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Critiques de Françoise Cloarec (103)
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De père légalement inconnu

Camille est l'un des milliers d'enfants nés en Indochine, de père français et de mère annamite, exilés de force en France après Dien Bien Phu et la fin du colonialisme. C'est son histoire que relate ce petit roman très émouvant, parfois poignant, grâce à la sobriété du style et aux mots qui sonnent juste pour dire le traumatisme, la déchirure de la séparation et du déracinement. Avec précision et efficacité, l’auteur parvient à faire revivre cette époque particulière (que personnellement je connais très mal), le colonialisme à la française et ses dommages collatéraux sur des êtres qui n’avaient rien demandé. L’histoire de Camille trouve sa source en Indochine mais, comme le suggère si bien l’auteur à la fin, des situations identiques sont nées dans tous les pays anciennement colonisés...
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De père légalement inconnu

J'ai eu une peu de mal au début avec ce livre. En effet, ce n'est pas tout à fait un roman mais un récit romancé, basé sur le récit d'une vie. Cela a despassages sont assez descriptifs.

En ce sens, il se rapproche des livres d'Emmanuel Carrère.

Une fois ce point de vue accepté, j'ai beaucoup aimé.



L'histoire est émouvante, les personnages attachants, notamment l'adjudant-chef Bastillac, mélange de Rouletabille lorsqu'il mène son enquête et de psychologue pour découvrir la vrai vie des protagonistes (on pourrait dire de sa patiente pour Camille), voire de confesseur.
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De père légalement inconnu

Comment ne pas être ému à la lecture de ce récit," une fiction librement inspirée de faits réels"? Elle veut un nom, une photo, une tombe peut- être, elle se sent orpheline de pays comme de racines". Tout est dit au début de ce bel ouvrage comme une quête , une recherche éperdue, une étrange histoire d'abandon et d'amour, de destin douloureux qui questionne, une douleur sans nom, infinie, qui ne cessera jamais,une mélancolie pour toujours....Ou l'histoire de la guerre d'Indochine qui approche de son terme scellée par la bataille de Dien Bien Phu.Dans le port de Saïgon, odeurs de vase, de saumure, de fleurs, d'épices, cris des conducteurs de pousse- pousse et des vendeurs de thé, de fruits.....pleurs, disputes, hurlements, sacs, ballots, caisses, valises, amarres,valse des adieux.....visages en pleurs: le 26 décembre1955, des enfants embarquent sur le paquebot le Cyrenia laissant derrière eux une mére au dela des larmes, une terre à feu et à sang, une civilisation bafouée, un passé bercé par l'amour maternel et obscurci de secrets.....l'un d'eux est une fillette dont le prénom est Camille....

Paris 2013, cette même Camille, âgée de soixante cinq ans, mére et grand- mère a construit sa vie à Paris. Exilée de force de Saîgon à l'âge de sept ans, elle a été élevée dans un pensionnat en France. Née de mére annamite et de père présumé français pendant la guerre d'Indochine, elle partira en quête de cet inconnu, désirera mettre un visage,

Un cœur, un nom, un destin, sur l'officier amant de sa mére Thi Vien. De déceptions en espoirs, toute sa vie, jusqu'à la révélation finale que je ne révélerai pas ...la mémoire de Camille ressuscite des mondes flamboyants, odorants, des parfums chauds... Des voix et des ombres....Cette recherche des origines est particulierement bien rendue par la plume fine, efficace, sans pathos, avec empathie de l'auteure , psychologue, psychanalyste , ècrivain et peintre qui nous restitue sobrement ,avec justesse, le destin douloureux de ces enfants nés dans le fracas de la guerre. Le contexte militaire et colonial de l'époque est bien restitué sans parti pris, un roman riche de couleurs et d'odeurs, de domination et de violence, d'exil et de reconstruction...un trés beau livre convaincant, touchant, d'une grande sensibilité,, d'émotion retenue...faisant revivre avec talent le temps oublié de l'Indochine....
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De père légalement inconnu

Superbe écriture pour un sujet abordé avec délicatesse. Le sort des enfants nés d'un métissage en période de guerre. Ici l'Indochine et les nombreux bébés nés des amours entre militaires et femmes du pays.
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De père légalement inconnu

Je ne sais comment ce roman est arrivé tout discrètement dans ma PAL, dans ma bibliothèque ! Belle découverte de connaître qui est ce père légalement inconnu. Inspiré de faits réels, il en est des plus savoureux. Cette lecture nous emmène avec brio à Hué, en Indochine..puis nous embarque sur le 'Cyrenia', de Saïgon à Marseille puis à Illiers, chez les sœurs. On imagine comme nombreuses sont les filles et fils comme Camille qui on été en quête de leur père...une quête restée vaine sans nul doute pour beaucoup.
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De père légalement inconnu

Les Masses Critique Babelio, "c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber"...Et bien cette fois-ci c'est sur Libretto, une maison d'édition que j'affectionne particulièrement pour m'avoir fait rencontrer la Princesse Angine.

Mais passons, ici nous parlerons de Camille, enfin, surtout de son père, le véritable personnage principal de ce court roman. J'avais très envie d'en savoir plus sur Camille, mais non: il est ici question non pas de la recherche d'un père par sa fille, mais plutôt du cheminement, des causes qui ont poussé cet homme à refuser la reconnaissance de son enfant aimé...bien maladroitement.

Un très beau récit, émouvant pour mon cœur de maman, qui se lit très vite, trop vite, j'aurais vraiment aimé rester plus longtemps avec Camille, je suis certaine que c'est une femme formidable.
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De père légalement inconnu

Le roman repose sur la quête de Camille née de Thi Vien et d'un père inconnu français, à Hué, au Vietnam. Le mutisme de sa mère, les portes se ferment sur ses questionnements, jusqu'au jour où enfin, un militaire fera tout pour accéder a sa requête.Sur fond de guerre d'Indochine, l'histoire se dévoile, nous rencontrons Christophe et sa femme Maï, Mme Faubert...

Camille parviendra t-elle à mettre un visage sur ce père tant rêvé ?

Sur ces 750 enfants arrachés a leurs famille, déportés vers la France, combien connaitront leurs véritable histoire ?

Un roman passionnant qui dévoile une fois de plus le bon et le mauvais de l'être humain !
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De père légalement inconnu

«De père légalement inconnu » de Françoise Cloarec

En 1949, au cours d’une réception, Camille est présentée à la société huppée de Hué, ville du centre de l’Annam. Elle est la fille du colonel Régis Delore et de Thi Vien, fille de mandarins estimés. Ce sera le seul souvenir qui aura échappé à l’amnésie de cette toute petite enfant.

Mais qui est ce père ? Camille a maintenant 60 ans. Elle est mère et grand-mère. Elle se rend au centre d’archives du Ministère de la Défense et rencontre l’adjudant-chef Bastillac. Il aide tous ceux qui sont à la recherche d’un ancêtre. Il sait observer, « un peu détective, un peu freudien ». Il va remonter le fil de cette vie et retrouver la trace de ce père.

En 1947, le colonel Régis Delore est à Hué. Il tombe amoureux de Thi Vien. Celle-ci est bientôt enceinte. La femme et les enfants du colonel sont restés en France. Il ne veut ni se soustraire à ses responsabilités, ni reconnaitre sa fille. Il tranchera en décidant qu’elle sera envoyée en France, partageant ainsi le sort de 4500 autres enfants métis. Elle portera les stigmates de deux continents, de deux univers opposés et en guerre. Elle s’appellera Camille, comme sa grand-mère paternelle. Avec cette nouvelle identité, son prénom vietnamien sera effacé et son père sera désormais légalement inconnu, mais présumé français. Arrivée dans un pensionnat à Illiers-Combray, Camille perdra tout ancrage. Régis Delore, devenu général, habite dans les environs du pensionnat et veille de loin sur sa fille. Camille incarne sa part de mystère. Il meurt le jour du Têt, le 16 février 1980.

Grâce à l’adjudant-chef Bastillac, la quête de Camille se termine. Elle retrouve ce père fantomatique qui désormais prend corps. Son histoire va pouvoir s’écrire au présent : Régis Delore, un homme, un père, un mort. Elle a trouvé un nom, un destin, une histoire, la sienne. Victime collatérale de cette guerre, elle retrouve enfin son identité, 40 ans après.

Françoise Cloarec, psychologue, psychanalyste, peintre et écrivain, retrace sans pathos mais avec empathie, de sa fine plume de clinicienne, cette « fiction librement inspirée de faits réels». L’auteure nous avait précédemment amenés sur les traces de Séraphine de Senlis, femme de ménage et peintre talentueuse que la maladie mentale avait envahie. Dans ce nouvel ouvrage, le regard compétent de cette experte, se porte sur le destin douloureux de ces enfants nés dans le fracas de la guerre. Ils ont été légalement abandonnés et sont désespérément en quête de leur filiation. Touchant d’émotion retenue.

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J'ai un tel désir

“J’ai un tel désir”, de Françoise Cloarec, est le récit passionnant d’une relation passionnée.
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J'ai un tel désir

Après avoir dressé le portrait de Marthe, la muse de Bonnard, dans « L’Indolente » (disponible chez J’ai Lu), Françoise Cloarec nous raconte ici la relation tendre et particulière entre la peintre Marie Laurencin et la couturière Nicole Groult.

Je connaissais déjà un peu l’oeuvre de Marie Laurencin, son style immédiatement reconnaissable, vaporeux et fluide, aux tons roses et gris très doux, ces portraits de femmes gracieuses aux yeux de biche ; je ne connaissais en revanche pas du tout Nicole, styliste et soeur du couturier Paul Poiret, en dehors du fait qu’elle soit la mère des deux écrivaines Benoîte et Flora Groult.



Lorsque ces deux femmes se rencontrent, elles ont déjà un certain vécu sentimental et professionnel – Marie en particulier fut longtemps la maîtresse de Guillaume Apollinaire à qui elle inspira de nombreux textes ; elle fréquenta le fameux Bateau-Lavoir de la belle époque montmartroise et ses non moins fameux occupants, Picasso, Derain, Braque… Toutes deux se reconnaissent : originales et non conventionnelles, sensibles et gracieuses, elles resteront liées jusqu’à la fin.

L’auteure raconte avec précision comment des femmes en avance sur leur temps conquirent leur liberté, leur indépendance et leur place dans des milieux et à une époque où cela n’allait pas de soi. Elle n’occulte pas non plus les quelques nuages assombrissant la vie de Marie Laurencin (l’exil forcé en Espagne avec son époux allemand durant la guerre, des opinions discutables) et livre un portrait très documenté (grâce notamment aux souvenirs de la féministe Benoîte Groult et aux centaines de lettres échangées) de la « dame du cubisme ».
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J'ai un tel désir

Bonjour les lecteurs ....



Voici le récit de deux femmes exceptionnelles dans le Paris de la belle époque.

Voici le récit de deux femmes amoureuses. et célèbres.

Voici le récit de 45 années de passion que seule la 2° guerre mondiale parviendra à ternir



L'une est peintre, c'est Marie Laurencin, l'autre est créatrice de mode, Nicole Groult.

Toutes deux sont des figures incontournables de ce Paris du début du siècle.

Toutes deux ont leur propre vie, mais resteront fusionnées l'une à l'autre.



Françoise Cloarec nous fait revivre non seulement la passion de ces deux femmes mais nous plonge dans le Paris artistique de l'époque. On y côtoie Picasso, Apollinaire, Paul Poiret, Braque et tant d'autres.

On se retrouve à l'époque du cubisme, du fauvisme, de l'art moderne.

L'époque est à l'insouciance, aux fêtes, à l'amour sans contrainte.



Son récit se base sur la nombreuse correspondance échangée entre les deux femmes ( interdite de publication à ce jour ), sur une étude approfondie des archives de l'époque ainsi que sur le témoignage des descendantes de Nicole ( notamment Benoîte, figure du féminisme ).



On y découvre le caractère sombre et superficiel de Marie.

Marie mal dans sa peau, Marie impulsive ( elle épouse un allemand sur un coup de tête), Marie l'égocentrique, Marie contrainte à l'exil pendant les années de guerre.

Nicole est plus stable, c'est le rocher qui empêche Marie de sombrer.

Nicole est une pionnière du féminisme naissant .. Nicole avance, ne recule jamais.



Marie Laurencin meurt en 1956, reclus. Elle sera enterrée avec les lettre d'Apollinaire qui l'a tant aimée.

Nicole disparaîtra 10 ans plus tard.



J'ai été souvent agacée par le caractère capricieux et enfantin de Marie, j'ai admiré Nicole.



Lecture agréable, qui dévoile la vie artistique de l'époque, mais qui n'est pas un coup de coeur.



A lire du même auteur " L'indolente " qui rend hommage à Marthe Bonnard.
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J'ai un tel désir

Dans le Paris de la bande à Picasso, il y a une femme : Marie Laurencin.

Cette femme peintre c'est la compagne, pour un temps, de Guillaume Apollinaire, qui l'intègre dans ce cercle très fermé.

Dans ce même Paris, dans les mêmes rues, la jeune Nicole devient Madame Groult et créer sa maison de couture.

Deux femmes libres qui vont se rencontrer et s'aimer. La guerre va les séparer mais ni la distance ni les horreurs ne vont effacer les sentiments.



Florence Cloarec est une habituée de l'époque, dans son récit L'indolente sortie en 2016, elle narrait la vie de Marthe Bonnard, femme et muse du célèbre peintre. Nous retrouvons ici avec plaisir sa plume, simple et féminine qui décrit avec un réalisme saisissant la vie de bohème. De nombreux extraits de correspondances et de citations d'artistes émaillent le texte, donnant une voix à chaque protagoniste. Benoite et Flora, les deux filles de Nicole, partagent avec l'autrice leurs souvenirs de Marie et de sa relation avec leurs parents. Un livre entre fiction et recherche historique et artistique.



Florence Cloarec fait revivre sous nos yeux les quartiers Montparnasse et Montmartre, les cafés et les ateliers d'artistes. Un doux vent de nostalgie et de liberté flotte entre ses pages.
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J'ai un tel désir

Nicole Groult, Marie Laurencin : le récit passionnant d’une relation passionnée, récit de l'histoire d'amour de la peintre Marie Laurencin et de la couturière Nicole Groult dans le Paris du début du XXe siècle.



Le destin de deux femmes, incroyablement fortes, indépendantes, talentueuses, qui ne se soucient d'aucune morale. Deux femmes en avance sur leur temps qui vont conquérir leur liberté et leur place.

Entourées d’Apollinaire, Picasso, Braque, Paul Poiret, Cocteau, Max Jacob, Gertrude Stein, elles vivront une histoire hors norme jusqu’au bout.



Entre amitié et amour, « j’ai un tel désir » est la biographie de deux créatrices, de deux féministes, de deux personnalités singulières.
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J'ai un tel désir

A travers la vie de Marie Laurencin et son amitié amoureuse avec Nicole Groult, mère de Benoîte et de Flora, c'est à la fois une femme libre et toute une époque que décrit ici Françoise Cloarec, au fil des relations que Marie a nouées grâce à sa liaison avec Guillaume Apollinaire. Enfant qui a connu son père mais n'a pas été reconnue par lui, très proche de sa mère dans une intimité quasi fusionnelle, Marie Laurencin se lance dans la peinture sans y avoir été vraiment encouragée. Elle rencontre Picasso, qui à son habitude, ne dira guère de bien d'elle, mais sera soutenue par Apollinaire envers et contre tout. Leur liaison finira par se rompre, Apollinaire mourra, mais entre-temps Marie aura rencontré la sœur du couturier Paul Poiret, mariée au décorateur André Groult, et les deux femmes entameront une longue liaison que le mariage de Marie avec un allemand et par la suite son exil en Espagne pendant la guerre ne briseront pas. Nicole aura d'autres liaisons et de l'une d'elle naîtront ses deux filles, Benoîte et Flora, que son mari reconnaîtra. La relation privilégiée entre Marie et Nicole deviendra plus distante, et Marie, réfugiée dans sa peinture et protégée (un peu trop semble-t-il) par sa camériste , décédera à 72 ans dans un relatif isolement.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui décrit une artiste singulière en la situant sans cesse dans son époque, ses relations avec les grands artistes de cette époque, notamment Picabia, Cocteau, Max Jacob les Delaunay, le douanier Rousseau, sur lesquels on apprend d'ailleurs beaucoup de détails intéressants, ainsi que sur le regard que Gertrude Stein avait de Marie.

Le caractère de Marie Laurencin nous apparaît tout en nuances, avec une volonté de comprendre ce qui a fait d'elle une femme et une artiste si particulière dans le contexte historique et social qui était celui de la Belle Époque, puis de la seconde guerre mondiale. Femme libre, Marie a pu se construire à la fois grâce à son entourage, et aussi malgré lui. Femme seule, artiste vivant dans son monde intérieur, elle n'a pas toujours compris celui dans lequel elle vivait, un peu en porte-à-faux, se brouillant avec un certain nombre de ses proches. Il nous reste ses œuvres très particulières. "D'où viennent-elles ? Où vont-elles ? Où sont leurs attaches ? Dans leurs rêves dans les couleurs pastels, elles s'évadent du monde vers la lumière."

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Stock pour ce livre lu dans le cadre de la Masse Critique.

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J'ai un tel désir

Les destins croisés de deux femmes exceptionnelles éprises de liberté et féministes avant l’heure : Marie Laurencin et Nicole Groult. Deux femmes issues d’environnements différents qui pourtant vont vivre une immense passion amoureuse.



Marie Laurencin est issue d’un milieu modeste, elle a une jeunesse solitaire à Montmartre auprès de sa mère célibataire, à l’époque on aurait dit « fille mère ». Mais elle va devenir peintre et côtoyer des artistes de renom de la Belle époque, Braque qui lui ouvre des portes du monde artistique, Picasso, Picabia… Pendant cinq ans elle partage la vie du poète Guillaume Apollinaire qui l'encourage dans sa voie, la considère comme sa maîtresse bien sûr mais aussi comme sa domestique dans la vie quotidienne… elle s’en échappera au bout de cinq ans puis sur un coup de tête épousera un baron allemand. Ceci lui vaudra un exil en Espagne pendant la guerre de 14-48.



Nicole Groult, de son coté, appartient à une grande famille de créateurs, elle est la sœur cadette de Paul Poiret, grand couturier de l’époque, elle-même est une styliste renommée. Son mari, André Groult est décorateur et dessinateur de meubles raffinés et elle évolue dans un milieu mondain où les festivités sont nombreuses.



Les deux femmes se rencontrent au Salon des Indépendants en 1911 et tout de suite un courant passe… c’est le début d’une liaison très forte qui va transformer leurs vies.



Un roman… plutôt une biographie, mais avant tout le récit d’une relation passionnelle entre deux femmes d’exception. Françoise Cloarec s’est plongée dans leurs vies, documents écrits, rencontres avec les filles et petites filles de Nicole Groult, lecture d’une abondante correspondance en particulier des lettres enflammées de Marie à Nicole. Si au départ elle avait encore quelques doutes sur la nature des relations, platoniques ou homosexuelles, entre les deux femmes, cette phrase trouvée par hasard dans une de ces missives, et dont le début donne le titre au roman, confirme une grande passion au-delà des conventions de l’époque.



J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » écrivait Marie Laurencin à Nicole Groult.



D’ailleurs la photo utilisée pour la première de couverture du roman de Françoise Cloarec ne fait aucun doute sur les relations unissant les deux femmes : les regards éperdus, la main discrètement posée sur le genou de l’aimée. Une très belle illustration.



Françoise Cloarec, invitée au salon du roman historique de Levallois en mars 2019, avait fait une brillante et enthousiaste présentation de son livre. Elle m’avait donné l’envie de le lire au plus tôt et j’en attendais beaucoup. Même si j’ai apprécié cet ouvrage et que j’ai appris beaucoup sur les deux « héroïnes », je dois avouer une légère déception. Le style est agréable mais assez académique, j’aurais aimé peut-être un peu plus de folie. J’ai aussi trouvé que l’autrice se perdait de temps en temps dans des descriptions, répétitions et digressions un peu trop longues qui cassent le rythme du récit. Malgré tout je recommande vivement cette lecture sur ces deux femmes en avance sur leur temps.

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J'ai un tel désir

La romancière Françoise Cloarec évoque le peintre à travers son amour pour la créatrice Nicole Groult.
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J'ai un tel désir

Livre lu dans le cadre de la masse critique. j'ai été attiré par le synopsis, une relation forte, amoureuse, entre deux femmes au début du xx ème siècle.

je ne m'attendais pas du tout à lire une biographie. Une première pour moi. Un début chaotique, beaucoup de personnages, de cercles familiaux, amicaux à assimiler pour bien situer les personnages, qui sont majoritairement des artistes peintres ou dans le milieu de la couture.

plus ma lecture avance, plus je me rend compte du travail de l'auteur, c'est très précis, bien construit, et beaucoup de références y sont annotées.

On suit le parcours de Marie Laurencin, son histoire avec Apollinaire, son mariage avec un allemand, puis son exil en Espagne lors de la grande guerre. Et, Nicole Groult, qu'elle rencontrera, et qui vivront une histoire intense et hors du commun.

le destin de deux femmes, fortes, indépendantes, talentueuses, qui ne se soucie d'aucune morale sauf la leur.

Pour les amateurs de biographie et d'art, c'est un super ouvrage.
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J'ai un tel désir

Je termine ma lecture et je reste indécise. J'ai découvert la vie de deux femmes dont je connaissais peu de choses. J'ai découvert leur relation dont j'ignorais tout. J'ai aimé suivre leur histoire, les rencontres avec tous ces artistes célèbres. Mais l'auteur m'a perdu à plusieurs reprises : des passages décousus, sans lien parfois, des répétitions inutiles. Je trouve qu'il y a un goût d'inachevé. J'ai davantage apprécié les extraits de lettres, des carnets, des témoignages des proches, mais là encore en nombre insuffisant. Disons que je ne m'attendais pas au style de l'auteur pour une biographie. Elle a aussi écrit celle de Séraphine de Senlis qui m'intéresse grandement...à voir si la patte reste la même...
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J'ai un tel désir

C’est l’histoire de Marie Laurençin et de Nicole Groult.

Marie Laurencin, on la connaît grâce à Apollinaire et son magnifique poème de rupture : Sous le pont Mirabeau coule la Seine et mes amours, faut-il qu’il m’en souvienne.

Leur liaison dura cinq ans quand même, mais Apollinaire devait être tant macho et goujat, que Marie s’en lassât. Ils ne cessèrent point de s’aimer néanmoins, jusqu’à la mort d’Apollinaire.

Nicole Groult, on aurait pu la connaître, grâce à Benoîte (Groult) Maintenant, c’est fait. C’est une femme beaucoup plus intéressante que Marie, forte, belle, riche, intelligente, élégante, qui sent bon…

Nicole semble un peu coincée sexuellement avec André, son mari. Mais cela ne durera pas.

Il semble qu’elle connait le plaisir avec Marie. Leur « amitié-amoureuse » ne sera jamais aussi intense que dans l’absence (les années d’exil en Espagne de Marie), en témoignent des centaines de lettres. « J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » et de poèmes « Tes yeux sont deux oiseaux bleus

Tes seins sont deux oiseaux blancs..."

Mais qu’en est-il de leur relation quand elles sont dans la même ville ? Moi, je ne sens pas tant que ça, la passion amoureuse. Elles ont de multiples amants (surtout Marie, mais Nicole s’est bien rattrapée, il semblerait même que le père de Benoîte ne soit pas son père…) Bref, je ne suis pas rentrée par effraction dans leur intimité.

En revanche, j’ai beaucoup aimé le récit historique, surtout la période pré et post première guerre, avec la description du Tout Paris de l’époque, artistes de tous poils, peintres, poètes, couturiers, décorateurs, d’une liberté sexuelle avant-gardiste, c’était vraiment la Belle Epoque.

J’ai été un peu gênée par le style de Françoise Cloarec, on le dit « impressionniste » peut-être le dirais-je décousu. Les années 40, sont survolées, Marie est suspectée de collaboration, Nicole s’en éloigne, c’est le délitement de la relation. Marie finira dans la solitude, Nicole, entourée de sa famille. C’est une fin un peu triste.

Donc, trois fois oui pour la peinture du milieu artistique des années folles, j’ai vraiment apprécié l’excellente documentation, sans oblitérer les ragots et les potins. Je serai plus réservée sur la relation amoureuse des deux femmes que je ne ressens pas bien. Quant à la peinture de Marie Laurencin que ce livre m’a permis de (re) découvrir, je n’y suis pas très sensible.

Ce que je viens de lire sur sa biographie, c’est qu’après sa libération de Drancy où elle avait été internée suite à des relents de collaboration, c’est Marguerite Donnadieu (Duras) qui la recueillit. Et elle reçoit même Marguerite Yourcenar et sa compagne Grâce chez elle en 1951. Ce sont ces connections qui me ravissent…

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J'ai un tel désir

J'ai un tel désir, c'est le début d'une lettre adressée par Marie Laurencin à Nicole Groult, et c'est le titre du livre qui raconte leur histoire d'amour, histoire qui nous plonge dans le Paris artistique et mondain de la Belle Époque. On y croise Apollinaire, Picasso, Gertrude Stein et bien d'autres. Nicole est styliste, Marie peint des aquarelles. Elles ont beaucoup de talent, elles sont libres, indépendantes, et n'hésitent pas à braver la morale pour s'affranchir des contraintes de l'époque. Elles se sont reconnues au premier regard, et en débit des difficultés elles ne se perdront jamais de vue. Françoise Cloarec écrit mais elle est aussi peintre et psychanalyste et cela se ressent dans son écriture et sa manière d'analyser la relation et la complicité qui existent entre les deux artistes. Elle s'attarde sur leurs personnalités forgées dès l'enfance, plutôt joyeuse pour Nicole mais source de blessures pour Marie, et brosse des portraits bien ciselés et touchants. Le récit est très documenté. Il est largement inspiré par la correspondance échangée entre les deux femmes, et par les témoignages recueillis auprès de leurs proches, notamment celui de Benoite Groult, la fille aînée de Nicole, qui a ouvert la voie du féminisme à toute une génération. C'est d'ailleurs à son sujet que Nicole, découvrant sa grossesse, écrira à Marie « Reviens, tu es le père», réflexion assez extraordinaire quand on pense aux débats de notre époque. Un livre intéressant et agréable à lire. (A.P.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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