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Critiques de Françoise Cloarec (103)
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Dans l'ombre de sa soeur

Je suis une lectrice inconditionnelle de Colette depuis mon adolescence. La musique de son écriture eut sur moi un effet immédiat. L'univers de l'enfance, l'amour du terroir, les amitiés féminines, les premiers émois amoureux, les liens avec les animaux, une liberté de pensée farouche, tout me fut enchantement. J'ai lu presque tous ses livres et beaucoup de biographies retraçant sa vie vagabonde et affranchie.



Je connaissais donc l'histoire de la famille, telle qu'elle était écrite par Colette. Sido, sa mère à l'esprit frondeur, son père, le capitaine Colette, toujours un peu dans les nuages, la fratrie : deux frères qu'elle admirait, Léopold et Achille, né du premier mariage de Sido, et enfin Juliette, née elle aussi du premier mariage de Sido. La soeur au visage mongol et aux longs cheveux, la fille mal mariée et ingrate qui accouche à distance de Sido. Je ressentais un malaise, un non-dit dans cette famille. Juliette. Ingrate de visage ? de caractère ? de toute évidence, il manquait une pièce du puzzle. D'autant que de la fille ingrate, Colette en disait peu, mais donnait à penser que les déboires financiers de la famille suivis du déménagement obligé de la maison de Saint-Sauveur étaient liés à Juliette, à son mariage et à sa sujétion à son mari.



Aussi, dès que paru le livre Dans l'ombre de sa soeur de Françoise Cloarec, je m'empressai de l'acheter, décidée à connaître cette partie obscure sur laquelle Colette, biographe de sa famille, faisait l'impasse, de même que les biographes de Colette ne s'attardait pas sur le destin de Juliette. Je ne fus pas déçue. Françoise Cloarec, romancière, biographe, et psychanalyste, s'est imprégnée longuement de l'atmosphère de « la maison de Colette » à Saint-Sauveur-en-Puysaye. Au fil de ses visite, elle s'est passionnée pour l'énigme que représentait cette jeune femme dont on parlait si peu. Alors, elle se documente, mène son enquête et surtout, psychanalyste de métier, amène au jour les secrets soigneusement occultés. En dirigeant le projecteur sur la soeur mal mariée, elle met en lumière les angles morts de la vie provinciale de cette époque. le poids de la religion et des héritages. Tous les héritages. Les biens, patrimoine, argent, terres, mais aussi la transmission des tares, tant physiques que mentales.



Alors, pour cette fois, un livre s'ouvre sur Juliette. La soeur mal-née, mal-mariée, mal-aimée sort de l'ombre. Nous sommes le 15 avril 1884 et c'est le jour de son mariage. « Juliette est seule, assise à la table du banquet, immobile. La tête penchée, entraînée par la masse de ses cheveux bruns, aucune expression ne transparaît sur son visage. » Dès cet instant, Françoise Cloarec l'accompagne avec toute son empathie, son expérience de thérapeute. Ce portrait de la jeune mariée s'appuie sur les écrits des témoins, les photos du mariage. Colette livre quelques lignes sur cet évènement : « sa singulière figure mongole, défaillante, soumise au point que j'en eu honte. »



Juliette, cette passionnée de lecture et de grands écrivains n'a laissé aucun écrit, aucune lettre. Aucun lien littéraire ne fut établi entre les deux demi-soeurs.

En redonnant sa place à l'aînée de la fratrie, Françoise Cloarec rappelle aussi la condition des femmes au XIXe siècle, début XXe, leur liberté relative et bien plus souvent, leur sujétion. Une étude et une reconstitution de l'époque que je recommande.



*La société des amis de Colette s'est donnée mission de restaurer la sépulture de Juliette, aujourd'hui à l'abandon

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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

Séraphine Louis (1864-1942) va passer du statut de domestique à celui de peintre reconnu (sous le nom de Séraphine de Senlis) et nous laisser une œuvre inclassable, au mieux qualifiée d'art brut.



Françoise Cloarec la fait véritablement revivre dans ce court récit extrêmement bien documenté. Elle évoque avec force le mysticisme de Séraphine, son exaltation d'artiste.



C'est passionnant.



A noter une postface d'une vingtaine de pages où l'autrice nous explique comment elle a mené son enquête et nous livre une analyse éclairante sur le personnage et l'œuvre.








Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Dans l'ombre de sa soeur

J’ai la chance de pouvoir habiter dans l’Yonne et je me suis rendue plusieurs fois à Saint-Sauveur, avant l’ouverture de la Maison de Colette et depuis qu’elle a été restaurée. J’y suis encore allée la semaine dernière avec une amie et j’en suis repartie avec cet ouvrage qui me semblait prometteur.



Alors, certes, l’auteure évoque le sort de Juliette Roblineau-Duclos, la sœur aînée des 4 enfants de Sido et sans doute la seule légitime de celui qui était surnommé La Bête, Jules le premier mari de Sido. Elle évoque son enfance, son caractère sombre et tourmenté, son mal-être, sa jalousie féroce envers son mari. Mais je rien appris que je ne savais déjà car, lors des visites commentées de la maison Colette, on évoque toujours celle qui, par son mariage, a ruiné les Colette. Le Dr Roché avait décidé d’épouser Juliette pour son héritage mais après le mariage, quand le mari a demandé des comptes à son beau-père, l’incurie de celui-ci a explosé à la figure de tout le monde. Le capitaine Colette était un piètre gestionnaire et Roché s’est étranglé de rage quand il a compris qu’il avait été floué. La malheureuse Juliette sera tiraillée entre mari et famille et son frère Achille ne lui pardonnera jamais d’avoir cédé à son mari qui souhaitait porter l’histoire devant la justice. Je suis aussi en train de lire les lettres de Sido à Colette (plus quelques lettres à Juliette) et la mère nous donne aussi des renseignements, notamment sur la mort de Juliette qui a mis fin à ses jours. Donc, pour en revenir eu livre de Françoise Cloarec, je suis restée sur ma faim. Juliette restera à jamais dans l’ombre de sa sœur.

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Dans l'ombre de sa soeur

C’est en tombant sur le portrait de Juliette en visitant la maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye que l’autrice décide d’écrire un livre sur la fille ainée de Sido, Juliette.

J’ai beaucoup aimé me retrouver dans l’intimité de cette famille mais la première pensée qui me vient après avoir refermé ce livre c’est : « Mais quelle famille ! »

La fille aînée, Juliette est mise à l’écart, la cadette, Gabrielle (Colette) est un rayon de soleil, la mère, Sido, n’a pas eu une vie personnelle facile et opte pour des comportements différents selon qu’elle a affaire à Juliette ou à Gabrielle.

Puis, il y a les hommes, le père de Juliette, un ivrogne violent, le père de Gabrielle qui n’a jamais vraiment travaillé et a mis sa famille dans l’inconfort et bien sur le mari de Juliette, un mariage arrangé sans aucun amour.

Tout cela est quand même très particulier mais ce récit est très intéressant et richement documenté.

Si on retrouve beaucoup de citations de Colette en rapport avec ce que vit sa famille, le personnage de Colette est quasi absent et c’est bien Juliette ainsi que les autres protagonistes qui tiennent une grande place dans cette histoire.

Ce fut une très bonne lecture et qui m'a permis de me retrouver au cœur de cette famille particulière.
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L'indolente : Le mystère de Marthe Bonnard

Un livre très intéressant sur un mystère : qui était la compagne puis l'épouse du peintre de l'intime, Bonnard ? Cette femme est une poupée russe : chaque révélation en cache une autre. D'un homme et d'une femme qui ne voulaient pas rentrer dans les cases est advenu un gros scandale artistique et une nouvelle législation. Comme quoi, les mystères servent à quelque chose.
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

Séraphine de Senlis, peintre autodicacte, est née en 1864 dans une famille pauvre de l'Oise. Je l'ai découverte au travers d'une exposition à Paris, au début des années 2000 puis au travers du splendide film porté par Yolande Moreau (2008).



Voilà qu'au cours de mes pérégrinations dans des bouquineries, je suis tombée sur le court ouvrage de Françoise Cloarec consacré au destin de cette artiste.

Tout en délicatesse, en laissant des zones d'ombre, l'autrice nous emmène sur les pas de Séraphine, domestique toute sa vie ou presque, ayant passé des dizaines d'années en autarcie au service d'une communauté religieuse. Persudée que la vierge lui commande de peindre, elle se plongera dans ses" travaux de couleurs" (ses travaux noirs étant son travail alimentaire). Elle croisera la route d'un amateur d'art allemand qui la soutiendra tant que possible. Mais entre la guerre et la maladie, Séraphine connnaitra un destin tragique. Comme Camille Claudel, elle sera internée de longues années et elle sucombera à la faim.



Nous reste ses majestueuses toiles fleuries, exubérantes, uniques et bouleversantes. Des oeuvres qui nous rappellent combien il a fallu d'obstination et d'heures de travail pour atteindre une telle maîtrise et un tel talent. Des oeuvres qui nous emmènent dans l'imaginaire de Séraphine.



Françoise Cloarec est psychanaliste et artiste peintre. Au travers de son livre, elle interroge les notions de maladie et de création, la difficulté à être artiste quand on est femme, d'origine modeste à cette époque, la façon de traiter la folie...
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

Résumé éditeur :



Elle porte un prénom d'ange, chantant, ardent. Pourtant, le destin qui attend Séraphine Louis, née dans une famille pauvre de l'Oise à l'automne 1864, est des plus terre à terre. Orpheline, Séraphine entame une vie de domestique, comme celle de Félicie, l'héroïne d'Un Cœur simple de Flaubert. De cette terne réalité, il s'agit de s'évader. Séraphine communie avec la nature, Séraphine rêve, Séraphine prie. Et, un jour, cédant à un ordre impérieux de la Vierge, Séraphine peint. L'exaltée de Senlis est moquée pour ses toiles chatoyantes où les arbres, les fruits et les fleurs deviennent sensuels ou inquiétants. Mais le jour où un collectionneur parisien, Wilhem Uhde, découvreur de Picasso, de Braque et du Douanier Rousseau, croise la route de la talentueuse femme de ménage, il l'infléchit singulièrement...



L'histoire de Séraphine est très touchante, elle nous interroge sur le regard que l'on porte sur les personnes "différentes".
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Dans l'ombre de sa soeur

Dans ce récit qui est à la fois très documenté et qui vagabonde beaucoup, l'autrice s'intéresse à un personnage dérobé, celui de la demi-soeur de Colette, de onze ans son aînée, pas très jolie, trop silencieuse, absente de la société, un fantôme de femme à peine aperçu dans la maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye. Françoise Cloarec fait montre de son talent de romancière et de psychanalyste dans une oeuvre très personnelle.
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Dans l'ombre de sa soeur

C’est lors d’une visite de la maison de Colette, que Françoise Cloarec est attirée par la demi-soeur de Colette, Juliette. Un regard lourd, une façon d’être sourde au monde, de s’y soustraire. Elle retrace avec ce roman biographique l’histoire de la famille de Juliette, de sa mère Sidonie, de sa célèbre sœur Colette, de mariages forcés et d’amour contrariés.



Entre roman et biographie, c’est surtout le portrait d’une époque, d’une famille et des femmes. L’autrice n’a pas son pareil pour décrire la solitude féminine et le carcan d’une société.



A lire aussi ses romans sur l’amour entre Marie Laurencin et Nicole Groult J’ai un tel désir, et L’indolente sur Marthe Bonnard, la femme du célèbre peintre.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Dans l'ombre de sa soeur

Colette serait-elle devenue l’écrivain que l’on sait sans son étrange soeur? L’auteur se glisse dans la peau de cet être brisé, et tente de faire parler les silences.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Dans l'ombre de sa soeur

J'avais demandé l'accès à ce livre sur Netgalley et il ne m'a pas été accordé. Je l'ai donc acheté car j'aime Colette et je connais bien son histoire. Celle de Juliette aux longs cheveux m'était inconnue et m'intriguait.

Le livre est bien documenté, mais ne comporte aucune photo, ce qui est embêtant à mon sens, pour une personne qui est passée inaperçue. On a l'impression que l'auteure la fait disparaître encore plus. Bien sûr, je connais toutes les références livresques citées, mais je ne partage pas le point de vue de l'auteure.

Je vois Juliette comme une jeune femme qui se réfugie dans les livres pour oublier une enfance traumatisante. J'admire le courage de Sidonie pour s'affranchir des diktats de son époque, mais Gabrielle a fait exactement la même chose que sa soeur : un mariage raté avec un vieil homme, un noceur, Henri Gauthier-Villard alias Willy, critique littéraire et musicale affûté. Il me semble que tous les enfants de Sido ont été marqués par leur mère : trop d'amour, pas assez, mal exprimé, rien n'est simple dans les relations familiales.

Parler, discuter, expliquer, cela ne se faisait pas à l'époque. La famille Robineau dérangeait et la famille Colette a dérangé. Hors normes, pas courante, ces deux familles ont généré leurs propres champs magnétiques éloignant les autres, et resserrant les rangs. Sido était l'aimant de la famille, mais ses pôles ont été mis à rude épreuve entre son joyau tout en or (Gabrielle) et la jeune femme silencieuse, Juliette. J'attendais autre chose de cet écrit, même si je ne regrette pas de l'avoir acheté. Je n'ai pas aimé la condescendance de l'auteure vis-à-vis des amateurs de Colette, l'auteure par rapport à Juliette : tout amateur de Colette, s'interroge sur Juliette, s'attache à cette figure dont les apparitions dans l'oeuvre de sa sa soeur, sont fulgurantes. Besoin d'amour, c'est tout ce dont elle avait besoin Juliette : Sido a fait ce qu'elle a pu, mais, c'était compliqué d'aimer une enfant qui lui rappelait toujours son défunt époux, avec lequel elle avait souffert. Juliette n'avait pas la flamboyance des autres enfants de Sido, quoi que certains ne se soient pas distingués en dehors de Gabrielle (ce qui n'est pas une critique mais un constat).
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Dans l'ombre de sa soeur

Ayant lu presque toute l'œuvre de Colette, et ayant moi-même visité la « Maison de Colette » à Saint-Sauveur à l'été 2021, tout comme Mme Cloarec, j'ai été sensible à l'ambiance des lieux et à la magie qu'ils dégagent. Je me régalais donc d'avance de partager avec elle cet univers évanescent et nostalgique sous un autre angle, celui de la demi-sœur aînée de Gabrielle Colette. Quelle déception !

Le travail de documentation est certes remarquable, mais plusieurs inexactitudes impardonnables le décrédibilisent (dès la page 9, ça commence mal, l'autrice parvient à affirmer dans deux phrases consécutives que Juliette et Gabrielle ont 13 ans de différence, puis qu'un évènement a eu lieu quand l'une avait 11 ans et l'autre 22 ! Par la suite, page 217, elle se trompera sur l'âge du premier mari de Gabrielle, Willy. Admettons que l'autrice soit fâchée avec le calcul mental).

Quelle pénible et déplaisante plongée dans la psyché compliquée de l'autrice ! Les trois quarts du livre sont constitués, d'une part, d'un mélange de pénibles paraphrasages, presque du copier-coller, des écrits de Colette, avec une manifeste dégradation du texte original du point de vue littéraire ; et, d'autre part, de phrases brèves de type « sujet-verbe-complément » (dignes des journalistes grand public d'aujourd'hui) où l'autrice, pétrie de certitudes, prête des points de vue très personnels et parfois contestables aux protagonistes, plaque maladroitement ses propres (res)sentiments qui martèlent à quel point Juliette était laide, malheureuse, etc. J'ai été professeur de français dans ma jeunesse, ce sont mes élèves de 5ème qui paraphrasaient les textes que je leur donnais à étudier en pensant que je ne m'en rendrais pas compte… du moins copiaient-ils fidèlement le texte original sans le défigurer.

La fin du livre m'a davantage plu, car, après avoir passé de nombreuses pages à accuser à directement ou à demi-mots la famille Colette d'avoir mal aimé, négligé Juliette, Mme Cloarec reconnaît à quel point Sido aimait sa fille et que Gabrielle ne méprisait peut-être pas vraiment sa sœur, dont elle était séparée par 13 années et un caractère dissemblable, ce qui pourrait expliquer de manière très simple et moins tortueuse qu'ici leur absence de proximité.

Je constate d'ailleurs ici une mécompréhension totale de la finesse avec laquelle Gabrielle Colette décrivait l'apparence physique de sa soeur ; en effet, Mme Cloarec se focalise à plaisir sur les qualificatifs « laide » et synonymes dont Gabrielle affuble Juliette, en ne semblant pas comprendre il y a toujours une ambivalence à ce sujet : elle était « d'une laideur attrayante » (La Maison de Claudine) « agréable laide aux yeux thibétains » (Sido) ; par ailleurs, Sido a parfois dit à Gabrielle qu'elle était laide : « Que tu es laide quand tu pleures » (En Pays connu) !

Autre point positif, on y apprend des aspects intéressants de la famille Colette après sa ruine. Et l'autrice concède également que Jules Robineau-Duclos n'était peut-être pas l'ogre d'envergure presque légendaire qu'elle décrit, pour mieux le détester, mais qu'il pouvait également avoir de bons aspects. Le fait qu'il a été, lui aussi, victime de son milieu et de son époque, passe vite à la trappe ; il semble que de nos jours, pour être publié, il faut respecter la doxa, donc, M. Robineau-Duclos est un homme, et donc forcément le vilain de l'affaire.



On en vient ainsi au cœur du sujet, et sur ce qui m'a le plus gênée, c'est-à-dire le politiquement correct et le féminisme dévoyé et nombriliste qui entache ce livre : comme souvent en pareil cas, Mme Cloarec applique à des évènements du 19e siècle une grille de lecture très manichéenne et comportant les critères des temps modernes sans essayer de se replacer dans le contexte, tant il est vrai que, dans l'Histoire de France, rares ont été les périodes plus défavorables aux femmes que celle-ci ; à l'en croire, les femmes étaient de pauvres victimes des hommes répugnants abusant du pouvoir que leur donnait la loi et la société. Tout en avouant par ailleurs que Sido n'était pas vraiment une femme soumise, et en oubliant qu'au départ, la trajectoire de Gabrielle était exactement le même que sa demi-sœur aînée : mariée par convenance pour échapper à la pauvreté, sous la houlette d'un homme pas beau et plus âgé qu'elle qui la trompait et l'obligeait à écrire pour son compte. Sans compter que Juliette a pu se montrer extrêmement pénible avec son mari, en attestent les lettres de Sido.

Dans la même veine, on se voit évidemment infliger les poncifs psychanalytiques : de l'immanquable théorie du père « castré » parce qu'amputé d'une jambe, dont le patronyme est un prénom féminin, et à la charge de son épouse, à la théorie selon laquelle pour qu'il y ait de la lumière (Gabrielle), il faut de l'ombre (Juliette).

Pour se prouver à tout prix à quel point Juliette a été mise à l'écart, Mme Cloarec semble prendre au pied de la lettre tout ce qu'a pu dire Gabrielle Colette de sa demi-sœur, c'est-à-dire, certes, assez peu et de manière énigmatique, tout en omettant de préciser que cette même Gabrielle a résumé avec brio le statut de l'autobiographie par cette phrase : « Imaginez-vous, à me lire, que je fais mon portrait ? Patience : c'est seulement mon modèle » ; la vérité sur Juliette n'est certainement pas celle que l'on croit…

Mme Cloarec semble par ailleurs afficher une obsession complaisante et notable pour la nuit de noce des femmes évoquées ici et les prétendus viols ou relations sexuelle imposées qu'elles auraient subies, alors qu'aucun témoignage n'en atteste. Bien mieux, elle oublie cette réflexion de Mélie, la bonne de Claudine dans Claudine à Paris, au sujet de la virginité : « Des menteries, ma pauvre fille, des menteries ! Des histoires de médecins », ou cet aveu de Colette sur sa nuit de noce : « Mon Dieu, j'étais jeune et que je l'aimais cet homme-là. En peu d'heures, un homme sans scrupule fait d'une fille ignorante un prodige de libertinage […] ce fut une foudroyante découverte du plaisir, de ces plaisirs qu'on nomme à la légère physiques » (La Vagabonde). de nos jours, beaucoup de jeunes femmes surexposées à la pornographie ou, à l'autre extrémité, surveillées par leurs grands frères, l'envieraient…

En définitive, Mme Cloarec semble s'identifier de manière exagérée et avec plein de contradictions à la personne qui constitue son sujet et qui, disparue depuis plus de 100 ans, ne peut plus témoigner. Elle ne s'en cache d'ailleurs pas, et cette subjectivité aurait pu être très intéressante si, pour étayer cette identification, elle avait davantage approfondi les aspects qui contredisaient sa thèse (elle ne tire aucune conclusion du fait que Juliette avait la chambre la plus belle, luxueuse et lumineuse de la maison, et que Gabrielle l'enviait pour cela !) et eu un peu plus de recul par rapport à ce qui l'arrangeait. Juliette souffrait certainement d'une maladie psychiatrique et a certainement été victime de son époque, de sa famille, de son hérédité, de son milieu, mais souffrait-elle autant et de la manière que le prétend Mme Cloarec ? Et, de nos jours, Juliette aurait-elle réussi à être heureuse ?

Si elle s'était moins préoccupée exclusivement par sa propre personne, peut-être Mme Cloarec aurait-elle pu se pencher sur le sort du demi-frère aîné de Juliette (fils de Marie Miton) et de l'enfant illégitime de Jules Colette, né presqu'en même temps qu'Achille, ou d'Irma, la sœur aux mœurs légères de Sido, personnes sitôt évoquées, sitôt évacuées, alors que ces aspects auraient pu aussi expliquer certaines choses. Dans une approche presqu'exclusivement psychanalytique comme ici, c'est franchement étrange et surtout dommage…

Mme Cloarec achève son livre par : « Je pars… avec le sentiment d'avoir malgré tout fait le travail ». Travail de psychothérapie rétrospectif du personnage central d'une certaine manière ; une partie de la propre psychothérapie de l'autrice, certainement ; travail littéraire sûrement pas !

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Dans l'ombre de sa soeur

Qui la connaît, elle, la « sœur aux longs cheveux », Juliette Robineau-Duclos ?

Colette en parle de temps à autre, au détour d'une phrase. Mais pas beaucoup. Pourquoi ?

Françoise Cloarec est psychanalyste et sa thèse porte sur Séraphine de Senlis. Elle s'intéressera ensuite à d'autres femmes qui sont restées dans l'ombre, comme Camille Claudel ou Marie Laurencin.

Alors qu'elle est à Saint-Sauveur-en-Puisaye, elle décide de suivre la visite guidée de la « Maison de Colette ». Mais, au lieu d'accompagner le groupe, elle va s'attarder dans la chambre de Juliette, que le guide présente comme « une petite fille ingrate », approuvé par les personnes présentes, qui, jetant un regard sur sa photo, disent : « oui, indéniablement, elle est disgracieuse. » Françoise se hérisse : « Immédiatement, je veux la tirer de là (…) Je connais cette émotion, ce besoin de mettre en lumière ceux dont on ne parle pas, les disparus, les moches, les fous, ceux qui sont cachés ou à côté. »

Pour ma part, j'adore Colette. J'ai lu presque toute son œuvre, les correspondances, les biographies de Geneviève Dormann, Jean Chalon, Michel del Castillo et bien d'autres. J'ai lu des documents parlant de ceux qui entourent l'auteure : Marguerite Moreno, Missy, Colette de Jouvenel (sa fille)...

Mais je ne connais pas Françoise Cloarec.

Lorsque j'aperçois son livre sur la table de la librairie, évidemment, je m'en empare.

La couverture, il faut le reconnaître, est saisissante : Gabrielle Colette y apparaît en majesté, alors qu'elle n'est pas au centre de ce travail. Son portrait (un des plus connus) est doux, rêveur, paisible. C'est alors qu'on remarque l'autre : Juliette, tout de noir vêtue, une robe à col montant, sévère, boutonnée jusqu'au menton. Certes non. Elle n'est pas avenante. Elle est le contraire de sa sœur. Sa demi-sœur, en fait.

Françoise Cloarec a de la chance. Lorsqu'elle était à Saint-Sauveur, elle a pu entrer dans la maison, parcourir les jardins, s'imprégner dans sa chambre de la présence de Juliette. L'endroit est un musée. Moi-même, je suis déjà allée deux ou trois fois dans le village de Colette, mais sa demeure (celle de sa mère, en réalité) n'était pas encore accessible au public. La façade avec son pignon, la grille du jardin d'en face, c'est tout ce que j'ai pu voir. L'endroit appartenait à des privés.

Françoise Cloarec est présente dans son livre, de temps à autre, elle intervient, elle explique les incidences de son travail sur sa vie personnelle. On peut deviner que se plonger dans l'existence morose de Juliette éveille des échos douloureux de ses propres souvenirs. Elle est également psychanalyste, elle fait donc aussi parfois allusion à des malheurs qui lui ont été confiés. A l'époque de Sido et de Juliette, on n'en parlait pas. On gardait sa souffrance bien cachée à l'intérieur de soi.

J'imagine que, pour se documenter, cela n'a pas été simple. Juliette est restée « dans l'ombre de sa sœur ».

L'ouvrage s'ouvre par ses noces, un moment normalement heureux et festif. Mais déjà, la pauvre épousée est « seule, assise à la table du banquet, immobile. La tête penchée, entraînée par la masse de ses cheveux bruns, aucune expression ne transparaît sur son visage. » Ce n'est pas une union d'amour romantique. On dirait que la famille est contente et soulagée de s'être débarrassée de cette étrangère, si dissemblable d'eux-mêmes. « Le Capitaine Colette (…) s'abandonne sur une chaise », « Achille ressent un tel malaise qu'il se sauve de la fête. Il saute le mur pour pénétrer dans le jardin de la maison maternelle et se mettre à l'abri. » « Léo, son cadet, s'est éloigné depuis longtemps, il flotte dans son monde. » « Sido s'en veut d'avoir remis sa fille aux mains d'un individu qu'elle connaît à peine et qui ne lui plaît pas. » Quant à Gabrielle (la future Colette), elle se réjouit du départ de sa demi-sœur. Elle va pouvoir déménager dans une pièce spacieuse et lumineuse.

Françoise Cloarec explique le mariage arrangé. Le docteur Roché, le conjoint, n'a éprouvé aucun élan envers cette pauvre fille. C'est une amie de sa famille qui a établi avec lui une liste des partis intéressants et ce qu'il recherchait, c'étaient les propriétés et l'argent. Elle va remonter le temps pour évoquer un cas semblable en tous points : les épousailles de Sido et Jules Robineau-Duclos, le père de Juliette, qu'on surnommait « le sauvage », c'est tout dire, un ivrogne et une brute. Tout bébé, sa fille n'a donc connu que cris et disputes. Sido, qui n'était pas femme à se laisser faire, a bien vite trouvé un amant, qu'elle épousera dès la mort de Jules. Les trois autres enfants, ceux du Capitaine Colette, sont décrits comme lumineux, beaux, sans cesse en mouvement. Juliette, elle, s'enferme dans son refuge où elle passe son temps à lire.

Le récit de Françoise Cloarec est émaillé de citations, la plupart de la plume de Gabrielle, devenue Colette.

J'ai dévoré son essai qui m'a beaucoup plu, même si je n'ai pas appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas. Mais l'auteure a donné à Juliette une place à laquelle celle-ci n'a jamais eu droit et expliqué la raison de ce visage austère et fermé.

Cela m'a donné envie de lire ses autres livres consacrés à des femmes en marge de la société, comme Séraphine de Senlis ou Marthe Bonnard.
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Dans l'ombre de sa soeur

Lire et fréquenter Colette, c'est côtoyer les visages de son enfance évoquée dans « La Maison de Claudine », « Sido » et autres textes.

C'est devenir familier de Sido, du Capitaine, d'Achille et de Léo.



Comme souvent, voilà qu'est omis le nom de Juliette, la demi-soeur aînée, fille du premier mari de Sidonie Landoy, Jules-Robineau-Duclos.

Les souvenirs que Colette nous conte la rendent étrange, à part, dans un monde parallèle, peu présente aux bonheurs familiaux.

C'est la retranchée, celle qui s'oublie…



Pour les lecteurs assidus de Colette, les « Lettres de Sido à Colette » la font resurgir dans l'inquiétude et la douleur.



Le livre de Françoise Cloarec lui donne vie et lui permet d'être au-delà de la mort.



L'autrice a visité la maison de Colette à Saint-Sauveur en Puisaye.

Pénétrant dans la chambre de Juliette, contemplant sa photo, elle se laisse envahir par les sentiments que provoquent le lieu, l'image, le regard, l'émotion, tout un inconnu qui la transperce.



Un travail de recherches, de lectures d'oeuvres, de lettres, de témoignages, un regard thérapeutique vont tenter de reconstruire une vérité, celle de cette jeune fille victime de sa naissance et d'un père alccolique, victime d'un physique particulier, victime de l'arrivée d'enfants d'un second mariage, victime d'un mariage sans amour, victime de sa jalousie destructrice, victime sans défense, sans paroles.



La parole qui aide, tellement absente dans ces relations qu'on ne peut s'empêcher de trouver parfois cruelles certaines paroles de Sido, de Colette et de ses frères.

Pauvre Juliette cloîtrée dans son propre enfermement…



Plus les chapitres s'écoulent, plus on éprouve de la compassion devant cette fille aimée/mal aimée.



Les souvenirs de Colette qui s'égrènent, ne fut-ce que dans « Claudine à l'école », s'éclairent à la violence du mépris, des ragots qui entourèrent la « ruine » de ses parents lorsque le gendre réclama le dû de sa femme. Famille éclatée.

Horreur ces mariages intéressés (de Sido et Juliette), je ne peux m'empêcher de citer la phrase de George Sand : « On les élève comme des saintes, on les livre comme des pouliches ».

Quelle audace, quelle revendication (choquante pour l'époque) de Sido devant le mariage et la place de la femme dans une société dominée par l'élément viril et la cupidité.

Sido, une femme lucide, en avance sur son temps, en contradiction avec beaucoup de ses contemporains, apparaît sensible et exigeante.

Des enfants : Achille le misanthrope, Léo le doux rêveur, Colette la libérée et Juliette la douloureuse, l'inconnue auto-destructrice qui nous est racontée délicatement dans ce livre.



Ce dernier regroupe tout ce qui a été raconté de manière éparse et constitue un tout qui en fait un portrait révélateur d'une femme, d'un milieu social et d'une époque.

Sa voix manque…



Françoise Cloarec effleure pudiquement des éléments de sa propre vie sans doute suscités par la visite fondatrice de la maison de Colette et par l'écriture.



Émouvant, ce livre donne à Juliette la place qu'elle mérite d'occuper et va ainsi au-delà de ce que Colette nous en livrait.



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L'indolente : Le mystère de Marthe Bonnard

J'ai dévoré cette double biographie de Marthe Bonnard et de son illustre époux Pierre Bonnard.

De leur rencontre à la période de leur succession qui généra 16 ans de procès, Françoise Cloarec nous expose une enquête permanente, surprenante sur le principal modèle de toute la vie de l'artiste-peintre qui lui cacha son identité, donc sa famille jusqu'au bout.

La question : qui était-elle ? revient. L'auteure n'oublie jamais de s'interroger comme nous,  en ajoutant : pourquoi?

Un couple libre, passionnés- passionnants, est devant nous presque à chaque page. Lui, nous est montré dans sa recherche, son exigence, son obsession quotidienne de la couleur; elle, par son omniprésence sans relief véritable mais que nous devinons, non pas fascinante, mais inspirante dans toutes ses attitudes les plus familières.

On commence et finit le livre avec les mêmes questions,  celles qui nous feront ne jamais les oublier.
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L'indolente

Est-ce un essai, est-ce un roman ?

On oscille entre les deux.

Ce livre nous raconte la vie de Marthe Bonnard, muse du peintre tout au long de sa vie.

J'y ai appris des choses mais je me suis aussi ennuyée.

Beaucoup de répétitions.

Des recherches documentées mais posées là sèchement.

Aucune émotion n'est passée et je n'ai pas réussi à trouver Marthe Bonnard sympathique.

Mystérieuse, menteuse, maladive, dépressive ….....

seul son amour pour Bonnard semble beau et sincère.

Pas de plan vraiment dans le récit.

Des tas de noms d'inconnus.

Des choses vraies certainement mais beaucoup de supputations aussi.

En tout cas je ne savais pas que Bonnard avait peint autant de tableaux ni qu'il avait tant aimé sa femme.
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

« Quelquefois, pendant le tournage, quand je sentais que le personnage m'échappait, qu'il me semblait que je « fabriquais » au lieu de « vivre », je lui parlais tout bas... je lui demandais de rester avec moi...

Moi qui ne suis pas mystique, je me suis bien gardée de le dire aux autres...

Le voyage en Séraphine était comme une quête de soi... de notre rapport au monde, à la nature et au divin... »

Yolande Moreau



C'est grâce au film "Séraphine" ( 2008 ) du réalisateur Martin Provost avec Yolande Moreau, sensationnelle dans ce rôle, que j'ai découvert l'existence de Séraphine de Senlis.

"Séraphine est pieuse et solitaire", c'est une âme simple. C'est dans la Cathédrale Notre-Dame de Senlis que la Vierge lui ordonne de peindre.

Le génie est inexplicable. Séraphine n'a jamais pris aucun cours, elle peint comme elle respire, c'est un « élan vital », ses peintures explosent de couleurs et de force.

Toute sa vie, elle a effectué chez autrui ce qu'elle appelait ses "travaux noirs", des travaux ménagers pénibles, exténuants. Elle peignait la nuit, uniquement avec du Ripolin mélangé à on ne sait quoi car elle n'a jamais voulu le dire.

En 1912, Wilhelm Uhde, un collectionneur de tableaux, la découvre. Il manifeste un goût très sûr pour des peintres alors inconnus : Picasso, Braque, Dufy etc.

C'est le vrai début de Séraphine peintre.

Puis sa santé mentale se dégrade, « dans cette fin d'un esprit qui sombre dans la démence », brûlé par sa passion.

Le 31 janvier 1932, c'est la fin de Séraphine peintre.

Elle est d'abord hospitalisée à Senlis puis transférée le 25 février 1932 à l'asile de Clermont-de-l'Oise où elle meurt le 11 décembre 1942 dans le plus grand dénuement sans avoir jamais reprit les pinceaux.
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

Séraphine...

C'est ma copine,

une belle âme candide,

pauvre et orpheline,

élevée à la campagne

au milieu des vaches et des champs..en 1864.

Elle se retrouve au couvent

mais très vite elle sent le vent.. s'enfuyant loin de ce carcan, des chamailleries de ces bonnes soeurs...

De place en place elle se deviendra bonne à tout faire dans des maisons, elle s'installe à Sensis et réside dans un appartement-atelier d'une pièce qui sera le nid de toute ses créations.



Aimant la nature, très pieuse et pratiquante, un jour à son oreille, une instance céleste lui ordonne de peindre......Séraphine au prénom angélique

la quarantaine passée, employée comme femme de ménage, autodidacte, va de façon impérieuse passer toutes ses soirées à peindre avec dévotion, sous l'oeil bienveillant de la statue d'une Vierge Marie accompagnée d'une petite lampe ....elle va créer ainsi de nombreuses toiles.. va naître alors des bouquets fleurs "oiseaux plumes" ; des arbres, des cerisiers. .elle peindra sur tout ce qu'elle trouve, tout en chantant, un verre de vin comme assistant, c'est un irrépressible élan qui l'anime..mystérieuse inspiration et une "tambouille" bien à elle, concernant la fabrication de ses couleurs à base de pots de Ripolin.. qui reste encore un mystère à ce jour.



Impossible de ne pas citer, le superbe film où le talent de Yolande Moreau nous fait revivre cette femme touchante et émouvante cette personnalité si particulière ...des photos sont présentées dans le livre.



Un écho à cette chère Camille qui comme Séraphine a peur de se faire empoisonner...et qui finira elle aussi en asile psychiatrique.

Séraphine deviendra riche: un jour, un collectionneur parisien, Wilhem Uhde, découvreur de Picasso, de Braque et du Douanier Rousseau vient à Senlis.Il reconnaît le talent

de Séraphine et va s'affairer à la faire connaître au grand public grâce la vente de ses toiles à Paris. Cet homme est bienveillant, les oeuvres se vendent bien, Séraphine sera ainsi dispenser de ses "travaux noir" disait elle, pour un certain temps elle pourra enfin s'adonner qu'à ses "travaux de couleur".



Comme une enfant et une cigale, elle dépensera au gré de ses envies..elle se fera confectionner une robe de mariée sans qu' il existe de futur mari...la guerre se fera ressentir sur les marchés artistiques..et son mécène connaîtra des revers de fortune et ne pourra plus subvenir à sa situation...demandant à Seraphine de réduire son train de vie. ..celle--ci perd pied peu à avec la réalité..



Une biographie très agréable à lire, cette artiste me va droit au cœur ...sensible et merveilleuse âme, cette artiste féminine retranscrit la beauté de la nature dans une simple inspiration, une sincérité spontanée.. Sa vision lumineuse du monde, aux réfléchissantes couleurs chatoyantes, une harmonie céleste qui lui "dicte " son pinceau...incroyable destin.











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De père légalement inconnu

Je ne sais comment ce roman est arrivé tout discrètement dans ma PAL, dans ma bibliothèque ! Belle découverte de connaître qui est ce père légalement inconnu. Inspiré de faits réels, il en est des plus savoureux. Cette lecture nous emmène avec brio à Hué, en Indochine..puis nous embarque sur le 'Cyrenia', de Saïgon à Marseille puis à Illiers, chez les sœurs. On imagine comme nombreuses sont les filles et fils comme Camille qui on été en quête de leur père...une quête restée vaine sans nul doute pour beaucoup.
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

J’ai découvert Séraphine de Senlis grâce à un reportage au journal télévisé et cette artiste m’a beaucoup intrigué ! J’ai donc craqué pour cette biographie, je voulais en savoir plus.



Françoise Cloarec nous présente la vie de Séraphine. une artiste peintre qui est passée de la misère à la gloire avant de sombrer dans la folie.



Rien ne laissait présager que Séraphine Louis, originaire d’une famille pauvre de l’Oise et orpheline, parviendrait un jour à devenir célèbre. Pour s’évader de son travail domestique, Séraphine peint. C’est la Vierge Marie qui aurait enjoint Séraphine à consacrer sa vie à la peinture. Wilhelm Uhde, un collectionneur parisien, découvreur de Picasso, de Braque et du Douanier Rousseau, va croire au talent de Séraphine. Grâce à Ulde et aux expositions, Séraphine va pouvoir se consacrer totalement à la peinture et gagner en notoriété.



Tout comme elle-même, les peintures de Séraphine sont difficiles à classer. Ses œuvres ont toutefois été rattachées à l’art naïf.



Une bonne biographie, même si j’aurais préféré que la vie de Séraphine soit racontée de façon romancée. Ce que j’ai aimé dans cette biographie c’est que l’auteure tente de cerner la personnalité de Séraphine, de percer ses secrets, de la comprendre.



Je n’ai pas encore regardé le film sur Séraphine réalisé par Martin Provost dont Yolande Moreau tient le rôle titre, mais ça ne saurait tardé…


Lien : https://www.instagram.com/lu..
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