Citations de Françoise Giroud (452)
Je crois que ce qui m'a protégée des sirènes du communisme, ce sont les communistes.
La psychanalyse est un remède contre l'ignorance.
Elle est sans effet contre la connerie, disait Lacan.
Comme il est de règle, ceux qui, autrefois ont le plus durement combattu Mahler encensent maintenant le génie foudroyé et le couvrent de fleurs dans tous les sens du terme... Les vivants ont peur des morts. C'est pourquoi ils disent immanquablement du bien de ceux qui viennent de disparaître.
«Si tu portes mon nom, tu hériteras d’un fardeau de larmes, la fin d’un certain bonheur, d’une certaine insouciance, d’une joie de vivre (…) c’est pourquoi il y a vingt ans, je n’ai pas voulu de toi. Je n’ai pas voulu mettre un enfant juif au monde », hurle Sarah, la vraie mère, à Denis
l'Etat doit servir. On ne doit ni s'en servir ni s'y asservir.
le Reflet "Eve s'est présentée chez moi un soir où je ne l'attendai pas Ma journée de consultations avait été longue, chargée, et à toute autre j'aurais fermé ma porte(..).Elle semblait, au vrai sens du mot, évanescente, toujours sur le point de se dissiper dans l'atmosphère..et craignait d'avoir perdu la raison et me supliait de croire ce qu'elle avait à me raconter".p.73 3 je me suis sentie définivement transparente.(...) J'ai perdu mon reflet, docteur, je suis définitivement transparente!" (..) De temps en temps, elle se jette sur un miroir et le casse.C'est un cas d'école.p.77
Rainer Maria Rilke a l'air d'un ange égaré parmi le vulgaire.
Un séducteur, ce n'est pas un homme unique, tout d'une pièce, qui irait de l'une à l'autre en restant, lui, le même. Non. Chaque proie le ravit. Chaque conquête le réinvente. Chaque nouvelle femme l'accouche, en quelque sorte, d'un autre lui-même
Aimer, c'est ne plus être tout à fait soi ; c'est perdre ; s'aliéner ; éventuellement, même, s'asservir à un autre ; c'est donc une aventure terrible ; c'est l'une des pires choses qui puisse arriver à un homme, ou une femme ; mais c'est tout de même, à la fin des fins, l'une des rares aventures qui donne son sel, et son prix, à la vie.
Mercredi 1er novembre 1995
La police semble avoir mis la main sur un gros poisson. Un étudiant de vingt-huit ans, algérien, qui s'apprêtait à faire exploser par complices interposés une voiture piégée sur un marché de Lille.
Surveillance, filature, enquête minutieuse, collecte d'indices parfois minuscules. Boualem Bensaid a été débusqué par des écoutes téléphoniques branchées sur toutes les cabines de son quartier.
Il est apparemment l'une des têtes des réseaux terroristes en France. Combien sont-elles, ces têtes, c'est maintenant toute la question.
Dimanche 3 septembre 1995
De nouveau une bombe à Paris, sur le marché du boulevard Richard-Lenoir. Le détonateur n'a pas fonctionné, et il n'y a que quatre blessés légers.
Désagréable.
Jeudi 16 mars 1995
Pauvre Frédéric Mitterrand! Devenu sous les sarcasmes, un aficionado de Jacques Chirac - c'est son droit -, il déclare aujourd'hui pour sa défense : "J'ai toujours aimé Jacques, mais mon oncle m'a forcé à voter socialiste en 1981. Il m'a dit qu'il me battrait si je ne votais pas pour lui! J'ai souffert pendant quatorze ans..." Il s'était inscrit sous un faux nom au RPR, et s'il a rallié Bernard Tapie, il y a quelques mois, alors que celui-ci voguait sur les pleines eaux de la popularité, c'était "pour rendre Jacques jaloux"! Une grande coquette, en somme, ce petit Mitterrand.
Samedi 11 février 1995
La circulaire contestée par les étudiants est suspendue par le Premier ministre. Etonnante politique où l'on défait le mardi ce que l'on a fait le lundi.
C'est beau Concorde. Etroit. On a un peu l'impression de voyager dans un cigare, mais dans un beau cigare. Dommage que ce soit invendable.
Si c'est un sort choisi et non subi, non enduré sous la pression familiale, sociale, celle de l'environnement professionnel ou amical - tout ce qui croit toujours savoir mieux que vous ce qui est bon pour vous -, bref, si l'on ne se laisse pas "agir" par les Autres. On est libre.
Parce qu'il faut le reconnaître : une femme libre, c'est souvent cruel, à l'instar de Lou, tout comme l'était aussi une autre femme libre, George Sand.
Car pour la liberté, j'avais des aptitudes mais peu de dons pour le bonheur.
Le bonheur, je l'ai reçu, je l'ai nourri, je l'ai poncé, poli, aiguisé..et puis j'ai dû le rendre.
Je ne verrais aucun inconvénient à vivre dans une société socialiste, et même à y être moins bien payée qu'un ouvrier qualifié, ce qui ne me paraîtrait pas tellement injuste puisque je fais un métier plus intéressant que lui. Mais qu'est-ce que je dis là ! En 1918, Gorki a payé trente-cinq mille roubles d'amende pour avoir publié dans son journal une nouvelle qui n'a pas été appréciée, et depuis 1918 aucun journal indépendant du pouvoir n'est jamais reparu en Russie – et dans une démocratie populaire d'ailleurs. Donc je ne serais plus journaliste, n'ayant pas de disposition pour l’apologétique...
2348 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 276]
Depuis, j'ai d'ailleurs révisé mon jugement sur l’attitude qu'il convient d'avoir face à la calomnie. A la fin, c'est comme le chantage. Il ne faut jamais céder. C'est une pure question de courage.
2345 – [Le Livre de poche n° 3729, p. 270/71]
15 février - On nous rebat les oreilles avec les Pays-Bas, qui ont réussi à réduire sensiblement le nombre de leurs chômeurs. Mais quand on observe de près cette réussite, on constate qu'ils ont retiré des statistiques deux cent mille personnes placées sous l'étiquette de « handicapés », autrement dit des mal-portants ou d'anciens chômeurs devenus impropres à occuper un emploi. Il n'y a pas de miracle hollandais !
2062 - [Le Livre de Poche n° 15367, p. 27]