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Citations de Fiodor Dostoïevski (3125)


Notre tribune, messieurs les jurés, doit être l'école de la vérité et des idées saines !
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Oui, ces coeurs - oh ! laissez-moi défendre ces coeurs, si rarement et si mal compris - ces coeurs sont bien souvent assoiffés de tendresse, de beauté, de justice, et précisément comme par contraste avec eux-mêmes, avec leur violence, leur cruauté, ils en sont assoiffés inconsciemment, je dis bien assoiffés. Passionnés et cruels en surface, ils sont capables d'aimer jusqu'à la souffrance, par exemple une femme, et absolument d'un amour idéal et élevé.
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"Les hommes se divisent, voyez-vous, en matériaux et en hommes véritables, c'est-à-dire en hommes pour lesquels, vu leur situation supérieure, la loi n'est pas écrite, mais qui au contraire écrivent eux-mêmes des lois pour les autres hommes, les matériaux, le fumier."
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Koalia - Oh ! Karamazov, je suis profondément malheureux. Je m'imagine parfois Dieu sait quoi, que tout le monde, le monde entier se moque de moi, et alors, je suis tout simplement prêt alors à détruire l'ordre existant.
Aliocha - Et vous tourmentez votre entourage, fit Aliocha en souriant.
-Et je tourmente mon entourage, surtout ma mère. Karamazov, dites, je suis très ridicule en ce moment?
- Ne pensez-donc pas à cela, n'y pensez pas du tout ! s'exclama Aliocha. Et puis qu'est-ce que cela veut dire que d'être ridicule ? Que de fois n'est-on ou ne paraît-on pas ridicule ? De plus, aujourd'hui, presque tous les gens doués ont une peur terrible du ridicule et ils en sont malheureux.
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Dans l'abstraction, on peut encore aimer son prochain, et parfois même à distance, mais de près, presque jamais (...) Mais, en premier lieu, on peut aimer les petits, même de près, même sales, même laids (il me semble pourtant que les enfants ne sont jamais laids). Deuxièmement, si je ne parle pas des adultes, c'est aussi qu'outre qu'ils sont repoussants et indignes d'être aimés, ils ont une compensation : ils ont mangé la pomme et connu le bien et le mal, et ils sont devenus "comme des dieux". Ils continuent toujours à en manger. Mais les petits-enfants n'ont goûté à rien et ne sont encore coupables de rien.
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Il est dans le peuple une douleur silencieuse et d'une infinie patience : elle rentre en elle-même et se tait. Mais il est aussi une autre douleur : elle se fraye un chemin par les larmes et dès lors jaillit en lamentations. Mais elle n'est pas moins cruelle que la douleur silencieuse. Les lamentations n'apaisent qu'en rongeant et en déchirant encore davantage le coeur. Une telle douleur ne veut pas de consolations, elle se nourrit du sentiment d'être inextinguible. Les lamentations ne sont que le besoin d'irriter sans cesse la plaie.
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Un prêtre vint bénir les condamnés. Il ne leur restait guère plus de cinq minutes à vivre. L'homme m'a dit que ces cinq minutes lui parurent d'une longueur infinie, d'une richesse inépuisable ; il lui semblait que durant ces cinq minutes il allait vivre tant de vies que point n'était besoin encore de songer au dernier instant.
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Certains prétendent que l'amour le plus élevé qu'on puisse porter à son prochain n'est encore qu'un immense égoïsme.
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Toutes vos idées, toutes ces semences que vous aurez jetées et que vous avez peut-être oubliées déjà, prendront corps et se développeront; celui qui a reçu de vous transmettra à un autre. Comment pouvez-vous savoir quelle part vous aurez dans la future solution des destins de l'humanité?
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[...] ... - "Si vous le savez vous-même," hasarda timidement le prince, "pourquoi alors avez-vous choisi une telle torture, sachant bien que soixante-quinze mille roubles ne la valent pas ?

- Il ne s'agit pas de cela," murmura Gania. "Mais, à propos, dites-moi ce que vous en pensez, je tiens à connaître votre opinion : soixante-quinze mille roubles valent-ils cette "torture", ou non ?

- Je pense que non ...

- Bien entendu. Et il est honteux de se marier dans de telles conditions.

- Oui, très honteux.

- Eh bien, sachez-le, je me marierai quand même, et maintenant encore plus sûrement. Tout à l'heure j'hésitais, mais maintenant c'est fini ! Ne dites rien ! Je sais ce que vous voulez dire ...

- Je ne voulais pas parler de ce que vous croyez. Je suis seulement très surpris par votre certitude ...

- De quoi ? Quelle certitude ?

- De ce que Nastassia Philippovna vous épousera sûrement, et que c'est un point réglé ; ensuite que, même si elle vous épouse, ces soixante-quinze mille roubles tomberont droit dans votre poche. Quoique, au fond, j'ignore bien entendu beaucoup de choses ..."

Gania se rapprocha vivement du prince.

- "Bien sûr, vous ne savez pas tout," dit-il. "Pourquoi alors aurais-je accepté tout ce fardeau ?

- Il me semble que cela arrive souvent : on fait un mariage d'argent, mais c'est la femme qui détient l'argent.

- N-non, il n'en sera pas ainsi pour nous ... Il y a là ... certaines circonstances ..." murmura Gania d'un air pensif et inquiet. " - Et quant à sa réponse, il n'y a plus aucun doute là-dessus," s'empressa-t-il d'ajouter. "Qu'est-ce qui vous fait supposer qu'elle me refuserait ?

- Je ne sais rien de plus que ce que j'ai vu. Barbara Ardalionovna elle aussi disait tout à l'heure ...

- Eh ! Elles le disent comme ça, ne sachant plus que dire. Et quant à Rogojine, elle se moquait de lui, soyez-en certain ; ça, je l'ai bien discerné. Cela se voyait. J'ai eu tout à l'heure un instant d'inquiétude, mais à présent je vois clair. A moins que vous ne jugiez d'après sa conduite envers mon père, ma mère et Varia ?

- Et envers vous. ... [...]
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Sur le perron de l'hôtel se tenait la babouschka ! On l'avait apportée dans un fauteuil. Elle était entourée de valets et de servants. Le majordome était allé en personne à la rencontre de la nouvelle venue, qui amenait ses domestiques personnels et des voitures encombrées de bagages. Oui, c'était elle-même, la terrible, la riche Antonida Vassilievna Tarassevitcheva, avec ses soixante-quinze ans ; c'était bien la pomiestchitsa, la barina de Moscou, la baboulonka, pour qui l'on avait tant fait jouer le télégraphe, toujours mourante, jamais morte.
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Non seulement je n’ai pas su devenir méchant, mais je n’ai rien su devenir du tout : ni méchant ni gentil, ni salaud, ni honnête – ni un héros ni un insecte. Maintenant que j’achève ma vie dans mon trou, je me moque de moi-même et je me console avec cette certitude aussi bilieuse qu’inutile : car quoi, un homme intelligent ne peut rien devenir – il n’y a que les imbéciles qui deviennent. Un homme intelligent du XIX° siècle se doit - se trouve dans l’obligation morale – d’être une créature essentiellement sans caractère; un homme avec un caractère, un homme d’action, est une créature essentiellement limitée. C’est là une conviction vieille de quarante ans. Maintenant j’ai quarante ans – et quarante ans, c’est toute la vie : la vieillesse la plus crasse. Vivre plus de quarante ans, c’est indécent, c’est vil, c’est immoral. Qui donc vit plus de quarante ans ? Répondez, sincèrement, la main sur le cœur ! Je vous dis, moi : les imbéciles, et les canailles. Je leur dirai en face, à tous ces vieux, à tous ces nobles vieux, à ces vieillards aux cheveux blancs, parfumés de benjoin ! Je le dirai à la face du monde ! J’ai bien le droit de le dire, je vivrai au moins jusqu’à soixante ans. Je survivrai jusqu’à soixante-dix ! Et jusqu’à quatre-vingts !... Ouf, laissez-moi souffler. (pp. 13-14)
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Je suis enfin revenu de mon absence de deux semaines. Les nôtres étaient depuis trois jours à Roulettenbourg. Je pensais qu'ils m'attendaient avec Dieu sait quelle impatience, mais je me trompais. Le général me regarda d'un air très indépendant, me parla avec hauteur, et me renvoya à sa soeur. Il était clair qu'ils avaient gagné quelque part de l'argent. Il me semblait même que le général avait un peu honte de me regarder.
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Dans l'embrasure d'une porte que notre héros avait prise jusqu'alors pour une glace, comme cela lui arrivait parfois, c'est lui qu'il aperçut, on sait bien qui, le très proche compagnon et familier de M.Goldiakine.
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[...] ... Au moment où je courais, le délire avait certainement commencé, mais je me rappelle très bien que j'agissais consciemment. Seulement, je le dis en toute assurance, tout un cycle d'idées et de conclusions m'était déjà fermé : même à ce moment-là, je sentais à part moi que "je pouvais avoir certaines pensées, et que je ne pouvais absolument pas avoir certaines autres." De même, certaines de mes décisions, quoique prises avec une conscience lucide, pouvaient alors ne pas avoir la moindre logique interne. Bien plus, je me rappelle fort bien que je pouvais à certains moments avoir parfaitement conscience de l'absurdité d'une décision et, en même temps, entreprendre sur le champ et très consciemment sa mise en pratique. Oui, le crime me guettait cette nuit-là et c'est seulement par hasard qu'il ne s'accomplit pas.

Subitement me vint à l'esprit le mot de Tatiana Pavlovna sur Versilov : "Qu'il aille sur la ligne Nicolas et qu'il pose sa tête sur les rails : on la lui détachera proprement." Cette pensée domina pour un instant tous mes sentiments mais je la chassai immédiatement et avec douleur : "Poser la tête sur les rails et mourir ? Mais demain on dira : "S'il l'a fait, c'est qu'il a volé, il a eu honte. Non, jamais !" Eh bien, à cet instant-là, je m'en souviens, j'eus tout à coup une étincelle de haine terrible. "Eh quoi ?" me disais-je, "Impossible désormais de me justifier, impossible de commencer une nouvelle vie. Il faut donc se soumettre, faire le valet, le chien, la mouche, le dénonciateur, le véritable dénonciateur maintenant et pendant ce temps me préparer tout doucement et, un beau jour, tout faire sauter, tout anéantir, tout le monde, les coupables et les innocents. Alors tout le monde apprendra brusquement que c'est celui-là qu'on a traité de voleur ... Et alors seulement me tuer." ... [...]
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L’homme d’à présent n’est pas encore ce qu’il doit être. Il viendra un homme nouveau, heureux et fier. Celui à qui il sera égal de vivre ou ne pas vivre, celui-là sera l’homme nouveau. Celui qui vaincra la souffrance et la crainte, celui-là sera dieu. Et l’autre Dieu n’existera plus.
— Alors, vous croyez à son existence ?
— Il existe sans exister. Dans la pierre il n’y a pas de souffrance, mais il y en a une dans la crainte de la pierre. Dieu est la souffrance que cause la crainte de la mort. Qui triomphera de la souffrance et de la crainte deviendra lui-même dieu. Alors commencera une nouvelle vie, un nouvel homme, une rénovation universelle… Alors on partagera l’histoire en deux périodes : depuis le gorille jusqu’à l’anéantissement de Dieu, et depuis l’anéantissement de Dieu jusqu’au…
— Jusqu’au gorille ?
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L'homme a une telle prédilection pour les systèmes et les déductions abstraites qu'il est prêt à déformer la vérité intentionnellement, il est prêt à nier l'évidence de ses sens pour justifier sa logique.
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La meilleure solution serait de ne jouer aucun rôle, de montrer son propre visage, n'est-ce pas ? Il n'y a rien de plus astucieux que son propre visage parce que personne n'y croit.
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En jetant vos semences, votre "aumône", votre bonne action, quelle qu'en soit la forme, vous donnez une parcelle de votre personnalité et recevez en échange une parcelle de l'autre
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Quand j'aurai de l'argent, sachez le, je deviendrai un homme hautement original. C'est en cela que l'argent est surtout ignoble et haïssable, qu'il vous donne jusqu'au talent.
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