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Citations de Florent Couao-Zotti (41)


Celui qui rejette tout sans écouter son interlocuteur est un coupable qui se désigne tout seul.
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Si la mort est un vêtement que tout le monde doit un jour porter, il y en a qui doivent s'en vêtir avant les autres.
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Il paraît, disent les sociologues, qu'on est le produit de son milieu et qu'on en duplique tôt ou tard les mêmes travers. Déborah, pour contrer les habitudes violentes de son père, avait empoigné un soir une trique et lui avait fracassé la tête avec. Un délire et une jubilation propres à une âme soulagée, lui avaient soulevé la poitrine. (p.158)
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-Tu vois ce fusil ? lui demanda-t-il.
- Comme je te vois, Sambieni.
- Ce sont les Blancs qui l'ont fabriqué. Avec ça, ils tuent leurs cibles de façon frontale. Mais ici, on a fait mieux : cette arme a été équipée d'un deuxième canon invisible. Elle peut atteindre des gens à des milliers de kilomètres. C'est le Tchakatou !
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Ces malfaiteurs de derrière la montagne, tous de nationalité d'outre-montagne, étaient d'une stupidité à faire pousser des champignons dans le nez d'un barbu.
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Les baraquements, construits avec du matériel de récupération, s'étalent à perte de vue, exactement comme des tas d'immondices émanant d'une même usine. Bois, tôle, carton, polystyrène, contreplaqué, tout. Comme si l'urgence interdisait de former un projet de vie. Comme si la nécessité imposait la consommation rapide du temps.
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Cette nuit, avant que la nature ne se décolore, avant que l'aube ne pointe son museau dans la robe dentelée de l'horizon, il y aura mort d'hommes.
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Elle s'attendait à tout, miss Déborah. D'ailleurs, si l'on égrènait son existence, les rêves qu'elle avait nourris, les cauchemars qui l'avaient bouillie, on s'apercevrait qu'elle avait vécu mille vies ; que, depuis ses premiers laits, il s'était accumulé dans son corps, dans les interstices de sa peau, des quintaux d'histoires incroyables. (p.157/158)
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La moto gigotait sur la piste jaune de la Route des Pêches. Sur les quatre kilomètres qui séparaient le Calvaire du village des pêcheurs, le chemin était loin d'être un long fleuve tranquille. Nids de poule, tranchées de voyous, baignoires de crocodile, tous les trous se succédaient avec autant de variété que de régularité. (p.89)
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Question : que pouvait-elle, rien qu'avec sa peau de pêche et ses longues jambes devant l'argent généreusement répandu sur les galons et les képis de la hiérarchie policière ? Que peut une grâce féminine contre des liasses de billets frais et craquants ?
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La moto faisait un bruit d’enfer, comme si elle avait été arrachée à un cimetière d’engins morts puis retapée avec des pièces recyclées. Kalamity Djane roulait lentement sur la chaussée, les yeux mangés par de grosses lunettes noires, les mains gantées, fixées sur les deux poignées. De chaque côté du siège, on voyait son énorme arrière-train, de gigantesques fesses pressées dans un pantalon jean à la texture sauvage, pantalon qui se prolongeait en bas par des bottillons en cuir au bout pointu, définitivement classifiés « Pointininis ».
Natingou City s’étalait de part et d’autre d’une voie goudronnée, ligne dorsale de la Nationale 3, qui partait de l’entrée de la ville et se perdait dans les gerçures escarpées de l’Atakora. Commerces, marchés, banques, hôtels, administration, tout se tenait, offrait guichets des deux côtés du bitume, reléguant à l’arrière-plan habitations et propriétés privées.
La nouvelle venue se dirigea vers le Saloon du Desperado, situé près du cinéma Bopessi, cette ancienne chapelle du septième art où Gary Cooper, en blanc / noir, donnait le change à Ted Cassidy, où John Wayne jouait les lieutenants de la Cavalerie, où Franco Nero offrait aux cinéphiles du western réchauffé aux spaghettis. Kalamity Djane s’arrêta devant le bar-restau, descendit de la moto et, sans attendre, enleva les gants en cuir qu’elle portait, puis les rangea dans la boîte à outils située sous le siège. De la même boîte, elle sortit un petit sac de femme. Sur l’ensemble de ce qu’elle portait, mis à part les boucles d’oreilles ovales qui lui coulaient jusqu’aux épaules, c’était ce qui faisait véritablement féminin sur son port.
La présence d’un personnage aussi singulier attira l’œil des badauds et des vendeurs ambulants : la vendeuse de wassa-wassa qui attendait son dernier client aussi bien que le bana-bana qui offrait à vendre sa quincaillerie de produits frelatés ; le pickpocket qui cherchait son énième gogo à plumer aussi bien que le fou qui avait perdu le chemin de l’asile. Des chiens qui guettaient quelques restes de repas devant les gargotes avoisinantes s’étaient mis à aboyer…
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Une femme à la peau fruitée, au souffle mentholé, aux courbes explosives, inépuisable puits de jouissance jusqu'à plus sec. Mais bémol : il ne la talonnait pas à cause de ses gâteries, il la voulait pour les huit cent mille dollars engrangés lors du casse !
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La moto faisait un bruit d’enfer, comme si elle avait été arrachée à un cimetière d’engins morts puis retapés avec des pièces recyclées. Kalamity Djane roulait lentement sur la chaussée, les yeux mangés par de grosses lunettes noires, les mains gantées, fixées sur les deux poignées. De chaque côté du siège, on voyait son énorme arrière-train, de gigantesques fesses pressées dans un pantalon jean à la texture sauvage, pantalon qui se prolongeait en bas par des bottines en cuir au bout pointu, définitivement classifiés « Pointininis ».
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Elle se leva. Il lui fallait au plus vite rendre inutile la Sylvana, la mettre hors d'état de nuire, en lui attachant le poignet. La jungle n'est pas une affaire de midinettes, ni de sentimentalisme. Il faut savoir rendre griffe pour griffe, morsure pour morsure. Autrement, on risque d'y laisser plus que ses ovaires.
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- Faut pas t'inquiéter, vodun lissa, c'est une banque poilue.
- Comment ?
- C'est une caisse à sous où l'on met de l'argent sans rien en retirer.
- Tu veux parler de quoi ?
- Cette femme est une pute en or. Elle ne traite qu'avec de gros portefeuilles. Comme son amie qui habite là d'ailleurs.
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Lui mordre un sein équivaudrait à un détériorer un instrument de travail. Ce serait comme couper la jambe gauche de Maradona au temps de ses années de gloire.
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Ernest Vitou ne se rendit pas directement au Saloon du Desperado. Il n’en prit d’ailleurs pas le chemin. Par peur de se retrouver en face de Kalamity Djane, il estima plus sage d’aller quêter chez son ami, Boni Touré, un brin d’information sur le sujet, savoir si, en tant que shérif, policier, inspecteur, telle affaire aussi saugrenue lui était déjà tombée dans le creux du pavillon.
Il avait roulé comme un meurt-de-faim cherche un morceau de pain dans une poubelle. Sa voiture, une « Pathfinger » au nez dégauchi par un accident, couleur sang royal, avait ignoré, sur la distance, le code de la route puis, finalement, s’était arrêtée devant le commissariat de police. Avant même de poser pied à terre, il ouvrit sa boîte à gants et en sortit un flacon de parfum. D’une seule coulée, il en aspergea la blessure.
Ah, Dieu ! Quelle sensation ! De la douleur, une impression de fraîcheur mentholée ajoutée à de la brûlure ! Il eut même le sentiment qu’un couteau s’était enhardi dans ses petites plaies pour en remuer l’intérieur. Trois fois, il refit la même chose, avala des antalgiques en gélules censés le calmer. Ernest Vitou, quoique colosse, avait une crainte horrible des douleurs, de quelque origine qu’elles soient. Il ne savait pourquoi les faits de la vie le mettaient toujours dans des situations de souffrances physiques.
Ne plus penser à cette éhontée de petite vermine. Ne pas donner à ses écarts l’importance qu’ils ne devraient pas avoir. Se concentrer sur cette histoire de « femme djaklayo« . En élucider le mystère.
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Il fallait que je revienne pour affranchir ma mémoire de la douleur ; il fallait que je revienne me retremper dans les terres mouvantes de ma destinée. T'interroger, Akuété. Interroger Essivi. Interroger la mer. Interroger le ciel. Et demander à tous pourquoi la passion rend l'homme si aveugle. Pourquoi l'égoïsme rend la nature si méconnaissable.
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Soudain, apparut sur la gauche un bus, un diplodocus des autoroutes, carrosserie décharnée, freins improbables avec des passagers accrochés, entassés là-dedans comme des chauves-souris. Il freina et alla s’arrêter dix mètres plus loin. Un jeune déguenillé en descendit, sans doute l'apprenti-chauffeur, qui jouait aussi le rôle de réparateur-bricoleur, de tickettier, de contrôleur, de coursier, de petit-boy, bref l'esclave-bus, dévoué corps et esprit au conducteur, un cinquantenaire, tête nue et ronde comme une calebasse.
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Cotonou. L’air chaud. Les plaintes halées de la mer. Les rires ombrageux des petites gens. Les rondeurs ovales de la Béninoise, en pagne ou en bouteille. Et les nuits brassées par les bruits des zomatchis, ces motos-taxis au ventre dégoulinant d’essence kpayo…
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