AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de François Cavanna (328)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Ritals

François Cavanna - Les Ritals - 1978 : Les mémoires d'enfance sont souvent ennuyeuses et factices. Une fois qu'un individu a vendu deux livres, qu'il est passé une fois à la télévision ou qu’il a gagné une médaille dans une compétition quelconque, il pense du coup que sa vie devient intéressante au point d'en faire connaitre à tous sa genèse. Mais non mesdames et messieurs les peoples, les pseudos stars et starlettes, les vendeurs de vide on s'en fou de votre vie. Nous les lecteurs nous voulons du réel, de l'émotion et de l'histoire aussi. Avec Cavanna on avait tout ça et plus encore avec cette écriture vacharde et cinglante qui correspondait bien au monde de l'enfance et de l'adolescence. L'homme ne faisait pas de ses souvenirs une suite de situations idéalisées qui voulaient montrer à quel point il avait eu de la chance de naitre, ni un chapelet de malheurs totalement exagéré pour faire pleurer dans les chaumières. Entre un père manœuvre respecté pour son insondable gentillesse et une mère aigrie par une vie qui lui avait sans doute enlevé tous ces rêves, François Cavanna vivait une jeunesse heureuse à Nogent sur Marne. Au milieu des immigrés italiens, cohorte bouillonnante de maçons et de femmes de ménage volubiles le jeune garçon faisait ses premières gammes, ses premières bêtises, sa première fugue aussi et anticipait dans des jeux pas toujours innocents ses relations futures avec les femmes. Le ton de ces écrits transpirait une grande tendresse pour cette communauté valeureuse et pour ce père démuni matériellement mais tellement riche en humanité. Car c'était sa figure qui dominait le récit, c'était lui qui la plupart du temps était au centre des anecdotes du petit François Cavanna (avec deux «N» il y tient), lui qui à travers ces souvenirs recevait le plus bel hommage qu'un fils puisse faire à son père. L'anarchie qui régnait dans la construction de ce roman en éloignait toute monotonie. En effet Cavanna qui fut dès sa plus tendre enfance passionné de lecture, ne cherchait pas à classer les évènements par ordre chronologique mais au fur et à mesure qu'ils revenaient dans sa mémoire. Il n'est pas sûr que dans notre monde de plus en plus moraliste ce livre aurait eu le même accueil bienveillant qu’à sa sortie. Cavanna écrivait à l'époque dans Charlie Hebdo et son récit était loin de verser dans le politiquement correct. On n'en dira pas plus de peur que les associations féministes, antiracistes ou autres ne s'emparent de ces écrits pour en faire un autodafé en le sacrifiant sur l’hôtel des réseaux sociaux. Rien évidemment n'était à prendre au premier degré ici (ben oui, je suis Charlie), si ce n'est la bêtise de ceux qui entretiennent cette véritable fosse à purin virtuelle (je parle des réseaux sociaux, vous suivez ?). «Les ritals» était donc un model d’autobiographie rédigé par un écrivain qui ne s’embarrassait pas de pudeur de gazelle pour relater les sentiments partagés en général dans la société du temps de sa jeunesse. Et cette spontanéité équivalait à un véritable bol d’air pur pour les lecteurs… indispensable
Commenter  J’apprécie          15921
Les Russkoffs

François Cavanna - Les Russkoffs - 1979 : L'époque des "ritals" est passée, François Cavanna a 17 ans et malgré ses excellents résultats scolaires il est entré comme simple agent à la poste. Il n'a d’autres ambitions qu'une petite vie tranquille dans le Nogent de son enfance au milieu de ses amis et de sa famille. Mais voilà la guerre souffle son vent destructeur jusque dans la capitale. En un mois les Allemands ont tout emporté, écrasant l'armée française sous les chenilles de leurs blindés. Les administrations parisiennes sous la pression décident de se replier sur Bordeaux, faute de moyens de locomotion officiels chaque agent devra rejoindre le sud-ouest par ses propres moyens. Commence alors pour notre héros un voyage à vélo en pleine exode et une description saisissante de cette période qui vit des millions de français jetés sur la route par l'avancée des troupes allemandes. Fidèle à lui-même Cavanna ne cache rien des comportements de cette humanité inquiète. Du bienveillant au sordide les hommes se montrent sous leur véritable jour dans cette épreuve. Rarement on aura aussi bien raconté cette fuite éperdue vers le vide qui s'arrêtera brutalement avec la capitulation de l'armée française devant l’aigle teutonique. Sans emplois François Cavanna rentre à Paris mais la paix pour lui ne dure pas longtemps, pris dans une rafle il est envoyé en Allemagne pour servir le S.T.O. C'est là-bas en territoire ennemi qu'il va tomber éperdument amoureux de Maria un prisonnière russe et apprendre à apprécier les mœurs de cette peuplade bonne enfant embrigadée de force dans le destin de l’union soviétique. Mine de rien, dans son langage de titi de banlieue Cavanna raconte là une des plus belles histoires d'amour jamais écrite. Sincèrement a-t-on déjà aussi bien parlé d'une femme aimée que dans ce livre ? Soumis aux mauvais traitements des gardes chiourmes SS, existant de débrouillardise dans un pays dévasté par les bombardements, les deux jeunes gens vivent en enfer les plus belles années de leur vie. Pour François Maria est un prénom fait pour l'adoration. Hollywood l'a déjà distingué dans les traits de Nathalie Wood, Cavanna va le sanctifier en écrivant « Les Russkoffs ». Toujours côtes à côtes même quand les soldats allemands les poussent sur la route pour fuir l'avancée de l'armée rouge, les deux jeunes gens vont pourtant se perdre pour ne plus jamais se retrouver. Cavanna au désespoir parcourra l'Allemagne en long et en large à la recherche de traces de cet amour qui ne pouvait pas finir ainsi. Rentré en France toutes les démarches qu’il fera pour la faire venir se briseront sur le mur que les grandes puissances érigent alors pour se partager le monde. Ce livre qui décrit si simplement la guerre et les malheurs qu'elle engendre est une œuvre importante, une des rares qui plonge le lecteur sans affectation dans le chaos d'un temps que personne ne voudra revivre... un torrent d’émotion
Commenter  J’apprécie          12520
Crève, Ducon !

C’est plein d’émotion que je referme le dernier livre de François Cavanna, livre qu’il n’a jamais tenu en mains puisqu’il s’en est allé en janvier 2014.

Bien qu’il soit fils d’un émigré italien, Luigi Cavanna, dit « Vidgeon », sa mère étant française et parce qu’il brillait à l’école, François Cavanna s’est toujours senti exclu de la communauté italienne de son quartier Maubert, dans le centre de Paris. Pourtant, il leur a rendu le plus bel hommage qui soit dans ce livre magnifique lu il y a bien longtemps : Les Ritals (1974). Il prouvait là ses immenses talents d’écrivain, un auteur sans fard, d’une franchise abrupte et réjouissante.

Ensuite, je m’étais régalé avec Les Russkofs (1979). Puis Bête et Méchant (1981) et Maria (1985) m’ont marqué et je regrette d’avoir délaissé la lecture de Cavanna jusqu’à Lune de Miel (2011), un livre plein d’instants de vie, de confidences, d’anecdotes. Crève, Ducon est de la même veine. Entre temps, j’avais l’occasion de le lire dans Charlie Hebdo.

Virginie Vernay dont Cavanna parle déjà dans Lune de Miel, fut sa secrétaire bénévole durant ses dernières années. Elle a réussi à regrouper ses derniers textes pour publier Crève, Ducon, nouveau recueil de témoignages, de réflexions sur la vie, de coups de gueule pour lesquels Cavanna est inimitable.

Les chapitres sont courts, toujours marqués de cet humanisme qui a fait sa force. J’ai apprécié de croiser, au fil des pages, ses camarades de Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo : Choron, Reiser, Gébé, Cabu, Wolinski, Willem, Delfeil de Ton… avec lesquels il m’a fait partager des moments incroyables, tranches de vie d’une équipe qui réussissait à sortir chaque semaine un journal hors normes, dans des conditions normales, au 10, rue des Trois-Portes, sans aucune protection policière…

Cavanna partage aussi ses galères avec cette Miss Parkinson, cette maladie qui le handicape terriblement et contre laquelle il lutte. Elle est la cause d’une grave chute dans des escaliers, chute dont il ne se remet pas complètement.

Cavanna se souvient du STO (service du travail obligatoire), durant l’occupation nazie, parle encore de Maria et c’est très émouvant. Il se confie aussi sur sa mère qui tentait de le priver de ce père qu’il admirait tant.

Avec ces quelques souvenirs, Cavanna m’a fait vivre des tranches de vie de son quartier avec Carmen, la concierge, le pharmacien qui trouve le moyen de mourir et d’abandonner Rita, cette petite paysanne portugaise qu’il éduquait.

Enfin, il y a Virginie qu’il aime bien. Elle lui dit qu’elle l’aime mais lui sait bien qu’elle est amoureuse d’un beau garçon qui semble la dédaigner. C’est toujours écrit avec une franchise immense, une écriture directe qui me touche beaucoup, surtout lorsqu’il évoque la mort de ceux qui sont partis, avant de parler de la sienne comme dans les dernières lignes du livre :

« T’as laissé les copains partir et t’es resté ? Vois ta gueule, Ducon, regarde-la bien. Le temps a chié dessus, mais oui. T’es plus toi, Ducon, t’es parti avec eux. Tu le savais pas ça, hein ? Souvenirs, souvenirs, ils ne sont plus que souvenirs, c’est-à-dire une photo, une larme… Rien. Elle est là, elle attend, ils seront deux en un. Mais le deuxième ne sera pas toi.

Alors, qu’est-ce que tu fous là ? Crève, Ducon ! »


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          10513
L'Aurore de l'Humanité, tome 1 : ...et le sin..

Ce livre est assurément de ceux qui réconcilient avec la vie.

Il est drôle.

Mais il est aussi insolent, imaginatif, narquois, intelligent, mensonger, jubilatoire, provocateur, sincère, subversif, féministe et phallocrate, judicieux, moqueur, logique, vulgaire et distingué, malin, tendre, monstrueux et diablement bien écrit ...

Les dessins sont de l'auteur.

Peut-être les a-t-il recopiés des murs de la grotte où se terraient Khrosilex et la tribu des Peaux-de-Vache ?

L'homme de Lascaux n'était-il, à côté de lui, qu'un vulgaire gribouilleur ?

Peut-être ? Mais là n'est pas l'essentiel !

Car la question qui nous occupe est de savoir si l'on a, ici, affaire à un grand ouvrage scientifique qui ouvre la porte à une nouvelle réflexion sur l'homme ?

Le programme se décline en 25 leçons d'Histoire où Cavanna aborde un problème essentiel et immense, celui des origines et du développement de l'humanité.

Cavanna entretient avec l'Histoire des rapports tout à fait personnels.

Il mêle à sa réflexion un petit peu de fantaisie, un tout petit peu ...

En fait, on peut dire qu'il est un archéologue-de-mes-fesses !

Ne prétend-il pas avoir mis la main sur un document inestimable et sacré, sur une page extraite des carnets de croquis du créateur ?

Cette page serait conservée à la Bibliothèque Nationale sous le n° AB.5856.

Allons donc !

En fait, Cavanna est un trublion, un vieil anar moustachu !

Avez-vous remarqué comme le vieil anar est souvent moustachu ?

Mais il est aussi et surtout un formidable intellectuel.

Et s'il ne semble pas toujours prendre la pensée avec tout le sérieux que lui prêtent les philosophes agrées, assermentés, reconnus et asservis, Cavanna ne lui fait jamais de concession.

Il fait rire et sourire en appuyant là où est la douleur.

J'ai eu la chance de lire tard ce livre, tard dans ma vie, si tard qu'il m'a été facile, presque logique d'en extraire, par dessus la rigolade, toute l'épaisseur de la leçon.

... "Et le singe devint con".

Cela donne à réfléchir !

Et si, finalement, tout ce qu'on nous raconte d'un peu différent, c'était des mensonges ? ...





Commenter  J’apprécie          746
Le dernier qui restera se tapera toutes les..

Retrouver la verve de Cavanna par-delà sa mort est pour Horusfonck un rare plaisir teinté de quelques douleurs!... Qui plus est, dans ces textes dédiés aux très chers, chers et beaucoup moins chers disparus.

Certaines de ces chroniques m'ont foutues le frisson et d'aucunes me firent monter des larmes... Dame! J'ai retrouvé-là quelques connaissances dont le départ m'a bien retourné.

... Les Mouna, Reiser, Brassens, Schlingo, Dard, Toubo et tous/toutes les autres qui revivent dans ce recueil soigné et...miraculeux? Les voilà si vivants!

Cher Cavanna, si vachard, si tendre, si juste.

Cher Cavanna...

Commenter  J’apprécie          652
Lettre ouverte aux culs-bénits

Cavanna, c'est la raison, le simple bon sens contre la grande imposture des religions!

Le célèbre père supérieur de Hara-Kiri démonte clairement et hardiment l'insanité de ces croyances en un Dieu unique ou en triple exemplaire en un...

En insistant sur ces croyances transmises par les sacrements et l'éducation religieuse...

Cavanna en est bien conscient: Les intégristes et fous de Dieu ne la liront pas, cette lettre ouverte!

Mais j'ai passé un bon moment à lire une prose enlevée et passionnée... Des pages qui débroussaillent et aident à y voir encore plus clair dans le doute et l'inconfort... Car, non: L'agnosticisme et l'athéisme ne sont point confortables! Ben oui: Comment s'en remettre à Dieu lorsque l'on y croit pas!

Et la lecture de ce livre tombe à pic (!), puisque cavanna s'indigne en évoquant l'ignoble fatwa qui, déjà en 1994, frappait Salman Rushdie!

On peut constater, dans l'actualité brûlante, comment les religions et leurs gourous peuvent être néfastes et dangereux sur un trop long terme!

Ce bouquin, chapitré court et fort en gueule, rebooste le lecteur: Ne renonce pas à la raison, ne t'endors pas et reste lucide... Pense par toi-même, existe et ne t'en remet surtout pas à un Dieu quelconque.

Et, François Cavanna, je salue votre mémoire et continue de dévorer vos écrits heureusement divers et nombreux!
Commenter  J’apprécie          655
Les aventures de Napoléon

Merci à Babelio et aux Éditions H&O pour cette belle découverte et, surtout, ce bon moment de rigolade ! J'avais choisi ce livre car je dois bien l'avouer, je ne connais pas grand chose sur le bonhomme au petit chapeau. Avec la commémoration du bicentenaire de la mort de l’empereur, les livres fleurissent. Je ne voulais pas non plus me prendre la tête sur un essai bien lourd, trop théorique.



Mais là, qu'est-ce-que j'ai ri ! Je n'ai pas appris grand chose (encore que...) mais j'ai passé un très très bon moment. Cette édition rassemble le feuilleton "Les aventures de Napoléon" publié dans Hara-Kiri en 1969. Je vais m'empresser de lire d'autres bouquins de Cavanna qui sont au fin fond de ma PAL. Cela m'aura permis de connaître l'auteur des "Ritals" dans un autre style.



Je termine ce billet avec un petit extrait : "Toujours galants, les Français donnèrent la vérole aux Égyptiennes. En échange, les Égyptiennes leur donnèrent la peste. Ça tombait bien, on commençait à s'ennuyer. Toute l'armée fut atteinte. On était obligé d'exempter les pesteux du maniement d'armes car ils grattaient leurs bubons avec leurs baïonnettes, ce qui faisait mauvais effet sur les rangs". (P46)
Lien : https://promenadesculturelle..
Commenter  J’apprécie          632
Cavanna

Il ne suffit pas de grand chose ...

Parfois, d'un détail, pour faire sombrer une soirée, d'un débat télévisé, de quelques tristes mines, d'une primaire annoncée sur tribord ...

La grisaille semblait, hier soir, avoir envahi l'avenir, la télé et l'imagination.

"Quand l'homme cessa d'être singe, il fut con".

Et le boulot de son oeil torve guettait mon prochain réveil encore trop matinal.

Il ne suffit pas de grand chose ...

Mais sur le morne chemin vers le sommeil, mes yeux sont tombés sur un petit livre.

Ma main, sans rien demander, s'en est emparé.

Merci monsieur Dix Dix-huit !

Merci Cavanna !

Grâce à vous,

je sais ce que l'on obtiendrait si tous les éléments du corps d'un homme de 75 Kg étaient séparés ...

je connais le statut officiel de l'objecteur de conscience ...

j'attends avec impatience l'an 2000 ...

j'ai lu un manuscrit trouvé dans une météorite ...

j'ai appris le nouveau code de la route ...

j'ai tenté de résoudre une charade interminable ...

j'ai relu quelques bonnes vieilles chroniques d'Hara-Kiri ...

j'ai croisé Wolinski dans une préface de rechange et dans une préface écrite sans l'aide d'aucun dessin ...

Et même si je me demande encore si j'en suis un, c'est décidé, je vais militer pour la défense et l'illustration du con.

Je vais en faire mon drapeau, mon flambeau.

"Le con est roi, le con est dieu.

Hommes d'État et marchands de lessive, journalistes et marchands de bon dieu, tous rampent à hauteur de con.

C'est le con qu'il faut séduire, c'est le con qu'il faut baiser, le con qui vote, le con qui paie, le con qui fait des bulles, le con qui meurt pour les Alsace-Lorraines, le con qui tue pour les Vietnams, le con qui pleure, le con qui rit, le con universel et triomphant, le con moral, le con féroce, le con au coeur de midinette, le con avare, le con ascète, le con héroïque, le con distingué, le con qui va-t-au ciel, le con qui se la veut courte et belle, le con fort de ses droits de con, le con cocu, le con cocueur. Le con" ...

Merci monsieur Dix Dix-huit !

Merci Cavanna !



Commenter  J’apprécie          583
Les Ritals

A LIRE ou A RELIRE un pur moment de tendresse, la vision d'un enfant, pré ado, sur un passé "dur" diront certain, ceux qui on le temps de se plaindre, des petites frustrations du quotidien,dirait François, parce que lui, il avalait la vie, plutôt que de se laisser avaler par elle.

Cavanna, ne l'a pas oublié, ce gamin, il est resté comme lui, rebelle, indépendant, attachant, terriblement "vivant", l'enfant François, c'est l'enfant qui tout au long de sa vie, l'a nourri .

Il nous "parle" cet enfant, nous rappelle celui "tapi" au fond de nous, que l'on a oublié, et pourtant cet enfant que nous avons été...c'est "vraiment" nous.

Il nous rappelle aussi, que " l’étrangé " il change souvent de nationalité, "l'étrangé" d'hier regarde" l'étrangé" d'aujourd'hui et lui trouve une sale gueule...

Un livre d'amour....pour ses proches et pour les hommes qui veulent le rester
Commenter  J’apprécie          572
Les Écritures

Du Cavanna pur jus: C'est impertinent, drôle, réjouissant dans ce que le croyant gourmé et guindé qualifiera de "blasphème"!

Dieu en prend un bon coup, souverain et salvateur!

Ce livre est un remède contre la bêtise et l'ineptie épaisse des

intégristes de tous poils qui nous les brisent menu-menu à nous, les incroyants, les athées, les agnostiques, les qui doutent!

Et, en ces temps d'intégrisme religieux de tous bords, Cavanna nous rappelle que le rire caustique est une arme de vie dont les ayatollahs ont une sainte (!) frousse.

Lire Cavanna fait du bien, et Les écriture le confirme!
Commenter  J’apprécie          557
Les Ritals

Quel livre, quand même...Quand on retombe dessus, par hasard, la nostalgie vous prend et on en relit vite fait quelque pages, comme çà, juste pour le plaisir. Mais ça ne loupe jamais et on finit par se goinfrer tout le bouquin sans débander, c'est ainsi. Un pur bonheur d'émotions, de rires, d'odeurs, d'accents transalpins et de terre nivernaise ( vous savez, celle qui ruine le dos parce que plus basse que nulle part ailleurs...)...
Commenter  J’apprécie          541
Les doigts pleins d'encre

Voilà un très beau livre, emprunt de cette nostalgie de l'enfance... Cette si brève et cruciale période d'une vie humaine.

Cavanna des Ritals et Doisneau du Baiser de l'Hôtel de ville, unissent leurs incomparables talents respectifs pour offrir cet hymne aux gamins que nous fûmes.

Les gammes somptueuses des noirs, gris et blancs de la photographie de Doisneau illustrent parfaitement la prose vive de Cavanna.

Tendresse et amusement, bobos et bêtises, école et aventure peuplent ce recueil de morceaux d'enfance.

Merci, merci du fond de mon âme d'enfant, à ces deux bons génies disparus.
Commenter  J’apprécie          530
Les Russkoffs

Merveilleux François Cavanna, anarcho au coeur tendre, débordant d'amour et d'humour, en guerre éternelle avec les "cons" (Vaste programme aurait dit le Général). Prince de la dérision, qu'il exerce d'abord vis à vis de lui même, ce qui, par les temps qui courent est d'une rare élégance, il a, parfois - souvent - la formule vacharde mais toujours à l'endroit des puissants, ce qui, par ces temps qui rampent, est d'un rare courage. Rabelaisien en diable, le cul ne le rebute pas (oh non) et, s'il est vert, il n'est jamais vulgaire, maniant en outre avec une extrème habileté cette langue qu'il a tant aimée. Tu nous manques, François.
Commenter  J’apprécie          523
Je l'ai pas lu, je l'ai pas vu, mais j'en a..

Il aurait fallu tout lire !

Tous les journaux, tous les bouquins, voir tous les films et ne pas louper une émission télé, ni une expo.

Y en a qui l'ont fait.

Ils savaient tout, ils avaient tout vu.

Comment ils ont fait ? ça ...

Si le moustachu l'avait su, il l'aurait fait aussi.

Mais, non, ce que connaissait le dernier des arracheurs de betteraves dans le Finistère, le moustachu l'ignorait.

Alors au lieu de lire ce qui se passait, il l'a écrit.

Et il a possédé tout le monde !

C'était la méthode Cavanna ...

Et, en des temps fort lointains, des temps que les jeunots, intellecfesses et compagnie, n'ont pas connus, il n'était pas question de couper les poils du cul en quatre !

Alors, en 1969, le moustachu a décidé de jeter de très courtes chroniques d'actualité brûlante dans les pages d'un hebdo bête et méchant, celui-là même qui en se faisant "Hara-Kiri" devint "Charlie-Hebdo".

L'anarchie ! Hou la sale bête. Elle a du poil aux pattes.

Au secours maman !

Donc Cavanna, le moustachu, investi de la plus noble des causes - "informer le public" - va écrire ici sur ce qu'il n'a pas lu, pas vu mais dont il a entendu parler !

C'est la méthode Cavanna !

D'abord de la dérision et de l'ironie, puis de la dérision et de l'ironie.

Et, si vous saviez le temps qu'il lui a fallu pour pondre ces conneries qui ne ne vont même pas vous faire rire, si ça se trouve ! (c'est lui qui le dit, si si page 44).

D'autant que ça date un peu et que ses personnages principaux sont un peu passés de mode : Pompidou, Nixon, Mao, De Gaulle, Alain Delon et Napoléon ...

Ha ! Napoléon dont notre bon président a fait récemment l'éloge.

Un vrai français aime le vin rouge, le camembert bien fait et Napoléon.

Cavanna, lui, aime les deux premiers mais pisse sur Napoléon (c'est lui qui le dit, si si page 108).

Cavanna ne serait-il pas un français douteux, au contraire de notre bon président ?

Ce que semblerait prouver le fait que ses lecteurs sont futiles, capricieux et feignants (c'est lui qui le dit, si si page 80).

Bref ! "De Gaulle : au musée", " Élections : crottes de biques", "Lune : je m'en fous", "Napoléon : à la poubelle", "anticléricalisme : de plus en plus désuet", "handicapés : j'ai déjà donné" ...

C'est de "l'humour : tant pis pour vous" !

Si vous n'aimez pas ça, le "Figaro est paru. Faut pas vous priver.

Mais au final, derrière cet humour et cette provocation, François Cavanna évoque un monde dont on n'est toujours pas sorti, un monde divisé en deux et déjà organisé par des cons spécialistes (c'est lui qui le dit, si si page 139).

Le dernier mot est aux mégalomanes et aux mercanti, la gauche est éclatée, tout n'est que symbole et commemo, lobby et pub.

Que faire professeur Choron ? Que faire ?

Ce premier tome des pensées et divers états d'âme du moustachu est le premier d'une série de trois, il me semble.

C'est drôle et grinçant, intelligent et un peu désespérant ...









Commenter  J’apprécie          503
Maria

Je l'ais lu à sa parution, en grand format.... Mais ce n'est pas mon Cavanna préféré.

Imaginer des retrouvailles avec Maria que François a tant aimé, m'avait plongé dans uns sorte de malaise.... J'étais encore sous le coup des Russkofs et de Bête et méchant.

L'exercice qu'a représenté ce livre pour l'auteur ressort d'une souffrance jamais éteinte empreinte et de cette culpabilité toujours prégnante.

L'imagination fait le reste.

La démarche de Cavanna est tellement intime, personnelle et proche du désespoir! Mais le passé ne se refait pas, et quand bien même?

Peut-être le seul livre en presque demi-teinte de François Cavanna... Pour moi qui aime et admire tant cet écrivain!
Commenter  J’apprécie          473
Les Ritals

Je rejoins complètement mes amis babéliotes sur cet ouvrage... c'est un petit bijou de tendresse que nous a livré monsieur Cavanna ; tous ces souvenirs d'enfance qu'il revit pour nous, cette gouaille...

C'est un auteur que je connaissais peu, si ce n'est son par son talent de dessinateur, et dont j'ai maintenant envie de découvrir l'oeuvre plus en avant... un très bon moment de lecture !
Commenter  J’apprécie          474
Les Ritals

Nogent-sur-Marne, 1930 - 1940 environ. François, fils d'un maçon italien, arrivé en France dans les années 1920 et d'une mère Morvandelle, grandit dans un milieu d'émigrés italiens. Pas toujours bien vus par les Français dits "d'origine", à la recherche de travail, n'importe lequel, vidangeurs, ouvrier maçon, tout est à prendre pour quelques sous. Fier de son savoir-faire le père de François, garde sa dignité... "Tu vois, fiston, tout ce qui est beau en Italie, ou ailleurs dans le monde, ce sont les Italiens , des artistes qui ont bâti ces églises, ces monuments,, depuis des siècles. Le travail ici, on a besoin, c'est dur, tu sais par tous les temps, il pleut, il gèle; pas toujours payé à cause du temps. Aussi, fiston, l'école, tu vois, il faut travailler pour arriver à travailler à l'abri, dans les bureaux, . François est super doué, à l'école, affamé de lecture, sa mère, qui fait la lessive chez les bourgeois, pense que ce n(est pas bon pour la tête. François se marre, il est contents au milieu des copains,à faire les 400 coups, comme des gamins plein de vie , dans la chaleur des familles turbulentes, il est heureux.

Les Ritals, c'est toute sa jeunesse racontée d'une façon truculente, dans une langue verte, imagée, mais jamais vulgaire. Un plaisir absolu de lecture. Cavanna, on l'aime, ce gosse, et son père encore plus, tellement courageux, sensible, J'ai lu ce livre il y a au moins 20 ans, et je m'en souviens comme un bonheur, d'ailleurs il est là, comme un copain d'enfance, suivi des russkoffs, que je vais relire, c'est sûr. Des livres comme ça, il n'y en a pas tellement souvent. Ne les ratez pas, c'est drôle, chaleureux, on sourit tout le temps, ciaio, le Rital, tu reste dans notre coeur.
Commenter  J’apprécie          463
Les doigts pleins d'encre

J'ai pour ce livre les yeux de Chimene.Il m'a été offert par une jeune stagiaire enseignante à qui j'avais modestement donné quelques conseils.Pour la petite histoire,je la rencontre encore parfois et elle a,à ma plus grande joie,tracé son chemin,un beau chemin.



Un livre qui s'intitule "les doigts pleins d'encre",soyons clairs,c'est pour les gens d'un " certain âge ". Oui,forcément ,aujourd'hui,l'encre,c'est un peu préhistorique pour nos jeunes et c'est bien légitime.

Et pourtant,moi,les doigts pleins d'encre...j'ai connu...Et c'était comme toutes les catastrophes,plus on voulait apporter une solution,plus ça s'aggravait....Le pompier de service,c'etait le maître ou la maitresse,pas toujours facile,mais bon...

Ce livre,il a été ècrit par Cavanna et les photos sont de Doisneau.Que dire de plus?

Nous sommes un certain nombre à nous retrouver dans cette

époque.Pas nos jeunes,mais un jour,leur tour viendra.

On trouve leurs comportements d'aujoud'hui bien critiquables, je suis le premier.

Et si on demandait à nos parents?Laissons les reposer en paix,nous n'étions pas(contrairement à nos dires)des anges,(il suffit de tourner les pages de ce livre) pourquoi nos enfants le seraient ils devenus?

J'adore ces livres d'une époque désormais bien révolue. C'est à chacun de nous de retrouver,de trouver ou d'envisager son histoire et ,à mon avis,les livres son faits pour ça.

Notre histoire nous appartient et l'important est de constater le chemin que nous avons pu parcourir.

Ne jamais oublier qui on est et d'où on vient.Quant à savoir où l'on va.....

Très beau livre,d'une merveilleuse justesse..pour qui s'y retrouvera.
Commenter  J’apprécie          4416
Les Ritals

Quand Cavanna raconte son enfance, son quartier, son père...C'est magique et çà se "mange sans faim".

Cavanna a le don d'un conteur à nul autre pareil: C' est un amoureux des mots, mais des mots à faire partager.

Cavanna a la voix qui porte (il n'a pas de sang italien pour rien) mais sa voix est douce, forte et puissante toute à la fois.

Cavanna nous emmène dans un monde révolu, disparu, mais qu' il nous rend si familier que l'on s'y promènerait les yeux fermés.

Alors, où sont toutes ces étoiles qui manquent?
Commenter  J’apprécie          442
Les doigts pleins d'encre

Merveilleux temps ou les enfants étaient … des enfants : ils possédaient alors la naïveté, l’innocence et l’imagination génératrice de rêveries grandioses. Un caniveau devenait le Mississipi, les terrains vagues, des champs de bataille, et le maître un puits de science que l’on respectait. Je me surprends moi-même avec mes pensées nostalgiques d’un temps où les enfants savaient jouer et tenir des jours entiers avec une boîte de conserve vide au lieu de s’abrutir avec des consoles, des ordis et autres machines qui à forte dose, font taire leur créativité. Ce livre m’a rappelé le temps, pas si lointain où nous tracions avec des restes de plâtre, des routes pour nos vélos, où nous jouions dans les chantiers (interdits de préférence), ou nous passions des journées entières à bâtir de pauvres cabanes et à évoluer dans des lieux qui étaient le pur produit de nos imaginations. C’est ce que j’ai retrouvé dans ce merveilleux ouvrage écrit par Cavanna sur fond de photos de Doisneau.

Le texte est plein d’humour et traduit merveilleusement bien la pensée des enfants de cette époque (années 50 ?) Les photos se regardent comme on lit des histoires : on note des détails qui appellent des souvenirs, on reste là, à penser, à réveiller le passé.

Cet écrit de cavanna n’est pas sans rappeler la guerre des boutons, par les bêtises imaginées par ces gosses de la rue pour se distraire, ni le petit Nicolas par la vision du monde que nous sert le narrateur dans de délicieux passages dont regorge cet exposé (voir citations).

Je vais m’attaquer sans tarder aux autres ouvrages de la série.


Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
Commenter  J’apprécie          420




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de François Cavanna Voir plus

Quiz Voir plus

Hommage à François Cavanna

Né à Paris en ...

1913
1923
1933
1943

12 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : François CavannaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}