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Citations de Federico Garcia Lorca (441)



Extrait de la préface signée Jean Cassou ( Poète français 1897-1986 ) :

Le printemps 1931 qui vit la chute d'Alphonse XIII et l’avènement de la République espagnole s'accompagna , dans les années qui avaient précédé le 14 avril et celles qui le suivirent , d'une autre belle saison , un long printemps poétique

Tout un groupe de jeunes poètes , Federico Garcia Lorca , Pedro Salinas ,Jorge Guillen , Rafael Alberti , José Bergamin , Luis Cernuda , Manuel Altolaguirre , Damaso Alonso , Vicente Aleixandre , tant d'autres encore , avait succédé à ceux de la fameuse génération de 1898 , elle-même riche en grands lyriques , Unamuno ,Machado , et à Juan Ramon Jimenez .

Le coup d'état de Franco interrompit cette brillante renaissance des lettres espagnoles .

La plupart de ses écrivains sont morts en exil ou y poursuivent leur oeuvre .

Miguel de Unamuno est mort en zone franquiste , à Salamanque , gardé à vue dans sa maison après avoir été frappé en plein visage de ce cri d'un général rebelle : " MORT A L'INTELLIGENCE ! " .

Antonio Machado a suivi dans sa déroute l'armée républicaine jusqu'à Collioure où il s'est abattu , où il est enterré , en exil lui aussi .

C'est en exil , un peu avant de s'éteindre , que Juan Ramon Jimenez a reçu le Prix Nobel .

Federico Garcia Lorca a été fusillé par les troupes franquistes , lors de leur entrée à Grenade , sa patrie , tout au début de la guerre civile .
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Federico Garcia Lorca
Je ne suis ni un homme, ni un poète, ni une feuille, - mais un pouls blessé qui pressent l'au-delà.

El poeta en Nueva York, Poema doble del lago Edem de Federico Garcia Lorca
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Il y a eu crime dans Grenade

À Federico García Lorca par Antonio Machado

Le crime

On l’avait vu, cheminant entre des fusils
par une longue rue,
apparaître dans la campagne froide,
encore étoilée, la campagne du matin.
Ils ont tué Federico
à l’heure où surgissait la lumière.
Le peloton des bourreaux
n’osait le regarder en face.
Ils ont tous fermé les yeux,
ils ont prié : Dieu lui-même ne te sauverait pas !
Il est tombé mort, Federico
- sang au front et plomb aux entrailles. –
…Il y a eu crime dans Grenade !
Vous savez ? – pauvre Grenade ! – sa Grenade !...
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O soleil des espérances,
Eau claire, lune nouvelle,
Fraîcheur des petits enfants,
Ame rude de la pierre !
Aujourd'hui tremble en mon coeur
Un vague frisson d'étoiles
Et toutes les roses sont
Aussi blanches que ma peine.
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Les chevaux sont de couleur noire .
Noirs les fers des chevaux aussi .
Des taches d'encre et de cire
luisent le long de leurs capes .
S'ils ne pleurent , c'est qu'ils ont
du plomb au lieu de cervelle
et une âme de cuir vernis .
Par les chemins ils s'en viennent .
Groupe nocturne et bossu ,
sur leur passage ils font naître ,
d'obscurs silences de gomme
et des pleurs de sable fin .
Ils vont où bon leur semble ,
cachant au creux de leur tête
une vague astronomie
de pistolets irréels .







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TOMBEAUX DE BURGOS

Nous trouvons dans toutes la douloureuse histoire de l'humanité un irrésistible désir de perpétuer le souvenir d'existences, ou plus exactement des vies qui veulent nous parler éternellement au moyen d'épitaphes et d'arcs funéraires...Un tombeau est toujours une interrogation...
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Eaux dormantes

Cyprès
(Eau stagnante.)
Peuplier
(Eau cristalline.)
Osier
(Eau profonde.)
Cœur
(Eau de pupille.)
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La fiancée :
- Aïe ! Nous sommes fous! je ne veux
Ni de ton lit ni de ton pain,
Mais il n'est d'instant
Que je ne voudrais passer avec toi.
Tu me dis : "Va-t'en", et je te suis
Dans l'air comme un brin d'herbe.
La couronne d'oranger sur la tête,
J'ai laissé un homme dur et tous ses descendants
Au beau milieu des noces.
Je ne veux pas que ce soit
Toi qu'on châtie.
Laisse-moi ! Sauve-toi !
Tu n'as personne pour te défendre!
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Federico Garcia Lorca
Gitan authentique, incapable de faire le mal, comme beaucoup qui en ce moment meurent de faim pour ne pas vendre leur voix millénaire à des messieurs qui ne possèdent que de l'argent, c'est à dire bien peu de chose.
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"En la redonda
encrucijada
seis doncellas
bailan.
Tres de carne
y tres de plata
Los sueños de ayer las buscan
pero las tiene abrazadas,
un Polifemo de oro.
La guitarra!"

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La servante :
Oui, oui, allez-y ! En avant, les cloches ! Un cercueil à filets d'or ! Des coussins pour le soulever ! Et, pour finir, logés à la même enseigne ! Bien fait pour toi, Antonio Maria Benavides, te voilà maintenant tout raide dans ton costume de drap et tes bottes de cuir ! Bien fait ! Tu ne viendras plus me trousser les jupons derrière la porte de ta basse-cour.
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Amélia
Naître femme est le pire des châtiments.

Magdalena
Nous, rien ne nous appartient, pas même nos yeux.
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Federico Garcia Lorca
Romance Sonámbulo
Traduction française


Vert, comme je te veux vert.
Vent vert. Branches vertes.
Le bateau sur la mer
et le cheval sur la montagne.
Avec l'ombre autour de sa taille
, elle rêve sur son balcon,
chair verte, ses cheveux verts,
avec des yeux d'argent froid.
Vert, comme je te veux vert.
Sous la lune gitane,
toutes les choses la regardent
et elle ne peut pas les voir.

Vert, comme je te veux vert.
De grandes étoiles de givre
viennent avec le poisson d'ombre
qui ouvre la route de l'aube.
Le figuier frotte son vent
avec le papier de verre de ses branches,
et la forêt, chat rusé,
hérisse ses fibres cassantes.
Mais qui viendra ? Et d'où ?
Elle est toujours sur son balcon
la chair verte, les cheveux verts,
rêvant dans la mer amère.

— Mon amie, je veux échanger
mon cheval contre sa maison,
ma selle contre son miroir,
mon couteau contre sa couverture.
Mon ami, je viens saignant
des portes de Cabra.
— Si c'était possible, mon garçon,
je t'aiderais à arranger ce commerce.
Mais maintenant je ne suis plus moi,
et ma maison n'est plus ma maison.
— Mon ami, je veux mourir
décemment dans mon lit.
De fer, si c'est possible,
avec des couvertures de chambray fin.
Ne vois-tu pas la blessure que j'ai
de ma poitrine jusqu'à ma gorge?
—Votre chemise blanche a poussé
des roses brun foncé assoiffées.
Votre sang suinte et fuit
aux coins de votre ceinture.
Mais maintenant je ne suis plus moi,
et ma maison n'est plus ma maison.
— Laissez-moi monter, au moins,
jusqu'aux hauts balcons ;
Laissez-moi grimper ! Laissez-moi,
jusqu'aux balcons verts.
Balustrades de la lune
à travers lesquelles l'eau gronde.

Maintenant les deux amis montent,
jusqu'aux hauts balcons.
Laissant une traînée de sang.
Laissant une traînée de larmes.
Des vignes en clochettes
tremblaient sur les toits.
Mille tambourins de cristal sonnaient
à la lumière de l'aube.

Vert, comme je te veux vert,
vent vert, branches vertes.
Les deux amis montèrent.
Le vent raide laissait
dans leur bouche un étrange goût
de bile, de menthe et de basilic
. Mon ami, où est-elle, dis-moi,
où est ta fille amère ?
Combien de fois elle t'a attendu !
Combien de fois t'aurait-elle attendu,
visage froid, cheveux noirs,
sur ce balcon vert !
Au-dessus de l'embouchure de la citerne
se balançait la bohémienne,
chair verte, cheveux verts,
yeux d'argent froid.
Un glaçon de lune
la tient au-dessus de l'eau.
La nuit devenait intime
comme une petite place.
Des "Guardias Civiles" ivres
frappaient à la porte.
Vert, comme je te veux vert.
Vent vert. Branches vertes.
Le navire sur la mer.
Et le cheval sur la montagne.


Traduit par William Logan


Original espagnol

Verde que te quiero verde.
Vert viento. Ramas verts.
El barco sobre la mar
y el caballo en la montaña.
Con la sombra en la cintura
ella sueña en sus baranda,
verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Verde que te quiero verde.
Bajo la luna gitana,
las cosas la están mirando
y ella no puede mirarlas.

Verde que te quiero verde.
Grandes estrellas de escarcha,
vienen con el pez de sombra
que abre el camino del alba.
La higuera frota su viento
con la lija de sus ramas,
y el monte, gato garduño,
eriza sus pitas agrias.
¿Pero quién vendra? ¿Y par dónde…?
Ella sigue en su baranda,
verde carne, pelo verde,
soñando en la mar amarga.

Compadre, quiero cambiar
mi caballo por su casa,
mi montura por su espejo,
mi cuchillo por su manta.
Compadre, vengo sangrando,
desde los puertos de Cabra.
Si yo pudiera, mocito,
este trato se cerraba.
Pero yo ya no soy yo,
Ni mi casa es ya mi casa.
Compadre, quiero morir
decentemente en mi cama.
De acero, si puede ser,
con las sábanas de holanda.
¿No ves la herida que tengo
desde el pecho a la garganta ?
Trescientas rosas morenas
lleva tu pechera blanca.
Tu sangre rezuma y huele
alrededor de tu faja.
Pero yo ya pas de soja yo.
Ni mi casa es ya mi casa.
Dejadme subir al menos
hasta las altas barandas,
¡dejadme subir!, dejadme
hasta las verdes barandas.
Barandales de la luna
por donde retumba el agua.

Ya suben los dos compadres
hacia las altas barandas.
Dejando un rastro de sangre.
Dejando un rastro de lágrimas.
Temblaban en los tejados
farolillos de hojalata.
Mil panderos de cristal,
herian la madrugada.

Verde que te quiero verde,
verde viento, verdes ramas.
Los dos compadres subieron.
El largo viento, dejaba
en la boca un raro gusto
de hiel, de menta y de albahaca.
¡Compère ! ¿Dónde está, dime ?
¿Dónde está tu niña amarga?
¡Cuántas veces te esperó !
¡Cuántas veces te esperara,
cara fresca, negro pelo,
en esta verde baranda !

Sobre el rostro del aljibe
se mecía la gitana.
Verde carne, pelo verde,
con ojos de fría plata.
Un carábano de luna
la sostiene sobre el agua.
La noche se puso íntima
como una pequeña plaza.
Guardias civiles borrachos
en la puerta golpeaban.
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Sonnet de la douce plainte


J’ai si peur de perdre un jour la merveille
de tes yeux de statue, et cet accent
que sur ma joue, pendant que je sommeille,
la rose de ton souffle pose doucement.

Sur la rive quelle amère tristesse
de n’être qu’un tronc sans branche, en n’ayant
pas la moindre fleur, ni pulpe ni glaise
à dispenser au ver de mon tourment.

Si tu es mon plus occulte trésor,
si tu es ma croix, ma douleur d’eau vive,
si je suis le chien qui pourra te suivre,

ne m’enlève pas ce que j’ai gagné
et sur ton fleuve garde pour décor
les feuilles de mon automne égaré.

Traduit par Henri Abril

Tengo miedo a perder la maravilla
de tus ojos de estatua y el acento
que me pone de noche en la mejilla
la solitaria rosa de tu aliento.

Tengo pena de ser en esta orilla
tronco sin ramas, y lo que más siento
es no tener la flor, pulpa o arcilla,
para el gusano de mi sufrimiento.

Si tú eres el tesoro oculto mío,
si eres mi cruz y mi dolor mojado,
si soy el perro de tu señorío,

no me dejes perder lo que he ganado
y decora las aguas de tu río
con hojas de mi otoño enajenado.
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Couleurs


Au-dessus de Paris
la lune est violette.
Elle devient jaune
dans les villes mortes.
Il y a une lune verte
dans toutes les légendes.
Lune de toile d’araignée
et de verrière brisée,
et par-dessus les déserts
elle est profonde et sanglante.

Mais la lune blanche,
la seule vraie lune,
brille sur les calmes
cimetières de villages.

Chansons sous la lune
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ROMANCE DE LA LUNE, LUNE

La lune vint à la forge
Avec sa jupe de lavande.
L’enfant la regarde, la regarde.
L’enfant reste à la regarder.
Dans le vent attendri
La lune agite ses bras
Et montre, lubrique et pure,
Ses seins de dur étain.
Enfuis-toi, lune, lune, lune.
Si venaient les gitans,
Ils feraient avec ton cœur
Des colliers et des anneaux blancs.
Petit, laisse-moi danser.
Quand viendront les gitans,
Ils te trouveront sur l’enclume,
Tes petits yeux fermés.
Enfuis-toi, lune, lune, lune,
J’entends déjà leurs chevaux.
Petit, laisse-moi, ne foule pas
Ma blancheur amidonnée.

Le cavalier s’approchait
En battant le tambour de la plaine.
À l’intérieur de la forge, l’enfant
A les yeux fermés.
Parmi les oliviers venaient,
Bronze et rêve, les gitans.
Leurs têtes redressées
Et les yeux entrouverts.

Comme elle chante la chouette,
Ay, comme elle chante sur l’arbre !
Dans le ciel passe la lune
Tenant un enfant par la main.

À l’intérieur de la forge pleurent,
À grands cris, les gitans,
Le vent la veille, la veille.
Le vent reste à la veiller.
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Vent du Sud
Fauve et brûlant
Tu souffles sur ma chair
Un semis
De brillants
Regards et le parfum
Des orangers.
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Le petit villageois est devenu un jeune homme de la ville... mais je n'oublie jamais le village et c'est pourquoi je décris mes vieilles impressions, qui avaient des parfums de champs de fèves en fleur et de nuits d'hiver bien noires.
Hoy de nino campesino me he convertido en senorito de ciudad... pero nuna olvido el pueblo y por eso escribo mis antiguos sentires, que eran perfumados por los habares en flor y por las noches oscuras del invierno.
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**************** TROIS VILLES *****************
Chanson Malaguène

La mort
entre et sort
de la taverne .

Passent de noirs chevaux ,
des gens sinistres
par les chemins en creux
de la guitare .

Comme une odeur de sel ,
de sang de femme
sur les jasmins fébriles
de la jetée .

La mort
entre et sort ,
et sort et entre
la mort
de la taverne .
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Federico Garcia Lorca
Pero yo ya no soy yo,
ni mi casa es ya mi casa.
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