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Critiques de Frédéric Gros (146)
Marcher, une philosophie

Un bel essai, très intéressant et fort bien documenté, qu'il faudra sans doute que je relise car il fourmille d'informations.

Frédéric Gros parle de la marche, puis il met l'accent sur un écrivain, philosophe, ou poète, qui a pratiqué la marche de manière assez intensive. Nietzsche, Hugo, et bien d'autres... Ce sont des pans de leur biographie, sous un jour assez peu connu, que j'ai découverts ici.

Et puis, au milieu de ces récits, une réflexion sur la marche, sur ce qu'elle créé en nous. Un livre qui donne envie de partir, de marcher, d'avancer.
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Marcher, une philosophie

Des « Balades » de Thoreau, à « L’éloge de la marche » de David Le Breton en passant par « Bâton de randonnée » d’Yves Leclair, ma bibliothèque de «marche » est déjà bien étoffée, mais je n’ai pas hésité longtemps avant d’ajouter le livre de Frédéric Gros sur mes étagères.

Ici pas de récit personnel, pas de conseils aux marcheurs, pas d’itinéraires secrets, mais plutôt une réflexion, une méditation sur l’art de la marche. Frédéric Gros interroge les marcheurs invétérés, ceux dont l’oeuvre ou l’action porte le sceau du marcheur. De Rimbaud à Nietzsche en passant par Ghandi, sans oublier Kant ou Thoreau.



Se balader, marcher, flâner, des activités qui prédisposent à penser et méditer au coeur de la nature, loin des soucis quotidiens.

Nietzsche est le premier accompagnateur de cette marche, chez lui pas de mièvrerie, on va d’un bon pas de Sils-Maria à Rapallo, hiver ou été, mer ou montagne "Nietzsche marche, il marche comme on travaille, il travaille en marchant" les livres de Nietzsche portent la marque de ce grand dehors que l’auteur nous décrit avec infiniment de poésie

Pas question ici de records, de vitesse

Mais la marche peut être fuite comme celle de " L’homme aux semelles de vent" qui de Charleville à Aden arpente le monde, chez Rimbaud la marche est l’expression de la colère, l’envie d’ailleurs,



Marchons aussi avec Rousseau qui, comme Nietzsche, dit ne pouvoir penser qu’en marchant et en éprouver une grande joie "Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j’ose dire ainsi, que dans les voyages que j’ai faits seul et à pied "

Se promener est-ce marcher ? bien sûr nous dit l’auteur pour qui "Le secret de la promenade, c’est bien cette disponibilité d’esprit, si rare dans nos existences affairées" et nous engage à relire les pages où Proust évoque ses promenades " Du côté de Guermantes ou de Méséglise "

Nous croisons au détour d’un chemins, Wordsworth, poète de la nature, car "marcher fait venir naturellement aux lèvres une poésie répétitive, spontanée , des mots simples comme le bruit des pas sur le chemin"

Ce livre plein de poésie et de grand vent, donne envie de boucler son sac. Je ne peux en épuiser ici tout le charme ni la liste d'autres marcheurs mais je vous laisse le plaisir de faire un bout de chemin avec eux.






Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Marcher, une philosophie

Somme toute, ce livre m'a un tantinet déçue. Autant j'ai pu avoir quelque enthousiasme en commençant le premier chapitre, ce premier développement avec Nietzsche sur la relation marche/écriture était intéressant ; on sait bien que de nombreux écrivains se plaisent à trouver l'inspiration de cette manière et le sujet me plaisait, mais bonsoir il n'en finissait pas avec des propos hors sujet sur Nietzsche, et je ne vois pas ce que venait faire là cette pénible description de sa fin tragique !

Deuxième chapitre "dedans-dehors" c'était prometteur, il y a tant à dire... et bien non 2 ou 3 pages et hop bâclé !

Chapitre suivant, voilà qu'il recommence les mêmes divagations avec Rimbaud.... Là, la lassitude a pris le dessus... alors j'ai accéléré le mouvement et n'ai pu accrocher avec tout ce fatras qui suivait : sorties quotidiennes, promenades, jardins publics, pèlerinages (c'est pas ma tasse de thé, et pour ma part la marche c'est seule, sinon c'est de l'excursion, du sport ou du tourisme, ce qui n'est pas la même chose...), ...rage de fuir, conquête du sauvage !! et j'en passe.

Ce n'est pas vraiment ce que j'espérais de cette lecture que j'imaginais plus philosophique telle la promesse du titre....

Grande marcheuse moi-même je ne me suis à aucun moment sentie concernée ne serait-ce que d'un poil. J'ai eu l'impression que l'auteur se faisait avant tout plaisir, révisant ses connaissances littéraires au passage, donc pour finir j'ai rebroussé chemin n'ayant nulle envie de me laisser promener par ce monsieur.
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Marcher, une philosophie

Voici un livre que tous les marcheurs et philosophes sauront apprécier ! Au premier abord, l’idée semble bien saugrenue de réunir dans un même livre les thèmes de la marche et de la philosophie. Et pourtant, nous sommes tous marcheurs et nous sommes tous philosophes, souvent sans en être pleinement conscient.

L’écrivain, Frédéric Gros, est professeur de philosophie et pratique la marche. Pour autant, l’auteur n’évoque qu’à de très rares occasions ses souvenirs de marche. Le récit est en fait un voyage dans le temps et dans l’espace. Et l’on découvre qu’au cours des siècles de grands penseurs ont souvent été de grands marcheurs.



Rousseau (XVIII°), par exemple, se lance à 16 ans dans de longs voyages à pied à travers la France. Ce sont des voyages heureux. « Jamais je n’ai tant existé que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » dira t-il. Ses interminables marches solitaires dans les sous-bois, loin du monde, vont lui permettre de découvrir en lui l’homme primitif, naturel, sauvage, innocent, heureux, bien loin de l’homme social plein de rancœur, de haine, de méchanceté, de jalousie. Pour Rousseau, la marche, en effaçant les mauvaises pensées, est bonheur, bien-être, joie et calme.



Kant (XVIII° également) lui, ne quittera jamais sa ville natale de Königsberg. Sa vie était réglée comme du papier à musique. Tous les jours, que le temps fut beau ou mauvais, Kant partait pour sa promenade d’une heure pile, toujours sur le même chemin, toujours seul, en respirant par le nez, la bouche fermée. De toute sa vie d’adulte, l’histoire veut qu’il n’ait manqué que deux fois sa promenade quotidienne ! Marche monotone, régulière, inéluctable. Pour Kant, la marche est discipline, volonté.



Nietzsche (XIX°) trouvera dans la marche un exutoire à ses terribles maux de tête. De grandes marches, seul, sur des sentiers de montagne, tous les jours, jusqu’à 8 heures de marche par jour. C’est dans la marche que Nietzsche trouvera son inspiration pour écrire un de ses textes majeurs « Ainsi parlait Zarathoustra ». Pour Nietzsche, la marche est indissociable de la réflexion : penser en marchant, marcher en pensant.



Rimbaud (XIX° également) pratiquera la marche dès l’âge de 15 ans. Il traversera l’Europe à pied, toujours à pied, de Belgique en France, d’Allemagne en Italie, d’Autriche en Suède. Ses pas le conduiront jusqu’au désert, dans les montagnes du Harar. Il en mourra à 36 ans, terrassé par des douleurs atroces dans le genou. Pour Rimbaud, la marche est synonyme de fuite, de fuite en avant. Mais aussi de joie, de fatigue, d’épuisement.



Ainsi, ce livre nous fait découvrir les mille et une façons de marcher et ses mille et un effets bénéfiques. Chacun trouvera dans la pratique de la marche les bienfaits répondant à ses propres aspirations.



Ma petite expérience personnelle se limite à 4-5 minutes de marche le matin, toujours à la même heure, à 6h45, été comme hiver, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. Ces 4-5 minutes que je qualifierais plus pertinemment de promenade sont un moment vital pour la journée qui s’annonce. Écouter les oiseaux, entendre le bruit du vent, respirer à plein poumons, regarder les étoiles quand le ciel est dégagé, apercevoir au loin les lapins qui galopent …. . Ces quelques minutes soustraites au rythme fou qui va suivre m’apportent chaque matin le plein d’énergie. Un vrai petit bonheur !

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Marcher, une philosophie

Mes plus profonds remerciements à l'ami Franz, grâce à qui cette lecture est survenue en ce moment, pourtant fort peu propice, pour m'offrir néanmoins tant de moments de bonheur et de jubilation (ainsi que, très prosaïquement, mon projet de vacances d'été !). Mon souhait serait que mes quelques mots, unis aux siens, puissent en exhorter d'autres (lecteurs, moments de bonheur et mots...).



Les phrases de ce livre ont la fluidité d'une pensée pure et rythmée - j'ai envie d'ajouter : comme des pas. Elles en ont aussi l'élégance. Ainsi, la scansion entre les chapitres thématiques et ceux qui sont entièrement consacrés à un auteur et à ses rapports à la marche : Nietzsche, Rimbaud, Rousseau, Thoreau, Nerval, Kant, Gandhi, possède-t-elle le naturel de la logique évidente. Si l'on recherche un catalogue pragmatique des attributs de la marche, ou de ses raisons d'être invoquées par les grands marcheurs-penseurs, serait-ce d'ordre philosophique, introspectif-existentiel, anthropologique, sociologique voire enfin politique et mystique, on sera repu ; mais on recevra en surcroît une dynamique intérieure qui, à l'instar d'une initiation, semble dévoiler progressivement des dimensions de plus en plus composites et - à mon sens - humainement plus enrichissantes de la marche. En d'autres termes, on pourrait voir dans la progression des idées un parcours de décentrement de soi - et j'apprécie qu'en cela le long chapitre "le Pèlerinage" soit assez médian.



Le lecteur déjà adepte de la marche, de la philosophie ou des deux aura sans doute le bénéfice de l'identification - et la possibilité de la déceler dans la filigrane des propos de l'auteur - comme le fait Franz - ; aux autres, comme moi, celui de la promesse de dons encore en grande partie inattendus ou même inconnus...



PS : Une toute petite perplexité cependant. Dans le chapitre successif à celui sur Kant, il est longuement question de K. G. Schelle et de son L'Art de se promener. C'est un essai que j'avais lu adolescent.

Gros parle de son auteur comme d'un ami de Kant. Or d'après mes souvenirs, Schelle avait écrit ce livre de façon ouvertement polémique à l'égard de Kant ; il se déclarait l'initiateur d'une "philosophie populaire" expressément aux antipodes de celle du philosophe de Königsberg, qu'il jugeait trop académique et sans doute abscons. Et, d'après ce qu'on peut lire dans Gros aussi, s'il est évident que Schelle était au courant des écrits de Kant ainsi que de la conception très spéciale que celui-ci avait de la marche, il n'en est pas moins clair que la sienne se situe dans une opposition, même stylistique, tellement outrancière qu'il me semble probable que son livre ait été conçu comme une parodie ou au moins une satire de Kant. Pas très amical, quoi...



PPS : amitié et polémique, avais-je écrit dans ma note sur Schelle.

Aujourd'hui, cela a l'air de me sembler plus contradictoire qu'il y a quelques années... Je vieillis.
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Marcher, une philosophie

« En Marche », ils n'ont que ce mot à la bouche, ils s'en gavent, ils croient qu'ils marchent vraiment et que cela sauvera, sinon le monde, du moins la France. Mais ils sont en fait « En Course » et leur marche compte moins que leurs marchés. Ce livre prend, c'est logique, le contre-pied, de cette marche de marcheting. Il affirme d'emblée que – et c'est une joie ineffable de le lire – « marcher n'est pas un sport », puis il essaie de saisir, lentement, car on marche toujours lentement quand on marche longtemps, ce que marcher signifie, ce que ce temps hors de la course ordinaire a de précieux, ce qu'il permet comme pensées hors du commun, comme rythme nouveau, comme méditation monotone. Les grands marcheurs alors nous rejoigent, Rousseau, Nietzsche, Rimbaud, ils égrennent des pensées le long des routes, ils flânent à la Baudelaire dans des villes qui soudain ne sont plus les mêmes, parce qu'ils les regardent vraiment, parce que marcher, c'est accepter le monde, le prendre en soi, le comprendre, le changer, comme Gandhi en quête du précieux sel qu'on volait au peuple indien. « En Marche », hurlent-ils en tournant en rond. Emmanuel Macron sera-t-il le Gandhi français ? Ça ne marchera jamais.
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Marcher, une philosophie

Un livre de promenades pour l'esprit ... petites balades pour se délasser le cerveau et apporter un regard philosophique - disons pensant - à l'art de bien marcher.

Une suite de chapitres telle un guide régional qui brossent chacun avec légèreté un aspect de la marche et parfois un auteur associé.

On se promène l'esprit léger et le cœur souriant dans une érudition certaine dispensée par petites touches légères.

Au final une lecture plaisante qui en ouvre d'autres par rebond et qui donne envie de rechausser ses godillots au plus vite pour reprendre la route.
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Marcher, une philosophie

Certainement un livre que tous les marcheurs et philosophes sauront apprécier ! Au premier abord, l’idée semble bien saugrenue de réunir dans un même livre les thèmes de la marche et de la philosophie. Et pourtant, nous sommes tous marcheurs et nous sommes tous philosophes, souvent sans en être pleinement conscients.

Frédéric Gros, est professeur de philosophie et pratique la marche. Pour autant, l’auteur n’évoque qu’à de très rares occasions ses souvenirs de marche. Son récit est en fait un voyage dans le temps et dans l’espace. Et l’on découvre qu’au cours des siècles de grands penseurs ont souvent été de grands marcheurs.



Rousseau (XVIII°), par exemple, se lance à 16 ans dans de longs voyages à pied à travers la France. Ce sont des voyages heureux. « Jamais je n’ai tant existé que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » dira t-il. Ses interminables marches solitaires dans les sous-bois, loin du monde, vont lui permettre de découvrir en lui l’homme primitif, naturel, sauvage, innocent, heureux, bien loin de l’homme social plein de rancœur, de haine, de méchanceté, de jalousie. Pour Rousseau, la marche, en effaçant les mauvaises pensées, est bonheur, bien-être, joie et calme.



Kant (XVIII° également) lui, ne quittera jamais sa ville natale de Königsberg. Sa vie était réglée comme du papier à musique. Tous les jours, que le temps fut beau ou mauvais, Kant partait pour sa promenade d’une heure pile, toujours sur le même chemin, toujours seul, en respirant par le nez, la bouche fermée. De toute sa vie d’adulte, l’histoire veut qu’il n’ait manqué que deux fois sa promenade quotidienne ! Marche monotone, régulière, inéluctable. Pour Kant, la marche est discipline, volonté.



Nietzsche (XIX°) trouvera dans la marche un exutoire à ses terribles maux de tête. De grandes marches, seul, sur des sentiers de montagne, tous les jours, jusqu’à 8 heures de marche par jour. C’est dans la marche que Nietzsche trouvera son inspiration pour écrire un de ses textes majeurs « Ainsi parlait Zarathoustra ». Pour Nietzsche, la marche est indissociable de la réflexion : penser en marchant, marcher en pensant.



Rimbaud (XIX° également) pratiquera la marche dès l’âge de 15 ans. Il traversera l’Europe à pied, toujours à pied, de Belgique en France, d’Allemagne en Italie, d’Autriche en Suède. Ses pas le conduiront jusqu’au désert, dans les montagnes du Harar. Il en mourra à 36 ans, terrassé par des douleurs atroces dans le genou. Pour Rimbaud, la marche est synonyme de fuite, de fuite en avant. Mais aussi de joie, de fatigue, d’épuisement.



Ainsi, ce livre nous fait découvrir les mille et une façons de marcher et ses mille et un effets bénéfiques. Chacun trouvera dans la pratique de la marche les bienfaits répondant à ses propres aspirations.
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Marcher, une philosophie

Cheminer en compagnie de l’auteur, de Rimbaud, Rousseau ou Kant : un beau programme qui donne envie de chausser ses souliers et de partir à l’aventure. Je retiens aussi que la pratique de la marche était ancrée dans la vie de ces illustres penseurs, influençant leur œuvre.

J’ai aimé le découpage du livre, aux jolies illustrations, qui alterne les expériences et réflexions de l’auteur avec les vies de ces grandes figures.

J’ai appris à mieux les connaître et découvert comment la marche a impacté leurs vies et façonné leurs idées.

Je ne résiste pas au plaisir de vous partager quelques citations.

Pourquoi marcher ? « Redécouvrir en soi le premier homme », « On n’a besoin en marchant que du nécessaire ».

Pour Rousseau dans les « Confessions » qui regrette ses voyages à pied de sa jeunesse qui furent des moments heureux : « Je n’ai voyagé à pied que dans les beaux jours, et toujours avec délices … les devoirs, les affaires, … m’ont forcé de faire le Monsieur et de prendre les voitures… au lieu qu’auparavant dans mes voyages je ne sentais que le plaisir d’aller, je n’ai plus senti que le besoin d’arriver ».

Un essai à mettre dans toutes les mains et pourquoi pas au pied du sapin ce Noël.
Lien : https://www.despagesetdesile..
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Marcher, une philosophie

Livre très intéressant, qui mêle la marche, ses conditions, ses bienfaits et la philosophie en revenant justement sur les principaux "philosophes marcheurs", et pas n'importe lesquels : Rousseau, Nietzsche, Kant, Thoreau, etc....

Tout cela dans un style agréable et accessible.

Qui donne envie de penser en marchant... ou l'inverse.
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Marcher, une philosophie

J'ai beaucoup aimé cet essai sur la marche en lien avec la philosophie.



Alors, bien sûr, la marche est la manière simple et normale de se déplacer, n'importe où, loin des contraintes de vitesse ou de performance (sauf lorsque la marche devient compétition en termes de kilomètres parcourus ou de dénivelés gravis), juste pour être soi avec soi, dans le dénuement de devoir uniquement poser un pied devant l'autre.



Mais, bien plus, Frédéric Gros convoque, pour nous en persuader, de grands philosophes comme Nietzsche, Rousseau ou autres, qui étaient d'infatigables marcheurs et trouvaient dans cette activité leur source d'inspiration.



Un livre à mettre entres toutes les mains des marcheurs, randonneurs ou simples flâneurs, de tous ceux qui vont le nez au vent, les yeux émerveillés par ce qu'ils découvrent au détour d'un chemin.

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Marcher, une philosophie

De Jacques Lacarrière, auteur de Chemin faisant, à Sylvain Tesson ou Jacqueline de Romilly, les écrivains ont souvent mis en avant les joies sensorielles de la marche et les rencontres qu'elle permet de faire. La destination n'apparaît souvent que comme un prétexte. C'est le voyage lui-même qui importe. Déjà dans l'antiquité maîtres et disciples marchaient régulièrement. Socrate questionnait et apprenait au cours de ses promenades, et de nombreux dialogues de Platon s'ouvraient sur l'évocation d'une rencontre imprévue, la marche favorisant une quête de vérité.



Frédéric Gros est un adepte de la randonnée, bien différente de la promenade. Son parcours croise ceux d'auteurs itinérants qu'il nous présente au fil des chapitres dans lesquels il invite tour à tour Rousseau, Raimbaud, Thoreau, Kant, Nietzsche, Gandhi et d'autres qui ont fait l'éloge de la marche. « Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose », écrit Nietzsche. Selon lui la marche crée et favorise une disponibilité à certaines pensées et les pensées nées en marchant sont plus authentiques. Frédéric Gros propose également des chapitres plus personnels où on entend la voix de l'auteur qui entraine son lecteur dans ses pas.



La vitesse n'intéresse pas Frédéric Gros : « Nietzsche marche, il marche comme on travaille, il travaille en marchant » ; « Les journées à marcher lentement sont très longues : elles font vivre plus longtemps, parce qu'on a laissé respirer, s'approfondir chaque heure, chaque minute, chaque seconde, au lieu de les remplir en forçant les jointures. »



Rousseau, dans ses "Rêveries du promeneur solitaire" au nom si évocateur, dit ne pouvoir penser qu'en marchant et en éprouver une grande joie. « Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose dire ainsi, que dans les voyages que j'ai faits seul et à pied. » Frédéric Gros l'oppose aux marches ascensionnelles de Nietzsche, toujours en direction des sommets, comme la pensée qu'il recherchait.



Le temps consacré à la marche est celui qui nous ouvre à notre liberté. Pour Frédéric Gros : « le secret de la promenade, c'est bien cette disponibilité d'esprit, si rare dans nos existences affairées », il nous engage à relire les pages où Proust évoque ses promenades.



Marcher, une philosophie. Dans ce petit livre inclassable, Frédéric Gros nous propose une réflexion philosophique sur la marche qui est à la portée de tous et offre un sentiment de liberté et d'humanité. Avec des mots simples mais bien choisis, associés à une belle écriture, Frédéric Gros nous donne une belle leçon et nous invite sur les chemins à regarder les paysages se dérouler devant nos yeux. « Tout grand paysage est une invitation à le posséder par la marche », écrit Julien Gracq. La marche serait donc un art de vivre, un exercice spirituel et philosophique. Du coup… on marche !

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Marcher, une philosophie

Si vous aimez la marche vous en connaissez les bénéfices. Dans ce livre, Frédéric Gros nous propose une exploration des différentes philosophies d'illustres marcheurs comme Rimbaud, Rousseau, Gandhi et bien d'autres encore dans lesquelles vous vous retrouverez forcément à un moment ou un autre
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Marcher, une philosophie

Un livre de chevet, à prendre, goûter, méditer et reposer pour vite enfiler ses chaussures et partir sur la route, le chemin... Une ouverture sur des pensées différentes, des approches philosophiques de ce que l'on sent confusément. Un texte qui reste très accessible malgré la grande richesse des références. J'avais fait l'erreur de le lire comme "un livre" avant de comprendre qu'il fallait l'ouvrir quand je voulais respirer, me poser. j'ai une nouvelle édition, où la couverture est bien plus jolie, illustrée de gravures en noir et blanc.
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Marcher, une philosophie

J'étais impatient de lire ce livre au vu du sujet et des notes. Et finalement, je n'ai pas accroché.

J'ai fait les montagnes russes en lisant ce livre, des passages géniaux et des passages que j'ai trouvé long.

En attendais je trop? L'ai je lu dans le mauvais contexte? (livre à lire en vacance, avec lenteur comme pour la marche?). Suis je passé à coté de quelque chose?

Une chose est sûre, ce livre m'a donné à réfléchir et c'est l'objectif de la philosophie, non!? Donc l'auteur, Frédéric Gros, a quand même atteint son but.
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Michel Foucault

Foucault vient d'un milieu bourgeois.

Élève brillant, il s'intéresse à la philo grâce à un prof fan de Hegel.

Mal dans sa peau à cause de son homosexualité, il s'intéresse à la psychologie puis à l'enfermement.

Il deviendra très connu après Les mots et les choses, dans lequel il annonce la mort de l'homme.

Controversé après un reportage en Iran...

Très intéressant et plutôt dithyrambique...
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Michel Foucault



L'ouvrage commence par une longue partie sur la folie.

Avec par exemple la, question: folie , un simple degré de la passion?

Ou folie comme déchaînement des instincts, confusion du sexe et de la mort?

Ou encore, altération des facultés humaines, aliénation d'une vérité humaine?

Et pour conclure, Folie comme fondatrice de la science de l' Homme , en se basant sur le principe que les sciences de l'homme s'appuient toujours, pour se constituer, sur des expériences négatives.



Mais bien sur cette vue d'ensemble de l'oeuvre de M Foucault ne s'arrête pas à la seule folie. Elle aborde par exemple le pouvoir. A travers notamment (p 57) la Vérité comme système d'exclusion, de violence.



Sans oublier bien sur la normalisation (soumission des corps et contrôle des gestes, principe de surveillance exhaustive, entreprise de correction des comportements et de normalisation des existences.

Sont opposées la norme, aux ambitions bien plus grandes, à la Loi, qui se contente de délimiter un domaine du permis. Au contraire, "la norme tente d'atteindre l'intériorité des conduites individuelles, afin de leur imposer une courbe déterminée."

Avec un rôle majeur de la Médecine, et du psychiatre dans la diffusion des normes. Le rôle du psychiatre est de répondre à la demande de la famille d'un réajustement de l'individu malade à des normes de comportement.



Point commun de beaucoup de ces thèmes: la prison. F Gros reprend ici le "panoptique" cher à Foucault: un bâtiment en anneau percé de larges fenêtre, au centre , une tour permettant au gardien d'observer tous les prisonniers, sans que ceux ci ne puissent savoir s'ils sont observés. Intériorisation de la norme et du contrôle!



Finalement, au delà de ces quelques éléments, ce petit ouvrage m'a incité à compléter ma lecture de Foucault: mission accomplie donc!
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Petite bibiliothèque du marcheur

Cette sélection de textes traitent de la marche sous ses différents aspects : la promenade, la flânerie, la randonnée mais également le pèlerinage, l’errance…



Il réunit des auteurs qui au premier abord ont peu de chose en commun, si ce n’est de nous faire partager leur avis et leur perception de la marche. Pour n’en citer que quelques un, Alexandra David Neel, Gustave Flaubert, Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Jean Jacques Rousseau, Georges Perec, Jack Kerouac ou encore Sylvain Tesson, balayent l’ensemble des aspects de la marche : son objectif, la meilleure façon de procéder, le rapport avec l’environnement…



Pour certains, marcher c’est être enfin avec soi-même, loin de toutes les sollicitations quotidiennes. Marcher permet de se débarrasser de son histoire au long des routes. Pour d’autres, une randonnée à pieds doit se faire seul, pour être libre de s’arrêter ou de continuer, de choisir son chemin…



Que l’on partage ou non ces impressions, il est intéressant de découvrir tout ce que la marche peut évoquer et ce que nous en attendons. Un livre a conserver sur sa table de chevet pour le feuilleter au gré de ses envie, de son état d’esprit.
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Philosophie de la marche

Mes pieds me pansent.

Après une brève introduction de Nicolas Truong, aussi succincte que bateau, Sylvain Tesson embouque dans le goulot des idées reçues et parvient à délivrer une pensée réjouissante à travers un entretien axé sur la marche comme « critique en mouvement ». Consécutives à la parution de « Sur les chemins noirs », journal de marche salutaire, les réponses de Sylvain Tesson éclairent le propos en peu de mots aiguisés et directs. L’intervention suivante de Martine Segalen comparant marche et course à pied est dispensable. Fort heureusement, le philosophe Frédéric Gros remet les bonnes idées dans la balance et justifie le titre du recueil. Pourtant, les questions posées partent bien bas à partir des slogans politiques de Macron et consorts sur la « République en marche ». Gros ne se défile pas mais ramène vite le débat vers des horizons plus enthousiasmants en s’ancrant à la formule rimbaldienne : « En avant, route ! ». Il évoque le dépouillement de l’homme marchant : « Qui va « à pied » témoigne d’abord de sa misère ». En persévérant dans son effort, le marcheur demeure humble et digne, toutes choses banales en soi mais qu’il est utile de formuler et d’entendre ici. Dans le chapitre suivant, Frédéric Gros fournit des réponses sensées, pertinentes, incisives, aux questions de Monsieur Tout-le-monde : le temps alenti et dilaté de la marche, l’intensité des émotions ressenties, l’appréhension organique du paysage, l’écoute de soi, la disponibilité à sa propre pensée, l’exercice spirituel de la marche. « L’expérience de la marche permet aussi d’illustrer un certain nombre de paradoxes philosophiques comme : l’éternité d’un instant, l’union de l’âme et du corps dans la patience, l’effort et le courage, une solitude peuplée de présences, le vide créateur, etc. ». L’historien et critique Antoine de Baecque prend ensuite le relais avec brio quand il évoque la Musa pedestris de Victor Hugo ou le « sauvage » d’Henry David Thoreau quand la nature approchée dans une marche vitale lui transmet ses « énergies élémentaires ». La marche n’est plus seulement inspirante, elle devient la « condition même de l’écriture » : « Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant été moi, si j’ose ainsi dire, que dans les voyages que j’ai fait seul et à pied » note Jean-Jacques Rousseau dans ses Confessions. Sont évoqués à bon escient les écrivains Friedrich Nietzsche, Julien Gracq, Jacques Lacarrière, Nicolas Bouvier ainsi que le poète helvète, marcheur fervent, Pierre-Laurent Ellenberger. Les contributions du sociologue David Le Breton sont malheureusement redondantes et n’arrivent pas à la hauteur de son Eloge de la marche. S’insère l’étonnante participation de l’aventurière suisse au long cours, solitaire et déterminé, marcheuse des extrêmes, Sarah Marquis avec un programme quelque peu désolant qui parle de capacités humaines illimitées, de la souffrance exacerbée par la peur, du courage à endosser la douleur, de l’amour de la solitude, de la faim dévorante.

Si le petit recueil d’une centaine de pages se lit vite et facilement et bien qu’il comporte des contributions assez faibles, il n’en dispense pas moins quelques brillantes remarques et réflexions nourrissantes qui s’amplifient dans les ouvrages plus fouillés des auteurs déjà cités : Gros, Tesson, Lacarrière, Bouvier. Ces auteurs contemporains ont su penser avec leurs pieds et faire danser leur plume sur le tempo de la vie lancée en avant, dans la cadence de la marche qui dévoile la beauté du monde.
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Philosophie de la marche

Un petit recueil de textes et d'interviews assez plaisant.

Il n'y a pas beaucoup de philosophie là-dedans mais tout de même quelques aperçus sur des auteurs à découvrir.

On passera sur le snobisme anti-technologique de Sylvain Tesson: pas question de parcourir les sentiers de grande randonnée mais on use intensivement des cartes IGN! croit-il vraiment que ces cartes ont été réalisées sans technologie?

On passera aussi sur les considérations sociologiques qui sous cette forme ramassée consistent à classer les humains dans des cases artificielles (ce qui n'est pas le cas de tout travail sociologique).

Il reste une petite ouverture sur la philosophie et l'envie de lire le livre de Frédéric Gros: Marcher, une philosophie; les aperçus littéraires; et les expériences: celle hors normes de Sarah Marquis (une compatriote de Nicolas Bouvier), et celles plus ordinaires mais bien vues de David le Breton.

Plutôt une porte ouverte vers d'autres lectures.

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