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Citations de Emil Cioran (2667)


Sans la faculté d'oublier, notre passé pèserait d'un poids si lourd sur notre présent que nous n'aurions pas la force d'aborder un seul instant de plus, et encore moins d'y entrer. La vie ne paraît supportable qu'aux natures légères, à celles précisément qui ne se souviennent pas.
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Une constatation que je peux vérifier, à mon grand regret, à chaque instant : seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre. La vraie pensée ressemble, elle, à un démon qui trouble les sources de la vie, ou bien à une maladie qui en affecte les racines mêmes.
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Emil Cioran
« Quiconque est doué du sens de l’histoire,  admettra que… les Roumains ont vécu dans une inexistence permanente »
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« J’étais allé loin pour chercher le soleil, et le soleil, enfin trouvé, m’était hostile. Et si j’allais me jeter du haut de la falaise ? Pendant que je faisais des considérations plutôt sombres, tout en regardant ces pins, ces rochers, ces vagues, je sentis soudain à quel point j’étais rivé à ce bel univers maudit »
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« C’est là un genre dangereux, quelquefois malsain, un genre que prennent d’ordinaire ceux qui n’en ont pas d’autre, et sur lequel, à moins de réussite exceptionnelle, doit peser a priori une certaine condamnation », explique très bien Ernest Renan . « L’homme qui a le temps d’écrire un journal intime nous paraît ne pas avoir suffisamment compris combien le monde est vaste. L’étendue des choses à connaître est immense. L’humanité est à peine commencée… Comment, en présence d’une si colossale besogne, s’arrêter à se dévorer soi-même, à douter de la vie ? Le jour où il serait permis de s’attarder aux jeux d’une pensée découragée, serait celui où l’on commencerait à entrevoir qu’il y a une borne à la matière du savoir. »
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Emil Cioran
« Je rêvais que j’étais mort, je cherchais, parmi les astres, mes ossements dispersés et je me suis retrouvé aux pieds de mon “moi”, pleurnichant sur mon identité perdue »
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Emil Cioran
« L’essentiel surgit souvent au bout d’une longue conversation. Les grandes vérités se disent sur le pas de la porte.

Démosthène copia de sa main huit fois Thucydide. C’est comme cela qu’on apprend une langue. Il faudrait avoir le courage de transcrire tous les livres qu’on aime.

Proverbe chinois : “Quand un seul chien se met à aboyer à une ombre, dix mille chiens en font une réalité”. À mettre en épigraphe à tout commentaire sur les idéologies ».
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A quoi bon la farce de nos interrogations, de nos problèmes, de nos anxiétés ? Ne serait il pas préférable, après tout, de nous orienter vers une condition d'automates? A nos tristesses individuelles, trop lourdes, succéderait des tristesses en série, uniformes, et faciles à supporter ; plus d'oeuvres originales ou profondes, plus d'intimité, donc plus de rêves, ni de secrets. Bonheur, malheur, perdraient tout sens puisqu'ils n'auraient d'où émaner ; chacun de nous serait enfin idéalement parfait et nul: personne.
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Je voudrais qu'un bain de lumière jaillisse de moi pour transfigurer l'univers - un bain qui, loin de la tension de l'extase, garderait le calme d'une éternité lumineuse. Il aurait la légèreté de la grâce et la chaleur d'un sourire. Je voudrais que le monde entier flotte dans ce rêve de clarté, dans cet enchantement de transparence et d'immatérialité. Qu'il n'y ait plus d'obstacle ni matière, forme ou confins. Et que, dans ce paradis, je meure de lumière.
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J'aimerais perdre la raison à une seule condition : avoir la certitude de devenir un fou gai et enjoué, sans problèmes ni obsessions, hilare du matin au soir.
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L'insomnie est une lucidité vertigineuse qui convertirait le paradis en un lieu de torture. Tout est préférable à cet éveil permanent, à cette absence criminelle de l'oubli.
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Que le monde ait permis l'existence d'un humain tel que moi montre que les taches sur le soleil de la vie sont si vastes qu'elles finiront par en cacher la lumière.
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Les pages les plus inspirées, celles qui dégagent un lyrisme absolu, où l'on est livré à une exaltation, à une ivresse totale de l'être, on ne peut les écrire que sous une tension telle que tout retour à l'équilibre est illusoire.
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Le fait que la vie n’ait aucun sens est une raison de vivre, la seule du reste
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Une constatation que je peux vérifier, à mon grand regret, à chaque instant : seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre. La vraie pensée ressemble, elle, à un démon qui trouble les sources de la vie, ou bien à une maladie qui en affecte les racines mêmes.
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Nul ne saurait trouver de consolation, au moment de l'agonie, à la simple pensée que tous les hommes sont mortels, de même que, souffrant, l'on ne saurait trouver de soulagement dans la souffrance présente ou passée des autres.
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Puisque, sous un regard mélancolique, même les pierres semblent rêver, on chercherait en vain ailleurs la noblesse dans l'Univers.
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"Pour rafraîchir le langage, il faudrait que l'humanité cessât de parler : elle recourrait avec profit aux signes, ou, plus efficacement, au silence. La prostitution du mot est le symptôme le plus visible de son avilissement ; il n'y a plus de vocable intact, ni d'articulation pure, et, jusqu'aux choses signifiées, tout se dégrade à force de redites. Pourquoi chaque génération n'apprendrait-elle pas un nouvel idiome, ne fût-ce que pour donner une autre sève aux objets ? Comment aimer et haïr, s'ébattre et souffrir avec des symboles anémiés ? La "vie", la "mort", - poncifs métaphysiques, énigmes désuètes... L'homme devrait se créer une autre illusion de réalité et inventer à cette fin d'autres mots, puisque les siens manquent de sang, et, qu'à leur stade d'agonie, il n'y a plus de transfusion possible."
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"Si, par hasard ou par miracle, les mots s’envolaient, nous serions plongés dans une angoisse et une hébétude intolérables. Ce mutisme subit nous exposerait au plus cruel supplice. [...] En baptisant les choses et les événements nous éludons l’Inexplicable : l’activité de l’esprit est une tricherie salutaire, un exercice d’escamotage ; elle nous permet de circuler dans une réalité adoucie, confortable et inexacte. Apprendre à manier les concepts, désapprendre à regarder les choses... La réflexion naquit un jour de fuite ; la pompe verbale en résulta. Mais lorsqu'on revient à soi et que l'on est seul - sans la compagnie des mots - on redécouvre l'univers inqualifié, l'objet pur, l'événement nu : où puiser l'audace de les affronter ? On ne spécule plus sur la mort, on est la mort ; au lieu d'orner la vie et de lui assigner des buts, on lui enlève sa parure et on la réduit à sa juste signification : un euphémisme pour le Mal. Les grands mots : destin, infortune, disgrâce se dépouillent de leur éclat ; et c'est alors que l'on perçoit la créature aux prises avec des organes défaillants, vaincue sous une matière prostrée et ahurie. Retirez à l'homme le mensonge du Malheur, donnez lui le pouvoir de regarder au-dessous de ce vocable : il ne pourrait un seul instant supporter son malheur. C'est l'abstraction, les sonorités sans contenu, dilapidées et boursouflées, qui l'ont empêché de sombrer [...]"
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"Quand la conscience parviendra à surplomber tous nos secrets, quand de notre malheur sera évacué le dernier vestige de mystère, aurons-nous encore un reste de fièvre et d'exaltation pour contempler la ruine de l'existence et de la poésie ?"
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