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Citations de Eric Reinhardt (782)


Elle allait donc, à partir de maintenant, s'inventer, s'inventer chaque jour, se réinventer toutes les fois qu'elle le pourrait, ainsi sa vie deviendrait sans doute un peu plus belle qu'elle ne l'avait jamais été, c'est la leçon qu'elle retirait de cette lecture.
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Un jour, j'ai dit à Bénédicte que j'avais des clientes qui haïssaient tellement leurs maris qu'elles trouvaient qu'ils sentaient mauvais. Tu te rends compte du calvaire, mais c'est horrible, comment font-elles pour tenir! On s'en va quand c'est comme ça, on ne reste pas avec un homme dont on peur dire qu'on ne supporte plus son odeur! lui ai-je dit ce jour-là. Eh bien Bénédicte, à la fin de sa vie, elle m'a dit que son mari sentait mauvais, que quand il l'embrassait elle lui trouvait une odeur. Elle m'a demandé: tu n'as pas remarqué,Marie-Claire, quand tu lui dis bonjour, qu'il dégage une odeur? Pour la première fois de ma vie je comprends l'expression ne plus pouvoir sentir quelqu'un, m'a-t'elle alors avoué.
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C'est un besoin, d'être touché, un besoin vital. J'ai vu des femmes s'écrouler, après un massage. Je leur masse longuement le corps, je sens qu'il se passe quelque chose de fort et juste après je les vois qui s'écroulent et qui pleurent dans mon salon sans pouvoir s'arrêter (...)
Des femmes absolument inconsolables, dont j'avais senti qu'elles n'avaient pas été touchées depuis des années, comme si mes mains avaient fait remonter dans leur mémoire le souvenir qu'elles possédaient un corps, et que sentir son corps est essentiel, que c'est dans le fond la plus belle chose qui soit. (p.315)
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Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer,ce en quoi il est envisageable de s'engloutir, de se dissimuler: l'amour et les forêts, la nuit, l'automne, exactement comme vous.
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Personne ne regarde les vieux planchers, personne ne scrute son quotidien usé avec l'espoir que s'y révèlent une trappe secrète, le démarrage d'un escalier, les ténèbres d'un espace inconnu. Il suffit peut-être de surveiller la surface de son quotidien, d'avoir suffisamment de sensibilité pour détecter l'existence d'un passage, pour identifier la nécessité de s'y faire disparaitre ? (Plutôt que de se dire à quoi bon, plutôt que de se dire pour quoi faire, plutôt que de se dire une autre fois, il ne faut pas, ce n'est pas bien, c'est trop risqué, qu'en penseraient les enfants ? qu'en diraient mes collègues, mes amis, les membres de ma famille, s'ils venaient à l'apprendre ?)
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Moi aussi, j'ai voulu réussir à tout prix. J'ai voulu jouir du prestige des artistes, j'ai voulu vivre autre chose que mon père, m'extraire du marécage où vivaient mes parents : la middle class.
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Avoir été jumelle lui a rendu la solitude insupportable : il était là son problème. elle voulait mourir comme elle était née, avec sa jumelle tout contre elle.
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Sortir de chez soi et regarder à chaque instant autour de soi au lieu de marcher dans sa tête.
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Pendant trois jours, ils ne se parlèrent plus.
Traumatisée par la violence qu'elle avait déployée, Bénédicte Ombredanne se sentait coupée de sa propre personne comme du monde extérieur : elle n'était plus qu'un grand vacarme, comme si les phrases hurlées cette nuit là, atroces, irréversibles, continuaient de se répercuter dans son cerveau et dans son corps, incessamment. Jean-François, de son côté, était détruit : il regardait d'un oeil éteint des sphères mobiles suspendues dans l'atmosphère comme des planètes perceptibles par lui seul, en discrètes rotations.
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On est tous divisés,on est intérieurement plusieurs personnes contradictoires qui se combattent ou dont les intérêts se contredisent ,on est tous amenés à jouer des rôles qui en définitive sont les facettes d'une vérité unique qu'on passe son temps à intérioriser,à travestir à protéger du regard d'autrui et finalement à trahir parcequ'on a honte de s'avouer aussi complexe,pluriel,tiraillé, contradictoire donc essentiellement indéfini,alors que c'est précisément notre force...
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La célébrité des autres est insupportable. Il faudra être célèbre soi-même ou crever. En ce début du XXIe siècle, le credo n’est déjà plus la liberté, cette vieille rengaine qui a vécu, car personne n’y croit plus, mais la célébrité, car, puisqu’il n’est pas possible d’être libre, c’est un fait acquis par tous, autant être célèbre, célèbre et prisonnier – Loft Story en est l’illustration la plus probante.
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les motifs de se réjouir de la réalité restent rares : la réalité n'est pas tellement généreuse avec ceux qui réclament d'être enchantés
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Je détestais l'idée de ne plus frémir de joie, comme électrocuté, en entendant les bips des sms retentir dans ma poche ; je me sentais triste à l'idée de devoir me priver de la divine surprise de découvrir, à mon réveil, qu'elle m'en avait expédié douze ; je refusais de renoncer aux délices de nos conversations téléphoniques quand je rentrais chez moi le soir en voiture. La douleur de la rupture n'éclairait plus que les moments magiques que nos rencontres avaient laissés dans ma mémoire : ils étaient nombreux à y rayonner, je n'arrêtais pas de me laisser éplucher de l'intérieur par leur propre énumération spontanée : je sentais dans ma tête le goût et l'épaisseur du sang. Je ne savais pas que l'on pouvait percevoir par la pensée le goût du sang.
Mais cela ne faisait aucun doute : mon imagination était en train de saigner.
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Une nostalgie cuisante s'est mise à m'envahir. Etre séparé de cela même que je venais de vivre m'était tout simplement insupportable. Je voulais tout recommencer une nouvelle fois avec la même intensité.
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Tu sais, j'ai toujours beaucoup rêvé, et beaucoup vécu dans ma tête. Je fais partie de ceux qui pensent que bien souvent, il vaut mieux rêver les choses, et les rêver à fond, que les vivre. On est souvent déçus par ce qui se produit.
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La mort et les tiroirs sont peut-être les deux destinations où les gens et les objets se laissent le plus facilement oublier.
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- Est-il envisageable qu’une minorité d’individus, au sein de pays qui constituent une minorité, l’Occident libérale, continuent indéfiniment à définir l’ensemble des règles ? Cela n’est pas durable évidemment. La révolte elle peut venir de la Chine comme de l’Inde. - Vous pensez que les populations pourraient se soulever ? - Je le crois. Ou chez nous. Tout du moins exercer une pression.
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Page 271
Tu n'es pas une femme, me dit-il. Quand on marche dans la rue et que l'on croise une jolie femme, ou bien une femme tout à fait ordinaire, il me dit ; ça tu vois, ça c'est une femme ,tu vois la différence? Toi tu n'es pas une femme.
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Au bout de quelques années, la question de savoir dans quelle mesure on a un jour éprouvé de l'amour pour une personne n'a plus aucun sens, car les choses sont telles qu'elles sont et il faut bien s'en accommoder, quel que soit le nom qu'on peut leur donner, voilà tout. Le mensonge par lequel on s'est inventé un amour peut devenir la substance, la réalité de ce qu'on est libre de considérer alors comme un véritable amour, si on le décide. Ce lointain mensonge peut prendre le nom d'amour. Sa vie, c'était ça, amour et mensonge étaient devenus deux notions interchangeables, indifférenciées, qui se mélangeaient pour constituer le fantasme, qui perdurait en elle, de réussite conjugale ...
page 308
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Le fait d’être soudain confronté, jeune, à un hypothétique raccourcissement de sa vie fait que cette focale se modifie, la distance à sa propre mort n’a plus de théorie. Cela ne veut pas dire que c’est négatif, parce que c’est un rapport à l’âge qui n’est plus indexé que sur sa propre vitalité. Le seul critère qui compte n'est plus son âge, mais sa vitalité dans le moment présent. Est-ce qu'on est en état de vie ou pas. Ne plus avoir d'âge, cela ne veut pas forcément dire qu'on est vieux, cela veut dire qu'on est jeune tant qu'on entretient sa vitalité.
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