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Critiques de François Garde (380)
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Marin oublié sur un coin de plage, Narcisse Pelletier est "adopté" par une tribu de "sauvages". Il sera l'un des leurs jusqu'à son enlèvement par des marins anglais qui l'emmène en Australie. Puis il est rapatrié en France par un aristocrate géographe, qui veut le faire revenir à la civilisation "supérieure" qu'est celle d'Europe. Pourtant, Narcisse est étrangement rétif à cette renaissance.

Double choc pour le marin : nourri des préjugés sur les sauvages des mers du sud, il résistera puis s'assimilera. Puis retour à la case départ. Certains comptent sur lui pour en savoir plus sur les "sauvages", d'autres croient à une mystification. Au total cela donne un roman très 19è siècle, dans l'écriture et les propos tenus, qu'il faut de fait éviter de prendre au premier degré. Même s'il est possible de s'interroger sur les intentions de l'auteur, qui a reconnu n'avoir fait aucune recherches préalables pour son roman, ceux que lui reprochent les anthropologues étudiant les tribus aborigènes australiennes.

Si on veut juste passer un moment de lecture sympa, c'est un roman qui s'y prête ; si on cherche une vérité historique, mieux vaut chercher ailleurs. Dans le rayon anthropo, par exemple.



Pour les points de vue scientifiques et "polémiques" (ils en parlent mieux que moi ^^) :

- http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article415&lang=fr

- http://asso-afea.fr/Questions-concernant-Ce-qu-il.html
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

En 1843, un jeune matelot de dix-huit ans, Narcisse Pelletier, est considéré comme disparu par l’équipage de la goélette Saint-Paul, et abandonné sur une côte peu hospitalière de l’est de l’Australie. Dix-huit ans plus tard, un « sauvage blanc » est découvert au milieu d’un groupe d’aborigènes, tatoué comme eux, et ayant adopté jusqu’à leur langue. Partant de ces deux faits, le roman progresse en parallèle. D’un côté, en 1843, il décrit les réactions de Narcisse se retrouvant seul sur la plage, attendant le retour de ses compagnons de navigation, tentant de survivre, jusqu’à la rencontre avec des autochtones dont il peine à comprendre les intentions.

De l’autre, en 1861, il narre la découverte d’un blanc qui a perdu tout apprentissage de son pays d’origine, que cela concerne les coutumes, la langue, les souvenirs.

La suite :
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

François Garde nous livre un très beau premier roman autour de la réflexion ancienne mais toujours à renouveler de l'opposition / complémentarité de la nature et de la culture.

Nous suivons donc via un procédé ingénieux d'alternance de chapitres : en mode narration classique, Narcisse Pelletier marin de dix huit ans sur le St Paul et laissé à lui même sur la côte sauvage australienne suite à une escale organisée pour chercher de l'eau potable ; en mode épistolaire, principalement des lettres envoyés, dix huit ans plus tard (sous le Second Empire dans les années 1860), par le vicomte Octave de Vallombrun au Président de la Société Française de Géographie. Le vicomte, féru de voyages et souhaitant contribuer à la science en train de se faire, dans la droite ligne du courant positiviste, explique à son mentor sa rencontre en Australie avec un sauvage blanc recueilli par un navire anglais et amené par la force dans les dépendances du gouverneur de Sydney. ce dernier cherche à découvrir sa nationalité pour s'en débarasser.

Nous allons donc découvrir en miroirs le processus qui a amené Narcisse Pelletier à devenir un "sauvage", oubliant jusqu'à son nom et aux différents us, coutumes et langages d'origine et le processus inverse de retour à la civilisation en compagnie du vicomte.

Ce livre nous pose des questions fondamentales autour des attributs et qualités qui définissent un être humain, la relativité de la notion de civilisation et la résilience ambivalente des êtres.

Enfin, le livre décrit remarquablement une époque dans laquelle cette histoire sonne comme une alerte (cassandre) dans la détermination récente et pour le moment irrépressible de l'homme blanc à coloniser le monde, sur de sa supériorité et de sa mission civilisatrice.

Un beau moment de lecture et un prix entièrement mérité. Un auteur à suivre.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

J’achève ravi ce roman de François Garde. J’avoue ne pas encore vraiment savoir pour quelle raison. J’espère que l’écriture de ce billet m’aidera.



D’abord, c’est plaisant à lire. Les mots sont précis, les phrases sont claires. Le récit s’est facilement imposé à moi. Alors pourquoi ai-je aimé ?



Humanité. Ce sera le premier nom que j’associerai à ce roman. Parce que celui qui recueille le sauvage blanc en a fait preuve ? Pas certain. Octave de Vallombrun cherchait la reconnaissance scientifique et pense trouver dans l’histoire de ce sauvage blanc, Narcisse Pelletier, l’approbation de la communauté de géographie nationale et la célébrité.



Est-ce alors l’humanité de Narcisse ? Perdu parmi les aborigènes, abandonné par les siens, il a voulu survivre et conserver ce qu’il était, un homme blanc. Mais il a compris qu’il devait mourir en oubliant son passé, sa langue maternelle, pour devenir l’un des leurs en renaissant. Apprenant les gestes et la parole comme les enfants du clan.



Alors Verbe sera le deuxième nom que je prends pour le lier à ce livre. « Au commencement était le Verbe » est écrit dans la Genèse. Pour qu’une chose existe, il faut la nommer, peu importe la langue. Certains d’entre nous traduisent ce mot pour qu’il soit compris par des étrangers, mais la chose n’est que par sa désignation orale. Or, Narcisse va tout oublier pour n’exister que dans la langue de ceux qui l’ont recueilli. De Français, il devient le Sauvage.



Alors, dans notre époque qui promeut le poids des mots, qui donne de l’importance à ceux qui crient, qui s’agitent, qui parlent fort pour faire le buzz, François Garde défend une idée que je qualifierai de néo-rousseauiste. Je ne suis pas un adepte des pensées de ce philosophe, néanmoins j’apprécie la transposition qui est faite dans le roman. Celui qui sait se taire pour vivre à son rythme ou qui parle que si c’est nécessaire sans se montrer supérieur va paraitre comme un sauvage moderne. C’est pour cela que j’ai apprécié ce livre. Dans un environnement saturé d’informations orales, associées à l’image, l’auteur propose l’alternative du silence. Ne devrions-nous pas être ce sauvage, peu importe la couleur de peau ?



J’arrive au bout de ce billet et ma pensée s’est un peu plus éclaircie. J’espère, malgré ma réflexion, vous avoir donné envie de lire ce livre.



PS : quelque chose m’a déplu. La couverture en livre de poche chez Folio. La photographie est belle mais elle est africaine alors que l’histoire se déroule en Australie. Dommage.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Un livre découvert par hasard : Ce qu’il advint du sauvage blancs de François Garde. Prix Goncourt du premier roman.



Une découverte intéressante. Un style plutôt classique. Une histoire à deux voix dans les années 1860, basée sur un fait réel. D’un coté Narcisse Pelletier, marin vendéen, qui échoue sur les cotes Australienne, seul. Pendant 18 ans il va vivre avec des indigénes. Il va oublier sa langue, sa famille. Après ces 18 ans il est retrouvé et ramené de force en France. Il va rencontrer l’impératrice et trouver un travail dans un phare. Ce récit est fait à la troisième personne du singulier. Il y a peu d’introspection et on se concentre sur l’abandon puis la difficile intégration de Narcisse. Le récit s’arrête lorsque Narcisse décide de s’intégrer à ce peuple et devient ce sauvage blanc. 



De l’autre coté, nous avons un vicomte, Octave, qui relate dans des lettres adressées au président d’une société de géographie, la découverte de ce sauvage blanc. Cet Octave a des velléités de faire des découvertes importantes. Mais il a essayé en Islande, il y faisait trop froid. Arrivé en Australie, il a le sentiment que tout a été fait quand il « tombe » sur ce sauvage blanc. Il va prendre Narcisse sous son aile et le ramener en France, tout en faisant un objet d’étude. Mais Narcisse se raconte très peu. Et les courriers d’Octave en disent plus sur Octave que sur Narcisse. 



L’intérêt de ce livre n’est pas dans le regard de l’occidental sur une société autre car finalement on sait très peu de choses sur cette tribu et l’auteur explique qu’il ne s’est pas renseigné sur les aborigènes pour écrire ce roman. Non l’intérêt est sur la façon dont la science, ici la géographie, est utilisée pour justifier une vision du monde. L’anthropologie en est encore à ses tout débuts. 



Octave, qui se voit comme le plus éduqué, le plus rationnel, fait preuve d’un aveuglement et d’une bêtise qui fait peur, 150 ans plus tard. Persuadé de la supériorité du blanc sur le noir, de sa classe sociale sur une classe plus basse. Il a parfois des questionnements sur sa position mais ces questionnements sont sporadiques et vite balayés.



Narcisse subit les évènements dans tous les cas mais fait preuve d’une résilience (mot sans doute bien actuel) étonnante. D’ailleurs, il cloisonne ses vies. « Parler c’est mourir » déclare t-il à un moment pour expliquer son refus de parler de son expérience. En tout cas, il fera preuve de plus d'adaptation qu'Octave.



Fait on mieux aujourd'hui en terme de préjugés? cela n'est sans doute pas le cas.



Un livre que j’ai lu avec plaisir. 







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Lénine à Chamonix

Lénine à Chamonix est un livre de nouvelles de François Garde. Il doit son nom à la dernière nouvelle du recueil qui se base sur une légende de vallée faisant séjourner Lénine dans une famille de notables chamoniards.

La première nouvelle est vraiment sympa, avec un twist final auquel je ne m'attendais pas du tout. Ensuite c'est un peu plus convenu dans la forme, mais très varié dans les thèmes, parfois effectivement la montagne n'est qu'un prétexte à placer une idée qui a dû venir par ailleurs dans l'esprit de François Garde.

Le dernier texte est plus pour moi un petit hommage qu'une nouvelle, et ne trouve sa place ici que par la chronologie de sa rédaction. Le moins réussi de tous selon moi.



Un ensemble rapide à lire, très plaisant, drôle souvent et donc assez réussi !
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Le hasard fait parfois bien les choses. Ce livre m'a été expédié par une grande enseigne livre gratuit pour l'achat de deux folio. J'ai découvert cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler et qui est venu tard au roman et je ne pense pas que j'aurai essayé.

La surprise est plutôt bonne. Le choix de la double narration par deux interlocuteurs (un à la troisième personne au passé, un à la première personne au présent) dans deux espaces temps donne du rythme à l'histoire (inspirée d'un fait réel).

Je recommande.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Le roman alterne deux points de vue: celui du jeune matelot Narcisse, seul Blanc sur une lointaine île, obligé de devenir un Sauvage, tel ceux qu’il méprise, pour pouvoir survivre, et celui d’Octave, explorateur éclairé qui le recueille de nombreuses années plus tard. L’intérêt de ce roman me paraît résider dans ses zones d’ombre: aussi perdus que Narcisse, nous ne pénètrerons jamais les pensées ni les motivations des aborigènes ; et, pas plus qu’Octave, nous ne pourrons entrer en contact avec ce sauvage blanc muré dans son altérité, incapable de partager une expérience que lui seul au monde aura vécue.

Et puis le doute s’installe: cette absence d’explication relève-t-elle d’une intégrité narrative louable ou d’un manque de souffle romanesque ? Disons que François Garde tire intelligemment partie de ses faiblesses, ce dont on ne peut que lui savoir gré.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Le vicomte Octave de Mallombrun, ethnologue et membre de la Société royale de géographie, entreprend, en 1861, de relater sa rencontre avec Narcisse Pelletier, marin, laissé pour mort en 1843, et naufragé sur une partie de la côte australienne encore inexplorée. Adopté par une tribu d'aborigènes nomades, Narcisse vivra pendant dix-huit ans au milieu d'eux, oubliant peu à peu un pan entier de sa vie d'avant. La découverte de cette incroyable histoire aura un retentissement mondial mais sera aussi source d'angoisse et d'inquiétude pour de Mallombrun, incapable de percer le silence de son « pupille », délibérément muet. « S'il répondait à mes questions, il se mettait dans le danger le plus extrême. Mourir, non pas de mort clinique, mais mourir à lui-même et à tous les autres. Mourir de ne pas pouvoir penser à la fois ces deux mondes. Mourir de ne pas pouvoir être en même temps blanc et sauvage. »

Tiré d'un fait vécu, le roman est construit sur deux voix en alternance, celles du scientifique et de son sujet, offrant ainsi des points de vue différents. Sauf que le ton donné par l'auteur souffre d'une froide distance avec le lecteur, de sorte qu'aucune émotion ne transparaît dans le récit. Trois étoiles donc pour cette raison.
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Roi par effraction

Voilà une bio romancée (à peine) de Joachim Murat, cavalier prestigieux, maréchal d'Empire et roi de Naples. Parti de rien, les armées de la République lui permettent de montrer ses talents militaires et de vite progresser dans la hiérarchie impériale jusqu'à devenir un intime de Napoléon puis son beau-frère. Il sera donc mis sur le trône de Naples et n'aura de cesse de tenter de s'affranchir de la tutelle de l'Empereur.

On suit donc la trajectoire de Murat depuis sa jeunesse en Quercy jusqu'à sa fin.

Il s'agit là d'un livre vivant, mené d'une belle allure (de cavalier?), à conseiller aux amateurs d'histoire à l'ancienne, et aux fans de Napoléon, dont je ne suis pas. Ce qui ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à cette lecture.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Narcisse Pelletier est un matelot vendéen de 18 ans lorsqu'il se retrouve abandonné sur une plage d'Australie. Il va vivre 18 ans en compagnie d'une tribu de sauvages avant d'être retrouvé par un équipage anglais et ramené parmi les Blancs.



Ce roman s'inspire de l'histoire vraie de Narcisse Pelletier. Le livre est tout à fait passionnant. Nous avons deux récits qui se chevauchent. Celui du matelot parmi la tribu et qui s'arrête lorsque Narcisse alias Amglo réussit enfin son intégration. Et le récit épistolaire d'Octave de Vallombrum, l'aristocrate qui recueille Narcisse et essaie de le réintégrer dans le monde des Blancs.



L'écriture de François Garde est belle et le vocabulaire riche. Les sentiments du matelot sont bien retranscrits : l'accablement, le désespoir dû au "sentiment physique de sa solitude", l'instinct de survie "Alors, il se fit une promesse solennelle et absurde : de cette aventure, dont il ignorait la durée, il sortirait vivant".



Le roman soulève des notions très intéressantes qui peuvent s'opposer, celles de sauvage/civilisé, l'inné/l'acquis, l'appartenance/la solitude, l'étranger.



Narcisse Pelletier se demande quelle est sa place dans le monde. Avant son intégration qui passe par la ressemblance physique (tatouages, scarifications et peintures sur le corps), son rapport avec la tribu dont il dépend s'avère extrêmement complexe. Une phrase résume bien la situation : "incapacité à vivre avec la tribu, impossibilité de vivre sans".

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Ce qu'il advint du sauvage blanc

1843, Narcisse Pelletier est matelot sur la goélette Saint-Paul. Du haut de ses 18ans, il est en quête d'aventures, de frissons, de découvertes. Mais très vite, le désastre signera sa vie. Avec ses camarades, ils bordent les côtes australiennes en quête d'une source d'eau afin de soigner les malades et d'abreuver les matelots au plus vite. Il part en expédition sur une plage, le temps est mauvais, les conditions sont rudes, il décide de s'enfoncer dans les terres. Tout à ses recherches, il ne voit le temps passer et lorsqu'il retourne sur la plage, plus aucun navire en vue.



Seul, abandonné sur une terre hostile et inconnu, il panique, se raisonne, panique à nouveau, réfléchi, suppose. Vit un enfer. Il ne comprend pas, ne veut pas comprendre que personne ne viendra plus le chercher. Quand cette réalité le frappe, il préfère se laisser mourir, de faim, de soif.



18ans plus tard, Octave de Vallombrun, explorateur français, se voit à la charge d'un "sauvage blanc", un homme de race blanche, vraisemblablement français, mais qui a perdu tous souvenirs, tous notions de la société, de la langue, de la vie française et obéit aux mœurs des indigènes "sauvage" de la région australienne. Eh oui, il s'agit bien de Narcisse Pelletier, 18 ans plus tard!



Ce récit est mené avec une double narration, alternant des chapitres narrant les aventures de Narcisse juste après son abandon en Australie et sa rencontre avec les "sauvages" et des chapitres composés des lettres d'Octave Vallombrun adressées à la Société de Géographie de France narrant les avancés de Narcisse et son retour vers le monde occidental.



Une vision très intéressante de la vision d'un français qui étudie un de ses compatriotes au nom de la science. Plusieurs idées et thèses contestables mais profondément justes.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

« Quand il parvint au sommer de la petite falaise, il découvrir qu’il était seul. La chaloupe n’était plus tirée sur la plage, ne nageait pas sur les eaux turquoise. La goélette n’était plus au mouillage à l’entrée de la baie, aucune voile n’apparaissait même à l’horizon. Il ferma les yeux, secoua la tête. Rien n’y fit. Ils étaient partis. »

Ainsi commence le livre de François Garde. Ce petit paragraphe annonce le grand chamboulement de la vie de Narcisse Pelletier matelot sur la goélette Saint-Paul. Nous sommes au 19ème siècle. Imaginez-vous seul sur une plage, dans un continent inconnu et toutes les histoires qui circulent sur les sauvages.

17 ans plus tard, il sera rendu à la « civilisation ». Octave de Vallombrun, sociétaire de la Société de géographie, institution vénérable s’il en est, est chargé de ramener, celui que l’on appelle « le sauvage blanc », en France.



Octave de Vallombrun écrit à son mentor tout ce qui concerne la réacclimatation du matelot ainsi que les idées qui en découlent. Par la même occasion, nous remet en mémoire les connaissances de l’époque qui peuvent nous paraître presque indécentes (mais les mentalités ont-elle beaucoup changé ?). François Garde raconte, comme en voix off, l’adaptation obligée de Narcisse Pelletier. Le livre ira jusqu’au point d’orgue que seront la mort de Vallombrun, la disparition du matelot de France, après une dispute avec Vallombrun et son adoption pleine et entière par la tribu.



Au début le « sauvage blanc » n’était qu’un sujet d’étude pour ce jeune nobliau ayant soif de découvertes. Leurs relations vont évoluer au fur et à mesure de l’acclimatation de Narcisse. Pourtant, Narcisse garde toujours sa part de mystère et se refuse à parler. Pour lui « parler c’est mourir ». Après être déclaré mort par son armateur, je ne pense pas qu’il est envie de mourir une seconde fois en rendant publique sa vie sur l’île



Ce livre, écrit dans un français très agréable ne raconte pas seulement les péripéties des deux personnages. Il nous interroge sur la réacclimatation du matelot, sa réappropriation du français et de nos différentes cultures. Avec les « sauvages », Narcisse a appris une philosophie de la vie, de la survie, de l’entraide, le désintéressement, le geste gratuit… qui sont totalement inadaptés avec sa nouvelle vie.



J’ai tourné longtemps autour de ce livre, mais ce fut une lecture passionnante. La société dans laquelle nous vivons nous modèle. Changer d’identité comme a dû le faire Narcisse Pelletier rend son retour dans son ancien monde quasi impossible.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Pour trois couronnes

Aïe, aïe, aïllllllllle... Mauvais signe !



Savez-vous ce qu'il m'arrive ? Et bien cela fait une dizaine de jours que j'ai terminé ce roman et aujourd'hui je veux en faire une petite critique, et déjà je ne me souviens plus de grand chose.

Aïe, aïe, aïllllllllle... Mauvais signe !



Il faut dire que, contrairement à la quatrième de couverture qui promettait de l'aventure, la lecture me fut profondément ennuyeuse. Pourtant l'intrigue littéraire était prometteuse. Lisez plutôt :



Un jeune homme, ayant pour profession de trier les documents personnels de personnes riches mais décédées, découvre dans les papiers d'un de ses clients, une lettre bien embarrassante pour sa veuve, si ce qu'elle contient se révèle vrai.

Cette lettre dit qu'il serait peut-être le père d'un enfant né hors mariage. La relation avec la dame aurait été conclue et scellée par un contrat tacite avec le mari de celle-ci et son médecin. Et pour le dédommager de sa bonté (ça c'est moi qui le dis), il aurait reçu trois couronnes d'or.



Intriguant, non comme début ? Mais voilà ça devient... , non plutôt...

Bref, j'ai posé plusieurs fois le livre pour en changer. C'est ainsi que je suis partie sur les traces d'Agatha Christie (voir ma précédente chronique) et là je me suis régalée.



Enfin, j'ai fait l'effort de lire celui-ci jusqu'au bout, mais je peux dire que ça m'a coûté plus que trois couronnes.
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L'effroi

Livre lu dans le cadre d'un Comité de Lecture

Le livre retrace la parcours de Sébastien Armant, violoniste alto à l'Opéra de Paris, à partir du moment ou, dans un geste de révolte, il va se lever et tourner le dos au chef d'orchestre, Louis Craon qui vient de faire le salut nazi. Son geste va très vite lui apporter une notoriété qu'il ne cherchait pas. D'abord auprès de l'Opéra qui va s'en servir pour promouvoir ses spectacles, puis de la presse voire la presse à scandales, auprès des médias pour ensuite s'attirer la haine de groupuscules politiques et retomber dans l'oubli.

Très intéressante histoire qui montre, dans notre monde actuel, comment on fabrique une vedette, comment sa vie ne lui appartient plus. Qui est-on vraiment dans un moment de médiatisation, qui sont nos amis, nos vrais amis.

Mais on se rend vite compte que sa vie ne lui appartient plus, il n'est qu'un objet que l'on jettera aussi vite qu'il a été pris, une fois que le monde aura trouvé un autre centre d'intérêt. Tout n'est qu'éphémère et puéril.

J'ai beaucoup aimé ce récit. L'écriture est très agréable, fluide et nous fait bien ressentir les sentiments du personnage principal, ses doutes, ses questionnements, ses observations et même s'il perd parfois pieds sa lucidité aussi.

La fin est un peu décevante car sans réelle réponse mais a-t-on besoin de réponse car le geste de l'un, l'attitude de l'autre ne sont que les alibis pour nous retracer les conséquences d'un geste réflexe d'humanité et la docilité du héros face à ses manipulateurs.....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Un roman touchant, émouvant et poussant à la réflexion, au travers de ses personnages intenses, parfaitement campés et de sa construction habile. Le style est impeccable, soigné et les mots si justement choisis. J'ai adoré la poésie de l'exotisme savamment mêlée à la description du monde scientifique du 19° Siècle.
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Pour trois couronnes

Pour trois couronnes est un formidable roman d'aventures qui nous emporte autour de la planète pour aboutir dans le port imaginaire de Bourg-Tapage.

L'idée de départ est aussi originale que la profession du narrateur: curateur aux affaires privées, il est engagé pour enquêter sur un épisode, réel ou non, relaté par le riche Thomas Colbert: un jeune marin a été payé 3 couronnes d'or pour faire l'amour à une femme au visage masqué.

On va ensuite de rebondissements en rebondissements, c'est bien écrit, dépaysant, intéressant (même si j'ai préféré les passages sur la politique à ceux sur la numismatique....), j'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai trouvé très original et différent de ce que je lis habituellement.
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Ce récit et la magie d'Internet permettent de nous familiariser avec deux vies singulières. Celles de l'espagnol Francisco del Puerto au XVIe siècle en Uruguay et celle, mieux documentée, du français Narcisse Pelletier en Australie vers 1890. Tous deux, adolescents, furent sauvés ou épargné, avant d'être adoptés et intégrés durant un grand nombre d'année par deux tribu locales anthropophages avant de réintégrer la civilisation. Chacune de ces histoires mériterait de longs récits, par exemple pour conter comment Narcisse Pelletier fut récupéré de force et amené dans un poste militaire de l'extrême nord-est Australien (d'où il tenta de s'échapper) parce que la présence d'un blanc dans une tribu sauvage était insupportable à la représentation hiérarchique d'alors, celle des colonisateurs omniscients - nous.

Ou comment ce même Pelletier termina sa vie comme gardien de phare, avec la houle, le fil de l'horizon et les embruns comme musique d'accompagnement à ses aller-et-retour mentaux... méditations insensées sur sa double vie. " Mourir de ne pas pouvoir penser à la fois ces deux mondes. Mourir de ne pas pouvoir être même temps blanc et sauvage", comme l'a bien formulé François Garde dans le récit romancé qu'il a fait de la vie du vendéen.



D'autres extraits ci-dessous
Lien : https://filsdelapensee.ch/
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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Ce qu’il advint du sauvage blanc est un roman inspiré d’une histoire vraie, celle de Narcisse Pelletier, jeune mousse de 13 ans embarqué sur le Saint-Paul en 1857 puis abandonné sur le littoral australien . Il est adopté par une tribu indigène au sein de laquelle il vit pendant 17 ans avant d’être retrouvé et emmené contre son gré afin de le renvoyer dans son pays d’origine : la France.



Rien que pour écrire les quelques lignes qui précèdent, j’ai été ennuyée. Parce que ce que je vous ai dit au sujet de Narcisse Pelletier concerne la véritable histoire de Narcisse Pelletier et non pas celle qui est narrée dans le livre.



En effet, le roman de François Garde se dit inspiré de cette histoire et bien qu’il en conserve certains éléments, il en déforme beaucoup d’autres. Il faut donc avoir bien à l’esprit avant de le lire qu’il s’agit bien d’une fiction et non pas d’une biographie romancée comme l’on pourrait s’y attendre.

D’ailleurs, l’auteur ne prend même pas la peine de préciser ses intentions ni même de fournir quelques détails sur ses recherches et ses sources d’informations comme il est courant de le faire dans ces cas-là. D’autant plus qu’il existe une source de première importance, celle du témoignage de Narcisse lui-même rapporté par Constant Merland : Chez les Sauvages : dix-sept ans de la vie d'un mousse vendéen dans une tribu cannibale (1858-1875). Or l’auteur reconnaît ne même pas l’avoir consulté ! Ce qui, pour moi, était le minimum syndical !

J’aurais apprécié une mise en garde, un petit avertissement pour préciser ce fait car je me suis sentie un peu bernée pour le coup.

Certains prétexteront que le but de l’auteur était autre que celui de faire une biographie romancée. Je réponds alors : dans ce cas on le précise ! Le fait que l’auteur conserve des détails tels quels induit le lecteur en erreur et l’amène à prendre pour argent comptant tout ce que l’auteur écrit alors que tout est déformé.



Le roman est construit sur le mode des chapitres alternés entre d’une part le récit de la vie de Narcisse, son abandon, son intégration dans la tribu, et d’autre part le récit de son retour à la « vie normale » à travers les lettres de celui qui le prend sous son aile : Octave de Vallombrun ( personnage totalement fictif).



Il ne s’agit donc pas d’un nouveau Robinson Crusoé, François Garde s’intéresse surtout au côté psychologique de cette aventure. Le désarroi de Narcisse face à cette tribu aux mœurs qui lui sont étranges et incompréhensibles fait écho au désarroi d’Octave face à ce compatriote qui ne comprend plus les mœurs de son peuple d’origine.

Narcisse a complètement adopté le mode de vie, la langue, la mentalité de sa tribu d’adoption et semble en avoir oublié sa propre culture. Il se terre dans un mutisme qui déconcerte son protecteur, ce dernier, travaillant pour la Société de Géographie, espérait bien pouvoir tirer de ce cas incroyable de précieuses informations sur les us et coutumes du peuple indigène.

Ces informations, le lecteur les a à travers les chapitres consacrés à la vie de Narcisse après son abandon. Mais après quelques recherches, je me suis aperçue qu’elles étaient purement fictives elles aussi. Pour connaître les véritables conditions de la vie de Pelletier, il vaut mieux se référer à l’ouvrage de Constant Merland.



En dehors de ça, il s’agit quand même d’une lecture intéressante de par la réflexion qu’elle suscite concernant la différence et l’intégration. François Garde met en évidence le fait qu’on ne peut appréhender une autre culture sans tenir compte de la nôtre. On essaie désespérément de comprendre avec nos codes, nos principes à nous alors qu’ils ne sont plus applicables. Il souligne aussi de façon indirecte l’importance du milieu dans lequel on évolue sur l’élaboration de notre personnalité et l’importance de la langue pour communiquer et s’intégrer au sein d’un groupe social, la langue est d’ailleurs un véritable reflet de la culture de ce groupe.

Je me suis demandée tout au long de ma lecture comment on pouvait ainsi oublier 18 ans de sa vie. L’auteur apporte une réponse en fin d’ouvrage, réponse que je n’ai pas trouvée convaincante. ( cette « amnésie » est beaucoup plus compréhensible, à mon sens, dans le cas du véritable Narcisse Pelletier ).

François Garde évoque aussi la réception de cette aventure par la société de l’époque, curiosité malsaine, soupçons d’imposture … sans mettre de côté la possibilité que notre rescapé soit en fait devenu fou.



J’ai apprécié également le style, l’auteur marque bien la différence entre le récit de la vie de Narcisse et les lettres d’Octave où l’on remarque bien le changement de ton. L’emploi du procédé épistolaire permet au lecteur de se mettre à la place d’Octave et de se questionner en même temps que lui. On se prend au jeu mais on ressent également toute la frustration d’Octave face au mutisme de son protégé. Et pourtant, on est censé en savoir plus que lui mais ce sont principalement ses réactions, son comportement qui m’ont intriguée et déconcertée.

Le personnage d’Octave est donc très touchant par son combat pour faire reconnaître l’importance d’étudier le cas de Narcisse et par son souci de le protéger et ce malgré l’incompréhension de son entourage familial et professionnel.



Bref, tout ceci m’a donné une furieuse envie d’en savoir plus et de me procurer l’ouvrage de Constant Merland (mais évidemment il est indisponible partout …).



Ce qu’il advint du sauvage blanc est donc un roman très intéressant par toutes les questions qu’il soulève et agréable à lire mais je l’aurais d’autant mieux savourer, je pense, si j’avais su dès le départ qu’il s’agissait purement d’une fiction.



Pour en savoir plus et démêler le vrai du faux :

voir les liens sur mon blog


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Ce qu'il advint du sauvage blanc

Le 5 novembre 1843, Narcisse Pelletier, matelot de la goélette Saint-Paul, se retrouve seul sur une ile australienne. (Né le 13 mai 1825, Narcisse Pelletier, âgé de dix-huit ans, devient ainsi le plus jeune « Robinson » des temps modernes …)



Alors qu’il s’est éloigné de la plage – en dépit des ordres reçus – espérant découvrir de l’eau douce sur la falaise, il aurait perdu la notion du temps … Ses compagnons seraient repartis en mer, après de vaines recherches … Le jeune homme réalise d’instinct qu’il se trouve en danger de mort imminente …



C’est au cours d’un voyage à Sydney, en mars 1861, que le Vicomte Octave de Vallombrun entend parler pour la première fois du « sauvage blanc », découvert sur une plage par des marins anglais (le 25 février de la même année …) Intrigué, Octave de Vallombrun décide de le rencontrer. Il lui parait alors évident que l’homme n’est plus apte à s’exprimer dans un langage identifié, ni même de se conduire comme un être « civilisé ». Le Vicomte découvre, à sa très grande stupéfaction, que ledit « sauvage blanc » réagit toutefois aux mots français …



Alors que le naufragé est officiellement confié aux bons soins d’Octave de Vallombrun, ce dernier tente de lui ré-apprendre le français et de lui rappeler les codes (élémentaires) de notre société. Tout en s’efforçant d’en savoir d’avantage sur les autochtones qui ont partagé sa vie … Après une longue enquête, il va s’avérer que Narcisse Pelletier est originaire de Saint-Gilles-sur-vie (en Vendée) et que sa famille est toujours installée sur place … Pourtant, un élément de taille continue à perturber Octave de Vallombrun : pourquoi donc Narcisse refuse-t-il obstinément de se confier (sur les dix-sept années écoulées) auprès de la tribu australienne qui l’a recueilli ?…



Le roman de François Garde est une pure merveille !!! L’écriture, le style, l’intrigue : tout, dans ce chef-d’oeuvre, est brillant ! Le destin de ce malchanceux marin, qui a totalement oublié son passé, est pathétique ! Durant presque 400 pages (au cours desquelles l’auteur va donner – tour à tour – la parole à Octave et à Narcisse) le lecteur visualise aisément chacun des protagonistes de cet incroyable récit – tant est grande la qualité narrative – Et non moins pertinente, la réflexion philosophique !!! Il est impossible de ne pas éprouver une profonde empathie et entière solidarité, pour ce personnage qui a réellement existé !



Mais comment ai-je pu passer à côté de cette immense pépite littéraire, qui dormait dans ma bibliothèque depuis plusieurs années ?!?… (Prix Goncourt des Lycéens 2012)



C’est un ÉNORME COUP DE COEUR évidemment !
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