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Critiques de Eshkol Nevo (160)
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Jours de miel

Voici un livre GENIALISSIME! Avec sa superbe couverture toute colorée et fleurie, il promettait une lecture sucrée et drôle! Chaque personnage était attachant, ils avaient tous une double face, à la fois drôle et triste. L'auteur arrive à parler de religion, sans jamais en faire de trop! Il mêle l'amour, la foi, la sexualité, la tromperie avec justesse et tendresse.

Je ne connaissais rien au judaïsme, j'ai même dû faire une recherche sur l'utilité d'un Mikvé!

Ce livre a clairement eu la fonction voulu par Gallimard! Voyager! Ce qui est sûr c'est que ce ne sera pas ma dernière lecture avec Eshkol Nevo.
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Jours de miel

Il y a eu Zadig ou La Destinée,  voici Moshé ou le mikvé.



Ou Anton, ou Jeremiah, ou Naïm, ou Ayélet ou Kotik, ou Dany, ou Danino.....



Qu'ont tous ces personnages à tourner autour du mikvé, comme on tourne autour du pot ? Ou comme des oiseaux rares, migrants inattendus, autour d'une mangeoire improvisée ? ..



Et d'abord, qu'est ce qu'un mikvé?



Comment? Vous ne savez pas ce qu'est un mikvé? Savez vous seulement ce qu'est une drache, une drève,  une couque ?    Ou une parodos, une polyptote, un agôn?



Bon, je condescends à une  explication: c'est, dans la religion juive de stricte obédience,   un bain rituel de purification où les pratiquantes et  "repentantes" vont se laver les miches après leurs ragnagnas et avant de convoler derechef avec leur conjoint après ces quelques jours d'impureté et d'abstinence menstruelles . Les hommes aussi peuvent s'y rendre, dans une autre salle de bain rituel,   cela va de soi,  pour y demander bénédiction,  fécondité et érections vigoureuses.



Pour les personnages de Jours de miel, les motivations à user du mikvé sont nettement moins religieuses.



Pour Anton, goy, vieux, amoureux  et russe, il s'agit d'y retrouver deux choses : les échecs.. et la gaule ! Pour Danino, des électeurs;  pour Dany, un exutoire à ses talents précoces de traducteur et les regards admiratifs d'une petite minette à son goût.  Pour Jeremiah,  d'immortaliser sa défunte et d'y célébrer sa nouvelle conquête. Pour Naïm,  architecte..par correspondance, ornithologue et arabe d'Israël, de le voir, ce fichu mikvé,  autrement qu'à travers les barreaux d'un cachot. Pour Ayélet et Moshé d'y découvrir que les voies du Seigneur, elles, sont impénétrables et Ses volontés,  pour le moins contradictoires, et dures à  décoder ...



Roman cocasse, déguisé en conte philosophique ....assez voltairien, malgré son sujet...



J'ai beaucoup ri, et trouvé que derrière la farce, se cachaient plusieurs vérités bien senties.



 J'ai aimé le regard critique, mais toujours bienveillant, joyeusement ironique qu'Eshkol Nevo jette, encore une fois, sur Israël, son pays. Sur l'immigration de l'extérieur et son intégration difficile, sur la cohabitation compliquée voire catastrophique avec les Arabes d'Israël. Sur le retour inquiétant du  religieux, du sectaire, de l'irrationnel, voire du "perché" quand la réalité devient trop rude, ou trop explosive. Sur la nécessité-et souvent l'échec-des politiques de paix, de dialogue, de concertation. Sur l'espoir et l'amour et l'humour qui malgré tout demeurent.



J'ai aimé la forme, chorale et prolixe, mais toujours alerte, rapide, bien maîtrisée, et le ton du conte où le procédé de Sirius fait merveille: on cherche la Base -ultra- secrète connue- de- tous, on identifie  la ville des Justes, la ville frontalière, la ville des Sables, la ville des Péchés, la ville portuaire..on rit franchement devant l'appellation de certains quartiers...



Moins de gravité , donc, derrière les trouvailles stylistiques: Nevo comme Anton, ou Moshé ou Ayélet semble avoir pris son pied, et un moment nécessaire de récréation...le lecteur/la lectrice aussi! Quelques scènes d'anthologie franchement érotiques, voire  égrillardes qui en réjouiront plus d'un(e)...



Le mikvé est aussi là pour nous rappeler que nous ne sommes pas qu'esprit : il faut aussi que le corps jubile! Malgré ou au-delà de cette repentance que semblent vouloir exiger les religions et leurs zélotes trop zélés.



Mais ze ne vous dirai pas ce qu'est un zélote, z'ai trop peur qu' 'ils ne me zuzent à  mon tour....

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Jours de miel

Le premier mot qui me vient à propos de livre est tendresse, la tendresse infinie entre tous ces personnages. Et pourtant ! Il y a du loufoque aussi.

Un riche américain veut faire un don d'un mikvé dans une ville d'Israël. Cette ville s'appelle la ville des Justes. Ça ne s'invente pas. Le mikvé est un bain public rituel pour se purifier. En particulier, les femmes s'y lavent après avoir eu leurs règles. Ce riche américain veut offrir ce bain à la mémoire de son épouse défunte.

Le maire s'attelle à la tâche, aidé par son fidèle adjoint Ben Tsouk. Celui-ci ressent la présence de la femme de sa vie, disparue depuis sept ans. Il fait réaliser les travaux par Naïm, en réalité Noam, qui se fait arrêter par les militaires car il a trop observé avec ses jumelles. Entre temps, une colonie d'exilés russes arrive dans le quartier de la ville où sera édifié le mikvé … Ils ne parlent pas hébreu et ne sont pas juifs.

S'ensuivent bien des aventures, toutes plus incroyables les unes que les autres. On sourit souvent à la lecture de cette histoire impossible à raconter, truffée de moments vraiment inattendus. Nevo possède l'art de raconter les histoires, comme si elle était racontée à voix haute, au coin du feu, tous les épisodes s'enchainant à merveille.

Il évoque ou interrompt l'action pour reprendre plus tard et dévoiler des faits.



Ce roman pose des questions relatives au déracinement, à l'emprise sur son destin. Qu'est-ce qui conduit à un « bon » destin ? À quelles valeurs doit-on rester fidèle ? À soi ? À ses instincts ? Où obéir aux règles ? Est-ce important de ne pas décevoir les autres, même au prix de l'oubli de soi ?



Ce livre est avant tout drôle et plaisant. À chacun d'y prendre ce qu'il souhaite.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Jours de miel

Je vous l’annonce ce roman est aussi délicieux à lire que sa couverture à regarder. L’absurdité et la tendresse sont les maîtres mots de cet ouvrage, et les deux sont mélangées avec beaucoup de finesse.



Eshkol Nevo nous offre un pur moment de douceur et d’amusement à travers ce conte moderne. Pourquoi un conte ? Et bien parce que si l’action se passe majoritairement en Israël, les lieux ne sont quant à eux pas réellement définis tout est nommé à la manière d’un conte « Ville des justes », « Quartier source de fierté » ... sans compter ces fameux Justes tel « Nathanaël-le-juste-caché », qui ajoute un peu plus de fantaisie à cette fable du XXIème siècle.



Ainsi, nous suivons, en choral, des personnages hauts en couleur à la fois comiques et tragiques mais tous attachants. Chacun d’entre eux se cherchent, tentent de fuir avec toujours l’espoir inavoué de se retrouver. Des destins qui s’entremêlent à la perfection, entre athéisme et religion, entre solitude et vie sociale du « qu’en dira-t-on ? ».

Jours de miel c’est un long cheminement vers l’émancipation, le deuil, l’amour. La religion y a une part majeure, mais jamais l’auteur ne la met sur un piédestal. Ici, elle a pour but le sens de la vie et la droiture, et cela peu importe le courant choisi. Mais malgré cela, Eshkol Nevo soulève un point très intéressant : les contradictions qui existent au sein d’une même religion notamment sur l’interprétation qu’il en est faite et les superstitions qui habitent les croyants. En d’autres termes, à travers le judaïsme, il met en lumière le mal de toutes les religions… Un parti pris délicat mais réussi.

Il aborde également d’autres thématiques particulièrement en lien avec ce que nous lisons chaque jour dans les journaux à savoir : l’immigration, les difficultés d’intégration à travers l’arrivée de ces russes mais aussi par l’un des personnages, Naim qui se fait appelé Noam, oui parce que vous comprenez ça sonne plus juif pour la ville des Justes…



Pour conclure et malgré quelques longueurs, cette lecture a été d’une grande richesse humaine mais également intellectuelle, elle m’a permis d’en apprendre plus sur Israël et le judaïsme. La plume et la malice de l'auteur sont un véritable bonheur. Avec beaucoup de bienveillance, d'humour et de sensualité, il parvient à accorder la vie de ces personnages loufoques pour amener le lecteur à comprendre ce melting-pot, et avec lui cette douce satire de la société israélienne (mais pas que) d’aujourd’hui.
Lien : http://livresselitteraire.bl..
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Jours de miel

Un assemblage drolatique, où les problèmes d’érection des uns côtoient les observations ornithologiques des autres, où les amours adolescentes s’estompent dans des voyages au long cours.
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Jours de miel

Eshkol Nevo est un écrivain israélien né à Jérusalem en 1971.Fils de psychologues, il a lui-même étudié la psychologie et la publicité avant de se consacrer à l’écriture. Il publie en 2020 La dernière interview.

Jours de miel est un livre amusant, drôle où Eshkol laisse libre cours à son imagination tout en jetant un regard critique sur son pays. Le lecteur suit avec délectation les péripéties d’un melting- pot dont la vie quotidienne est tourmentée par des interrogations touchant à l’immigration, la religion, les superstitions, la foi, les traditions, l’amour, la sexualité. Des longueurs, parfois.

Autour du sujet principal, la construction et l’inauguration d’un mikvé (lieu de bain rituel dans le judaïsme) dans le quartier « Sibérie » où habitent des juifs russes retraités gravitent des personnages loufoques :

-un milliardaire américain qui finance un mikvé en hommage à son épouse récemment disparue, et Yona sa séduisante professeur de clarinette, nous les découvrons à travers de longues lettres destinées à Danino.

-Danino, le maire de la Ville « Des Justes » en charge de la construction du mikvé et Ben Tsouk, son fidèle collaborateur, collectionneur de plans de la ville, il a connu dans un kibboutz, Ayélet, une femme « fatale » qui croise de nouveau son chemin.

-Naïm ou Noam, un jeune Arabe israélien, architecte et constructeur du mikvé, passionné d’ornithologie, il est victime d’une méprise qui le conduit en prison.
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Jours de miel

Un livre amusant. Oeuvre de l'écrivain israélien contemporain Eshkol Nevo, il m'a fait penser à une sorte de conte oriental un peu loufoque.



Des événements absurdes se déroulent dans la Ville des Justes, plus précisément dans un nouveau quartier nommé Source-de-fierté... On n'en sait pas plus sur l'identité de la ville ! Tous les lieux d'Israël dont il est question dans l'ouvrage, sont désignés par une métaphore. Il y a la Ville des Pêchés, la Ville des Sables, la Ville Frontière... Dans le quartier Source-de-fierté, appelé la Sibérie par certains en raison d'une légende microclimatique, l'on trouve des logements occupés par des immigrants et un camp militaire ultra-confidentiel, la base-secrète-connue-de-tous.



Le personnage principal du roman… n'est pas un personnage ! C'est un mikvé. Pour ceux qui ne le savent pas, un mikvé est, dans la tradition juive, le lieu de bain rituel où les femmes vont se purifier avant de prendre époux et, pour les plus observantes, chaque mois à la fin de leurs règles. Une purification très symbolique, à laquelle peuvent aussi procéder – séparément, cela va de soi ! – les hommes très religieux ayant le sentiment d'avoir péché. D'un point de vue pratique profane, bien qu'aménagé suivant des spécifications propres au judaïsme, un mikvé s'apparente à un établissement de bains classique.



Mais que peut-il advenir lorsqu'un mikvé est construit dans un quartier où les femmes ont toutes passé l'âge de procréer, où de surcroît les habitants, des juifs russes retraités fraîchement immigrés, ne parlent pas un mot d'hébreu, sont très éloignés de la religion, et ne savent pas très bien à quoi sert ce nouvel établissement joliment agrémenté de petits bassins, construit par la municipalité ?



On ne rencontre dans le livre que des personnages lunaires. Chacun comprend à sa manière la finalité de l'établissement, choisit de s'y rendre ou pas, de s'y baigner ou pas, et peut même, si affinités, y passer des moments d'extase, des jours de miel.



Parmi ces personnages, deux couples retiennent l'attention.



Un homme et une femme natifs d'Israël, incapables de tirer un trait sur une liaison torride terminée depuis sept ans. Elevés dans la tradition laïque d'un kibboutz, ils se sont réfugiés, après des expériences plus ou moins convaincantes, dans une pratique orthodoxe du judaïsme. Eux connaissent la finalité sacrée du mikvé. Cela ne les empêchera pas de… Mais l'on peut toujours y voir une volonté de Dieu !



Un couple d'immigrants russes retraités, Katia et Anton. Ils se sont rencontrés récemment et sont en quête de la sublimation de l'amour tendre qu'ils se portent. Ils ne savent pas ce qu'est un mikvé, d'autant plus qu'Anton n'est pas juif. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir de l'imagination... et de bénéficier d'un coup de main divin.



On rencontre aussi un milliardaire américain juif, prodigue et prolixe, qui a financé le mikvé en l'honneur de sa femme disparue. Un maire en mal de vie sexuelle, qui fantasme sur l'éventualité de découvrir une jeune et jolie célibataire dans son prochain lot d'immigrants russes. Un jeune entrepreneur arabe israélien, qui se fait passer pour juif, spécialisé dans la construction de bains rituels. Il est aussi passionné d'ornithologie, une activité qui requiert d'observer les alentours à la jumelle et qui ne convainc pas l'officier de sécurité de la base-secrète-connue-de-tous. Sans oublier Nathanaël le-Juste-caché qui terrorise ceux qui croient à son existence.



Eshkol Nevo s'adonne à une critique satirique mi-acerbe, mi-affectueuse, des moeurs de son pays, de ses diversités, de ses contrastes, de ses charmes, de ses travers.



Un livre amusant… Ah ! Je l'ai déjà dit ! … Bon, disons : des petites histoires mignonnes, qui se lisent agréablement.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Jours de miel

L'israélien Eshkol Nevo est l'auteur de l'un des meilleurs romans de ces dernières années : Le cours du jeu est bouleversé. Sans atteindre les mêmes hauteurs, son petit dernier, Jours de miel, est une oeuvre chorale délectable qui s'amuse à nous décrire une petite ville dont certains habitants vont connaître de nombreux bouleversements dans leur existence jusqu'alors relativement paisible. La raison ? Un riche américain a légué une importante somme d'argent pour honorer la mémoire de sa chère épouse. Ne reste à la municipalité qu'à construire un mikvé (un bain rituel utilisé pour l'ablution nécessaire aux rites de pureté dans le judaïsme) que le donateur viendra visiter peu après son ouverture. Sauf que, bien entendu, dans le conte drolatique et malicieux écrit par Nevo, rien ne se passe comme prévu. Entre les nouveaux immigrants russes qui ne parlent pas hébreu, l'adjoint au maire qui retrouve l'amour de sa vie et un jeune arabe chargé des travaux et apprenti ornithologue à ses heures, un certain chaos va s'établir au fil de péripéties burlesques, émouvantes et douloureuses. La ville décrite représente une sorte de concentré de la société israélienne avec ses contradictions, ses situations ubuesques et ses incohérences. Malgré la multitude des personnages et la complexité de leurs destins croisés, l'on s'attache à leurs mésaventures car s'ils sont faibles et parfois lâches, ils n'en ont pas moins l'espoir chevillé au corps et l'envie de sublimer leur quotidien. Et la plume narquoise d'Eshkol Nevo, chaleureuse et bienveillante, les croque de manière irrésistible.




Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Jours de miel

Tout commence avec un mikvé !

Jeremiah Mendelstrum, un riche veuf américain fait le voeu d'immortaliser le nom de sa femme bien-aimée ,décédée, grâce à un mikvé neuf, un bain rituel ( destiné à se purifier dans le judaïsme ) qu'il souhaite faire construire dans la Ville des Justes ,en Israel, où son épouse et lui-même avaient l'intention de se rendre au cours de l'été précédent . Mais pour ce don il a une condition, l'édifice, dont l'entrée porterait le nom de sa défunte épouse, doit être prêt pour l'été prochain car il compte effectuer une visite en Terre sainte. Probléme ! Selon les cartes de l'adjoint du maire ,point de place dans la ville,mais le maire tient à tout prix à ce don généreux , alors où construire ? Son verdict tombe sur "la Sibérie", nouveau quartier de banlieue, à un kilomètre de la ville, habité par des vieux nouveaux immigrants russes,ne parlant pas un seul mot d'hébreu. ......un sacré mikvé qui va chambouler des vies....et donner cours à des jours de miel.....et quels jours de miel !!!

Eshkol avec ce quatrième et dernier livre nous surprend avec sa verve comique, loin de ses précédents . Nous voici en présence de personnages,mi tragiques-mi comiques (Naim/Noam

entrepreneur - passionné d'ornithologie , Ben Tsouk ,adjoint du maire - collectionnaire de cartes géographiques, Anton ,"simple serrurier qui se prend pour Kasparov",Ayélet, femme débauchée ,atterrie dans la religion.....), dans le melting-pot israélien, où Superstition et Religion sont roi. Mais qui est qui dans ce pays? Dés que l'arabe de service disparaît, le juif de souche différente devient l'étranger, voir l'ennemi.....

Un récit qui transpire de sensualité, sous couvert de religion, d'interdit et du qu'en dira-t-on.

Un récit où villes et quartiers sont des lieux non définis, sans noms propres ,aux surnoms,"Ville des Justes, Ville des péchés,Ville du vin,la Sibérie.....", comme dans un conte.

Un récit, satire discrète, sociale et politique, dans ce pays qui vit dans une peur constante,où tout est prétexte aux suspicions, sans aucune logique, ni justice.

Nevo nous livre un conte loufoque, dans un cadre très israélien,mais dans le fond, universel, puisque tout ces personnages qui ont des rapports compliqués avec Dieu, ne cherchent finalement qu'un sens à leurs vies, surtout quand l'amour y fait défaut.

Nevo,est un de mes écrivains préférés , dont j'aime beaucoup la plume et les histoires, et ce dernier livre ne déroge pas à la règle.

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Jours de miel

«  Rien ne m'excite plus qu'un homme en pleurs » .



«  le jour, la Ville des Justes vivote. Mais la nuit , les cervelles des pieux érudits crépitent , et les lettres du Talmud s'en échappent vers les cieux étoilés, s'envolent et s'épanchent le long du canal qui relie les mondes inférieurs aux mondes supérieurs » .



Deux courts extraits de ce récit partagé entre la sensualité malgré la religion au sein d'une petite bourgade en Israël, au diable le qu'en dira t- on , des vies banales et autres cocasseries ….



Car ce livre , où j'ai eu beaucoup de difficultés à entrer ressemble fort à un conte —— les villes et les quartiers ne sont définis que par la Ville des Justes', la Ville des péchés , la ville du Vin, la Sibérie ——



Quand un riche Américain Jeremiah Mendelstrum décide de faire un legs afin que la municipalité y construise un mikvé : bain rituel ( destiné à se purifier dans le judaïsme ) à la mémoire de son épouse décédée , il ne se rend pas compte que le quotidien va changer pour Anton et Katia , une histoire d'amour qui m'a beaucoup intéressée , ces nouveaux immigrants russes vivant dans «  la Ville des Justes » où ne vivent que des réfugiés à la retraite , un quartier excentré de la ville .



Difficile de se familiariser avec ces personnes : Ayelet et Moché , venus dans la ville des Justes juste après leur retour à la religion mais dévorés par leur passion, ou encore Naïm / Noam , Kotik et bien d'autres . …..

Tous se cherchent , se fuient , se retrouvent parfois , puis se séparent .



En quête de jouissance sexuelle, de quête d'un sens à leur vie.



Personnages tragi- comiques ils ont des rapports très compliqués avec la religion.

On y parle aussi d'ornithologie , de musique , de miracles et d'espionnage militaire , d'érections perdues , de pérégrinations en Inde ou au Costa Rica .

Je n'ai pas réussi à trouver le ton juste pour évoquer ce livre des plus cocasses , drôle et émouvant , conte surréaliste difficile à décrypter .



Ah , «  Quand deux êtres humains se rencontrent au bon moment et se transforment en un lieu , un lieu authentique , chacun pour l'autre » .



Un ouvrage au cadre typiquement israélien !
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Jours de miel

Un riche américain decide d'ériger , dans la Ville Des Justes , en Galilée , un bain rituel à la mémoire de son épouse décédée .

Autour de cette construction évoluent divers acteurs. Des émigrés russes au maire de la cité, du jeune arabe à la belle Ayélet, se dessinent des vies tumultueuses.

L'histoire se déroule dans un pays Israël , traumatisé par l'espionnage militaire, où se mêlent , dans la vie quotidienne , religion et croyances populaires , rites ancestraux et fétichiste .

Les personnages sont truculents, attachants, émouvants.

"Jours de miel" est un vrai plaisir de lecture , un moment de bonheur.
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Jours de miel

Tout commence par une lettre dans laquelle un Juif américain fait don d'une généreuse somme d'argent à une ville israélienne dans le but d'ériger un bain rituel au nom de sa défunte épouse. Mais problème, la ville en possède déjà une bonne dizaine ! Plutôt que de voir la subvention et les prochaines élections lui passer sous le nez, le maire trouve un emplacement assez improbable pour implanter l'édifice: près d'une base militaire et d'un lotissement occupé par de nouveaux immigrants russes "de qualité" mais trop vieux pour être "intéressants", ne comprenant pas le moindre mot d'hébreu et surtout n'en ayant rien à faire de la religion.

La construction de ce mikvé inopportun devient le pivot de toute une série d'histoires brassant en arrière-plan les sujets récurrents de la critique sociale propre à la littérature hébraïque contemporaine: la religion, l'armée, le kibboutz, la politique, la question de l'identité entre appartenance et exclusion. Ceci tout en laissant une très large part au thème plus intimiste des relations entre hommes et femmes à travers l'évocation de l'amour, du mariage, de la famille et de la sexualité...

La grande originalité de ce roman à multiples facettes réside dans le ton inhabituel employé par l'auteur, entre la gravité et le burlesque inspiré de la tradition yiddish. C'est surprenant, à la fois irrévérencieux dans la façon peu orthodoxe dont les vieux Russes utilisent le mikvé et pourtant très respectueux en ce qui concerne le retour à la religion.

Une lecture réjouissante et particulièrement savoureuse qui mélange avec brio pirojkis et falafels, un vrai régal à la sauce piquante, relevé de juste ce qu'il faut d'humour pour ne pas verser dans l'absurde. J'ai adoré !
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Jours de miel

Un très beau roman, une écriture complète et très fournie. J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire, le temps de me familiariser avec l'auteur et le vocabulaire. Une fois les différents personnages présentés, on s'y attache très vite et on entre dans l'univers de chacun, tellement différents les uns des autres et en même temps assez complémentaires. Je suis tombée amoureuse de l'amour d'Anton et Katia. J'étais vraiment triste en refermant la dernière page, triste de quitter ce jolie monde et ces jolies histoires teintées d'humour.

Je file des que possible m'acheter un nouveau roman d'Eshkol !!

Un riche américain décide de faire un legs a la Ville des Justes pour construire un mikvé à la mémoire de sa femme. Il ne sait pas encore que ce don va bouleversé la vie de plusieurs habitants.

Tous se cherchent, se fuient, se retrouvent parfois pour mieux se séparer. Car les personnages de ce roman sont tous en quête de l'autre moitié de leur âme. Mais il est aussi question d'espionnage militaire, de miracles, d'ornithologie, de musique et de religion.
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Jours de miel

J’ai choisi ce titre pour sa couverture "kitschissime". Je ne connaissais pas du tout cet auteur. Ce fut une bonne découverte… L’auteur parle sans détour des problèmes d’immigration, de religion, de l’armée et d’amour charnel en terre israélienne (des sujets tabous dans son pays). Si Eskhol Nevo était au pouvoir, il n’y aurait plus de conflit … Toutefois, il montre aussi qu’il est difficile de préserver l’harmonie et que parfois, il existe bien des incompréhensions culturelles.
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Jours de miel

Ce roman est une très jolie fresque du quotidien d'une petite bourgade en Israël. Mais attention pas n'importe laquelle, car dans la Ville des Justes ne vivent que des réfugiés russes à la retraites ! Ce roman est cocasse, drôle et émouvant. Se côtoient, l'amour, le sexe, les vies banales et pourtant pétillantes de ces russes auprès des locaux israéliens. J'ai passé un bon moment!
Lien : http://wp.me/p5dQA9-Mm
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La dernière interview

Eshkol Nevo, un de mes auteurs de prédilection de la littérature israélienne dont je raffole, dans son dernier roman nous bluffe gravement. le sujet est un écrivain qui donne une Interview à un site internet. Un roman sous forme d'une interview et comme matériel de base, plus ou moins sa propre vie. Des questions simples et des réponses sous forme d'anecdotes, parfois décalées, qui nous poussent à croire à un fond cent pour cent autobiographique. En faites bien qu'au fond c'est bien de lui qu'il parle, vu la mise à nu totale, certaines démarches politiques et la discrétion de l'auteur en tant que personne d'après ce que je sais de lui à travers ses livres et ses interviews, cela me semble peu probable. En plus il joue le jeu aussi, rien comme note de préface dans l'édition italienne , dans le genre , “ tous les personnages...sont fictifs....toute ressemblance .....” . A l'interview aussi qu'il donne à la sortie de son livre en Italie, à la question ,” est-ce autobiographique ? “, il prend la tangente.

Bref, finalement aucune importance, le livre en lui-même est fascinant, génial.

Je laisse ici la parole à l'écrivain,

“Dans le judaïsme il y a une tradition spécifique de « questions et réponses » présente dans les livres écrits par les rabbins. Mais que se passe-t-il quand le rabbin lui-même -dans ce cas ici l'écrivain- se trouve au beau milieu d'une crise personnelle et pour répondre n'a recours qu'à une vérité fragile pleine de doutes ? Disant cela on peut considérer ce livre comme une enquête sur l'honnêteté. Son importance. Ses limites. Et sur la possibilité ou non d'écrire de la fiction en restant honnête.De plus- mais ceci je viens de m'en rendre compte seulement maintenant , à travers les réactions de qui ont lu le livre- on peut l'imaginer comme une tentative pour rompre le mur invisible qui semble parfois exister entre un écrivain et ses lecteurs, afin de créer un nouveau lien plus ouvert. “

Ce livre parle d'amour, d'amitié, de désir, de l'espérance (et la peur) de recommencer une vie différente, de politique et autres réalités sordides de la vie qu'Eshkol affronte avec beaucoup d'honnêteté. A travers la figure de Yoram Sirkin, “inspiré de Netanyahu et Trump “( ses paroles ) , il aborde la montée du populisme en Israël comme partout dans le monde, celui d'un politicien sans vision,sans but, sans programme dont l'unique ambition est d'arriver au pouvoir en exploitant la peur de la population. Il touche aussi à l'injustice et la violence passées et présentes envers le peuple palestinien, critiquant la colonisation dans les territoires occupés, qu'il considère un grand obstacle pour une voie pour la Paix , " En tant que personne mais aussi comme écrivain , je refuse depuis toujours à participer à n'importe quel forme de déshumanisation d'un autre être humain.”

Ce livre extrêmement riche en réflexions et ressentis et d'anecdotes truculentes, est à mon avis une synthèse de tout ses livres que j'ai déjà lus. L'écriture très sensuelle d'Eshkol me touche profondément. Espérant qu'il sera vite traduit en français, je ne peux que vous le conseiller. Une lecture qui serait plus fructifiante si vous avez déjà lu un de ses deux premiers livres, “ le cours du jeu est bouleversé “ ou “Quatre maisons et un exil.”



Gros gros coup de coeur !



"What is writing a novel for you?

Writing for me is the ultimate freedom."

( Qu'est-ce-que signifie pour vous, écrire un roman ?

La liberté suprême ")





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La dernière interview

Dans «La dernière interview», Eshkol Nevo ne fait peut-être que mine de s'expliquer pour mieux mentir.
Lien : https://www.lesoir.be/333212..
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La dernière interview

«  Tout reste bloqué dans mon corps . Et l'écriture représente l'unique chance de libérer tout ça. »

«  Quand on a vingt ans et des poussières , les mises en garde sont autant de mouches qu'on chasse d'un revers de main …. »

«  Ce qui signifie peut- être que cette dysthymie ( dépression ) n'est qu'un tunnel qu'il faut traverser » .

Voici trois extraits de ce gros livre : 467 pages presque lu d'une traite grâce à une amie italienne qui m'a fait découvrir cet écrivain , j'en suis à ma troisième découverte .

Un bonheur !

Mais alors quel conteur fascinant !

Un écrivain israélien à succès , peu importe que ce soit le double de l'auteur ou pas , accepte de répondre aux questions d'internautes sur ses livres .



Chaque interrogation l'amène à s'ouvrir avec sincérité , humour, intelligence. ,Il répond avec honnêteté à toutes les questions , le roman est construit avec un soin particulier ,révélant avec une finesse psychologique remarquable le quotidien d'un écrivain avec ses doutes , ses fantasmes , d'une façon décontractée , parfois jubilatoire .

Est - ce qu'il nous mène en bateau ou se dévoile t- il ? .



Même si ses réponses n'étaient pas d'une sincérité absolue , leur qualité , leur richesse est telle qu'elle suscitent chez le lecteur nombre de réflexions et de questions riches, foisonnantes , intéressantes à propos d'Israël.



«  Chez moi, il y avait des obstacles , des conflits, des protagonistes plus complexes » .

Ce colporteur «  de récits » comme il l'affirme s'impose malgré tout des lignes rouges » .

Il analyse avec sensibilité , recul , ses rapports avec son épouse Dikla , qui désire le quitter , mentionne son grand - Père, le troisième premier ministre israélien, ses angoisses et sa douleur en ce qui concerne son meilleur ami depuis toujours: Ari ,hospitalisé, atteint d'un cancer incurable .



Il dresse de manière franche ou décalée un tableau remarquable de la société israélienne en citant «  Amos OZ » d'ailleurs , de politique , de désir , d'amitié , d'amour , des difficultés d'Israël , de la montée inquiétante des populismes , de la question palestinienne brûlante ,de ses rapports avec ses enfants .

C'est un abonné des tournées internationales pour ses livres,

Au fond , c'est l'histoire d'un héros pessimiste , dont les certitudes vacillent très lentement mais sûrement .

En tissant la toile de sa propre histoire , il va et vient dans le temps , en dévoilant progressivement les instants décisifs .



L'écriture est fluide, sensible, on ne s'ennuie pas une seconde .



Pétri de second degré et d'autodérision, c'est un texte littéraire brillant , formidablement humain ,à la fois intime et universel , touchant à toutes les questions essentielles .

Chacun de ses livres est surprenant , je trouve—-:un intellectuel qui se pose des questions, ce n'est pas si courant —-et en pose à ses lecteurs.

Abouti . Magnifique !

Merci Idil , une fois de plus .





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La dernière interview

Un écrivain israélien qui ressemble furieusement à l'auteur répond de manière franche et décalée à des questions imaginaires d'internautes sur sa vie et son oeuvre. Le tout forme un roman pétri d'humour, plein de second degré et d'autodérision.


Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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La dernière interview

Par le biais d’un interview sur Internet, un écrivain israélien qui traverse une période difficile dans sa vie, se prête au jeu des questions - réponses avec un journaliste, dont les questions sans lien apparent conduisent l’auteur à se dévoiler, mettant en lumière ses doutes, ses fragilités mais aussi ce qui le tient debout et le fait avancer, à savoir l’amour-passion qu’il voue à sa femme et ses enfants ainsi que les liens très forts qui l’unissent à un ami très cher qui va bientôt mourir.

Le personnage, confronté à des abandons successifs se bat pour garder la tête hors de l’eau, malgré un fort courant qui pourrait le faire dériver, sans l’intelligence, et la volonté dont il fait preuve, ainsi que l’amour dont il est l’objet.

Ce livre pose la question suivante : un écrivain peut-il se servir de sa vie ainsi que des sentiments et des émotions de ses proches pour nourrir et construire son oeuvre, au risque de briser la confiance de ceux qui l’aiment et donc de les perdre, ces derniers s’estimant trahis quand leur intimité profonde apparait, à peine voilée dans les romans l’auteur.

Ce livre, écrit avec subtilité, intelligence et honnêteté s’avère interessant et attachant. Eshkol Lévy à beaucoup de talent et le héros qu’il dépeint avec élégance et efficacité doit certainement présenter des similitudes avec lui-même, ce qui donne un intérêt supplémentaire à ce livre, remarquable à divers titres.

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