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Citations de François Roustang (595)


François Roustang
Il faut une profonde souffrance pour que l’on soit amené à envisager un changement volontaire. Si ce point d’ancrage vient à manquer, rien ne pourra être effectué.
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Quand l'esprit n'est plus occupé de ses soucis, de son savoir, de ses pensées ou de ses angoisses, il est prêt à inverser le présent... Il est tourné vers l'action au-dehors, il est donc prêt à toutes les formes de relations. Parce qu'il a cessé de se préoccuper et de se contempler, il ne perd plus rien de ses forces ou de son intelligence, il les économise pour les investir dans son rapport aux choses ou aux êtres, au monde. Guérir l'esprit c'est entreprendre le réapprentissage du corps.
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Les symptômes sont utiles voire nécessaires ; ils ont été forgés savamment pour préserver un quelque chose auquel le patient est attaché, accroché, collé, et qu’il ne veut pas lâcher. Tout se passe comme si la souffrance liée aux symptômes était son bien le plus précieux, comme si en la perdant il devait renoncer à son identité, comme si finalement sa souffrance, sa façon propre de souffrir, était sa forme d’existence singulière, sa seule richesse.
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Casanova est encore fasciné par autre chose. Elle veut des égards, elle veut être aimée tout en réussissant à ne renvoyer ni amour ni respect. Combien de fois il s'est plaint que sa raison était submergée par ses sens. Or il a devant lui la preuve que le contraire est possible. II va donc s'escrimer à détruire cette preuve. Entre eux, c'est un combat de titans. Elle veut faire plier cette suffisance de mâle qui confond toutes les femmes et les livre à la perte de leur identité. Mais lui voudrait faire disparaître cette différence qui se plante devant lui, imprenable, inentamable, parfaitement distincte. Plus forte que lui, parce qu'elle est sans désir pour lui, elle peut résister à son acharnement à la réduire, à la mêler, à la substituer à d'autres. Cette femme est une épure. Vous avez dit catin, prononce-t-elle, je double la mise, je ne serai que cela et vous serez, monsieur, battu avec vos propres armes; vous apparaîtrez un libertin de pacotille pour cousettes des faubourgs.
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Le sens de cette vie c’est de voir s’effondrer les uns après les autres tous les sens qu’on avait cru trouver.
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Le magicien superstitieux qu'il deviendra, mais qu'il est déjà, a voulu frapper un grand coup et poser en exergue de son existence que l'acte sexuel est le grand remède pour se soustraire à la crainte que les puissances qui président à notre destin font peser sur nous, qu'il faut braver la femme pour braver le ciel et ses orages.
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Tout de même, cette histoire qu'il nous prépare depuis si longtemps, il veut que nous en sortions avec une forte impression : loin d'être monstrueux, pourvu que l'on sache le garder et le pratiquer dans le secret et que l'on n'oublie pas d'effacer les traits du géniteur au profit de ceux du père, l'inceste est une belle et bonne chose, parce que ses effets assurent la succession et la fortune, en un mot la stabilité du corps social. C'est un véritable moteur de la société, et encore bien plus parce qu'il nous oblige à l'hypocrisie optimale, fondement des relations humaines. Même si cette utopie, surtout dans la scène finale, apparaît quelque peu artificielle, Casanova ne devait pas y tenir seulement comme aurait pu le faire un enfant de son siècle, rompu à la littérature. La confusion des générations, et à travers elle, toute confusion des personnes et des sexes lui tenait trop à cœur pour qu'il néglige ce moyen d'y aboutir. Mais, pour n'être pas coupable de cette transgression, il fallait qu'il se prouve que l'inceste apportait à tout ce monde un grand bienfait.
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Le refus de l'événement, source de la douleur ou de la souffrance, conduit immédiatement à tarir le flux vital. C'est la porte ouverte à la fatigue, à l'insomnie, à la dépression.
Pourtant le refus, comme première réponse à l'événement qui provoque la souffrance, est légitime et nécessaire.
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Elle sentait qu'il y avait en elle des désirs tellement fort, tellement remplis de jus comme les raisins après un été flambant de chaleur et d'un bon vent du nord, qu'elle voulait les garder intacts, pas du tout pour n'en faire goûter personne, mais parce qu'elle savait que personne ne pourrait les goûter. Elle ne les reprochait à quiconque ; ils étaient ainsi, ils ne pouvaient pas et voilà tout. Elle ne le regrettait pas, puisque la vie avait cette forme et qu'elle n'avait pas l'intention de refaire le monde.
Non seulement elle n'exigeait rien des hommes qu'elle rencontrait, mais elle n'en attendait rien, c'est pourquoi elle était toujours disponible instant sur instant, pas par suffisance, mais par désespoir définitif. (...) Elle avait été prête alors à prendre les petites gouttes d'affection, de tendresse, d'amour comme quelque chose d'inattendu, de non dû, comme le rare soleil d'automne, comme l'inexplicable fraîcheur d'été dans les déserts humides du Sud."
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PASSAGE A L'ACTE
"Pour agir le corps doit faire taire la parole et l'explication consciente. Mais cela ne signifie pas que l'esprit a disparu. Il est devenu corps vivant, car le corps est esprit et c'est pour cela qu'il pense à bon escient." p. 141

"Cela lui semblait tout d'abord impossible, car il y a un abîme entre les mots compréhensibles de ce qui est à faire et le faire lui-même. On passe alors en effet à cet ordre des choses différent dans lequel les mots doivent devenir des actes. Et peu importe alors que l'on ressente ou non, il faut et il suffit de sauter le pas, de réaliser le mouvement ou de se rendre disponible au point de l'autoriser à s'effectuer. " p. 159

"L'élève qui craint de ne pouvoir écrire, l'apprenti qui appréhende de scier ou de peindre, l'enfant qui redoute de se mettre à l'eau pour nager, tous retardent le moment décisif en demandant de nouvelles explications, en ergotant sur les procédures proposées, en discutant les ordres. Il faut que le maître cesse de répondre, fasse taire et se contente de formuler un impératif : "Fais le d'abord, tes objections n'ont maintenant aucun sens". p. 160

"Pour l'élève ou l'apprenti, il y a là nécessité d'un saut. Il faut qu'il fasse confiance au maître et qu'il accomplisse la tâche, sans quoi il n'apprendra jamais rien. Abandonner le besoin incoercible de comprendre qui sert à retarder ou à éviter l'acte, ne plus tenir le savoir à distance de l'acte, mais en quelques sortes l'y perdre pour qu'il devienne intérieur à l'acte, s'incorporer le savoir du maître à qui l'on a fait confiance, en d'autres termes transformer l'hétéronomie de l'ordre reçu en autonomie, tels sont les impératifs auxquels doit se soumettre l'élève. Le renoncement à la pseudo-autonomie de la demande d'explication et de la levée des doutes ouvre seul à l'autonomie véritable. Il en est ainsi de tous les apprentissages humains." p.172
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Il s’agirait de penser le symptôme non plus comme un objet à circonscrire et à réduire, mais comme un arrêt, une défense engendrée par la peur de la vie, une isolation dans un ensemble, une crainte de voir l’énergie circuler dans notre corps et au sein de nos relations aux êtres et aux choses. Le but de la thérapie ne serait pas de comprendre, mais de faire ou de refaire les apprentissages nécessaires au passage les uns dans les autres, et chacun à leur place, de tous les constituants de l’être humain.
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Ce qu’on peut modifier, c’est le rapport de cette souffrance au monde de la représentation. Elle n’est souffrance que parce qu’elle tente de se représenter à elle-même et donc aux autres ; si elle se détourne du miroir, la souffrance se change en force. […] L’affect dans son auto-affection n’a plus besoin de la représentation ni pour lui-même ni pour les autres. Il est sorti du théâtre où il se complaisait.
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[La règle du tout dire sans restriction] s’oppose radicalement à l’usage ordinaire du langage dans les relations humaines.
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Il est facile de comprendre pourquoi ce sentir propre au vivant est le lieu de la modification. On peut le montrer de plusieurs façons. Lorsqu'on supprime le contrôle de la conscience et de l'intellect, on laisse libre cours non pas à l'inconscient, mais à une sensorialité qui ébranle la fixité de notre appréhension habituelle des choses et des êtres. Le mal-être, quelle que soit sa forme, relève toujours de la rigidité et de l'étroitesse. Or ce sentir se caractérise par une circulation incessante, une mise en communication et en correspondance. En d'autres termes, si nous allons mal, c'est que nous ne voyons pas, que nous n'entendons pas, que nous ne sentons pas. En nous immergeant dans le sentir sans réflexion, nous réapprenons la finesse et la perspicacité du sentir.
La solution de nos problèmes se trouve au-dehors, dans une appréhension nouvelle de notre situation. Pour cela, il s'agit de laisser venir à nous tout ce qui est alentour. Ce sentir propre au vivant est d'abord un laisser se mélanger toutes les données et ensuite une attente que tout retrouve sa place. Cela a lieu parce que le sentir est celui d'un vivant et donc d'un organisme qui, bouleversé un instant, revient à son point d'équilibre. Notre situation dans l'existence dépend de trop de facteurs pour que nous soyons capables de les appréhender par un effort d’intelligence explicite. Celle-ci est toujours d’une manière ou d'une autre, trop unilatérale. La sensorialité première, logiquement antérieure à celle que nous connaissons en dehors de la transe, tient compte à la fois de tous les éléments capable d'aboutir à une refonte de notre position actuelle...
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Nombreuses sont les personnes aujourd'hui, que l'on catalogue comme états limites et qu'il vaudrait mieux nommer frontaliers, qui ont avec la réalité un rapport incertain. Elles s'étonnent et s'inquiètent d'être envahies de sensations ou de perceptions qu'elles ne peuvent pas dire et partager avec d'autres sous peine d'être taxées de folie ou d'aliénation. Si elle sont au contraire entendues comme porteuses d'un don ignoré de la plupart, don qui peut rendre leurs relations aux autres plus avisées et aux choses mieux adaptées, elles peuvent s'apaiser et avoir moins peur de leur différence.
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[La déparole] s’apparente au délire, en ce sens que c’est une parole défaite, une parole à la dérive qui a perdu le souci de s’adresser à quelqu’un, de s’inscrire dans un rapport social, en vue d’une action ou d’un projet.
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Freud a utilisé, le sachant ou ne le sachant pas, […] des processus d’exposition qui font régresser sa syntaxe vers les langues primitives dominées par la parataxe. [Par exemple dans La Science des Rêves], les répétitions de mots, à l’intérieur d’un paragraphe ou d’une série de paragraphes, se faisait selon un certain nombre de règles strictes qui sont à l’œuvre dans les langues anciennes, entre autres le grec ou l’hébreu. […] Comme si le fondateur de la psychanalyse, contraint de parler de l’indicible s’était laissé aller à inventer ou à redécouvrir quelque chose qui caractérise la langue à l’heure de sa naissance.
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Non impedias musicam, n'entrave pas la musique que l'autre ne peut faire que si tu te tais.
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La seule réponse au désastre est de le contempler et de tirer une joie éternelle de cette contemplation.
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Sérénité veut dire d’abord que le thérapeute n’a pas à partager la souffrance du patient. Le patient de demande pas que l’on souffre avec lui. D’où l’ambiguïté du terme empathie. Il est possible d’être auprès ou avec quelqu’un sans éprouver ce qu’il éprouve. … refuser la compassion.
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