AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Francis Berthelot (52)


Haut-le-cœur. Tangage. Haut-le-cœur. Voilà les vagues du dégoût qui déferlent, emportant le chocolat, le lait, la sueur. Des lames de fond incontrôlables qui retournent les entrailles du gamin, et inondent la table et le carrelage. Des giclées de bile. Des giclées de désespoir. Ce qu’il a entendu, pensé, compris. Les mots chuchotés. Les images entrevues. Les souvenirs des uns. Les mensonges des autres…
Devant ses parents pétrifiés, il vomit tout cela à corps perdu. Comme il les vomirait l’un et l’autre s’il le pouvait. Comme il se vomirait lui-même, à la fin, pour échapper au monde affreux des adultes.
Commenter  J’apprécie          160
Que veut dire ce signe ? Me suggère-t-il qu'un jour je serai écrivain ? Cela me paraît démesuré. J'ai à peine dix ans, et les écrivains sont de vieux messieurs - en général morts depuis des siècles. Par quel tour de passe-passe pourrais-je devenir l'un d'eux ?
Commenter  J’apprécie          80
Un amour non partagé n'est qu'une illusion d'optique.
Commenter  J’apprécie          70
Parfois, il aimerait savoir encore pleurer. A cause de la solitude où il s'emmure ; mais aussi de la médiocrité qu'il trouve en eux. Lorsqu'il pénètre les forêts de leurs esprits, il s'occupe d'abord de neutraliser les vrilles mentales qu'ils tendent vers lui. Ensuite, le temps qu'ils réagissent, il explore leur paysage intime. Les premiers temps, il a été surpris : il y a rencontré des bosquets plus verts, plus luxuriants, des torrents plus sauvages que chez les enfants de la secte. Pourtant, les vraies règles lui sont vite apparues : des arbres alignés, des champs creusés de sillons, des rivières endiguées dans les parpaings ; bref, une rigueur autre, mais tout aussi sévère. (...) Partout, il retrouve cette soumission à un ordre supérieur, adulte sans doute, mais au sens tyrannique du terme.
Commenter  J’apprécie          50
– Mes poings peuvent-ils vous rendre service ? Demande-t-il aux galopins. A trois, c’est dangereux d’attaquer un moucheron !
Commenter  J’apprécie          40
Puis elle reprend, en tendant son visage au soleil : "Le théâtre, c'est le mensonge élevé à la perfection du cristal. Il ne renie pas sa nature : au contraire, il la revendique. Mais c'est pour cela qu'il est pure vérité. Plus il affiche ses artifices, ses masques, ses trompe-l'œil, plus il révèle l'immuable de l'homme."
Commenter  J’apprécie          40
Le point de vue de la cafetière: Iscan fils de d'Abraark, seuls survivants de la race humaine.
" la poigne de son père est sur elle. le corps de son père la plie, lourd de son poids d'os, d'écorce, de chair vieillissante. Le sexe de son père s'empare de sa faille qu'il a ouverte en elle, y grave des signes ineffaçables. Les ondes qui la secouent rendent à chaque chose sa pesanteur exacte."
Commenter  J’apprécie          40
Ainsi, en dépit de la catégorisation stricte opérée par le champ commercial dans son ensemble, il existe entre littérature générale et littératures de l’imaginaire une zone frontalière qui possède sa logique propre : la zone des transfictions. Comme on le voit, en donner une définition univoque serait aussi difficile que contraire à leur esprit même. D’autant que les règles à transgresser dans le mainstream n’étant pas les mêmes qu’en SF, les critères de sélection à appliquer aux deux continents diffèrent sensiblement – même si, au fond, on arrive à des ouvrages proches. En revanche, le double éclairage que permet le recours simultané à la narratologie thématique et à la narratologie discursive permet d’en donner une idée assez précise. Loin des conventions de genre et au-delà des singularités d’œuvre ou d’auteur, les transfictions ont en effet pour point commun la volonté de déréaliser le récit, grâce à une double transgression de l’ordre en place :
– d’abord, en jouant sur le rapport réel/imaginaire, donc en introduisant dans l’histoire des éléments qui dépassent le monde où nous vivons ;
– ensuite, en jouant sur le rapport réalité/fiction, donc en déconstruisant le discours par des stratagèmes qui exacerbent sa nature fictionnelle.
Commenter  J’apprécie          30
Consterné de se voir aimer tellement à contretemps, il laisse les phrases s’abattre sans répondre.
Commenter  J’apprécie          30
Un moment plus tard, cependant, tandis que la doyenne regagne la scène, le murmure de stupeur qui s'élève de l'assistance la fige sur place. Sur son bras, la robe qui rendait Clytemnestre si terne oscille, vaporeuse, comme sous l'effet d'une brise. Elle est à nouveau d'un blanc éblouissant. »
« - Cette femme, je ne peux même pas l'approcher ! reprend-elle sans l'entendre. En elle comme autour d'elle, il y a trop de haine – exprimée ou non. Si je dois l'incarner en public pendant des semaines, je finirai par me haïr moi-même !
- Eh bien, il faut apprendre à mieux t'aimer. A accepter vos points communs. La pièce l'exige, et notre avenir aussi. Un acteur doit affronter ce qu'il déteste en lui... Nous n'avons pas le choix. »
« Vous prétendez jouer avec les mythes, déclare enfin Mélusath d'une voix impassible. Mais vous ne vous regardez pas en face. Il va falloir que cela change. Le théâtre exige de ceux qui le servent un peu plus d'honnêteté. »
« - Où sommes-nous ? se borne-t-il à lui demander.
- Dans ton décor : celui du spectacle. Mais surtout le tien, à toi, avec ses vilains petits secrets. Hé oui... Un artiste doit puiser dans ce qu'il a d'innommable. Il est temps de sortir tes fantômes des oubliettes !
Commenter  J’apprécie          30
On n’a pas le droit de détruire entièrement une espèce.
Commenter  J’apprécie          20
Sa faille secrète, pourtant, celle qui donne cette aisance de serpent à sa colonne vertébrale, personne n’en connaît l’existence.
Voilà bientôt cinq ans, son frère aîné, Ivan, a été chassé par sa faute du cirque familial où ils exécutaient ensemble, l’un comme porteur, l’autre comme voltigeur, un numéro d’acrobatie mis au point depuis leur enfance.
Commenter  J’apprécie          10
Moitié contorsionniste, moitié mime, surnommé par ses amis Max-la-vipère, Maxime est une de ces stars atypiques dont s’enorgueillit le Piano-Strass. Son numéro, qui mélange arts du cirque et de la scène, est une succession de sketchs quasi muets, accompagnés au choix par un ragtime, une barcarolle ou quelque chanson enregistrée, au cours desquels son corps, en arborant des formes étonnantes, fait oublier ce qu’il a d’humain et transfigure l’espace pour y inscrire cent histoires.
Commenter  J’apprécie          10
Cela suffit-il à faire vivre la maison ? Pas vraiment. Mois après mois, on prédit sa fermeture imminente. Chacun, alors, redoublant d’assiduité, rameute voisins, amis, collègues de bureau et cousines de province. Pour stimuler son monde, le patron couvre façade et murs d’affiches scintillantes à l’image des réjouissances à venir. La dernière placardée, justement, annonce au public un de ses artistes préférés :
Commenter  J’apprécie          10
Au sous-sol aussi, l’on cause et l’on boit. En revanche, on n’y fume guère : spectacle oblige.
Celui-ci se déroule sur une scène plus exiguë qu’un trottoir, flanquée d’un piano droit comme un réverbère, que se partagent — chacun sa soirée — trois pianistes jaloux de leur talent. En quoi consiste-t-il ? En un joyeux désordre où se bousculent chanteurs, danseurs, travestis, acrobates, comiques, illusionnistes, celui-ci professionnel, celui-là beaucoup moins, sans compter quelques
inclassables dont les bizarreries suscitent, de façon arbitraire, sifflets ou enthousiasme. À la demande, le patron, un barman, voire un client hardi, montent aussi sur scène pour faire leur numéro, recueillir les bravos, répondre du tac au tac aux lazzis. Bref, les semaines fastes, les fidèles y passent toutes leurs soirées, préférant cent fois ce trou à vauriens au Devil’s Paradise de Broadway.
Commenter  J’apprécie          10
Au rez-de-chaussée, entre des murs pourpres d’où émergent les visages de Mistinguett, Judy Garland, Piaf, Tino Rossi et Fred Astaire, on boit, on fume, on cause, accoudé au bar ou juché sur un tabouret, voire sur une de ces tables de bistrot qui, bien que dénichées aux puces, garantissent l’authenticité de l’endroit. Ici, barmen, clients, artistes et noceurs, tout le monde se connaît, se tutoie, s’embrasse sans préjugé. C’est là un des prodiges réalisés par le patron, Ljuban Popic, un grand Yougoslave aux joues rouges et à la brosse blanche : offrir à une clientèle que le quartier incite au romantisme un lieu à la fois canaille et convivial.
Commenter  J’apprécie          10
Blotti dans une ruelle du Marais, le Piano-Strass est un de ces cabarets de poche dont la survie tient autant de l’insolence que du miracle. Ouvert depuis bientôt quinze ans, il se remplit
vaille que vaille au gré des saisons, des impôts, de la pluie, des embouteillages, du programme du jour, de l’humeur du patron, de l’état d’ébriété du pianiste et de cent impondérables, tels que l’élection de M. Univers, la coupe du monde de french-cancan ou la visite à Paris de la reine-mère du Lichtenberg.
Commenter  J’apprécie          10
L’illusion est la vérité première du bateleur. Les nuits de cafard, en grimant son visage de bleu et d’or, en arrachant des étoiles à ses mains, il entraîne les foules dans le carrousel du rêve. Et si sa flamme s’éteint à la fin du spectacle, elle se rallume dès le lendemain soir : un vrai artiste fait feu de toute croix.
Commenter  J’apprécie          10
A force de rêver, j’ai atteint le soleil.
Je t’en offre un morceau pour défier ton sommeil,
Libérer ta folie ou violer tes images,
Pour qu’on s’y baigne ensemble au mépris des nuages.
Le ciel, ce n’est pas loin du tout.
Regarde : le soleil est debout.
Il s’envole, mais il reste avec nous.
Lon Orfelt - Chansons :
Terre, lune, soleil.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai décroché la lune et je ne sais qu’en faire :
Y pendre ma nacelle comme à une montgolfière,
Lui donner un visage, t’oublier avec lui,
Ou la peindre en veilleuse pour mieux troubler tes nuits.
D’accord, je voyage dans la lune,
Je plane, tout seul parmi les dunes,
Mais je chante : ça endort la rancune.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Francis Berthelot (257)Voir plus

Quiz Voir plus

Parfum et Cinéma

« Vous savez, on me pose de ces questions ! On me demande : "Qu’est-ce que vous mettez pour dormir ? Un haut de pyjama ? Le bas ? Une chemise de nuit ?" Je réponds : "Chanel n°5", parce que c’est la vérité… Vous comprenez, je ne vais pas dire nue ! Mais c’est la vérité ! » Quelle actrice se confie ainsi sur son parfum favori?

Marilyn Monroe
Lauren Bacall
Bette Midler

7 questions
6 lecteurs ont répondu
Thèmes : Parfums , parfumerie , parfumeur , fragrances , littérature , culture générale , mode , haute couture , adapté au cinéma , adaptation , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}