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Critiques de Edward Carey (246)
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Les ferrailleurs, la librairie le propose pour prendre le relai après l’inclassable Les saisons de Maurice Pons (a-do-ré)



Dans la veine pas du tout, loupé!, mais on est plongé dans un monde magico-gothico-fabuleux très attachant. C’est pas du tout mes attraits habituels mais plus j’y goute plus j’en veux (Murakami, Martinez, Marques, Pons) J’adore! Quel bon moment, quel délice de s’entourer de ces univers hors normes. On ne sait pas ce qui nous attend, c’est inclassable, ça frétille.

Edward Carey c’ est du Tim Burton en barre, un enfant qui entend parler les objets, pas la peine dans savoir plus pour succomber. Tout l’univers et les intrigues autour collent parfaitement à l’enchantement de son écriture. Les dialogues sont vivants, les jeux de mots très fins et habiles, l’humour très anglais pour ce que j’en imagine, les personnages bien à leurs places et costumés comme l’architecture du décor : sérieux, loufoque et de guingois. L’empire prend l’eau mais sauve qui peut les apparences de cette noblesse pauvre et misérable. Les parallèles sociétales sont nombreux et suffisamment imagés pour en faire de multiples lectures alors on rit, on prend ça avec légèreté mais la satyre est bien en place, le flot d’aventure continuel est intarissable. Evidemment que les deux prochains tomes sont avidement attendus, on va pas laisser les gentils se perdent dans la nature hostile….
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Londres est une ville étrange : tout y est saleté et détritus. Elle est partagée entre les faubourgs et la demeure de la famille Ferrayor, entourée d'une mer de déchets, un environnement étrange et dangereux.



Dans la famille Ferrayor, Clod est un peu à part : il entend parler les objets. Ils lui confient leur nom et du matin au soir, leur chuchotement ne s'arrête pas et devient assourdissant. En effet, chez les Ferrayor, chaque personne reçoit un objet de naissance, qui le suivra sa vie durant. Il y a parfois quelques surprises!



Lorsque la Tante Rosamud perd sa poignée de porte, on fait appel à Clod mais les recherches ne donnent rien et sans sa poignée, la vieille dame est au plus mal.



Oscillant entre le fantastique et le réalisme, Edward Carey met en place un univers très particulier, un peu fou. Il va même jusqu'à l'illustrer et à nous en livrer des bribes au fur et à mesure des chapitres : le résultat est très beau. Il plonge donc le lecteur dans une ambiance noire, démente mais le fait avec beaucoup de poésie.





Autour d'une multitude de personnages, essentiellement les Ferrayor et leurs serviteurs, Clod et une jeune servante du nom de Lucy Pennant, livrent tour à tour leur version de l'histoire. Le château est la première partie d'une trilogie, elle met ici l'accent sur l'univers de Clod. Un récit dans un monde décalé et sombre, une aventure pourtant pleine de charme et addictive.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Long, trop long à démarrer. Passé les 200 pages, il reste le sentiment qu'on est toujours sur le départ de l'histoire. De plus, le style et le rythme m'évoquent un peu les pièces de théâtre, des phrases courtes qui s'enchaînent, des descriptions assez visuelles, il ne manquait plus que ça soit scénarisé comme tel ! soit on aime, soit on aime pas et dans mon cas, je n'accroche guère... Je mets des étoiles pour l'univers singulier qui prend vie sous la plume de son auteur. C'est regrettable que je doive passer à coté de ça, ce sera pour une autre fois, les secondes chances existent ;-)
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

N'ayant jamais lu ce genre de livres j'étais très curieuse de savoir si j'allais accrocher ou pas. Et ce fut une belle surprise pour moi!

Un univers très particulier pour cette histoire qui se passe essentiellement dans un château qui appartient à la famille Ferrayor. Cette famille est dirigée par une main de fer par le grand-père, qui s'occupe du train lequel part le matin et rentre le soir et toute la maisonnée vit au rythme du train.

Ce château a été construit de plusieurs maisons qui sont entassées un peu n'importe comment, ce qui a pour conséquence que les pièces sont un peu disposées au petit bonheur la chance. Un plan de la demeure est donnée au début du livre pour " la demeure d'en haut" destiné à la famille Ferrayor et un autre à la fin du roman pour "la demeure d'en bas" consacré aux domestiques. Au début de chaque chapitre l'auteur, qui a réalisé lui-même tous les dessins, a effectué un dessin qui représente les protagonistes de cette histoire. Ce qui fait qu'on s'immerge très facilement dans cet univers.

Dans cet univers, chaque personnage se voit attribuer à la naissance un objet auquel il va s'attacher au point de ne pouvoir vivre sans.

Les personnages principaux sont Clod, jeune garçon, un peu particulier car il entend les objets proclamer des noms. Il est persécuté par son cousin ( il y a beaucoup de cousins, de tantes et d'oncles) Moorcus. Il y aussi Tummis ( ami de Clod) un original qui s'attache aux animaux et tout particulièrement aux insectes. Les deux amis passent leur à essayer d'éviter Moorcus et ses accolytes. Et il y a Lucy Pennant qui vient de l'orphelinat destinée à être servante mais qui a bien du mal à garder sa place!

L'univers de Edward Carey est très détaillé avec mille détails que l'on savoure pour mieux apprécier l'ensemble. Je ne suis pas une habituée de Tim Burton mais ça y ressemble dans le genre décalé et surprenant tout en étant très poétique.

On va apprendre comment les Ferrayor sont devenus ce qu'ils sont, et la place qu'ils doivent garder dans la société. Clod est gentil, naïf, Lucy pose trop de questions et fait tout ce qu'elle peut pour ne pas se laisser avaler par le système Ferrayor.

Je me suis attachée aux personnages ainsi qu'à l'univers très sombre de ce roman, et j'attends avec impatience la suite.

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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Ça va être difficile de parler de ce livre, tant je l'ai trouvé particulier. Il y a une certaine absurdité assumée dans l'intrigue, les personnages, l'atmosphère et même le style ! La plume est pleine d'énumérations à n'en plus finir, longues et lourdes, de descriptions à tomber par terre. Généralement glauques, parce que tout est glauque dans ce roman. Cela permet de mettre en place une ambiance très réussie mais cela rend aussi le livre difficile à lire. On a du mal à rester concentré sur la durée, on perd le fil, on a l'impression que les choses deviennent brouillonnes, on décroche et on finit par s'ennuyer.



Donc de très belles idées, mais le style de l'auteur gâche un peu tout à la longue, j'ai failli abandonner deux fois, ce qui explique que je sois complètement hors-délai pour la LC. Donc un sentiment très mitigé pour moi, dont il ressort surtout une impression de longueur...

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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre? Edward Carey crée un univers gothique et animé où il est question de bonde universelle et de pantalon de flanelle. Les Ferrayor vivent dans une grande demeure au milieu des détritues pleine de richesses et de domestiques triste. On y rencontrera Clod, l'un des rejetons de cette famille austère qui entend les objets parler et de Lucy Pennant jeune domestique rousse et rebelle. A deux, ils vont percer le mystère des objets de naissance et de la disparition de "Alice Higgs", objet de Rosamund.

Les illustrations de l'auteur rythment ce récit déjanté d'aventures pour adultes... Par contre, lorsque l'on dépasse la surprise de ce monde particulier, le fil est finalement assez classique. Il existe un deuxième tome, prévu par l'auteur mais qui en refermant cet ouvrage ne me parait pas nécessaire, on verra si je serai tentée lors de la sortie en poche ou pour agrémenter (à nouveau) mes vacances...
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Dépaysement total, imagination débridée dès les premières pages! le jeune Clod vit avec sa noble famille, les Ferrayor, dans un château construit sur une décharge, dont ils vivent. Dans les soubassements travaillent les Ferrailleurs, chargés au risque d'être englouti par cet océan de déchets, de récupérer des objets exploitables. L'intrigue se passe en pleine industrialisation anglaise, au 19ème siècle.

Les Ferrayor possèdent chacun un objet de naissance qu'ils ne doivent perdre à aucun prix: une bonde pour Clod, une poignée de porte pour tante Rosamud - par qui tout commença. Mais Clod est un enfant particulier: il entend les objets qui répètent, sans arrêt, leur nom. La bonde de Clod s'appelle James Henry Hayward.

Le jour où la poignée de porte de tante Rosamud disparaît, une jeune orpheline, qui a vu ses parents se prétrifier, arrive au château pour y travailler. Elle s'appelle Lucy Pennant, et très vite, Clod la préfère à Pinalippy à qui il est promis. C'est aussi le jour que les objets ont choisi pour se révolter...



J'aimerais vivement vous conseiller ce premier tome à l'esprit gothique dont certains passages sont d'une grande beauté lyrique: l'océan d'ordures qui se déchaîne, le Rassemblement d'objets, le château lui-même et tous ses personnages aussi étranges les uns que les autres, MAIS... Soyez conscients que votre vie ne sera plus jamais la même.

Je ne dors plus depuis que j'ai compris que mon matelas - Mathieu Leroy - me donnait sournoisement des coups dans le dos la nuit, que ma bouilloire s'approche subrepticement de ma main lorsqu'elle brûlante - elle s'appelle Louise Monger - que mes clés, enfin, - Lucio et Monica Ruiz - se glissent subrepticement au fond de mon sac à main - Michelle - dès que je suis en retard. Je dois bien avouer, depuis que j'ai commencé ce livre, d'étranges phénomènes ont lieu autour de moi et je pense que ce livre est maléfique... je vous aurai mis en garde!



Je remercie vivement, et malgré tout, Babelio et le Livre de Poche pour ce beau roman illustré.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

W A O U H ! Ce roman est complètement DÉCALÉ ! J'ai adoré. La couverture, les illustrations, le décor, l'histoire, les personnages, l'ambiance. Tout y est ... ou presque ... Il manque une petite dose de "sentiments" pour pouvoir s'attacher totalement aux personnages, mais cela ne gâche en rien la lecture.



Par précaution je n'avais acheté que le tome 1 car je ne voulais pas me retrouver avec les deux autres tomes sous les bras si le tome 1 ne m'avait pas plu ... et quelle erreur ! Je me retrouve donc frustrée de ne pouvoir enchaîner la suite de ce monde complètement loufoque.



"Si Edward Carey était cinéaste ce serait Tim Burton".

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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Château ?

"C'est en librairie que j'ai repéré ce livre à la couverture si étrange que vous ne pouvez vous empêcher de lire son résumé. Après un court séjour dans ma wishlist, c'est au pied du sapin que j'ai eu la joie de le retrouver."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Le jeune Clod, qui peut entendre parler les objets, est un Ferrayor. Cela implique qu'il veille, avec sa puissante famille, sur la gigantesque décharge de Londres et que, comme le veut la tradition, un objet lui a été remis à sa naissance dont il doit prendre soin. Mais tout déraille le jour où la tante Rosamund égare le sien..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous?

"Au début, j'ai adoré. L'auteur nous plonge dans un univers complètement nouveau, extrêmement original, sombre mais drôle aussi. On se prend au jeu des mystères qui se cachent derrière une poignée de porte ou une bonde de fond s'appelant James Henry Hayward, de cette maison biscornue, de ces personnages tous plus loufoques les uns que les autres. On s'interroge sur le destin de Clod et de Lucy, on espère, on redoute... Puis, petit à petit, j'ai trouvé que le côté sombre prenait de plus en plus d'ampleur et je dois dire que je me suis un peu détachée de ma lecture malheureusement."



Et comment cela s'est-il fini?

"J'ai aimé le rebondissement proposé par le dernier chapitre, qui nous promet de nouvelles aventures palpitantes. Malgré tout, je ne suis pas sûre de lire le tome suivant, n'ayant pas particulièrement envie de me replonger dans l'ambiance triste et dérangeante de la dernière partie de l'histoire."
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Le Château est un roman qui me titillait l'esprit depuis que j'étais tombé sur la couverture par hasard dans une petite librairie. En l'ayant feuilleté et lu le résumé j'avais pensé qu'il serait vraiment intéressant puisque l'histoire n'est pas commune et que de plus l'auteur Adward Carey est l'écrivain mais aussi celui qui a dessiner tous les portraits des personnages ainsi que la couverture du roman. Il est même dit qu'il y "révèle des talents de conteur qui font de lui le fils spirituels de Tim Burton et de Charles Dickens." C'est alléchant n'est ce pas ?



L'ayant enfin terminer au début janvier je viens donc vous expliquez mon enthousiasme ainsi que ma déception.



Pour commencer je dirai que ce roman est très beau au niveau de la présentation. Regardez moi cette couverture qui est juste méga étrange. Qu'est ce que fait un enfant qui semble avoir des cernes de malade posé devant un château qui semble être à mile lieu de lui à cause d'un tas de détritus. Rien ne de normal et c'est ça qui fait tilt. Et puis vous n'avez pas vu le personnage féminin en quatrième de couv. Bref, après cela il y a aussi les portraits dans le roman. A chaque chapitre l'auteur nous fournis un dessin, un portrait de un ou plusieurs personnages qui font parti du chapitre en question. Fabuleuse idée qui nous aide réellement à se représenter ces êtes si mystérieux. Tout cette partie est formidable, je n'en espérais pas moins.



Maintenant passons au plus important : l'histoire.

Clod, un jeune personnage atypique qui n'est pas des plus appréciés dans sa famille. Il est le héros de l'histoire grâce à son pouvoir qui est d'entendre les objets. Les objets ne lui parlent pas vraiment, ils prononcent simplement des prénoms et noms de familles, toujours les mêmes, chacun les leurs et plus ou moins fort. Mais Clod n'entend pas tous les objets, simplement parce qu'ils ne parlent pas, plus du tout.

Cependant il n'y a pas que le récit de Clod mais bien de Lucy. Une des particularités encore de ce livre est qu'il est géré par deux personnages qui ne sont pas censés être ami ou même se croiser et pourtant vous l'imaginez bien ils vont se rencontrer et se lier plus ou moins d'amitié.

Lucy fait partie des ferrailleurs qui vivent dans le bas monde du Château. Pour cause, elle fait parti des équipes de femmes de ménages. Elle est finalement presque plus importante et attachante que Clod pour les retournements de situations de l'histoire car oui d'après moi c'est surtout grâce à elle que l'histoire a un peu de peps et avance.



Dans ce conte vous découvrirez des personnages qui sont complétement fous. On ne les apprécie pas mais alors pas du tout. Pourtant certains essaient de vous embobiner, enfin vous et Clod et parfois cela fonctionne. On les prend par pitié ou alors nous les trouvons simplement sympathique mais voilà ça ne dure jamais. Le Château est un mystère très bien élaboré par Edward Carey, vous pourrez vous y retrouvez en suivant simplement les deux schémas du Château qui sont dans le roman.



Enfin, mon avis général sur ce roman est qu'il m'a vraiment plu au niveau artistique et du fait qu'il est bien différent de ce que nous trouvons aujourd'hui mais finalement l'histoire n'a pas avancé comme je l'aurai souhaité, bien trop longue à mon goût pour débuter mais aussi pour se finir dans ce premier tome. Je ne pense donc pas malgré le fait que la fin laisse perplexe, m'acheter le tome 2.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

On dit que ce sont de drôles de gens, des gens froids. Qu’ils détiennent toutes les dettes de Londres. Qu’ils sont très riches. Qu’il ne faut jamais leur faire confiance.



Eux, ce sont les Ferrayor. En ce début du dernier quart du XIXème siècle, ils sont depuis plusieurs générations déjà les propriétaires du Grand Dépotoir, gigantesque territoire jonché de tonnes et de tonnes de déchets, de montagnes de rebuts, dont ils sont les intendants et les gouverneurs. Ils sont "les souverains de la pourriture et de la moisissure, les nababs de la putréfaction", empereurs d’un cloaque qui a fait leur fortune et leur a valu la haine séculaire de leurs lointains voisins, les habitants de Forlichingham (ou Filching), faubourg pauvre de Londres.



Leur royaume n’est indiqué sur aucune carte, no man’s land hérissé de débris hétéroclites où trône le Château, demeure disproportionnée elle-même constituée de matériaux de récupération, de parties de bâtiments de Londres transportés puis reconstruits lors de rachats de terrains, pour former un amalgame de salles de bal, de cuisines, de chambres et de couloirs auxquels on accède par des myriades d’escaliers disparates, aux toits hérissés de multitudes de cheminées. Un univers nauséabond de poussière et de noirceur, la faible lumière d’un dehors grisâtre ne passant plus par les fenêtres aux vitres noircies…



C’est là que vit Clodius Ferrayor, surnommé Clod, l’un des petits-fils du patriarche Umbbit qui règne sur cette dynastie. Clod est orphelin, la mort de sa mère à sa naissance -suivie de peu du décès d’un père au cœur fragile- lui ayant valu la rancœur éternelle de sa grand-mère maternelle. Les Ferrayor formant un clan, avec sa pléthore de tantes, oncles, cousins et cousines, pour lequel la pureté du sang compte plus que tout. Pour autant, aucune affection ne semble les unir, seuls importent le maintien du rang et de la lignée, dans le respect des règles rigides ordonnant les unions, et la place de chacun dans une hiérarchie rigoureusement définie. Ainsi, lorsqu’il aura atteint l’âge de seize ans, qui approche à grands pas, Clod sera autorisé à remplacer ses culottes courtes par un solennel pantalon de velours, et devra épouser sa cousine Pinalippy, grande brute à moustache dont l'un des plus grands plaisirs consiste à pincer les tétons des garçons. Ce qui, comme on peut s’en douter, ne l’enchante guère… Il faut dire que Clod est un peu différent des autres Ferrayor, à l’instar de son cousin Tummis, son meilleur ami, qui affectionne les animaux et est tombé amoureux (scandale !) de sa promise, la douce et gentille Ormilly. Après avoir fait résonner les couloirs du château de ses interminables pleurs de bébé, il est devenu un enfant maladif, peu aventureux, sensible, et une proie facile pour sa brute de cousin Moorcus, vigoureux garçon cruel et autoritaire semant la terreur parmi les jeunes Ferrayor les plus faibles qu’il persécute. Mais surtout Clod a un don : il entend la voix des objets. Précisons que les objets occupent une place très particulière chez les Ferrayor. A sa naissance, chacun s’en voit attribuer un dont il devient inséparable, avec lequel il entretient toute sa vie un rapport fusionnel et interdépendant. Pour Clod, cet objet est une bonde. Une bonde nommée James Henry Hayward. Car ce qu’entend Clod dans les murmures des choses, ce sont des patronymes inlassablement répétés, formant une cacophonie permanente et parfois insoutenable pour le garçon.



La disparition d’un de ces objets de naissance débute la série d’événements étranges qui vont bientôt bouleverser la vie du château : la poignée de porte de Tante Rosamund (Alice Higgs) est introuvable… Drame qui concorde avec l’arrivée au château de Lucy Pennant. Orpheline depuis que ses parents, atteints d’un mal étrange touchant les habitants de Filching, faubourg pauvre de Londres, se sont pétrifiés, elle se voit offrir un emploi de servante au château, privilège réservé à ceux dont le sang des Ferrayor coule dans les veines en faible proportion. L’armée de domestiques ainsi constituée forme une horde anonyme, chaque membre de ce petit personnel devant abandonner son identité et oublier son passé pour n’être plus qu’un "Ferrayor", sans prénom, sans famille. Gamine débrouillarde et rebelle, Lucy refuse de devenir une anonyme et s’efforce de ne pas oublier qui elle est. En nettoyant les foyers de cheminées, tâche à laquelle elle est dévolue, elle rencontre Clod. A l’encontre du règlement interdisant tout contact entre les maîtres du château et une domesticité reléguée dans les sous-sol, les deux adolescents font connaissance…



Quelle lecture passionnante et réjouissante, portée par une écriture énergique et par ailleurs très joliment illustrée des propres dessins de l'auteur ! Edward Carey nous immerge dans un monde inventif et profus, baigné d'une atmosphère à la fois ténébreuse et grouillante, qui n'est pas sans évoquer l'univers d'un Tim Burton ou celui de la famille Addams. Le récit baigne par ailleurs dans une violence permanente, entretenue par le comportement tyrannique et brutal de la plupart de ces cruels Ferrayor mais aussi de leurs gens de maison. Il fait alterner les voix de Clod et de Lucy, l'introduction de cette dernière dans la demeure des seigneurs des ordures et sa rencontre avec Clod initiant une série de catastrophes qui va mettre en péril la routine séculaire et bien ordonnée du Château...


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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Pas grand chose à dire de plus que ceux qui ont déjà partagés sur ce livre. Dans un univers fantastique, le château des Ferrailleurs et son histoire me sort de mon quotidien de lectrice.

L'histoire s'articule autour de Clod et sa famille qui vivent en seigneur et maitre sur le dépotoir de Londres. Dans la famille, chacun possède un objet de naissance qu'il devra garder avec lui toute sa vie. Clod entend ces objets et aider d'une employée, il libérera tous ces objets de leurs propriétaire. Et ce, à ses risques et péril...

Comme je lis majoritairement du polar/policier, j'aime parfois sortir de ma zone de confort en lisant des romans fantastique, un brin hétéroclite, avec un humour mordant. Tous ces éléments se retrouvent dans Les Ferrailleurs mais je dois dire que même si j'aime parfois changer de genre, quand je le fais, je reste toujours perplexe, me demandant si j'ai appréciée cette plus récente découverte. La réponse est oui mais je suppose que je ne suis pas totalement convaincue, soit par le coté fantastique, soit par le coté jeunesse. Mais somme toute, un roman rigolo qui est une très bonne suggestion de roman d'été!
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Chez les Ferrayor, la coutume veut qu'à la naissance le nouveau né reçoive un objet, l'objet de ses jours. Un objet de baptême. Un robinet, un cendrier, une bonde, un tabouret, une paire de forceps, n'importe quel objet usuel fera l'affaire. Il devient alors intimement lié à la personne.



Premier tome de la trilogie  Les Ferrailleurs, "Le Château" est un roman fantastique, à la sauce gothique. 26 chapitres dans lesquels Clod partage son récit. Jeune garçon chétif, frêle et souffre douleur de son cousin Moorcus, il peut entendre les objets de naissance parler, gémir, murmurer. Il les entend prononcer un prénom et un nom. C'est dire la cacophonie dans sa tête ! Sa famille fait appel à son don lorsque Tante Rosamud perd sa poignée de porte. Clod a aussi d'autres préoccupations, à savoir devenir adulte et s'il doit épouser sa cousine Pinalippy. Il séjourne dans les étages supérieurs de la demeure car il est un ferrayor de haut rang. S'ajoute le récit de Lucy Pennant, jeune orpheline accueillie au château mais dans les bas-fonds. Elle est embauchée comme servante ferrayor. Deux outcast, sans parents et malmenés par leurs proches, ils vont bien sûr se rencontrer. J'ai trouvé les deux personnages attachants, Clod pour sa bonté et sa bienveillance et Lucy, malgré les saletés qu'on lui fait endurer et les insultes parfois violentes, elle reste toujours digne et ne se laisse pas abattre.



J'ai aimé ce huis-clos glaçant dans lequel évolue les personnages. L'auteur crée une ambiance à nous faire dresser les cheveux sur la tête. La grande majorité de l'action se passe dans le manoir à l'architecture bizarre, étrange, qui s'élève au milieu d'un océan de détritus, les rebuts de Londres. Le lieu devient personnage. Un labyrinthe où l'accès aux nombreuses pièces se fait via les conduits de cheminée, les passe-plats, l'escalier de marbre, l'escalier en colimaçon. On explore, on s'y perd, on se cache, on déambule. Le lecteur parcourt les couloirs tortueux avec en fond ces bruits venant des objets, du sous sol (le sifflement du train), de la tempête, d'une force étrange, du château lui-même (le grincement de la tuyauterie). Ajouté à cela les effluves de la décharge, nauséabondes. Une atmosphère grise et inquiétante.

J'ai apprécié un procédé d'écriture qui sert bien l'histoire. L'auteur utilise très régulièrement l'énumération, l'énumération de noms propres et communs, de verbes etc. Cet entassement de mots renforce l'idée de l'accumulation des objets, des détritus mais aussi des nombreux oncles, tantes et cousins ferrayor qui peuplent le château, et va nous procurer une sensation d'oppression.



C'est donc surtout ce cadre singulier qui m'a marqué car l'intrigue en soit est simple. Les objets de naissance sont le fil rouge, l'élément fantasque du roman, mais il manque un petit quelque chose. Un peu plus de profondeur ? Le développement de certains personnages ? Une dimension poétique ? Toutefois, l'envie de connaître la suite est là ! La lecture reste agréable et on s'attache à Clod et Lucy. La fin intrigue et éveille des questions dont on souhaite connaître les réponses.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Je suis entrée dans l'univers étrange du roman d'Edward Carey avec beaucoup d'appréhension quant au déroulement de l'histoire.

C'est avec un plaisir insoupçonné que j'ai finalement tourné les pages de ce premier tome « Les Ferrailleurs », bien que j'aie eu besoin d'un temps d'adaptation dans cet univers londonien assez atypique.



La famille des Ferrayor est considérée comme l'élite de la décharge, l'immense mer de déchets qui envahit la ville de Londres et de Filching. Cette famille possède un château au sommet de la décharge, et c'est ici que l'on va suivre l'histoire de Clod Ferroyor, un Ferrayor pur-sang en culottes courtes.

Tous les résidents de la demeure sont nés de l'union d'un couple Ferrayor pur et ont avec eux un objet qui leur a été attribué à la naissance. Ces objets sont à l'image de leur propriétaire, ils leur correspondent parfaitement. Ainsi, les Ferrayor entretiennent une relation sans doute non-réciproque, certes, puisque ce ne sont que de simples objets (n'est-ce pas ?) mais indispensable à leur survie.



Clod a quinze ans et va bientôt passer des culottes courtes au pantalon, un rituel familial démontrant le passage au mariage. Il est orphelin et détesté par la plupart de ses cousins excepté l'un d'eux, Tummis, un jeune garçon passionné par les animaux. L'objet de naissance de Clod est une bonde nommée James Henry Hayward. Ah oui, aurai-je omis de dire que Clod a un don et entend les objets répéter leurs noms sans arrêt ?



L'intrigue ne se déroule pas seulement dans l'endroit que je qualifierai presque d'une prison; on observe également le mode de vie des autres habitants à travers les yeux de Lucy Pennant, vivant à Filching. Cette jeune fille rousse à la peau garnie de taches de rousseur envisage de bientôt se marier à la décharge : c'est-à-dire passer le reste de sa vie à arpenter l'océan de déchets pour en recycler quelques-uns au péril de sa vie.

Elle nous décrit la traumatisante expérience de ses parents "figés", un phénomène de plus en plus courant. Lucy se retrouve en orphelinat, lorsqu'un jour un homme vient la chercher et sa vie bascule. Il lui dévoile qu'elle est une Ferrayor et qu'elle doit venir au château de la célèbre famille.



Malheureusement, elle ne vit pas cet honneur comme elle se l'était

imaginée. Elle se retrouve servante, contrainte à être appelée Ferrayor comme toutes les autres bonnes des étages inférieurs où elle y observe une amnésie étrange de la part de ses collègues.



C'est dans cette lugubre demeure que Clod et Lucy vont se rencontrer et faire face au Rassemblement...



Il est vrai que j'ai eu un peu de mal au début de ma lecture pour m'accrocher à l'histoire, mais les personnages ont réussi à me faire remonter à la surface de cet océan de déchets. Cette mer est la raison de la funeste atmosphère qui englobe tout ce roman dans un monde sombre.

Tous les éléments peuvent dérouter : l'importance des objets, les lieux, les paysages, la façon de parler, l'immensité du château, la décharge, la froideur des Ferrayor, la hiérarchie, les déroutantes habitudes familiales sous l'oeil pesant des nombreux objets prisonniers.

Finalement, je suis satisfaite d'avoir lu ce roman, car cela prouve qu'il n'y a pas de règles ou de codes pour écrire un livre, que ce soit loufoque ou décalé. Le scénario reste impressionnant et l'intrigue nous garde en haleine du début à la fin.

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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Ce que j’ai ressenti:…Un univers incroyablement fascinant!…



Dès les premières pages, j’ai été envoûtée par cette ambiance sombre et originale…Tous ses mystères autour de ses objets qui parlent, ses deux adolescents qui se racontent, tour à tour, au sein de cette décharge, la puissance de l’imagination de l’auteur…Bienvenue dans une nouvelle saga : les Ferrailleurs! En plein dans un Londres revisité et très empreint de dangers grisâtres, on explore un lieu atypique fait de bric et broc. Totalement dépaysant et surprenant, on se perd avec un certain plaisir dans cette avalanche d’immondices, de montagnes de noms, de destins parlants qui régissent les Ferrayor.



« Nous étions comme des puces, des abeilles, des moucherons ou des scarabées bourdonnant, des cancrelats, des fourmis-scarabées, des phalènes cornues, qui tous vivent peu de temps, battent des ailes, s’affolent, rampent, mangent, vivent, aiment puis meurent, un petit tour et puis s’en vont, tout ce petit monde périt, et il n’en reste qu’une salissure. »



J’ai lu ce livre en plein mois de décembre, autant dire que j’étais dans l’ambiance de noël, et voir une bonde ou encore un sofa murmurer, ça force la magie…Il y avait ce qu’il faut de gothique et de féerie pour que je sois emportée dans cette tempête bien particulière, que je veuille découvrir tous les recoins sombres du Château, et que je m’émeuve devant la naïveté touchante de Lucy et Clod. Clairement, il y a des rendez-vous réussi, et cette lecture en périodes de fêtes, c’était le bon timing…



"As-tu jamais désiré jouer le rôle principal dans ta propre histoire?"



Je suis d’ors et déjà impatiente de poursuivre les aventures de ces lieux lugubres, et de ressentir les envolées lumineuses de nos deux héros maladroits et voir s’épanouir les paraboles de Edward Carey. J’ai été très touchée par la sensibilité que l’auteur met dans cet océan de vies et de déchets, enchantée par l’étincelle qu’il peut faire jaillir pour ses vies effacées, troublée par la douceur candide de cet amour naissant.



"Mais elle, c’est une pensée, la plus belle des pensées. Les meilleures pensées que j’aie jamais eues sont mes pensées pour Lucy Pennant."



Le petit Plus: Les illustrations de l’auteur en début de chapitres.





Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Voilà un livre qui m’avait attiré dès sa sortie en grand format, alors je n’ai pas hésité à le choisir lorsque le livre de poche me l’a proposé. Ce livre se sera fait désirer car il fait parti d’un colis qui a vécu des aventures postales. J’ai bien failli ne jamais le recevoir… et j’aurais pu passer à côté de cette lecture pendant longtemps…



C’est l’histoire d’une drôle de famille pas drôle et d’une maison étrange où il se passe des choses bizarres…



Ce qui donne un charme particulier à ce roman c’est que l’auteur l’a illustré et ses illustrations rehaussent le côté sombre, fantastique et étrange de cette histoire…



Avez-vous un objet de naissance ? A-t-il un nom ? Vous ne l’entendez peut-être pas comme peut le faire Clod Ferrayor…



Je suis immédiatement entrée dans l’histoire… Chaque chapitre est à la première personne qui est clairement identifiée. L’auteur donne la parole à plusieurs et du coup coupe la parole pour mieux accrocher le lecteur.



Voilà, une organisation très complexe qui fonctionne à merveille. Puis, tout à coup un grain de sable vient enrayer la bonne marche de cette organisation. L’histoire débute à ce moment là et on va voir comment le château de carte va dégringoler à partir du moment où une carte devient vacillante.



J’ai adoré les personnages principaux « Clod » et « Lucy », deux adolescents. Ils ne sont pas sensés se rencontrer et comme ils sortent de la case qui leur était attribuée, ils vont commencer à se poser des questions, transgresser des interdits, contrarier les plans de ceux qui dirigent la famille Ferrayor.



J’ai adoré cette idée de maison en perpétuelle extension où ceux qui vivent à l’intérieur sont comme des fourmis dans une fourmilière.



La famille avec sa hiérarchie, ses règles, ses croyances, ce huis clos avec toutes ses manigances et ses non-dits… On a l’impression qu’on est dans une secte où on conditionne les habitants…



Cette ville de Londres qui est à côté, si proche et si lointaine… est mystérieuse et attirante et repoussante… déchéance, pauvreté, maladie et mort… fantasmée puisque interdite !



Je ne parle pas de tout l’aspect gothique et fantastique qui est tortueux, glauque et loufoque…



Il faut avoir l’esprit en alerte pour ne pas perdre son esprit ! Quelle imagination !



C’est difficile de parler de ce livre sans trop en dévoiler… vous ne verrez pas les objets soit disant inanimés de la même façon après avoir lu ce roman !
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Clod est un jeune homme étrange, comme toute sa famille : les Ferrayor. Tous sont nés liés à un objet quelconque et Clod a un don particulier : il entend les objets parler. Ils vivent tous dans un immense château sur un océan de déchets. Un jour, une nouvelle servante débarque au château, et l'ordre va bientôt basculer...



Quel livre ! Jamais je n'avais lu quelque chose de semblable. L'histoire est très réfléchie, sombre, parfois même très violente. Je dois avouer que ce côté là m'a parfois déplu car je me suis sentie mal à l'aise tout le long du roman. On a l'impression de nager en plein délire. Les personnages sont glauques au possible, l'intrigue est mystérieuse et l'ambiance poisseuse. Le tout est très bien maîtrisé, pourtant j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. Je pense néanmoins que ce livre est une expérience toute particulière. Les illustrations sont magnifiques et morbides. Ne vous attendez pas à quelque chose de féerique mais à une aventure dont vous ne ressortirez pas indifférents !
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Au coeur d'un océan d'immondices se dresse le Château, demeure d'une vieille et étrange famille : Les Ferrayor. Ce gigantesque palais est composé de pièces rapportées provenant des déchets de Londres. Une tradition ancestral est d'offrir à chaque nouveau né, un objet bien particulier dont il devra prendre soin toute sa vie.

Clod, un Ferrayor de quinze ans, n'est pas vraiment comme les autres, il possède l'étrange capacité d'entendre parler les objets. Un jour, l'équilibre plus qu'instable de la famille est mis à mal... L'objet personnel d'un des membres a disparu et au même moment, une jeune fille, qui ne devrait pas être ici, est engagée comme servante...



Les illustrations, le style, les personnages, l'histoire, la narration, le lieu... Tout est cohérent, tout nous rappel ce bric-à-brac d'immondices dans lequel vit la famille Ferrayor !



L'univers de ce roman, étrange et fantastique, n'est pas sans rappeler celui de Tim Burton. Le monde à la fois merveilleux et ténébreux, les personnages sombres et grandiloquents, ou encore les tristes illustrations !

J'ai aimé les changements de narrateurs qui offrent différents point de vue à l'histoire du Château. Pour l'une, l'émerveillement et la peur de la nouveauté, pour l'autre le poids de vieilles traditions.

Tout le récit est mené avec brio, jusqu'à la fin ! L'auteur réussit à nous donner l'envie de continuer à s'intéresser aux tristes sorts des deux protagonistes, Lucy et Clod, tout en ajoutant de nouveaux visages aux destins inconnus...



J'ai été complètement enchantée et émerveillée par ce livre !
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Peut-on se définir par un objet ? C'est une question intéressante pour des citoyens d'une société de consommation, qui entassent toujours plus d'objets inutiles en en achetant de nouveaux, persuadés que ceux-ci les représenteront mieux que les précédents, vous ne trouvez pas ? Entasser, c'est précisément ce qui se produit chez ces ferrailleurs anglais du 19ème siècle : Leur royaume est une décharge à ciel ouvert, leur métier, de génération en génération : trier. Leur demeure : un château fait de bout de bâtisses londoniennes récupérées, déplacées et réassemblées en patchwork.





Les objets et ce qu'ils représentent pour l'Homme, aussi bien que notre manie de les thésauriser, sont des sujets qui semblent tenir à coeur à cet auteur : Dans son premier roman l'Observatoire, il explorait déjà cette thématique, ainsi que celle de la solitude et du rapport à l'autre. Au fond, les objets peuvent-ils combler cette solitude ? Est-ce le rôle que nous leur prêtons, ou l'un des rôles, ajouté à la représentation, comme un totem ? Un nouveau sac à main qui représente mieux mes goûts actuels, de nouvelles fringues qui me mettent plus en valeur, des tas de livres que je n'aurais jamais le temps de lire, et tout ce petit monde qui vient habiter mon univers, masquer ma solitude, occuper mon espace vital et mes pensées… Privilégier les objets aux humains est un mal contagieux, de nos jours. On ne devrait jamais laisser les objets prendre le dessus sur nous… Au final, ils seront peut-être tout ce qu'il reste de nous, mais même eux peuvent se briser et disparaître.





Si je devais chercher au fond de mon coeur l'objet qui parle le plus de moi, ce serait je crois une luciole, que le père noël avait accroché au sapin quand j'étais toute petite et qui m'a suivie toutes ces années : machouillée, recollée, perdue, retrouvée, mais jamais oubliée, comme les souvenirs qui s'y accrochent. Et puis cette lumière qui vous tient compagnie et vous éclaire aux moments les plus sombres : quel symbole ! Si elle pouvait parler, elle raconterait certainement quelques secrets. Elle nous dévoilerait peut-être son petit nom, elle aussi, si nous pouvions l'entendre. Ce qui est impossible n'est-ce pas, parce les objets, ça ne parle pas… Si ? Ah, vous aussi vous les entendez chuchoter à leur passage, murmurer à vos oreilles qui possèdent encore la conscience pure des enfants ! Vous me rassurez, je croyais que j'étais folle.





Vous êtes donc comme Clod Ferrayor : A lui aussi les objets lui parlent. Particulièrement les objets de naissance. Vous savez, cet objet qu'un proche vous offre à votre venue au monde, et qui vous suivra toute votre vie, vous représentera aux yeux des autres : un arrosoir, une pince à épiler, un napperon, une poignée de porte, un robinet, ou encore une bonde universelle… La bonde de Clod s'appelle James Henry. Mais Clod connaît aussi les noms de tous les objets de naissance des gens qui l'entourent, puisqu'ils les entend se nommer à tout bout de champ. Un don rare et perturbant, qui sera mis à contribution lorsque Alice Higgs, la poignée de porte de la tante Rosamund, disparaîtra : Il est indispensable de la retrouver rapidement car, sans son objet de naissance, un Ferrayor n'est plus rien et dépérit ! C'est la règle : on ne se sépare jamais de son objet de naissance. Pourquoi ? A vous de le découvrir ! Des objets comme des talismans, à qui l'on pourrait aller jusqu'à prêter une âme… Alors quand des objets et des personnes commencent à disparaître dans le château, c'est le début d'une chasse au trésor géante… et dangereuse !





Dès les premières pages, on se laisse prendre au piège de cette ambiance steampunk très réussie, et de cet univers original et inventif à souhait à la Alice au pays des merveilles. Les pages se tournent toutes seules, au rythme des portraits de chaque personnages qui nous sont physiquement dessinés au crayon, avant de nous être mentalement brossés par les mots. L'histoire nous est racontée tour à tour par Clod Ferrayor puis par Lucy Pennant, la nouvelle servante un peu rebelle qui refuse de perdre son identité en se fondant dans la masse des domestiques et, pour ça, cherche un objet à s'approprier et auquel se rattacher - quitte à le voler, ce qui la mettra en fâcheuse posture. J'ai été émerveillée ou plutôt admirative de cet univers original. Mon bémol, c'est peut-être qu'à vouloir instaurer la solitude et le formatage, j'ai lu l'histoire à petite distance de mes personnages au début, avant de m'y attacher au fil des pages. Ajoutez à cela un enfermement total du début à la fin dans une demeure gémissante croulant sous des tonnes étouffantes d'objets divers et bruyants : Autant vous dire que les claustrophobes peineront peut-être à avancer dans cette histoire, tant l'enfermement de ce huis clos se resserre de plus en plus jusqu'à la fin : on est enfermés dans ce château, par tradition mais aussi à cause d'une tempête d'objets, qui nous ensevelissent de plus en plus jusqu'à ne plus pouvoir ouvrir les fenêtres ni bientôt respirer… ! Etant moi-même condamnée à l'enfermement en ce moment, j'avais hâte de sortir de cette maison de fous ! Aussi, je ne sais pas si je poursuivrai avec les deux tomes suivants mais j'ai apprécié la découverte (merci Yaena !).





Et vous, chers babélionautes, quel est cet objet de naissance qui vous caractérise, et que j'entends déjà murmurer à mon oreille...? Approchez, là, encore plus près, que je saisisse son petit nom…
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Ce roman est étrange et j’avoue ne pas trop savoir si j’ai aimé ou pas. Il est complètement en marge de ce que je peux lire habituellement. L’intrigue met du temps à se mettre en place et l’auteur nous présente petit à petit cet univers étrange.



Les chapitres alternent les récits des deux protagonistes principaux et sont illustrés par un dessin de l’auteur. Ces dessins représentent les différents personnages que l’on rencontre dans l’histoire et de par leur aspect lugubre, trouveraient à merveille leur place dans l’univers de Tim Burton.



Ce que je reprocherais à l’histoire c’est son côté répétitif, notamment au début, cependant, l’étrangeté de l’ensemble a fait que j’avais envie de continuer l’histoire car il faut avouer que c’est assez intrigant et original, et il faut saluer l’imagination de l’auteur.



Ce retour de lecture est court car je trouve qu’il est assez difficile de parler de ce livre, c’est un ouvrage qu’il faut découvrir par soi-même.



Ce premier tome faisant partie d’une trilogie et à cause de l’originalité de l’ensemble, je préfère enchainer directement avec le deuxième tome par crainte de ne jamais le lire (ou de me sentir perdue) si je tarde trop à le faire.
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