Citations de Franck Pavloff (131)
Faire l'amour avec un homme qui se cherche encore, c'est serrer l'avenir dans ses bras.(p230)
Soudain la notion de crime contre un patrimoine de l'humanité s'inscrivait dans le livre de la barbarie. La ville avait retenu son souffle puis, dans un silence pétri d'angoisse, les habitants s'étaient approchés des rives séparées. L'incroyable blessure qui béait devant eux zébrait leur conscience d'une même cicatrise, les rendait responsables d'une inconcevable atteinte aux racines de la vie.
...puis après tout, le langage c'est fait pour évoluer et ce n'était pas plus étrange de donner dans le "brun", que de rajouter "putain con", à tout bout de champ, comme on le fait par chez nous. Au moins on était bien vus et on était tranquilles.
Résister davantage, mais comment ? Ca va si vite, il y a le boulot, les soucis de tous les jours. Les autres aussi baissent les bras pour être un peu tranquilles, non ?
Pour elle, emprunter le chemin de la mémoire, c'était s'enfoncer sous terre et elle découvrait qu'en se déplaçant à sa surface on pouvait retrouver une époque révolue. Comme si hier était aujourd'hui, mais ailleurs.
Mon cœur s'était serré, puis on oublie vite.
... Comprends que tu peux aussi donner, ça épongera ta peine, c'est même le seul remède pour la soulager, donne au lieu de quémander comme un mendiant des miettes d'attention et tu deviendras plus libre qu'un prince ...ne te complais pas dans ton malheur. (p 134)
Dans un pays que je connais bien, les losanges sont un signe de sagesse. Le rond, tu n'en ressors jamais, le carré est trop parfait, il t'enferme, le rectangle s'étire à l'infini, peu fiable. Tu les rassembles tous, tu obtiens le losange, une figure idéale, assez déséquilibrée pour que ta pensée s'y glisse et pourtant cernée par les quatre côtés qui la guident.
- Il est où ce pays de la sagesse ?
- Là où fleurissent des champs de rhododendrons.
Mon cœur s'était serré, puis on oublie vite.
-Les peurs c'est comme les coups de feu,si on les affronte elles disparaissent,n'est-ce pas?
Il ajuste son bonnet, sourit.
-Peut-être même il suffit simplement de les ignorer.
"_ Tu vois, finalement il est plus affectueux que l'autre, et il m'obéit au doigt et à l'oeil. Fallait pas que j'en fasse un drame du labrador noir.
A peine il avait dit cette phrase que son chien s'était précipité sous le canapé en jappant comme un dingue. Et gueule que je te gueule, et que même brun, je n'obéis ni à mon maître ni à personne!."
Quelque temps après, c’est moi qui avais appris à Charlie que le Quotidien de la ville ne paraîtrait plus.
Il en était resté sur le cul : le journal qu’il ouvrait tous les matins en prenant son café crème !
Ce n'est pas parce qu'on aurait acheté récemment un animal brun qu'on aurait changé de mentalité, ils ont dit.
"Avoir eu un chien ou un chat non conforme, à quelque époque que ce soit, est un délit"
Il faut avoir l'âme orgueilleuse ou blessée pour s'en aller retourner avec une pelle un lopin de terre aussi dur que du béton. Il faut croire à la vertu du geste simple face à la fureur du monde, être dépositaire de l'espérance de l'instant pour s'en aller jour après jour bêcher un ersatz de jardin où des lupins arctiques et des pavots annonceront le renouveau des saisons.
La ville autiste découpait le monde en tranches d'humanité sourdes les unes aux autres.
" Le monde est illisible."
Faut pas pousser, disait Charlie, tu comprends, la nation n'a rien à y gagner à accepter qu'on détourne la loi, et à jouer au chat et à la souris.
Ce matin, Radio brune a confirmé la nouvelle. Charlie fait sûrement partie des cinq cents personnes qui ont été arrêtées. Ce n'est pas parce qu'on aurait récemment acheté un animal brun qu'on aurait changé de mentalité, ils ont dit.
"Avoir eu un chien ou un chat non conforme, à quelque époque que ce soit, est un délit."
Le speaker a même ajouté:
" Injure à l'Etat national."
Et j'ai bien noté la suite. Même si on n'a pas eu personnellement un chien ou un chat non conforme, mais que quelqu'un de sa famille, un père, un frère, une cousine par exemple, en a possédé un, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, on risque soi-même de graves ennuis.
Comment peut-on se laisser apprivoiser si vite alors qu'on se veut clandestin?
(p183)
Il faut cultiver les arbres [...] pas les rancoeurs. (p165)