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Critiques de Flore Vasseur (72)
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Ce qu'il reste de nos rêves

Ce pur chef d'oeuvre de lucidité et d'intelligence, dévoile les clés de l'émergence de notre nouveau monde, celui d'internet. Flore Vasseur restitue une vision de l'univers numérisé qui patine entre corruption et liberté. Les corrompus se gavent, les voraces se trumpétisent, les idéalistes se fracassent.



Le numérique a divisé la planète en deux, un zéro pointé pour tous les handicapés du clavier, un 1000 fois plus pour ceux qui parlent en octets.



L'internet devait être le savoir pour tous, et la liberté de circulation des idéaux. le Web est devenu un zoo pour des monstres au doux noms de Apple.

Dans ce livre «  ce qu'il reste de nos rêves » Flore Vasseur, éclaire d'un ton inouï ce que nous devrions savoir d'essentiel de ceux qui se sont acharnés à faire du web un capital humain.



"L'ennemi est à l'intérieur. L'agent a pris le pouvoir. Il donne l'accès, l'accès créé l'influence, l'influence dicte la décision. Personne, au sens moral, de peut résister aux montants en présence. Tout être humain explose, page 40".





Derrière, Julian Assange, Kurt Cobain, Larry Lessig, Edward Snowdown et Tim Berners-lee le créateur du Web se cache à jamais l'Icone dont nos allons tout découvrir, tout aimer à défaut de le comprendre AARON SWARTZ,





Pour Flore Vasseur parlait de AARON SWARTZ , ce n'est pas seulement un devoir historique, mais un devoir de mémoire. L'outil Internet est aussi un outil de destruction, non seulement par la remise en cause de nombreux emplois, mais la remise en cause de la nature humaine de ce qui fait notre capacité de comprendre, de dialoguer et d'aimer. En cela, Magnifiquement Flore Vasseur nous démontre que le jeune garçon au sourire ravageur, à l'intelligence époustouflante, voulait faire de cet outil un outil au service de l'homme de tous les hommes à commencer par les handicapés du Web.





Si vous êtes un peu déprimé, n'y allez pas, pourtant ce livre est plus léger qu'un parfum de magnolia, plus enivrant qu'un château Petrus, plus pétillant qu'un champagne. Tout semble simple limpide, dans les yeux de ce gamin au sourire si contagieux.

Sauter sur un si beau sourire, c'est toujours porteur d'espoir, sauf ce jour fatal où il est resté pendu à ce vide sidéral, ce 11 janvier 2013 à 26 ans.





Ce livre restera un livre hors norme, et deviendra un terrible pamphlet contre le mandat d'Obama. Comment l'administration démocrate a-t-elle pu s'aveugler à ce point, et La procureur Carmen Ortiz. cette portoricaine a-elle pu se trans former en « sorcière (page 18) , cette diplômée exceptionnelle la 1ère femme hispanique à atteindre cette fonction.





"Bien avant l'investiture. Obama a mal choisi son équipe de transition. Il s'est entouré de personnes pour lesquelles toute régulation des finances était un désastre. Au fond, dès le départ, il a refusé de lâcher Wall-Street , en page 40."



"Le 11 janvier 2013 Tim Berners-lee le créateur du Web écrit sur Twitter, oiseau de mauvais augure, page 25 :

Aaron est mort

vagabonds du monde

un sage avisé a disparu

Hackers de la bonne cause,

l'un des nôtre est tombé

Parents nous avons perdu un enfant.

Tous, pleurons."



En 2011 Aaron avait évoqué l'ampleur de la surveillance de masse des États-Unis sur sa population et celle de ses alliés. En 2013 dans une chambre d'hôtel à Hong Kong, Édouard Snowden transmet les preuves.

Snowden a renoncé à sa vie non à ses idées. Édouard Snowden devient traître à sa nation poursuivi pour espionnage. Page 37



Le procès intenté à Monsieur Swartz est un échec grotesque, l'ombre distordue et perverse d'une justice pour laquelle il s'est battu à en mourir.





Carmen Ortiz n'a pas encore compris celui qu'elle accuse. Quand le NSA, le FBI, le MIT

espionnent, y compris les européens, le prévenu a des idées étranges le partage et la gratuité.

Il consomme peu, ne se conforme à rien, efface ses traces, un anticapitaliste ne peut être un vrai américain encore un anarchiste se targue Ortiz.





J'ai aimé ce fou, cet idéaliste, cette énigme, qui ne passa aucun diplôme. Il est dans mon palais des princes des marées, comme Bobby Sands ou Louis lachenal, ou Marie Curie... Il plane dans ma mémoire comme le jour où à 13 ans il participe à la mise en place des flux RSS.

"Son esprit est là, moins seul déjà."



Merci Flore pour ce magnifique cadeau.
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Ce qu'il reste de nos rêves

Ce que j’ai ressenti:



Peut-être parce que les « à quoi bon » sont trop nombreux, peut-être parce que des fois, la mort nous frappe d’une façon tout à fait inattendue, peut-être parce que quand le mot est aussi noble, réveiller un mort ou les consciences se révèle nécessaire. Flore Vasseur nous parle dans ce livre, de liberté, de ce petit génie de l’internet Aaron Swartz, de la trajectoire tragique d’une étoile qui a rêvé trop fort. C’est l’histoire d’une fulgurance et de son fatal éclatement. C’est une histoire triste, mais avec un héros des temps modernes. C’est des histoires de pouvoirs, d’argents, de contrôles et de corruptions. C’est des histoires de pensées qui galopent vite et sont tellement belles que maintenant, dans le vent, on ne sait pas si on peut encore les saisir…



« Il voulait faire progresser l’humanité en libérant la connaissance. »(…) Circonstance aggravante: le prévenu a des idées étranges (le partage, la gratuité). » P20



C’était son rêve, son leitmotiv, son but ultime. Il voulait changer le monde. Il voulait rendre l’internet, un espace libre et de connaissances accessibles à tous. Il voulait un monde meilleur. Sauf, que ça n’était pas du goût de tout le monde. Malgré les soutiens, il aura une vie compliquée. Il semble que ce soit le propre des génies de vivre en pareille déshérence…Parce que génie, il l’est, ça ne me laisse plus de doutes, mais en plus il était idéaliste, et totalement désintéressé. Son cœur plus grand que l’ambition, il ne cherchait que la LIBERTÉ. Je ne connaissais pas ce jeune homme, je n’y comprends quasi rien en informatique, encore moins en ces jeux d’appropriations d’espaces intangibles, je ne sais pas non plus, Ce qu’il reste de nos rêves, mais ce que je peux dire c’est que cette lecture est effectivement une révélation. Une révélation Pocket mais aussi, un coup de cœur pour moi.



« Prends ton cœur brisé et fais-en quelque chose de beau. »



Et pour finir, un dernier message à l’auteure. J’ai pleuré, à la fin. Parce que c’était beau. Seul l’avenir nous dira qui viendra réparer les dégâts de nos cœurs brisés…
Lien : https://fairystelphique.word..
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Ce qu'il reste de nos rêves

Retracer le parcours d'un rêveur : Aaron Swartz qui a préféré mourir plutôt que continuer à se battre contre des géants. Je ne connaissais ni son nom ni son parcours mais grâce à Flore Vasseur j'ai découvert un de ces humains qui rêvent et tentent de prouver qu'un monde libre et partagé est possible. Un rêveur, oui, car nous avons tous conscience que partout et malgré les lanceurs d'alertes au courage et à l'abnégation mettent en péril leurs propres libertés au nom d'une idéal. Dans l'univers d'internet, des GAFA et autres mastodontes Aaron, jeune homme surdoué, isolé, non préparé à la lutte, va tel Icare se brûler les ailes, déçu par les politiciens, même ceux que nous avons tant aimés il va renoncer au combat. Un témoignage édifiant, facile d'accès même si le monde des écrans, d'internet vous paraît obscur mais Flore Vasseur le met en pleine lumière, lui révélant une personnalité hors norme qui ne voulait qu'un monde libre, sans surveillance,ni intérêts, ni pouvoirs. Vous ne regarderez plus ensuite vos écrans, les puissants de la même manière et au moins pour cela c'est déjà une victoire....
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Le monde en 2030 vu par la CIA

Une population mondiale d'environ 8,3 milliards d'individus. Voilà ce qui nous attend à l'horizon 2030, selon le rapport du National Intelligence Council qui est le centre d'analyses stratégiques de la CIA.

Des grandes tendances apparaissent: l'urbanisation sera croissante, surtout en Afrique, les classes moyennes se développeront, accélérant l'amélioration de la condition de la Femme à l'échelle planétaire.

L'éducation et la santé entraîneront une émancipation des individus, renforcée par le développement des réseaux sociaux.

Le vieillissement va s'accélérer et la migration deviendra de plus en plus un problème transfrontalier.

Les pays vieillissants (dont nous faisons partie...) devront lutter farouchement pour maintenir leur niveau de vie.

Les problèmes d'approvisionnement en eau concerneront 40% de la population mondiale.

La part du revenu mondial détenu par les USA, l'Europe et le Japon passera de 56% aujourd'hui à moins de la moitié en 2030.

L'Asie aura dépassé l'Amérique du Nord et l'Europe réunies en terme de puissance mondiale calcul à partir du PIB, de la taille de la population, des dépenses militaires et des investissements technologiques.

La Chine aura à elle seule probablement la première économie, dépassant celle des USA peu avant 2030.

La Chine devrait rester devant l'Inde, mais le fossé pourrait se réduire d'ici à 2030.

En 2030, l'Inde pourrait être la puissance économique en expansion comme l'est la Chine aujourd'hui.

Voilà ce qui devrait nous attendre à l'horizon 2030 selon les différents scénarios développés par la CIA.

Le rapport "Le monde en 2030" est un document passionnant, c'est clair, les schémas sont bien expliqués.

Un "must" pour mieux comprendre les enjeux du monde qui se prépare.
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Ce qu'il reste de nos rêves

Je remercie infiniment Flore Vasseur pour ce livre !

Sans elle, je n'aurais rien su de ce jeune homme parti trop tôt. Le portrait m'a touchée, car je suis maman d'un jeune homme né la même année, pas tout à fait n3rd, mais complètement geek.



Je me suis rappelé les débuts d'internet, le modem 28K qui ramait à mort pour télécharger une photo, et qui plantait à 98% du téléchargement...

L'accès à des personnes à l'autre bout du monde, les discussions endiablées sur les premiers tchats.

Plus de vingt ans déjà...On était encore au 20ème siècle...

Très vite s'est posée la question de l'internet libre ! Mais Linux était réservé aux initiés, pas trop le choix que de passer par Microsoft ou Apple.

Et puis se sont imposés d'autres géants, qui contrôlent nos clics et nos données...Les marchands l'ont emporté sur le partage.



Aaron Swartz était un idéaliste, le partage de la connaissance, gratuitement, afin que l'humanité progresse...C'est un combat à poursuivre, et ce livre éclaire réellement magnifiquement le sujet au travers de la vie d'Aaron.
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Ce qu'il reste de nos rêves



Aaron Schwartz, c’est ce garçon de 12 ans à qui  les grands de l’Internet demandaient conseil. C’est ce jeune homme convaincu de la nécessité de l’accès libre et universel  aux savoirs, ce millionnaire malgré lui qui peut enfin appliquer le précepte de son père, « gagner de l’argent puis s’en servir pour aider les autres » .C’est l’un des créateurs des  Creative Commons ( qui permettent n’importe quel auteur de libérer son œuvre du droit de propriété intellectuelle), du flux RSS parenthèse qui permet de choisir d’échapper ainsi à la verticalité algorithme),  de l’Open Library (catalogue de tous les livres publiés), le créateur du site communautaire Reddit. C’est l’activiste acharné qui va prendre d’assaut le système. C’est l’icône des hackers décodeur qui abandonne la programmation pour le combat politique, avec ce vaste programme :

     

« Nous disposons d’un système de communication puissant déployée largement, globalement non contrôlée. Le net sera ce que nous en faisons. C’est à nous de décider. Cela dépend de nous de changer le monde. »  

                                                                                                                                                                              Il s’élève contre la première tentative de  censure du Web aux États-Unis (la SOPA, Stop Online Piracy Act), répond en piratant les banques de données de la bibliothèque universitaire du MIT, ce qui mènera à sa perte, et en rameutant toute la communauté du Web, des internautes lambda aux GAFA pour bombarder les sénateurs de milliers de messages qui finiront par faire plier Obama.



C’est cet homme asocial et charismatique, torturé, énigme pour tous jusqu’à ses plus chers amis, qui va finir par se pendre dans son appartement New-yorkais, plutôt que d’affronter une  justice inique, décidée à détruire coûte que coûte cet agitateur dérangeant.



Aaron Schwartz,  c’est l’étoile qui continue à guider les hackers, c’est  l’idole  de Flore Vasseur qui livre cette biographie très personnelle, subjective  car passionnée, menée à 100 à l’heure, où elle se livre aussi elle-même, entière, ses tripes , ses colères, ses espoirs. Où elle interroge les moyens que nous voulons nous donner pour lutter contre l’emprise capitaliste qui traque l’argent au détriment de la pensée. Car internet est le lieu de toutes les libertés, de la vulnérabilité du système, détourné en faveur du profit et de l’asservissement des populations,.  IL faut se réapproprier  cette « ultime entreprise de docilité »  pour lui donner une force politique.
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Comment j'ai liquidé le siècle

J’avais sélectionné le livre de Flore Vasseur à la lecture d’une critique qui m’avait donné envie. En constatant les billets des Babeliotes, j’avoue avoir eu de l’appréhension en le commençant. Il n’en est finalement rien. Je me suis régalé en plongeant parmi les requins de la finance planétaire.



Il n’est nul besoin de s’y connaître en hedge funds, produits toxiques et autres fusac (fusion acquisition) pour apprécier ce roman. Le rythme est rapide, entraînant, haletant.



Pierre, doué pour les mathématiques, ancien de l’X, est un excellent data analyste. Du coup, il détecte les bons coups et amoncelle des fortunes comme d’autres yuppies de la planète. Il nous amène à New York, à Paris, à Hong Kong et Londres, côtoyant les autres joueurs bancaires capables d’accumuler des pactoles de plusieurs millions de ce que vous voulez, dollar, euro, yuan. Ils achètent, ils vendent, ils gagnent. Parfois ils perdent de l’argent, mais au-delà de cela c’est avant tout la valeur des choses qu’ils ont perdue. Peu importe que derrière leurs manœuvres, des entreprises licencient, délocalisent ou disparaissent. C’est le pouvoir de la finance.



Alors Pierre, être sans émotion de naissance, se découvre à la faveur d’une rencontre avec la femme la plus puissante de la planète. Celle qui tire les ficelles en coulisse. Elle va changer sa vie et lui redonner un sens. Mais ça… c’est l’histoire de Comment j’ai liquidé le siècle.



Flore Vasseur m’a ravi avec ce récit à l’écriture très masculine. S’inspirant des crises financières qui ont secoué les dix premières années du XXIème siècle et de l’Affaire Kiervel et la Société Générale, elle se questionne sur la toute puissance des banques et sur la perte du sens des valeurs dans ce monde à 200 à l’heure.



La population mondiale emprisonnée dans l’uniformité d’une consommation universelle de masse, et le crédit nécessaire souscrit pour la payer, continue d’acheter compulsivement des produits futiles vantés par une publicité permanente et envahissante. Ne sommes-nous pas captif de l’effet de mode tissé autour de nous et dans lequel nous baignons depuis tout petit ? En tous les cas, les bases sont posées pour permettre la spéculation.



Ce sont des thèmes intéressants pour, à mon sens, un très bon roman.
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Comment j'ai liquidé le siècle

L'auteur recrée notre société tout en y ajoutant une touche de fiction. Au travers d'un anti-héro riche, introverti et répugnant la société, Vasseur dénonce le capitaliste et l'égoïsme du gain engendré.



J'ai apprécié sortir des normes "des héros de tous les jours" en découvrant Pierre et ses problèmes quotidiens. Lire un récit avec un personnage principal de ce genre était rafraîchissant, malheureusement le parallèle avec l'économie me semblait mal mélangé ! Si j'ai choisi ce roman, c'est avant tout pour aborder différemment ce sujet. Mais, Vasseur ne se met pas à la place du lecteur, et beaucoup des moments sur ce sujet sont longs et inabordables pour des inexpérimentés.



Donc, même si le héro m'a plu, je sors de cette lecture un peu déçue. Il y aura probablement une adaptation cinématographique, je la regarderai dans l'espoir de trouver ce que je cherchais dans ce roman.
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Ce qu'il reste de nos rêves

J'ai dévoré les trois précédents romans de Flore Vasseur, j'adore son ton, son parcours, le regard critique et caustique qu'elle pose sur le monde, en particulier lorsqu'elle en connaît bien les travers pour les avoir expérimentés (en tant que pro du Marketing et créatrice de start up aux tout débuts d'Internet, puis en tant que journaliste). Déjà, dans son petit dernier En bande organisée affleurait son intérêt pour les hackers et les lanceurs d'alerte s'appuyant sur les nouvelles technologies et s'affirmant comme un quatrième pouvoir en lieu et place de journalistes affaiblis par les intérêts commerciaux des propriétaires de leurs media. En bande organisée est paru en 2013, l'année du suicide d'Aaron Swartz, chantre de l'Internet libre, petit génie de l'informatique, entièrement tourné vers son objectif d'une Toile indépendante, accessible et ouverte. Des idées bien subversives au pays du capitalisme roi.



Le récit de Flore Vasseur est irrigué par l'admiration qu'elle porte à Aaron Swartz et nourri d'une impeccable mise en perspective pour tenter de retracer à la fois le parcours de ce météore mort à 26 ans, et de cerner, d'expliquer les obstacles auxquels il s'est heurté, les forces qui se sont retournées contre lui et ont fini par l'acculer au suicide. Pour cela, elle nous embarque dans les arcanes des débuts d'Internet, aux côtés de pionniers qui ont vu là une formidable opportunité de partage des connaissances et entrevu la possibilité de changer le monde. Elle nous raconte les intérêts antagonistes des "marchands de clics" que sont devenus les mastodontes de la Toile mais également la main mise progressive des États sur cet outil de surveillance et d'influence. Leur peur face à l'arrivée des lanceurs d'alerte tels que Snowden ou Assange. C'est absolument captivant, d'autant que la démonstration est limpide. La figure torturée d'Aaron Swartz, sa personnalité incandescente, son asociabilité imprègnent les pages tandis que son combat utopique se retourne contre lui lorsqu'il décide de mettre en œuvre son projet. La justice américaine veut sa peau, pour l'exemple. Il risque 35 ans de prison pour avoir voulu donner un accès libre à la connaissance.



Ce que révèle ce livre, ce sont surtout les enjeux réels de cet univers digital dans lequel nous évoluons quotidiennement sans suffisamment nous poser de questions. La façon dont nous sommes piégés et enfermés par ceux qui dominent et régissent la Toile là où d'autres avaient rêvé de liberté, en commençant par libérer la connaissance. Le capitalisme et la surveillance ont gagné la bataille. Pourtant, dans les toutes dernières pages, Flore Vasseur veut croire qu'un autre monde est encore possible, là où des voix s'élèvent et particulièrement celles des jeunes, où ces mêmes voix s'emparent des outils numériques pour se faire entendre et peser sur les décisions. Elle pointe cette drôle de génération qui, face à l'échec de leurs parents décide de prendre les choses en mains avec des moyens qu'elle maîtrise parfaitement. Il semble que l'esprit d'Aaron Swartz ne soit pas mort.



Je conseille vraiment à tout le monde de lire ce récit palpitant et instructif. Mais aussi très touchant dans ce qu'il révèle des questionnements de l'auteure et de sa foi désespérée en la littérature pour se sauver de la désolation face au gouffre entrevu.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le monde en 2030 vu par la CIA

Quel va être l'avenir du monde ? Quelles grandes tendances peut-on déjà entrevoir aujourd'hui ? Les analystes de la CIA prévoient un accroissement de la population mondiale d'environ un milliard d'êtres humains. Les flux migratoires vont s'accélérer et entrainer un enrichissement important des pays d'origine, la population va devenir de plus en plus urbaine, de nouvelles mégalopoles vont surgir avec l'arrivée d'une beaucoup plus importante classe moyenne dans les pays émergents. Le développement de nouvelles technologies de l'information, une meilleure éducation et une amélioration des accès à la santé devraient permettre une plus grande émancipation des individus. La Chine atteindra le rang de première puissance économique du monde. L'Europe risque l'implosion. La Russie, de par son isolement et par la baisse de sa démographie, sera sur le déclin. Les Etats-Unis devraient s'en sortir nettement mieux grâce aux apports de l'immigration et à l'exploitation des gaz et pétroles de schistes lui permettant d'obtenir une véritable indépendance énergétique. Ce qui, avec l'hégémonie militaire qui ne devrait pas lui être contestée, représente trois atouts essentiels en une période où la demande en eau, en nourriture et en énergie devraient s'accroître de 35 à 40%.

Ce rapport censé, si l'on se réfère à la couverture, être « dévoré par tout le monde, pas seulement pas les Américains » qui regorge d'analyses, de schémas et autres statistiques certainement basés sur des travaux de chercheurs très sérieux laisse néanmoins une assez étrange impression de manque d'ouverture d'esprit. Même si la prévision géopolitique à relativement longue échéance est un art fort difficile et toujours sujet à caution, elle ne devrait jamais consister à se contenter de prolonger les courbes sans vraiment envisager de ruptures, d'incidents ou d'aléas divers et variés. Et là, le manque d'imagination est flagrant. Même dans le dernier chapitre, le plus intéressant, celui qui propose les quatre scénarios les plus probables, on reste dans le convenu et le train-train habituel très légèrement revisité. Bien des possibles ne sont même pas envisagés. Et le pire, cette vision reste totalement américano centrée. Jamais l'hégémonie américaine n'est remise en question. Pour la CIA, la mondialisation, entendons l'américanisation, ne peut que croître et embellir quels que soient les cas de figure. Aucun autre futur n'est crédible. Dormez sur vos deux oreilles, braves gens. Tout ira toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes. Un peu agaçant surtout quand on se rappelle certaine déconfiture « d'empire qui devait durer mille ans » ou « d'internationale qui serait le genre humain ! »
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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En bande organisée

Camarades de promo HEC, tous on très bien réussi dans la vie, banquiers, directeur de com, de cabinet … sauf un qui après un accident s’est éloigné de toute cette élite. Le début du roman nous expose le quotidien de ces sept amis, leur boulot et leur état d’âme, la vie de famille ou celle en solitaire. Ils tentent tous à leur façon de garder le contrôle car dans ce monde sans pitié de la finance rien n’est réellement acquis.



L’histoire débute avec Sébastien, pro de la com’ de chez Folman Pachs, à qui est confié la mission délicate de dissimuler la façon dont certains pays de la zone euro ont trafiqué leurs comptes pour répondre aux critères de Maastricht et d’éloigner les curieux. On entre direct dans le vif du sujet : comment étouffer des scandales à venir, comment tromper le public.

Il y a aussi Jeremie spécialiste du sauvetage d’Etats endettés et des actifs pourris et son épouse Alison desperate housewife qui se sent délaissée.

Clara grande journaliste économique et épouse de Bertrand directeur de cabinet de la ministre de l’Economie et des Finances, Vanessa employée d’agence de pub qui tient le monde politico-financier dans son Iphone, prête H24 à sauver elle-aussi toute entreprise en détresse.

Mais celui qui nous remet les pieds sur terre est Antoine qui s’est volontairement mis à l’écart de la bande et est devenu un hacker de renom travaillant pour l’Etat ou des multinationales mais qui soutient en secret le mouvementAnomynous.



C’est la disparition de l’un d’entre eux qui va faire s’écrouler le beau château de carte, un meurtre qui n’étonne personne. Plus rien n’est maitrisé, le système prend l’eau, quels seront les premiers rats à quitter le navire ?



A la fois roman et document économique voire politique, ce récit percutant nous entraine dans la vie de personnages fictifs dont l’auteure se sert pour nous dévoiler une réalité, l’actualité à l’état pur : les failles d’institutions économiques, les magouilles en tout genre, les scandales étouffés, la pression que vivent certains hauts gradés, et nous renvoi ainsi vers des liens internet via des flash-codes : vidéos, articles … parsemés ça et là au fil des pages.

L’auteure dissèque le rôle de chacun dans la crise, banques, politiques, en s’appuyant sur des faits réels, un « roman » plein de haine pour le système en place qui prend le peuple pour plus bête qu’il ne l’est. Il se dégage aussi un vide affectif chez chacun des personnages et ils paraissent complètement en dehors de tout, dans leur bulle.

Un petit éveil des consciences, c’est ainsi que je définirais ce roman.



Site de Flore Vasseur : http://florevasseur.com/fr/

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Ce qu'il reste de nos rêves

D'abord dire que j'ai lu deux précédents romans de Flore Vasseur (Une fille à New York, Comment j'ai liquidé le siècle), que son parcours de créatrice de start-up à New York à activiste engagée pour la libre circulation des idées (entre autres) me paraît significatif, rare (hein les traders et tant d'autres du paraître), de la recherche du pouvoir, de l'argent à la recherche du sens, à l'exercice de la liberté et de la responsabilité, que son documentaire Meeting Snowden mérite la diffusion la plus large (Arte a permis sa mise en ligne sur you tube, en lien en bas d'article).

Lire ce road trip en plein mouvement des gilets jaunes n'est pas anodin. Avec ce récit où on croise Tim Berners-Lee, Julian Assange, Larry Lessig, Edward Snowden, Jimmy Wales et où on suit les traces, réalisations-créations, héritages de Aaron Swartz, on est au cœur d'internet, des enjeux de cet outil (internet doit-il être libre, en libre accès, en open source ? internet doit-il être sous contrôle ? internet est-il un instrument au service des pouvoirs politiques, financiers ? un instrument de contrôle des esprits et consciences ? un instrument de profits considérables pour les GAFA et les majors ?), on est au cœur des batailles tantôt feutrées, tantôt frontales qui opposent pouvoirs politiques (USA, Russie, Chine...), grandes firmes (les géant du web et des plateformes : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Netflix, Tesla, Uber, Airbnb, Twitter, Yahoo, Lindekin), les internautes, les citoyens, les activistes et les hackers.

Tout tourne autour du droit d'auteur, du copyright. (Lire mon article sur Internet, un séisme dans la culture de Marc Le Glatin, en lien en bas de l'article). Si je mets en ligne sur you tube une vidéo de vacances ou une vidéo créative parce que je maîtrise bien "final cut pro", je cesse d'être propriétaire de ma vidéo. Quiconque peut la regarder, la télécharger, la pirater, la faire passer pour sienne, je ne perçois aucun droit d'auteur ni de you tube ni du lecteur. Pour un livre, le lecteur le paie une fois à l'achat, le lit autant de fois qu'il veut (en général, il ne le finit pas), le passer à ses amies (les femmes lisent plus que les hommes, passer un livre, c'est un beau geste). Aaron Swartz a été un des plus ardents combattants pour l'accès libre à tout ce qui est mis, doit être mis sur internet, en particulier les articles scientifiques des programmes de recherches commandés par les agences gouvernementales et financés par l'argent public (d'où son écriture du Manifeste de la guérilla pour le libre accès, traduit dans 25 langues et aussi le téléchargement qu'il pensait normal de millions d'articles stockés au MIT qui lui valut arrestation et poursuite par le gouvernement d'Obama en la personne de la procureure des États-Unis Carmen Ortiz = 35 ans de prison, 1 million de dollars d'amende). Depuis le suicide de Aaron Swartz, la kazakhe (menacée, poursuivie) Alexandra Elbayan a libéré l'accès à plus de 70 millions de publications scientifiques via la plateforme Sci-Hub.

Ce roman nous fait aussi découvrir certaines universités américaines et grands lycées américains. Stanford, Harvard, le MIT. Le moins qu'on puisse dire c'est que ces universités sont les pompes aspirantes des jeunes intelligences créatives, qu'elles savent les formater c'est-à-dire  mettre le pouvoir créateur de cette jeunesse (souvent à fric, études très chères) au service des donateurs, fournisseurs de commandes, GAFA, gouvernement, multinationales (le grand-père d'Aaron, William, a été un des donateurs importants de Pugwash, l'association des scientifiques pour le désarmement nucléaire). Quelques dissidents résistent à ce formatage, deviennent différents. Ce fut le cas de Aaron dont le parcours n'a rien de rectiligne, c'est un parcours fait de ruptures (il quitte Stanford en cours de scolarité...), de grands écarts (de la richesse à la pauvreté choisie, aucun goût de luxe, une grande humilité).





Chacun d'entre nous doit se demander à quoi il joue quand il recherche via Google, quand il se raconte sur FB, quand il tweete des commentaires (Donald Trump est le roi du tweet provocateur, du buzz avec boules puantes). Ces outils ne sont pas innocents, ils nous tracent, ils servent à la fabrication des algorithmes qui nous cernent pour fabriquer des messages appropriés à nos "attentes" (les sites de rencontres qui fonctionnent très bien, de manière visible donnent une idée de comment fonctionnent les marketeurs, fabricants de "tendances" à partir des données qu'ils récupèrent. Donc, par exemple, travailler sous creative commons (une invention de Aaron), c'est "maîtriser" ses droits sur ses œuvres (1,4 milliard d'oeuvres sont aujourd'hui répertoriés en creative commons). Choisir Linux, un logiciel libre, c'est pas être choisi par Apple. Choisir FB ou framasphère ? gmail.com ou tutanota.com ? dailymotion ou vimeo ?  Choisir Lilo, Qwant, Ecosia ? Comment protéger nos données, sécuriser nos boîtes mails, empêcher la traçabilité de nos recherches ? C'est le cas maintenant des recherches qu'on fait sur Wikipédia de Jimmy Wales. Elles ne sont plus traçables. Pour les oeuvres entrées dans le domaine public, la BNF avec l'Europe a lancé sa propre numérisation "contre" la bibliothèque numérique de Google books. Wikisource recueille les oeuvres libres de droits. Tim Berners-Lee, l'inventeur du web a lancé le 1° octobre 2018, Solid, nouveau web dans lequel l'internaute garde la propriété et le contrôle de ses données personnelles.



Mes usages d'internet sont pensés. Je ne me livre pas sur FB, j'en retire "mes" posts tous les 3 jours, ce sont des posts en lien avec le monde, peu de like, peu de commentaires, une voix dans le désert. Mes 3 blogs sont des lieux de partage et de réflexion, articles, notes de lecture. Là aussi, écho limité. Je ne fais guère d'efforts pour augmenter l'audience, un peu moins voix dans le désert. Le Journal d'un égaré a été construit à partir de 45 articles de blog, ce qui signifie que ce sont des articles pouvant tenir un peu dans le temps.



Je pense que notre culture en ce qui concerne internet est trop, très rudimentaire. Se rend-on compte qu'Obama gagne la présidentielle américaine grâce à une armée de followers qui ont harcelé de messages les électeurs des états clefs. Trump a fait de même. Là, survient l'épisode des trolls russes qui piratent les adresses de millions d'électeurs sur FB (qui a dévissé en Bourse) pour les fourguer à Donald Trump. On a vu chez nous, les trolls de la manifestation pour tous de la Frigide Barjot faire remonter en tête des revendications des GJ, l'abrogation de la loi sur le mariage pour tous. Je ne parle pas des cyber-attaques venues d'états, d'activistes, de hackers genre anonymous ou wikileaks. Les lanceurs d'alerte paient le prix fort, Julian Assange, Bradley Manning, Edgard Snowden, Denis Robert, Stéphanie Gibaud...

Je choisis de donner des exemples pour inciter à faire un usage citoyen, responsable de ce roman. Il se lit comme un thriller, écriture sèche, des fois deux mots pour une phrase, des formules qui claquent. Très documenté, accompagné de rencontres avec les parents, les frères, les professeurs, les génies du droit constitutionnel ou d'internet, traversant des paysages contrastés (des quartiers chics de Highland Park au métro new yorkais = sacré voyage au pays soi-disant de la liberté, de l'american way of life que moi je vois comme l'american way of death, la mal-bouffe notamment, les shoots aux amphétamines fabriqués en masse par Big pharma ou le syndrome VICA), par des moyens variés, l'avion, le greyhound puant, la marche, avec des apartés où Flore Vasseur s'évoque, ce roman est comme un roman initiatique. Difficile, impossible de saisir Aaron dans sa complexité, avec ses angoisses, ses peurs, ses diarrhées, ses coups de génie, ses inventions, son assurance, ses valeurs, ses choix éthiques et politiques.

Mais les désillusions qui jalonnent son parcours de météore peuvent nous permettre de voir où nos efforts doivent porter. La bataille qu'il mène contre la loi de censure d'internet, Sopa, loi qui veut criminaliser les téléchargeurs soi-disant illégaux d'oeuvres que se sont appropriés les majors d'Hollywood, voulue par Obama, en créant un outil d'appels et d'e-mails automatiques (3 millions d'e-mails et 14 millions d'appels au Congrès, asphyxié, pétition de 7 millions de signatures sur le bureau du Prez) montre la puissance des internautes mobilisés. Wikipédia et d'autres sites font écran noir quand on fait une recherche. Obama annule le vote de la loi. Je me suis mis à rêver d'écrans devenant noirs les soirs de débats à la télé grâce à des anonymous bien intentionnés.

La veille de son suicide, il parle de son projet Victory Kit, une boîte à outils pour créer en quelques clics, de façon totalement sécurisée, encryptée, l'arsenal numérique d'une mobilisation citoyenne. Mais lui, le partageur, ce soir-là, ne donne pas à Taren Stinebrickner-Kauffman (la créatrice de la star-up SumofUs, SommedesNous, la chercheuse de l'algorithme éthique permettant de retrouver l'intérêt général), la clé sur laquelle se trouve le code de ce projet. Pensons aux grands sites pétitionnaires Aavaz, Change. Ils sont peut-être dans l'esprit du Victory Kit d'Aaron.

De quoi est-il revenu ? Lui qui a été millionnaire en dollars à 19 ans avec la vente du site qu'il a construit, Reddit, il en est revenu de l'illusion d'une constitution soucieuse d'éthique, (la loi n'est pas l'éthique, celle-ci est affaire de responsabilité personnelle, non inscrite, obligée par la loi; l'application de la loi par la bureaucratie d'état est inhumaine - lire Kafka, la bureaucratie a aujourd'hui un nom: la médiocratie), il en est revenu de l'illusion d'un usage libre d'internet favorisant la diffusion des connaissances; les géants du web en font et en favorisent des usages cyniques et de profits (la pornographie, la pédophilie sont des créneaux rentables, sex-tape, revenge-porns). Dans les deux cas, constitution, pouvoir constituant des citoyens, internet libre, c'est le rapport de forces qui tranchera, entre les gens d'en bas et les riches.

Lui qui voulait changer le monde nous a prévenus, a fabriqué des outils. En France, on n'a pas encore cette culture de la mobilisation citoyenne de masse via internet (il y a eu tout de même la bataille pour le NON au référendum de 2005 avec déjà Etienne Chouard en figure de proue mais on a vu comment Sarkozy a méprisé ce NON vainqueur; bien sûr, les pétitions marchent, celle de l'affaire du siècle sur le climat par exemple). Avec le mouvement des GJ, il me semble que ça vient. Cette jacquerie selon certains, cette guérilla asymétrique comme le furent la révolte des quartiers en octobre 2005 ou la révolte des bonnets rouges bretons en octobre 2013 (bien voir les différences, les quartiers n'ont pas rejoint les GJ), ce mouvement a mis au coeur de ses revendications le pouvoir constituant de chacun et du peuple via le RIC. FB est l'outil des rassemblements. Le portable, l'outil des témoignages contre les merdias manipulateurs. Des médias alternatifs voient le jour. Une grande maturité se dégage; se peut-il que souterrainement cheminent des prises de conscience ?

Dernier point que je veux aborder, le syndrome VICA ou VUCA (en anglais). Il semble que ce soit la nouvelle théorie du Tout des gourous de la Silicon Valley. V pour volatil, I pour incertain, C pour complexe, A pour ambigu ou ambivalent. Tout serait vica-vuca. Vous voulez du solide, tout est volatile, vous voulez des certitudes, tout est incertain, vous voulez des évidences simples, tout est complexe, vous voulez du sens, tout est ambigu, et-et, ni-ni. Dans un tel monde, vous ne saurez jamais si vous êtes sur le bon chemin.

Et les thérapeutes, guérisseurs, gourous (un sacré business) soignent les bobos et les maux de l'âme pendant que l'humanité et la planète s'effondrent. Sauvez-vous, changez-vous, pas le monde, ce n'est pas à votre portée. Une théorie d'impuissance. Les idéalistes activistes des années 2000 pour un internet libre et une vraie démocratie méritent notre respect. La démocratie est devenue un marché aux électeurs, aux voix, affaire de statistiques, de cibles, aux mains de lessiviers, de spins doctors, de communicants fabriquant slogans, campagnes publicitaires pour appâter les gogos que nous sommes devenus (la farce pestilentielle de la présidentielle 2017 en est une illustration).

Mais Flore Vasseur malgré elle aussi ses désillusions, continue à faire sa part; surtout elle voit monter au front une certaine jeunesse, elle fait un très beau portrait de Emma Gonzalez, une des rescapées de la tuerie de Parkland en Floride. Je mets en ligne son message de 6'20, "le temps qu'il a fallu au tueur, (un adolescent de 17 ans) pour tirer 100 balles avec un AR-15 et tuer à bout portant 19 de mes camarades puis se mêler aux survivants paniqués pour sortir du lycée". Je donne pour exemple de cette mobilisation de la jeunesse, le discours de  la jeune Greta Thunberg, une Suédoise de 15 ans déjà très active dans la défense de la planète à la COP 24 à Katowice. (Texte de grand bémol  après la vidéo du discours de Greta).
Lien : http://les4saisons.over-blog..
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Une fille dans la ville

Pour commencer, je donne la définition de "chick lit" sur Wikipedia : "Le ton est très spécifique : désinvolte, désabusé, marqué par un recul humoristique et l'auto-dérision.

Le point de vue narratif, marqué sans doute par les premières oeuvres à succès du genre (Bridget Jones), est le plus souvent en focalisation interne et à la première personne. Il en résulte un effet comique un peu répétitif mais efficace dû au décalage entre des situations sérieuses ou même critiques et la représentation naïve que s'en fait l'héroïne.

Bien que des éléments romanesques et sentimentaux soient souvent présents dans la chick lit, ils ne sont généralement pas caractéristiques du genre, car les relations de l'héroïne avec sa famille, ses amis sont peut-être aussi importantes voire davantage que ses relations avec les hommes. Aujourd'hui, la chick lit semble évoluer peu à peu vers des thèmes plus « sociétaux », plus en lien avec les problématiques du quotidien." Une fille dans la ville coche toutes les cases, y compris la dernière. Inutile de résumer l'intrigue, si c'en est une, du genre ascension sociale et échec amoureux fulgurant : d'autres critiques figurent sur Babelio. J'aurais été plus indulgent si, comme je l'avais cru au début, ce premier roman avait été écrit par une fille tout juste sortie d'HEC. Mais elle avait tout de même plus de trente ans quand il est sorti. Tard pour continuer à jouer avec les fascinations du système, même sur un mode distancié,. On apprécie l'énergie efficace du style faux rebelle, tout en clichés, contre-clichés quasi-journalistiques. Mais on préfèrera habiter New York avec Svetlana Alpers (voir critique ici) qui témoigne au moins d'un peu de sensibilité dans la vision. Une fille dans la ville sacrifie à la prohibition anglo-saxonne de l'émotion, toujours suspecte d'apitoiement aux yeux d'un public attentif aux seules intérêts financiers. Ce livre est le fruit d'une éducation à la réussite à tout prix et d'une conception de la société comme compétition constante ; cela porte à la fois son intérêt et ses limites. Comme virtuose du grand oral, Flore Vasseur s'impose aisément. Comme "écrivaine", ou "écrivain française" ainsi que la présente Le Figaro (lien ci-dessous), c'est plus douteux. Ce coquetèle de Houellebecq et de Bûcher des Vanités sent son école. A lire vite.
Lien : http://www.babelio.com/livre..
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En bande organisée

Ce livre dénote dans le paysage du roman contemporain en ce sens qu'il aborde un univers peu évoqué mais pourtant d'une brûlante actualité. Il nous plonge au cœur des nouvelles sphères dirigeantes et agissantes, celles qui unies comme les doigts de la main tirent les ficelles dans nos économies mondialisées et plus spécialement un groupe de quarantenaires issus d'une grande école de management (HEC ?) et qui se trouvent en poste de responsabilité, d'influence, de manipulation. Groupe en train d'exploser en vol à l'occasion de la crise financière.



Avant de dérouler l'histoire de cette explosion Flore Vasseur consacre à chaque acteur de ce mirage, qui va bientôt tourner au cauchemar, un chapitre de présentation.



Un des protagonistes trop compromis dans les arnaques financières d'une grande banque (FOLMANN SACHS) et victime du lâchage de ses chefs et c'est tout une suite de désillusions qui s'enchaînent, cortège de mensonges, de trahisons, de séparations, de remises en question, de remords. Qui, Dircom d'une grande banque, Consultant senior de premier plan, journaliste financier ayant pignon sur rue, grande prêtresse dans la communication, chef de cabinet d'un ministre, très bien payés et solidaires dans la réussite voient cette union superficielle et leur propre destin se déliter rapidement lors d'un gros coup de tabac.



Un grain de sable dramatique dans cette machinerie jusqu'ici fort bien huilée, une vieille histoire sentimentale qui remonte et la réapparition d'un ancien compagnon d'étude qui n'avait jamais voulu jouer le rôle que ses beaux diplômes lui avaient assigné en s'investissant en robin des bois de la piraterie informatique vont ramener plus ou moins durement sur terre ses hyper cadres devenus "hors sol".



Certes ces personnages sont romanesques, mais ce monde lié de la finance, du pouvoir, de la communication, des nouvelles technologies est très réel. Pour le souligner Flore Vasseur ponctue son récit de la référence de liens internet, sortes de panneaux vous indiquant où vérifier et approfondir les faits qu'elle relate.(A ne pas suivre lors d'un première lecture, au risque de rompre la fluidité du récit).



Ce livre est incisif, direct et de lecture facile. Ce roman fait oeuvre de pédagogie aussi en ayant le grand mérite d'éclairer sur les turpitudes de jeunes élites, qui ne sont pas les moins coupables des dérives de la croissance économiques à tout va.



Un livre qui tient en haleine, qui s'apparente autant à un thriller qu'à un documentaire. Un roman complètement moderne en somme.



Je conseille ce livre à qui aime prendre plaisir à lire un roman bien écrit, enlevé, et à s'instruire et réfléchir en même temps sur le monde actuel. En cela "En bande organisée" est exemplaire.

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En bande organisée

En bande organisée est un roman atypique de Flore Vasseur, qui tente d’assembler deux univers à priori éloignés : la littérature et l’économie (et par extension la politique). Et lorsqu’on feuillette l’ouvrage, machinalement, on repère plein de flashcodes insérés dans les pages, qui renvoient à tout un tas de sources, articles, vidéos, enquêtes… De quoi piquer mes instincts de lectrice chevronnée : ce roman semble à même d’expliquer les évènements actuels, entre crise économique et faillite des institutions.

Sept personnages se partagent les chapitres de ce roman : Clara, Jérémie, Bertrand, Vanessa, Alison, Antoine, Sébastien. Ils sont tous passés par l’entonnoir HEC pour ensuite déverser leur jeunesse dans divers milieux professionnels : finance, politique, informatique, communication, journalisme. Arrive la quarantaine et c’est à cet âge que Flore Vasseur choisit de nous les dépeindre. Ils sont un peu fatigués et au bout du rouleau, ces personnages à l’apparence et aux CV flatteurs, qui peuvent se targuer d’appartenir à une certaine élite.

Clara, journaliste dans un grand quotidien, s’apprête à recevoir les insignes de chevalier des Arts et des Lettres. Elle vit avec Bertrand, directeur du cabinet de la ministre de l’économie mais leur couple se délite sous la pression. Ils s’inquiètent pour Sébastien, responsable de la communication de la grande banque Folman Pachs, qui se noie dans son travail, surtout depuis que ses supérieurs lui ont refilé une affaire louche, qui risque bien d’intéresser la presse… Quant à Jérémie, il est devenu expert en redresseur de banques, sa femme Alison n’est qu’une femme au foyer qui s’ennuie à mourir et Vanessa, la dernière de la bande, s’est constitué des réseaux dans tous les milieux en se spécialisant dans la communication. Ne reste à présenter qu’Antoine, qui s’est retiré du monde existant pour mieux investir le monde virtuel en devenant hacker au service de l’état mais également d’organisations dissidentes comme le mouvement « anonymous ».

Le résultat de ce vaste roman ? Un vaste charnier où Flore Vasseur dissèque la place des banques, leur rôle dans la crise actuelle, mais aussi la politique de l’Europe, son rôle dans la crise actuelle…

Personnellement, j’ai parcouru ce roman avec intérêt souvent, parfois avec un peu d’ennui en dépit de tout l’art de l’auteure à insuffler à travers ses personnages sa compréhension des affaires actuelles. J’ai souvent été rebutée par les notions abordées que je ne comprenais pas toujours. Le fait d’apporter des éclairages par l’intermédiaire des flashcodes est à ce titre intéressant car cela permet d’approfondir certains évènements sur lesquels le texte s’appuie, et ces évènements sont tous réels, comme le souligne l’auteur dès le départ. Avec du recul, je dirais que c’est un roman percutant, à l’écriture prenante, passionnée, hargneuse. Au milieu du roman, j’ai un peu peiné à poursuivre mais globalement c’est intéressant. Curieux et marginal, ce roman oscille entre vulgarisation économique et intrigue romanesque aux allures de polar. Pas mal !
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Comment j'ai liquidé le siècle

Amusant, je n'avais aucune idée de ce qu'était les coulisses de la finance avant de lire le livre, ou plutôt j'en vais une idée vague, lointaine de la réalité. A supposer que le livre dépeigne effectivement cette réalité, j'en ai désormais une connaissance plus claire.

Mais, Comment j'ai liquidé le siècle doit être lu comme un roman, et bien évidemment pas comme un essai. Loin d'être un chef d’œuvre, le livre a néanmoins cette qualité de faire passer un bon moment au lecteur tout en lui distillant de croustillantes (mais effrayantes) infos sur les dessous de l'économie spéculative. Enfin, bravo pour le titre, j'ignore pourquoi, mais je le trouve percutant.
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Comment j'ai liquidé le siècle

mment j'ai liquidé le siècle, est une satire du monde du trading, voir même de notre société contemporaine. C'est un livre sympathique, mais qui ne révolutionne pas le genre. Il faut simplement être prêt à lire de l'absurde et de la parodie, soyez donc prévenus cher lecteurs.
Lien : https://mellecupofteabouquin..
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En bande organisée

Mon troisième livre de Flore Vasseur et j’ai toujours autant de plaisir à découvrir les coulisses de la finance et du pouvoir...

Ici il y a même des flash codes qui renvoient à des contenus internet, soit pour écouter un morceau de musique, soit pour lire un article de presse ou encore visualiser un bout de reportage. J’avoue que je ne m’y suis pas rendue, si je lis, je ne veux pas aller vers des écrans, ou écouter de la musique. Mais cela renforce les éléments avancés dans le récit qui dénonce notre système financier, global et européen. Petite note quand même, le livre date de 2013, et est vraiment ancré dans l’actualité de cette année là.

J’ai une affection particulière pour les récits de bande d’amis évoluant au fil des ans et j’ai donc aimé suivre Clara, Bertrand, Antoine, Jérémy et les autres dans leur déconvenue face à leur vie, celle qu’on leur avait promis lorsqu’ils faisaient leurs études, et le réalité de celle ci quand ils réalisent que la poursuite du pouvoir et de l’argent n’est peut être pas le but d’une vie...petite crise de la quarantaine...

J’aime l’écriture de Flore Vasseur, percutante et directe et j’aime qu’elle soit une auteure engagée.
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Ce qu'il reste de nos rêves

Une enquête saisissante !

Si l'univers des hackers et de l'informatique ne sont pas tellement les thématiques qui m’intéressent, ce récit m'a happé du début à la fin. Son autrice nous transmet sa passion, son obsession, pour l'existence de ce jeune homme qui a mis fin à ses jours à seulement 26ans. Pourquoi ? C'est le point de départ.

Aaron Swartz est un prodige du clavier. Il assiste à l'arriver d'internet autour de ses 10 ans et capte très vite l'impact qu'il peut avoir sur l'évolution du monde et de la société. A 14ans il quitte le système scolaire pour proposer ses services à une grande société informatique. A 17ans il découvre la face caché de l'iceberg. On découvre une face sombre de Barack Obama qu'Aaron tente de dénoncer. A partir de là, il change de bord pour se placer du côté des plus grands lanceurs d'alertes. A travers la toile, il a l'ambition de changer le monde. Créateur de readit, il est accablé par la tournure que prend la société. La haine et l'abrutissement général grandit sur la toile et les ennuis commencent pour lui. La CIA est à ses trousses. L'autrice parcours les état-unis pour dépeindre finement le portrait psychologique de Aaron, et tente de comprendre comment son génie l'a conduit à sa perte. Ce bouquin est un puissant mode d'emploi pour comprendre les dérives de la société, l'impact des lanceurs d'alerte, le poids qui pèse sur eux. Ces héros sur l'on tente par tous les moyens de passer sous silence... J'ajoute également une mention spéciale à Jean d'Ormesson, présent dans le récit, et pour la sagesse de ses paroles !
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Ce qu'il reste de nos rêves

Depuis le temps que je voulais lire quelque chose sur Aaron Schwartz ce livre m'est tombé dessus à la bibliothèque grâce aux bibliothécaires qui l'avaient mis sur une table à l'entrée.

Bien sure c'est une vision des choses vu par l'autrice mais je pense que ca donne une idée du contexte Américain dans lequel ce pauvre jeune homme a évolué. C'est beau l'Amérique, terre des libertés et de l'innovation... mais la justice et son rouleau compresseur fait peur à voir. Les intérêts de certains sont légèrement remis en cause et on sort le grand jeux à coup de millions de dollars. Tout ça pour des documents de recherches téléchargés en masse et même pas partagés, ca semble énorme. Bon on ne saura jamais le fin mot de l'histoire mais on a perdu quelqu'un qui avait visiblement du potentiel pour défendre les droits et les libertés sur cet Internet pour ce qu'il est devenu le pauvre doit se retourner dans sa tombe !
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