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Citations de Elizabeth George (702)


Celles de Minus tournaient autour du sexe. Comment aurait-il pu en être autrement : c'était un mec de seize ans, après tout. (p 369).
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On ne pouvait pas lui dire : < Bon vous dégagez .Vous pouvez aller vider votre bureau .> Ce genre de remarque avait toutes les chances d'entraîner un procès .
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Avez-vous déjà vu un homme mettre le feu à des billets ? Oui, oui, des billets de banque. S'en servir comme d'une allumette pour allumer une cigarette, rien que pour faire le malin ? Moi, oui. C'est pourquoi quand, à l'instant, vous avez utilisé le mot "psychologue" j'ai senti mon estomac se retourner et ma gorge se serrer. Vous pensez sans doute que je suis trop délicate. Je me le demande.
Je suis née dans cette rue. Lorsque j'étais petite, je suis allée à l'école juste au coin ; et plus tard, après avoir fait mon apprentissage dans les grandes maisons de couture ici et en France, j'ai repris le bail de la vieille maison dont j'ai fait la jolie petite boutique de vêtements que vous voyez maintenant. C'est quand je suis revenue pour monter ma propre affaire que j'ai constaté le changement qui s'était opéré chez Louise.
Lorsque nous allions à l'école ensemble, c'était une beauté. Elle avait des cheveux blonds qui flottaient au vent et un sourire de petite cockney qui en disait long, un sourire conquérant et entendu. Tous les gamins se moquaient d'elle parce qu'elle était plus jolie que nous. La rue était identique à ce qu'elle est aujourd'hui. Adelaide Street à Soho : c'est sale et pourtant romantique, une porte sur deux ouvre sur un restaurant. On peut y dîner dans toutes les langues du monde. Certains endroits, tel le Ritz, sont chic et chers, d'autres bon marché, comme Le Coq au Vin du père de Louise, avec sa petite salle à manger et son unique palmier fiché dans un pot blanchi à la chaux.
Louise avait une petite soeur et un père qui parlait à peine l'anglais mais qui, sous ses sourcils arqués, braquait sur vous ses yeux d'étranger pleins de fierté. Je ne découvris véritablement l'existence de la mère de Louise que le jour où, faisant pour une fois preuve d'autorité, cette femme effacée émergea de la cave située sous le restaurant pour demander à sa fille de descendre en cuisine au lieu de m'accompagner dans ma tournée enchanteresse des ateliers de couture.
Pendant longtemps, nous échangeâmes des cartes de voeux à l'occasion de nos anniversaires respectifs, puis ces brefs contacts prirent fin ; mais cela ne m'empêcha pas de me souvenir de Louise. Aussi, lorsque je retrouvai la rue, je fus tout heureuse de voir figurer le nom des Frosné sur l'enseigne du Coq au Vin. Le restaurant avait l'air beaucoup plus riant que dans mon souvenir, et les affaires semblaient marcher. En tout cas, Le Coq au Vin souffrait moins de la comparaison avec l'onéreuse Montagne de Verre sise sur l'autre trottoir et tenue par Adelbert. Il n'existe plus aujourd'hui dans cette rue de restaurant de ce nom, pas plus qu'il n'existe de restaurateur du nom d'Adelbert ; mais les amateurs de dîners en ville de l'époque se le rappellent peut-être encore, sinon pour sa cuisine, du moins pour sa prétention et les petits boudins de graisse qui lui gonflaient les paupières.
J'allai voir Louise dès que j'eux un moment pour souffler. Ce fut un choc car c'est à peine si je la reconnus ; Louise, elle, n'hésita pas une seconde et jaillit de derrière la caisse pour me souhaiter la bienvenue d'une façon qui me fendit le coeur. J'eus en effet l'impression de voir se craqueler sur son visage une mince couche de glace - c'était comme si en débarquant à l'improviste j'avais arraché une barrière.
Dix minutes lui suffirent pour me mettre au courant de tout. Ses parents étaient morts. Sa mère, la première ; son père, quelques années plus tard, mais Luise, dans l'intervalle, avait dû tout porter sur ses épaules, y compris ses lubies. Elle ne se plaignait pourtant pas. Les choses étaient un peu plus faciles maintenant. Violetta, sa petite soeur, sortait avec un jeune homme qui travaillait au restaurant pour une bouchée de pain afin d'apprendre les ficelles du métier.
Son histoire était d'une certaine façon celle d'une réussite, mais je ne pus m'empêcher de me dire que Louise l'avait payée au prix fort. Elle avait un an de moins que moi et pourtant on aurait dit que la vie l'avait consumée, la laissant desséchée tel un os durci et poli par le soleil. L'or de ses cheveux s'était fané, même ses cils épais avaient l'air délavés. Mais il y avait autre chose en elle : quelque chose de hanté que je ne comprenais pas.
Je pris bientôt l'habitude de dîner avec elle une fois par semaine, et elle en profitait pour me parler. Il me fallut tout de même des mois pour apprendre ce qui n'allait pas. Lorsqu'elle se décida à me mettre au courant, tout devint évident.
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Il posa un mug brûlant devant elle. Il y en avait déjà un sur la table. Du thé froid, une pellicule d'indifférence flottant à sa surface.
- C'est le sien, déclara Havers. J'ai eu le même réflexe. Qu'est-ce que nous avons tous avec le thé ?
- Ça nous donne quelque chose à faire, se défendit Lynley.
- Quand vous flippez, préparez-vous donc une bonne tasse de thé... Je ne serais pas contre un whisky. Ou du gin. Oui, du gin, ce serait mieux.
- Vous en avez ?
- Bien sûr que non. Je ne veux pas me transformer en une de ces vieilles dames qui sirotent du gin à partir de cinq heures du soir pour finir ivres mortes.
- Vous n'êtes pas une vieille dame.
- Je n'en suis pas si loin, croyez-moi.
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- je vois que vous ne me croyez pas...que vous me prenez pour un...
- un monstre? Un tordu? Un mutant génétique qui devrait être rayé de la surface de la planète en même temps que tous ses semblables? Pourquoi voudriez-vous que je pense un truc pareil, putain de merde?
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Je m'occupais des mères et des nouveaux-nés : j'allais les voir chez eux
plus ça allait, plus j'avais le sentiment que notre culture élevant l'enfantement au rang de mythe en avait fait le point d'orgue de la vie d'une femme, et que celle-ci voyait se réaliser à cette occasion ses aspirations les plus hautes. Un tissu d'âneries, propagées par les hommes. La plupart des femmes que je voyais étaient atrocement malheureuses; et les autres incapables, par ignorance, de se rendre compte de l'étendue de leur malheur.
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- Il n’y a rien de tel que Shakespeare dès lors qu’il s’agit d’orner une sépulture. C’est éternel et poétique. Il a l’art de donner un sens à la vie et à la mort.
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Seigneur Jésus , dit-elle tout bas ,paupières closes et tête courbée , tu sais que Derric et moi voulons faire l'amour .Tu sais aussi que nous avons été plus d'une fois près de céder à la tentation et je me sens...... je me sens mal .Je suis tiraillée par des désirs contraires et je me promet , dès que je suis avec lui , de ne pas le toucher......
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— Vous devenez plus humain, dit-elle, mais ça ne fait pas de vous un mauvais flic.
— C’est le mariage. Cette notion de paternité. Ça vous donne… Ça me donne le sentiment d’être trop exposé. Je me rends compte à quel point la vie est fragile. Elle peut s’envoler en un instant, et tout ça… tout ce qu’on fait, vous et moi… ça me le rappelle. Et… Barbara, voilà bien une chose que je ne me serais jamais attendu à ressentir.
— Quoi ?
— Que je ne supporte plus cette idée. Et que la perspective de traîner quelqu’un par les couilles devant le juge n’y changera plus rien pour moi.
Elle tira une longue bouffée de sa clope et la garda longtemps. La vie relevait du coup de dés, eut-elle envie de lui répondre. Elle offrait quelques ficelles, mais aucune garantie. Mais ça, il le savait déjà. Tous les flics le savaient. Exactement comme tous les flics savaient qu’il ne suffisait pas d’aller bosser chaque jour dans le camp des bons pour protéger sa femme, son mari ou sa famille. Ça n’empêchait nullement les gosses de mal tourner. Ni les femmes d’aller vers l’adultère. Ni les maris d’avoir une crise cardiaque. On pouvait facilement perdre en un éclair tout ce qu’on avait. C’était la vie.
— Il faut vivre au jour le jour. Voilà ce que je dis. Ça ne sert à rien de se soucier du lendemain tant qu’on n’y est pas.
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L'histoire illustrée de leurs familles appartenait au même genre.
Il comprenait donc. Et à quel point, Seigneur ! Le sens de la famille, le devoir et la dévotion, engendrés par le fait d'être né avec un sang bien particulier dans les veines, avaient effectivement hanté Lynley quasiment tout au long de ses trente-quatre années d'existence. Les liens du sang le freinaient, brisaient ses élans, l'enchaînait à la tradition. Pourtant, il n'existait pas d'issue, car même si l'on renonçait aux titres et à la terre, on ne pouvait renier ses racines. On ne pouvait renier son sang.
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de Barbara à Linley

- Cette voiture a dû vous coûter bonbon. Pourquoi elle n'a pas la clim, nom d'un chien ?
- Elle date de 1948, Barbara.
- Nul comme excuse
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Il faut vivre au jour le jour. Voilà ce que je dis. Ça ne sert à rien de se soucier du lendemain tant qu'on n'y est pas.
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Certaines ressemblances sautaient aux yeux : cette fois encore il s'agissait d'un membre du club de cross des Jeux de piste ; d'une fille ; d'une fille grande et mince aux cheveux longs qui s'entraînait de bonne heure le matin, quasiment dans l'obscurité. C'étaient certes là des similitudes superficielles. Mais il devait en avoir d'autres si les deux meurtres étaient liés.
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La terre et le sable brûlent. Mets ton visage contre le sable brûlant et la terre du chemin, car tous ceux qui de l'amour ont reçu la blessure doivent en porter l'empreinte sur le visage, et la cicatrice doit se voir.
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- Vous voyez où cela nous mène, pas vrai ? Vous et cette donzelle, forniquant comme des furets, pendant que quelqu'un qui vous connaissait, vous et la femme anonyme, et savait ce à quoi vous étiez tous les deux occupés...
- Non !
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Nous n'allions pas du tout ensemble, donc, au bout du compte, nous étions parfaitement assortis.
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-On s'est tous fait avoir, on a tous été floués. Votre ex-mari était très fort à ce jeu. Pendant des années il nous a fait miroiter toutes sortes de rêves aux uns et aux autres. Oh, il n'a rien fait de mal. Jamais il n'a enfreint la loi, l'ami Brouard.Mais c'est moralement que son attitude était répréhensible. Il nous mettait en situation de lu manger dans la main sans qu'on sache qu'il y avait mis du poison.
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En bonne logique, les femmes qui abandonnent mari et enfants devraient atterrir dans des taudis empestant l'ail et l'urine. Elles devraient se sentir obligées d'absorber une copieuse dose quotidienne de gin pour apaiser les tourments de leur conscience. Elles devraient être fanées et usées, leur beauté détruite par la honte, quoi qu'elles dussent être, en tout cas, elles ne devaient pas ressembler à Tessa Teys Mowrey.
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Or l'argent est une maîtresse exigeante aux yeux des gamins qui n'en ont jamais eu. (p. 233)
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C'était une bien belle petite église. Entourée d'arbres et d'un vieux cimetière croulant, elle dressait vers les cieux sa splendeur romane. L'abside en forme de conque abritait des vitraux, le clocher donnait asile à une froufroutante colonie de colombes. Il regarda un moment les oiseaux qui murmuraient au bord du toit, puis remonta le sentier de gravillons menant au porche d'entrée du cimetière. A peine l'eut-il franchi que la paix du cimetière fondit sur lui. Sans but précis, il commença à errer au milieu des sépultures, jetant un coup d'oeil aux inscriptions que les ravages du temps avaient presque effacées. Le cimetière humide de rosée était envahi par les mauvaises herbes. Les pierres tombales s'affaissaient au coeur d'une végétation touffue. La mousse tapissait les recoins qui ne voyaient jamais le soleil, les frondaisons abritaient les lieux où reposaient les défunts depuis longtemps oubliés.
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