Citations de Emilie Chazerand (478)
C'est bizarre de connaître à l'avance l'horaire du moment précis qui déterminera le reste de ma vie. Je sais qu'à dix-huit heures, je serais fixé. À dix-huit heures cinq, tout sera fini.
" Je crois que les bonnes histoires commencent par un amour fou. Et les meilleurs d'entre elles finaissent avec des fous. Qui s'aiment."
L'infirmière Sylvie de l'UAT, elle dit souvent : " Le monde est une soupe. Et toi, Annie, tu es une fourchette. C'est aussi simple que ça." Ça veut dire on va pas ensemble le monde et moi. Velma, c'est une grande cuillère et maman c'est carrément une louche. Parfois ça me rend triste, parfois ça va.
L intégration. Hocine son père n avait que ce mot à la bouche. Il voulait être plus français que les Français pur porc qui se reproduisent dans l Hexagone depuis Vercingetorix.
Il aurait dû savoir que, même lorsque le mensonge prend l'ascenseur et la vérité, l'escalier, ils finissent tous deux par arriver au même étage.
Ma nouvelle chambre me paraissait exiguë et ridicule. En comparaison, le placard sous l'escalier de Harry Potter faisait loft industriel.
Je suis le metteur en scène de ma propre vie j'ai construit mon décor
- Ma chérie, le monde est plein de lâches qui disent ce qu'on leur dit de dire, font ce qu'on leur dit de faire et pensent aussi mal qu'on leur dit de penser. Et il y a quelques courageux, des optimistes trop rares, qui osent réfléchir par eux-mêmes et vivre comme ça leur chante.
[...]
J'aime ne pas tout connaître de toi et deviner que je vais aimer ce qui me reste à découvrir. J'aime être un personnage de tes scènes en papier, dans tes boîtes à chaussures. Mais j'aimerais encore plus qu'on les vive pour de vrai. Tous les deux. (page 180)
Parce que oui, la cerise sur le pompon, c'est mon prénom. Et mon nom. Vania Strudel. Strudel - qu'on doit prononcer "chtroudel", si on veut être parfaitement académique. Un blase de protège-slip accolé à une pâtisserie autrichienne bourrative. Youpi. La moitié de mes chers camarades m'appelle Tampax et le reste opte pour Strud'balle.
Adorable, n'est-ce pas ?
Beaucoup de gens pensent que si on ne se dit pas la vérité les uns aux autres, c'est par lâcheté. Par confort, facilité et intérêt. Moi je crois uniquement que c'est pour s'épargner ça. Ce genre de regard. Et la culpabilité que ça entraîne. Ce noeud dans le ventre qui, au lieu de se défaire enfin, se serre un peu plus et empêche de respirer.
Le héros n'est pas forcément celui qui se bat, triomphe et récolte gloire et lauriers. Parfois, le héros c'est juste celui qui choisit de rester.
Décidément je préfère me raconter des histoires qu’entendre la mienne. C’est comme ça.
Tout va donc changer, à présent: c'est une certitude. Tout a déjà changé sans que je le sache, même. Or, je ne sais pas si ça se sent, mais je suis à peut près aussi douée pour le changement que l'étaient les dinosaures...
En clair, le changement c'est mal. Ça fait peur et c'est crade. Poilu, pointu. Ça a des dents et des griffes et ça lacère. Si ça ne tenait qu'à moi, rien ne changerait. Ja-mais. Paris s'appellerait toujours Lutèce et la laitière ferait des flans au chocolat dans un chaudron en cuivre au milieu de notre salon.
- Si, c'est de l'amour. Je le savais peut-être pas très clairement à l'époque, parce que j'étais qu'un gosse plutôt seul qui avait jamais vraiment eu de copain avant toi, et que tout se mélangeait un peu dans ma tête. Mais en grandissant, les hormones passant par là, crois-moi, j'ai bien compris que c'était de l'amour...
Hmm. De l'art subtil de glisser le phénomène de l'érection dans une déclaration amoureuse. Plutôt grandiose, faut reconnaître.
J'ai baptisé mon poisson Fred, parce qu'il ressemblait à n'importe quel poisson de l'univers, tout comme les Fred ressemblent à n'importe quel Fred de l'univers. C'était une bestiole sans intérêt et stupide. il n'imposait aucune contrainte et ne procurait aucune joie, hormis quand il mangeait les Spécial K aux fruits rouges que papa achetait dans l'espoir ténu de perdre un peu de bedaine. Le reste du temps, cette créature restait un pet de mouche dans le brouhaha tonitruant du cosmos. Exactement comme moi.
Je crois qu'il existe parfois un no man's land affectif, une frontière floue dans notre relation aux autres, où on ne sait plus vraiment ce que l'on ressent. De l'amour, de l'amitié, du dégoût, de la pitié, de l'aversion ou de la rancoeur. Parfois, tout se confond, se mêle, se trouble. On sait juste que l'autre fait partie de notre vie. On ne sait pas bien comment, mais il est devenu un proche. Et sa présence à nos côtés, pour une raison inexplicable, semble évidente.
(…) je te laisse derrière moi. Je crois que je dois te demander pardon, pour ça. Tout le monde a besoin d'une maman. Même les héros, les présidents, les grands génies. Même toi. Et ça me fait très mal de t'enlever ça. Parce que, quoi qu'on en dise et même si on ne le veut pas, c'est important, une mère. C'est un rempart, un garde-fou, un abri. La seule personne au monde qui puisse t'aimer de façon inconditionnelle et souhaiter ton bonheur au point de sacrifier le sien.
Couper la parole est très impoli. C'est un travers très présent chez la personnalité obtuse, egocentrée et vulgaire. Cette tendance a pour vocation d'affirmer et d'asseoir sa supériorité sur l'interlocuteur, lui signifiant sa condition subalterne et son insignifiance caractéristique (…)
Mon monde ne se compose que d'assassins et de cambrioleurs: on tue mon sommeil, on égorge mon repos, on vole le silence et on tente d'étouffer ma raison.