remarquables font par ailleurs leur apparition, parmi lesquels Benordur, être constitué d’un amalgame de détritus, ou Le Tailleur, tueur en série semant la terreur dans les ruelles du Faubourg.



A l’instar du lecteur qui découvre l’ampleur de la cruauté tyrannique des Ferrayor envers les citadins du faubourg, Clod prend la mesure des exactions commises par sa famille, dont il se détache. Héros à la fois fragile et courageux, parvenu à un moment décisif de sa vie où il doit choisir entre sa loyauté envers son clan et le sens de la justice et de la révolte auquel il s’est ouvert grâce à son amour pour Lucy, il montre une facette de sa personnalité plus complexe et touchante.



Un deuxième tome par conséquent réussi, malgré un début un peu poussif que les rebondissements de la suite de l’intrigue font vite oublier.


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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Un deuxième tome dans la continuité du premier, toujours cette ambiance grise et décalée qui est propre à cet univers que l'auteur a su créer.

Cela dit cela démarre de façon assez poussive, nous allons voir que les objets, incontournables dans ce récit ont un peu plus qu'une âme, la mise en place de ce deuxième tome, consacrée à cet aspect va être un peu longue mais pourtant justifiée.

Il y a une vraie trame dans cette histoire, une réelle cohérence qui suscite un intérêt évident, on ne souhaite qu'une chose, c'est percer ce mystère et savoir.

De la belle littérature fantastique à mon goût, dans une ambiance victorienne que j'apprécie beaucoup !

A signaler les illustrations, encore plus nombreuses que dans le premier tome, un vrai plus ;)

Je passe au tome trois avec une bonne dose de confiance ;)
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

La famille est sortie du Château. Les objets se rebellent de plus en plus et leur secret est de plus en plus difficile à cacher.

D'autant qu'un des leurs est tombée amoureux d'une étrangère à la famille, qu'il entend et parle aux objets et arrive à s'en faire obéir.

Et qu'il n'aime pas du tout ce que fait sa famille. Mais alors pas du tout du tout.

Alors il se rebelle lui aussi. Tente de réparer.

Mais la décharge est plus forte. La ville de Londres aussi.

Bref, il doit fuir.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Ceux qui n'ont pas lu le tome 1, passez votre chemin. Spoiler alert !



Le tome 1 pose les bases de la famille Ferrayor, le tome 2 s'impose et confirme une trilogie des plus palpitantes. Ici, on passe le mur qui sépare le château et son océan de détritus du faubourg. On quitte l'ambiance oppressante et angoissante de la demeure pour se perdre dans un dédale de ruelles marqué par la pauvreté, où s'élève dans son cœur une usine à la production macabre. Grâce à un rythme enlevé, l'action défile dans le faubourg. C'est toujours dans un monde obscur que nous retrouvons Clod et Lucy, transformés en objets à la fin du tome précédent, mais séparés loin de l'autre. Une fois leur enveloppe de chair et de sang récupérée, leur but est de se retrouver. Des êtres malveillants se dresseront sur leur chemin mais c'est sans oublier la ténacité de nos héros. Clod s'élève contre sa famille et ses sombres desseins. Lucy tente de rejoindre par tous les moyens son prétendant avec l'aide d'une créature étrange mais touchante. J'ai aimé ce contraste dans le roman, l'amour de ces jeunes gens qui se détache du cadre sinistre, poisseux et nauséabond qui les entoure. Une fois de plus, je les ai trouvé très attachants et c'est un réel plaisir de les suivre dans leurs aventures. Les objets qui sont eux aussi des personnages, acquièrent plus de profondeur et d'humanité par rapport au tome 1.

Si l'intrigue se présente tel que « les gentils contre les méchants », elle repose malgré tout sur un univers complexe, original et riche. Pour nous imprégner un peu plus dans cet univers, la trilogie est illustrée par l'auteur. A l'encre noir, il nous présente les portrait des personnages, aux airs lugubres, mais aussi une cartographie du lieu de l'action.

Un autre mur est franchi dans les dernières pages et nous emmènera à Londres dans le tome 3, vivement !
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Les romans d'Edward Carey sont incroyables : totalement décalés, excentriques, originaux, sombres, ils rappellent à la fois l'univers gothique et sombre de Tim Burton, la trilogie de Gormenghast de Mervyn Peake, ainsi que les personnages de Charles Dickens.



Après avoir aimé « L'observatoire », je me suis intéressée à la trilogie atypique des Ferrailleurs qui projette les lecteurs en Grande-Bretagne, dans les années 1800, sous le règne de la reine Victoria.

Si ce monde est ancré dans l'ère victorienne, l'auteur incorpore des éléments fantastiques surprenants : chaque membre de la famille des Ferrayor est très fortement lié à un objet fétiche qu'il reçoit à sa naissance, un objet d'une puissance telle qu'il repousse « la Fièvre », maladie qui métamorphose les personnes en objets.



Même s'il s'agit d'un roman fantastique plein de charme dans un style Steampunk. J'ai eu l'impression que le monde fantaisiste et débridé d'Edward Carey était tangible. Je me suis sentie étrangement bien, de plus en plus harponnée au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture.



*

Si le premier tome, se déroulait à l'intérieur de l'énigmatique château des Ferrailleurs, une famille puissante et bizarre ayant le monopole de tous les déchets de Londres, ce second volume se déplace à la périphérie de la capitale anglaise, devenue une immense poubelle à ciel ouvert. Nous sommes en 1876 dans « le Faubourg » de Forlichingham.



L'auteur nous offre une suite assez différente du premier tome dans lequel se dégageait une ambiance plutôt mystérieuse, encombrée de secrets, de non-dits, et de personnages fantasques et équivoques.

Dans ce second tome, la découverte de cet univers laisse la place à plus d'actions, de rebondissements et d'aventure. Les deux jeunes héros ont été séparés dans les dernières pages du premier tome de la saga, et le lecteur les suit alternativement, Lucy Pennant abandonnée dans la grande mer de déchets, Clod, le petit-fils de la famille Ferrayor, à l'intérieur du faubourg.



Je n'irai pas plus loin dans l'intrigue de ce tome pour laisser toute la découverte du très beau premier volume.



*

Edward Carey a un véritable talent pour rendre réel un univers qui mixe l'époque victorienne et un monde fictif plutôt futuriste et dégoûtant dans lequel les hommes seraient submergés par leurs déchets.



Ce décor atypique fait d'objets du quotidien, usés, cassés, vieux, négligés, abandonnés, égarés, est un personnage à part entière. S'étant accumulés au fil du temps, ils forment une mer d'ordures sur le point de déborder. Je dois dire que cet océan me fascinait énormément dans le premier volume et j'avais donc vraiment envie d'en savoir plus.

Ici, c'est comme si l'auteur m'avait entendue et répondait à mes attentes en zoomant sur cette zone lugubre entre le château des Ferrailleurs et Londres. le Grand Dépotoir de la capitale, comme une fange immonde se mouvant, ondulant, se déchainant comme un océan en furie, se fracassant sur les murs d'enceinte du faubourg, m'apparait avoir une vie propre.



« L'endroit était saturé de bruits : ruissellements, gargouillements, et dans le tumulte des eaux des objets déferlaient, entraînés dans les sombres flots. On se serait cru à l'intérieur d'une baleine géante, en train de nager dans son côlon. »



Lucy s'y retrouve enfermée, désorientée, esseulée, déterminée à retrouver Clod. Elle tente de retrouver son chemin dans cette affreuse montagne d'immondices en mouvement. Cette jeune femme a un vrai rôle, elle n'est pas une potiche. Astucieuse, réfléchie, maline, c'est un personnage qui met de l'énergie dans le récit, je l'ai beaucoup aimé.

Mais dans ses profondeurs nauséabondes se cache une créature aussi effarante que singulière, Benordur. L'auteur laisse à son sujet quelques interrogations en suspens qui, j'espère, trouveront une réponse dans le dernier volume.



Pendant ce temps, Clod, loin de la sécurité toute relative du château qu'il n'a jamais quittée, tente de comprendre les mystères qui entourent sa famille. Avec lui, le lecteur découvre la banlieue de Londres, le faubourg surnommé la cité immonde, lieu crasseux, nauséabond, lugubre, insalubre et particulièrement dangereux. L'auteur instaure un sentiment d'oppression, d'étouffement et on se sent vite écraser, broyer entre deux monstres qui n'ont que faire des petites gens.



« Une fumée noire que je n'avais jamais vue à Filching envahissait le ciel. Elle faisait corps avec lui, d'une couleur immuable, comme si l'hiver et la nuit régnaient en permanence. Était-ce l'effet de mon imagination ? Les murs suintaient. L'air était moite. Oui, toute la cité exsudait, bien qu'il ne plût pas. Les rues étaient couvertes de boue et de déchets… »



D'autres nouveaux personnages apparaissent dans toute leur étrangeté pour parfaire cette atmosphère étranglée et sinistre : l'inquiétant Tailleur qui manie comme personne une paire de ciseaux, le sournois Mr Rawling, le maléfique Rippit Ferrayor.



*

L'écriture, agréable, très visuelle, offre un magnifique contraste entre l'univers fascinant des objets et le monde lugubre, malpropre du Grand Dépotoir et du faubourg.

Edward Carey a cette capacité de jouer avec les nuances, alternant fantaisie et humour, mélancolie et laideur, oppression et assujettissement. Il aime à entrer dans les pensées et les sentiments de ses personnages aussi attachants que patibulaires et on se sent emporter dans le flux de l'intrigue.



« Je n'avais jamais pu désobéir à Grand-Maman, jamais de ma courte vie. Je me sentis alors dégringoler, tomber la tête la première dans mon enfance, dans un lieu que je préférerais de loin ne pas revoir. Je fis quelques pas. Comment faire autrement. Je me penchai et embrassai la joue arachnéenne de Grand-Maman. Je me sentis piégé dans une toile d'araignée, j'eus l'impression que les cheveux gris de ma grand-mère, ces poils, ces duvets de mouche, de papillon crépusculaire, ces cheveux d'araignée s'enroulaient autour de moi et m'enserraient dans de terrifiants noeuds de famille, d'amour, de corruption et de culpabilité, des noeuds à vous faire perdre votre âme. »



*

Mais l'auteur a d'autres cordes à son arc pour nous faire pénétrer cette ambiance mystérieuse et glauque. En effet, l'auteur illustre son récit de très beaux dessins en noir et blanc, offrant ainsi un miroir visuel à son récit.



*

Si l'auteur a un talent fou pour surprendre ses lecteurs et les guider dans un univers étrange, sordide tout en étant foncièrement fascinant, il nous nous amène à réfléchir aux conséquences environnementales de nos modes de consommation, de production et de notre culture du jetable.



J'aime les histoires qui font un pas de côté, cachant dans des récits imaginaires des messages importants. Dans cette histoire, l'auteur ajoute une dimension plus politique et sociale, sur l'injustice et à l'oppression, l'ignorance et la misère, l'intolérance et l'exclusion.

L'auteur nous fait également réfléchir à notre condition humaine, à notre pouvoir de nuisance des hommes, mais aussi au courage, à notre capacité à relever des défis par la voix collective.



*

Pour conclure, magnifiquement écrit et pensé, l'auteur anglais su déployer tout son talent d'écrivain et de dessinateur pour nous proposer une lecture addictive et plaisante qui révèle beaucoup de secrets sur le monde des Ferrailleurs, mais laisse toutefois quelques questions en suspens, sûrement pour relancer l'intérêt du lecteur et l'inciter à lire sans tarder le troisième et dernier volume de cette belle saga.

Un très bon roman de transition.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Deuxième tome de l’épopée des Ferrailleurs et je me régale toujours autant ! Nous voici en train d’arpenter les rues du Faubourg et de prendre conscience de l’étendu du tallent d’Edward Carey !

Nous retrouvons cette ambiance aux allures gothiques teintée de streampunk. L’auteur prend le temps de poser le décor jusqu’à le rendre palpable. C’est crasseux, étouffant, sombre, poisseux jusqu’à devenir irrespirable. Le lecteur croule sous les ordures et le désespoir.



Loin de la vie confortable du château nous découvrons une population qui vit dans la peur et la misère. Les Ferrayor ne sont pas étranger à tout cela et la famille apparaît désormais bien plus menaçante que ce que j’avais imaginé. Ce tome est riche en sombres découvertes et en surprises. D’ailleurs de petits nouveaux très intéressants et surprenants font leur apparition.



Pour ce qui est de nos 2 héros, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils se révèlent. Clod prend de l’envergure et fait preuve d’une détermination et d’un courage surprenants. Son humanité se découvre petit à petit de même que certaines capacités… De son côté Lucy n’est pas en reste. Loin d’être un petit être sans défense c’est en fait une vraie guerrière. Un conseil ne restez pas sur son chemin sous peine de vous faire botter les fesses !



Le parallèle avec le monde réel devient évident. Le fonctionnement de nos sociétés moderne est joyeusement égratigné de même que l’exercice du pouvoir et ses dérives. On peut y voir aussi pas mal de références historiques, qui donnent un côté universel au récit. Il y a aussi un côté lutte des classes et une ambiance de révolte qui plane sur ces pages et qui explose en feu d’artifice. Ce qui explique sans doute que certains aient pensé à Dickens . Moi j’ai plutôt pensé à Zola pour son amour des ambiances sombres, des crèves la faim et des quartiers miséreux, saupoudré tout de même d’une touche de fantastique.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Les personnages évoluent, nous surprennent, grandissent, montrent leur véritable visage. Des clans se forment, des amitiés se font et se défont. La fin est encore insoutenable, vivement que le dernier tome de cette trilogie sorte pour être lu et connaître le fin mot de cette histoire originale à ne pas manquer. Vous aussi plongez dans 'univers des Ferrailleurs, au milieu de ce dépotoir pleins d'immondices, où les hommes deviennent eux-même des objets mais pourquoi? A vous de le découvrir à travers ces pages, ces dessins, qui ne manqueront pas de vous happer de la première à la dernière page ! Une série géniale que je recommande sans hésiter !
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

James Henry Hayward (ce nom vous dit sans doute quelque chose) vit dans le faubourg londonien de Filching, qui jouxte le Grand Dépotoir. Il habite à Bayleaf House, une sorte d'usine, avec sa gouvernante Ada Cruickshanks et un vieil homme qui lui demande à longueur de journée de lui montrer son demi-souverain en or mais surtout de ne jamais le dépenser. Alors qu'Ada Cruickshanks redevient une boîte d'alumette, James Henry s'enfuit et dépense son demi-souverain dans une tourterie. Cette pièce, qui n'est autre que Clod Ferrayor, passe de main en main à travers tout Fetidborough, avant de retrouver forme humaine et de rencontrer cet homme sinistre que l'on appelle le Tailleur.



Lucy Pennant, quant à elle, a été changé en bouton après la tempête et le Rassemblement au Château. Elle est trouvée dans la décharge par une créature couverte de déchets du nom de Benordur. Une fois son apparence normale retrouvée, Lucy décide avec son ami de sortir de la décharge pour se rendre à Filching, lieu où elle a passé son enfance. Mais de nombreux phénomènes étranges se produisent : le mur qui sépare la décharge du faubourg semble sur le point de céder, le Château et ses habitants ne sont pas au mieux sans compter les objets qui prennent vie et s'animent.

Clod et Lucy vont devoir se retrouver s'ils veulent arrêter les plans d'asservissement du faubourg mis en place par Grand-Père Umbitt. Le jeune Clod Ferrayor se rend compte qu'il possède un pouvoir bien plus grand qu'il ne l'imaginait...



Dans ce second volume des Ferrailleurs, l'action ne se déroule plus au Château, mais dans le faubourg gris et dangereux que l'on surnomme Fetidborough. Il y a certes plus d'action que dans le premier tome, mais je trouve Le Faubourg est peu brouillon et l'ambiance du Château m'a un peu manqué avec sa clique de Ferrayor. Néanmoins, ce roman reste passionnant et l'on comprend un peu plus l'étendue du pouvoir d'Umbitt sur les environs et les machinations qu'il met en place pour asseoir son emprise sur son royaume de déchets.
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Après lecture de Le Château (tome 1), ce second tome paraît bien fade. Même si l’écriture reste très fluide, Edward Carey nous a habitué à tellement mieux !



Les péripéties ne s’enchaînent pas au rythme effréné du premier tome, l’histoire stagne et les personnages suivent le même schéma qu’avant: ils se retrouvent encore séparés. Une fin qui trace une boucle et nous fait revenir au point de départ. Pourquoi? Pour mieux, je l’espère, nous surprendre dans le troisième tome…
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Voici le tome 2 des ferrailleurs...

et franchement je conseille vivement de le lire à la suite du tome 1..

Parce que autant l’immersion dans cette banlieue de Londres est toujours aussi facile... Autant se souvenir des personnages et de leur objets et bidouilles c'est plus dur..

Là c'est qui était quoi ? et quoi était qui ?

Mais une fois que les souvenirs reviennent, afflues... que les choses sont posées (et non les choses dans ce livre n'ont rien de posé...) bin ça se lit tout seul...

Les enjeux sont toujours là... L'envie de savoir.

J'ai marché à côté de Lucy et de Benordur ( c'te jeux de mot..)... J'ai éprouvé de la peur et de l'inquiétude pour un demi-souverain.. J'ai eu les même pulsion que Grille-pain... J'aurais bien aimé rencontrer le Tailleur... J'ai entendu les mouettes volant au dessus de cette foutue décharge de cauchemar... j'ai hurlé à Clod des invectivations mentales... Et tout un tas d'autre trucs ( dont je ne peux rien dire sans dévoiler le contenue de l'histoire.. et ça faut pas.. ça c'est moche )

Et je serais bien contente de lire le tome 3....
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Je n’étais pas très enthousiaste en terminant le premier tome mais comme je l’avais lu au coeur de l’été (période folle s’il en ait une) je me suis dit qu’une fois plus concentrée, je saurais apprécier les deux autres tome de cette série. Et bien non!

Le manque d’intérêt à continuer dans ce tome. Pour être honnête, j’ai aimée jusqu’a la moitié environ, au moment ou Clod Ferrayor, le rejeton de la famille riche et tortionnaire, retrouve Lucy Pennant, la petite servante déchue qui ne s’en laisse pas imposer. A partir de leur retour ensemble, j’ai complètement decrochée, toute l’histoire semblant se diriger dans un mur. Je ne lirai sûrement pas le dernier opus des Ferrailleurs. Les adolescents sont probablement plus le groupe d’age visé par cette trilogie, alors je leur laisse. Ciao
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Ce que j’ai ressenti: ...Changement de décor, mais toujours autant de charme obscur…





Quand j’ouvre ce deuxième tome de la trilogie, je retrouve immédiatement cette ambiance sombre et délicate, ce style inimitable de Edward Carey…Et la magie fonctionne encore, parce qu’il a cette grâce de savoir créer un vrai monde à part, avec ses règles et ses étrangetés. Avec Le Faubourg, il nous ouvre encore un peu plus son univers, lui conférant un autre aspect que la vie de Château, étend notre regard sur d’autres horizons encore moins reluisant de ce Londres revisité. Et quelle fantaisie grisâtre dans ces rues qui se balade encore allègrement! C’est étourdissant d’immondices et de rencontres insalubres…



« Vivace est la beauté, elle ne se laissera jamais enterrer. »



Lucy Pennant et Clod Ferrayor ne sont pas au bout de leurs peines, pour tenter de comprendre et d’infléchir la volonté du maître des lieux…A coups de tentatives infructueuses et de rencontres chanceuses, ils se découvrent plus enhardis, moins insignifiants, et nous lecteurs, de les suivre dans leurs folles aventures, on découvre deux adolescents étranges et attachants avec leurs doutes, leurs failles et leurs tracas. Leur passage à l’âge adulte se fait dans la lutte pour les autres dans une obscure farandole d’objets doués de paroles, et ils en sortent grandis, et plus proche que jamais, tout en étant à chaque fois séparés…Chapitre après chapitre, leur histoire d’amour s’inscrit dans cette intention de faire bouger les choses… Heu, les objets… Heu pardon, les gens…*Veuillez m’excuser, je suis encore dans les brumes d’un rêve…Pourquoi ai-je un demi-souverain dans la poche?!*



"Les hommes dans les guerres perdent leur âme, elle est foulée aux pieds, je l’ai vu, il n’y a plus d’individus, rien qu’une masse, une grande masse qui court à son anéantissement."



Je craque carrément pour cette plume poétique et gothique, et ces moments de lectures me sont précieux car cette plongée dans un imaginaire si prégnant, devient un délice de découverte. On ne sait jamais à quoi s’attendre, puisque c’est totalement loufoque, plein de folie douce, délicieusement inventif…Et puis, ces jeux de mots, cette qualité de métaphores, c’est juste fantastique! Vous l’aurez sans doute compris, j’ai plus que hâte de lire La Ville, tome 3 de cette trilogie pleine de surprises….



« Je suis sujette à des rêves incroyables. Nanny me dit que je ne devrais pas lire autant de livres, que si je continue à ce rythme, ils finiront par me tuer. »







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Ce deuxième tome est tout aussi génial que le précédent. SI vous avez été conquit par l'histoire de Clod et de Lucy, la suite ne sera que plus spectaculaire. On découvre ici les faubourg de la ville, ses personnages, ses ruelles. On découvre un peu plus l'histoire de ces objets, l'intrigue est présente, prenante. L'écriture ne change pas, les tomes se suivent, se valent, s'équilibrent. J'ai été charmée et subjuguée par ce monde étrange. Je le conseille fortement.
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