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Critiques de Françoise Cloarec (103)
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J'ai un tel désir

Dans le Paris de la bande à Picasso, il y a une femme : Marie Laurencin.

Cette femme peintre c'est la compagne, pour un temps, de Guillaume Apollinaire, qui l'intègre dans ce cercle très fermé.

Dans ce même Paris, dans les mêmes rues, la jeune Nicole devient Madame Groult et créer sa maison de couture.

Deux femmes libres qui vont se rencontrer et s'aimer. La guerre va les séparer mais ni la distance ni les horreurs ne vont effacer les sentiments.



Florence Cloarec est une habituée de l'époque, dans son récit L'indolente sortie en 2016, elle narrait la vie de Marthe Bonnard, femme et muse du célèbre peintre. Nous retrouvons ici avec plaisir sa plume, simple et féminine qui décrit avec un réalisme saisissant la vie de bohème. De nombreux extraits de correspondances et de citations d'artistes émaillent le texte, donnant une voix à chaque protagoniste. Benoite et Flora, les deux filles de Nicole, partagent avec l'autrice leurs souvenirs de Marie et de sa relation avec leurs parents. Un livre entre fiction et recherche historique et artistique.



Florence Cloarec fait revivre sous nos yeux les quartiers Montparnasse et Montmartre, les cafés et les ateliers d'artistes. Un doux vent de nostalgie et de liberté flotte entre ses pages.
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J'ai un tel désir

Les destins croisés de deux femmes exceptionnelles éprises de liberté et féministes avant l’heure : Marie Laurencin et Nicole Groult. Deux femmes issues d’environnements différents qui pourtant vont vivre une immense passion amoureuse.



Marie Laurencin est issue d’un milieu modeste, elle a une jeunesse solitaire à Montmartre auprès de sa mère célibataire, à l’époque on aurait dit « fille mère ». Mais elle va devenir peintre et côtoyer des artistes de renom de la Belle époque, Braque qui lui ouvre des portes du monde artistique, Picasso, Picabia… Pendant cinq ans elle partage la vie du poète Guillaume Apollinaire qui l'encourage dans sa voie, la considère comme sa maîtresse bien sûr mais aussi comme sa domestique dans la vie quotidienne… elle s’en échappera au bout de cinq ans puis sur un coup de tête épousera un baron allemand. Ceci lui vaudra un exil en Espagne pendant la guerre de 14-48.



Nicole Groult, de son coté, appartient à une grande famille de créateurs, elle est la sœur cadette de Paul Poiret, grand couturier de l’époque, elle-même est une styliste renommée. Son mari, André Groult est décorateur et dessinateur de meubles raffinés et elle évolue dans un milieu mondain où les festivités sont nombreuses.



Les deux femmes se rencontrent au Salon des Indépendants en 1911 et tout de suite un courant passe… c’est le début d’une liaison très forte qui va transformer leurs vies.



Un roman… plutôt une biographie, mais avant tout le récit d’une relation passionnelle entre deux femmes d’exception. Françoise Cloarec s’est plongée dans leurs vies, documents écrits, rencontres avec les filles et petites filles de Nicole Groult, lecture d’une abondante correspondance en particulier des lettres enflammées de Marie à Nicole. Si au départ elle avait encore quelques doutes sur la nature des relations, platoniques ou homosexuelles, entre les deux femmes, cette phrase trouvée par hasard dans une de ces missives, et dont le début donne le titre au roman, confirme une grande passion au-delà des conventions de l’époque.



J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » écrivait Marie Laurencin à Nicole Groult.



D’ailleurs la photo utilisée pour la première de couverture du roman de Françoise Cloarec ne fait aucun doute sur les relations unissant les deux femmes : les regards éperdus, la main discrètement posée sur le genou de l’aimée. Une très belle illustration.



Françoise Cloarec, invitée au salon du roman historique de Levallois en mars 2019, avait fait une brillante et enthousiaste présentation de son livre. Elle m’avait donné l’envie de le lire au plus tôt et j’en attendais beaucoup. Même si j’ai apprécié cet ouvrage et que j’ai appris beaucoup sur les deux « héroïnes », je dois avouer une légère déception. Le style est agréable mais assez académique, j’aurais aimé peut-être un peu plus de folie. J’ai aussi trouvé que l’autrice se perdait de temps en temps dans des descriptions, répétitions et digressions un peu trop longues qui cassent le rythme du récit. Malgré tout je recommande vivement cette lecture sur ces deux femmes en avance sur leur temps.

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J'ai un tel désir

J'ai un tel désir, c'est le début d'une lettre adressée par Marie Laurencin à Nicole Groult, et c'est le titre du livre qui raconte leur histoire d'amour, histoire qui nous plonge dans le Paris artistique et mondain de la Belle Époque. On y croise Apollinaire, Picasso, Gertrude Stein et bien d'autres. Nicole est styliste, Marie peint des aquarelles. Elles ont beaucoup de talent, elles sont libres, indépendantes, et n'hésitent pas à braver la morale pour s'affranchir des contraintes de l'époque. Elles se sont reconnues au premier regard, et en débit des difficultés elles ne se perdront jamais de vue. Françoise Cloarec écrit mais elle est aussi peintre et psychanalyste et cela se ressent dans son écriture et sa manière d'analyser la relation et la complicité qui existent entre les deux artistes. Elle s'attarde sur leurs personnalités forgées dès l'enfance, plutôt joyeuse pour Nicole mais source de blessures pour Marie, et brosse des portraits bien ciselés et touchants. Le récit est très documenté. Il est largement inspiré par la correspondance échangée entre les deux femmes, et par les témoignages recueillis auprès de leurs proches, notamment celui de Benoite Groult, la fille aînée de Nicole, qui a ouvert la voie du féminisme à toute une génération. C'est d'ailleurs à son sujet que Nicole, découvrant sa grossesse, écrira à Marie « Reviens, tu es le père», réflexion assez extraordinaire quand on pense aux débats de notre époque. Un livre intéressant et agréable à lire. (A.P.)
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J'ai un tel désir

Début du XXème siècle, la Belle époque : les artistes, dont Picasso, le douanier Rousseau, Braque, se réunissent au Bateau-Lavoir. C'est l'émulation artistique, l'amitié, les amours et les fâcheries aussi. Guillaume Apollinaire amène avec lui la jeune peintre Marie Laurencin qui intègre le groupe, sous l'oeil méfiant de la femme de Picasso, Fernande Olivier, qui ne l'aime guère.

La biographie de Marie Laurencin commence par sa rencontre avec le poète : leur histoire d'amour est forte et compliquée. Apollinaire ne lui apporte pas vraiment ce qu'elle attend. Elle est au foyer, subit ce qu'on appellerait son "machisme", sans pour autant vivre avec lui. Marie est très fusionnelle avec sa mère Pauline, chez qui elle rentre tous les soirs. (...)
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L'âme du savon d'Alep

" Objets inanimés avez-vous donc une âme

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? "



Lamartine



C’est en pensant à cette citation que j’ai lu le titre du dernier opus de Françoise Cloarec," l’Ame du savon d’Alep" (les éditions Noir sur Blanc), vous savez, mon amie du lycée dont je vous avais présenté modestement ses précédents ouvrages sur Séraphine et Storr…

Avec le savon d’Alep, dont elle décrit avec chaleur et poésie, tout au long de ce livre, les propriétés physiques (composition, odeur, couleur, bienfaits), la fabrication en détail, elle écrit là l’histoire de ce savon qui est quelque peu à la mode mais dont on ne connaît point ses origines.



Je ne vous raconterai pas l’huile d’olive, le laurier, la salicorne qui font partie de sa composition, ni les lieux de fabrication du savon, ni la traversée du souk d’Alep, tellement je l’ai vécue intensément comme la première fois que j’ai visité Alep par livre interposé (« Les désorientées » récit de Françoise et je venais de visiter la Turquie à ce moment là) ni les personnes qui élaborent le savon et qui habitent celui-ci !

Une nouvelle fois elle m’a emportée dans ce pays que je ne connais pas et sa ville dont elle est toujours passionnée.



Elle fait mention du drame actuel que traverse ce pays mais son propos n’est pas politique et est une réponse à l’appel aussi d’un savonnier d’Alep qui lui a proposé d’écrire un texte sur le savon de sa ville. « De ce pain de laurier qui est au cœur du patrimoine » Dit-elle.



Au travers de ses mots on perçoit la psychanalyste d’une part et son regard de peintre d’autre part quand elle nous conte les couleurs de la ville aimée .J’ai retrouvé toute sa sensibilité à décrire ses sensations dans ce monde de l’ailleurs, ce carrefour des routes commerciales et pistes caravanières depuis l’antiquité… Alep, la cité la plus ancienne du monde. Elle se devait d’écrire ce livre dans lequel vous découvrirez tout, tout sur le savon d’Alep mais bien autre chose, son âme peut-être…

Oh, j’allais oublier… les très belles photos de Marc Lavaud qui nous donnent vraiment l’impression d’ouvrir les portes de lieux de travail, de silence et de beauté et découvrir ces hommes et femmes qui font perdurer ces belles traditions.




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L'indolente

Est-ce un essai, est-ce un roman ?

On oscille entre les deux.

Ce livre nous raconte la vie de Marthe Bonnard, muse du peintre tout au long de sa vie.

J'y ai appris des choses mais je me suis aussi ennuyée.

Beaucoup de répétitions.

Des recherches documentées mais posées là sèchement.

Aucune émotion n'est passée et je n'ai pas réussi à trouver Marthe Bonnard sympathique.

Mystérieuse, menteuse, maladive, dépressive ….....

seul son amour pour Bonnard semble beau et sincère.

Pas de plan vraiment dans le récit.

Des tas de noms d'inconnus.

Des choses vraies certainement mais beaucoup de supputations aussi.

En tout cas je ne savais pas que Bonnard avait peint autant de tableaux ni qu'il avait tant aimé sa femme.
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L'indolente

"L'indolente", c'est la beauté d'un mystère qui perdure. Celui de Marthe de Méligny, la muse et la compagne du peintre Pierre Bonnard pendant cinquante ans, qui résiste à toutes les tentatives de percer ses silences, ses mensonges, ses contradictions et ses secrets - même devant des tribunaux, après sa mort et celle de Bonnard.



Le roman embrasse tout une époque, une constellation artistique passionnante ; tout autant qu'un couple silencieux et sauvage, et un amour auquel une œuvre entière, lumineuse et colorée, est dédiée alors même que Marthe est une personnalité toute en ombres.



Françoise Cloarec intervient assez peu dans la narration mais elle a sans aucun doute beaucoup travaillé. Elle fait le choix d'une forme romanesque un peu bâtarde, pour tâcher de faire exister Marthe sans pour autant avoir la prétention de savoir ce qu'elle pense et ressent. Je trouve profondément émouvant que cette femme demeure un mystère et que l'écrivaine accepte de nous la livrer comme telle. C'est un très bel hommage.
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L'indolente

J'attendais beaucoup de ce livre. J'avais lu il y a quelques temps "Elle par bonheur et toujours nue" sur le même sujet, que j'avais beaucoup aimé. J'espérais donc l'approfondir avec ce livre. Je n'ai malheureusement pas trop accroché avec le style. Difficile de dire pourquoi. Ca m'a dérangée de me sentir constamment entre l'essai et le roman. L'auteur se met dans la peau de son personnage, lui prêtant des sentiments, tout en gardant une forme de distance qui m'a dérangée. J'aurais beaucoup aimé apprécier ce livre au sujet intéressant mais malheureusement la magie n'a pas opéré.
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L'indolente

Courant août, je suis allée visiter le musée de l'Orangerie, où se trouvent les fameux "Nymphéas" de Monet, et depuis la peinture est partout autour de moi, jusque dans mes lectures. La preuve, Françoise Cloarec dans "L'indolente", entraîne le lecteur à la suite de Pierre Bonnard - peintre qui jusque là m'était totalement inconnu - ou plutôt de sa muse: Marthe de Méligny.



La passion de Pierre Bonnard est portée par son don pour la peinture, mais surtout par cette femme, qui sera (presque) son seul et unique modèle tout sa vie durant. Marthe est au cœur de sa vie, et il la protège, la surprotège même lorsqu'elle commence irrémédiablement à l'éloigner de toutes ses relations, à cause de sa maladie, qui oscille entre asthme et symptômes psychotiques.



Cet amour est tout de même fondé sur un mensonge de taille car Marthe ne révélera pas sa véritable identité à son amant le jour de leur rencontre. Quelles sont ses motivations? La honte avant? Le remord ensuite? Françoise Cloarec tente de percer ce mystère au travers des archives et des gens qui ont connus le couple de près ou de loin. Car de cette infime omission découlera un procès retentissant entre les héritiers du couple. Une discussion captivante s'ouvre, au travers de cette histoire de succession, concernant la propriété intellectuelle d'une oeuvre artistique. L'affaire Bonnard a fait jurisprudence dans ce domaine.



L'auteure se place davantage sur le plan de l'investigation - il faut savoir qu'elle est elle-même peintre, mais aussi psychanalyste - que sur celui du roman. Le lecteur suit pas à pas les pérégrinations de Françoise Cloarec au cours de ses recherches dans les multiples archives qu'elle a pu consulter, afin de cerner la personnalité de cette femme: Marthe Bonnard.



Le récit n'a pas franchement de trame- à part chronologique bien sûr - car il est guidé par les recherches de l'auteure. Elle insère d'ailleurs des extraits d'archives, de correspondances, de journaux, d'ouvrages bibliographiques, etc. Néanmoins, à défaut d'être happer par le récit, le lecteur continue de tourner les pages, curieux lui aussi de comprendre les motivations de cette femme, Marthe Bonnard, si particulière.



A coups d'esquisse, elle dévoile progressivement une idée de la vie, et du couple qu'ont pu former ces deux êtres, si dissemblables et pourtant si fusionnels. La narration est un peu perturbante, quand cette biographie romancée, est soudainement interrompue par le surgissement inopiné de la narratrice. Ces changements de tons sont assez déstabilisant car ils interviennent sans aucune logique apparente. Malgré sa profession, Françoise Cloraec ne se pose quasiment jamais en psychanalyste face à ce couple, ou à l'attitude de cette femme, malade. Elle raconte des faits, et laisse le lecteur se faire sa propre opinion sur Marthe.



Pierre Bonnard a peint l'amour de sa vie sous toutes les coutures, comme pour percer le secret que cette femme-enfant semblait dissimulé, et son intuition était bonne, même s'il n'en a jamais rien laissé paraître. L'amour est plus fort que la vérité semble-t-il, du moins pour ces deux-là. Malgré les atermoiements de l'auteur entre romance et fait réels, la conclusion de Françoise Cloarec laisse le lecteur dans une profonde réflexion... (...)
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L'indolente

Avec L’indolente, Françoise Cloarec nous fait remonter le temps vers une époque où la vie d’artiste était la plus romantique et faisait rêver. Direction l’atelier de Pierre Bonnard, un peintre maniant les couleurs avec une originalité toute personnelle. On le découvre. Parce que je connaissais Ma-tisse, Picasso, Monet, Manet, etc… Mais Pierre Bonnard, je n’en avais jamais entendu parler. Grâce à ce livre, j’ai pu découvrir un peintre atypique, qui ne suivait aucun mouvement artistique, et bien que cela lui ait été reproché, je l’admire pour ça. Difficile de ne pas suivre une mouvance, encore plus à l’époque où l’art était si foisonnant. J’ai également découvert une histoire d’amour, pure, totale, passionnelle. Marthe Bonnard et Pierre Bonnard, ce fut le coup de foudre.



Le livre de Françoise Cloarec, le titre nous en informe, tourne autour de cette mystérieuse Marthe Bonnard. Mystérieuse car elle ne donne pas son vrai nom à Pierre lorsqu’ils se rencontrent et qu’elle ne lui parlera jamais de cette autre femme qu’elle était (et qu’elle est toujours un peu) avant de le rencontrer. Étrange. C’est ce mystère que tente de résoudre l’auteure à travers les pages, égrainant au fur et à mesure les années du Paris du début du XXe siècle.



Difficile de retranscrire une biographie quand on a si peu d’information sur la personne à qui l’on cherche de reconstruire une vie. C’est le cas avec Marthe Bonnard. Les recherches ont été compliquées et cela se sent. Les premières pages sont écrites d’un style saccadé, épuré avec de belles phrases. Les mots assemblés sont beaux. Et pourtant, cela ne suffit pas. L’auteure commence à semer des moments de ses recherches, au milieu d’une reconstitution, parfois complètement imaginée.



A cause de ces passages, j’ai eu beaucoup de mal à me laisser porter par l’histoire. Est-ce que les moments de récits sont totalement fantasmés ? Quelle part de vérité y’a-t-il dedans ? Je me suis posée de nombreuses fois ces questions dans la deuxième moitié du livre. Je n’arrivais pas à basculer soit dans une reconstitution historique pure, soit dans une biographie romancée. J’ai eu l’impression que l’auteure elle-même avait eu du mal à choisir au moment de la rédaction. Dommage, parce que tous les ingrédients sont là : le mystère, le Paris bohème, la vie d’artiste. Tout ce que j’aime. Reste ce sentiment d’indécision.



Sentiment d’indécision accentué par la frustration car qui est réellement Marthe Bonnard ? La question reste en suspend. Car il n’y a pas de sources historiques pour. Alors pourquoi ne pas inventer, romancer ? Comme d’autres parties du livre ?



Cependant, la conclusion du livre est intéressante car si l’auteure n’a pas vraiment trouvé de réponse à sa question : le mystère Marthe Bonnard, elle en a trouvé une autre. L’existence de cette femme, étrange et un peu oubliée, aura eu le mérite de servir à quelque chose (et je vous laisse découvrir à quoi dans le livre)....https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2016/08/29/rentree-litteraire-lindolente-le-mystere-marthe-bonnard-francoise-cloarec/
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L'indolente

Roman ou récit ? Aucune mention n'accompagne cet ouvrage et il est bien difficile de le classer. L'enquête qui a accompagné sa construction fait partie intégrante du récit mais, le fait de ne pas vraiment trouver de réponse au "mystère Marthe Bonnard" fait pencher l'ensemble vers une sorte de biographie romancée. Intéressante à lire pour l'éclairage qu'il apporte sur l’œuvre de Pierre Bonnard et l'influence de sa femme, ultra-représentée dans ses toiles.



C'est d'ailleurs cette contradiction qui a intrigué puis obsédé l'auteure (et on la comprend) : omniprésente dans les tableaux de son mari, peinte dans toutes les positions, avec ou sans vêtements, Marthe Bonnard reste pourtant une totale inconnue, réfugiée derrière une identité qu'elle s'est choisie très tôt, le jour de sa rencontre avec Pierre en 1893. Ce n'est qu'à la mort du peintre, cinq ans après sa femme, que la succession mettra à jour les mensonges de Marthe. Est-il possible que Pierre Bonnard ait vécu pendant toutes ces années avec une femme dont il ignorait le vrai nom de famille et les origines ? A-t-il choisi de ne pas s'interroger ? Malgré toutes ses recherches, malgré les témoignages des descendants de ceux qui ont côtoyé le couple, rien ne permet d'éclaircir ce mystère qui restera à jamais prisonnier de l'intimité du couple. Et c'est tout simplement remarquable que ce couple, très exposé, très en vue à l'époque - on aurait dit très médiatique de nos jours - parvienne à garder son mystère malgré le scandale généré par le règlement de la succession dans les années 50.



Mais cette investigation de la part de l'auteure est surtout l'occasion de nous donner à voir un couple tout à fait extraordinaire pour l'époque, loin des conventions et très ancré dans la modernité. Pierre Bonnard, contrairement à ses prédécesseurs impressionnistes est un peintre qui connaît la réussite et même la gloire de son vivant. Loin de la bohème associée à la vie d'artiste, on est ici dans le confort bourgeois, pas très loin de l'opulence vers la fin de sa vie. La relation qui unit Marthe et Pierre est exclusive et survivra même aux petites incartades du peintre. La façon dont il la représente sans cesse, toujours jeune, jamais marquée par le temps est une fantastique déclaration d'amour. Un témoignage sur leur vie et les sentiments qui les unissent.



Françoise Cloarec nous invite à un voyage dans la première moitié du XXème siècle aux côtés des artistes de l'époque, tels Vuillard, Signac ou Valloton. Ou encore Monet dans la dernière partie de sa vie. Elle éclaire notre connaissance sur l’œuvre du peintre, sa palette de couleurs ou encore ses motivations à peindre les choses et les décors de la vie quotidienne. On découvre également qu'il est à l'origine d'une réflexion puis d'une loi sur le droit moral du peintre sur son œuvre, qui voit enfin l'artiste reconnu propriétaire de son tableau jusqu'à ce qu'il le juge terminé, ce qui n'était pas le cas jusque-là. Pierre Bonnard pouvait garder des années des tableaux dans son atelier avant de les finaliser, parfois pour une seule petite touche de couleur... A sa mort, la valeur des œuvres ainsi conservées se montera à plusieurs centaines de millions de francs, donnant lieu à une féroce bataille entre les héritiers.



Personnellement, je ne connaissais pas du tout cette histoire même si j'ai déjà eu l'occasion de visiter des expositions liées aux œuvres de Bonnard auxquelles le personnage de Marthe est bien sûr toujours associé. Alors d'accord, si l'on cherche des révélations, on risque de rester sur sa faim. Mais on peut aussi apprécier le fait que le mystère reste entier... ce qui est en soi un très joli sujet de livre. Et un bel hommage à ce couple lié autant par l'amour que par l'art.
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L'indolente

Ce roman constitue une très bonne biographie de la vie de Bonnard et de sa muse. C'est une histoire d'amour, mais également l'histoire d'une imposture. Cette découverte de Bonnard, ce peintre bourgeois, est bien documentée, mais le texte manque un peu de rythme.

La dernière partie du roman sur la propriété des oeuvres est également intéressante, mais sort du cadre du roman.

Un bel hommage à ce couple mais manque d'émotion.
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L'indolente

C'est en usant des pouvoirs alliés du romanesque et de l'investigation psychologique que Françoise Cloarec mène avec talent l'enquête sur cette personnalité tout ensemble attachante et âpre, fragile et revêche.
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L'indolente

Ce livre m’est vrai­ment tombé des mains, il m’a aussi rendue triste et mise en colère. Tombé des mains, lors du fasti­dieux rappel des 16 ans de procé­dure pour régler la succes­sion du pein­tre. Triste, que l’auteur cher­che à mettre en lumière ce que de leur vivant, Pierre et Marthe ont préféré taire. Mise en colère, car le roman n’apporte rien à la compré­hen­sion de l’œuvre de Pierre Bonnard. On ne sait pas grand chose sur cette Marthe épouse de Bonnard, ni lui ni elle n’ont voulu dévoi­ler les secrets de la vie de cette femme. Pour­quoi dian­tre, faut-​il aller remuer les rares pistes dévoi­lant l’origine de Marthe qu’il a peinte si souvent pour lais­ser à la posté­rité de très beaux nus, trou­blants sensuels et souvent très éroti­ques. Pour­quoi racon­ter les 16 ans de procès de la succes­sion de Pierre Bonnard ? Est ce que cela rend plus présent l’œuvre de ce pein­tre ? Bien sûr que non, cette enquête ne mène à pas grand chose sinon à se dire qu’ils ont voulu tous les deux préser­ver leur inti­mité et ne dévoi­ler que ce qui se voit sur de magni­fi­ques tableaux.
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L'indolente

L’Indolente ou le mystère Marthe Bonnard est une biographie qui se propose de retracer la vie énigmatique de Marthe, cette muse qui apparaît sur les toiles de Pierre dès 1893 et qui ne les quittera plus jusqu’à sa mort. Énigmatique Marthe car celle-ci a caché sa véritable identité pendant trente ans à son compagnon, jusqu’à leur mariage, et continuera de la taire auprès des autres. Celle-ci s’appelle en réalité Maria Boursin, elle n’est ni fille naturelle d’un noble italien désargenté, ni orpheline, et, par son silence obstiné, elle provoquera une longue querelle juridique entre les ayants-droit du couple Bonnard. Querelle qui fera jurisprudence et étendra le droit moral du peintre sur son œuvre.



Je vous le dis tout de suite : si vous pensez que cette biographie va éclaircir le passé de Marthe, va proposer une enquête sur la vie de cette femme mystérieuse, va apporter un éclairage nouveau sur la psychologie de cette femme fragile, oubliez, vous allez être déçu ! Françoise Cloarec a livré un travail de recherche minutieux dans les archives, sa biographie regroupe un nombre important d’articles, de lettres d’amis, de témoignages. Mais tout ne va porter que sur Pierre Bonnard et sa vie avec Marthe. Et je suis navrée de le dire, mais Pierre Bonnard a la vie la plus chiante que je n’ai jamais lue !



Alors, entendons-nous bien, « chiante » ne veut ici pas dire nulle et inintéressante, il a une vie comme tout un chacun. Mais ce n’est pas ce que j’attends quand je lis une biographie, romancée ou non, sur les peintres. Peut-être suis-je trop imprégnée de l’image de l’artiste maudit, au génie incompris, méprisé des critiques, qui connaît une vie faite de haut et de bas, qui croise amis et ennemis célèbres et partage son point de vue artistique, qui défende sa vision de l’art contre vents et marées. Pierre Bonnard est un chanceux : issu d’un milieu bourgeois qui ne comprend pas forcément qu’il arrête ses études de droit pour se consacrer à la peinture mais ne le rejette pas non plus, il ne manquera jamais de rien dans sa vie, sera reconnu de son vivant et admiré. Il fera de nombreux voyages dont il ne rapportera strictement rien (aucun impact sur sa peinture), préférant la lumière de la Normandie ou de la Côte d’Azur, représentant jusqu’à la fin sa vie quotidienne, quelques amis et surtout, Marthe. D’abord proche du groupe des Nabis, Pierre Bonnard conservera toujours son indépendance vis-à-vis des mouvements artistiques picturaux : ni impressionniste, ni post-impressionniste, ni cubiste ni surréaliste, Pierre Bonnard suivra toujours la voie qu’il s’est fixée, se méfiant peut-être des « modes » ou de l’esprit des groupes. Il faut dire que cet homme a aussi subi la maladie de Marthe, qui s’enferme peu à peu dans sa paranoïa, refusant de voir du monde et isolant son mari de ses amis lentement mais sûrement.



C’est d’ailleurs une des seules choses remarquables chez cet homme – exception faite de sa peinture, bien évidemment. Sa fidélité envers cette femme valétudinaire, que certains décrivent un peu comme une mégère, alors que d’autres y voient une créature fragile, instable mais agréable dans ses bons moments. Jamais Pierre n’abandonnera sa femme, quelles que soient les difficultés. Il aura bien sûr quelques maîtresses, mais les quittera dès que Marthe en prendra ombrage. Entre la passion fugace et le durable amour, Pierre a choisi. Marthe sera son modèle favori, peut-être parce qu’il sent inconsciemment le mystère qui entoure cette femme, une part qui lui reste inaccessible et qu’il cherche à découvrir en la fixant sur une toile. Une fois femme provocatrice et abandonnée au désir, une fois femme qui lit dans une salle à manger, d’autre fois femme rejetée dans l’ombre d’un tableau, cachée sur un balcon, ou à la pâleur et à la rigidité cadavérique dans une baignoire, Pierre communique ses états d’âme et de couple à travers ses toiles, révélant là toute l’influence de Marthe sur la peinture de son mari.



En refermant ce livre, Marthe restera une inconnue. Je ne comprends pas très bien le projet de faire une biographie autour d’une femme que nous ne pourrons jamais connaître, même en psychanalysant les toiles de Pierre Bonnard. Pourquoi ne pas proposer tout simplement une biographie sur le peintre, qui aborderait automatiquement l’intimité de ce couple étrange et de cette femme évanescente mais approfondirait les théories artistiques, ses évolutions picturales, les influences et les amitiés de Pierre Bonnard.



À la place, nous avons une biographie certes vraiment bien documentée, mais très redondante et qui reste un peu en surface de tout. De temps en temps, la voix de la narratrice surgit pour nous dire qu’elle a cherché ici mais n’a rien trouvé là, qu’elle s’est rendue sur tel lieu mais que c’était une impasse et que Marthe de Méligny, hasard ou travail minutieux, a posé une chape de plomb sur son passé. Pourquoi ? Pourquoi ce mensonge de toute une vie ? pourquoi cette haine de soi ? détestait-elle vraiment son milieu, haïssait-elle son père au point d’honnir son nom ? Le mystère est entier.
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L'indolente

l'histoire de Marthe de Maligny ou de Maria Boursin, compagne puis épouse de Pierre Bonnard. Lors de leur rencontre, Maria dit à Pierre s'appeler Marthe et être sans famille. Aprsè leur mort à tous les deux, la succesion va permettre de découvrir ce mensonge et de poser des questions sur la propriété des tableaux, esquisses..des artistes .

J'ai aimé l'histoire, et du coup j'ai (re)découvert un peintre, mais pour moi il y a trop de longueurs, de répétitions....
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L'indolente

En lisant l'Indolente, la sensation d' aller chercher l'éclat de la lumière dans les profondeurs des corps amoureux.

Sensation de voyager longtemps à travers la prunelle des yeux de Pierre Bonnard !

Et puis le grand bonheur de se laisser lentement mener au plein cœur d'une passion amoureuse frémissante et belle comme un ciel d'été !



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L'indolente

En 1893, Pierre Bonnard rencontre Marthe de Méligny. La jeune femme se présente comme orpheline et elle devient immédiatement la muse parfaite du peintre. « Il la dessine comme s’il lui écrivait son désir de la revoir. » (p. 15) Dans le Montmartre du début du XX° siècle, Pierre et Marthe vivent heureux, couple autosuffisant que le luxe n’intéresse pas, uniquement tourné vers la peinture. « Elle est le thème privilégié, le prétexte essentiel de la mise en lumière de son art. Si elle montre sa fragilité, sa force réside en l’amour de Pierre pour elle. » (p. 135) Il faut dire que Marthe n’aime pas paraître, ni fréquenter le monde. Elle préfère rester chez elle, chez eux, entretenir une intimité créatrice que favorisent ses maladies et sa faiblesse nerveuse. Et Pierre est souvent bien heureux de rester auprès de son amante et de son modèle préféré. « Silhouette parfaite, elle donne à voir son corps, ses courbes. Toujours invitant aux regards, cachant ses yeux. » (p. 56) Sans cesse, Marthe se dérobe aux questions sur son histoire, il est impossible de fixer son identité sur le papier, pas comme son corps sur la toile. « Le passé, elle ne va pas l’oublier, elle va le nier. » (p. 18) En réalité, Marthe s’appelle Maria et elle lutte contre un passé qu’elle ne veut pas reproduire. Marthe/Maria cache sa famille, ses premières années et se rend entièrement disponible pour Bonnard en faisant d’elle-même et de son passé une toile vierge sur laquelle l’artiste peut inlassablement projeter ses désirs et l’image inaltérée qu’il a de sa muse amante. « Marthe devient le chef-d’œuvre du peintre. » (p. 27) Dans les toiles de Bonnard, Marthe est éternellement jeune, en pleine santé et belle. « Depuis leur rencontre, le temps s’est aboli : Marthe éternellement jeune, les seins haut, se lave. » (p. 242)



En retraçant l’histoire du modèle de Pierre Bonnard, Françoise Cloarec parle de ses recherches et de son travail autour de Marthe/Maria. « Marthe n’est pas celle que l’on croit, je vois bien qu’il y a du secret. Je cherche la Maria qu’elle a voulu taire dans les toiles, dans sa famille, dans les livres, dans les articles. » (p. 38 & 39) Comprendre qui se cachait derrière Marthe, c’est comprendre pourquoi l’héritage du couple Bonnard a été un tel scandale. Ce n’est certainement pas ce que cherchait le peintre. « Bonnard ne recherche ni l’argent ni la renommée. Sa place en peinture est singulière, peu d’artistes sont aussi effacés que lui. » (p. 97) Marthe de Méligny, c’est un peu la Mona Lisa de Pierre Bonnard, une beauté mystérieuse qui ne livrera jamais tous ses secrets. Et si L’indolente approche du cœur du mystère, il reste suffisamment à distance pour que le lecteur retienne avant tout la beauté des tableaux de Pierre Bonnard. Le reste n’est que littérature.
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L'indolente

J'ai eu du mal à le terminer pas d'actions . Certes le fond historique est intéressant mais il y a trop de personnages qui passent je me suis perdue dans ce défilé

une petite déception de cette rentrée littéraire
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L'indolente

Marthe Bonnard, Marthe Solange, Marie? Trop de nom différent pour une même femme. Ce qui partait à la base d'un simple coup de tête finit dans un tribunal. Un essai plus qu'un roman qui nous montre un autre aspect de la vie d'un artiste : celui de son héritage ou comment un faux nom peut boulverser l'histoire de l'art
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