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Critiques de Elie Wiesel (167)
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La nuit

Un témoignage aussi court qu'il est poignant. Elie Wiesel nous livre ce terrible témoignage, de son internement à Auschwitz Birkenau à une terrible marche de la mort vers Buchenwald en passant par le camp de Buna. Un récit qui vous heurte, vous glace le sang et vous ramène toujours à la même question : pourquoi ?

A noter l'excellente préface de François Mauriac.
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Otage

Shaltiel Feigenberg, vient d'être enlevé, sur les trottoirs de Brooklyn. Il est ligoté et porte un bandeau sur les yeux. Il est inquiet pour sa famille qui doit l'attendre et pour lui-même : depuis combien de temps est-il là? Pourquoi lui ? Il n'est ni riche ni influent.

Un anonyme

Nous sommes en 1975, il a quarante ans. Il revenait de la bibliothèque, il est conteur juif et égaye les cérémonies en racontant des histoires qu'il imagine.

Rapidement les fondamentaliste religieux qui l'ont enlevé lui demande de signer un appel dénonçant Israël et lui indiquent qu'il sera libéré contre la libération de deux prisonniers en Israël et d'un prisonnier aux États-Unis. Ces États ne libèrent pas ce type de prisonnier sous la menace, l'angoisse de Shaltiel grandit.

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Pressions des preneurs d'otage, violences morales, tortures physiques...Shaltiel résiste. De leur coté les autorités mettent tout en œuvre pour le libérer, mais n'envisagent pas de céder à l'ultimatum

Interrogations de l'otage : pourquoi lui ? L'occasion pour l'otage de faire des retours en arrière sur son passé, sur son enfance en Transylvanie, sur son père qui lui a transmis son amour des échecs et des livres. Parce qu'il jouait aux échecs face à un officier nazi, celui-ci lui a évité la déportation. Si son père est revenu des camps, sa mère y est morte à son arrivée. Libération des camps et des territoires occupés par les nazis, par l'armée rouge et fascination de certains pour le communisme libérateur dont ils tombèrent amoureux...

L'écrivain Elie Wiesel toujours hanté par son passé témoigne encore et toujours, en mêlant à la fois son destin personnel et des rappels de faits historiques. Un passé qui le hante, impossible à évacuer et dont il veut témoigner.

Rapidement Shaltiel, qui n'a aucune idée du temps qui passe, identifie deux preneurs d'otage, Ahmed d'une part, islamiste, né dans les territoires occupés, homme violent giflant et humiliant Shaltiel et Luigi, italien révolutionnaire idéaliste, passé par tous les mouvements révolutionnaires, poseurs de bombes des années 60-70. Deux hommes différents. : Ahmed avec qui il impossible de parler, il ne connait que le violence et ne souhaite qu'une chose : la dénonciation écrite par Shaltiel des crimes d'Israël et des États-Unis, et Luigi avec lequel il arrive progressivement à entretenir de longues conversations -parfois assez hermétiques- sur la révolution, la religion, la violence, la force, la judéité, la conscience.. Ces conversations philosophiques s'appuyant sur des faits historiques donnent au lecteur l'occasion de s'interroger et pour l'auteur Elie Wiesel d'égratigner et de montrer du doigt certaines incohérences de la politique d'Israël, vues du coté palestinien et d'autres incohérences de la politique arabe.

Conversations difficiles mais possibles sans violence, attendues par l'otage et le ravisseur, conversations que Elie Wiesel Prix Nobel de la paix souhaitait : "la parole offre au silence un abri, et le silence la protège comme un refuge" .

Deux ravisseurs, deux comportements, la violence ou la parole, un choix pour sortir de l'inextricable et une difficulté à surmonter : "amener un homme à concilier la vie et la conscience, la vérité et l'amour".

Prenant pour thèmes ces fondamentalismes religieux, juifs et islamistes qui s'affrontent, fondamentalismes remontant aux sources de religions, à des sources non vérifiées, mais répétées de génération en génération, ce roman, parfois difficile à suivre, pose une vraie question : tant qu'on se battra en mettant en avant ces fondamentalismes, on n'arrivera qu'à une exacerbation de la violence. La solution viendra de la parole, parfois vive, mettant de coté tout esprit de violence. Un parole a mettre en face du "terrorisme suicidaire"

Un choix entre deux attitudes.

Cette lecture a confirmé mon choix personnel

D'autres y trouveront sans doute d'autres lectures, c'est l'intérêt du livre




Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Le cas Sonderberg

Dans son nouveau roman, qui vient de paraître chez Grasset-Fasquelle, Elie Wiesel raconte l’histoire d’une vie et d’une quête identitaire. Le journaliste juif new-yorkais Yedidyah se souvient de l’événement qui l’a bouleversé à jamais : le procès de Werner Sonderberg, brillant étudiant allemand aux États-Unis, accusé d’avoir tué son oncle lors d’une promenade dans les montagnes. À la surprise générale, le jeune étudiant plaida « coupable… et non coupable ». Réponse énigmatique dont on devine le sens uniquement si l'on considère le cas Sonderberg comme part d’une histoire qui, « jusqu’à la fin des temps, fera honte à l’humanité ».

Quel rôle nous est-t-il donné de jouer dans ce monde ? C'est une question que se pose souvent le critique de théâtre Yedidyah Wassermann en couvrant le procès du jeune Sonderberg. Intrigué par la mélancolie apparente de l’étudiant, il commence à se poser des questions sur son propre rôle dans l’existence. Or, pour incarner son personnage, il doit d’abord résoudre une énigme fondamentale : qui est-il?



Sa quête devient une recherche dans le temps et dans l’espace : Yedidyah ne cesse de revenir en arrière pour expliquer certains de ses actes, pour se consoler, se justifier. Il nous parle de sa mère, qui aurait tellement souhaité qu’il devienne avocat ; de son père, qui, à travers les livres d’Ibn Ezra et de Maimonide, maintient en vie la mémoire d’un peuple et de sa diaspora millénaire ; et surtout de son grand-père, lecteur assidu de textes apocryphes, fier descendant du grand rabbin médiéval Petahia et incarnation même de la sagesse. Il se rendra en Roumanie, où lui, le « fils de survivants », trouvera les traces de son passé. Et il visitera Jérusalem, origine du peuple d’Israël, source aujourd’hui d’espoir et de désarroi. À la fin de ces voyages intérieurs et réels, il finit par comprendre son empathie pour Werner Sonderberg : comme des acteurs dans une tragédie qui ne pourra jamais porter de nom, les deux hommes se situent de part et d’autre de cette même scène sur laquelle s’est abattue il y a plus de soixante ans, tel un rideau qui pèse lourd pour toujours, la Machine infernale.



Deux types de narrations différentes symbolisent cette quête identitaire : la voix de Yedidyah, nous fait part, à la première personne, de ses observations. L’autre, celle d’une personne tierce, plus neutre, apparaît dans certaines occasions, comme lorsque Yedidyah a une pensée qu’il refoule ou lorsqu’un souvenir enfoui dans le passé lui vient à l’esprit. Le cas Sonderberg devient ainsi un roman sur la mémoire et l’identité, où les repères chronologiques s’effacent. Renforcée par l’utilisation à la fois du passé et du présent, cette mosaïque hors du temps se compose de pièces qui, tout au long d’une vie, forment un homme.



Et, à la fin de tout cela, Yedidyah se pose une question légitime : « est-ce possible que je quitte ce monde sans certitude ? » Oui, car dans la vie réelle rien n’est absolu. La justice, la beauté, la mémoire éternelle appartiennent au monde du théâtre. La vie réelle n’est jamais totale, mais terriblement ambivalente. Comment, dès lors, échapper à cette horreur ? En croyant. En Dieu ? Peut-être. Mais surtout en l’homme. Car, comme le dit le sage grand-père dans une des dernières phrases qu’il adresse à son petit-fils : « Tant que tu vis, tu es immortel, car ouvert à la vie des vivants. Une présence chaleureuse, un appel à l'action, à l'espérance, au sourire même face au malheur, une raison de croire, de croire malgré les échecs et les trahisons, croire en l’humanité de l’autre, cela s'appelle l'amitié ».



Alexander Knetig - 11/09/2008.
Lien : http://www.arte.tv/fr/221863..
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Le testament d'un poète juif assassiné

Différentes histoires et points de vue se succèdent dans ce roman : celui de Paltiel, le poète, mais également celui de Zupanev qui est en fait le trait d'union entre Paltiel et le véritable destinataire du testament, Grisha. C'est une particularité du roman qui peut parfois déstabiliser. Pour ma part, ce roman m'a tellement touchée, happée que je n'y ai rapidement plus prêté attention. Ce récit fourmille d'informations historiques : pogroms, première guerre mondiale, brève passage dans la révolution bolchévique, la guerre d'Espagne, montée du nazisme, seconde guerre mondiale et surtout communisme. Peu à peu confronté aux horreurs perpétrées par des hommes avides de puissance ou pétris de préjugés meurtriers, Paltiel, l'homme incapable d'être un soldat actif, s'accroche à ses espoirs d'égalité et de paix et pour cela utilise la seule arme qu'il possède : les mots et sa résistance renforcée par l'amour offert par ses parents.

Ce roman est bouleversant à plus d'un titre. Bouleversant par les faits qui y sont relatés, par les scènes parfois tendres ou cruelles. Bouleversant par l'amour qui unit ces différents hommes et le besoin de continuer à transmettre une mémoire, des valeurs. Bouleversant enfin car il appelle en nous ce que nous avons de plus profondément humain et sans jamais être une leçon moralisatrice, il nous hurle de ne pas détruire l'autre sous prétexte qu'il est différent. Au-delà de l'injustice : Paltiel sera condamné à mort pour avoir trahi le parti communiste simplement parce qu'il était juif et cela sans être parvenu à soutirer de lui un motif plus "valable" ; ce roman est un hymne à la vie, à la paix et à l'amour.
Lien : http://apprendreavecbonheur...
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Le cinquième fils

Le narrateur est un enfant d'après-guerre, fils de Juifs immigrés en Amérique. Dès l'âge de 6 ans, l'enfant vit seul avec son père, sa mère étant internée en clinique. Le père se mure dans le silence. L'enfant puis l'adolescent ensuite, se pose des questions. Pourquoi ce silence ? Pourquoi son père ne répond-t-il pas à ses questions ? Il décèle un secret, un problème. Il adore son père mais cet amour est-il réciproque ? Les souvenirs refont surface. Et petit à petit, comme le narrateur, on apprend la vérité, la vie dans les ghettos, la souffrance subie par les Juifs. Pour moi, le meilleur roman d'Elie Wiesel que j'ai pu lire. Très bien construit. Beaucoup d'émotions.
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Célébrations

Elie Wiesel a toujours été une "haute figure" médiatique franco-américaine, défendant aux yeux du public et des médias la noblesse de la tradition juive et la légitimité de l'état d'Israël. Si ma mémoire est bonne, il a reçu le Prix Nobel de la paix, pas de littérature, car son oeuvre, pour morale et bien intentionnée qu'elle soit, est mal écrite. Une trop grande certitude d'être bon est fatale aux littérateurs, qui ont toujours -- comme artistes -- des comptes à régler avec le Mal qui est en eux, leur propre part maudite et diabolique. Parfois, cette part les engloutit, comme Céline ; d'autres fois, elle met l'oeuvre tout entière en danger, dans un danger fécond et stimulant : ce serait le cas de Baudelaire, de Pound. Elie Wiesel, quant à lui, a construit sa persona littéraire en figure de victime innocente : historiquement, c'est vrai, mais littérairement, c'est une catastrophe.



Ses trois célébrations, biblique, talmudique et hassidique, appartiennent à cette branche de la littérature juive écrite pour les non-Juifs : elles ont donc une valeur d'initiation à la façon juive de voir la Bible et le Talmud destinée à ceux qui n'y connaissent rien. Mais le bât blesse déjà avec la Bible et le Talmud : ces corpus de livres ne demandent pas à être célébrés, mais étudiés, discutés, vécus, et l'on n'y entre pas par la nostalgie, ni par la célébration. Bible et Talmud sont en vie, vivaces, verts et actuels, et ne sont des livres morts que pour les universitaires rationalistes ou chrétiens, spécialistes de "littératures anciennes du Proche-Orient".



Enfin, la partie la plus attachante de livre de Wiesel est la "Célébration Hassidique", faite de merveilleuses histoires et paraboles de "rebbes" (rabbis) miraculeux de Russie et de Pologne. Cependant, contrairement à ce que croyait l'auteur, ces "Rebbes" ne sont pas morts au point qu'on les célèbre ou qu'on les commémore : celui de Loubavitch, par exemple, héritier de la dynastie russe persécutée par les Tsaristes et les Soviétiques, écrivit de Brooklyn une lettre à Elie Wiesel pour l'exhorter à tourner la page des persécutions et des camps, à vivre en Hassid d'aujourd'hui, de maintenant, à ne pas se laisser persuader par le Nazisme et la modernité que le monde juif est mort et juste bon à être célébré à des funérailles littéraires. Ce magnifique message -- qui en dit tant sur le judaïsme vivant et sur l'attitude des Orthodoxes face à la Shoah -- est resté lettre morte. Elie Wiesel n'a jamais été qu'un survivant, un homme dont le Dieu fut exterminé par les Allemands. Ils avaient projeté de bâtir un musée ethnographique du peuple juif assassiné. Wiesel édifia sans le vouloir un musée littéraire du judaïsme mort.
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La nuit

"La Nuit" est un témoignage bouleversant sur la Shoah vécu par un adolescent juif hongrois de 15 ans. Dès l'arrivée au camp, il perd sa mère et sa jeune sœur. Il survit à son père. C'est le témoignage de l'anéantissement programmé d'un peuple.

Avec ces mots, avec des phrases courtes, Elie Wiesel raconte, en 200 pages, l'indicible. C'est un texte en noir et blanc, des tableaux. L'oeuvre me fait penser aux peinture de Felix Nussbaum, assassiné à Auschwitz.

Le temps, sournois, épuise les derniers témoins. Dès le collège, ce thème devrait être abordé. Pas seulement dans les livres d'histoire. Nous avons de "magnifiques" témoignages écrits, oraux et visuels.

Malheureusement, la mémoire est courte.
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Se taire est impossible

Je voudrais relire ce livre , parcouru il y a longtemps . D'aucuns accolent l'étiquette de Faussaire à Elie Wiesel et contestent son témoignage . Certes , ce dernier a souvent pris des positions douteuses dans la politique israélienne , mais je ne pense pas que Semprun ait pu se laisser berner par un imposteur sur le sujet des camps nazis ........ Relecture faite de ce livre relatant un échange télévisé entre Wiesel et Semprun dans le cadre de l'émission " Entretiens " en 1995 , ces deux survivants de Buchenwald de 67 et 72 ans , sont des hommes usés , et cela se note dans leur discours , néanmoins , on les sent tout deux incompris et pesant la difficulté à transmettre leur vécu . Nul livre ne saurait traduire de manière pertinente la vie des camps ou l'emprisonnement à celui qui ne l'a pas vécu .Il y a une incompatibilité à se positionner à la place de la victime pour celui qui n' as pas été contraint de vivre dans le dénuement absolu sans d'autre espoir que de partir en fumée .L'espoir autre n'existait que pour les militants de la résistance à l'intérieur des camps et au fond de l'entendement du lecteur cela semble utopique .

" L’expérience concentrationnaire est-elle indicible ? " titrait Luba Jurgenson ) Le langage est à trouver et s'y sont heurté bien des auteurs , Primo Lévi , Varlam Chalamov , Imre Kertesz et donc Luba Jurgenson .Chacun avec sa technique d'écriture et ils l'ont parfois écrit ou reconnu .

Pas évident donc de pénétrer la pensée des deux débateurs mais à lire tout de même .
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Coeur ouvert

Un tout petit livre sur l'attente d'un homme avant une opération du coeur. Ce laps de temps où il n'a pas le choix, il repense à sa vie d'homme, de père, d'auteur et de croyant. Je ne suis pas rentrée dans ce livre qui évoque finalement que peu une vie personnelle mais plutôt des réflexions sur la vie, la religion, la mort...
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La nuit

La nuit est un récit d'Elie Wiesel, rescapé des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale. L'auteur se base sur ses souvenirs d'existence à Auschwitz puis à Birkenau où il vécut avec son père, après avoir été séparé de sa mère et de sa petite sœur.



Ce fut une lecture difficile et nécessaire, j'étais comme dans l'urgence de le lire, tournant les pages espérant une lueur d'espoir.

Elie Wiesel décrit avec précision la vie dans les camps, la vie avec son père qu'il réussit à garder près de lui, les autres, les SS, les bâtiments, les convois en train. Tout est fait pour y perdre sa dignité d'homme, pour revenir à l'état de bête, avec l'obsession de survie, la peur de mourir.

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La nuit

Encore un témoignage de l’enfer Auschwitz-Birkenau-Buna-Buchenwald, celui que connut Elie Wiesel. Il avait 15 ans. Né en 1928 à Sighet en Roumanie, les juifs de sa ville ont eu connaissance de « la solution finale » très tardivement, mi-1944. Dans un premier temps : parcage dans le Ghetto, puis transfert en train vers la sinistre ville polonaise. Non, ils ne savaient pas. A l’arrivée, séparation des familles. Certains déportés avaient la possibilité de passer la consigne aux arrivants, c'est-à-dire, augmenter son âge pour un jeune (18 ans) et le diminuer pour un adulte (40 ans) lorsqu’ils passaient devant les SS chargés de faire la sélection pour le travail ou la chambre à gaz. Direction qu’ont prises sa mère et sa jeune sœur de 7ans.

Il décrit ses visions d’horreur. En effet comment imaginer l’inimaginable mis en place par des humains, soit la destruction impitoyable d’autres humains. Alors comment garder foi en Dieu. EW était très pieux et étudiait la Torah avant Auschwitz. Il y aurait perdu ses convictions religieuses. Il dit « je n’aurais pas du survivre, j’étais faible, affamé et faisait un travail épuisant, pourquoi moi ? ». Tous les survivants tiennent les mêmes propos. La partie certainement la plus « insoutenable » du livre, est lorsqu’il décrit l’agonie de son père. Ils ont fait ensemble la marche de la mort d’Auschwitz à Buchenwald en janvier, dans la neige et lefroid, sans manger et sans boire pendant des jours. Son père souffrait de dysenterie. Il s’est éteint, battu par ses voisins de châlit, volant aussi son pain, en appelant son fils qui ne s’est pas déplacé. Primo Levi, Robert Anthelme, Charlotte Delbo, Simone Veil, Jorge Semprun et bien d’autres, ont aussi décrit cette situation de la survie absolument. Un enfant peut battre son père et lui voler sa maigre pitance pour tenir. Une culpabilité à porter jusqu’à sa propre mort.


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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La nuit

A chaque fois que je referme un livre sur la Shoah, je me dis « bon maintenant ça suffit, j'ai vraiment lu 2000 livres sur ce sujet ». Et puis j'en lis un autre que le hasard met entre mes' mains et je le trouve aussi indispensable que tous ceux que j'ai lus avant, et j'ai autant envie de le transmettre que les autres.

A lire avec « si c'est un homme » , de Primo Levi, que j'ai trouvé encore plus indispensable.
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La nuit

Il existe maintenant une nouvelle catégorie littéraire, nommée "littérature concentrationnaire", pour désigner les livres écrits par des survivants des enfers nazis et soviétiques. "La nuit" d'Elie Wiesel appartient à ce genre littéraire-là, et il est bon de réfléchir à la bonne façon d'aborder un tel livre. Il est manifestement écrit pour produire un choc sur le lecteur, et les effets de choc qui sont ménagés ne sont pas un signe de bonne littérature. Il s'agit de faire réfléchir le lecteur, de le mettre en face d'un devoir moral de mémoire, ou peut-être de le faire s'interroger sur les voies de Dieu. Rien de cela n'est du domaine littéraire à proprement parler, ni du domaine historique, car à la différence des travaux d'un Soljenitsyne, par exemple, aucun souci informatif ne préside à cet ouvrage. Alors, comment lire et comprendre ce livre ? On peut adopter la lecture d'Emil Fackenheim, dans son "Penser après Auschwitz" : il se sert du témoignage de Wiesel comme d'un "midrash moderne", d'un récit dont on doit tirer une morale et un enseignement. Ou encore, on peut se référer à la magnifique letrre que le Rabbi de Loubavitch, Menahem Mendel Schneerson, a écrite à Elie Wiesel à propos de la justice divine et des questions métaphysiques qu'il se pose. En tous cas une chose est sûre : "La Nuit" ne peut se lire seul, ne peut s'aborder en toute naïveté, à moins que l'on soit amateur de chocs. Ce livre a besoin de décodage pour les lecteurs d'aujourd'hui, afin qu'il ne produise pas l'effet inverse de celui qu'il visait, la lassitude et l'agacement, sentiments négatifs que l'on voit commencer à poindre aujourd'hui.



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L'aube

C'est étrange... l'aube évoque toujours de nouveaux commencements, de nouveaux projets, une nouvelle vie... toujours envisagés positivement.



Pourtant il existe des commencements monstrueux, qu'on souhaiterait ne jamais avoir commencé, qu'on aurait voulu éviter à tout prix. Comme ce que décrit le narrateur, dont nous suivons la dernière nuit avant qu'il ne devienne le bourreau d'un homme dont la seule faute était d'être là au mauvais moment.

Il ne veut pas, mais le doit. Son engagement n'est pas de ceux dont on peut se délier. Il doit aller au bout, quitte à perdre celui qu'il est. Et passer du statut de victime à celui de bourreau, tout comme les bourreaux ayant exterminé sa famille, son peuple...



Ce livre est en dépit de la douceur de son écriture un coup de poing dans la gueule. Il réveille votre conscience, vous remue l'âme, vous fouaille dans les entrailles.

Lisez-le, faites-le lire, prêtez-le, offrez-le. Ces cent petites pages seront parmi les plus utiles que vous aurez lues de toute votre vie.
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La nuit

Comment imaginer l’inimaginable. Comment se plonger dans un enfer sans nom, l’histoire d’un rescapé, l’histoire d’une tragédie, un témoignage bouleversant. Simple, cru, réel, palpable. Un carnet de « voyage » jusqu’au bout de l’enfer, jusqu’au bout de l’ignominie. Ce que des hommes ont été capables de faire à d’autres hommes… une claque magistrale.



Un ouvrage à lire, relire et surtout faire lire pour que personne ne puisse jamais oublier…
Lien : http://testivore.com/la-nuit/
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Tous les fleuves vont à la mer

Un livre bouleversant sur la mémoire et la perte des êtres aimés
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Le testament d'un poète juif assassiné

A Lire et relire.
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Le Mendiant de Jérusalem

Le mendiant de Jérusalem /Élie Wiesel/ Prix Médicis 1968.

Dans ce récit se rapportant à la Guerre des Six Jours de juin 1967 et plus particulièrement à la bataille pour la réunification de Jérusalem, Elie Wiesel rassemble des personnages présents ou rêvés, vivants ou morts, au pied du mur des Lamentations.

Devant ce Mur situé en haut du Har Habayit, les « mendiants » parlent tel un choeur antique qui commente et se fait témoin de la prise de Jérusalem. À la tradition hassidique riche d'histoires et de légendes se mêlent des récits se situant lors de l'Holocauste et des temps d'occupation.

Jérusalem, ville emblématique, fait la matière du livre : chacun y vient en mendiant pour en repartir plus riche d'une foi et d'une histoire éternelle. « Jérusalem : la face visible et secrète, le sang et la sève de ce qui nous fait vivre ou renoncer à la vie. L'étincelle qui jaillit dans le noir, le murmure qui traverse les clameurs d'allégresse, de bonheur. Pour les exilés, une prière. Pour les autres, une promesse. Jérusalem : cité qui miraculeusement transforme tout homme en pèlerin ; nul ne peur la visiter et s'en aller inchangé. »

L'auteur écrit : « le jour où, me trouvant dans la vieille ville de Jérusalem, j'ai vu des milliers d'hommes et de femmes défiler devant le Mur, seul vestige Du Temple, je fus frappé par l'étrange recueillement qui les pénétrait » Personnellement, je me trouvais au même endroit quelques jours après la fin de la Guerre des Six Jours, et je peux témoigner d'avoir vus ces milliers de personnes, frappées d'humilité ou d'extase, certains récitant la Amida, cette prière murmurée respectant la Halakha, devant ce même mur. Il faut se rappeler les rois et les prophètes, les guerriers et les prêtres, les poètes et les penseurs, les riches et les pauvres qui, à travers les siècles, ont mendié ici un peu de tolérance et de fraternité. Que d'émotion ce jour-là en regardant le Mur…

L'histoire du Mur certes mais aussi pour les croyants la Shekhina, la présence divine qui rôde en ces lieux et qui rend le Zohar, commentaire de la Torah, plus accessible. Jérusalem, la porte du ciel…

David est le narrateur et cite comme un leitmotiv ou comme un témoin, le nom de son ami Katriel dont il rencontre la veuve, Malka, après la fin des hostilités, au pied du Mur. Lorsqu'au terme de la bataille de Jérusalem David parvient devant le Mur, il est comme paralysé, étranglé par l'émotion et regarde le Mur comme s'il regardait un être vivant dont il aurait été longtemps ou depuis toujours, séparé. Il ne l'avait jamais vu auparavant, et pourtant il le reconnait.

Un livre fort, poignant, empreint de spiritualité, mettant en scène de nombreux personnages à différentes époques se rapportant à l'histoire du peuple juif.

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La nuit

Elie Wiesel, à travers "La nuit", témoigne des horreurs vécues lors de sa déportation, ainsi que de celle de ses parents et sœurs.



Dès leur arrivée à Auschwitz, les femmes et filles de la famille furent envoyées dans les "fours", quand Elie et son père partirent dans des camps de travaux forcés. Ils réussirent tant bien que mal à ne pas être séparés, jusqu'à ce que la mort vienne chercher le père d'Elie.



Ce livre est bien évidemment bouleversant, terrifiant, et ne peut laisser ni indifférent ni de marbre devant de telles horreurs et ignominies. C'est un témoignage, et à ce titre, il doit être respecté en tant que tel, les critiques sur tels ou tels aspects étant à mon sens des plus malvenues.



Il m'apparaît également assez malaisant d'accompagner ma critique d'une notation représentée par des étoiles jaunes, mais ce témoignage se doit d'être mis en avant, afin que le plus grand nombre puisse s'y référer, par devoir de mémoire.



Un ouvrage qui devrait être lu par tous, et ce, dès l'adolescence, âge auquel Elie a vécu ces atrocités.
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La nuit

Un témoignage saisissant de cette période terrible de l’histoire, la shoah, on est impressionné par l’incrédulité de ces juifs, pourtant avertis des dangers qu’ils couraient et auxquels ils auraient pu échapper en étant un peu moins incrédules.Il est vrai, que dans ces années là, l’information de la réalité des camps était, d’une part soigneusement cachée par les nazis et d’autre part peu véhiculée par d’autres voies, comme elles le seraient aujourd’hui ! Témoignage bouleversant à mettre entre toutes les mains !
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