Citations de Fiodor Dostoïevski (3125)
Un chef d'oeuvre intemporel et impérissable
Son socialisme, ses convictions, ses espoirs, elle les a fondés sur sa foi en la perfectibilité morale de l’homme. Elle avait, en effet, de la divinité humaine, une haute notion, qu’elle exaltait de livre en livre, et ainsi s’associait-elle par la pensée et par le sentiment à l’une des idées fondamentales du christianisme.
George Sand n’est pas un penseur, mais elle est de ces sibylles qui ont discerné dans le futur une humanité plus heureuse. Et si, toute sa vie, elle proclame la possibilité, pour l’humanité, d’atteindre à l’Idéal, c’est qu’elle-même était armée pour y atteindre.
George Sand aimait les dénouements heureux, le triomphe de l’innocence, de la franchise, de la jeune et simple bravoure. Était-ce là ce qui pouvait troubler la société, faire naître des doutes et des craintes ?
il est non moins clair que les femmes de l’univers entier doivent à présent porter le deuil de George Sand, parce que l’un des plus nobles représentants du sexe féminin est mort, parce qu’elle fut une femme d’une force d’esprit et d’un talent presque inouïs. Son nom, dès à présent, devient historique, et c’est un nom que l’on n’a pas le droit d’oublier, qui ne disparaîtra jamais de la mémoire européenne.
Mais tout ce qui nous fit sentir, lors des premiers débuts du poète, que retentissait une parole nouvelle, tout ce qui, dans son oeuvre, était universellement humain, tout cela eut immédiatement son écho chez nous, dans notre Russie. Nous en ressentîmes une impression intense et profonde, qui ne s’est pas dissipée et qui prouve que tout poète, tout novateur européen, toute pensée neuve et forte venue de l’Occident, devient fatalement une force russe.
D’ailleurs, je n’ai aucune intention d’écrire un article de critique sur George Sand. Je veux seulement dire quelques paroles d’adieu sur sa tombe encore fraîche.
car enfin, nous autres, Russes, nous avons tout au moins deux patries : la Russie et... l’Europe, même lorsque nous nous intitulons slavophiles. (Qu’on ne m’en veuille pas !) Il n’y a pas à discuter.
- Eh bien ! oui, prince ! il faut vous rendre cette justice que vous savez tirer de votre... mettons, de votre maladie (pour employer un mot poli). Vous avez offert si adroitement votre amitié et votre argent qu'il n'est plus possible à un homme d'honneur de les accepter sous aucune forme.
Ah ! écoutez... Nastasie Phillippovna ! Ils prétendent que vous êtes fiancée à Gania ! Moi je leur réplique : A Gania ? est-ce possible ? Avec cent roubles je l'achèterais tout entier. En lui donnant mille roubles, ou tout au plus trois mille pour qu'il renonce à ce mariage, il filerait la veille de la noce et m'abandonnerait sa fiancée. N'est-ce pas vrai, pleutre de Gania ? N'est-ce pas que tu prendrais les trois mille roubles ? Tiens, les voici ! Je suis venu pour te faire signer ton désistement. J'ai dit que je t’achèterai, je t’achèterai.
Certes, Dostoïevski est croyant et même un peu fanatique : il y a en lui moins d'évangile que chez Tolstoï, mais plus de foi.
Il y a beaucoup de contemplateurs dans notre peuple. Smerdiakov était certainement un type de ce genre, et il emmagasinait avidement ses impressions, sans savoir pourquoi.
Si la possibilité m'était donnée de lui enfoncer lentement un couteau dans la poitrine, je jure que je l'aurais empoigné, ce couteau, avec une satisfaction intense. Et pourtant, je le jure par tout ce qui est sacré, si sur le Schlangenberg, cette montagne à la mode, elle m'avait dit pour de bon : "sautez !", je l'aurais fait immédiatement, et même avec volupté, j'en étais sûr.
Je ne comprends rien, poursuivit Ivan comme dans un délire, et en ce moment, je ne veux rien comprendre. Si je voulais comprendre quelque chose, je trahirais tout de suite le fait, et, moi, j’ai décidé de rester avec le fait…
Il avait l’art de faire valoir ses relations d’amitié avec un célèbre poète russe aujourd’hui défunt (il y a toute une catégorie d’écrivains qui aiment ainsi à faire étalage de leur intimité avec un auteur illustre lorsque celui-ci est mort)
J'imagine parfois que c'est moi qui l'ai crucifié. Il est pendu là en gémissant, et moi je m'assois en face de lui et je mange de la compote d'ananas. J'aime beaucoup la compote d'ananas. Vous l'aimez, vous ?
Quand un Russe passe au catholicisme, il ne manque pas de se faire jésuite et se range parmi les membres les plus occultes de l’ordre. S’il devient athée, il n’hésite pas à
demander qu’on extirpe par la force, c’est-à-dire
aussi par le glaive, la croyance en Dieu !
Par instant cependant l’allégresse et le vin le rendent obséquieux ; puis il devient sentimental jusqu’aux larmes, et soudain alors il s’emporte au point de me faire peur, ma parole !
Mais ce fut aussi pendant ces trois
jours que mûrit sa haine à l’égard de celui-ci ; il
ne lui pardonnait point la commisération déplacée
avec laquelle il l’avait regardé faire un acte – la
restitution d’une pareille somme – « dont bien
des gens n’auraient pas eu le courage ».
Il s’avouait noblement que l’unique cause de
toute son angoisse était le déchirement incessant
de sa vanité, et ce sentiment le torturait.
Est-ce qu'un homme conscient peut s'estimer?