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Critiques de Emilie de Turckheim (364)
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Le prince à la petite tasse

Ce livre est une pépite ! Émilie de Turckheim raconte dans ce récit neuf mois de la vie de sa famille avec Reza, le "migrant" qu'ils ont accueilli dans leur appartement de 70 mètres carrés à Paris. Elle retranscrit toute une série de tranches de vie, tantôt drôles, tantôt tristes, tantôt révoltantes. Ce livre est d'une sensibilité et d'une humanité que je ne peux pas qualifier. On le comprend par le titre qu'elle a choisi qui rend à ce"migrant" toute sa délicatesse, son histoire et sa dignité. En ces temps d'égoïsme infâme, il faut prescrire cette lecture magnifique. L'auteure confie ne pas pouvoir contrôler ses émotions et ses larmes, le lecteur non plus !
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Le prince à la petite tasse

Le prince à la petite tasse, un titre somptueux qui décrit avec délicatesse le personnage de Reza. Pendant 9 mois, Émilie et Fabrice et leurs 2 enfants ont accueilli Reza dans leur appartement parisien. Elle retrace dans ce récit cette merveilleuse aventure humaine.

C’est un récit touchant, lumineux plein de tendresse. Plus on tourne les pages, plus nous avons la sensation de faire partie de la famille d’Émilie, de vivre aussi avec Reza, on s'attache beaucoup à lui...



Une lecture vraiment agréable qui fait du bien et qui permet d’avoir une image autre que celle diffusée dans les médias/réseaux sociaux des migrants. Lorsque la question de la migration est abordée dans nos on en parle comme une « masse d’envahisseur » sans individualité. On oublie qu’avant tout ce sont des personnes comme nous, avec un passé, parfois douloureux, avec un présent, avec des rêves… tout simplement des humains. .
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Le prince à la petite tasse

Aïe !

Je sens que je ne vais pas ne me faire que des amis avec cette critique car elle va à l'encontre de tout ce que j'ai pu lire au sujet de ce livre.



Un livre... heureusement court.



Le début m'a paru prometteur de par le thème. Les premières pages, les premiers chapitres même, étaient rythmés de par leur brève longueur. le style laisse à penser que l'on va être convié à une rencontre entre deux personnes qui n'ont rien de commun.



J'ai d'abord ressenti un certain malaise que je n'ai pas identifié tout de suite, cela relevait de l'atmosphère.

J'ai finalement ressenti un désir physique de la part du personnage principal envers ce réfugié. le malaise vint de ce que cela était sous-jacent, qu'elle n'était pas amoureuse de lui mais qu'elle "voulait se le faire" entre autres pour son côté "exotique". Ce n'était pas exprimé clairement mais les attitudes équivoques apparaissaient régulièrement, et plusieurs décisions apparaissaient comme la volonté de le séduire. Je n'ai pas réussi à me défaire du sentiment que cela ne se passait pas à l'insu de la narratrice, mais qu'elle en était bien consciente.



Ensuite, les personnages secondaires sont totalement inexistants. du père, on ne connaît que le prénom. Pour le reste, on se demande quelle vie il a avec son épouse, quelle vie il a, tout simplement ? Ah, si, apparemment il lui arrive de partir en vacances avec elle. On n'a jamais non plus une idée de ce qu'il peut penser, de son ressenti de la situation.

Quant aux enfants, ils sont là comme éléments décoratifs à qui on donne une fonction d'animation de temps à autre.



Enfin, le ressenti de Rezza, le réfugié... on apprend qu'il a vécu beaucoup de situations dangereuses, qu'il a traversé plusieurs pays, qu'il a dû se cacher et fuir, qu'il ne sait ce qu'est devenue sa famille, qu'il aimerait retrouver son pays d'origine ainsi que ses proches. A moins de n'avoir jamais rien entendu sur ce sujet, sinon tout cela ne nous apprend rien.

C'est un réfugié qui partage sa culture, essentiellement culinaire, qui a une réelle volonté d'intégration... et n'a aucune exigence religieuse.



Sur le plan émotionnel, peu de choses transparaissent, il s'agit plutôt d'une succession de faits, le tout semblant davantage appartenir à un espoir idyllique qu'à une réalité.



J'ai terminé le livre car je ne sais pas abandonner un livre, mais je me suis assez vite ennuyé à sa lecture.

Un ado peu au courant du vécu d'un réfugié pourrait peut être y trouver intérêt mais un reportage lui en apprendrait bien davantage.



En conclusion, ça se veut un roman mais il manque la trame romanesque et ce ne peut être un documentaire ou un essai car il manque le réalisme.



Quelques passages intéressants :

"J'entrevois sa vie par le trou d'une anecdote"

"Accueillir quelqu'un c'est un voyage joyeux. Etre accuelli c'est un voyage sans repos"
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Le prince à la petite tasse

Pendant 9 mois Emilie et sa famille accueillent chez eux un jeune afghan.

Au-delà de son acte humanitaire, l'auteure pose de vraies questions

un livre qui fait du bien,qui donne à réfléchir.

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Le prince à la petite tasse

Si tous les gars du monde décidaient d'être copains…

Si toutes les familles du monde acceptaient, comme Emilie de Turckheim, d'héberger un migrant pendant un an, avec un enthousiasme constant…

Si tous les enfants du monde, comme ses fils Marius et Noé, acceptaient sans protester de voir leur salle de jeu transformée en chambre pour Reza…

Si tous les migrants du monde faisaient autant d'efforts pour ne pas déranger, pour cacher pudiquement leur tristesse…

On l'aura compris, ce livre est le récit d'une utopie, d'un doux rêve, même s'il décrit une tranche de la vraie vie de l'autrice. Mais qu'il est bon de rêver de la sorte. Emilie de Turckheim nous relate ces quelques mois par une succession de flashs quotidiens, sans jamais aborder le problème des migrants. Pourtant ces problèmes sont toujours sous-jacents et les mots que s'échangent Reza et la famille, malgré l'énorme barrière de la langue, sont empreints d'une grande humanité et de beaucoup de tendresse. J'imagine que la réalité fut un peu moins rose, qu'il y eut de part et d'autre des moments de découragement, mais qu'importe : j‘ai pris bien du plaisir à lire ce roman léger et profond à la fois.

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Le prince à la petite tasse

Une famille de quadras parisiens décident d'accueillir chez eux un migrant. contact pris avec le SAMU social, c'est Reza, un jeune afghan qui a fui son pays en guerre lorsqu'il avait 12ans, sans nouvelle de sa famille depuis, qui va s'installer dans ce qui était la salle de jeux des garçons. Ce livre est le journal de cette année de cohabitation. Dans une période où nous entendons beaucoup parler "des migrants", ce livre nous propose l'histoire d'une personne, d'une rencontre et montre que les choses peuvent aussi bien se passer....
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Le joli mois de mai

Est il si joli que cela mois de mai?

Je n ai pas adhéré à ce petit roman

L histoire m'est apparue invraisemblable

Cette histoire repose sur des personnages un peu simplets dirai je mais bon

Cependant le côté positif est la caricature de certains personnages de notre société qui pour le propre intérêt son hélas prêts à faire n importe quoi

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Le joli mois de mai

Cette lecture m'a été conseillée par mon conjoint qui l'a bien appréciée. J'ai également beaucoup apprécié ce huis-clos. Le style peut surprendre au premier abord. Le narrateur est un homme naïf et le style employé est simple et parlé. Cinq personnes sont convoquées en tant que héritiers de Monsieur Louis qui vient de décéder. Ce dernier laisse ses biens (maison, forêt et élevage de porc) à cinq clients qui venaient chasser sur ses terres, clients tous très particuliers. Ils sont accueillis par Aimé, le valet de pied, et son acolyte, Mathias, défiguré suite à un accès de folie de Monsieur Louis. Le notaire est sensé venir les rencontrer le lendemain matin. Au fur et à mesure, le narrateur révèle des informations sordides sur ses origines et sur la jeunesse de sa mère, Lucette, baptisée Pipette par Louis. Et on comprend peu à peu le contexte et l'objet réel de ces convocations.

L'humour de ce livre est grinçant, mais on passe un agréable moment en compagnie de ces personnages tous plus singuliers les uns que les autres.

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Le prince à la petite tasse

Fabrice, Emilie, Marius et Noé vivent à Paris dans un appartement de 73 mètres carré.

Chaque jour, ils passent devant les tentes des réfugiés et en parlent souvent.

L'idée leur vient de l'accueil : on déblaiera la salle de jeux, on achètera un lit, il faut qu'il joue aux cartes dit le plus petit, on aime ça nous.

Avec l'aide du Samu social, Reza, 21 ans , arrive chez eux en toute discrétion.

Il vient d'Afghanistan, a traversé de nombreux pays avant d'arriver en France, chassé de Norvège.

Emilie tient un journal de l'année que Reza va passer chez eux.

Il est plein de ressources ce garçon et les petits s'amusent à plier des origamis très élaborés avec lui.

Il cuisine d'étrange façon avec énormément d'huile, de sel et d'ail.

Il continue à voir des amis qui parlent la même langue que lui mais ne fait aucune économie car il leur apporte des tentes pour dormir dehors, de la nourriture...

Chaque page comporte un étonnement et l'auteure y écrit de très belles poésies provoquées par les situations vécues.

Reza a trouvé du travail de nettoyage dans une crèche et obtenu des papiers pour rester en France et un titre de voyage.

Un beau geste qu'a effectué la petite famille amorcé par la fibre sociale de la maman qui a été visiteuse de prison donc déjà très à l'écoute des difficultés que les êtres humains peuvent rencontrer.

Elle n'a pas abordé les difficultés qu'ils rencontraient lors de cet accueil car on se doute qu'ils en ont vécues mais les moments riches sont tellement nombreux qu'on comprend pourquoi elle s'est concentrée sur le côté positif de l'expérience.

Ce que j'ai préféré, c'est la naïveté très franche des enfants et les réponses de Reza comme il peut car le français est une langue de trop à apprendre pour lui malgré les cours qu'il suit.

Un très beau récit qui m'a plu du début à la fin.
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Le prince à la petite tasse

Ce roman nous interroge sur notre capacité à nous ouvrir aux autres, à faire confiance à l’autre. Sommes-nous tous prêts à ouvrir notre intimité pour accueillir une personne sans repère, avec l’obstacle de la langue en prime ? C’est le défi que Emilie de Turkheim et sa petite famille ont relevé. Avec brio et beaucoup d’humanité.

Le texte sous forme d’un journal quasi quotidien nous permet d’accompagner les protagonistes dans la découverte de l’autre. Et l’alchimie fonctionne.

Un beau texte, très humain, plein d’empathie qui m’a particulièrement émue. Un texte facile à lire et tellement sensible et précis. J’ai aimé la spontanéité de cette famille qui accueille ce jeune sans préjugés ni a priori, qui lui ouvre son cœur sans retenue. Un texte pudique, humain. Une belle leçon d’humanité.
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Popcorn Melody

J'adore Emilie de Turkheim, mais ce livre est une réelle déception pour moi. J'ai pas accroché ni au style, ni à l'histoire.
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Le prince à la petite tasse

Aujourd'hui, un élève de 15 ans est venu travailler son CV sur un ordinateur du CDI. C'était pour une recherche de stage inhérent à sa formation. Il m'a demandé mon avis. J'ai remarqué la rubrique "bénévolat" à la fin de son CV, où il explique que cet été, il a, par l'intermédiaire d'une association, aidé des sans-domicile-fixe à nettoyer leurs camps et les a nourris. Intriguée par cette belle initiative, je demande un peu plus de précisions. Il me dit qu'il s'agissait de migrants. Je lui demande alors ce qui l'a poussé à faire cette belle oeuvre. "J'ai vécu ça, Madame, les camps, la saleté, les déchets partout, alors je voulais les aider à tout nettoyer dans leur camp, là-bas, dans la forêt"...Coup en plein coeur...Grosse bataille intérieure : non, Anne, contiens tes larmes, ne pleure pas là d'un coup devant l'élève qui se demandera ce qui se passe, ne pense pas au fait qu'il a 15 ans aujourd'hui, est dans une situation stable-précaire, et a donc vécu cette misère pendant son enfance... "Madame, je peux imprimer mon CV?"... "Oui, bien sûr, imprime-en autant que tu en as besoin..."



Quel écho à ce roman que je suis en train de lire et qui me bouleverse tellement! Et dire que s'il n'avait pas été dans la sélection du prix littéraire local auquel je participe avec mes élèves, je serais certainement passée à côté!

Bravo à Emilie et sa famille d'avoir pris l'initiative d'accueillir un réfugié chez eux pendant 9 mois. Cette histoire, c'est une bouffée d'humanité et de bonté, de valeurs et de partage. C'est aussi de la souffrance, celle de voir un humain se battre pour vivre, ou survivre, sans nouvelles de sa famille. Emilie d'ailleurs est hantée par cette question, où est la mère de Reza? Est-elle encore en vie?

Il y a des vérités dans ce roman, et des préjugés qui méritent qu'on s'y arrête pour les casser. Emilie a l'honnêteté de reconnaître que lorsqu'elle entend Reza buter sur les mots en français, elle ne peut s'empêcher de penser que son esprit est limité, "pauvre, incapable de subtilité et de nuances". Comme elle l'écrit si bien, "on oublie que celui qui bredouille une langue en parle couramment une autre, la sienne". Ah ça c'est sûr, si on me demandait de parler en dari, la langue de Reza...ne serait-ce que l'alphabet : des hiéroglyphes pour moi! Bref, cette réflexion de l'auteure m'a interpellée.



Voilà, j'arrive au bout de ce livre magnifique. J'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises, comme aujourd'hui avec mon élève. Les larmes, "la lessive des sentiments" comme le dit un proverbe...



Alors je ne peux que vous encourager à ne pas passer à côté de ce très beau roman.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Le Livre de Poche a publié le 5 février un recueil collectif, "Nous sommes Charlie", réunissant autour de la liberté d'expression 60 écrivains classiques ou contemporains, de Dominique Fernandez à Voltaire, en passant par Bernard Pivot ou Caroline Fourest



L'intégralité des bénéfices sera reversée à Charlie Hebdo. L'ouvrage de 168 pages est vendu 5 euros. Il mêle des textes classiques fondamentaux à des contributions inédites d'auteurs contemporains écrites après le drame de Charlie Hebdo, précise l'éditeur.

Il m'a semblé important d'acheter ce titre. Car bien sur, le drame qui c'est déroulé le 07 janvier dernier a été un choc. Je me souviens de l'état de panique qui nous a saisi, mes collègues et moi à la bibliothèque. Il parait que les plus anciens d'entre nous se souviennent de se qu'il faisait le 11 septembre 2001. Personnellement, je vais me souvenir longtemps de ce que je faisait ce 07 janvier 2015 à l'heure de l'horreur.

Ce jour là, je travaillais et à l'ouverture de la bibliothèque j'assurai un poste de service public, au bureau des pleurs comme je le nomme. Avec un copain, nous avions décider de nous voir pour parler de notre association et faire un bilan de sa première année. je lui est demander de passer ce

matin là un peu tôt pour que nous puissions avoir un peu de temps car ma pause déjeuner était prévue à 11h30. Il est arrivé un heure plutôt et puis autour de 11h35 nous sommes sortie de la bibliothèque pour aller manger un bout. Et sur l'avenue nous avons vu foncer tout un tas de voitures, camions de police, voitures banalisées avec leur gyrophare sur le toit et tous, toutes sirènes hurlantes.

Ah oui, je vous ai pas dit, ma bibliothèque se trouve dans le 11 arrondissement, a un saut de puce des locaux de Charlie Hebdo. En voyant passer toutes ses véhicules de police (je n'en n'avais jamais vu autant l'un derrière l'autre), je me suis permis une petite plaisanterie. "Ils défilent... c'est carnaval ou quoi alors.. il manifeste..." Et puis le temps de dire ouf, ce sont des ambulances et voitures de pompier qui sont arrivées par une rue parallèle et descendant de la caserne du 20e. Alors là, on a compris que c'était grave, sans savoir ce qui se passer réellement. Puis très vite on a eu l'info et là ça a été l'effondrement. Et en début après midi, à nouveau en service public, on entendait régulièrement les sirènes des différents véhicules de secours et à chaque passage l'émotion se faisait plus lourde. Malheureusement le lendemain c'est dans l'autre sens que ces sirènes sont passées. Ces barbares venait de commettre une prise d'otage dans un magasin cacher, juste pour tuer du juif. L'horreur n'a donc pas de limite. Et puis il y a eu des moments bouleversants , quand ,comme un seul homme, nous nous sommes

rendu à deux pas sur la place de la République toute proche pour nous recueillir. Fermant la bibliothèque une heure plutôt et avec mes petits camarades nous avons été crier notre colère. Et puis il y a eu le 11 janvier et ce rassemblement gigantesque, comme j'en avais jamais vu. Il a y eu ce mouvement immense de solidarité, de militantisme et cet élan pour défendre la liberté d’expression, quelques valeurs républicaines au passage, les valeurs des lumières, la laïcité aussi et le droit au blasphème et la liberté tout court. Alors oui, il était important pour moi d'acheter et de lire ces textes. Vous savez que jamais, dans ma bibliothèque, je n'ai vu autant de lecteurs nous demander "Traité sur la tolérance" de Voltaire. Et puis il y a 2-3 polardeux qui ont participé à ce recueil, et ça, ça me fait plaisir. Et puis ces textes ou du moins certains résonnent en nous, on y trouve tous un petit quelque chose qui nous parle. Il y en a des recueillis, des militants, quelques fictionnels et même des irrévérencieux et bien d’autres encore, 60 cris pour défendre la tolérance, l’amour, la solidarité mais aussi pour l’éducation, le partage de celle-ci et là ça me parle. Oui, acheter ce titre est un acte militant, même s’il est facile et qu’il nous donne bonne conscience. Il faut que cet achat soit un  "acte militant" et que ça lecture poursuivre l’élan citoyen qui a fait que nous étions et que nous restons Charlie.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le prince à la petite tasse

Un jeune Afgan est accueilli pendant neuf mois chez un couple de parisien et leur deux enfants. Le journal retrace ces neufs mois de cohabitation, les liens qui se tissent.

Je ne sais pas s’il s’agit d’une histoire vraie ou pas mais l’ensemble, somme toute plutôt sympathique, sent tout de même le bien pensant, les bobos parigos qui font une bonne action. Sinon, histoire plutôt agréable à lire. S’il y avait plus de familles comme ça, y aurait moins de pauvres gens dans la rue.

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Les pendus

« Ce roman, nous dit Emilie de Turckheim, je ne l'ai pas écrit. Je l'ai sécrété. Il a débordé de ma peau, de ma bouche et de mon sexe ».



C'est une histoire d'amour qui dit à la misère d'aller se faire foutre,

une langue poétique qui envoie promener le bagou romanesque,

une expressivité pure et dure qui pousse les tristes et les discrets dans leurs plus lointains retranchements.



C'est une débauche de mots et de trompettes, d'argot et de galimatias, un feu d'artifice de phrases, un déluge de poésie, une déferlante de vers, une dentelle de cadences.



C'est une langue charnue et verte,

joufflue et fleurie,

sale et grandiose.

Une langue puissante et charnelle, une langue légère et souple,

Le chat et le pinson,

le tigre et la grenouille,

de la très belle Littérature somme toute !



Vise un peu! :

« Dylan ! Tu comptes encrimailler les lurettes déguisées en rideau ? Qu'est-ce que c'est que cet édredon en croûte de poils ?

- C'est le châle de Gisèle. Tu le reconnais pas ?

- Non, ça m'dit rien. Vu l'immonde épouvantail, j'm'en souviendrais, Cow-boy… Crois-moi ou crois-moi pas, mais la lurette samaritaine qui m'a cambriolé l'écorce y'a deux lunes vient d'me transfuser toute une fiole de filtre amoureux… Faudrait qu'tu la soupèses du coeur quand elle rigole sans faire de bruit ! Quelle poésie ! J'ai plus une larme dilapidable en idylle capillaire ! Même la mort violente d'mon étoile filante me laisse plus froid qu'une laitue ! Et toi, Dylan ? Une lurette de passage ?

- Non. T'as pris un bain ?

- Un bain ? Tu veux rire ! Une piscine olympique ! Les thermes romains ! Mariette avait une mère qu'on va appeler Lison mais qui s'appelait peut-être Andrée ou Greta, ça, on ne sait pas… Et Lison avait des prunailles d'huître royale, c'est photographiquement prouvé. /…/J'voudrais l'enrougir avec des tiges fleuries ! T'irais pas m'subtiliser un bouquet au marché, Dylan ? J'avais bien pensé à un bouquet capillaire, j'ai d'quoi faire, mais la lurette aurait pas bien saisi la poésie…En parlant d'fleurs, j'ai étourdi Tulipe…

- Qu'est-ce que tu veux pour ton bouquet ? Des marguerites ?

- Ah, non ! Quelle lacune de séduction, Dylan ! On offre des marguerites à son facteur ! On nourrit son chien avec des marguerites ! Non, Dylan ! Des roses ! La fleur, c'est la rose !

- Quelle couleur ?

- Si tu trouves couleur huître, ce serait parfait !

- Huître ? C'est dans les gris, ça ?

- Gris ? Dylan ! L'huître, c'est couleur de palpitation ! C'est perle précieuse ! C'est pas gris ! »



Tu saisis ? Et encore, sache j'y suis allée avec le dos de la petite cuiller en argent, la plus petite, la plus délicate du vaisselier ; je n'ai pas choisi le passage le plus fleuri ! Je te ménage, lecteur, et te garde au chaud quelques surprises langagières! Les quelques 150 pages qui constituent ce court roman témoignent de ce style inqualifiable, aussi imaginé qu'imageant, engageant, émotionnellement bouleversant, haletant. Les pendus d'Emilie de Turckheim, se lit en un souffle, une brise ! Quelques heures tout au plus ! Et se relit, plusieurs fois. Parce qu'il est bon de goûter la saveur d'un mot, d'effeuiller une phrase comme on le ferait avec un trèfle, d'éplucher une page avec la minutie réservée au plus précieux des légumes ! Mais voilà que déjà, je tressaute, m'éloigne et me perds en circonvolutions cérébrales ! Replaçons l'église au milieu du village ! de quoi s'agit-il me demandes-tu ?



Gustave, allias Gaston, n'a pas toujours été assis sur des cartons, dans la grisaille des trottoirs de Paris, accoudé à son litron de rouge, à regarder lureaux et lurettes passer. C'était un poète, un artiste pas toujours complètement ivre qui, dans un petit estaminet du quartier Montparnasse, récitait les vers de François Villon à une pleine salle de clients envoûtés. C'est en tout cas ce qu'il aime à répéter à Julien, son presque fils, l'adolescent rêveur et mutique qui lui tient parfois compagnie sur le macadam. Et tandis que Gaston tombe amoureux de la belle Mariette aux yeux coquilles d'huitres qui, par une nuit glaciale, l'accueille sous son toit, Julien dévore un à un les pièges de la ville, et s'enferme dans une violence dévastatrice. Rien ne le console de cette mère qu'il n'a pas vue depuis onze ans, et qui, bientôt, sortira de prison.



Parce que la poésie, ce n'est pas tant des mots exactement que des mots hasardement.

Et comme le hasard fait bien les choses dans ce superbe roman !



Un roman liquide, qui déborde de toutes parts, un flot irritant et salvateur qui donne la nausée et la joie de l'instant.

Un roman qui feule, qui coule et s'immisce partout,

te dévore les yeux et t'emplit le coeur !

Un roman aussi superbe que répugnant, aussi drôle que désespérant, infiniment salé, délicatement sucré.



C'est beaucoup de bruits aussi, des bruits de sucions, des talons qui claquent sur un sol poisseux, des bouteilles de rouge que l'on ouvre sans ménagement, bruissements de vermines à l'ouvrage; ce sont des sensations à tout va, du gluant, du moelleux, du froid. Mais jamais de vide.



Dans ce magnifique roman, les mots d'Emilie de Turckheim emplissent le monde en une impressionnante maîtrise, les phrases sont jouées comme des notes de musique anciennes, les vers et les touffes de mots dansent avec dextérité et panache !



Pour notre plus grand plaisir !
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Popcorn Melody

Voici un drôle de livre, petit bijou pétri de poésie, de folie douce et de haïkus ,à la fois déjanté, fantasque mais terriblement attachant !



L'histoire de Tom et son super - marché « Le Bonheur » le seul à être allé à l'université ,né dans cette ambiance couleur de suie, en plein désert des cailloux noirs , à Shellawick , , au coeur du Midwest .

Pourtant , petit à petit cette ville se vide , comme un sablier renversé —— grain à grain sans faire de bruit ——les trois snacks - bars ont fermé, la pizzeria et le bowling ——



Seul le super- marché de Tom où il vendait tout ce qu'il fallait pour ne pas mourir de faim —-, se laver et tuer les mouches ——subsistait , les clients défilaient pour raconter leur histoire sur le fauteuil de barbier de son père ...

Les gens prenaient tous un jour ou l'autre le chemin de l'usine de pop- corn , de la distillerie ou du salon de coiffure .

Ceux qui tenaient à rester à Shellawick auraient répondu au pourquoi «  Pass' que chu' né là, pauvre crêle. »

Jusqu'au jour où jaillit un fabuleux hypermarché climatisé ... nommé « Corne d'Abondance ».

Mais Comment combattre un tel concurrent ?



Où l'on croise Jeff Woolson , le maire curieux des jérémiades et des bêtises en tout genre débitées dans le fauteuil de Tom, Matt, l'instituteur pendant 50 ans, qui racontait sa vie par petites touches, Fleur, une vieille géologue juchée sur des talons aiguilles buvant du whisky hors de prix , des indiens , des rêves et des souvenirs enfouis sous une chaleur de plomb et bien d'autres personnages , des gestes du quotidien déjantés contés avec simplicité , naturel ——une incroyable dose d'humour et de fantaisie .——un vrai talent , Émilie de Turckheim , auteure que je ne connais pas...



Un ouvrage souriant , ironique à propos de la dérision et de la quête du bonheur dans nos sociétés avides d'abondance, de consommation ....du toujours plus ——au coeur de ces terres chaudes des Indiens des Plaines .——

Repèré grâce au titre et au nom de l'auteur , lu d'une traite avec bonheur , plus profond qu'il ne paraît ....On ne peut pas transcrire l'esprit exact de cet ouvrage , il faut le lire ...

Tom :

«  En écoutant mes clients , j'ai appris que les autobiographies étaient des tissus de mensonges sincères , qui variaient au gré des années et des ressentiments . Matt inventait des souvenirs quand il ne trouvait plus rien à me dire . La plupart des gens dont il me parlait s'asseyaient eux aussi sur mon fauteuil. J'entendais alors d'autres versions sincères et mensongères des mêmes événements .. »

Ce n'est que mon avis, tout relatif ...

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Le prince à la petite tasse

Lorsque la bibliothécaire m'a proposé ce livre, je l'ai emprunté car je suis toujours ses conseils avisés . Mais, au fond de moi j'étais sceptique .

Je n'aimais pas le titre : quel rapport avec le sujet ?

Je n'aimais pas l'idée : vivre une expérience de partage et la vendre.

J'avais des a priori sur l'auteur que je qualifiais intérieurement de « bobo parigote» ,( je suis une rate des champs du Sud – Ouest).

J'avais tort.

Le titre a du sens, j'en veux pour preuve l'extrait que j'ai choisi.

L'aventure est partie d'un constat simple : des gens dorment dehors et l'auteur a une place.

De là mûrit un projet d'accueil élaboré en famille, chacun ayant son mot à dire.

Avec le soutien des institutions, Reza , un jeune réfugié afghan, arrive dans l'appartement. Il y restera neuf mois.

Ce livre est la chronique de cette aventure . C'est une histoire lumineuse, chaleureuse et délicate , basée sur le partage du quotidien où chacun apprend à connaître la vie de l'autre. C'est le récit d'un enrichissement réciproque à partir d'une cohabitation risquée. C'est une authentique aventure solidaire qui nous fait réfléchir et nous renvoie à notre propre engagement.



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Le prince à la petite tasse

Un titre somptueux et qui résume tout : Reza, ce jeune afghan, n'est pas qualifié de "migrant" mais bien de "prince", celui des contes de fées, de ces contes qui font rêver et qui bercent notre enfance. Il est là pour partager ces richesses : le trésor de ces quelques mots qu'il commence tout juste à dompter, son coeur en or et ce sourire si précieux.
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Héloïse est chauve

Quel talent ! Bien que le contenu puisse choquer certain ... le second degré n'est pas donné à tout le monde. Le livre est bien construit, les personnages ubuesques, au bord de la caricature ... Ce livre nous plonge dans de réelles réflexions sur les dérives de notre société.
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Le joli mois de mai

Quel talent !

Emilie nous emmène dans un huit-clos très drôle. On découvre l'histoire et les sous-entendus page après page avec un final de toute beauté.



Je recommande.
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