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Citations de François Roux (158)


On le sait, ce ne sont pas les lieux en eux-mêmes qui fixent la mémoire, c'est grâce aux émotions qui y sont rattachées que nous pouvons garder tenace en nous le souvenir des choses.
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Oui, est-ce que tu as déjà eu des gestes d'affection pour un mec quand il y avait des gens autour de vous ? Est-ce que tu as déjà pris la main d'un homme ou roulé un patin à un type même si tous tes voisins trouvaient ça scandaleux ? Moi je l'ai fait et j'en suis fier. Je me suis fait tabasser à cause de ça mais ça n'a pas suffi à me calmer. Au contraire, ça m'a donné la rage, tu comprends? Ici vous passez votre temps à vous cacher pour faire des choses.
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Du jour au lendemain, Paul était devenu un rôdeur, un clandestin, un hors-la-loi, ce qui était loin de lui déplaire finalement : le goût de l'interdit pimente toujours les choses qu'elle que soit leur nature. Il vivait aussi cette situation comme une manière de contrarier les pressions morales d'une société qui lui gâchait l'existence; pour lui et tous les autres comme lui, c'était le moyen d'entrer en résistance contre un système de répression invétéré.
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Tu n'as pas à me juger. Non pas parce que je suis ton père mais parce que je n'ai rien choisi de ce que je suis. (...) J'espère seulement que tu auras le courage d'essayer de me comprendre.
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Je suis différent des autres hommes, mon fils. Je voulais que tu le saches. Je n'en suis ni fier, ni honteux, c'est comme cela, il n'y a rien à y faire.
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Et si l'homosexualité était réellement un fléau social comme venait de le proclamer le gouvernement, une tare au même titre que l'alcoolisme, la toxicomanie, la prostitution ?
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Stanley avait révélé à Paul quelque chose de prodigieux que personne d'autre n'aurait pu lui faire découvrir. Ce n'était pas seulement le fait de coucher avec quelqu'un du même sexe qui l'avait bouleversé, cela tenait à la personne même de son Américain. Leur rencontre, bien qu'essentiellement charnelle, avait réconcilié Paul avec lui-même, avec ses pulsions mais aussi avec son esprit, il avait inscrit son désir dans une légitimité inconcevable avant de le connaître. Désirer Stanley, l'aimer de toutes les façons dont ils s'étaient aimés n'était plus un crime avec un homme tel que lui, ce n'était ni sale, ni avilissant, ni contre-nature, contrairement à l'opinion que la conscience publique en avait - à commencer par le Paul d'avant guerre. Stanley, en raison de son côté inaccessible et brillant, l'avait fait grandir et se respecter davantage. Il l'avait d'une certaine façon allégé du poids que constituait l'épreuve de naître différent, dans une région déjà encline au secret, où l'exposition de soi et de ses démons intérieurs relevait presque du péché.
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Il ne voulait ni se mentir à lui-même ni rassurer sa solitude. Il s'estimait plus fort que cela, il se voulait libre dès lors qu'il est soumis à un ordre qui le muselle et le contraint à des accommodements qui vont à l'encontre de sa nature.
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Par un contrebalancement logique, je pris conscience du chemin qu'il me restait à accomplir pour que mes pensées puissent un jour espérer arriver à la hauteur de vues de ses pensées à elle. Quelle énorme bouffonnerie ! Ma mère – l'ancienne esclave Monique Savidan, ex-grenouille de bénitier, ex-organisatrice de réunions bourrées de plastique et vides de sens, ex-victime des malversations phallocrates d'une lignée de mâles égoïstes - était donc arrivée, rien qu'en lisant Tony Duvert et J. (Jiddu) Krishnamurti, à gagner une absolue coolitude qu'une psychanalyse de quinze ans ne m'avait même pas permis d'approcher.

(p.625)
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La nouveauté des choses, même les plus pénibles, même les plus rébarbatives, à partir du moment où elle vient briser le cercle vicieux de l'ennui, est toujours profitable, c'est probablement cela qu'on appelle l'énergie du désespoir.
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Comme il était souvent très difficile d’accompagner un grand malade au jour le jour, il était tout aussi pénible de vivre quotidiennement aux côtés d’un mari sans emploi. Il fallait sans cesse cacher ses joies comme ses désespoirs, terrer une partie de soi, se renier en somme.
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Au fond, c'était une intelligence imbécile, se disait Justine quand elle en avait assez de se battre. En tout état de cause, une intelligence stérile qui n'avait pour seul but que d'écraser les gens et de les spolier de leur capacité à réfléchir et à comprendre. Il n'y avait rien de bon dans cette intelligence-là, elle ne voulait rien engendrer hormis la haine et la discorde. Impossible de l'ébranler, impossible de la faire reculer, c'était un bloc inaltérable et la seule chose envisageable était de s'y casser les dents.
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Comme vous n'êtes jamais arrivé à rien, ça vous ennuie que les autres arrivent à quelque chose. C'est même ce que vous détestez le plus chez eux, il me semble. Et pire encore chez vos enfants. Vous êtes maladivement jaloux de tout.
En fait, je crois que vous n'êtes pas méchant, Joseph, vous êtes juste un raté malheureux et aussi un raté très seul.
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Est-ce que tu connais une seule personne de plus de quarante ans qui est ne serait-ce qu'un peu heureuse et équilibrée ? On fait tous avec, crois moi.
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Il y a toujours un moyen de faire autrement, Karen. Personne n'est jamais prisonnier de personne par sa propre volonté. C'est un sale exemple que tu montres. Comment veux-tu qu'on arrive à agir et à témoigner si tout le monde se laisse acheter?
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Est-ce que tu connais une seule personne de plus de quarante ans qui est ne serait ce qu'un peu heureuse et équilibrée? On fait tous avec, crois moi!
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N'avons-nous pas tous pensé que nous serions heureux le jour où nos rêves d'enfant seraient enfin accomplis ?
Et si tout cela était complètement faux ? Et si le bonheur était la plus grosse arnaque de ce siècle et de tous ceux qui l'ont précédé ? Et si le souci d'atteindre le bonheur était précisément la chose qui nous faisait le plus souffrir ? Ceux qui, comme moi - et des milliards d'autres -, sont trop faibles pour renoncer complètement aux ambitions délétères de leurs désirs devraient simplement se contenter d'espérer sans rien attendre. La teneur de nos rêves, ce qui en constitue la matière secrète et brûlante, ne vient-elle pas de ce qui échappe totalement à notre volonté ? J'en suis aujourd'hui intimement convaincu, ne pas souhaiter atteindre son but est, en la circonstance et de manière paradoxale, la façon la plus judicieuse de s'en approcher. Nous devrions être des promeneurs de nos vies au lieu d'en être des marcheurs entêtés.
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Tanguy n'avait pas prononcé ces mots au hasard. D'une part, ils allaient calmer un temps son subordonné. D'autre part, ils le prémunissaient pour la suite des événements. Si la haute direction rejetait le projet, il pourrait toujours arguer de sa méfiance initiale. Si elle l'acceptait, il pourrait à l'inverse se vanter d'avoir favorisé son développement.
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