AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Emily Dickinson (73)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Ainsi parlait Emily Dickinson

La littérature apporte ses moments de grâce aux moments les plus inattendus

Quel hasard m’a fait prendre ce livre?

Le nom ne m’ était pas inconnu

Je découvre les pépites d’ Emilie Dickinson un peu comme les haïkus de Soseki

Eux aussi vont rester à portée de main pour une lecture lente au fil des jours et des années

« Vivre dure toujours,mais aimer est plus solide que vivre,

Aucun cœur ne s’est brisé qui ne soit allé plus loin que l’Immortalité »

Tout est dit.Tout reste à lire
Commenter  J’apprécie          110
Ainsi parlait Emily Dickinson

Un vrai coup de cœur. Ses poèmes m’inspirent ! Quelle force. Quelle justesse. J’ai hâte de continuer à découvrir son oeuvre

Il suffit d’une phrase pour capter l’essence d’une fleur, d’une larme, du silence, de l’absence.

La poésie et sa poétesse.

Commenter  J’apprécie          40
Ainsi parlait Emily Dickinson

Ce recueil d'extraits choisis recèlent mille pépites qui peuvent éclairer une journée, un instant. Posologie laissée à l'estimation du lecteur.
Commenter  J’apprécie          30
Autoportrait au roitelet

"Voici ma lettre au monde

qui ne m'a jamais écrit-

les simples nouvelles que la nature disait-

avec une tendre majesté.''

C'est avec ce poème d'Emily Dickinson qu'est présenté cet ouvrage sur la quatrième de couverture.



Pourtant, "Autoportrait au roitelet'' qui comporte une partie de poésies de cette poétesse, est bien plus triste, je dirais même étrangement triste.

"La gloire est une abeille" recueil de ses poèmes entre 1858 et 1881 est une démonstration à la fois de son talent singulier comme de ses obsessions, la mort est presque toujours présente.

La plupart de ses poésies sont déchirantes, en tout cas touchantes, vraiment, quelle jeune femme hyper sensible elle fut, tellement à fleur de peau.

Je relirai ses poèmes.



La première partie du livre, avant de relater ses correspondances avec les sœurs Norcross qu'elle n'imagine pas grandir et avec Higginson, écrivain et journaliste, qu'elle idéalise totalement, comporte une

note de l'éditeur en préface passionnante et pleine d'informations essentielles sur Emily, sa famille, notamment l'ambiance dans laquelle elle a grandi et le fait qu'à partir de 30 ans elle n'est plus jamais sortie de chez elle.



Le livre lui-même est vraiment un bel objet : très beau papier, reproductions de pages d'herbiers de la poétesse, c'est très agréable.



Il reste à être séduit par la fascination qu'avait Emily Dickinson pour la mort, sa peur de la vie, des autres, ce qui est moins attirant pour moi, que ce joli livre.

Peut-être, qu' Emily Dickinson, morte jeune, est destinée à fasciner la jeunesse qui se cherche ?

Il est vrai que son histoire est singulière, mais j'ai senti combien l'isolement lui pesait.

Je garde certaines de ses poésies, ce que j'ai appris sur elle, mais rien ne me transformera en groupie d'une poétesse éprise de l'enfermement et fascinée par la mort.





Commenter  J’apprécie          82
Autoportrait au roitelet

Un livre que je suis ravie d'avoir reçu dans le cadre de la dernière édition du Masse critique ! Je remercie donc Babelio, ainsi que les éditions Les Belles Lettres pour cet envoi. Un mot d'abord sur le travail de rééditions des Belles Lettres des lettres et des poèmes d'Emily Dickinson : l'objet livre est beau, avec des inserts de l'herbier qu'avait constitué Emily Dickinson à son adolescence, à l'âge de 14 ans et c'est également un extrait de son herbier qui orne la couverture du recueil. Le recueil se compose de lettres de la poétesse adressées aux sœurs Norcross, puis d'un choix de poèmes, "La Gloire est une abeille" écrits entre 1858 et 1881. Ce sont particulièrement ses poèmes qui m'ont touchés, à la fois délicats, subtils, naïfs, graves, bien souvent évoquant la mort. Une écriture a (re)découvrir, dont le ton alerte et d'une grande finesse se retrouve aussi dans ses lettres. Un beau travail de réédition !
Commenter  J’apprécie          10
Autoportrait au roitelet

Les Belles Lettres n’ont jamais aussi bien porté leur nom qu’en publiant cet ouvrage délicatement illustré et documenté. Il comprend les lettres adressées par Emily Dickinson à ses cousines Norcross et à l'essayiste et critique Thomas W. Higginson, ainsi qu’un choix de poèmes intitulé La gloire est une abeille.

Il n’y a rien de plus étrange que cette correspondance qui ne se fait l’écho d’aucun des débats de son époque. La guerre civile est à peine effleurée, et uniquement pour évoquer des connaissances des Dickinson victimes du conflit, pas un mot sur la question abolitionniste et une attention très distraite aux conférences et journaux militant pour l’émancipation féminine. Emily Dickinson ressemble à une anémone de mer se rétractant chaque fois qu’elle est effleurée par un évènement extérieur. Se lancer dans un voyage, difficile. Assister à une conférence, impossible. Écrire un article pour une revue, finalement non. Recevoir une visite, avec parcimonie. On cerne avec difficulté cette personnalité chaleureuse, affectueuse, mais incapable de franchir le seuil de son jardin. Il y a pour moi un mystère dickinsonnien.

De son univers rétréci – par la stature surplombante du père, le poids des conventions d’une petite ville provinciale, le conformisme religieux – elle paraît s’évader par la contemplation de la nature, des saisons, du ballet des insectes dans la lumière, d’un oiseau. Mais la douceur d’Emily Dickinson est aussi affûtée qu’une lame : « Dieu tient sa Promesse aux Moineaux – / Son peu d’amour – les fait crever de faim – »

Sa poésie est pleine de Chérubins, de Séraphins, de Paradis, de Ciel, mais étrangement ce concert a toujours quelque chose de menaçant : « Il n’y a pas de Trompette comparable à la Tombe – / De Gloire il ne reste pas un Rayon/ Mais sa Maison Éternelle – / L’Astérisque est pour les Morts,/ Les Vivants, pour les Étoiles– / Ne me l’avez-vous pas donnée ? » La promesse de la vie éternelle sonne comme une relégation glaçante. Sur la mort prématurée d’un enfant n’écrit-elle pas : « Une fossette dans la Tombe/ Fait de cette Chambre féroce/Un Foyer ».

La singularité profonde de Dickinson frappe le lecteur à tout instant. Son esprit aiguisé ne se satisfait pas du vade-mecum dispensé aux femmes de sa condition, ni sur le plan religieux ni sur le plan social. Alors la Bible ou les Écritures servent de matériau à des remarques caustiques, et Shakespeare participe allègrement à l’œuvre de détournement.

Sa présence est une tentative d’évasion au monde pour habiter avec force ses terrains de prédilection : la fascination suscitée par la nature, l’énigme de la mort (la Nuit de l’autre) et l’attachement exclusif porté aux êtres aimés.

L’Autoportrait au Roitelet dit tout cela avec une grâce déchirante.
Commenter  J’apprécie          172
Autoportrait au roitelet

Laissez la magie de la poésie d’Emily Dickinson vous envoûter avec « Autoportrait au Roitelet » aux éditions Les Belles Lettres.



Née en 1830 à Amhest, une ville très puritaine en Nouvelle-Angleterre. Les Dickinson sont des juristes et avocats, d’une très grande érudition. Emily est éduquée comme toutes les filles de son époque. Elle ne va pas l’entendre de la sorte. Elle tombe amoureuse d’un révérend. À l’âge de 30 ans, après la mort de sa mère, elle décide de rester dans l’enceinte de cette maison. Elle développe sa poésie. Certains sont publiés de son vivant. Elle meurt en 1886, à l’’âge de 55 ans.



Ce livre se divise en deux parties. La première, une partie de sa correspondance avec ses deux cousines les sœurs Norcross et Thomas Wentworth Higginson son Maître. La seconde partie est une sélection de ses poèmes. Ils sont de véritables joyaux littéraires. Entre solitude et introspection, Emily explore les thèmes de la mort et de la beauté éphémère avec une sensibilité unique.



Vibrants, les poèmes m’ont littéralement emporté. Je compte vous les faire découvrir dans les prochaines semaines. Laissez-vous, vous aussi, envouter par cette poésie !

Commenter  J’apprécie          00
Avec amour, Emily

Cette chambre avec vue sur son intimité entre au Michelin, trois étoiles luxe, des grandes correspondances d’écrivain.
Commenter  J’apprécie          00
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

« Some things that fly there be -

Birds - Hours - the Bumblebee-

Of these no Elegy.



Some things that stay there be -

Grief - Hills - Eternity -

Nor this behooveth me.



There are that resting, rise.

Can I expound the skies?

How still the Riddle lies!



Il est des choses qui s'envolent

Oiseaux - Heures - le Bourdon -

Sur celles-ci point d'Élégie.



Il est des choses qui demeurent -

Tristesse - Monts - Éternité

Cela non plus ne me sied.



Il en est qui du repos, ressuscitent.

Puis-je expliquer les cieux?

Ah! que muette est l'Énigme! »



Car l’adieu, c’est la nuit - Emily Dickinson @editions_gallimard #poesiegallimard



Que muette est l’énigme…



J’aimerais revenir sur ces mots qui pour moi résument l’œuvre de cette grande poétesse qui connut le succès après sa mort… Les vers qu’elle nous a laissés, d’une grande beauté, d’une sensibilité peu commune, mâtinée de mélancolie, recèlent pour nous un mystère non résolu, un sens caché profond qu’il est difficile de cerner!



J’ai été touchée par cette poésie où la nature a une grande place, les matins, ces levers de soleil porteurs d’espoir, les couchers de soleil aussi, les oiseaux (le rouge-gorge revient souvent), les abeilles, les papillons…



« Like Flowers, that heard the news of Dews,

But never deemed the dripping prize

Awaited their - low Brows-



Or Bees - that thought the Summer's name

Some rumor of Delirium,

No Summer - could - for Them-



Or Arctic Creatures, dimly stirred -

By Tropic Hint - some Travelled Bird

Imported to the Wood-



Or Wind's bright signal to the Ear-

Making that homely, and severe,

Contented, known, before-



The Heaven - unexpected come,

To Lives that thought the Worshipping

A too presumptuous Psalm-



Comme des Fleurs, ayant oui parler de Rosées,

Sans penser que cette humide couronne

Attendait leur - humble Front-



Ou des Abeilles - prenant le nom de l'Été

Pour la rumeur d'un Délire

Dont nul Été - ne Les pourrait - emplir-



Ou d'Arctiques Créatures, troublées-

Par l'Accent Tropical - qu'à la Forêt

Apporte l'Oiseau Voyageur-



Ou le vif signal du Vent à l'Oreille-

Rendant banal, et austère,

Ce qui, connu, comblait hier-



Le Ciel - à l'improviste advient

Aux Vies qui croyaient l'Adoration

Un trop présomptueux Psaume »



L’émotion principale qui se dégage de ses vers est la mélancolie… Emily parle souvent de la mort, mais sans affect, elle en parle comme d’une amie, d’une rencontre prochaine, comme d’un repos doux que l’on peut espérer à la vesprée…



« We never know we go - when we are going -

We jest and shut the door

Fate following behind us bolts it

And we accost no more.



On ne sait jamais qu'on part - quand on part -

On plaisante, on ferme la porte

Le Destin qui suit derrière nous la verrouille

Et jamais plus on n'aborde. »



Lire Emily Dickinson, c’est toucher à l’immortalité, à la survivance, par-delà le temps et les âges!



« The Poets light but Lamps-

Themselves - go out -

The Wicks they stimulate

If vital Light



Inhere as do the Suns -

Each Age a Lens

Disseminating their

Circumference -



Les Poètes allument des Lampes -

Eux-mêmes - s'éteignent -

Ils remontent les Mèches

Si la Clarté vitale



Perdure comme les Soleils

Chaque Age sera un Verre

Qui diffusera leur

Halo de lumière »



Lire cette poésie empreinte de magie et de mystère, c’est goûter à la beauté du monde contenue en quelques mots…



« The largest Fire ever known

Occurs each Afternoon -

Discovered is without surprise

Proceeds without concern -

Consumes and no report to men

An Occidental Town,

Rebuilt another morning

To be burned down again



Le plus vaste Incendie

A lieu chaque Soir -

On le découvre sans surprise

Il se poursuit sans souci

Consume à l'insu des humains

Une Cité d'Occident,

Rebâtie un autre matin

Pour cendres redevenir »



Lire cette grande poétesse c’est prendre conscience qu’il ne faut pas un vaste horizon pour toucher, entrevoir, s’émerveiller de la profondeur du monde qui nous entoure!



« Water, is taught by thirst.

Land - by the Oceans passed.

Transport - by throe -

Peace, by it's battles told -

Love, by memorial mold -

Birds, by the snow.



L'Eau, s'apprend par la soif.

La Terre - par les Mers franchies.

L'Extase - par les affres -

La Paix, par le récit de ses combats -

L'Amour, par l'effigie -

L'Oiseau, par la neige.»



Emily Dickinson, une énigme certes, mais une poésie d’une richesse profonde et envoûtante 🌟
Commenter  J’apprécie          20
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

'Parce que je ne pouvais pas m'arrêter pour la mort -

cet homme eut la bonté de s'arrêter pour moi -

Il n'y avait que nous dans la voiture – rien que nous -

Et l'immortalité.'

Ainsi commence l'un des poèmes les plus connus de la langue anglaise. Écrit par Emily Dickinson, le poème est en six quatrains. Le narrateur meurt après le premier, et voyage vers l'éternité en calèche avec la Mort.



Le narrateur voudrait établir que le monde des vivants est structuré et rationnel. À la fin de la vie, nous voyons la seule période de tout le poème, signe d'un arrêt définitif et complet. Qu'en est-il de la Mort ? Le narrateur suggère qu'on ne peut pas s'arrêter à la mort. La vie est continue, son sujet ne sachant pas quand elle devrait se terminer. C'est, comme le suggère Dickinson, comme si la mort était basée sur le caprice d'un homme, qui peut choisir de s'arrêter et de prendre une âme dans sa voiture. Mais qu'y a-t-il dans ce carrosse de la Mort ? La mort apporte avec elle l'immortalité. Cependant, il n'y avait qu'elle et Mort dans la voiture, nous ne pouvons donc que la prendre au mot.



'Nous allions lentement - Il avait le temps

Et j'avais écarté

Mon travail, aussi mes loisirs ,

réponse à są courtoisie...4



C'est un thème qui reviendra. Dans l'éternité, il n'y a pas de temps. La mort, que nous considérons comme dure et froide, conduit lentement et 'ne connaît pas la hâte' . Dickinson nous rappelle que la mort est une âme bienveillante .



"Nous sommes passés devant l'école, où les enfants s'efforçaient

À la récréation – en une ronde –

Nous sommes passés devant les Champs d'épis -

Nous avons dépassé le soleil couchant - '



D'abord, elle passe devant son école, racontant sa récréation dans la ronde. Elle passe devant les champs de céréales, qui évoquent des images de longues journées de labeur –– sa vie professionnelle. Et enfin, elle passe le soleil couchant, après quoi la lumière de la vie s'estompe et tout ce qui reste est la mort. Le plus intéressant est la brièveté du passage, combinée à l'accent mis sur son enfance. Peut-être que Dickinson aimerait dire que la vie est courte, et que la meilleure partie de celle-ci était son enfance, quand elle 's'efforçait à la récréation – en une ronde'.



'Ou plutôt – Il nous adépassa–

les rosées tombèrent froides et nous apportant des frissons -

ma robe n'était que de gaze-

Mon étole – uniquement du tulle – '



Dickinson semble se moquer d'elle-même avec są robe de gaze, Il semble que la mort, cependant, soit omniprésente, ayant déjà été avec le narrateur. Ce quatrain se veut humble ; tous les petits soucis de la vie sont passés en un instant à la mort, et à l'âme après la mort. Peut-être est-il clair ici que ce que le narrateur appelle la Mort, nous pouvons l'appeler Dieu.



'Nous nous sommes arrêtés devant une maison qui semblait

'Un gonflement du sol –

Le toit était à peine visible -

La corniche – enfoncée dans le sol – '



Une corniche est une doublure ornée entre le toit d'une maison et son mur. Cette maison est soit comiquement petite, soit plus probablement enfoncée dans le sol. Ce quatrain est l'un des plus énigmatiques, mais il semble montrer une maison autrefois ornée d' ne corniche s'enfoncer dans le sol et dans l'obscurité. Du point de vue de la mort, qui ne voit pas le temps, tout, même les bâtiments les plus hauts, finira par s'enfoncer dans le sol et être enterré.



'Depuis lors – il y a des siècles - et pourtant

cela semble moins qu'un jour

J'ai d'abord supposé que les têtes de chevaux

regardaient vers l'éternité - "



Il y a une éternité après la mort, qui ignore le temps. L'idée de Dickinson du monde des morts se termine cependant de manière étrange. Elle décriTsa conviction que la voiture fonctionnerait pour toute l'éternité, suggérant qu'elle ne sait pas pourquoi il pourrait en être ainsi, sauf par son intuition.



Alors que doit retenir le lecteur ? La vie est courte, les petites choses qu'elle contient seront oubliées avec le temps et la mort n'est pas à craindre. Au contraire, il doit être considéré comme un lieu où le temps n'a pas de sens dans le voyage sans fin vers l'horizon de l'éternité.
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          70
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

Poète américaine du dix-neuvième siècle, Emily Dickinson est aujourd’hui mondialement reconnue. De son vivant, elle n’a publié qu’une poignée de poèmes, préférant conserver tous les autres à sa seule portée. Dans ce recueil, une grande majorité des poèmes sont répertoriés, classés selon leur chronologie. Parmi les différents thèmes évoqués, on peut principalement relever la solitude, la religion et la mort.



Bien que ma lecture ait merveilleusement bien commencé avec la préface de Claire Malroux, j’ai finalement terminé ce recueil avec un avis mitigé et le sentiment d’être passée à côté de l’œuvre. En effet, la poésie d’Emily Dickinson est très énigmatique et nécessiterait une analyse approfondie afin d’en saisir la portée, ce qui explique en très grande partie mon sentiment éprouvé. Ce recueil fera donc très probablement l’objet d’une seconde lecture dans les années à venir.
Commenter  J’apprécie          20
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

La poésie mystique d'Emily Dickinson, la femme qui s'enfermait chez elle, toute de blanc vêtue, nourrissent l'esprit, comme le ferait le fruit de la bissection. C'est la rupture entre une solitude et le reste du monde, entre la Femme, seule, retranchée, et Dieu. Elle est influencée par la Bible, mais on sent l'influence d'une âme romantique. On a là les résidus d'une expérience personnelle, intime, comme les émanations d'une absence, comme l'expérience d'une mort imminente, d'une mort avant l'heure.



A lire en version originale car la langue originelle se découvre à l'anglaise, avec un léger accent américain, celui de la Nouvelle-Angleterre, et la langue de la poétesse se savoure autour d'un thé pris dans la plus stricte intimité et non en charmante compagnie selon les conventions de la société anglaise, et il faut bien placer sa langue dans sa bouche et la tourner dans son palais le temps d'un baiser qu'on adresse en rêve à l'être absent, pour apprécier la beauté de la solitude.
Commenter  J’apprécie          50
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

En préambule, je trouve que la poésie est le parent pauvre de la littérature, c'est ce que je ressens, réussir à décrire un sentiment, un état d'esprit en quelques phrases ça tient de la magie.

" Car l'adieu, c'est la nuit" d'Emily Dickinson à cette magie.

Ce recueil de poème reflète assez bien la tendance du 19ème siècle, la solitude du poète, le " spleen" pour emprunter le mot au grand Charles Baudelaire.

Les mots d'Emily sont crépusculaires, la mort y est présente comme la tombe, dieu est omniprésent, nous sommes dans cette Nouvelle-Angleterre puritaine et dévote.

Le temps semble s'arrêter à la lecture de ses mots magnifique, j'ai retrouvé cette ambiance dans les écrits de Charlotte et Emily Brontë .

la poésie a quelque chose d'intemporel.

j'ai aimé les mots d'Emily Dickinson et j'espère que cette critique attirera d'autres lecteurs qui feront des critiques qui attireront d'autres lecteurs.....
Commenter  J’apprécie          585
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

''heavenly hurt, it gives us

we can find no scar,

but internal difference

where the meanings are



none may teach it - any

'tis the seal despair

an imperial affliction

sent us of the air



when it comes, the landcape listens

shadows - hold their breath

when it goes, 'tis like the distance

on the look of death''.
Commenter  J’apprécie          10
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

Cela fait un petit moment que je voulais me plonger dans la lecture de recueils de poésie écrits par des femmes, et l'un des noms qui me revenaient sans cesse à l'esprit était celui d'Emily Dickinson. Commençons donc par là !



Et le titre de ce recueil n'y est pas pour rien dans ce choix de lecture : Car l'adieu, c'est la nuit. Quelle image grandiose pour évoquer la douleur, la peine qui peut nous envahir lorsque nous nous séparons de quelqu'un ! Mais quel désarroi de ne pas trouver ce vers dans le présent ouvrage... (si quelqu'un sait me dire de quel poème il s'agit, je suis preneur).



Une des premières choses qui interpelle à la lecture, c'est la forme des poèmes. On ne sait pas trop quel rythme il faut adopter avec ces tirets. Sont-ils l'équivalent de points ? De virgules ? C'est assez déstabilisant au début (essayez de lire à voix haute, vous verrez) et après la lecture devient plus naturelle.



Même si une majorité des poèmes sont ardus et ne se laissent pas apprivoiser aussi facilement, on relève plusieurs thématiques qui se dégagent au fur et à mesure qu'on avance dans le recueil. Emily Dickinson célèbre autant la nature, que les grands espaces ; les espaces géographiques et métaphysiques (Dieu, la mort, etc). Comment en pourrait-il être autrement lorsqu'on a passé une partie de sa vie cloîtrée chez soi, avec une éducation religieuse rigoureuse ? Nous sommes aussi à une époque de découvertes géographiques, avec la colonisation américaine des terres de l'ouest. Comment vit-on ce bouleversement à domicile ?



D'ailleurs le mystère entourant la vie (et la poésie) de Dickinson me donne envie d'en découvrir plus sur le personnage, et ses motivations d'écriture. Si les biographies se trouvent aisément, les analyses stylistiques sont plus compliquées à dénicher (en tout cas en bibliothèque). Et si cela vous intéresse, je vous conseille de feuilleter la thèse de Sophie Mayer «Formes du mouvement dans la poésie d’Emily Dickinson – déplacements, réécritures, conversions.» (dispo en ligne). Alors oui, comme ça, ça à l'air assez compliqué. Mais à la lecture de l'introduction, vous aurez déjà des pistes pour mieux appréhender l’œuvre de Dickinson, et notamment comprendre comment le contexte de l'époque, même s'il ne transparaît pas ouvertement dans les vers, influence son écriture.



Sinon, vous pouvez toujours lire en posant votre propre interprétation sur ces poèmes, et même ne rien tenter de comprendre, car au final on se laisse facilement bercer par la beauté des vers, des sons (lisez en anglais, même si vous être anglophobe...) qui pour moi m'apportent paix et réconfort.
Commenter  J’apprécie          50
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

Lecture mitigée.



Tout d'abord, allez savoir pourquoi, j'étais persuadée qu'Emily Dickinson était anglaise. Mais il n'y a pas eu de doute possible, dès la première page, elle ne pouvait être qu'américaine. Sa langue, son écriture, ce n'était pas de l'anglais. Très juste me direz-vous, Emily Dickinson est reconnue comme la première grande poétesse américaine... Et voilà ! Avec en plus une langue du 19e siècle. Bon, l'édition est bilingue. Donc on s'en sort.



Mais mon sentiment partagé découle surtout de l'ambiance de plomb des poèmes. Mysticisme et noirceur du propos sont les caractéristiques essentielles de l'ensemble des poèmes. Pour la très grande majorité, pas un seul poème qui ne contienne le mot de 'mort' ou de 'tombeau' ou de 'Dieu', de 'ténèbres', d' 'immortalité', d' 'angoisse', d' effroi', etc ou ne soit marqué par le sceau de la disparition.





Commenter  J’apprécie          281
Car l'adieu, c'est la nuit - Edition biling..

Emily Dickinson fut l'une des poétesses romantiques les plus modernes de l'Amérique du XIXe et par ailleurs d'un talent extraordinaire et merveilleusement inspirateur. Ceci étant posé, "Car l'adieu, c'est la nuit" contient sa part de frustration, car il s'agit d'une intégrale non-exhaustive - si tant est qu'on peut parler d'intégrale pour peut-être la moitié de ses 1789 poèmes.

Et quand je dis que la poésie est plus apte aux textures qu'à la narration, ça trouve tout son sens ici : la poésie de Dickinson est énigmatique, sybilline, cryptique par moments, et nécessite ou bien une démarche analytique poussée, ou bien qu'on se laisse porter par le flow. Tout est purement sensoriel, sans cesse évoquant la nature et le mysticisme, rappelant le symbolisme à la même époque où celui-ci commençait à éclore ; mais ici plus qu'ailleurs on laisse place à l'expérimental : ponctuation haletante ou hachée face à l'émerveillement ou l'effroi, phrases pas forcément verbales, quasi-absence de rimes. L'anglais dans toute sa beauté crépusculaire déploie ses sonorités aussi murmurantes que hurlées.

Comment déployer de si vastes reliefs avec des mots aussi simples et dépouillés ? Il s'agit de l'"incessante pauvreté" que recherche Emily, dont la vie particulièrement sobre et ennuyeuse lui permit de trouver le merveilleux dans le moindre détail : ici, les rouges-gorges parlent et portent des habits de petits bourgeois, là le sublime kantien peut jaillir de la moindre goutte de rosée. Il peut aussi se faire immense, dès qu'on aborde les voyages fantasmés ou les craintes métaphysiques ; mais tout est toujours porté par des mots très simples, accessibles à tous, et pourtant assemblés juste avec assez peu de relations de cause à effet pour qu'on ne devine pas facilement le mystère au chocolat. Ma seule reproche au recueil est d'ailleurs quand elle tente de faire autrement, incluant des mots scientifiques, politiques ou juste compliqués, jurant abec l'ensemble tellement humble.

Emily Dickinson craignait pour ses poèmes, ne les dévoilait jamais tant ils lui étaient intimes, sauf à de rares personnes pour savoir s'ils étaient "vivants". Et vivants, ils le sont toujours. Profondément vivants, intensément vivants. Même 150 ans plus tard.
Commenter  J’apprécie          51
Du côté des mortels

IMMORTELLE POÉTESSE



Les mots sont chargés de fantômes, de femmes et de légèreté.

La poésie est énergique, elliptique, fragmentée de tirets.

La nature, immortelle (?), est fleurie, vivante et colorée.

Le temps est à l’évasion, à l’envol, à la fuite, la perte, la disparition; à l’image de l’écriture de la poétesse, il est comme suspendu, sur le fil, car tout est éphémère.



La nuit tombe sur les vivants et un jour elle tombera sur Emily. Alors l’idée d’Éternité se déploie comme pour lutter contre sa condition de mortelle.



Entre extase d’une vivante et angoisse face à la mort, c’est une écriture de l’urgence, de celle qui observe sa vie se resserrer et qui voit pointer inexorablement le Paradis dont elle ne veut pas vraiment passer la porte.



« La Coupable- La Vie ! »



Ces poèmes, parmi les quelques 1800 écrits au cours de sa vie, ont été composés juste avant qu’elle ne se ferme presque définitivement au monde des vivants, qu’elle ne s’enferme dans la maison familiale d’Amherst, et devenir à jamais « la reine recluse ».



Emily Dickinson, figure mystérieuse, déploie un langage poétique unique, hors des conventions, porté par une sensibilité épousant remarquablement la vie dans sa fragilité, sa fugacité, mais aussi sa beauté.

Sa poésie est à son image: secrète, parfois insaisissable, mais libre.

Le poème est un refuge face à l’inéluctable temps qui passe.

Le poème est un confident idéal renfermant à jamais dans ses mots et ses silences, cet esprit et ce cœur animés par l’idée d’être « du côté des mortels ».
Commenter  J’apprécie          30
Escarmouches

Traduit de l'anglais et présenté par Charlotte Melançon, ce recueil de poèmes d'Emily Dickinson m'a séduite.

Emily Dickinson a vécu la presque totalité du 19ème siècle en Californie. C'est la première grande poétesse moderne des Etats-Unis et, de son vivant, elle n'a eu que sept ou huit poèmes publiées dans des revues spécialisées.

C'est une découverte mais pas tout à fait par hasard. J'ai lu récemment deux très bons livres dans lesquels la poétesse américaine est évoquée. Il s'agit de « Marguerite Duras, le dernier des métiers » en référence à Emily L. et « Mariage en douce » d'Ariane Chemin quand elle évoque que Jean Seberg songe à prendre un pseudonyme au prénom d'Emily.

Si Emily Dickinson n'a jamais publié de livre de son vivant c'est volontaire car la poétesse américaine avait choisi de vivre recluse.

Pourtant, elle a écrit de nombreux poèmes qu'elle intégrait à son courrier prolifique.

Bien qu'absente de la vie littéraire, elle a inventé un visuel, une sorte d'idéogramme avec des textes ponctués et l'emploi en surabondance de tirets et de majuscules.

Cela donne des poèmes courts et équilibrés graphiquement. J'aime beaucoup le rythme et le contenu bien que les mots d'Emily Dickinson sont souvent très sombres.





Commenter  J’apprécie          30
Escarmouches

C'est bien de se battre à hauts cris-

Mais qu'il est plus grave, je sais

Celui qui charge en son coeur

La cavalerie du Malheur

...

C'est pour lui dans leur cortège d'ailes

Que les anges viennent

- En longues files d'un pas tranquille-

Dans leurs uniformes de neige. ''



I prefer in original version but the translation is superb. Merci!



'' To fight aloud, is very brave But gallanter, I know Who charge within the bosom The Cavalry of Woe - Who win, and nations do not see Who fall—and none observe Whose dying eyes, no Country Regards with patriot love - We trust, in plumed procession For such, the Angels go Rank after Rank, with even feet And Uniforms of Snow. ''



Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emily Dickinson (684)Voir plus


{* *}