Citations de Françoise Giroud (452)
"Être une femme et accepter le destin à dominante érotique de la femme, c'est en même temps se priver d e tout ce dont un être humain est capale par alleurs."
Elle aime les hommes mais, en un mot, ils ne lui font pas d'effet sinon répulsif. Elle a un intellect puissant, elle n'a pas de corps. Elle n'en veut pas.
Un homme nu, c'est ridicule, quand il n'est pas dans toute la gloire de sa virilité.
Un homme seul, veuf ou abandonné, n'a de cesse qu'il ne trouve femme, c'est n'importe qui. Les femmes préfèrent encore la solitude à "n'importe qui".
Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : c'est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l'expulser.
- Profites-en, dit Denis, tu ne reverras pas souvent Venise comme ça, nue, sans les caravanes de poux qui courent sur sa peau et lui sucent le sang !
- Elitiste, cette remarque.
- Il faut être élitiste ! C’est ainsi que l’on sauvera peut-être un peu la beauté du monde.
Denis ne se sentit vraiment concerné par l’existence d’Israël que le soir de novembre 1995 où Yitzhak Rabin fut assassiné, deux ans après le fameux accord de reconnaissance mutuelle qui semblait enfin ouvrir une voie à la paix. On crut d’abord que c’était l’œuvre d’un Palestinien, mais l’obscène vérité fut bientôt connue : le criminel était un jeune étudiant juif bien éduqué, Ygal Amir, qui voulait arrêter le processus entamé à Oslo. Il était le bras armé des religieux.
Juif tardif, Denis avait eu le bon réflexe de lire Philip Roth, Saul Bellow, romanciers fabuleux, mais dont la judéité obsessionnelle l’asphyxiait. C’en devenait un métier. Provocateur, il eut la légèreté de lâcher publiquement : « Je préfère Céline », et faillit se faire écharper.
L’art, c’était plus fort que la mort. Il citait parfois Michel-Ange : « La bonne peinture, c’est le pinceau de Dieu ».
Nous vivions enlacés. Il me faisait l'amour avec une délicatesse de chat.
- Tu sais quoi? disait-il. Les hommes et les femmes sont secs et méchants parce qu'ils ne jouissent pas ensemble.
Mais quoi! J'étais libre désormais. Libre, c'est le mot que l'on emploie pour les hommes. Des femmes en rupture de mariage ou de liaison, on dit qu'elles sont seules.
- Il m'a éduqué l’œil, c'est vrai ; il m'a enseigné à discerner le beau.
- L'ennui, c'est qu'ensuite on souffre excessivement du laid. Or, aujourd'hui, on est cerné par le laid...
- Tout ce qui est atteint est détruit, dit Marie. C'est la loi de la vie.
Se verraient-ils tranquillement tous les jours, on peut penser que ce petit vent de folie s'apaiserait de lui-même. Objectivement, on ne construit pas une nouvelle vie sur un coup de peau. Mais, dira-t-on, qu'est ce que l'objectivité vient faire ici, face à des corps et des cœurs en fête ?
" Le monde est assis sur un volcan, dit-il, et personne n'a la moindre recette pour empêcher l'éruption qui sera terrible. Alors il ne faut avoir qu'un souci, qu'un projet : être heureux aujourd'hui et si possible encore demain !"
"C'est ce qu'on appelle vieillir. Voir une porte, deux porte, trois portes se fermer devant vous sur le chemin de la vie."
il y a des vieux cons qui font des découvertes, objecta Denis le Petit.
- Alors ils inventent des bombes qui tuent, des défoliants qui assassinent la nature, des hormones de croissance qui détruisent les enfants, et ils gagnent énormément d'argent avec ça... Ils se vendent aux laboratoires...
Difficile de raconter "rien", une émotion seulement créée par l'imagination...
Que les deux compartiments de sa vie puisse communiquer lui faisait manifestement horreur ; l'idée qu'ils ne soient étanches, que des deux Denis, l'un doive finir par tuer l'autre, le ravageait. Mais auquel allait il donner cette autorisation ?
C'est elle qui secrétait sa solitude, parce qu'elle n'avait plus de désirs.