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Critiques de Franz-Olivier Giesbert (647)
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Trois jours et trois nuits

En 2020, les chanoines de l’abbaye de Lagrasse ont invité des écrivains à partager trois jours et trois nuits de leur existence.



La COVID a compliqué le scénario et finalement quatorze écrivains publient leurs témoignages. A noter que Boualem Sansal « athée en recherche de Dieu », n’a pu se rendre sur place « j’attends ce jour comme un fiancé attend de rencontrer sa promise » mais offre une belle réflexion sur l’Islam, que Michel Onfray semble avoir honoré l’invitation sans témoigner, et qu’il n’était pas nécessaire d’être chrétien ou catholique pour être sollicité comme le précise Jean-Paul Enthoven.



La préface de Nicolas Diat, les quatorze chapitres et la postface du Père Le Fébure du Bus, ont nourri durant ce mois de janvier mes médiations et certains chapitres méritent lectures et relectures. Chaque contribution est riche de la diversité des écrivains, de leur rapport à la culture, à la religion, à la vie.



M’ont particulièrement marqué « La fondation » de Camille Pascal qui restitue la chanson de Rolland et la fondation de l’abbaye par Charlemagne … une épopée lyrique contée miraculeusement par une plume savoureuse.



« Les soldats de la grâce » de Jean-René van der Plaetsen interroge notamment sur la vocation de trois Saint Cyriens devenus religieux, à l’exemple de Charles de Foucauld.



« Le refuge » de Frédéric Beigbeder, témoignage poignant d’un noceur assumé, s’échappant de l’abbaye pour suivre un match de foot au bar local … Mais pas que !



« La résurrection » de Frantz-Olivier Giesbert évoque le siège d’Hippone en 430, observe notre actualité et conclut « Laisse pousser en toi les racines de l’amour » car c’est à chacun, par son comportement, de repousser la barbarie.



« Tolle lege, tolle lege » (prends et lis) de Xavier Darcos réfléchit sur la culture latine, la civilisation romaine, sa transmission grâce aux abbayes et sa disparition décidée par les idéologues et pédagogues commettant les réformes successives de l’éducation nationale.



Certaines contributions, dont celles de Simon Liberati, sont de réelles méditations de textes bibliques et exigent une lecture attentive.



Ces chapitres illustrent des approches diverses et variées le Lagrasse. Certains ont été attentifs aux religieux et à leur ouverture à l’extérieur (écoles, hôpitaux, paroisses) , d’autres à l’abbaye, certains à la lecture des Confessions de Saint Augustin fondateur de ce ordre religieux, plusieurs à la liturgie et au rythme immémorial des offices. D’où la richesse et l’originalité de cet ouvrage.



J’ai découvert ces chanoines il y a plus de quarante ans, sur les chemins vers Compostelle, à Moissac, quand le Père Wladimir constituait un premier noyau de religieux et j’ai été séduit d’emblée par la beauté de la liturgie. Depuis nous sommes passés plusieurs fois à Lagrasse mais l’âge et les distances étant ce qu’ils sont je ne sais si nous aurons l’occasion d’y retourner.



Cet ouvrage offre une belle rencontre avec cette communauté en pleine croissance, toujours accueillante aux pèlerins et touristes parcourant les Corbières.
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La cuisinière d'Himmler

Les tribulations de la cuisinière d'Himmler, Rose de son prénom et accessoirement centenaire à l'heure où elle se confie, s'ingèrent sans déplaisir. Cependant, le roman refermé, il ne subsiste pas grand-chose de ces péripéties aussi copieuses que peu vraisemblables. Pour autant, qu'on ne vienne surtout pas me les rapprocher de celles d'Allan Karlsson (Le Vieux qui ne voulait pas... enfin vous savez quoi), car si Jonas Jonasson a clairement fait dans l'humour absurde et déjanté, Franz-Olivier Giesbert, lui, semble encore chercher le ton juste pour les aventures de sa cuisinière centenaire.



Drame ou comédie ? Je cherche encore, moi aussi.



De l'amour qui fait mal, de la guerre qui tue, de la vengeance qui fait du bien, du sexe qui fait du bien aussi, du sacrifice qui sauve (ou pas), de la résilience, du scandale, du sang, des larmes, de l'aphorisme éculé, une pincée de lieux communs, une louche de politiquement incorrect, un soupçon d'anticonformisme... Touiller. Servir chaud. Façon tout-est-bon-dans-le-cochon, le chef Giesbert a préparé pour vous la soupe garnie qui va « plaire au plus grand nombre » (formule favorite d'un éminent théoricien cathodique professionnel du relooking immobilier érigée, une fois encore, en philosophie reine du marketing littéraire).



La garbure en question s'engloutit donc sans encombre, mais le gourmet exigeant fera bien de s'attendre à quelque aigreur gastrique dès la sortie du resto. Car pour ce qui est du factuel, la coupe est pleine ; en revanche l'absence intégrale de profondeur des personnages et des événements laisse cruellement sur sa faim. Ainsi, le gastronome en mal de saveurs subtiles pourra envisager de se rabattre avantageusement, par exemple, sur « Les fidélités successives » de Nicolas d'Estienne d'Orves qui le régalera d'une bien plus délicate analyse des errances humaines propres aux périodes agitées communes à ces deux ouvrages.



Alors, La cuisinière d'Himmler... deux ou trois étoiles au guide Babelio ??

J'ai un peu hésité mais finalement ce sera deux. Je suis pas une fille sympa quand j'ai la digestion contrariée.






Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Le schmock

Quel roman passionnant ! Je l’ai dévoré.



Quand Lila retrouve des années plus tard celui qui l’a hébergée et aimée durant la seconde guerre, Ellie est un centenaire qui a dû changer son identité à l’époque pour sauver sa vie.

Si le roman s’ouvre sur la légèreté et l’allégresse de ces retrouvailles, très vite, il se révèle plus sérieux et tragique.



Franz-Olivier Giesbert, avec une imagination féroce relate ici la montée de l’antisémitisme jusqu’à l’ascension d’Hitler à travers deux familles. L’une juive, les Weinberger et l’autre allemande, les Gottsahl. L’auteur juxtapose avec subtilité et brio une part fictive et romancée sur le pan de l’Histoire tirée de sources authentiques. Il nous tient en haleine durant plus de quatre cents pages dans un roman historique où Hitler y est décrit dans ses plus notoires détails. Hitler Le schmock. Le plouc, le timide, le maladroit, celui à l’haleine de chacal. On s’immisce avec horreur et fascination au côté de cet homme et de ceux qui vont lui tourner autour de près comme de loin.



Il y a quelque chose de captivant et d’effrayant à la fois d’assister à un repas avec Adolf Hitler, de voir ses manies, sa façon de parler, son discours. Ou bien de le rencontrer début des années 1900 quand il peignait et était vagabond.

Vu que le roman s’ouvre au début des années 1900, on suit surtout la montée de l’antisémitisme, l’affaire Dreyfus, la crise économique qui a plongé l’Allemagne dans la misère. L’auteur dissèque chaque année avec un intérêt historique et psychologique des plus intéressants. Sans jamais perdre son lecteur ni alourdir son récit.



On ne pourra jamais pardonner ni oublier ces millions de vies arrachées ou torturées. On peut essayer de comprendre le psyché d’un homme qui aurait pu, peut-être être sauvé, sauvé l’histoire s’il avait osé accoster plus jeune par exemple comme le laisse à penser Giesbert, la demoiselle dont il était épris. L’amour peut tout.



En ouvrant Le Schmock, l’Histoire est venue me hanter jusqu’à m’obséder. Impossible à lâcher ce roman tant il est parfaitement bien documenté et marie à la perfection la trame romanesque avec l’Histoire scrutée au peigne fin où les détails deviennent dérangeants.



Ce roman m’a rappelé mon énorme coup de cœur pour La part de l’autre d’EE Schmitt. Je le recommande pour tous ceux qui sont passionnés par la seconde guerre mondiale.
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Rien qu'une bête

Quel livre déroutant et nauséeux au possible ! J’ignore les intentions de l’auteur mais il semblerait qu’il se soit montré des plus inventifs pour nous convertir au végétarisme et nous dégoûter ad vitam de la viande.



Conte satirique, ce livre m’a étrangement rappelé Le procès du cochon d’Oscar Coop-Phane et Le chien de Samuel Benchetrit. Mais dans une version nettement plus gore.

Le personnage central de cette histoire décide de relever le défi de se mettre à la place d’une bête d’élevage. Ses amis Laura et Patrick, fervents défenseurs de la cause animale lui font signer une charte de consentement et lui demande de choisir quel animal il aurait aimé être, le bœuf, l’agneau, le veau, le cochon ? Le septuagénaire choisit le cochon qui est tout de même l’animal tout aussi intelligent si pas plus que le chien.



J’ai donc assisté avec beaucoup de dégoût et de scepticisme à l’enrôlement d’un être humain comme bête d’élevage. Tout est passé au peigne fin, de l’énucléation au gavage dans un box dans le noir où le but est d’annihiler le cerveau et que ce soit l’estomac qui décide de tout. D’engrosser le pauvre homme pour en faire de belles tranches de jambon. Déjà, je n’ai pas compris cette salivation à tout bout de champs (chiens et éleveurs) alors qu’ils sont végétariens. Un non sens qui nous plonge en plein surréalisme. Je peux vous dire que tous ces passages sont peu ragoûtants et carnivores ou végétariens, la nausée est proche. Je n’ai pas pu finir ce livre tant je n’en pouvais plus de toutes ces scènes de gavage et d’abrutissement.



Chaque chapitre est précédé d’une citation en l’honneur de la cause animale comme si l’idée était d’adoucir la suite.

Si ce livre avait pour mission d’éclairer les consciences et de s’interroger sur notre mode de vie et notre rapport à la nourriture, il aurait mérité de laisser au personnage principal un droit de parole, des émotions, ce petit supplément d’âme qui m’aurait permis d’avoir pitié ou honte. Ici, l’homme réduit à bête ne pense plus et se laisse bêtement infantiliser et en trainant en plus un sentiment amoureux pour Laura son éleveuse. L’ensemble m’a donné une impression de saleté absolue, entre les mouches collées au derrière, les périodes de coït, la nourriture empiffrée, les rots, les pets, c’est à tout point de vue répugnant.



Sûrement un livre à prendre au second degré qui fera rire certains mais de mon côté m’aura laissé un profond sentiment de malaise et de gâchis. Le sujet était intéressant mais beaucoup trop gore et brut pour m’interpeler d’une quelconque façon.
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Le schmock

« Il n'y a pas de hasard, il y a que des rendez-vous » ... ce rendez-vous là m'a marquée !

Rendez-vous prit, donc, avec « Le Schmock ». le Schmock ?! En Yiddish, ce mot signifie tout à la fois penis, con et salaud. le père de Franz-Olivier Giesbert appelait ainsi, ironiquement, Hitler.



Eh oui, si les rencontres de nos vies ne sont pas le fruit du hasard, les rencontres littéraires, à mon sens, ne dérogent pas à la règle.



A peine la lecture de l'avant-propos entamée, me voilà, déjà, quelque peu chamboulée.



D'abord, par la révélation des origines de l'auteur : « Je suis de sangs mêlés, normand, allemand, autrichien, juif, anglais, écossais, peut-être même antillais et amérindien si on en croit les légendes familiales ». Un père américain « héros » du débarquement, aux origines juives et allemandes dont de lointains cousins germaniques au passif nazi ... autant dire un certain malaise ambiant lors des rares visites familiales les réunissant.



Ensuite, par les questions soulevées : « par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, quelles lâchetés, le nazisme fut-il possible ? Qu'était-il arrivé à l'Allemagne qui, avec l'Autriche, avait enfanté Jean-Sébastien Bach, Hildegarde de Bingen et Rainer Maria Rilke ? Comment cela a-t-il pu advenir ? »



Alors oui, les origines et ces questions là résonnent en moi, font écho à ma conscience car, moi aussi, je suis « de sangs mêlés » ...



Tenter d'expliquer l'inexplicable une lourde tâche rendu possible dans un subtil mélange de fiction et de réalité historique. Franz-Olivier Giesbert n'est jamais loin. Omniprésent dans le récit, il s'immisce et délivre au lecteur des précisions historiques, rétablit des vérités. Il décrypte, de manière très factuelle, le contexte de la montée du nazisme en Allemagne.

S'appuyant donc sur la fiction : l'histoire d'une amitié qui traverse la première et seconde guerre mondiale. L'amitié de deux familles munichoises : Les Weinberger et les Gottsahl. Les premiers sont juifs. le lien est fort, fragilisé certes, par cette montée en puissance du nazisme mais il résiste tant bien que mal.

L'équilibre est fragile et le choix du camp parfois incertain. La limite entre les deux est parfois floue ... qu'elle soit consciente ou inconsciente ...

Avec l'ascension progressive de Hitler, le destin des deux famille les emmène vers le pire : la proximité avec le « monstre ».



L'auteur, via le récit du quotidien de ces deux familles met, donc, l'accent sur le peuple allemand face au « Schmock ». Ce roi de la perversion, capable des pires manipulations, jouant de sa grande faculté d'orateur :

« Modérant son antisémitisme frénétique devant les industriels qu'il s'employait à séduire, il le jetait le même jour, comme un os à ronger, dans ses discours devant la populace en transe. »

Hitler, l'immonde anguille se faufilant dans la brèche discrètement ... inoculant alors son venin ... s'enfonçant dans les eaux troubles de l'horreur ... destination finale : l'enfer ... concentration, extermination ...



L'histoire d'un « Schmock », d'un peuple ... notre histoire à tous !



À vous, Franz-Olivier Giesbert, cette première rencontre fut éprouvante, certes, mais quelle rencontre ! Merci à vous pour ce roman magistral, ce travail de documentation titanesque et votre grand respect des victimes et rescapés des camps dont, volontairement, vous n'abordez pas le quotidien et vos raisons sont des plus humbles ...



À toi, Rolf, mon grand-père ... Berlin, 1938, tu as seulement 17 ans lorsque tu rejoins la résistance contre le nazisme. Ta vie entière vouée aux autres et à la réconciliation Franco-allemande.

Tu étais là, dans mes pensées, tout le long de ma lecture.

À ta mémoire, mon extraordinaire grand-père, je te dédie ce billet ... peut-être, parviendra-il jusqu'à toi ...
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Trois jours et trois nuits

Une envie de sérénité avant les vacances : je me suis offert trois jours et trois nuits… dans un monastère ! Bon en vrai, j'aurais bien aimé mais par manque de temps, je me suis offert cette retraite par procuration, grâce à la littérature. Avec moi, une quinzaine d'auteurs a été invité à vivre une retraite de trois jours et trois nuits au coeur de l'abbaye de Lagrasse, en clôture, c'est-à-dire dans le carré VIP avec les chanoines. En retour, chacun d'eux a offert un texte que leur a inspiré cette expérience. A mon tour d'en commettre un retour.





La liste des auteurs est variée mais étonnamment, l'ensemble des écrits est plutôt homogène, et leur complémentarité rend l'ensemble harmonieux. Sur les quinze, seuls trois ou quatre m'ont paru plus hermétiques, principalement ceux qui décryptaient le plus précisément certaines paroles ou histoires bibliques. Je les ai trouvé moins accessibles et moins intéressantes car moins focalisées sur l'expérience personnelle de leur auteur. J'ai apprécié en revanche les contributions où les auteurs livraient beaucoup d'eux-mêmes, soit en anecdotes personnelles, soit en réflexions, émotions, observations et descriptions de leur expérience à Lagrasse. C'est ce que j'ai trouvé le plus intéressant parce que le plus généreux, le plus humain… Des qualités qui sont à l'origine de ce livre, puisqu'en échange de cette expérience, les auteurs reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse, pour la restauration de leur abbaye. Cette fois, vous ne culpabiliserez pas d'ajouter un livre à vos PAL !





Même si l'ensemble est homogène, je ne me suis pas ennuyée parce que chaque récit étant personnel, ils sont tous différents, évoquent un vécu et/ou un ressenti différent. Et puis les plumes et anecdotes sont savoureuses selon les auteurs. Allez, je le confesse ici : je connaissais très peu d'auteurs dans ce panel, mais avec certains je me suis régalée. J'ai trouvé Beigbeder particulièrement émouvant et drôle, dans son texte, alors même que je connais très peu l'auteur et encore moins la personne. On y retrouve aussi Sylvain Tesson, qui ne pourra s'empêcher de descendre le clocher en rappel, entrainant avec lui une poignée de frères ! Même le récit totalement historique de Camille Pascal, que je craignais de moins apprécier, est en réalité hyper enrichissant et joue un rôle très important dans l'enchainement des textes.





Mais si l'approche est différente selon les personnalités, on retrouve dans la plupart des textes des thèmes récurrents : la beauté de l'endroit et la sérénité que l'on y ressent, la crainte d'attaques terroristes, la bonté des chanoines, leur bonne humeur, le silence comme espace de pensée, l'importance de la liturgie et du mystère (du cérémonial comme de la langue utilisée pour les messes) dans l'attractivité de la foi, la langue latine comme approche poétique de la religion, des rapprochements avec la vie militaire, à laquelle ont d'ailleurs goûté certains auteurs comme certains chanoines ; le côté rassurant d'une vie bien réglée, et son efficacité pour retrouver du temps. Les confidences entremêlées sont intéressantes et donnent envie de faire l'expérience de cette humanité qui fait du bien, loin de l'agitation mercantile et de la course à l'individualisme du siècle. Et l'on y trouve quelques références littéraires à explorer.





Le calme, ainsi que la paix intérieure qui m'envahit dans ces lieux, m'ont toujours attirée. le silence m'y remplit, et je peux enfin entendre et ressentir toutes les émotions qui souvent crient et se bousculent, ignorées, remises à plus tard, quand on aura enfin ce temps qu'on ne prend jamais. C'est souvent un moment très intense, que j'ai éprouvé de nombreuses fois en m'arrêtant dans de tels lieux sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Je me suis toujours dit qu'un jour je m'offrirai ce genre de retraite même si, pour l'instant, l'occasion ne s'est pas encore présentée.





Pour l'anecdote, elle s'est en revanche présentée de manière inattendue pour l'une de mes meilleures amies : Très croyante, et ayant organisé son mariage presque entièrement, elle a laissé le soin à son mari d'organiser le voyage de noces contenant la FAMEUSE nuit de noces ; Depuis des mois elle me confiait, avec les yeux qui pétillent, ses tentatives de deviner où l'homme de sa vie avait décidé de l'emmener passer cette folle nuit… Vint enfin le moment fatidique de vérité et là… SURPRIIIIIISE !! Voyage de noce dans un… Monastèèèèère !!! Incompréhension de mon amie qui rêvait de sa nuit de noces, tandis que son mari était absolument convaincu de lui faire plaisir !! Résultat : nuit de noces en cellules, et dans le silence… L'histoire ne dit pas s'ils y sont restés trois jours et trois nuit, mais peut-être que vous, vous aurez envie d'en faire l'expérience avec ce livre ! L'avez-vous faite en vrai ?
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Trois jours et trois nuits



« Quand chacun des interlocuteurs vient de si loin, il faut du temps pour se comprendre. On s’écoute, mais on ne s’entend pas, ne fût-ce sur le plan du vocabulaire. Sauf pour ce qui touche les points sensibles en chacun de nous. En fin de compte, une rencontre authentique se situe toujours à un niveau plus profond ou plus élevé, ouverte sur l’infini. Par-delà les paroles, un regard, un sourire suffit pour que chacun s’ouvre au mystère de l’autre, au mystère toute autre. » François Cheng « L’Eternité n’est pas de trop »



Suis-je agnostique ou athée ? A mes yeux, cela n’a pas d’importance. Je suis une mécréante qui cherche la Lumière et ce n’est pas faute d’avoir prospecté. De temps en temps, mes pas me ramènent vers cette quête, j’éprouve toujours une attirance pour les lieux consacrés quels qu’ils soient, qu’importe l’Obédience, ils m’apaisent. Je me sens en communion avec ceux qui m’ont précédée, le temps n’existe pas. Etre touché par la grâce tel Eric-Emmanuel Schmitt dans Sa Nuit de Feu m’interpelle. Il se veut sans église, sans dogme, une très belle expérience.



Ce sont souvent des livres qui croisent mon chemin comme celui-ci qui, eu égard à mes lectures, me fut recommandé par Babelio. Les commentaires d’Aquilon62 et de Migdal m’ont motivée à partir en compagnie de ces quatorze écrivains et des moines sur les chemins de l’Abbaye de Lagrasse. Abbaye du pays cathare, née de la volonté de Charlemagne, j’entends « La Grâce », elle en a connu des vicissitudes, des destructions et des reconstructions jusqu’à l’arrivée de quelques chanoines qui mènent, entre ses murs, une vie de prière sous l’égide de la Règle de Saint-Augustin. La restauration a démarré en 2014 et comme pour toute rénovation, il faut de l’argent. Il a été convenu que le produit de la vente de ce livre reviendrait à l’Abbaye.



N’avez-vous jamais ressenti le besoin de vous isoler, loin de l’agitation extérieure et de ses tourments, l’impérieuse nécessité de vous retrouver face à vous-même, ce n’est pas une fuite mais plutôt un besoin de reprendre contact avec votre moi intime, de se recentrer. Il y a de très beaux endroits où se ressourcer mais pour avoir été en plein hiver, au moment des grandes marées, le Mont-Saint-Michel reste pour moi la halte idéale, propice à la méditation, pour demeurer seule avec moi-même.



Nicolas Diat nous offre une belle préface et le Père Abbé, Emmanuel-Marie Le Fébure du Bus, conclut cette insolite mais féconde expérience qui a réuni une quarantaine de moines et quatorze écrivains aux croyances et sensibilités tellement différentes.



Les hôtes comme les invités ont tout partagé dans le silence de ce lieu consacré. Imaginez les moines glissant sur le sol carrelé au petit matin pour se rendre à l’office, tous vêtus de blanc, psalmodiant les prières, entonnant les chants grégoriens, la liturgie latine reprenant toute son épaisseur et son mystère, imaginez les invités, basculant dans un monde qui leur est tellement étranger, déjeunant d’un modeste repas, partageant le pain qu’il soit celui de l’officiant à la messe ou celui du réfectoire, sans un mot, concentrés sur la lecture du jour , attendant patiemment les échanges qui se font autour du café. Ils ne rencontreront que la Paix, l’amitié, l’écoute, des contraintes aussi qui viennent rompre avec l’immédiateté de notre vie moderne mais qui donnent toute l’intensité aux instants vécus.



Bien évidemment, certains d’entre les écrivains se questionneront sur la vie en communauté, après tout, les moines sont des êtres humains même s’ils sont parvenus à domestiquer leur égo, si leur être tout entier semble porter la lumière, il n’en reste pas moins qu’ils sont des hommes. Leur emploi du temps est intense et laisse peu de place aux aspérités, le rituel les relie. Les journées sont rythmées par les Offices (sept), la prière, l’étude, le travail manuel, le jardinage – j’ai beaucoup aimé la description du jardin et des essences diverses - les visites aux malades, les hôpitaux dans les services de soins palliatifs. Saint-Augustin veille sur eux, dans chaque cellule, ses confessions les rappellent à l’ordre. Il guide les frères dans sa vision de l’amour fraternel.



Ce livre représente la somme des différents dialogues ou écrits de chaque écrivain. Ils y ont apporté une part d’eux-mêmes, que ce soit l’athée qui humblement parle de son questionnement, que ce soit celui qui se réfugie derrière l’histoire de l’Abbaye pour éviter de se livrer, que ce soit le tourmenté comme Beigbeder ou Liberati ou la lucidité de Boualem Sansal, ce livre est très beau ! C’est le cheminement pendant trois jours d’hommes différents qui ne cherchent que la bienveillance en toute simplicité, dépouillés de leurs préjugés, sans jamais chercher à convaincre, C’est le dialogue – dias logoi – deux visions différentes qui se complètent et non qui se censurent, s’interdisent. Toutes les réflexions sont à savourer, à relire aussi. Certaines pensées m’ont particulièrement émue que ce soit par la beauté ou par l’humilité.



« Et penser à ces hommes agenouillés, m’aide à tenir debout » Frédéric Beigbeder



NdL : Pour @afriqueah, notre Francine dont je lis les mémoires, une page du livre s'ouvre sur une pensée de Saint-Augustin. J'aime ces clins d'œil de l'Univers.

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Le schmock

« Le sommeil de la raison engendre des monstres ». Francisco de Goya.



« Un Hitler, il n’y en a même pas un par millénaire, dit Magda Goebels la bouche pleine de poulet frit ».



Et heureusement, car c’est bien de ce monstre qu’il s’agit dans ce roman que j’ai lu avec avidité grâce à Magali (LadyBirdy) et son commentaire comme je les aime, enlevé, passionné…



Dans ce roman impertinent, j’ai voyagé dans l’œil intemporel d’un drone scrutateur au-dessus de l’Allemagne nazie naissante assis sur mon trône du vingt et unième siècle tel un sénateur.

J’ai vu Munich comme si j’y étais, l’antisémitisme y devenir indécent, le crime incandescent.

J’ai vu la guerre, la victoire au bout de leurs fusils. J’ai vu les représailles après le traité de Versailles, la folie d’un peuple humilié se réfugier sous la bannière d’un illuminé de ténèbres.

J’ai surtout vu la fureur et les cris de deux familles entrelacées, enchevêtrées, empêtrées entre amour et haine, entre judéité et aryanité.

Quel talent vous avez M. Giesbert à faire ressurgir les idéaux des uns, les craintes des autres avec toute la truculence de votre humour vert de gris et de votre verve macabre quoique salutaire.

Vous avez l’érudition d’un conteur et la gouaille d’un baratineur.

C’est un bonheur de lecture où coule une rivière d’informations accrochant follement vos lecteurs aux haillons de ces temps. Ils avaient une étoile jaune au côté droit.

Bien que cette sombre période soit révolue, prenez les quelques heures nécessaires pour faire revivre l’invivable, pour finalement espérer l’éloigner à jamais. Pour ne plus envisager un instant que les bas instincts de chacun puissent refaire surface et nous éclater à la face, pour ne jamais apprendre de soi qui l’emporterait entre le jus de héros ou le Judas.

Saisissant et bluffant, passionnant et émouvant. Que de vies dans le sang, avilies !

« On ne se méfie jamais assez des imbéciles. On ne les voit pas venir. Ils ne ressemblent à rien, c’est ce qui les distingue ».

Le pire est-il à craindre pour demain ?

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Le schmock

Franz-Olivier Giesbert, communément dénommé FOG, est une star incontestable des médias écrits et audiovisuels. Il a un avis sur tous les sujets et n'hésite pas à le donner, dans un style d'expression très particulier, conjuguant gouaille provocatrice, humour au second degré et admiration pour soi-même. Sa production littéraire, très diversifiée, ne m'avait jamais tenté, mais le succès qu'il rencontre avec le schmock a suscité ma curiosité.



Qu'est-ce qu'un schmock ? En yiddish, c'est à la fois un idiot et un salaud. Ou encore un pénis, et par extension, un type qui ressemble à un pénis. Un pénis mollasson, mais coupable parfois d'intromissions sournoises. Pour FOG, la personnalité d'Adolf Hitler en fait le prototype même du schmock.



Avant FOG, beaucoup avaient cherché à comprendre comment le peuple allemand, aux structures fondées sur de solides traditions éducatives, philosophiques, scientifiques et artistiques, avait pu se laisser embarquer dans le double objectif nazi, aussi stupide que criminel : éradiquer la population juive de la surface de la Terre, et conquérir militairement l'Europe pour donner de l'espace vital à la nation allemande.



C'est par le biais d'un roman historique que FOG présente sa vision des choses. L'ouvrage s'articule autour du parcours de deux familles fictives de la grande bourgeoisie allemande éclairée, les Gottsahl et les Weinberger, ces derniers ayant des antécédents juifs. Les membres de ces familles vivent au contact de personnages ayant réellement existé, parmi lesquels un certain Adolf Hitler.



1914, front allemand dans le Nord de la France. Karl Gottsahl, un officier d'une quarantaine d'années, prend en sympathie un soldat de quinze ans son cadet, un pauvre type solitaire et paumé, peintre dans le civil, du nom d'Adolf Hitler. Ils se lient d'amitié et leur amitié durera trente ans. Hitler restera toujours fidèle à Karl, le camarade de jeunesse, l'aîné brillant qui lui a tendu la main. Gottsahl verra longtemps en Hitler un loser, un activiste sans avenir, un tribun de brasserie, un idéologue de pacotille parmi d'autres. Un pauvre type, quoi ! Un schmock, pour lequel il continuera à éprouver une sorte d'affection indulgente mêlée de mépris. Il ne croira jamais à sa réussite. Lorsque Hitler sera appelé à la Chancellerie, il ne croira pas plus à la capacité des nazis de mettre en oeuvre son programme absurde. Plus tard, chaque fois qu'il rencontrera le Führer, il sera frappé par sa confusion mentale, par ses abattements dépressifs alternant avec des impulsions désordonnées. Un schmock, on vous dit !



A l'incrédulité des Gottsahl de tous crins, s'ajouteront la peur de représailles et le souci de préserver quelques intérêts. Voilà, selon l'auteur, ce qui explique la passivité de la majeure partie de la population, ce qu'on a l'habitude d'appeler aujourd'hui la majorité silencieuse. La base idéologique du nazisme a pris racine dans la frustration haineuse des classes allemandes les plus fragilisées par l'humiliation de la défaite de 1918 et les terribles difficultés économiques qui ont suivi… Ne pas prendre à la légère les frustrations haineuses des minorités !



Dans le Schmock, la fiction romanesque proprement dite n'a pas vraiment d'intérêt. Les tribulations familiales et sentimentales des Gottsahl et des Weinberger ne sont ni crédibles ni passionnantes. En mettant en scène ce casting de personnages fictifs et historiques, FOG a le mérite de donner un éclairage pragmatique sur la période, pointant la dangerosité d'idéologies semblant débiles au premier abord. FOG n'oublie pas non plus de rappeler que les crimes antisémites ne datent pas de l'Allemagne nazie et qu'elles étaient monnaie courante en Europe orientale, où les pogroms faisaient partie des traditions récréatives.



La personnalité de FOG transparaît tout au long de l'ouvrage. L'auteur ne résiste pas à la possibilité de placer un bon mot ou d'émettre un avis esbroufant. Mais ce qui marche bien dans un talk-show à la télé, trouve difficilement sa place dans un roman. On s'en doutait un peu. le schmock n'en reste pas moins une lecture très intéressante.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Le schmock

Le schmock, ce mot qui vient du yiddish se définit comme un mot obscène, avec pour sens principal, celui retenu de fou, : meshughah si on prend un autre terme yiddish.

Le schmock, dans ce roman, c'est Hitler. Dans une fiction narrative, avec en toile de fond l'histoire de deux familles amies, de bourgeoisie allemande, sauf que l'une est juive et l'autre catholique et cette différence prendra tout son sens dans la tragédie de la seconde guerre mondiale orchestrée par les nazis et son leader Hitler. On n'apprend pas de choses essentielles sur la personnalité d'Hitler mais en revanche un éclairage est donné par l'auteur sur le peuple allemand qu'au final Hitler détestait le trouvant pleutre, " faisant preuve de trop de compassion envers les Juifs".

Sous l' aspect d'une fiction, l'auteur est, on le sent et on le voit très instruit sur tous les événements de cette guerre. En témoigne, notamment la petite bibliothèque du nazisme à la fin du livre, tous les références qu'il a lu et épluché.

L'humilité de l' auteur est toujours présente, il préférera citer et

écrira les noms des ouvrages des récits des survivants comme: la nuit D'Elie Wiesel et autre mentionnant qu'à son sens, seuls les survivants sont à même de témoigner sur le quotidien des camps de la mort.

À mon sens, très vrai, ne serait-ce qu'en pensant au travail fantastique qu'a accompli Claude Lanzman avec son documentaire : Shoah.

L'auteur, dans la noirceur de ce récit et de ses événements ne se départit jamais d'un humour féroce et grinçant connu sous la forme de l'humour juif.

Un livre à lire assurément qui contribue à cultiver la mémoire de l'humanité, un certain devoir de mémoire.















































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La cuisinière d'Himmler



Rose, âgée de 105 ans, tient un restaurant à Marseille : « la petite Provence » où elle propose à ses clients une carte très originale avec des plats inspirés de tout ce qu’elle a vécu dans sa vie, de tous les gens qu’elle a rencontrés. Elle décide alors d’écrire ses mémoires sur un carnet car sa vie à été mouvementée.

Elle naît en Arménie le 18 juillet 1907, près de la mer Noire, à Kovata, capitale mondiale de la poire, dans des conditions rocambolesque car sa mère accouche contre un cerisier, « c’est ainsi que je vins au monde, en dégringolant ».

A Constantinople, le chef des Sunnites ordonne la purification donc le génocide des Arméniens commence. Un jour, sa famille est arrêtée et exécutée et elle en réchappe en se cachant dans le jardin. Elle découvre une salamandre jaune qu’elle prénomme Théo et à qui elle confie ses émotions et ses pensées.

Mais elle est rattrapée et mise dans un « petit harem », tenu par Selim Bey auquel elle doit faire des fellations. Selim Bey la garde deux ans et la donne à un de se amis qui l’embarque sur son bateau, quittant Trébizonde pour gagner Barcelone.

Elle ne pense qu’à s’enfuir et à se venger. Il lui restera de son enfance que le souvenir d’un plat que préparait sa grand-mère : le « Plaki » à base de haricots.

Elle profite d’une escale à Marseille pour s’échapper. Pour échapper aux sbires de Chapacan Ier, en argot « voleur de chiens », un truand local, qui l’oblige à faire les poubelles, elle se réfugie chez Barnabé Bartavelle, qui tient un restaurant où elle apprend à cuisiner les aubergines. Le truand la retrouve et elle fuit à nouveau avec Théo toujours pour se retrouver enfin chez Emma Lempereur qui l’accueille chez elle et avec son mari décide de l’adopter.

Elle est bien chez eux, elle fait des études, mais les Lempereur meurent l’un dans un accident l’autre de chagrin et les héritiers, pingres, la transforment en esclave, lui faisant faire toutes les choses ingrates et bien-sûr décident qu’elle n’a plus besoin de faire des études (l’année du bac) et décident au passage de lui détourner l’argent de son héritage car elle est mineure et ils deviennent ses tuteurs légaux.

Rose rencontre ensuite Gabriel Beaucaire dont elle tombe amoureuse et qu’elle finit par épouser et part s’installer à Paris chez lui (pendant ce temps ses tuteurs font croire à sa disparition). Elle part avec Théo et la liste de toutes les personnes dot elle souhaite se venger. Ils auront deux enfants ensemble : Edouard et Garance. A Paris, elle ouvre un restaurant qu’elle baptise « la petite Provence ».

Gabriel écrit des articles dans les journaux pendant que Rose invente ses plats dans sa cuisine, brandade de morue, soufflé au caramel et son fameux flan au caramel. Ils sont heureux et Rose ne pense qu’à leur petite vie douillette sans voir la montée de l’antisémitisme s’installer. On commence traquer les Juifs en allant chercher dans leur arbre généalogique les noms pouvant être d’origine juive et à les arrêter, à incendier les synagogues, à piller les magasins semant la terreur.

Mais, peu à peu, la presse antijuive se déchaîne et tout le monde s’en prend à Gabriel par articles interposés.

Tout en devisant avec Théo, Rose décide d’aller régler ses comptes avec le premier de la liste, celui qui a tué son père, et pour ce faire, part donc en Turquie. Gabriel est considéré comme Juif car il porte le nom d’un village et souvent les Juifs qui venaient en France changeaient de nom : soit on essayer de traduire le leur, soit on leur donnait le nom d’un village par exemple.

Après avoir régler son compte à celui qui a tué son père, Rose comprend que Gabriel est en danger et l’aide à se cacher alors qu’ils se sont séparés car elle l’a trompé. Mais il sera arrêté avec les deux enfants sur dénonciation et conduit au Vel d’Hiv.

Rose ne sait pas où ils sont. Pour s’occuper l’esprit elle se met à étudier les plantes et se lance dans la phytothérapie proposant ses tisanes aux clients. Dans son restaurant, se côtoient les têtes pensantes de l’époque, le gratin de la société la police aussi.

Un jour Himmler entre sans son restaurant, après un défilé des troupes allemandes sur les Champs-Elysées. A la fin du repas, il demande à la voir pour la féliciter pour sa cuisine et en particulier sa brandade de morue. Elle lui explique l’origine de la phytothérapie, lui parlant de Galien, des écrits de Sainte Hildegarde et il repart les poches pleines de tisane de Ginseng car c’est un travailleur acharné, infatigable.

Il est attiré par elle, sa beauté, sa truculence et finit par tomber amoureux. Elle va se servir de lui pour savoir où sont Gabriel et les enfants. Elle est toujours dans la démarche de la vengeance et quand cela devient critique pour elle, il lui propose de l’emmener à Berlin en étant sa cuisinière. Je vous laisse découvrir la suite…



Ce que j’en pense :



J’ai beaucoup aimé ce livre. L’histoire est rocambolesque car Rose a une vie très active (un peu comme le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire), elle échappe au génocide arménien par miracle et elle va connaître tous les génocides du XXème siècle, l’extermination des Juifs, les dictatures, mais aussi les travers de l’Amérique et un clin d’œil à Marseille…

Elle est généreuse, drôle, amoureuse (ses coups de cœurs sont quand même caricaturaux) et pourtant même si l’auteur nous parle de sa beauté, je ne la trouve pas féminine, je n’ai pas réussi à la voir autrement qu’en Franz-Olivier Giesbert en jupons avec un tablier, parlant comme un charretier souvent…

Ce livre se déguste, au propre comme au figuré. On alterne les atrocités et les recettes de cuisine qui mettent en appétit, excitant nos papilles. En fait, la cuisine est un héritage de toutes ses rencontres tout comme ses lectures : Byron avec sa grand-mère, le poète John Keats avec Emma Lempereur entre autres. De chaque étape de sa vie restent une (ou plusieurs) recette de cuisine et un enrichissement de sa bibliothèque.

On voit défiler Sartre et Simone de Beauvoir qui ne jurent que par Staline et le communisme. Elle parle très bien d’ailleurs du fonctionnement si particulier de ce couple avec qui elle ira en Chine. On rencontre aussi Mao, et un beau Chinois Liu dont elle tombe amoureuse.

Chaque fois qu’il y a des difficultés dans sa vie, elle part trucider quelqu’un, cela soulage sa colère ou son impuissance. C’est en cela qu’elle est attachante d’ailleurs. Chaque fois qu’une épreuve survient, elle en fait quelque chose de positif qui la fait avancer dans la vie, et même parfois, la maintient en vie.

On note aussi l’importance de Théo la salamandre qui est un peu sa conscience car elles ont un dialogue imaginaire et Théo lui reproche sa conduite, ses erreurs, ses dérapages.

On découvre aussi Félix Fersten, Estonien, qui est le masseur d’Himmler, personnage particulier formé par un grand maître tibétain. Il soulage Himmler de ses terribles maux d’estomac, en lui faisant signer des papiers annulant des déportations. On retrouve cet homme dans un livre excellent de Kessel : « les mains du miracle ».

On visualise sans peine sa rencontre avec Hitler, végétarien, qui se termine par une beuverie phénoménale non sans conséquences.

On reconnait l’érudition et le talent du journaliste qui sait parler de la grande Histoire et la combine bien avec la petite histoire de Rose.

Enfin, je retiens l’importance de Marseille, de la Provence et surtout de la Méditerranée qui apportent de la lumière à ce livre comme la cuisine amène des parfums exotiques ainsi que les personnes, hautes en couleurs aussi, qui font partie de sa vie d’aujourd’hui.

Donc, un bon livre que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire et que je recommande.


Lien : http://eveyeshe.canalblog.com
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L'arracheuse de dents

"C'est ce soir-là que j'ai décidé de tenir un Livre du Mal dans lequel j'inscrirais désormais les noms de tous les personnages maléfiques dont je croiserais la route. Le premier fut Robespierre."

(p. 126)



Robespierre avait peut-être du bol que sa tête fut tranchée par la guillotine plutôt que par la truculente justicière Lucile Bradsock. Je pense qu'il aurait souffert d'avantage...

Mais si vous vous êtes déjà posé la question : quelle main a bien pu tenir le pistolet qui a fatalement percé la poitrine du général Custer par deux immondes trous de la taille d'un dollar mexicain ( et ce n'était vraiment pas beau à voir !) lors de la bataille de Little Bighorn, vous n'êtes pas au bout de vos surprises...



Oui, parfois il nous arrive à tous que notre biblio-tour de Babel s'effondre. Mais cela permet quelques fouilles presque archéologiques dans ses fondations pour en ressortir l'inattendu, comme cette "Arracheuse de dents".

La quatrième de couverture promettait une sorte de roman picaresque, un peu dans le style de "Don Quichotte" ou de "Tom Jones", et c'était presque ça, en insistant sur le "presque".

L'histoire avance à la vitesse d'une malle-poste poursuivie par une meute peinturlurée et hurlante de Sioux Oglalas, mais en même temps, on sent que Giesbert se sert de son héroïne (qui a traversé une des époques les plus mouvementées de l'histoire) dans un dessein bien précis : dénoncer le côté sombre de la Révolution française, l'esclavagisme et les massacres d'Indiens d'Amérique. Un peu prévisible, donc, mais loin d'être gênant; c'est plutôt une bonne idée d'entretenir la mémoire de tous les "Apollons" noirs et les "Gouttes-de-Rosée" à la peau rouge par un livre de fiction aussi pétillant. Même si on anticipe les personnages célèbres que Lucile va rencontrer, Giesbert sauve la mise et la surprise en fournissant tant d'anecdotes et de détails historiques irrésistibles qu'on veut bien jouer le jeu jusqu'au bout.



Car Lucile Bradsock, une centenaire toute desséchée, nous raconte sa vie aventureuse sans chichis.

Qui d'autre qu'une dentiste, apprentie du célèbre Frochon à Paris, aurait pu côtoyer d'aussi près les hommes qui ont fait L Histoire ? C'est pendant la Révolution que Lucile commence à mélanger ses mixtures et à mixturer ses mélanges qui soulagent, et bientôt elle va fourrer ses doigts experts dans les bouches royales, royalistes et révolutionnaires, dans les bouches de la Terreur, les bouches d'esclaves, d'esclavagistes et d'abolitionnistes... des bouches connues et inconnues, riches et pauvres; car partout, ne vous en déplaise, les gens souffrent de rages et de maux de dents.

Elle va rencontrer le roi déchu et Marie-Antoinette, Robespierre, Beaumarchais et tant d'autres, avant d'être obligée de fuir la France en s'embarquant sur un bateau de commerce triangulaire pour aller en Afrique, puis en Amérique. Et ça continue avec La Fayette, Lincoln, Washington (affreux dentier !), Emerson, Thoreau, Sherman, Black Elk, Custer... Sans oublier le petit détour sur l'île d'Elbe.

Incroyable comme tout le monde avait des dents pourries à l'époque, même Napoléon ! Heureusement qu'il y a la "célèbre pâte Lucile", capable de soulager moult souffrances !



Giesbert s'amuse et nous aussi, d'autant plus qu'il fait de son héroïne une impitoyable justicière qui tire aussi vite que son ombre et égorge sans trop de scrupules tout ce qui lui tape sur les nerfs par cruauté, méchanceté, lâcheté et arrogance. Sacrée Lucile ! Trois maris et d'innombrables hommes ont partagé son lit, elle a toujours caché son Livre du Mal aux yeux indiscrets du monde, et ses économies dans sa petite culotte. C'est comme ça...

Et pour cette histoire de Custer, du dentier de Washington et du testament de Napoléon, je vous laisse découvrir.

Trois étoiles et demi tout à fait honnêtes, et mes hommages à Lucile !
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La cuisinière d'Himmler

Il existe mille et une façon de mettre en pages la guerre, tant cette activité aussi vieille que l'humanité affecte les fondamentaux de la société et le quotidien de ces citoyens, qu'ils soient civils ou militaires. Les parutions de cette année nous l'ont largement démontré.

D'autre part, les centenaires se portent particulièrement bien en littérature : George Dawson dans Life is so good ou ce facétieux Allan, héros de Jonas Jonasson. C'est de plus pratique pour survoler les événements d'un siècle.

Franz-Olivier Giesbert conjugue ces deux occurrences pour le plus grand plaisir du lecteur : c'est ainsi qu'il donne la parole à Rose, 105 ans, dont le passé offre des garanties en matière de destinée hors du commun.

Rose est née en Arménie mais n'y restera pas longtemps : le génocide lui a ravi sa famille. C'est en s'échappant d'un yacht de luxe où elle était séquestrée et réduite au rôle d'esclave sexuelle, qu'elle débarque à 11 ans à Marseille. La galère n'est pas pour autant finie, et les quelques années de bonheur qu'elle vivra dans ce qui serait à l'heure actuelle une famille d'accueil, feront place à d'autres violences.

Le récit pourrait être celui d'une descente aux enfers si la jeune fille n'était pas guidée constamment par une rancune tenace, qui la contraint à des passages à l'acte vengeurs. Elle tient à jour la liste de ses ennemis…et s’en remet à un autre personnage clé du roman, Théo, une salamandre qui, telle que le criquet de Pinocchio, lui tient lieu de conscience



Outre la soif de vengeance, c'est la cuisine qui constitue une raison de vivre pour Rose, souvenir de sa grand-mère , premiers emplois, puis autonomie en ce domaine lorsqu'elle crée son premier restaurant, rapidement reconnu. De multiples rebondissements qui font tout l'intérêt du roman et que je tairai donc, la conduiront à ravir les pailles du sinistre Himmler, ce que nous promet le titre.



C'est une histoire passionnante et bien menée, même si quelques invraisemblances nous rappellent qu'il s'agit d'une fiction (on peut tuer quelqu'un avec des témoins et en laissant sur place sa signature, et s'en sortir en déménageant simplement aux US? Mais que fait la police?).





L'un des atouts du roman est ce personnage féminin haut en couleur et animé d'une rage de vivre et de se faire justice. Quand on naît sous des cieux où la violence est le quotidien, les codes sociaux risquent de subir quelques distorsions.
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Le schmock

Si un jour on vous traite de schmock, prenez l’air fâché, car c’est une pure insulte, juive. Hitler en a écopé, et lui, il faut dire qu’il le méritait !



Ce roman bouillonnant et alerte est parti d’une réflexion que se faisait l’auteur depuis toujours : comment cela se peut-il que des Allemands polis, cultivés, nourris de littérature et de musique par d’illustres maitres, puissent supporter un Schmock tel qu’Hitler, pataud, laid, grossier, malade mental et aux décisions effroyables ?

Il faut dire que l’auteur lui-même compte dans sa famille au sens large des sympathisants nazis et des victimes des camps de concentration.

Alors, je comprends tout à fait qu’il ait voulu mettre les points sur les i et analyser cette situation que beaucoup d’Allemands ont finalement vécue.



Avec l’humour qui le caractérise, Franz-Olivier Giesbert nous entraine dans l’histoire bouillonnante de deux familles (et même trois) d’ascendance juive ou mi-juive, allemandes, depuis l’aube du vingtième siècle jusqu’à des décennies plus tard. C’est vif, vrai et vivant, avec d’innombrables références historiques de toute sorte et plein de personnages connus, aimés ou exécrés, Hitler n’en est pas le moindre et celui-là, je peux vous dire qu’il en prend pour son grade!



Avec son esprit caustique, l’auteur m’a fait sourire tout en me cultivant. Quoi de mieux, finalement, qu’apprendre sans en avoir l’air, tout en avalant les atrocités commises au 20e siècle ?

Hitler ? Ah oui, ce schmock au nez tellement gros qu’il s’est fait pousser la moustache pour ne plus qu’on le voie ! Ce schmock à l’haleine satanique, tellement nauséabonde qu’on en tomberait dans les pommes ! Ce schmock qui fait des gaz à qui mieux mieux et à côté duquel il ne vaut pas mieux se tenir de peur d’être asphyxié ! Ca fait du bien, de lire des choses pareilles, l’auteur s’est défoulé, et je lui donne entièrement raison.

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Un très grand amour

Je me suis presque ennuyée à la lecture de ce roman que j'ai trouvé sans saveur particulière. C'est une histoire banale d'un cavaleur qui ne peut pas s'empêcher de courtiser des femmes souvent beaucoup plus jeunes que lui, qui vit une histoire avec une de ces femmes, l'épousant et ayant d'elle deux enfants... épouse qui le fuit au bout de six petites années car vieillissant, atteint d'un cancer de la prostate, il la dégoûte... Je n'ai pas vraiment apprécié cette histoire, ni le style, ni l'écriture, et je reste sur ma faim. Où se situe ce Très grand amour??? Je ne suis absolument pas convaincue. D'ailleurs après un chagrin assez relatif, le héros du livre se remet très vite et repart à la conquête des premiers jeunes jupons qui se présentent... Ce livre n'était pas fait pour moi, je le trouve trop inconsistant et il ne me provoque aucune émotion. Du pipeau!

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L'Américain

L' Américain.

C'est ce jeune soldat du Nouveau Monde, jeté dans le débarquement de juin 1944.

C'est le combattant qui verra tomber nombre de ses camarades autour de lui, et se briser un partie de son âme: peut-on survivre à cette fureur?

Le fils de l' Américain raconte, regrette, s'applique à comprendre la vie d'un homme installé définitivement en Normandie, non loin de la plage où il arriva.

L' Américain dont le dégoût, la colère et le désarroi s'exprime par les raclées administrées à sa femme et à son fils aîné le narrateur.

Le petit Franz-Olivier va grandir, tenter de se construire en opposition au père-frappeur qu'il veut tuer. Ne veut pas lui pardonner. Ne lui pardonnera pas. Et la mort de l' Américain viendra lui dire: "trop tard..."



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L'Américain

Le journaliste dresse le portrait d'un homme qui ne sait jamais remis d'avoir débarqué un 6 juin 1944, et d'être resté debout alors que tant de ces camarades sont tombés, c'est celui de son père. Un homme qui va faire payer chèrement à femme et enfants (Franz Olivier est l'ainé de cinq enfants) ces souffrances existentielles. Et malgré ces violences comment on se construit dans la haine et l'adversité ?

Giesbert n'épargne pas le lecteur, c'est souvent d'une cruauté et d'un insupportable réalisme, et pourtant il y a ici et là des moments de joies, de tendresse, ces moments ou l'on gonfle les poumons pour replongé dans un quotidien glauque et malsain. Là ou certains auraient rendus les armes, Giesbert lui s'est construit , est devenu le journaliste et le patron de presse que l'on connait. Un récit éprouvant , une concession terrible qui ne nous laisse pas indifférent.
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Histoire intime de la Vᵉ République, to..

Une histoire intime de la cinquième République.

Alléchant, non ? Pour quelqu'un né en 1956...

Je vois déjà les réserves poindre : oui, mais Giesbert ? Va-t-il réussir à traiter son sujet sans s'attarder sur son nombril ?

" Le sursaut " : De Gaulle aux manettes. La constitution de 58, le retour au pouvoir, la guerre d'Algérie, mai 68, le référendum "suicide", la fin d'un règne.

Un bouquin, certes engagé, mais remarquablement documenté. On vit De Gaulle avec ses certitudes, ses doutes, ses forces, ses faiblesses, sa rouerie, voire son cynisme ; une jolie tranche d'histoire. Mais bon sang, que viennent faire là dedans les anecdotes personnelles et familiales de l'auteur ?

La crainte était fondée : F-O G ne peut décidément pas s'attarder longtemps sur un sujet autre que sa petite personne. Dommage.
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L'arracheuse de dents

Alerte ! J’ai beaucoup, beaucoup aimé cette écriture alerte autant que décontractée.

Au début, je me suis tout de même méfié de ce côté abrupt à la « Teulé » et, après avoir atteint la cinquantaine de pages, je n’ai pas pu lâcher ce roman. Son rythme et sa verve donnent à ce texte un dynamisme qui nous font défiler les pages comme l’héroïne cavale sur les plaines de Géorgie à la rescousse des indiens d’Amérique.

Extravagant destin de cette femme, Lucile Bradsock qui, devenu centenaire, cache dans une maison de famille le récit de sa vie.

Elle a vécu au cœur de la révolution française, de la guerre de sécession, de la traite des africains. Véritable « Django » de « Tarentino » armes à la main, elle pourfendra les esclavagistes, taillera en pièces les révolutionnaires sanguinaires, c’est truculent, cocasse, « enlevé » comme aurait dit ma grand-mère.

Tous les sentiments sont exacerbés, l’amour qu’elle adore avec son « Apollon », esclave africain qu’elle fait évader, la mort qu’elle distille tout au long de ses périples.

Recherchée par les uns, adulée par les autres pour être devenue une des premières dentistes de son époque, elle soignera avec sa « dentisterie »: Lincoln, Grant, Washington, Lafayette, Robespierre, Louis XVI, Napoléon…

F.O.G. s’en amuse, il s’interroge même, pourquoi de grands historiens n’ont pas cité son héroïne en présence de l’Empereur à l’ile d’Elbe ou à Waterloo ?

Avec sa force de vivre malgré ses malheurs, elle éclabousse de bonheur. « J’abomine ta joie malsaine qui survit à tout, aux chagrins, aux deuils, aux crimes de la révolution, c’en est obscène. Ne pourrais-tu pas pleurer de temps en temps comme nous tous ? » éructe sa meilleure amie qui d’ailleurs lui volera son amour de jeunesse.

Ce livre est un divertissement intelligent, un petit magasin d’éducation et de récréation.

J’ai vraiment beaucoup aimé, c’est un hymne à la joie malgré les horreurs de l’Histoire.

Fin de critique, la parole est à vous : « Comme tout le monde le sait sauf les écrivains, ce sont les lecteurs qui écrivent les livres. »

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La cuisinière d'Himmler

J’ai trouvé intéressante et pathétique l’histoire de Rose, 105 ans, qui raconte sa vie dans des cahiers.

Sa jeunesse ne fut pas facile, ses débuts dans la vie de femme plus heureux, jusqu’à la rupture avec son mari.

A partir de là, tout devient loufoque. Son parcours équivaut à celui du « vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Elle rencontre des personnages réels, comme Jean-Paul Sartre (dont le portrait n’est pas très élogieux), Simone de Beauvoir, Johnny Halliday, Himmler…. Elle passe de l’Allemagne aux Etats-Unis, à la Chine….

Elle m’est devenue de moins en moins sympathique, de plus en plus lassante, à vrai dire plus crédible du tout. Ses motivations sont plus que douteuses. Ses meurtres accomplis au moindre pincement d’estomac, ses appétits sexuels…..Trop, c’est trop

En fait je n’ai aimé que la première moitié du livre. A partir du moment où elle est partie en Allemagne, tout part en vrille. Tant dans la tête de l’auteur que dans la vie de Rose.

Rien à dire sur le style, j’aime assez l’écriture de Franz-Olivier Giesbert.

Mais en voulant faire un panorama des cent dernières années à travers la vie d’une femme peu commune, il a un peu raté son coup. (à mon avis)

De plus le titre n'illustre pas l'histoire, l'épisode Himmler n'en étant qu'un passage. C'est un peu racoleur à mon goût.

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