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Citations de Emmanuel Dongala (254)


Même dans ce camp de réfugiés, il y a encore des personnes qui nous obligent à payer de notre sexe une boîte de lait, un bout de tente en plastique, un bol de riz. Certains employés nous demandent de l'argent pour nous établir des cartes de réfugiés. (P. 344)
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Et puis pourquoi ce mépris des femmes qui dégouline de chaque mot tombant de sa bouche ? Pense-t-il qu' il faille un doctorat pour être une femme debout, une femme de courage ? Peut-être ne sait-il pas, mais des tas de femmes à l'éducation modeste ont changé l'histoire de leur société. (p.157 / Babel,2012)
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J'ai donc demandé à mon cerveau de se taire. De faire autre chose. Lire par exemple. Lire un livre sous les sifflements de roquettes comme on lit un roman avec de la musique en arrière-fond. Un livre peut vous faire oublier la mort. Cette pensée m'a fait sourire.
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Ces hommes qui ont volé nos cailloux pensent que nous sommes femmes et que nous allons nous taire comme d’habitude. Quand ils nous battent au foyer, nous ne disons rien, quand ils nous chassent et prennent tous nos biens à la mort de nos maris, nous ne disons rien, quand ils nous paient moins bien qu’eux-mêmes, nous ne disons rien, quand ils nous violent et qu’en réponse à nos plaintes il disent que nous l’avons bien cherché, nous ne disons toujours rien et aujourd’hui ils pensent qu’en prenant de force nos cailloux, encore une fois, nous ne dirons rien. Eh bien non ! Cette fois-ci ils se trompent ! Trop, c’est trop !
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Triste à dire, mais en Afrique il n’y a pas que le sida et la malaria qui tuent, le mariage aussi.
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Liberté d'expression, valorisation de l'individualité et du trait d'esprit, diversité sociale, tout çela était nouveau pour Frédérick de Augustus. Jusque-là, comme tous les opprimés, il savait ce que voulait dire ne pas être libre, mais il ne savait pas ce qu'était la liberté. Ne pas être libre était quelque chose de physique que l'on ressentait en soi, dans sa chair. La liberté se définissait en creux. Elle consistait uniquement à se débarrasser des entraves qui vous asservissaient : la lourde et pesante chaîne de fer qui rivait les pieds de l'esclave dans l'entrepont d'un navire négrier, les lanières du fouet qui lacérait le corps pendant les corvées dans les plantations, la violence des maîtres. C'était de cette liberté-là qu'avait rêvé son grand-père dans les cales du bateau qui le transportait à la Barbade, celle qu'avait reconquise sa grand-mère en se suicidant, privant ainsi le maître de la satisfaction de la posséder, celle dont avait rêvé son père lorsque le sang giclait de son dos sous les coups du contremaître dans les champs de canne à sucre de l'île. Mais le type de liberté que Frédérick de Augustus découvrait ici était tout à fait autre chose, une liberté qui ne pouvait être conçue que par des hommes qui étaient déjà libres. Elle était abstraite mais réelle, elle allait au-delà de celle rêvée par les asservis tout en l'englobant. Elle flottait dans l'air de Paris, diffuse, et Frédérick de Augustus, dans son fauteuil, se demandait si cette liberté n'était pas le signe avant-coureur de mutations encore plus grandes.
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-Armando est chauffeur de taxi, madame Méréana, lance-t-il soudain irrité, tu ne sais pourquoi. Si tu savais tout ce qu'il a vu dans ce pays ! Si tu savais combien de fois il a transporté des morts et des mourants dans son taxi parce qu'il n'y avait pas d'ambulance ! Si tu savais combien de bébés il a vu mourir de convulsions paludéennes faute d'une injection urgente parce que l’hôpital n'avait pas une seule seringue...
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La proportion de sang blanc qui coulait dans les veines des hommes de couleur avait une telle importance qu'elle avait engendré dans les colonies une classification hiérarchique relayée par une nomenclature appropriée. On était donc mulâtre, quarteron, octavon, mamelouk, selon qu'on avait une moitié, un quart, un huitième ou un seizième de ce sang.
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Ne te fie pas aux lois qui sont sur le papier. Ils les écrivent pour plaire à l’ONU et à toutes ces organisations internationales qui leur donnent de l’argent et les invitent à leurs conférences. La vraie loi, celle que nous subissons tous les jours, est celle qui donne toujours l’avantage aux hommes.
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Heureusement, Dieu merci., il y a des gens qui savent tirer profit de la situation. Il n'y a pas d'eau courante à l'hôpital ? Alors il y a des gens qui montent et descendent les escaliers pour vous vendre des bidons d'eau. Il n'y a pas de toilettes Alors il y a des gens qui parcourent les salles, offrant de vider les seaux d'excréments ou de pansements souillés. Il n'y a pas d'ascenseur ? Alors il y a des gens qui vont et viennent dans les couloirs offrant de transporter par les escaliers les corps des malades qui ont eu la mauvaise idée de mourir à l'étage. Ainsi les malades ont de l'eau, les excréments sont évacués, les cadavres sont portés à la morgue, tout fonctionne donc bien. Et si le peuple n'y trouve rien à redire, pourquoi se décarcasser à changer les choses puisque ce qui est routine quotidienne ailleurs est miracle ici? C'est un miracle quand on tourne le robinet et que l'eau coule, c'est un miracle quand en appuyant sur le commutateur l'électricité jaillit, c'est un miracle quand à l'hôpital on vous offre un comprimé gratuit d'aspirine.
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Le chemin le plus court vers le cœur d’un homme passait par son estomac
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Ca fait quoi si ces femmes sont analphabètes ? …
Des tas de femmes à l’éducation modeste ont changé l’histoire de leur société. Tu penses à ses femmes de Guinée qui, les premières, avaient osé défier le dictateur Sékou Touré en organisant une marche sur son palais ; et aussi à ces femmes maliennes qui avaient bravé un autre dictateur, Moussa Traoré. Tu penses aux mères des disparus chiliens sous les fenêtres de Pinochet, aux femmes d’Argentine qui avaient manifesté pour leurs enfants enlevés.
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C'est un miracle quand on tourne le robinet et que l'eau coule, c'est un miracle quand en appuyant sur le commutateur l'électricité jaillit, c'est un miracle quand à l'hôpital on vous offre un comprimé gratuit d'aspirine. Voilà la réalité de notre pays !
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- Si nous étions français, ferions-nous partie de la noblesse ou du tiers état ?
- Je ne sais pas, mais je suis sûr d'une chose : toi et moi sommes es hommes libres. Et je te le dis mon fils, il n'y a pas de statut plus élevé.
- Nous ne sommes rien, ni nobles ni roturiers, mais nous sommes des hommes libres ! Je m'en souviendrais, papa.
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Ce fut sur ces mots que vous vous séparâtes ce jour-là alors que dans ta tête tu te demandais , en te référant à ce que toi aussi tu avais vécu, s'il y avait pire endroit pour une femme sur cette planète que ce continent qu'on appelle Afrique.
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Le monde est un grand corps dont Paris est le coeur. Un corps bien malade, pensa-t-il. Il était maintenant sûr d'une chose, il y avait beaucoup de souffrances dans ce coeur du monde qu'était Paris en ce mois d'avril 1789 ! p.65
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« Pour Frederick de Augustus qui était né à la Barbade, le mot “esclave” ne renvoyait pas automatiquement à la couleur de l’épiderme, mais plutôt à la condition sociale de l’individu. La raison en était simple : pendant très longtemps la plupart des esclaves de l’île avaient été des Blancs, des Irlandais réduits en esclavage par les Anglais. Ils travaillaient dans les plantations de tabac qui faisaient la richesse de l’île et ce ne fut que lorsque la culture de la canne à sucre, plus lucrative, eut supplanté le tabac que les esclaves noirs commencèrent à y être importés ; on considérait qu’ils étaient mieux adaptés à ce genre de labeur. »
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George, en refermant la revue se remémora ce bout de femme brune et belle, pourfendeuse d'hypocrisies, partisane de la liberté des Noirs et des femmes, pamphlétaire redoutable se battant contre toutes les injustices. Elle avait été condamnée à mort parce qu'elle était à contre courant de l'opinion majoritaire. Défiant la Terreur, elle s'était proposée de défendre le roi et avait écrit un pamphlet en faveur de ses amis girondins. Fidèle à elle-même, jusqu'à l'échafaud!
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À lire ,plaisant et tres bien écrit .
Nous suivons les mésaventures d un groupe de femmes africaines (Congo - Brazzaville) pauvres et plutôt au basde l échelle sociale( si tant est qu il y a une échelle dans ces pays ? Plutôt le premier barreau et puis pas grand chose avant le sommet inatteignable?)celle ci sont "casseuses de pierre",elles fabriquent du gravier a la main en concassant des pierres et sont exploitées par des acheteurs tous masculins ,peu scrupuleux ...
C est l histoire de leur révolte ,elles s organisent dans un grand élan de solidarité et réclament un prix un peu plus élevé pour leur travail qui leur permet à peine se survivre
bon , c est très bien et ce roman mérite absolument d être l'un
Je ne peux m empêcher de me demander si Emmanuel Dongala ,congolais vivant aux États Unis où il enseigne la littérature dans une université ne nous sert pas tous les clichés mainstream concernant l Afrique ....
Le peu de fiabilité des hommes,des pères ,des maris africains ,volages ,paresseux ,profiteurs
L insécurité et les viols systématiques des femmes
Les mariages précoces et les catastrophes obstétricales qui s'en suivent (fistules périnéales. qui condamnent la pauvre jeune femme au statut de paria)
La corruption généralisée de la classe politique ( là ils n ont parlé monopole)
Le peu d avenir et d espoir qui s offrent à tous ses jeunes africaines ...
Ce roman aurait pu être écrit par le journaliste Nicholas Kritoff du NYT
En Afrique n y a t il vraiment rien de nouveau???
Gloomy....
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À part peut-être aimer et faire l'amour, qu'est-ce qui n'est pas politique?
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