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Critiques de Emmanuel Venet (111)
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Marcher droit, tourner en rond

Marcher droit, c’est sa devise.

Marcher droit et parler vrai ; sans faux-semblants.

Marcher droit et aimer absolument. Même si cet amour n’est toujours pas partagé.

Marcher droit et penser cartésien. Sans comprendre les petites et grandes compromissions de la vie.

Oui mais voilà, quand on marche trop droit, dans la vie, on finit par tourner en rond, en se heurtant sans cesse aux codes d’une société dont on n’a pas le mode d’emploi et que l’on ne comprend pas.

Cage hermétique, faite de rejets et d’incompréhension.

Et c’est ce qui arrive au narrateur, autiste Asperger.

Lors de l’enterrement de sa grand-mère Marguerite, il nous dresse le portrait de chaque membre de sa famille, portrait cinglant, regard extérieur aux conventions, sans concession. La condition humaine en quelques coups de griffe.

Et d’ailleurs, ce narrateur qui marche toujours droit est-il aussi celui qui tourne le plus en rond dans la vie ? Pas sûr !

Ce roman se lit facilement.

J’ai aimé le portrait des personnages qui se construit peu à peu par le croisement des destins, donnant consistance à chacun. Bien sûr, les personnages sont stéréotypés. Ce qui est intéressant, c’est le regard du narrateur sur leurs agissements, un regard décalé, logique à l’extrême, pour juger les passions humaines.

J’ai aimé le vocabulaire précis, le style enlevé.

J’ai moins aimé les précisions sur l’autisme Asperger qui appesantissent un peu trop le fil de l’histoire par leur didactisme.

Mais ce roman se lit avec plaisir, tout droit sans tourner en rond.
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Marcher droit, tourner en rond

Monologue du personnage principal lors de l'enterrement de sa grand-mère.

Atteint du syndrome d'Asperger, il ne supporte pas le mensonge et ne peut entendre toutes les qualités dont on revêt son aïeule! Il raconte donc cette femme, sa famille sous le prisme de la transparence absolue. Et cela entraîne donc des portraits truculents... au détour desquels il évoque ses passions pour le Scrabble, les catastrophes aériennes et une ancienne élève de lycée.



J'ai lu ce livre après avoir découvert "contrefeu" il y a quelques semaines et j'ai pu y retrouver le côté caustique de l'auteur dans ses portraits et le travail de la langue française tout au long de son récit.

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Contrefeu

À Pontorgueil, avril 2010, une cathédrale brule et s'effondre. La petite bourgade s'agite tout autour de cet évènement et Emmanuel Venet décrit d'un chapitre à l'autre des personnages qui vont graviter d'une manière ou d'une autre autour de cet incendie. "Contrefeu" est plein d'humour, Emmanuel Venet se régale à décrire les petits compromis du quotidien de ses personnages. Derrière la plume drôle et cynique de l'auteur, on perçoit une certaine vision de la France. Une vie provinciale avec tous les coups bas qui vont bien. "Contrefeu" se lit tout seul et derrière la description d'une petite société qui règle ses comptes, l'auteur aborde aussi les thèmes qui lui sont chers, de la psychiatrie au rapport à la norme. Comme souvent les niveaux de lecture sont nombreux dans les livres d'Emmanuel Venet et une nouvelle fois c'est un régal de bout en bout. Malin.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Manifeste pour une psychiatrie artisanale

Lors d’un échange où j’exposais le cas d’un jeune de ma connaissance souffrant d’un TDAH, à propos duquel on ne savait s’il est vraiment atteint ou s’il joue intelligemment le trouble, une amie me prête ce livre me disant que j’y trouverais des réponses à cette question.



J’ai donc pu vérifier une nouvelle fois que les États-Unis, toujours précurseurs dans leur impérialisme économique sont arrivés à marchandiser même l’état mental des Humains : ils nous rendent fadas et après ils nous fourguent spécialistes et médocs. « On fabrique du virus et on vous vend de l’antivirus » (Mr Sylvestre – les guignols de l’info).

Même méthode, même efficacité !

Me confirmant ainsi que même dans le monde de la psychiatrie, théories néolibérale et humaniste s’affrontent.



Au rythme où nous allons, le rouleau compresseur néolibéral risque de l’emporter. La proposition d’un artisanat au cas par cas, bien qu’humainement réaliste, me semble bien petite face à l’incessante rapacité pour faire du profit à tout crin.



Je retiens donc de cet ouvrage, cette proposition de soins artisanale bâtie en trois dimensions : importance de l’investigation clinique pour essayer de cerner le fonctionnement psychique de chaque patient, en faisant ainsi un cas d’espèce qui doit être traité comme tel ; d’où un parcours de soins le plus adapté au diagnostic établi en tenant compte du mode de vie de chaque patient.



En France, cela a donc pris la tournure d’une chronique d’une mort annoncée : la psychiatrie est en tête de la démolition du service public de santé par l’État



Bien que je n’ai pas pris le temps de me servir du dico à chacun de mes arrêts sur un mot incompréhensible, je m’endormirai moins sot ce soir ; cependant, ce manifeste auquel je souscris ne m’a pas apporté d’autres réponses que celle de devoir faire très attention au choix de son psychiatre (Sécu) ou de son psychologue (pas Sécu) pour suivre et soigner un Troublé de l’Attention.



Comment faire le tri entre le bon grain et l’ivraie ? Surtout quand la région ne propose pas pléthore de spécialistes dont la consultation soit remboursée …. pour les gens de peu de moyens !





Ancelle, le 31 juillet 2023
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Marcher droit, tourner en rond

Avec un narrateur atteint du syndrome d'Asperger, l'humour est assuré. S'il fallait s'en persuader, il est juste besoin de faire référence au fameux Rain man où Dustin Hoffman incarnait, Raymond Babbitt, un autiste. Contrairement à ce qu'on a pu croire, c'était du syndrome du savant qu'il souffrait, et non de celui d'Asperger. Mais le mécanisme est le même. Le comique est produit par le décalage entre les perceptions et l'univers du personnage et la réalité.



En l'occurrence, Marcher droit, tourner en rond est une sorte de monologue ou de flux de pensée ininterrompu du narrateur autiste. Le texte se lit d'une traite. Il ne fait l'objet d'aucun découpage. La lecture s'en trouve quelque peu fastidieuse.



Enfermé dans ses propres raisonnements et sa logique d'interprétation, le narrateur s'emploie à une relecture - ou déconstruction - de l'histoire familiale. Le point de départ en est les funérailles de la grand-mère Marguerite.



En contrepoint des malheureuses expériences de mariage dans la famille, le narrateur évoque sa propre histoire d'amour, totalement fantasmée, avec Sophie Sylvestre.



Marcher droit, tourner en rond est un texte où l'auteur semble régler des comptes avec une société hypocrite, un monde immoral que seules sauvent les apparences. Son narrateur, en raison de sa pathologie, se démarque de sa famille. S'il est pathétique dans sa non-histoire d'amour avec Sophie Sylvestre, sa lucidité sur son syndrome et sur les autres est saisissante. Son discours est une sorte de révélateur des dysfonctionnements qui sont le lot de la société humaine ordinaire.

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Schizogrammes

C'est une grande affection pour ces malades mentaux incurables et pas forcément dangereux qui transparait dans ce livre du psychiatre clinicien.

Il cite avec beaucoup de gentillesse et d'humour les "cuirs" de ses Marcel ou Marcelle dont il re-situe les confusions langagières dans le contexte des aberrations administratives de la médecine pas forcément moins nocives pour les patients.

On se prendrait même de temps en temps à penser que l'hospitalisation psychiatrique semble un cocon confortable (à condition d'avoir un médecin sympa comme Emmanuel).

Mais il est toujours réjouissant de s'entendre répondre par une personne à qui l'on demande si ça va "Il y a des jours où ça va et des jours où ça va bien - Dans l'ensemble ça reste global".

Réjouissant et affectueux.
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Manifeste pour une psychiatrie artisanale

Ce manifeste devrait être mis entre toutes les mains.



En premier lieu, parce que la psychiatrie n'est pas réservé « aux autres », « les fous » (je ne cite pas l'auteur ici mais me réfère en clin d'oeil au mécanisme de défense bien connu qui rejette sur un tiers ce que l'on dénie de soi-même) quand on apprend que l'ensemble des maladies psychiatriques touche environ un cinquième de la population et que « sur la vie entière, environ un tiers de la population a souffert, souffre ou souffrira, d'une pathologie psychiatrique. » Ce livre nous concerne toutes et tous, donc.



En second lieu, parce que la dérive dénoncée par l'auteur dans le domaine psychiatrique, fondamentalement la négation du psychisme et de l'intersubjectivité, au profit de la marchandisation universelle qui s'appuie sur la standardisation et sur la rationalisation, si elle n'est pas nouvelle, d'une part est aujourd'hui en phase d'accélération de par l'avènement de l'intelligence artificielle et l'hégémonie globale du néolibéralisme, mais aussi, d'autre part, crée un risque sociétal qui va bien au-delà du champ psychiatrique.



En troisième lieu, parce que son auteur incarne ce qu'il défend : sa plume est celle d'un poète, sa pensée celle d'un philosophe, son intention celui d'un médecin, son livre celui d'un « honnête homme », de l'humaniste qui regarde le monde de manière holistique, sans occulter ce qui lui échappe et ce qu'il ignore. L'auteur conclut en encourageant les psychiatres à oeuvrer tels des artisans, des luthiers plus précisément, ce qui suppose un temps long et un soin adapté à la personnalité unique du patient. L'être n'est pas réductible à l'objectivité.



La question que ne pose pas le livre mais que doit se poser le lecteur est celle-ci : Emmanuel Venet est-il, telle la Sagesse, seul à crier dans le désert ? Est-il déjà trop tard ? Ou peut-on encore dévier le rouleau-compresseur scientiste et néolibéral qui déferle sur nous ?



©Cendre-Bleue
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J'aurai tant aimé

Le bonheur est fait de petits riens? Quelle découverte de la part de l'auteur!
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Marcher droit, tourner en rond

Voici le deuxième roman lu d’Emmanuel Venet, découvert dans ma librairie indépendante favorite. Après Rien, je viens de finir Marcher droit, tourner en rond, formidable histoire d’un homme atteint du syndrome d’Asperger, se lamentant de la condition humaine lors de l’enterrement de sa grand-mère paternel.

Emmanuel Venet sous le regard de cet homme atteint de ce syndrome proche de l’autisme, peint avec beaucoup d’humour et d’ironie sans machiavélisme, ni de complaisance notre société à travers la famille de cet homme solitaire, aimant la scrabble, les accidents d’avions et a un amour unique depuis la seconde pour une fille, depuis devenue semi-comédienne, marié puis divorcé, ayant un enfant atteint de mucoviscidose.

Dans l’univers assez fermé du narrateur, la vie sociétale reste un mystère, les mensonges, la futilité, les faux semblants, la mode et tant d’autre chose lui échappent, l’abrutissement de l’être humain le rend solitaire, isolé dans un univers de bon sens, ou la simplicité reste une chose trop banal pour les êtres humains l’entourant, mise à part quelques personnes, comme son grand-père maternel et un hongrois, ancien compagnon de l’une de ces cousines.

La vie de sa famille est passée au crible, sans artifice avec un langage direct sans fioriture, presque corrosif où personne n’est épargné, sa particularité le rend unique dans sa façon de penser et de relater les faits, comme le dit l’adage « Un chat est un chat », alors un enterrement fait ouvrir les secrets de cette famille sous le regard lucide de cet homme, tout débute par la grand-mère, défunte, étincelle les louanges de cette femme, les oraisons sont trop lisses, tout est démesuré, notre narrateur s’insurge des mensonges profanés, tout en lui devient un volcan en éruption, sa lave coule pour embraser la lumière de la vérité, dévoiler la vitrine transparente de sa famille.

Alors le tapis rouge de la vérité s’étale avec beaucoup d’humour et de drôlerie, Emmanuelle Venet maitrise à meilleur ce personne, la philosophie de ce personnage est attachante, voir émouvante. Cet attendrissement véhicule en nous des réflexions pour cet homme atteint du syndrome d’Asperger, l’isolant des autres, son manque d’émotion humaine le rend froid et sans cœur, comme un automate s’appliquant à poursuivre les consignes enregistrées.

Nous permettrons dans les secrets de familles avec beaucoup de vérité, comme l’inceste, fruit donnant naissance à sa grand-mère maternelle, les infidélités de celle-ci, détruisant son mari pour le rendre alcoolique, le tuant d’une cirrhose, puis la vie de ses tantes avec leur névroses, ses cousines et son cousin homosexuel.

Puis ce qu’il a de savoureux dans ce livre, c’est l’écriture, toujours aussi agréable et la pensée en ligne droite sans détour de ce narrateur. J’ai aimé la démonstration sur les religions monothéismes, pleine d’ironie, avec beaucoup de sarcasme, une théorie sans faille pour celui qui déteste les sophismes, tel les religieux du culte monothéisme.

Il y a aussi cet amour unique connu adolescent, pour cette fille Sophie Sylvestre, en seconde, « l’amour de sa vie », il l’aime depuis 30 ans, il rêve cet amour et le virtuel amuse son réel, il s’enchante d’imagination pour cet amour stérile, unilatéral. Actrice, notre amoureux transit achète tous ses films pour l’apercevoir lors de ces brèves apparitions, il vole de la regarder se mouvoir dans ces figurations évaporants, comme si elle devenait présente pour lui donner un peu d’elle.

Notre homme si atypique, amoureux du jeu le Bac, surdoué du scrabble, qui le rend amoureux du mot au sens propre, la définition est accessoire car « autant de points avec « asphyxie » qu’avec « oxygène », sa seconde passion est les enquêtes sur les catastrophes aériennes, il aime surtout la fiabilité des rapports, malgré la côté morbide, puis son amour indéfectible pour Sophie Sylvestre.

Emmanuel Venet se perd dans la description d’un crash aérien, comme le ferait le narrateur, puis une liste de mots affolantes pour avoir un bon score au Bac, pour nous faire vivre la folie pure et saine de notre héros, certains font référence à un esprit Houhouellebecquien, pour ma part c’est surtout une force de plus pour pénétrer l’univers de notre narrateur souffrant du syndrome d’Asperger.

Ce livre présente l’être humain sous plusieurs facettes, celle de leur défaut sous t le regard trouble sans détour d’un homme atteint du syndrome d’Asperger et la vision de ce narrateur toujours aussi criante de vérité.

Emmanuel Venet l’auteur, psychiatre de profession, connaît parfaitement le tableau clinique, de notre homme quadragénaire souffrant de ce syndrome le marginalisant toujours un peu plus dans sa façon de penser, d’aimer, d’étudier l’être humain…. Notre auteur aime présenter la puérilité de la vanité des conventions apparentes sous le regard de notre héros en souffrance, avec un humour froid comme j’aime.

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Marcher droit, tourner en rond

Cela pourrait être drôle.

A l'enterrement de sa grand mère, un homme est révulsé par tous les faux semblants et l'apologie d'une femme qui était loin d'avoir toutes les qualités qu'on lui prête (on a tous vécu cela un jour ou l'autre, je crois). Et pourtant tout le monde joue ce jeu-là. Suit une galerie de portraits familiaux au vitriol, pas légers-légers, dans un fiel logorrhéique dénué de toute empathie.

Excessif? Certes, mais on apprend rapidement que cet homme est atteint, ou porteur (comment faut-il dire?) du syndrome d'Asperger, qui le prive de toute cognition sociale, de toute compassion ou bienveillance, de toute capacité à se mettre à la place de l'autre, à faire des concessions, à comprendre d'autres modes de raisonnement que les siens.



Au passage on découvre aussi qu'il vit dans trois obsessions : le scrabble, dont il fait nombre parties chaque jour, les catastrophes aériennes, qu'il répertorie minutieusement, et un amour de jeunesse qu'il n' a pas revu depuis le lycée, tout cela donnant lieu à des situations décrites sur le mode cocasse.



C'est très bien de vouloir faire appréhender le monde à travers les yeux de cet homme pas comme tout le monde, ce regard décalé, pour mieux en dénoncer ses défauts et hypocrisies. C'est une bonne idée d'y mettre de l'humour et de dédramatiser. C'est un peu dommage de transformer le récit en sketch plutôt marrant, quoique cédant souvent à la facilité, et de négliger la souffrance et l'angoisse qui accompagnent ces patients et leurs familles au quotidien . Ca donne juste l'idée que les Asperger sont des gens un peu bizarres et originaux, sans donner de vraies clés, c'est un peu court et superficiel, le sourire se crispe.
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Marcher droit, tourner en rond

Toutes nos contradictions, compromis et petits arrangements sont passés à la moulinette par quelqu'un d'hyper logique et obsessionnel... et cela donne un ouvrage assez savoureux. Mais cela tourne un peu en boucle au bout d'un moment et je me suis un peu lassée. Il aurait fallu que l'exercice pousse encore un peu plus loin (soit en étant plus caustique/mordant, soit en développant le côté absurde nos comportements) pour que je reste "accrochée" jusqu'au bout.

Cela reste néanmoins une lecture agréable et qui donne à réfléchir sur la sincérité de nos actes et de nos paroles.
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Marcher droit, tourner en rond

Margue­rite a cent ans et son petit fils est à son enter­re­ment. Tout le monde fait un portait élogieux de cette cente­naire. Oh là ! non non non, il lui manque une semaine pour être cente­naire et j’en connais un que ça agace ce manque de préci­sion : son petit fils qui vit avec un syndrome Asper­ger. Cela lui donne trois compé­ten­ces pous­sées à l’extrême : le scrab­ble, le petit bac et la connais­sance des catas­tro­phe aérien­nes. En plus, évidem­ment une inca­pa­cité totale à se satis­faire des menson­ges qui dissi­mu­lent toutes les condui­tes de faça­des en société. L’enterrement est donc pour lui l’occasion de racon­ter toutes les méchan­ce­tés des uns et des autres, c’est drôle, on a vrai­ment l’impression de voir l’envers du décor. C’est l’occasion aussi de revi­vre son amour pour Sophie peu récom­pensé malgré une belle constance de sa part.



Je pense que l’auteur, psychia­tre, a mis beau­coup de sa propre connais­sance de l’âme humaine pour écrire ce texte. Je vous cite la cita­tion de Sigmund Freud qu’il a mise en exer­gue au début du roman car j’ai souri :



La grande ques­tion à laquelle je n’ai jamais trouvé de réponse, malgré trente ans passés à étudier l’âme fémi­nine, est : » Que veut une femme ? »
Lien : http://luocine.fr/?p=7259
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Marcher droit, tourner en rond

Un autiste de type Asperger assiste aux obsèques de sa grand-mère et nous fait part de ses pensées. Il dresse un portrait sans concession de son aïeule et de sa famille. Il est sans filtre, il se fiche des conventions, le constat est objectif et lucide mais aussi cruel et grinçant.

Ce livre est surprenant, décalé, l'humour y est acide.

J'ai vraiment bien aimé.
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Rien

Un livre que l'on hésite à qualifier de "magnifique" tant il nous confronte à des personnages se colletant à leur médiocrité, à des situations mêlant ambitions ratées et recherche désespérée d'une issue heureuse par l'Amour, lui-même voué à l'échec ou, tout au moins, à l'étouffante banalité de la vie quotidienne.

L'humour, parcimonieusement distillé au cours des pages, apporte sa touche de légèreté dans le pavé -léger- de ce petit ouvrage de 120 pages.

A lire- de préférence- à haute voix, tant est belle la musique des mots !
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Rien

Conjugalité et création ne font pas bon ménage.





Le narrateur, musicologue, invite sa compagne à fêter le vingtième anniversaire de leur rencontre au Negresco, le célèbre palace niçois. S’il a choisit de venir à Nice dans cet hôtel, c’est parce que son sujet d’élection, Jean-Germain Gaucher, un obscur compositeur du début de 20ème siècle, y avait retrouvé en octobre 1924 Marthe, son amante d’autrefois espérant trouver une échappatoire à sa vie morne et désenchantée dans la renaissance d’un ancien amour. Quelques semaines plus tard, il meurt écrasé par la chute de son piano dans une cage d’escalier ; accident ou suicide ?

Entre les deux parenthèses avec Marthe, Gaucher avait galvaudé son talent au cabaret « La Pagode enchantée » où il s’était lié d’amitié avec le patron dont il avait fini par épouser la fille.



De l’incipit : « A quoi penses-tu ? » au final : « A rien… », se déroule l'histoire de Jean-Germain Gaucher comme une longue digression qui s’exprime dans un flot de pensées d’un seul tenant. Elle fait écho à celle du narrateur lequel a fini par s’identifier à lui dans une fraternité de carrière ratée et d’amoureux déçu.



Dans ce roman du désenchantement, l’auteur aborde avec ironie parfois la question de la création, le thème de l’amour et de la relation de couple et dans la méditation finale, il dépeint de manière désabusée et caustique les travers de ses contemporains. A travers la biographie du fictif Jean-Germain Gautier, l’auteur invite ainsi le lecteur à réfléchir sur les choix qu’on fait et sur le sens de la vie. Un livre à découvrir donc bien qu’il ne soit pas d’un premier abord facile.



L'auteur parle de "Rien" avec Alain Veinstein dans "Du jour au lendemain" sur France Culture :
Lien : http://www.franceculture.fr/..
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Marcher droit, tourner en rond

Tentative d’épuisement d’une famille, ou comment raser gratis avec humour, Scrabble, et une acuité Asperger offrant toute la distance nécessaire pour appuyer là où ça fait mal : l’ironie de la chose est que chacun en prend pour son grade… y compris vous, nous, moi, cette société dans laquelle on vit.

Le pire ? On en rit !

Et en cela, je suis persuadé que le but est atteint.

Jubilatoire, comme on peut lire sur certaines 4e de couvertures.
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Contrefeu

À Pontorgueil, les habitants sont tous bien singuliers, enfin ceux que l’auteur nous décrit.

Il en a va du médecin aux pratiques douteuses, à l’homme qui se voit grand patron d’une boîte quitte à payer le prix de l’insécurité et de la fourberie, en passant par un père qui lorgne sur la mère d’un baptisé.



Un incendie a eu lieu, la cathédrale Saint-Fruscain en est la victime. S’agit-il d’un acte criminel ou d’un accident banal ? L’enquête tentera de le démontrer en passant par une satire sociale exacerbée. Certains sont pointés du doigts car ils en ont le faciès ou le mobile. D’autres sont exclus par leur sainteté d’apparence.



Une chose est sûr c’est que dans ce village il y est beaucoup question d’incendie dans les sous vêtements ! Chaque personnage a des tendances extrêmes, à se jouer parfois de la femme de manière dérangeante.



Même si l’écriture est soignée, que la drôlerie est présente, l’appétence sexuelle des protagonistes à chaque page m’a plutôt déplut.
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Contrefeu

Emmanuel Venet aligne une galerie de splendides portraits, comme autant de criminels ayant apporté leur fagot de bois sec à l’incendie. C’est la Comédie humaine condensée, balayant une centaine d’années de petitesses, et d’insignifiance.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Précis de médecine imaginaire

Un recueil .. de maladies .. imaginaires ou oubliées.

Precis de Sémiologie ironique

Courts textes à dégus­ter légers

Pour y revenir

pour conter des pathologies souvent grave

Derision

Derisoire.

De l'humour

De la culture

Mais un espace tellement médical
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Manifeste pour une psychiatrie artisanale

Ce livre est un cri d’alarme, la psychiatrie publique est en danger. La logique néolibérale est à l’œuvre et a un impact direct sur la qualité des soins. Le psychiatre et auteur Emmanuel Venet dénonce « une psychiatrie industrielle, quantitative, protocolisée, standardisée, numérisable, objectivante, désincarnée, ultrarapide et inégalitaire ». Ce passage relevé sur le site des éditions Verdier, dans la présentation du livre, illustre parfaitement ce contre quoi les défenseurs d’une psychiatrie artisanale se battent.



L’auteur livre un manifeste important et très bien documenté, à lire sans hésiter.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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