Citations de Françoise Giroud (452)
S'il avait bien vécu ces années d'exil aux États Unis et en Grande Bretagne, c'était clairement, il l'avait compris, parce que là il était normal qu'il soit l'Etranger. Alors que se sentir étranger en France lui était odieux.
Être libre, c'est aussi pouvoir se passer des autres.
Si l'on me demandait aujourd'hui : "Qu'avez-vous fait de votre vie ?", je répondrais : "J'ai compris les autres". Ou, du moins, j'ai essayé...
Il ne faut pas avoir peur de se jeter à l'eau. Chaque fois, c'est un renouvellement presque biologique. Le changement me donne de nouvelles forces. C'est la monotonie qui me vieillit et me rend morose.
Le Manifeste des avortées m'avait heurtée. Mais une amie m'avait entrainée dans un meeting ou quelques femmes avaient pris la parole. J'en étais sortie remuée, soulevée par une houle, consciente soudain de l'oppression ou Pierre me tenait, certaine d'être en quelque sorte mutilée depuis des années....J'ai essayé de lui parler. Il a ri.
On ne peut domestiquer son corps, on ne domestique pas son visage, même en le faisant lifter ou en rabotant son nez.
On ne domestique pas son visage. On le porte.
Dieu soit maudit d'avoir jeté l'âme d'Alcibiade dans le corps d'un Philoctète.
Mirabeau
L'impudeur formidable des corps s'est étrangement doublée de la pudeur des mots.
Mendès France disait de lui (Jean Jacques Servan Schreiber) il est incontrôlable.
Giscard; il a une case en trop.
Le déroulement déconcertant de sa carrière traduit sa contradiction.
Je crois que l'on ne peut pas avoir de sympathie pour les révolutions avant qu'elles ne soient finies.
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L'intellect est en politique le pire malheur, c'est l'éloignement du vrai.
Agir, c'est se protéger .
"Rien n'est jamais joué si l'on se refuse à subir."
Mais quelque chose va lui tomber sur la tête, à trente-cinq ans, qui ne porte qu’un nom dans toutes les langues : c’est l'Amour. Celui-là laissera derrière lui sa trace enchantée : les dizaines de poèmes écrits par Rainer Maria Rilke pour la femme de sa vie .
Que la vie était belle, à Berlin, dans les années 1880 ! Le brio des intellectuels de tout poil illumine la ville. Lou fait des conquêtes en tirs groupés parmi les écrivains, les sociologues, les scientifiques. Elle s'amuse. Elle est heureuse.
Lou ignore le trouble physique. Il est probable qu'elle l’ignorera jusqu'assez tard et que là est la clé de conduites plutôt surprenantes dans sa vie de jeune femme. Elle aime les hommes mais, en un mot, ils ne lui font pas d'effet, sinon répulsif. Elle a un intellect puissant, elle n'a pas de corps. Elle n'en veut pas.
" Tout chef politique doit avoir l'instinct du tueur ! "
Un homme paraît soudain, qui va droit à Lou et lui dit avec un profond salut : "A quelles étoiles devons-nous d'être réunis ici ? C'est Friedrich Nietzsche.
Ni modèle ni exemple, Lou Andreas-Salomé fut simplement pionnière dans l’art d’être soi.