Après 30 ans de mariage, deux enfants, Myléna a craqué.
Mais le narrateur précise qu'elle ne l'a pas mis à la porte, c'est lui qui l'a prise et a essayé d'en finir dans l'océan ....
Mais il s'est retrouvé nu sur une plage, alors il a accepté l'offre d'un couple d'Anglais repartant au bercail pour l'hiver, et il s'est installé dans leur maison.
Imbibé d'alcool, en panne d'écriture, il va enchaîner des petits boulots alimentaires sur les marchés, qui lui permettent à peine de financer sa diète liquide ... et au départ des derniers vacanciers, quand les marchés s'arrêtent, il devient ouvrier dans les vignes ....
Un roman simple mais pourtant si efficace, aux descriptions minimalistes mais si évocatrices de la vie dans ces landes girondines où les bois de pins alternent avec les vignes.
Un roman d'hiver, de brumes, de travail manuel qui détruit les mains tout en permettant à l'âme de reprendre pied, au narrateur de réfléchir à ce qu'il veut vraiment de sa vie et à sa reconquête de son ego, de ses amours, de sa vie ...
Il est des écrivains qui ont le sens de la formules, où avec des phrases courtes et simples, ils décrivent un monde ... Eric Holder est de ceux là, voyez plutôt ces deux extraits :
"L'aïeule (...) entretenait son petit-fils qui, ignorant le travail, éprouvait à l'égard de ce dernier une crainte irraisonnée, épuisant sa vie, somme toute, à l'éviter."
"Franck a trois enfants. Il s'ennuie avec eux le dimanche."
Il y a des écrivains qu'on retrouve comme de vieux amis, où le temps passé se contracte, et dont on vient régulièrement (ou pas) prendre des nouvelles, lire ou relire leurs romans et se demander pourquoi on a laissé passer le temps ...
Eric Holder est de ceux là, et sa mort récente m'a attristée ...
Lien :
http://les.lectures.de.bill...