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Critiques de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (178)
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Chers lecteurs, il est grand temps d’abandonner vos idées et vos problèmes d’adultes. À la veille de Noël, laissez votre âme d’enfant refaire surface et vous guider sur les sentiers de l’imaginaire. 🎄🎁 Écoutez bien ! Casse-Noisette, le héros de Hoffmann, est prêt à vous raconter son histoire…



Casse-Noisette et le Roi des Rats vous promet un voyage extraordinaire au cœur de vos souvenirs d’enfance. Ce conte allie la violence de la guerre et la fureur de la vengeance à la douceur de l’amour, la force du courage et la puissance des rêves. ❤ C’est une ode à l’imaginaire, à la féérie et à la magie de Noël.



Le personnage du Parrain Drosselmeyer a toujours été mon préféré étant petite, il l’est encore aujourd’hui. À lui tout seul, il imprègne l’histoire de cette merveilleuse idée que rien n’est impossible, que les rêves peuvent devenir réalité et que le courage et la détermination sont des valeurs essentielles pour passer de l’enfance à l’âge adulte.



Le délicat phrasé du XIXe siècle ne fait qu’ajouter de la poésie à ce texte déjà si beau. 😍 Les images que l’auteur décrit sont d’une justesse incroyable, et les illustrations de cette édition qui date de 1996 ne font qu’ajouter de la magie à ce chef-d’œuvre.



J’ai véritablement adoré replonger dans cet univers magique après tant d’années. 😃 Ces mots que je n’avais pas parcourus depuis des lustres ont dépoussiéré mes souvenirs d’enfance.



En cette période de fête, je ne peux donc que vous enjoindre à découvrir ou redécouvrir ce fabuleux conte de Noël. 🎄 Pour le reste, laissez la magie du moment vous offrir le plus beau des voyages au Royaume des Poupées. Croyez-moi, l’adulte qui en reviendra n’en sera que meilleur ! 👌

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Contes fantastiques

J'apprécie beaucoup les contes fantastiques écrits au XIXème siècle. Ainsi j'ai apprécié les contes de Th. Gautier (par exemple la cafetière), Villiers de L'Isle-Adam, A.E Poe, O.Wilde et mon préféré Guy de Maupassant. Mais je n'avais jamais lu Hoffmann. Je suis tombée sur l'exemplaire des contes fantastiques édités par Maxi-livre au fin fond de mes combles. Donc je l'ai lu. J'ai aimé particulièrement les 2 contes : L'homme au sable et Bonheur au jeu.



Ce sont des contes qui mettent très souvent en scène une belle jeune fille, des vieillards inquiétants, de jeunes hommes, romantiques ou cyniques ou passant d'un statut à l'autre. Et du fantastique ou bien une psychologie qui se trouble fortement pour certains personnages ?



C'est écrit avec l'élégance du XIXème siècle donc il y a un petit côté désuet que personnellement j'apprécie.



A (re)découvrir !
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L'Homme au Sable

L’auteur nous plonge en plein cœur d’un conte fantastique avec un aspect philosophique et psychologique et une vision cauchemardesque développant ainsi le concept d’inquiétante étrangeté.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Quelle superbe couverture!

Je voulais offrir un conte de noël à ma benjamine et à la relecture j'ai été toujours autant émerveillée par l'histoire de la petite Marie et du pays des jouets.

J'aime beaucoup de coté rétro car les jouets n'ont rien à voir avec ceux du XXI siècle: pas de tablette, de jeux vidéo etc.

Et quel bonheur quand j'ai pu voir le ballet russe à l'Amphithéâtre de Lyon en janvier de l'année dernière.

Une pure beauté même.

Un classique qu'il faut lire aux enfants pour les mondes parallèles qui transportent vers un monde magique.
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Contes fantastiques, tome 2

Pas vraiment réussi à rentrer dans les histoires. Déçu du décalage entre titresceg les histoires...
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Ce conte, il me tente de fou depuis tellement longtemps… Je connais l’histoire de Casse-Noisette, je ne compte plus les fois où j’ai visionné ce vieux dessin animé de 1990 (Le prince Casse-Noisette → https://www.seriebox.com/cine/le-prince-casse-noisette.html ), la version Barbie (dont j’ai toujours la poupée)… Je peux évidemment vous dire que j’écoute chaque année les musiques du ballet de Tchaïkovsky. J’adore cette histoire, elle sonne tellement Noël, elle me replonge en enfance et c’est pour cela que je l’ai choisi pour cette édition 2019 du Pumpkin Autumn Challenge.



Le livre est très court, j’ai pris mon temps pour le savourer, mais je sais que je le relirais avec grand plaisir, avec les musiques pour m’accompagner. Il se lit rapidement et cette version des éditions Folio Junior est très jolie, lisible, avec une couverture très chouette. Ce conte de noël avait tous les éléments pour me faire passer un chouette moment de lecture et ce fut le cas, c’est un petit coup de coeur et j’en suis très fan.



Nous sommes dans un univers absolument magique et envoûtant, les jouets s’animent, il y a une grande bataille entre rats et jouets, on évoque des affaires de malédiction et de famille, il y a des dangers, des mondes imaginaires aux senteurs gourmandes… C’est un voyage captivant que nous offre Hoffmann et par la-même, il nous donne un classique du conte de noël qui ravira petits et grands.



L’histoire nous amène à la rencontre de Marie et de son frère Fritz. Les deux enfants reçoivent leurs cadeaux de noël et de précieux automates de la part de leur parrain Drosselmeier, dont un énigmatique Casse-Noisette. La nuit, il semblerait que poupées et soldats s’animent pour mener une terrible bataille contre l’infâme roi des Rats. Cette haine palpable entre le roi et Casse-Noisette trouve son origine en de vieilles affaires de cour, de coeur et de malédiction. Marie se retrouve empêtrée dans cette histoire et devra faire preuve de courage et de générosité.



L’histoire est pleine de merveilleux moments, d’instants touchants, d’actions périlleuses ; les émotions sont présentes, aussi bien le ravissement que l’épouvante. Mine de rien, en 128 pages, Hoffmann écrit une intrigue maîtrisée, palpitante, pleine de magie et d’aventure, qui nous transporte dans un ailleurs, une pause qui nous replonge en enfance. L’univers, l’histoire, l’ambiance de ce conte m’ont conquis, tout comme la plume de l’auteur. Elle est typée 18e – 19e avec un vocabulaire précis et fouillé, une structure bien typée de cette époque. Néanmoins, ce n’est pas insurmontable, c’est clair, lisible, ça reste moderne et plaisant à lire. Les descriptions font avancer le récit à travers des phases de réflexion et d’actions, je suis fan du royaume imaginaire avec ces paysages de pâtisseries et sucreries, ça donne méga faim.



Je terminerai avec les personnages. Bien sûr, en 128 pages, on ne peut pas donner de l’importance à tout le monde, ça reste un conte, l’histoire a davantage d’importance que les protagonistes. Excepté deux d’entre eux, nos héros : Marie et Casse-Noisette. Viennent ensuite le roi des Rats et Drosselmeier. Marie est une jeune fille pleine de vie, altruiste, à la fois dans l’innocence et la maturité, elle est loyale envers Casse-Noisette et j’ai apprécié sa compagnie, sa personnalité à mi-chemin entre l’enfant et l’adulte en devenir. Ce qui peut paraître choquant compte tenu de ses 7 ans, toutefois, je suppose que c’est l’époque qui veut cette notion de l’enfant qui est un adulte miniature. En tout cas, j’ai bien aimé Marie. Mon coup de coeur revient pour ce brave Casse-Noisette, courageux, très intéressant en raison de son passé, soucieux des autres jouets.



En conclusion, malgré mon coup de coeur, tout n’est pas parfait. La fin, compte tenu de l’âge de Marie m’a rendue perplexe. Par ailleurs, j’aurais aimé que l’histoire soit plus étoffée, pareil pour les personnages secondaires… Cependant, ce dernier point n’est pas possible avec le conte tel qu’il est pensé, peut-être qu’une réécriture pourrait être passionnante à lire. En tout cas, le conte est génial, en raison de son ambiance très douce et parfaite pour noël, de son univers magique et charmant, de son histoire palpitante à découvrir chapitre après chapitre. C’est très bien écrit et je serais curieuse de découvrir les autres contes de l’auteur.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Deux intérêts à cette version, la découverte ou redécouverte d'un des contes de Noël les plus célèbres du monde d'une part et d'autre part, une mise en image par l'un des auteurs jeunesse classiques les plus estimés.



Maurice Sendak.



Un beau livre en main donc.







Maurice Sendak.



Rappelez-vous, Max et les Maximonstres, un titre incontournable de l'enfance écrit en 1963.



Le petit Max est l'un des premiers garnements de la grande histoire des petits histoires pour enfants. Il n'a pas toujours été de bon ton d'afficher des enfants désobéissants dans des histoires, chers lecteurs.



Quel drôle d'exemple, n'est ce pas?



Les psychologues de l'enfant le valideront pourtant, dans le respect de la nature plurielle d'un enfant. L'enfant fait, oui, des bêtises, c'est une chose naturelle, il teste et apprend ses limites. Notre Max refusera de manger, sera envoyer au lit et sera fait roi sur l'île imaginaire des monstres, tellement ils le trouvent affreux.



Les auteurs jeunesse permettront sympathiquement et habilement d'avoir ces canailles entre deux pages plutôt qu'en nature. On en rira.



Une grande révolution que ce développement d'une littérature qui ressemble aux enfants qui la lise, des enfants qui s'exprimeront (même à table), des lectures ou l'on redira que l'enfant est une personne.







Qui es-tu Maurice Sendak?



ALLO WIKI?



"Issu d'une famille d'immigrants juifs-polonais, Maurice Sendak grandit à Brooklyn, New York. Enfant souffreteux, Sendak décide, à l'âge de douze ans, sous l'influence du film de Walt Disney Fantasia, de devenir illustrateur pour enfants. Ses dessins sont d'abord publiés dans un livre d'histoire de 1947 intitulé Atomics for the Millions, et il passe les années 1950 à se faire un nom comme illustrateur prolifique de livres pour enfants, écrits par des auteurs classiques ou contemporains..."





et le titre Casse-Noisette, qu' est-ce donc?





"Casse-Noisette et le Roi des souris ou Le Casse-noisette ou Histoire d’un casse-noisette ou encore La Noix de Kratakuk (en allemand : Nußknacker und Mausekönig) est un conte écrit par Ernst Theodor Amadeus Hoffmann et publié à Berlin en 1816. L'œuvre est reprise dans le recueil des Frères de Saint-Sérapion en 1819.



Le conte est traduit en français par Émile de La Bédollière en 1838 ; cependant, une adaptation peu fidèle à l’original, faite par Alexandre Dumas en 1844, est restée longtemps la plus connue. C’est cette dernière que Piotr Ilitch Tchaïkovski a utilisée pour son ballet Casse-noisette en 1892..."



MERCI WIKI!





Le projet d'illustration de Sendak venait croiser l'édition de cette nouvelle traduction du conte allemand d'Hoffman en anglais puis retranscrite en français.



Un ballet de danse sollicita Maurice Sendak pour concevoir les décors de son spectacle.



Vous avez le résultat d'une compilation des deux entre les mains, chers lecteurs.





Nous allons vous raconter l'histoire du soldat de bois casseur de noix et de sa bataille contre le roi des rats.



Le 1er chapitre est intéressant sur le caractère de l'enfance et celui adulte.



Nous sommes au réveillon de Noël de la famille du docteur Stahlbaum.



Le juge Drosselmeier, parrain des plus jeunes enfants, y est de nouveau convié et comme chaque année, il réserve une surprise mécanique pour la famille.



Le juge est un peu bricoleur et talentueux, on le devine bien, ainsi construit-il pour ses filleuls Marie et Fritz un château et une foule d'automates qui s'y activent.



Si des spectateurs plus petits et des adultes auraient trouvé cela absolument enchanteur, Fritz et Marie ne mangeaient plus de ce pain là.



Le bel oeuvre qui clic et clac du juge ne semblait plus à la mesure de l'imaginaire et de l'énergie des deux enfants, une magie dépassée.



Ces automates avec lesquels ils ne peuvent se dépenser et jouer repoussèrent presque aussitôt les deux petits vers les jouets qu'ils avaient scrupuleusement demandé aux parents et qu'ils s'empressèrent de déballer.



Adieu la surprise du juge Drosselmeier, il lui est suggéré de prendre ses clics et ses clacs.







Mais ce qui allait suivre, aux 12 coups de minuit, se montrera bien supérieur à leurs histoires inventées de petites batailles de soldats de plombs et de poupées jolies, comme si les mécaniques du juge prenaient leur revanche sur l'impudence des enfants.



Lorsque l'horloge familiale réparée par le parrain battit les 12 coups, l'heure où les petits enfants sont fatigués, une armée de rats sortirent du plancher et s'invitèrent avant le coucher, sous les yeux de Marie.



Quel drôle de spectacle de Noël, quel drôle de rêve!



Tous les jouets répondront aussi à l'appel, s'éveilleront, surtout le petit jouet Casseur de noisette qui ne reculera pas devant l'invasion des pique-assiettes plus qu'indésirables.



Pourvu que les convives n'aient pas trop éparpillé par mégarde de miettes du délicieux repas autour de la table, pensons-nous.



Le récit se montrera nettement précurseur à la très appréciée " Nuit au musée" du grand écran où tous les personnages s'animeront à l'abri du regard des hommes, c'est en quelque sorte le pré"Toy Story" avec des jouets d'époque, petits soldats et poupées en crinoline.







Attention car la nouvelle heure va être épique et les rats vont déclarer la guerre aux jouets!



Un beau conte de Noël à ne pas râter.
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Maître Puce : Conte en sept aventures survenu..

Publié en 1822, Maître Puce allie à la magie, à la poésie et à l’humour propres aux contes d’Hoffmann des personnages atypiques et plus surréalistes que jamais. Cette étrange histoire en sept chapitres narre les aventures d’un certain Peregrinus Tyss, jeune homme timide craignant les femmes, dont s’entiche une belle inconnue. Récit initiatique, acceptation de la mort, découverte de l’amour et passage à l’âge adulte : tels sont les thèmes variés que dissimule l’apparition du prince des puces, la lentille permettant de lire dans les pensées et l’énigmatique princesse Gamaheh. Réincarnations, mondes mêlés et dupliqués à l’infini, ce récit original et rocambolesque multiplie les rebondissements et les interprétations, pour le plus grand plaisir du lecteur.



Fidèle à son habitude, Hoffmann déploie dans ce conte de nombreux jeux de miroir. Tour à tour confus à la façon de Princesse Brambilla et précis comme Le vase d’or, Maître Puce met en scène des personnages à double voire triple visage. Peregrinus Tyss se voit rapproché de George Pépusch, lui-même incarnation du chardon Zéhérit, figure de l’amant vigoureux. Le personnage de l’amoureux se démultiplie à travers les savants Leuwenhoek et Swammerdam, le génie Thétel, le prince vampire Egel et Maître Puce, qui gravitent autour de la princesse Gamaheh, alias Aline, alias Dortje Elverding. Chaque protagoniste semble être la facette d’un même cristal dont les aspects sont explorés au fil des chapitres.



La morale de Maître Puce partage avec Petit Zacharie surnommé Cinabre son ambiguïté. Toute l’histoire n’est-elle que la fantasmagorie d’un poète ? Seule la lentille magique dévoilant les pensées comporte un soupçon de sérieux, objet révélateur d’une affreuse hypocrisie que Peregrinus a la sagesse de ne pas utiliser sur la femme qu’il aime. La lentille cristallise ce qui pourrait être l’avertissement principal de l’histoire : les apparences sont trompeuses en tout et l’amour est une sorte de miracle aussi aléatoire qu’inexplicable. Le cœur autant que l’esprit est apte à discerner la vérité, semble murmurer maître Puce à notre oreille : sollicitez chacun d’eux pour ne pas vous laisser abuser par des illusions. Surtout, gardez l’œil ouvert, au cas où la magie d’un songe croise votre chemin !



Tour à tour louée et condamnée, l’illusion est peut-être le nœud de ce récit, tromperie dont les microscopistes prétendent triompher, au point de s’aveugler sur les dessins plus grands dont eux-mêmes ne forment qu’une partie. Illusion, magie ou bien poésie seraient-elles les autres noms de la lentille magique ?



Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Contes nocturnes

Les Contes Nocturnes d'Hoffmann laissent une impression étrange, ou devrais-je dire une impression "d'étrange". On ne les referme pas comme on referme Poe ou Lovecraft en se disant "Quelles merveilles d'imagination ! Quels géniales histoires inventées là !"



Car Hoffmann ne se situe ni dans le fantastique, ni dans l'extraordinaire, mais bien uniquement dans l'ordinaire, ou presque. C'est-à-dire qu'à part dans la première et plus célèbre nouvelle initiale, L'Homme de Sable, il n'y a quasiment aucune trace d'autre chose que le monde dans lequel nous vivons. Toutes ses histoires semblent bien réelles, et même tout à fait réalistes : elles décrivent un monde et des personnages qui "croient en l'imaginaire", et ce faisant elles incitent le lecteur à en faire de même.



Le fantastique est chez Hoffmann une fausse piste. On a l'impression que ces contes auraient pu être des histoires extraordinaires; mais ils ne le sont pas, car notre monde contient déjà assez de recoins et de mystères pour nourrir la plume de l'auteur. Leur lecture et leur chute peuvent laisser une impression de bizarre frustration : on aurait voulu un dénouement incroyable, une cause merveilleuse, et on se retrouve bien souvent avec une explication non seulement naturelle mais très ordinaire voire prosaïque (au contraire par exemple de L'Assassinat de la Rue Morgue, où la résolution de l'énigme n'est certes pas fantastique mais du moins proprement extraordinaire).



Hoffmann m'a rappelé, avec un talent indéniable, le sentiment que j'éprouvais enfant, quand au commencement d'un conte l'imagination se déploie et on se met à voir des choses merveilleuses. Puis la suite de l'histoire vient, et elle n'est jamais à hauteur de nos visions. Il faudrait presque ne lire aux enfants que des débuts de conte et leur laisser imaginer la suite. Quant à ces Contes Nocturnes, ils valent tout de même le coup d'être lus, de bout en bout.
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Princesse Brambilla

Paru en 1820, Princesse Brambilla retrace les aventures du comédien Giglio Fava et de la couturière Giacinta Soardi, dans la Rome du XVIIIème siècle, en pleine période de carnaval. Victimes d’un étrange enchantement, ces deux fiancés s’entichent de personnages imaginaires et confondent rêve et réalité dans un tourbillon d’événements dont même le lecteur ne parvient pas à se dépêtrer. À travers ce conte, magie, mystère et humour s’unissent une nouvelle fois sous la plume d’Hoffmann pour tisser un éloge de la poésie, de l’amour et de la beauté de la nature, dans une ambiance toute romantique.



Comme dans Le vase d’or, Princesse Brambilla multiplie miroirs, reflets et illusions. Amoureux de la princesse dont il a rêvé, Giglio croit la retrouver parmi les masques du carnaval. C’est alors Giacinta qui s’éloigne de lui, attirée par un prince dont on ignore tout. Entre eux se dresse l’étrange Celionati, charlatan magicien, conteur de l’histoire du triste roi Ophioch et de la joyeuse reine Liris, monarques du royaume d’Urdar, dont l’eau claire du lac reflète la véritable apparence de ceux qui s’y regardent. Parmi ce défilé de masques réels et fictifs où le carnaval se superpose au théâtre, seule la figure de Celionati n’a pas de double apparent. Personnage d’autant plus mystérieux qu’il apparaît tour à tour allié et antagoniste des héros, tel un marionnettiste créant une histoire pour son propre plaisir.



Ce conte est l’un des plus abscons qu’il m’ait été donné de lire. Dénué de morale, il partage avec Petit Zacharie surnommé Cinabre la satire des Lumières, dont le rationalisme va à l’encontre de la simplicité et de l’amour de la nature prônés par l’âme romantique. Les personnages d’Hoffmann aiment céder à leurs passions et se livrer aux sages qu’une nature divine place sur leurs chemins. Comment interpréter Princesse Brambilla ? Hoffmann, tout en louant l’amour vrai et la pureté de la poésie, se plaît à laisser Giglio et Giacinta se perdre dans des fantasmes pour le moins singuliers, où les princesses sortent des bouteilles et où les princes traversent le monde pour se faire retirer une dent. Le narrateur, alternant passages fantastiques, comiques et poétiques, semble conscient de vouloir l’impossible ; peut-être se rappelle-t-il à l’ordre de la réalité au fil des pages, avant de se laisser, enfin, tirer dans le conte.



C’est peut-être le conte d’Hoffmann que j’ai le moins apprécié, tant l’histoire se perd en de multiples méandres que la lecture en allemand n’aide pas à franchir. Il n’est pas sans rappeler les textes surréalistes et ubuesques, qui confrontent le lecteur à l’absurdité d’une réalité plus proche que les apparences ne le suggèrent.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Les bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri

une vraie intrigue policière !
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Le petit Zachée, surnommé Cinabre

'Klein-Zach ! Klein-Zach ! Voilà voilà Klein-Zach’, entend-on dans Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Ce refrain sans conséquence dans l’opéra de 1881 trouve sa source dans le conte Petit Zacharie surnommé Cinabre, paru en 1819. Un récit original qui conte les aventures d’un nain difforme et sans intelligence, qu’une bonne fée prend en pitié. Un brin de magie, une touche de poésie et beaucoup d’humour sont au rendez-vous dans cette histoire où les traditions du conte sont prises à rebours pour mieux être réinventées. Derrière son apparente drôlerie, le conte n’est cependant pas dénué de tragique et donne à réfléchir sur de nombreux sujets.



Petit Zacharie surnommé Cinabre regroupe des personnages aussi variés qu’originaux. Zacharie est toujours perçu à travers d’autres protagonistes, à commencer par sa mère qu’il insupporte et par la fée Rosabelverde qui le prend en pitié. Quelques années plus tard vient ensuite Balthasar, étudiant poète dans l’âme qui n’est pas sans rappeler Anselme, et son ami Fabian, d’un cynisme plus cruel. Candida, joyeuse et inconséquente, porte bien son nom, fille du savant et pédant Mosch Terpin ; le savant Prosper Alpanus fait figure de vieux sage dont le roi Barsanuph, aisément abusé, gagnerait à s’inspirer. Autant de types qui ajoutent au comique du conte une satire sociale non dénuée de justesse.



Comme Casse-Noisette, la morale de Petit Zacharie surnommé Cinabre est loin d’être évidente. Le regard des autres est au centre de l’intrigue, tour à tour favorable, erroné ou accusateur, révélant la difficulté à trouver un juste milieu. Quel sort mérite véritablement Cinabre ? La fée s’est-elle montrée trop bonne avec lui ? Comment considérer quelqu’un dont la hideuse apparence va de pair avec l’horrible caractère sans tomber dans la cruauté gratuite ? Le destin de Cinabre était-il inéluctable ? L’ignorance est pour moi la véritable ennemie dans ce conte étrange, antagoniste d’autant plus dangereux lorsqu’elle se dissimule derrière les lumières d’un prince ou la science d’un professeur. Ignorance dont seul se garde Balthasar, figure du poète chère à Hoffmann, guidé par son cœur plutôt que par son esprit, qui s’abstient de juger trop vite ce qu’il voit.



J’ai adoré ce conte aussi drôle qu’imprévisible, à la morale insolite, qui rafraîchit considérablement le genre.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Mon conte de Noël préféré ! Une histoire attachante avec des personnages attachants, parfois un peu effrayant, surplombés d’un Casse-Noisette au cœur vaillant !
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Le Chat Murr

J'avais 15 ans quand j'ai lu cette auto-biographie d'un chat. Je m'ennuyais dans la mezzanine de mon oncle et le titre m'a interpellée.

Je l'ai dévoré. J'en garde un excellent souvenir, à la fois un peu loufoque et portant un regard acerbe et juste sur la société de l'époque.

L'idée très novatrice de "faire parler un chat" m'a beaucoup séduite.

A l'époque je dévorais tout ce qui me passait sous le nez, ce n'était pas toujours très heureux et j'ai oublié un bon nombre de mes lectures d'alors, en revanche, Le Chat Murr est resté gravé dans ma mémoire et je suis parcourue d'un frisson à chaque fois que je vais chez mon oncle et que je le vois dans sa bibliothèque.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

"Casse-Noisette et le roi des souris" fait partie de ces courts classiques publiés par Librio dans sa collection à 2€. Une collection dont le nouveau format, le choix des illustrations et l'harmonisation des couvertures m'ont tout de suite plu. Pour en revenir au conte en lui-même, cela faisait un petit moment que je souhaitais le découvrir.



Pour cerner le propos de ce conte en quelques références célèbres, il se situe au croisement de "Toy Story", de la "Belle et la Bête" et d'"Alice au pays des merveilles". Il n'en déploie pas moins son propre univers féérique inspiré de ce qui illumine le plus les yeux d'enfants : les sucreries et les jouets.



Un conte surprenant et original qui peut dérouter au début mais qui séduit vite. Il oscille en permanence entre rêve et réalité, une frontière délibérément floue pour que le lecteur choisisse son camp. Car au-delà de la guerre opposant Casse-Noisette et les souris, il y a celle, toute aussi violente, qui oppose le cartésianisme froid et implacable à l'imagination légère et débridée.
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Casse-Noisette et le Roi des Rats

Paru en 1816, adapté plutôt que véritablement traduit par Alexandre Dumas, repris par Tchaïkovski dans son ballet éponyme, Casse-Noisette et le Roi des souris est l’un des contes les plus connus d’Hoffmann. Grande passionnée du ballet, j’étais ravie de lire l’histoire originale et je n’ai pas été déçue ! Féerie, aventure et humour sont au rendez-vous dans ce conte où les jouets s’animent le soir de Noël, sous les yeux ébahis d’une petite spectatrice de sept ans, Marie Stahlbaum. C’est le début d’un conte plein de magie, à la croisée du rêve et de la réalité, dont Marie ne ressortira pas indemne : le casse-noisette qu’elle affectionne, aux yeux si expressifs en dépit de son absurde laideur, doit en effet combattre le terrifiant Roi des souris à sept têtes, dernier rejeton de l’impitoyable dame Mauserink.



Les personnages de Casse-Noisette et le Roi des souris sont aussi ambivalents que ceux du Vase d’or. Drosselmeier, conseiller de justice et parrain de la fratrie, aux mains habiles et aux étranges histoires, rappelle à bien des égards le mystérieux archiviste Lindhorst. Les parents de Marie évoquent quant à eux les figures de la Raison, persuadés de leur bon droit et aveugles à la magie de la poésie. Marie cependant n’est pas éprise d’idéal comme le poète Anselme : elle voit le monde avec ses yeux d’enfants, et c’est là que repose toute la dualité et le fantastique du conte. Un roi qui tue pour n’avoir pas eu assez de lard, une noix incassable, des sucreries faisant l’objet d’un odieux chantage, le sérieux des adultes se mêle à celui des enfants pour créer une atmosphère mystérieuse, drôle et pourtant inquiétante.



Marie a-t-elle tout imaginé ? Ou bien se rend-elle véritablement au pays des poupées, où coule le lait et où brillent de toute éternité les guirlandes de Noël ? Comme tous les contes fantastiques, Casse-Noisette et le Roi des souris n’apporte pas de réponse à cette question. Il se conclut par un épilogue, que je n’ai pas réussi à trouver en français, faisant référence à la réédition du conte en 1819 dans le recueil des Frères de Saint-Sérapion. Comme dans le Décaméron, des personnages fictifs, parmi lesquels Lothar, Cyprian et Theodor, s’y réunissent pour se conter des histoires, et débattent ensuite de ce qu’ils ont entendu… Ici, ils s’interrogent sur la logique de l’histoire de Casse-Noisette, estimant que ce récit trop fantaisiste multiplie les ficelles au détriment de la compréhension des enfants. Mais l’important n’est-il pas qu’à leur image, nous soyons emportés dans l’histoire au point d’oublier ce qui nous en sépare ? Telle est la magie de la poésie et de l’innocence qu’elle réclame, cette magie même qui rend Casse-Noisette et le Roi des souris si réel.



J’ai adoré redécouvrir ce conte et explorer l’univers féerique du royaume des poupées, décrit avec beaucoup de poésie. La plume d’Hoffmann, poétique et tendre, pleine d’humour et de mystère, me plaît davantage à chaque conte !



Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Le Vase d'or

Un jeune homme, le jour de l’Ascension, percute malencontreusement une vieille femme, qui l’accable de reproches étranges sonnant comme une malédiction. Ce qui dans la vie courante serait une anecdote amusante devient sous la plume d’Hoffmann un récit à la croisée du conte merveilleux, de la quête initiatique et de l’histoire d’amour. Magie et métamorphoses, quête poétique de l’idéal, combat de l’amour et du doute, Le vase d’or allie à ces qualités une ironie teintée de tendresse. Après avoir renversé le panier de la vieille, l’étudiant Anselme s’approche en effet d’un sureau à l’écart de la ville, où il entend chanter des couleuvres d’or aux yeux bleus… Illusion ou réalité ? C’est le début d’une aventure digne d’un roman fantastique.



Hoffmann se plaît à jouer avec nous. Le vase d’or multiplie les personnages en autant de jumeaux, au point de perdre parfaitement le lecteur. La sublime Serpentina est-elle réelle, ou bien ses yeux bleus et sa voix de cristal se confondent-ils avec ceux de la jolie Veronika ? L’archiviste Lindhorst aux terribles pouvoirs se dresse en miroir de la vieille sorcière, jusque dans leurs familiers respectifs, l’oiseau et le chat. Seul Anselme n’a pas de double, Anselme qui ne sait s’il devient fou ou s’il doit croire aux inexplicables miracles qui se produisent alors qu’il recopie les mystérieux manuscrits de l’archiviste. Son point de vue alterne avec celui de Veronika, de sorte que le lecteur, jusqu’à la dernière ligne, est en proie aux mêmes hésitations que l’étudiant.



Doute de la réalité, doute amoureux, doute poétique, Le vase d’or allie en un même sentiment trois quêtes parallèles. L’union parfaite de la nature et du sentiment, l’émotion devant la beauté, la soif d’idéal sont l’expression magique d’une réalité poétique. L’amour qui en résulte ne peut exister sans une foi profonde, aveugle et qui pourrait paraître folie, un désir qu’ont en commun l’amant et l’artiste. Lindhorst l’a compris, qui recherche un homme capable de manier habilement la plume : réalité dont le pragmatisme est le pâle reflet de ce monde plus haut, de cette compréhension absolue dont l’archiviste fut jadis banni. Le fameux vase d’or, casserole ou pot selon les traductions, n’est-il pas lui-même l’incarnation de l’imagination ? Mais Hoffmann, loin de se laisser aller à la mélancolie du poète maudit, conclut avec humour sur la richesse toute relative de la poésie… Réelle à condition d’être capable de la percevoir.



Le vase d’or est le premier conte d’Hoffmann que je lis. Un conte très long, dont j’ai adoré la portée métaphorique ! J’ai beaucoup apprécié de suivre tour à tour les aventures de Veronika et d’Anselme, et jusqu’à la fin je suis restée incapable de deviner la chute.



Pauline Deysson - La Bibliothèque
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Ignace Denner

Etrange histoire. On ne sait pas si on a à faire au diable, à un émissaire de celui-ci, à un sorcier... Ce qui est sur c'est que l'histoire est pleine de rebondissements, de morts, de trahisons, de pendaisons ratées... Des voleurs, le diable, des joyaux et un pauvre garde chasse avec une grande âme.
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Mademoiselle de Scudéry

Mademoiselle de Scudéry, précieuse du XVIIème siècle, est impliquée, malgré elle, de loin, en tant que témoin oculaire, dans d'affreux assassinats qui épouvantent Paris.

Un inconnu lui a apporté une magnifique parure de diamants. Or des meurtres sont commis pour dérober de fabuleux joyaux à leurs propriétaires.

Un homme, arrêté pour ces crimes, demande à se confier à la célèbre demoiselle, qui recueillera donc son témoignage. Convaincue de son innocence, elle va tenter d'obtenir sa grâce.

On passe un agréable moment avec cette nouvelle d'Hoffmann.
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Contes fantastiques

Il ne faut pas chercher autre chose de fantastique hoffmannien, une meilleure compréhension d'Hoffmann en France en soulignant dans une courte étude consacrée, avant Freud qui pensait que la source du merveilleux ne se trouve pas ailleurs que dans l'esprit de l'homme, dans son inconscient, dans ses rêves.

Ce sont des nouvelles qui illustrent assez bien le combat souterrain de l'homme en proie à ses démons, et exigent une lecture au second degré.
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