Citations de François Roux (158)
- C'est facile d'être jeune, dit Nicolas.
(...)
- Personne ne t'a encore vraiment mise en situation de faire des choses qui te déplaisent, n'est-ce-pas ? Tu n'as pas encore eu l'occasion de travailler par exemple, donc tu n'as pas encore été soumise aux exigences parfois absurdes du monde réel. D'une manière générale, tu n'as jamais eu à te frotter à tes propres contradictions, figure-toi, c'est même probablement ce qui est le plus admirable chez un être humain, qu'il arrive à survivre et à tenir debout malgré le poids incroyable de ses contradictions et des contraintes insensées auxquelles il est soumis de manière continue. Evidemment, toi tu es pure, tu te tiens toute droite, tu es au-dessus de la mêlée et donc tu vois mieux les choses, tu peux te permettre d'édicter des sentences, des jugements, des recommandations, tu peux aller jusqu'à exiger des autres qu'ils te ressemblent ou qu'ils agissent exactement comme tu penses qu'il faut agir. C'est un des nombreux avantages de la jeunesse, cette vision panoramique et archi-objective, cette capacité à discerner le fondamental de l'accessoire, contrairement à vos aînés, qui font exactement l'inverse et ne font que se frotter à l'insignifiance des choses au lieu de s'élever vers l'essentiel.
- Laisse tomber, papa.
l'ambition ultime et inavouée du capitalisme moderne - celui qui avait, en vingt ou trente ans, remplacé le capitalisme plus ou moins paternaliste de ses années de jeunesse - était de mettre en place des process destinés à se débarrasser systématiquement et méthodiquement des êtres humains, une opération en quelque sorte assimilable à un vaste génocide des travailleurs du monde entier.
Moi, je sais exactement ce que j'ai et j'en suis parfaitement satisfaite. Je ne rêve pas de posséder ce que je n'ai pas. Tout ce qui arrive en plus, c'est juste la cerise sur le gâteau
Et si le bonheur était la plus grosse arnaque de ce siècle et de tous ceux qui l'ont précédé ? Et si le souci d'atteindre le bonheur était précisément la chose qui nous faisait le plus souffrir ?
L'art ne tient qu'à la rareté de l'offre. Un objet ne devient cher que parce que peu de gens peuvent l'acquérir et se battent pour le faire
Une crise économique c'est comme une guerre. Il y en a qui en meurent, il y en a d'autres qui en vivent. C'est comme ça que le monde marche, c'est comme ça que le monde a toujours marché. Il faudrait être con ou aveugle pour ne pas l'admettre.
Bientôt, Rodolphe serait empêtré dans les rouages du monde politique, Tanguy dans ceux de l’entreprise, Benoit et moi dans ceux de l’art et de la culture. Chacun de nous devrait batailler, contre les autres mais surtout contre lui-même. Chacun de nous pour tenter de survivre –pour tâcher d’être heureux ?-, s’efforcerait à sa façon d’enfouir les monstres cachés qui n’avaient cessé de nous poursuivre depuis l’enfance. Pour le moment nous étions morts de rire, et cela nous suffisait amplement.
Nous sommes bien sur les fossoyeurs des Trente Glorieuses, les enfants de la crise, du chômage, de la surconsommation, de la mondialisation, de la croissance molle, de l'argent roi soudain devenu argent fou, mais nous sommes, avons tout les enfants du doute et de l'incertitude
Bientôt, Rodolphe serait empêtré dans les rouages du monde politique, Tanguy dans ceux de l'entreprise, Benoit et moi dans ceux de l'art et de la culture. Chacun de nous devrait batailler, contre les autres mais surtout contre lui-même. Chacun de nous, pour tenter de survivre - pour tâcher d'être heureux? - s'efforcerait à sa façon d'enfouir les monstres cachés qui n'avaient cessé de nous poursuivre depuis l'enfance.
Pour le moment, nous étions morts de rire, et cela nous suffisait amplement.
L'injustice de la doctrine capitaliste ne tient pas tant à une mauvaise répartition des richesses qu'à un manque flagrant d'information. Le problème des gens pauvres, c'est qu'ils sont mal informés et, par la même, mal conseillés.
Le travail a éloigné l'homme de tout contact authentique avec la nature.
Un garçon de café passa près d'eux et Tanguy l'interpella :
- Michel, un whisky sec et puis non, un double, s'il te plaît.
Le Michel en question, une grande brindille couperosé et mélancolique, s'approcha, méfiant.
- Depuis quand t'as dix-huit'ans, toi?
- Depuis ce matin, 1h 35 exactement. J'ai toujours été un lève-tôt. Tu veux des preuves?
Tanguy fouilla dans une poche de son short et exhiba fièrement sa carte d'identité. Le barman , qui avait essuyé les bobards de générations de lycéens, jeta un coup d'œil au document officiel, puis s'éloigna en poussant des grognements désapprobateurs.
Jamais on n'avait été aussi heureux. Jamais on n'avait autant espéré.
Contrairement à eux, il n'était jamais overbooké, sous l'eau ou totally jetlag, pas plus qu'il ne mutualisait, draftait, donnait son go, shootait des mails, n'était force de proposition, ne provoquait une réunion, ne prenait le lead ou ne recontrait des impondérables.
Le problème est que notre cible sur ces trois piliers s'est terriblement resserrée sur le segment des consos middles age. - Et toi tu veux élargir le spectre ? - Il faut ouvrir from scratch sur un quatrième pilier qui va targeter carrément plus jeune. Sans cannibaliser les trois autres piliers, cela va de soi, se crut obligé de nuancer Camille.
Une pensée le traversa et il réalisa brutalement - (...) - que l'ambition ultime et inavouée du capitalisme moderne - celui qui avait, en vingt ou trente ans, remplacé le capitalisme plus ou moins paternaliste de ses années de jeunesse - était de mettre en place des process destinés à se débarrasser systématiquement et méthodiquement des êtres humains, une opération en quelque sorte assimilable à un vaste génocide des travailleurs du monde entier. Bien que le système les désire de plus en plus nombreux à consommer, il les souhaitait, dans le même temps, de moins en moins nombreux à produire. Tanguy perçut l'ambiguïté - et l'irrationalité - d'une telle équation et prit cela comme une pénible allégorie de la marche du monde et, plus humblement, de sa probable destinée dans l'Entreprise.
[Joe]... se fichait de l'argent. Bien qu'il en eût beaucoup, il n'en dépensait pratiquement pas. Il avait été élevé dans une maison de taille raisonnable, équipée d'une salle de bain. Jamais personne, surtout pas lui, n'avait émis l'idée que cela n'était pas suffisant pour une famille de quatre personnes.
Comme la plupart des gens de sa génération - cette génération martyre, comme on la nommait-, elle avait vécu très tôt la douleur d’un monde désenchanté, précaire, malade, violemment exposé au divorce, au chômage, à la débrouille, à l’effondrement de ses valeurs fondamentales, à la montée en puissance de l’argent roi, à la haine de soi et surtout de l’autre.
La répétition est un ennemi impitoyable du bonheur.
L'homosexualité est un état parfaitement naturel, c'est même un état de fait, une manière de vivre, nous devons apprécier notre sexualité pour ce qu'elle est, sans jamais nous sentir inférieurs ou coupables. Notre but ultime est d'atteindre une vie totalement libérée ! Et nous y parviendrons.